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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 7 minutes ago, Kovy said:

    C'est marrant, en lisant ton analyse, on a l'impression que tous les indicateurs que tu cites sont contre Sanders et qu'il serait, en fait, un des perdants de cette primaire.

    Ce qui est pour le moins surprenant étant donné qu'il l'a gagnée malgré tout...

    Il me semble qu'il y a un point qui t'échappe: En 2015-2016, Sanders ayant des moyens financiers limités, avait dû concentrer l'essentiel de sa campagne sur les 2 premiers états. (exactement ce que Buttigieg a fait en 2019-2020). Ca lui a permis à l'époque de créer la surprise et de faire un appel d'air pour lever des fonds supplémentaires et rester dans la course pour les primaires suivantes, mais toujours avec un train de retard face à Clinton qu'il n'a jamais pu rattraper.

    Ce coup ci, c'est lui qui à la main car, avec les fonds considérables issus de sa base et son armée de militants, il a pu faire campagne dans tous les états, contrairement à Buttigieg et Klobuchar qui risquent de manquer de souffle rapidement malgré le support des media mainstream. même si je peux me tromper, c'est pour cette raison que je doute qu'ils pourront tenir tête très longtemps si ils restent tous les deux dans la campagne.

    Reste Bloomberg, qui peut effectivement littéralement acheter l'élection à coup de milliards de $...  :dry:

    Je n'ai pas vérifié tes chiffres, mais 1 à 2 points, ce n'est pas "loin derrière", encore moins s'il s'agit des chiffres de la primaire du New Hampshire, état sans fortes minorités, ce qui favorise Klobuchar et Buttigieg,  La tendance risquent de s'inverser dans les états à forte minorités.

    Mon point n'est pas de cibler Sanders gagnant ou perdant, mais de signaler l'atomisation du champ démocrate avec des modérés et assimilés plus viables que prévus, qui viennent de prendre du vent dans les voiles de façon inattendue, à l'inverse d'un Biden qui a fait la course en tête jusqu'à accumuler (comme certains le prédisaient au tout début de sa campagne) trop de gaffes et de creux pour continuer (sans compter son état mental qui semble.... Fragile). 

    Mais "la main" que Sanders semble avoir maintenant n'est plus ce qu'elle semblait en partie artificiellement en 2016 où, par la force des choses, la base démocrate était divisée en deux camps: là, sa composition nous apparaît plus clairement dans sa diversité. 

    Pour les Etats à fortes minorités, je l'ai déjà dit, je le re-souligne: Sanders n'est pas à son plus fort (surtout chez les noirs, même s'il y a fait quelques progrès par rapport à 2016), en tout cas très loin de pouvoir les faire sortir en nombre façon Obama, et qui plus est trop à gauche pour beaucoup d'entre eux (le "barber shop electorate" n'est pas en sa faveur). Pareil pour Buttigieg, pour différentes raisons. La preuve par l'inverse: contre toute attente, Bloomberg marche pas si mal dans cet électorat crucial pour un démocrate, et Biden y reste malgré tout en tête. 

    Pour les finances, Buttigieg semble pas devoir avoir à trop ramer, surtout s'il garde de l'élan. Klobuchar aura plus de problèmes à cet égard, tant elle manque de "name recognition" au niveau national, et du charisme qui aiderait à compenser un peu, et/ou d'une position quelconque qui dénote dans le décor  (être la raisonnable de service, c'est pas le truc qui flashe à l'écran). Quoique non négligeable, sa levée de fonds au dernier trimestre était loin derrière Sanders, et avec les mastodontes Bloomberg et Steyer qui innondent littéralement le Nevada, la Caroline du Sud et les Etats du SuperTuesday (de nombreux témoignages en ligne évoquent sans arrêt le fait que sur toutes les chaînes télés et antennes de radio, y'a pas une page de pub sans au moins une annonce Bloomberg, et y'a des pannaux pubs de lui partout dans ces Etats), il va y avoir peu de place libre, encore moins qui seront notables, et les prix seront TRES élevés. Sanders a levé beaucoup (33 millions au dernier trimestre), mais il a aussi déjà claqué quelque chose comme 100 à 110 millions, donc il a pas forcément un trésor de guerre au top, sachant qu'il a du beaucoup concentrer sur ce début de campagne crucial (et cher). Les deux milliardaires font monter les prix et occupent l'espace disponible dans les Etats qui arrivent, à un niveau jamais vu dans une primaire, ce qui pourrait poser problème, surtout si d'autres rifts s'aggrandissent non seulement entre les tendances du parti, mais surtout entre les forces qui les soutiennent, à commencer par les syndicats dont beaucoup prennent leurs distances par rapport à la gauche Sanders et ce qui s'y rattache.

