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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 15 minutes ago, rendbo said:

    j'ai mis cette vidéo car elle est entière. Généralement les autres vidéos commencent quand on le voit se faire arrêter, ainsi que son équipe.

    Sur celle ci, avant de se faire menotter, le gars dit qu'ils sont des journalistes de CNN, qu'ils sont à l'endroit où on leur a demandé d'être, et, bien qu'ils soient en direct, il leur demande plusieurs fois où ils doivent aller pour ne pas les déranger dans leur travail (la progression jusqu'à l'intersection suivante).

    Apparemment le commentateur dans les studios dit à la fin qu'ils ont été arrêtés parce qu'on leur a demandé de bouger mais qu'ils ne l'ont pas fait... sauf que la caméra tournait et ce n'est plus parole contre parole, mais parole contre enregistrement... et, pour avoir vu les images d'avant, il ne semble pas que ça ait été demandé. 

    De ce que j'ai lu et entendu après coup, l'arrestation a été aussi une surprise pour les policiers: il s'agirait d'un ordre venant "d'en haut". Ca veut dire soit le chef de la police de Minneapolis, soit le maire (via, ou non, des intermédiaires), ce qui semble un ordre assez stupide, ou le genre de coup de billard à trois bandes qu'un politicien ferait en croyant à tort ou à raison pouvoir obtenir un effet donné (ici, quoi? Noircir encore plus les flics pour mieux s'en distancier, histoire de se présenter ensuite comme un grand réformateur reprenant tout en main selon des lignes politiques plus en vogue avec la ligne du parti?). L'histoire est en tout cas assez étrange, mais, surtout dans un tel contexte, les décideurs se foutent pas mal de ce qui se passe sur le terrain et ne se préoccupent réellement que des perceptions et donc de la politique politicienne qui en résulte. Et il ne faut jamais exclure la simple incompétence d'un quelconque bureau ou conseiller à la mairie, en concurrence avec d'autres, dans une atmosphère de gestion désordonnée, faite minute par minute par une bande de politiciens à courte vue qui se contredisent à chaque nouvelle info et foirent dans les grandes largeurs (ordres et contre-ordres égalent désordre). Vu ce que les autorités ont laissé faire depuis le début des émeutes, on peut se poser la question de leur compétence, qu'il s'agisse de la direction de la police ou de la mairie de Minneapolis. 

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  2. 4 minutes ago, Lezard-vert said:

    10 ans pour apprendre à immobiliser ?  le niveau doit être vraiment bas dans la police US ... on y recrute la crème des sous-doués .....    10 ans de formation ... tu dois être un peu Marseillais toi non ?

    Honnêtement (on a quelques policiers/gendarmes sur le forum), combien de temps ça prend d'apprendre un certain nombre de techniques de projection/soumission/immobilisation dans un cursus de formation, et ce à un niveau suffisant pour fournir non seulement au policier un arsenal couvrant suffisamment de situations potentielles, mais aussi pour que la chose soit acquise à un niveau suffisant de compétence (= tu peux appliquer dans l'urgence, sans réfléchir, avec un haut niveau de probabilité de réussite)? Pour les bases, ça peut s'acquérir assez vite, intégré dans une formation d'un an, mais pour que ce soit un "outil" réellement disponible chez le policier pour application dans la plupart des circonstances (avec une bonne conscience et appréciation de situation par le dit policier pour savoir ce qui peut et VA marcher), ça demande beaucoup, beaucoup plus de pratique libre, soit plusieurs années pour que ça rentre bien profond dans le cerveau et la mémoire musculaire. 

    Bref, la pratique du grappling (quelle que soit la méthode adoptée: judo, BJJ, lutte gréco-romaine....) devrait être établie comme une compétence essentielle (et impacter la sélection des policiers), et être enseignée et pratiquée en continu. Je ne crois pas que la multiplication des gadgets non létaux pour compensation soit suffisante. Enfin, du moins, évidemment, jusqu'à ce que les robots remplacent tout ce monde :tongue:

    4 minutes ago, Wallaby said:

    En zone HLM, je pense qu'on peut faire une estimation relativement fiable que le nombre de bourgeois-bohème, englobant tout autant les vrais que les faux, est relativement limité.