    Par exemple, alors que le Nevada approche, le syndicat des métiers hôteliers, le plus gros de cet Etat, s'est publiquement désolidarisé de la campagne Sanders, le désaccord sur la politique de santé étant très important et en impliquant d'autres. Et contrairement à 2016 où un Sanders moins radical, plus rassembleur, avait déjà des ressources considérables (à partir de novembre 2015, sa collecte égalait Clinton, à partir de janvier et pendant 2-3 mois, elle la dépassait), mais s'il avait un défaut d'image nationale, il avait l'immense avantage d'être seul en lice face à Clinton, pouvant ainsi créer une coalition forcée de s'assembler à la seule alternative à l'establishment. Ce n'est plus le cas. 

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  2. 4 minutes ago, TarpTent said:

     

    Je suis d’accord, mais pour autant, DC comme Marvel ont réussi à draîner un vrai public même en-dehors des purs afficionados.

    Ça a été le cas avec les Batman de Nolan, le dernier Joker, et Les Gardiens de la Galaxie par exemple, ces derniers ayant ratissé bien plus large que ce que les comics laissaient présager, et ont en soi créé une quasi-franchise.

    Guardians of the Galaxy? C'est Marvel, ça. Même si le réalisateur sera brièvement un transfuge chez DC pour faire Suicide Squad 2 (si les mauvais résultats de Birds of Prey se confirment, ce film pourrait ne pas se faire vu que Robbie y serait la seule star notable, Will Smith étant out), Guardians, c'est estampillé MCU, où la synergie créée a permis (au moins jusqu'à Endgame et sa conclusion) de créer ce "besoin" de Marvel, cette FOMO faisant croire que si on loupe un film, on loupe un ingrédient essentiel de la plus grande équation. Chez DC, ils n'ont pas réussi à créer ça, et se sont même bananés en essayant de le faire de façon plus anarchique: c'était leur méthode au début: pas d'architecture générale très forte, pour laisser la bride sur le cou à des réalisateur/équipes chargés chacun d'un projet censé avoir ainsi plus d'identité. Ca a merdé, pour tout un tas de raisons diverses (dont les interférences du studio), et ils en sont où ils sont, avec un demi-succès (Man of Steel), deux francs succès "utiles" au plus grand univers" (Aquaman et WW) et deux "surprises" dont ils ne savent pas quoi faire (Suicide Squad et Joker). Tant et si bien qu'il se dit qu'ils sont en mode "soft reboot" pour l'ensemble de l'univers, voire plus, histoire de nier que Justice League et Batman vs Superman soient jamais arrivés. 

    L'un des problèmes de ces vastes franchises, c'est qu'on est bien au-delà d'une trilogie, ou d'une petite série de films: c'est en train de devenir un art en soi, le niveau opératif du cinéma, en somme, dont les "règles" sont découvertes au fur et à mesure des productions, sans réel guide étant donné qu'il s'agit encore d'une économie de prototypes, malgré tout le goût de production à la chaîne qu'on commence à sentir depuis un bail dans le MCU. Star Wars avait été la première franchise de ce genre, mais c'était infiniment moins fourni et dense en termes de nombre de productions (rappelons qu'une telle conception d'un "univers" va au-delà des films: il y a aussi des séries, animés, voire comics et jeux vidéos qui tous comptent dans la timeline globale) avant que Disney s'en empare.... Et fasse ce que l'on sait. Kevin Feige à Marvel a essentiellement débroussaillé un tout nouveau truc, à une échelle jamais vue. Peut-être pas reproductible. 

  3. Retour d'expérience compliqué de cette primaire du NH, un Etat lui-même peu lisible politiquement (habitat atomisé, généralement très modéré en mentalité, proportion plus élevée de swing voters, marché média sous-développé -donc les sondages sont peu fiables-, particularités de préférences de vote quelle que soit l'appartenance politique....):

    - une participation élevée, à un plus haut historique (mais en fait du même ordre qu'en 2008 si on ajuste pour la croissance démographique), ce qui semble s'opposer à ce qui s'est passé en Iowa. 

    - un Sanders qui a largement perdu par rapport à 2016, le nombre de candidats pouvant révéler la différence entre son socle "solide" (75 000 votes hier soir) et ce qui était vu en 2016 comme un vote protestataire, voire spécifiquement anti-Clinton/establishment, ou encore simplement le "facteur nouveauté"/"tout sauf le business as usual" (plus l'avantage spécifique qu'il était alors une figure connue dans le nord de la Nouvelle Angleterre, donc plus "le gars du coin"). 

    - Warren perd des électeurs à grande vitesse, ce qui révèle la faiblesse historique de son soutien: elle était un de ces candidats sans base réelle, cad que l'essentiel de ceux qui se déclaraient pour elle n'étaient pas des supporters hardcore. Et elle a en fait surfé sur son ambiguité pendant l'essentiel de sa campagne, attirant des "progressives" par à fond dans le trip Berniste, et des modérés la prenant pour Hillary 2.0. La bulle semble avoir éclaté, ce qui s'ajoute à son manque de charisme et de capital confiance. 

    - le résultat est que Bernie semble consolider la gauche du parti de plus en plus sur son seul nom, là où le camp "modéré"/liberal est éclaté (sans même parler des blue dogs et autres démocrates vivant dans des Etats rouges ou pourpres à équilibre fragile) entre plusieurs candidats, avec ce qui devient la grande inconnue du moment: si Buttigieg semble prendre un avantage pour être le candidat "liberal" voire modéré (alors qu'à ce jour, son programme ne semble pas l'être....  S'il en a réellement un et s'il se tient 2 minutes à une opinion), son manque d'impact auprès de l'électorat noir et latino pourrait redonner du souffle à un Biden qui s'est par ailleurs totalement effondré, y compris dans les perceptions des Etats suivants. L'atomisation du vote avec un Bernie premier de cordée mais nettement minoritaire pourrait rester la donne. Mais le SuperTuesday donnera un bon aperçu, vu le nombre d'Etats votants et leur couverture des diverses grandes "régions" du pays. 

    - Bernie compte sur l'électorat des jeunes, et là, c'est une leçon dans le NH: ils ne se sont pas pointés, les 18-29 ans n'ayant représenté que 11% de l'électorat de la primaire (19% en 2016). La différence de participation a été le fait des plus de 50 ans, et particulièrement des plus de 65 ans, soit pas vraiment une "vague" pour la gauche du parti. Le nombre de jeunes votants peut avoir été relativement constant en absolu, mais avoir été noyé en proportion par des gens plus âgés et modérés (ergo le vote Buttigieg). 

    - le taux de votants dont c'était la première participation à une élection a aussi été extrêmement bas, à 12% (plus bas que 2016), ce qui là non plus ne plaide pas en faveur de la thèse d'un grand mouvement, surtout des jeunes, en faveur de la gauche des démocrates. Une forte minorité extrêmement mobilisée, oui, mais sans doute plus une qui a été essentiellement mobilisée en 2016. Et une jeunesse somme toute pas si intéressée. Soulignons que ces résultats (et ceux de l'Iowa) sont réalisés alors que Bernie a maintenant de loin la plus vaste organisation de campagne côté démocrate, et le plus important trésor de guerre (sauf évidemment les deux zozos milliardaires, qui sont qu'à moitié dans la compète). 

    - l'une des craintes de l'establishment démocrate est que les Bernistes, même très minoritaires, puissent "faire un Trump" au parti, en étant plus vite rassemblés dans une faction face à un camp "modéré"/establishment en ordre dispersé et sans leader identifiable (raison pour laquelle Buttigieg, qui après avoir la coqueluche des médias a été shunté, dégommé, puis ignoré, est maintenant de nouveau l'enfant chéri des grandes chaînes et des journaux.... Et Klobuchar reçoit soudain de l'attention). Différence avec la situation de Trump en 2016 cependant: le système des primaires démocrates, tortueux, corrompu, où les médias jouent un rôle certain, et où les marchandages et manipulations jouent un grand rôle dans la confusion d'un système indirect. Les républicains, malgré toutes leurs fautes, ont un système plus simple et direct. 

    - fondamental pour une élection démocrate, et presque autant pour une générale: 57% de l'électorat de la primaire démocrate était féminin. Et pour cet électorat féminin, Bernie n'est pas le choix premier: Klobuchar, avec 25%, puis Buttigieg, avec 23%, venaient devant un Bernie qui n'a récolté que la 3ème place avec 22%, soit loin derrière deux candidats marketés comme modérés (mais seule Klobuchar l'est certainement). L'électorat de Bernie est donc extrêmement mâle, et généralement jeune. Les femmes (plus modérées, surtout économiquement) sont beaucoup moins dans le trip, ce qui se vérifie ailleurs et soulève l'une des questions principales pour une générale: Trump a toutes les chances de mal performer chez les femmes, surtout non blanches (auprès de qui il l'a emporté en 2016), face à un candidat démocrate modéré. Mais face à un Sanders? Avec le facteur socialiste, voire "radical" qui joue en plus dans le mix (rappelons: Medicare for All n'est PAS populaire auprès de la classe ouvrière employée, et auprès des syndicats et de l'électorat familial de classe moyenne et moyenne sup), et la coalition intersectionnelle/wokiste (si elle a des minorités en têtes d'affiches, et des groupes d'ultras dans les minorités, c'est pour l'essentiel un mouvement blanc, jeune et CSP+) qui est ouvertement antipatriotique et pour les frontières ouvertes (mauvais points auprès des "working classes", y compris noires et hispaniques), ça peut composer un très mauvais cocktail pour la gauche. Le gap des sexes (si j'ose dire) est assez potentiellement grave en ce que Bernie y présente le même genre d'effet repoussoir que Trump, même si pour d'autres raisons, pouvant annuler cet avantage structurel démocrate, ou en tout cas le limiter significativement (surtout l'électorat suburbain/familles), en favorisant (pour raisons économiques) un vote Trump à contrecoeur ou l'abstention (plus probable chez les minorités). 