    Sarcasme? Ou j'ai si mal formulé que j'ai donné l'impression de dire que des petits bourges constituaient la masse des émeutiers? 

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  3. C'est un des problèmes majeurs de l'histoire: la discussion a vite embrayé sur les "race wars" et "culture wars", qui ne débouchent sur rien d'autre que plus de venin et de flammes, extraits, attisés et amplifiés par ceux qui profitent de ce business model (médias, militants, "groupes de représentations" et autres) pour leurs propres fins, avec pour seul résultat final des divisions accrues selon des lignes tribales (déjà un mal en soi) qui ne sont, qui plus est, pas pertinentes, garantissant donc un mauvais traitement des problèmes, et leur aggravation. Le tout, dans le cas présent, pour ce qui peut très bien n'être à l'origine en aucun cas un problème racial, mais un de pure connerie/incompétence, avec même le potentiel qu'il s'agisse en fait d'un différent personnel, car il s'avère que les deux hommes travaillaient dans la même organisation (beaucoup de flics US profitent de leur formation et statut pour arrondir leurs fins de mois avec un 2ème job, généralement dans la sécurité de bâtiments ou événements) depuis un bail. Il est pour l'instant dit qu'ils ne se connaissaient pas, quoique bossant dans le même bâtiment, mais la chose peut être en doute. C'est pas nécessairement important de toute façon, car la connerie/incompétence me semble à ce stade être le fin mot de l'histoire pour l'incident initial. Ca et le cadre général de formation et d'emploi des polices américaines qui, trop souvent, mettent une emphase trop conséquente sur (ou couvrent trop facilement) un emploi de la force exagéré et très public (il y a un peu trop souvent des procédures qui s'apparentent à des humiliations publiques, et s'appliquent, parce qu'elles sont des procédures officielles, même pour des peccadilles): le célèbre "perp walk" (mettre des menottes pour tout et rien, et balader l'inculpé ainsi), les séances d'agenouillement les mains sur la tête parfois juste pour un contrôle, avoir la main lourde sur le fait de forcer un individu à se mettre au sol face contre terre, des séries d'injonctions contradictoires (hurlées qui plus est) pour prendre en faute....

     

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  4. Des policiers d'organisations nationales ont commenté (je ne sais pas dans quelle mesure c'est pour se faire mousser ou dédouaner le concept, abstrait aux USA, de LA police -il n'y a pas de centralisation: c'est uniquement local) en disant que cette méthode telle que vue dans la vidéo n'était dans aucun manuel: une immobilisation au sol, de ce type, implique de mettre le genoux sur l'omoplate, pas sur le cou. 

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  5. Ca y est: après quelques jours d'émeutes grandissantes à Minneapolis suite à la mort d'un homme noir aux mains d'un policier abusif et, vraisemblablement, peu compétent (vidéo abondamment disponible), un nouveau pas a été franchi dans ce qui prend désormais le pas sur toute autre info aux USA. Un commissariat a été incendié, donnant une nouvelle dimension à ce qui était déjà devenu très rapidement un cas significatif d'émeutes de grande ampleur: déjà, plusieurs magasins pillés et détruits, et un HLM avaient cramé, et des voitures de police avaient été encerclées et assaillies par des groupes d'émeutiers (pas clair s'il y a eu du vrai bobo dans ces cas), avec en plus au moins un cas d'émeutier abattu aux mains d'un commerçant défendant son magasin (rappelant le comportement des commerçants surtout coréens lors des émeutes de LA en 1992).

    La bataille des perceptions a commencé aussitôt que la vidéo initiale avait surgi, recevant des millions de vues (et directement dans la foulée de l'incident idiot à Central Park entre un homme noir et une femme blanche voulant jouer les Karens un peu trop fort), avec tout le spin possible et imaginable: pendant un moment, il a pu sembler que la chose n'allait pas être politisée selon des lignes partisanes, parce que le consensus à l'encontre du comportement des policiers de Minneapolis est pour ainsi dire absolu. Mais des groupes militants (BLM en tête) ont aidé à faire ressortir une trame narrative très prononcée et idéologique, appuyée par les manifestants auxquels se sont vite joints des émeutiers (beaucoup de gens, surtout les violents, lors de tels événements, ne sont pas du coin et tendent à venir d'assez loin pour profiter de l'occasion de piller), et reprise par une majorité de médias très encline à embrasser de tels axes idéologques, plus vendeurs et conformes aux biais de leurs personnels. 