    - l'électorat berniste tel que constaté hier soir semble rejoindre ce qui se passe au plan national: les jeunes 18-29 ans (une portion militante d'entre eux vu la faible participation: -20% par rapport à 2016 dans ces tranches d'âge), les gens se disant "very liberal" (cad très à gauche) qui ne sont que 8-9% au plan national (et insupportent beaucoup de monde à gauche),  les athées (pas bon dans nombre d'Etats) et ceux préoccupés avant tout par les inégalités de revenus (sous l'e terme générique, ça veut dire quelque chose de plus spécifique et ciblé en fait: hyper taxation....), et, encore une fois, les hommes en général (mais il aura du mal à piquer cela à Trump). 

     

    A noter aussi: malgré ce qu'on croirait, il y avait aussi une primaire républicaine pour la présidentielle hier soir: Donald Trump avait un challenger en la personne de Bill Weld, ancien gouverneur du Massachussets qui s'était fait remarquer en 2016 en étant le colistier du candidat libertarien Gary Johnson (3,27% du vote à l'arrivée, soient 4,5 millions d'électeurs, un plus haut historique pour le seul parti réellement national à part les deux grands). Revenu au parti républicain, il s'est évidemment banané dans cette primaire avec 2% du vote. Mais le chiffre indicatif est que 120 000 électeurs sont allés à cette primaire totalement inutile et sans enjeu (soient plus de 40% de la participation démocrate); par comparaison, 55 000 s'étaient pointés pour Obama en 2012 face à un challenge futile du même type. Difficile de tirer des conclusions étant donné que les différences des électorats et mille et un autres facteurs limitent la portée de la chose, mais ça me semble néanmoins intéressant. 

     

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  4. 4 hours ago, Wallaby said:

    https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/la-reforme-anglicane-le-brexit-originel-d-henri-viii-20200210 (10 février 2020)

    Cependant, pour comprendre les motivations qui sous-tendent cette nouvelle tectonique des plaques qui secoue la vie politique et qui explique notamment le Brexit, nous devons remonter bien plus loin dans l’histoire, jusqu’au Brexit originel: la Réforme anglaise.

    Au printemps 1553, le Parlement du royaume d’Angleterre votait une législation historique qui a profondément altéré le cours de l’histoire de l’île: le Statut de restriction des appels. Cet acte du Parlement portait un coup sévère à la suprématie pontificale en matière juridique et fiscale, qui s’appliquait sur l’ensemble du continent européen, elle interdisait les appels de procédure judiciaire hors du territoire anglais (vers Rome). C’est l’acte d’affirmation de la primauté de la couronne et du Parlement dans le droit anglais.

    En 1532, l’acte de retenue totale des Annates, a été la première salve de renégociation des termes des liens avec l’Église romaine, commençant par la cessation immédiate de l’impôt ecclésiastique sur le clergé anglais.

    Même lorsque l’argent ne disparaissait pas dans la bourse du pape, de plus en plus d’ecclésiastiques anglais étaient perçus comme antipatriotiques, comme des agents de puissance étrangère drainant le royaume de ses finances. Beaucoup d’évêques et de membres des autorités ecclésiastiques étaient d’ailleurs des étrangers, comme l’illustre la succession de quatre Italiens qui furent évêques de la cathédrale de Worcester entre 1497 et 1535.

    De même, de nombreux monastères appartenaient à des ordres venus du continent et étaient directement sous la juridiction des dirigeants internationaux de ces ordres.

    Au-delà de l’ingérence économique et fiscale, la main pontificale détenait une forme de suprématie juridique sur les îles britanniques. Rome revendiquait la légitimité de statuer sur les appels et rendre des décisions de dernier ressort sur tout sujet ayant une quelconque implication spirituelle, ce qui dépassait largement la seule juridiction sur les questions de justice transnationale. Ces prérogatives étaient pratiquement sans limites, si le pape désapprouvait les revendications successorales d’un dirigeant, il pouvait l’excommunier ou placer son royaume sous l’interdit [*].

    Comme au XVIe siècle, le Brexit a été provoqué par la frustration vis-à-vis des juridictions supranationales, la CJUE et la CEDH qui revendiquent et affirment une supérioté sur le droit national tout en réduisant les cours anglaises à un statut subordonné. D’une manière encore plus profonde, notre Brexit moderne, comme celui d’Henri VIII, était une déclaration d’indépendance. C’est une défense du droit des Britanniques à tracer leur propre destin. Ce Brexit était un cri primordial de rejet de l’effacement de leur identité, perpétré au fil des décennies. L’échec du divorce d’Henri a réveillé, et avec lui une grande partie de l’Angleterre, le sentiment que le royaume n’était en réalité qu’une province d’un état-Église européen.

    Sauf que ce coup ci, le "royal" surnommé Harry est celui qui se barre, pas celui qui propose la sortie pour le pays. Ils ont foiré ce coup là. Et il n'y a pas de divorce dans l'air. Point commun: il y a quand même un royal qui est visiblement un divorcé et pervers sexuel. Et comme Henry VIII, il a l'aspect de quelqu'un qui pue au naturel.