    Difficile d'anticiper les résultats, à ce stade, mais c'est déjà devenu un abçès de fixation national à travers le sujet de la violence policière d'un côté, mais aussi la division croissante entre ceux qui approuvent ou balaient d'un geste la destruction et ceux qui distinguent, de l'autre côté, la cause initiale des effets obtenus. Si les destructions persistent, nul ne sait ce que cela pourrait donner politiquement, mais des comparaisons pourront être faites avec les émeutes de Detroit en 1967 (date symbolique du déclin de la ville, accélération/déclenchement du "white flight" massif....) ou celle de Los Angeles en 1992 (qui ont eu pour résultat un changement certain dans la police, mais aussi une ségrégation accrue). 

    D'autres manifestations/émeutes se sont jointes à l'événement: Tennessee, Kentucky, Colorado, NY, Arizona, Los Angeles et Ohio sont confirmés pour l'instant. Quelques incidents à signaler, dont un grave: une fusillade lors de la manifestation à Memphis (7 personnes blessées). 

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  6. 27 minutes ago, Shorr kan said:

    C'est juste que les fanboys que nous sommes à force de baigner dans le sujet finissent par avoir une vision plus réaliste du domaine, et donc à relativiser et bien cerner les limites du sujet avec une tolérance très faibles pour le bullshit quand il se présente. Je ne serait même pas étonné que certain aient développé une sensibilité antimilitariste sur les bords à force.

    N'empêche que la chaîne du Leclerc, d'abordenfinmoijdiçajdisrien..... 

    Antimilitarisme? Mais tout le monde ou presque, y compris ici, est contre le militarisme (vraie définition), mon cher: comme tous les "ismes", c'est un excès nuisible aux multiples effets secondaires, comme marcher au pas de l'oie, un goût prononcé pour les uniformes avec un nombre excessif de galons et médailles (oui, je sais, ton pyjama est comme ça), une propension à hurler, une maniaquerie de l'ordre à tout prix, voire un penchant immodéré pour les douches collectives pour hommes. 

     

  7. 13 minutes ago, TarpTent said:


    En même temps, si Twitter veut corriger toutes les âneries qui sont postées à longueur de temps, il n’en a pas fini, d’autant que sur les questions politiques et de complots, il va lui falloir « choisir » quelle version soutenir et laquelle mettre en avertissement.
    Dans tous les cas, sans même parler de liberté d’expression, Twitter vient de s’engager dans une voie sans issue.

    C'est le trip: si ce fact checking concernant la politique veut être autre chose qu'une pure prise de position hyper-partisane, Twitter va devoir adresser TOUS les propos des politiques (surtout lors d'une élection) de tous bords.... Et dans TOUS les pays.... A quand un fact checking des déclarations faites par des représentants chinois, iraniens... Ou de tous les régimes avec pas ou peu de liberté d'expression et des organismes, voire ministères, dédiés à la propagande à échelle industrielle? A quand un examen parallèle permanent avec garantie d'absence d'a priori idéologique (pour ne pas dire d'intérêts économiques), de tous les bobards de politiciens? C'est difficilement tenable, même si, au moins pour quelques temps, on peut être perduadé que la Silicon Valley (lourdement gauchiste) essaiera de faire traîner cet état de fait (disons.... Jusqu'en novembre?) pour encore mieux exempter l'establishment démocrate de critiques et comptes à rendre, et déclarer la chasse encore plus complètement ouverte et libre de conséquences (pour quoi que ce soit) au méchant homme orange et tout ce qui pense "de travers". 

    Heil à nos (plus tellement) nouveaux maîtres, ceux qui contrôlent presque totalement l'arène du débat et la façon dont il est possible de le présenter. Un peu comme si, au temps de la presse écrite, les fabricants de papiers étaient peu nombreux, tous de la même opinion/ayant les mêmes intérêts, et se regroupaient pour dire qui peut écrire quoi sous peine de n'avoir pas de support pour écrire.  

     

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  8. On 5/25/2020 at 11:36 PM, Boule75 said:

    Des choses dont la destination première n'est pas de tuer. Je trouve navrant qu'on ait peu ou prou cessé d'investir dans les hydroliennes marémotrices par exemple, qu'on perde chaque année des parts de marché sur l'outillage industriel, qu'on ne soit pas fichus d'investir un kopeck dans les logiciels libres et que zoom soit américano-chinois alors que le besoin est limpide depuis l'invention du téléphone, qu'on ait pris autant de retard dans la suppression des néocotinoïdes, etc, etc...

     

    2 hours ago, Boule75 said:

    Oui, dans une certaine mesure : l'industrie militaire reste à part dans les traités de libre échange et l'état peut la protéger, on est bien d'accord.

    Mais il existe pas mal de secteurs où l'argent dépensé re-circule immédiatement dans le pays, et qui concourent directement aux besoins de la population. Je pense à la construction par exemple. G4lly - me semble-t-il - parlait récemment du potentiel des maisons bâties en bon bois bien français. C'est le prototype de domaine dans lequel nous pourrions investir et serait plus vertueux.

    Certes, certes, mais n'as-tu pas là l'impression de commettre le crime de haute trahison en déclarant cela sur AD.net? Ca va contre toute l'éthique et le principe même de l'existence du forum, namého! 

    Je suis en revanche surpris de n'avoir pas vu de message appelant à la relance de la chaîne de production du Leclerc dans le cadre de cet hypothétique réinvestissement dans la défense. 

    Et puis aussi des appels à plus de Rafales, parce que hein, ho, on sait pourquoi, ici, non mais! 

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  9. 3 minutes ago, Fusilier said:

     

    Chez les protestants les femmes peuvent être pasteur, depuis déjà un moment.  

    Et ça n'a en rien aidé la fréquentation des temples, le "changement moral" des populations concernées, ou un renouveau religieux dans les pays dits développés et/ou en déchristianisation, ce qui devrait souligner que c'est un débat séparé, qui n'a que peu à voir avec l'idée d'une "solution" aux problèmes que vit la religion dans les pays concernés, ce qui est l'angle d'attaque de la dite candidate. 
     

    Quote

     

    Certaines églises catholiques orientales, catholiques de rite grec,  église ukrainienne etc (faudrait regarder le détail de toutes les obédiences)  permettent l'ordination des hommes mariés. C'est même possible dans l'église latine dans le cas de conversion, au catholicisme, des prêtres anglicans ou protestants mariés


     

    Secret de Polichinelle: en Afrique subsaharienne (et dans quelques autres lieux), les prêtres catholiques tendent souvent à être mariés de facto, avec une "tolérance" du Vatican pour le fait établi.... Sans doute un peu de réalisme, qu'on accepte plus ou moins tant que ce n'est pas clamé sur les toits :laugh:. Mais franchement, que serait le catholicisme sans cette forme de pudibonderie et de culpabilité hypocrite? Pas la religion de mon enfance, môssieur! 

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  10. 21 hours ago, Hirondelle said:

    Alors messieurs : pour ou contre les nanas à l’épiscopat ?

    :bloblaugh:

    Des factions qui se dispute un quasi-cadavre qui a bien peu de chances de voir une renaissance quelconque dans nos contrées: outre l'aspect de la foi (en voie de disparition), l'essentiel des fonctions (sociales, économiques, administratives, éducatives)  qui avaient favorisé le succès de la religion catholique alliées à l'autorité politique d'une part (qui favorise, aide, voire impose), à des circonstances différentes (époque, transmission/éducation familiale, contrainte sociétale/conformisme....) et à un certain aspect miraculeux (difficile à reproduire dans les mentalités d'une époque comme la nôtre), sont aujourd'hui l'apanage de l'Etat. La prêtrise est assez moribonde dans ses effectifs, ses approches et ses méthodes, et le refus constant depuis 50 ans d'envisager sérieusement la question d'un rôle changé du diaconat pour aider a plus sûrement encore condamné sa capacité à avoir un effet. Je crois que cette dame a beaucoup d'illusions sur le potentiel restant. 