    Mais y'a plus de monastères et églises à exproprier..... Ha, si! Apparemment, Bojo semble vouloir commencer à taper sur la BBC, au moins sur la composante obligatoire de la contribution à son budget.... Peut-être vers sa privatisation? Et il reluque aussi, de façon de plus en plus vocale, l'état de la libre expression sur les campus universitaires. C'est pas aussi mélo et théâtral qu'au XVIème siècle - un grand manque, notamment, dans la section "décapitation et visites de la Tour de Londres"-, mais on fait ce qu'on peut; c'est l'époque, les goûts changent.... Mais après Game of Thrones, le public a peut-être développé un goût pour la tradition et le modus operandi "vintage". So chic! 

     

  5. 38 minutes ago, Ciders said:

    Il n'y a pas à tortiller du fion très cher. Les aller-retours de Duterte entre la Chine et les Etats-Unis suivent simplement la valeur du contenu des valises qui arrivent régulièrement depuis Washington et Pékin. Il semble ici que Xi Jinping ait mis davantage de sous dans la dernière livraison que Trump. Ou alors, nous avons affaire à un autre praticien du "en même temps".

    A Sciences Po, on est vachement plus chics: on appelle ça le "oui, mais...."; ça a quand même autrement plus de légitimité pour porter les dites valises. Et ça permet de comprendre pourquoi des mal lavés comme Duterte, Bolsonaro ou Trump n'ont rien à faire dans le cénacle politique, pas parce qu'ils ne font pas la même chose que ceux qui les précèdent (sauf Duterte sur un sujet.... Qui a un bodycount élevé), mais parce qu'ils ne savent pas le faire comme il faut. Maintenant, je dois m'absenter: Gerhard m'attends pour une réunion à Moscou, rapport à un plan retraite dans les hydrocarbures et leur transport. 

    1 minute ago, Shorr kan said:

    Vous n'y êtes pas !

    C'est le fait de téter le dard de  tonton Xi qui met Duerte dans cet état.

    Le liquide séminale du président chinois est en fait une puissante drogue qui sert à asservir les chefs d'états étrangers, voilà la vérité !

    Vous voyez une autre explication ? Moi pas.

    Tu traites Winnie l'ourson d'inverti? Tu vas te prendre de ces trucs dans la gueule! T'étonnes pas si ton téléphone commence à faire des bruits bizarres, si la gestion de ton compte en banque commence à poser de menus problèmes, discrets au début.... Et ne voyage pas en Chine, coronavirus ou pas. 

    24 minutes ago, elannion said:

    Attends t'es en train de dire que ce mec qui hésite pas à buter les drogués et autre dealer est lui même un camé ?

     

    Il semble que c'était plus qu'une rumeur... En même temps, tu le regardes deux minutes, et tu sais qu'il carbure à quelque chose de pas catholique. 

    Quote

     

    C'est une merde sans nom ! C'est un dérivé morphinique. Chimiquement c'est une belle réussite en soi. Les molécules de morphines et dérivés (codéine) sont vraiment pas simple à synthétiser avec tout un tas de cycles. Le fentanyl c'est la forme "ouverte" on va dire.

    Après c'est moins euphorisant que la morphine ou l’héroïne mais le risque d'overdose est largement augmenté.

    C'est d'ailleurs une si ce n'est la molécule responsable de la crise des opioïdes aux states et au Canada. 

     

    A la base, c'est pas un anesthésiant exclusivement limité à la chirurgie? Mais c'est un truc qui m'étonne: si c'est moins euphorisant que les "traditionnelles", pourquoi ça vend si bien? Plus commode à trouver que les longs circuits d'import depuis les zones productrices d'héro/coke? Parce qu'effectivement, la part que ça a pris dans les overdoses indique que c'est LA drogue dure d'usage dominant, et en tout cas la première cause de mort liée à la drogue en Amérique du Nord, de loin. 

  6. 2 hours ago, kalligator said:

    Dans un autre registre les Phillipines veulent que les américains plient bagages

    Ils reviendront en deuxième semaine quand les chinois se feront trop pressants

    Le Fentanyl quotidien semble réellement avoir un effet puissant sur Duterte: quelqu'un sait si l'un des effets secondaires de cette saleté est de transformer ses consommateurs en femmes enceintes, avec sautes d'humeur (et d'opinions) toutes les heures/minutes? Ca fait combien de fois, déjà qu'il veut voir les USA dégager, puis revenir? Mon diagnostic de scientifique moderne? Duterte s'idenfie secrètement à une ado enceinte; il a juste pas les couilles :huh: de faire son coming out et de changer ses pronoms. 

  7. 3 hours ago, kalligator said:

    Effarant que le Congrès soit plus détesté que les coco mais qu'il soit réélu...