    Que là-dessus, il y ait des groupes "progressistes" qui veuillent opposer une soi-disant "nouvelle" approche, ça ne change pas grand-chose: une autre puce essayant de disputer à la vieille le cadavre sur lequel elles se trouvent.

    Mais bon, c'est HS: à la limite, si elle se présentait pour le poste de général des Jésuites, on serait un peu en lien avec le sujet :tongue:

     

  11. 4 minutes ago, Snapcoke said:

    Ce que tu est en train de dire c'est que cela bénéficie a Trump ?

    Non, franchement, je ne crois pas, ou en tout cas pas plus que marginalement même dans le meilleur des cas pour lui: 

    - les camps politiques sont trop retranchés par le tribalisme pour que quoique ce soit de réel, aussi puissant que ce soit, puisse atteindre l'essentiel des troupes de votants dans un sens ou l'autre (à moins de quelque chose de réellement indéniable et si énorme qu'aucun spin ne peut l'affecter). Cela laisse une petite partie de l'électorat mouvant, et uniquement celui dans les swing states, soit assez peu de monde, difficilement identifiable: ils sont l'inconnue qui demeure.

    - si l'élu en place a un avantage de principe, il est souvent compensé par ce qui arrive: celui qui a l'air d'être aux commandes se voit attribuer la faute d'événements hors du contrôle de quiconque. Catastrophe naturelle, mauvaise récolte.... Sont à un degré ou un autre assimilé à une action du chef, c'est comme ça. Et la polarisation du débat américain, tout comme la centralisation croissante de l'attention sur la présidence depuis plusieurs décennies (alors que les gouverneurs sont en fait ceux qui agissent le plus et ont le plus de levier dans des situations comme la pandémie), qui a accompagné le développement et la concentration du marché médiatique qui "compte" dans la politique (emprise croissante des médias d'échelle nationale qui ont concentré la capacité à imposer l'agenda des discussions du pays et donc à diriger l'attention), ces deux facteurs, donc, garantissent que cet effet jouera autant qu'il le peut. Les médias alternatifs sont (encore?) trop peu puissants pour compenser, ou proposer des angles de vues (pas forcément plus favorables au président) différents. Les chaînes et radios locales sont le seul pouvoir de relativisation, mais même elles ont une programmation limitée (elles rediffusent en partie les programmes des grands réseaux nationaux). 

    - la conversation nationale visible est par trop biaisée par l'état actuel de la scène publique, cad les médias: le ton ne changera pas, au contraire il empirera pour désigner les coupables que les individus et groupes dominants ont choisi depuis longtemps. Et cette scène médiatique est à 80-90% sur-engagée du côté démocrate, ce qui empêche tout débat, toute critique ou compte à rendre pour la gauche (exemples: le gouverneur de NY, qui a plutôt foiré sa crise Covid, est porté aux nues. Le gouverneur de Californie, qui a amplifié la catastrophe économique, est lui aussi présenté en héros, garanti de n'être jamais importuné par les médias). Résultat, les leçons à tirer de l'expérience ont peu de chances de même approcher quelque chose d'utile, et l'affaire, depuis le début, aura été et sera encore plus dans les mois à venir, une attaque systématique avec pour seul but l'élection de novembre, tant l'attention médiatique est dédiée à la version la plus basse, politicienne, tribale et disproportionnellement partisane, de la politique. A ce stade, les médias (tous les grands) sont juste des spin doctors pour les factions politiques (et pour l'essentiel celles du parti démocrate, surtout de son establishment). 

    Par ailleurs, le point n'est pas que, dans un monde idéal, la chose devrait bénéficier à Trump, mais d'examiner la crise telle qu'elle est arrivée, et d'en tirer des leçons. Avec pour but de pointer bonne et mauvaise gouvernance. La décentralisation américaine est trop grande pour dire que les Etats bleus ont merdé, et les rouges ont bien agi: le Colorado (Etat "pourpre" avec un gouvernement essentiellement démocrate), par exemple, a plutôt bien joué sa crise. 