    Faut pas confondre les "types" de célébrité et d'appréciation: un personnage peut être populaire, ou jugé sympathique, en lui-même, mais pas crédible, voire très peu apprécié pour ses idées. C'est pour cette raison que de nombreuses stars sont très populaires pour ce qu'elles sont dans leur domaine, mais s'attirent vite les quolibets, voire du ressentiment, quand elles se mettent à prêcher, surtout en politique, et pour cette raison aussi que malgré tout l'emploi qui en est fait par le parti démocrate, elles ne pèsent rien dans la décision de vote, voire sont souvent contre-productives. A l'inverse, un politicien peut être détesté, mais respecté, ou juste toléré, ou détesté, mais le genre pour qui on se résigne à voter plutôt que pour un autre qu'on craint encore plus (en tant que gouvernant) même s'il semble bien sympa. Il y a de ces gens qu'on aime quand ils sont dans l'opposition, mais pas ailleurs.... Bernie peut ainsi être jugé "de confiance" parce qu'il n'a pas changé d'avis sur quoique ce soit en 40 ans, c'est pas pour autant que nombre de gens qui pensent cela ne pensent pas aussi qu'il n'est pas crédible, que ses solutions sont foireuses.... Tout comme il peut être apprécié parce qu'il pointe les vrais problèmes, mais pas attirer autant de votes parce que ses solutions sont jugées merdiques, voire pire que le mal qu'il condamne. 

    Et le rift qu'il pourrait être en train d'induire dans le parti démocratique, sur le plan de l'électorat, outre les déchirements idéologiques possibles entre "progressives"/democratic socialists/socialists d'un côté et "liberals"/modérés/blue dogs de l'autre, est un rift sociétal entre centralistes/ultra-redistributeurs et libéraux (cad attachés au libre marché et surtout à une fiscalité plus limitée ou pas en expansion), ce qui dans le monde réel veut dire.... Que toute avancée berniste fait fuir l'électorat de banlieue classes moyennes/classes moyennes sup (mères de famille en tête), ainsi que les classes moyennes sup des villes elles-mêmes. Si on y ajoute le fait que l'électorat noir n'est pas très socialiste, et surtout en moyenne pas très "progressive" sur le plan sociétal, c'est comme qui dirait un problème. Surtout à l'heure où le niveau de taxation au niveau des Etats et comtés/villes dans les zones démocrates est vraiment très élevé, avec des résultats souvent moyens à mauvais (depuis longtemps) et un endettement explosif (ce qui concerne directement les caisses de retraite des fonctionnaires en particulier, dont beaucoup ne sont que très partiellement financées, parfois même pas à moitié). 

    Donc le Congrès peut être très impopulaire en tant que collectif (il est aussi plus impopulaire que la merde de chien, les sorcières et les MST), mais jugé comme "mieux que rien"  et inévitable. Mais surtout, c'est pas "le Congrès" qui est élu, mais une myriade (435 + 100) de représentants chacun dans leur circonscription, ce qui renvoie au syndrôme qu'on voit un peu partout dans le monde: "le pays va mal selon moi, mais pour ma part, c'est pas dramatique, voire même bien". Ben là, c'est "le Congrès est à chier, mais j'aime bien mon représentant" (du moins pour ceux qui savent qui c'est, qui votent, et qui votent pour lui, ou sont pas trop dérangés par lui). Multiple cela par le nombre d'élus, et tu as un tableau plus complet sur la différence entre l'image du Congrès et celle de ses élus (pas en général, mais là d'où ils viennent). 

    Vu ainsi, "le Congrès", c'est une sorte d'hydre de Lerne bien commode à vomir en paroles; c'est assez abstrait comme entité, et cracher dessus défoule. 

  8. 4 hours ago, TarpTent said:


    Note IMBd : 6,7 / 10  (28600 votes) 

    Notes spectateurs Allociné : 3,2 /5 (1210 votes)
     

    Le côté déjanté semble être apprécié, l’absence quasi-complète de scénario un peu moins. Il semble que le studio compte sur la Saint-Valentin pour redonner quelques couleurs à son film.
     

    Ils comptent moins sur la St Valentin que sur "Galentine" (jeu de mots sur "gal" -familier pour "girl"- et "Valentine"): si vous croyiez que la première était un événement artificiel créé par et pour les fleuristes, restaurateurs et chocolatiers, vous n'avez rien vu. Gallantine, c'est la récente évolution du phénomène aux USA: une soirée "rien que pour les filles" entre elles, juste pour leur soutirer le fric dont elles n'auront pas besoin le lendemain, vu que c'est la saleté de patriarchie qui paie la note ce jour-là. Comme ça... Egalité: tout le monde se vide les poches! Après tout, s'il y a suffisamment de cons et de connes sur Terre.... 

    Parce que pour la St Valentin, je suis pas sûr que ça réjouisse tant de monde, ce film: malgré l'angle, la majorité du public était masculine (le primo-public des films fondés sur comics), et ce public ne semble pas vraiment s'être rué sur l'événement, ni faire beaucoup de buzz avec (l'essentiel étant porté par les médias, donc des aides-marketing dûment stipendiées par la prod pour faire ça). 

    Quote

    Encore une fois, ils vont s’apercevoir que faire un film vide* ne tenant que sur 1 seul personnage / acteur ou actrice... ça ne fait pas tout.

    On peut, et c'était même une grande recette pendant longtemps, mais de nos jours (internet, explosion du public en niches/tribus, hyperinflation du nombre de stars du coup dévaluées, célébrité "démocratisée" sur beaucoup plus de monde....), c'est devenu un exercice difficile, voire quasi impossible, si l'on vise plus qu'un certain niveau de chiffre d'affaire. Une star de "bon gabarit" peut encore porter un film qui fera dans les 100-200 millions de recette en salle, ça c'est tout à fait possible et on continuera largement à le voir. Pour plus, ça va être chaque jour un peu plus dur. A ce stade, un Tom Cruise qui peut encore porter Mission Impossible par lui-même vers les 700 millions, ça devient une très rare exception parmi les exceptions. Même The Rock, autre rareté, a montré ces dernières années qu'il peine à faire venir du monde seul, par lui-même, sans l'appui d'autres stars (ou du moins de gens ayant un certain niveau d'image) et/ou d'une franchise établie (sans FF ou Jumanji, il est à la peine: il bouge les premiers 100 à 200 millions, mais le reste dépend de beaucoup plus: image de la franchise, scénar/qualités réelles du film, autres acteurs, thèmes, hype d'une sorte ou d'une autre....). L'ère où une grosse star pouvait compenser pour 50 à 70% d'un mauvais film a été bien réelle, mais elle est passée. 

     

    4 hours ago, Rufus Shinra said:

    Probablement les fans de Harley Quinn, qui est un personnage ayant eu un succès certain dans l'environnement comics mais qui n'est absolument pas mainstream. Le style déjanté peut fonctionner pour rendre mainstream des personnages obscurs, comme le film "Les gardiens de la galaxie" l'a montré avec brio, mais cela demande une meilleure compréhension de la filmographie, des attentes du public et de la réaliation tout court.

     

    3 hours ago, TarpTent said:


    Il y avait tout à fait moyen de faire un film un peu plus sérieux / un peu moins déjanté - ou avec plus de profondeur, sans pour autant perdre le personnage délirant d’Harley Quinn dans Suicide Quad (prestation que j’ai personnellement beaucoup apprécié, au milieu de ce film très moyen voire terne et bien ridicule par certains aspects).

    Il est évident qu’un des points forts du personnage d’Harley, et qui met d’autant plus en valeur son côté extrême, est son passage d’une fille normale, pragmatique, analytique à une folle complète. Sans pour autant que cette histoire tienne tout le film ou en soit même le sujet principal, c’est ce qui donne de la profondeur au personnage, et qui fait que l’on apprécie d’autant plus ses délires à sa suite, et qu’ils en ont encore plus de force.
     

    Partir directement sur le personnage du clown, c’est laisser ce côté cette composante émotionnelle pour se rendre directement au cirque. Et bien souvent, les flashbacks ne permettent pas d’obtenir la même intensité.

     

    Elle n'a pas eu de développement initial à part quelques scènes flashback dans Suicide Squads, qui était déjà un monument de superficialité quand au capital émotionnel censé être attaché à un perso pour qui on veut un film solo, et le public fan des comics n'est pas énorme comparé à ce qui est nécessaire pour un blockbuster: les ventes mensuelle d'une parution Harley Quinn, quand un comic est en cours de parution, c'est au mieux dans les 40 000 pour le premier numéro, avec chute très importante et rapide ensuite (la qualité chez DC et Marvel n'est plus bonne depuis un bail), et l'essentiel du chiffre est le fait de collectionneurs (qui souvent ne lisent même pas le truc) et d'accros au genre qui achètent tout, pas d'amateurs de ce personnage. Si on y ajoute Batman (dans les 70 à 100 000/mois, avec beaucoup moins de déperdition entre un n°1 et la suite) où elle peut occasionnellement apparaître, et les dessins animés (où elle est apparue initialement), on doit parler de quelques millions de gens qui ont au moins une vague connaissance du perso (et une proportion réduite ont au moins un début de "fandom" pour elle). En immense majorité des hommes, soit dit en passant. Et elle n'est développée comme perso à part entière que depuis peu, et seulement dans les comics et dessins animés. Très appréciée, et devenue un "vrai" perso récemment, elle ne l'est réellement que pour la fandom des comics. 

    Au-delà, via Suicide Squads, elle est une icône Cosplay et pas grand chose de plus: c'est important pour le merchandising, surtout auprès des plus jeunes filles, mais c'est assez déconnecté d'un perso psychopathe taré au dernier degré. Ce qui souligne l'un des plus gros problèmes de ce film: pour qui a t-il été fait? Il est noté "R" aux USA, ce qui en exclue les moins de 13 ans (du moins ceux qui ont des parents un tant soit peu responsables) et restreint l'accès des 13-18 qui ne peuvent venir non accompagnés d'un adulte. Oups! Et en plus, là-dessus, ils ont tout fait, féminisme oblige, pour rendre les costumes plus emmerdants afin de lutter contre le "male gaze" si horrifiant, donc diminuant à la fois l'attrait cosplay ET celui des jeunes garçons facilement émoustillables. Si on y rajoute la bonne dose de male-bashing unilatéral, dans le film et plus encore dans le marketing du film, on se demande réellement quel créneau commercial ils favorisent. 