    3 minutes ago, rogue0 said:

    Heu, source et dates des données  ?

    Jusque vers mi-avril, il est vrai que les états à dominante rurale ("flyover states") et souvent avec gouverneur républicain avaient beaucoup moins de cas déclarés...
    Et pouvaient alors légitimement contester l'intérêt des ordres de confinement.

    Mais depuis, comme partout, ils ont été touchés par l'épidémie : elle a juste explosé un peu plus tard (et restée cachée plus longtemps par manque de test de dépistage)

    https://www.nytimes.com/2020/05/25/us/politics/coronavirus-red-blue-states.html

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  12. Un article assez intéressant du NYT (paywall) sur la division politique concernant la réaction face au virus. Je ne vais pas le résumer, mais ces simples chiffres sont assez édifiants en ce qu'ils illustrent la diversité des expériences, en notant une division plus géographique que socio-économique: les comtés gagnés par Trump en 2016 (le plus souvent, ce ne sont pas les plus riches) représentent 45% de la population US, 27% des contaminés, et 21% des morts. Les densités de population ne fournissent qu'une explication très partielle des différences! Los Angeles et les autres grandes villes californiennes, Miami et les villes de Floride, à forte sur-représentation de personnes âgées, les grandes villes du Texas.... N'ont été que peu touchées, alors que des zones à faible densité en grande périphérie de ces zones urbaines ont été à l'inverse durement atteintes. Et l'ont peut pointer que, ailleurs, de grandes concentrations urbaines (Corée, mais surtout le Japon, dont la réaction n'a pas été exemplaire pendant longtemps) s'en sont tirées sans grand dommage (et le Japon, sans confinement ou très grand changement côté distanciation). 

    La disparité entre les Etats et comtés US est si énorme (même en excluant NY, qui concentre plus de 40% des morts) que la réalité vécue par maints lieux d'un si grand pays, aux cultures locales si différentes, pourrait tout aussi bien être celle entre des pays différents (11 morts/100 000 hab en Alabama, contre 122 au New Jersey, et ce n'est pas le plus fort contraste du pays, même en excluant NY). Les différences de politiques suivies entre les Etats et localités (comtés, villes) sont un des grands facteur d'explication des différences, en plus de la géographie physique (climat) et humaine (densité de l'habitat et du trafic interne et en provenance ou vers d'autres Etats/pays). Le Texas (dernier à confiner, premier à réouvrir), qui a pourtant de grandes zones urbaines très internationales (Houston-Galveston, Dallas-Fort Worth-Arlington, San Antonio, Austin), à forte fréquentation, compte parmi les plus bas taux de contamination (même en ne comparant que les grandes zones urbaines) et de mortalité. Cela peut expliquer la colère locale contre le confinement. La Floride, malgré une très mauvaise presse contre le gouverneur républicain, et malgré le handicap supplémentaire d'une forte population de personnes âgées (c'est "l'Etat-maison de retraite" de toute la côte est), a des résultats comparables au Texas. 

    Plusieurs réalités, vécues différemment, mais une presse monoculturelle pour juger des performances, et devinez qui est porté aux nues et qui est blâmé. Un indice: les résultats (sur la contamination et l'économie) n'ont rien à voir avec les verdicts. 

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  13. 3ème fusillade liée au terrorisme islamique dans une base navale américaine en 6 mois: après Pearl Harbor et Pensacola, c'est la base de Corpus Christi (Texas) qui a vu un tel événement. Un gardea été légèrement blessé, mais une barrière de sécurité a pu être activée, bloquant l'accès de la voiture du tireur qui a continué à pied et a été abattu. Il pourrait y avoir eu un second terroriste, qui serait encore dans la nature. 

    https://edition.cnn.com/2020/05/21/us/naval-air-station-corpus-christi-lockdown/index.html

    https://www.politico.com/news/2020/05/21/active-shooter-neutralized-after-incident-at-texas-navy-base-272872

    Les Islamistes sont jaloux de l'attention que monopolise COVID-19? Parce qu'on avait presque oublié qu'ils existaient, ceux-là. 

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  14. 14 minutes ago, Rémy said:

    C'est pourtant souvent comme cela que je l'ai vu finir ! (ça ou civet) et c'est très bon. Et j'ai ouïe dire que beaucoup de restos en vendée en proposaient dans leurs menus... (espèce classée nuisible, chasse autorisée sans limite de nombre ou de saison).

    Ca se fait en Charente et en Bretagne aussi, mais c'est un truc de l'intérieur des terres, là où y'a des marais (non salés), pas tellement des côtes (mes racines).... Et pis c'est pas vraiment du ragondin, môssieur: on dit "lièvre des marais" parce que ça vend mieux... Mais j'ai pô essayé. 

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  15. 10 minutes ago, Rémy said:

    Avec la rusticité et la prolificité d'une espèce comme le Myocastor Coypus, aucun doute là-dessus. Toi qui est vendéen d'origine, tu devrais le savoir mieux que quiconque :p

    Foutre du ragondin dans des rillettes? Tu veux refiler une crise cardiaque collective à tout le département de la Sarthe? Je suis pour une liberté d'expression quasi absolue, mais il y a des limites éthiques, humanitaires et surtout culinaires, quand même. 

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  16. 7 minutes ago, nemo said:

    T'es pessimiste ça pourrait finir en apocalypse nucléaire généraliser avant que la sous section soit faites et donc on pourrait être tous mort sans avoir fournit d'effort inutile. Ce serait vachement plus cool, non? :biggrin:

    Qu'est-ce qu'on dit face à ce genre d'alternative? "Croisons les doigts"? Je sais pas pourquoi, mais ça semble un tantinet.... Quelque chose. J'arrive pas à mettre le doigt sur le bon mot :unsure:

    Sinon, après l'apocalypse nucléaire, y'a encore des rillettes? 

  17. 2 hours ago, Rémy said:

    Clipperton pas trop concerné, Nouvelle Calédonie/W et Futuna, à la limite... cela dépend des agissements australiens. Pour sécuriser la Polynésie, y installer de quoi avoir sous l'eau un SNA en permanence serait peut-être suffisant pour dissuader + réseau SOSUS en bonus. Mais on n'a pas le budget (et surtout la volonté). 

    Clipperton pas concernée? Namého! Ce sont les réserves stratégiques françaises de guano dont tu parles si cavalièrement, là! 

     

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  18. 8 hours ago, nemo said:

    ça ça dépends du "danger" perçu par ceux qui l'ont choisis. Et le danger c'est le PT qui est tout à fait réel. Alors Bolsonaro est certainement remplaçable mais sans doute pas simplement, rapidement et sans  risques de donner beaucoup de biscuits au camp d'en face. Pour le moment en tout cas sa position ne me parait pas si fragile. Et vu qu'apparemment il en fait qu'à sa tête c'est aussi ce qu'il à l'air de penser. 

    Certes, mais toute la question est de savoir ce que, au delà des déclarations à l'emporte pièce et du susmentionné jeu de chaises musicales pour ministres, il peut réellement "faire", si l'essentiel de l'appareil d'Etat, des hauts (et peut-être moyens) échelons de l'administration, répond à d'autres allégeances. C'est ça qui est plus difficile à déterminer de l'extérieur: qui obéit à qui, qui fait quoi avec les directives présidentielles, dans quelle mesure les ordres directs sont-ils appliqués, négligés, désobéis dans le fond mais pas dans la forme..... 

  19. 25 minutes ago, nemo said:

    Il a un e art non négligeable des militaires et de "l'élite" économique du pays dans son camp tout de même

    "Dans son camp" ne veut pas dire qu'il a une mesure de contrôle sur eux, surtout une mesure de contrôle suffisante pour gouverner même juste un peu comme il l'entend. C'est ça aussi, le capital politique: ça se construit patiemment, ça se transmet... Et ça implique des listes énormes de gens et de groupes à qui on doit des choses et qui vous doivent des choses, et avec lesquelles de subtils équilibres se créent et changent en permanence au gré des événements, des choix, des changements d'opinion, d'ambitions et d'allégeances, et des coups pourris qui se font au sein des mêmes factions. Et le seul ingrédient du cocktail composant le capital politique que Bolsonaro possède, c'est son élection (= proof of concept et pouvoir de nominations et de la "signature" des actes gouvernementaux), et son niveau de popularité (= degré d'acceptation de ses décisions dans la population, relais d'opinions, et probabilités de réélection et d'impact sur les candidatures législatives soutenues par lui): si ce dernier baisse, le nombre de gens "dans son camp" peut passer de beaucoup à zéro en une seconde, parce qu'il n'a rien d'autre pour les retenir. Le pouvoir des démagogues qui ne sont pas du sérail est très fragile s'ils n'ont que la démagogie dans leur arsenal. 

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  20. 54 minutes ago, g4lly said:

    J'ai mis de jolis guillemets ... après tout dépend comment tu places le curseur du fascisme.

    From the horse's mouth: "tout dans l'Etat, rien en dehors de l'Etat, rien contre l'Etat". Saupoudre d'un genre de culte censément unificateur (une forme ou une autre d'ultra nationalisme avec un thème dominant: nostalgie impériale romaine, idéologie de la race assortie d'un genre de néo-paganisme völkisch pour les deux régimes qu'on connaît, sphère de coprospérité pan-asiatique.... Avec un senior partner auto-intoxiqué dans l'idée de sa "supériorité" culturelle/religieuse...). Le fascisme est un totalitarisme, soit à différencier d'autres régimes autoritaires en ce qu'il ne demande pas simplement ta passivité ("la dictature, c'est ferme ta gueule"), mais ta participation active au régime dans tous les aspects de la vie (professionnels, sociaux, personnels): tu es suspect (cad, dans un tel régime, coupable) si tu ne fais pas de zèle sur tous les plans, dans tous les domaines. C'est le principe général. 

    Aujourd'hui, quand le mot "fasciste" est lancé à quelqu'un dans une discussion, ça veut essentiellement dire qu'une personne de gauche n'est pas d'accord avec ce quelqu'un. 

    Bolso est juste un clown démago sans compétence, qui veut s'en foutre plein les fouilles, être intégré à la "haute caste" brésilienne, et/ou, si ses fantasmes patriotiques ont vraiment une emprise sur lui, peindre à gros traits une image du pays qu'il a dans sa tête, et qui n'est sans doute pas vraiment sophistiquée. Et la première compétence dont il manque en tant que dirigeant, avant examen de ses qualités/défauts personnels (que nous ne connaissons pas vraiment), c'est qu'il ne connaissait personne dans la technocratie brésilienne avant sa campagne électorale, et encore moins de "power players" dans le monde politique: bref, il n'avait dès le début pas de capital politique autre que son élection, ce qui peut sembler beaucoup.... Et dans le monde pratique ne veut pas dire grand-chose, vu qu'il n'avait derrière lui à peu près personne d'autre que des compagnons de route et ralliés post-succès, soit trop peu de gens (très loin d'une masse critique) dont un dirigeant a besoin sur lesquels il a une mesure de contrôle sérieux. Son idéologie, ses aspirations, comptent peu à côté de cela: cela fait de lui le jouet de ceux qui tiennent les rouages de la politique et de l'administration du pays. Il peut juste faire le matamore dans les médias, jouer au jeu des chaises musicales, mais juste au top du top de la pyramide (mais les baronnies administratives, c'est quelque chose qui s'appuie sur beaucoup plus d'échelons que le sommet), et il peut faire quelques décisions exécutives fracassantes, qui sont authentiquement connes, ou semblent connes de l'extérieur mais reflètent juste une lutte de pouvoir derrière la scène.... Mais diriger le pays? Ca, il n'en a pas vraiment la capacité, parce que, individuellement capable ou non (et tous ici, on penche pour "non"), il semble qu'il soit en fait bien seul. Sans un vaste réseau de relais de pouvoirs ayant du capital politique et de la compétence, et sur lesquels on a du contrôle, un président, c'est juste un gars dans un bureau avec des dorures. 

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