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  9. Une des multiples questions à poser serait de savoir dans quelle mesure ces phénomènes sont liés à la CDU elle-même en tant que choix de vote, à l'une ou l'autre de ses factions ou tendances affichées, à l'impression de bordel qu'elle peut produire, ou à Merkel elle-même qui incarne le tout avec un degré de personnalisation, au moins apparent, qui la rend de fait directement responsable de beaucoup de choses aux yeux de l'électeur. 

  10. 35 minutes ago, Skw said:

    Je ne sais pas trop comment il faut voir la chose. J'ai quelques doutes:

    * d'une part sur le profil du remplaçant : on n'est notamment pas à l'abri d'un Schäuble-la-Réincarnation qui braquerait pas mal de monde et compliquerait tout projet sur le continent européen.

    * d'autre part sur le futur de la CDU : la période est assez importante pour le parti car il y a une certaine tendance à l'effritement, avec la crainte qu'il ne soit en mesure de séduire au-delà de son électorat vieillissant ; nul ne sait ce que deviendrait la scène politique allemande une fois la CDU trop affaiblie pour vraiment peser.

    En même temps, ça reste un pays qui produit toujours beaucoup de vieux tous les ans (plus que de jeunes), et ils tiennent à leurs retraites, ce qui continue à constituer la pierre angulaire de tout programme de la CDU. Quoiqu'on veuille en penser, et malgré les changements de l'électorat avec le temps, la majorité des gens ne reste pas attachée viscéralement au même parti, ou aux mêmes lignes idéologiques, sur la durée d'une vie. 

    Qu'après cela, la CDU ait eu, de même que le SDP, plus de mal à se trouver une identité vendeuse et capable de clairement se marquer, c'est un problème pour eux, que le problème de l'immigration massive a mis plus en évidence, la confinant de plus en plus à un parti centriste pris dans le "consensus mou", et du coup plus difficile à cerner. Le fait qu'on y trouve des tendances diverses qui semblent avoir plus de mal à coexister qu'auparavant n'arrange pas les choses et favorise l'effritement que tu mentionnes. 

  11. 1 hour ago, zx said:

    Si la Guyanne est considérée comme une région/département français, il faut bien considérer que la France subie une agression directe, l'article 5 doit bien couvrir ce cas ? a moins que la guyanne n'est plus un territoire français.

     

    Pas question! Si la Guyane était abandonnée, ça voudrait dire que jaguars, anacondas et piranhas ne seraient pas des animaux du terroir, bien de chez nous! 

    (J'allais dire les paresseux aussi, mais ça.... On en a plein en métropoles.... Et il y en a en fait partout)

     

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  12. 5 minutes ago, Alexis said:

    Nan, plutôt de continuer à creuser.

    Sachant qu'on est déjà assez profond :smile:

    Tu creuses un nouveau tunnel sous la Manche? Quel est le point d'entrée? La Normandie? 

    Quote

    It is true we have a vast collection of fake stories from this period, emanating from those we still dismissively call "resistants of the 25th hour".

    Personnaly, I prefer the expression "1946 resisters" :tongue:

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  13. 1 hour ago, TarpTent said:

     

     

    Pour le reste, on connaît déjà certaines tendances de quel candidat passé le mieux auprès des cadres, des noirs, des femmes, et des 15000 autres catégories créées depuis tout ce temps.

    Ce n’est pas une science exacte c’est certain, mais les tendances peuvent aider à la prospective, tout en gardant évidemment en tête que tout cela ne sera très probablement pas ce qui adviendra. Doit-on pour autant se priver de faire l’exercice ?

    Les opinions humaines sont un peu plus dures à sonder,  plus volatiles et peut-être influencées par plus de facteurs, subjectifs et objectifs, à chaque instant. Mais il y a aussi dans le cas des élections US une très grande inégalité de la fiabilité des enquêtes et sondages selon l'Etat, le type d'habitat et les groupes humains ciblés (race, CSP, appartenance culturelle notamment). Notoirement, Iowa et New Hampshire, plus quelques autres, sont très difficiles à évaluer en raison de marchés médias très peu développés et d'une absence de grands centres urbains (le NH est souvent jugé comme l'Etat le moins sondable du pays). Et malgré le micro-targetting qui n'a fait que se développer, évaluer qui est le "swing voter", même pour Google/Facebook, reste une gageure. Je ne sais pas où les GAFA se situent en termes de capacité d'analyse de la déviation de la lumière, mais côté opinion, ils sont aujourd'hui ce qu'il y a de plus pointu et exhaustif en la matière, quand couplés avec les entreprises politiques clientes qui (quoiqu'il soit dit publiquement) bardées d'experts et de moyens pour analyser finement le territoire et la population. 

    Ce qui fait que, au final, tout le monde revient aux analyses au doigt mouillé pour le swing voter; si ce doigt mouillé garde un semblant de fiabilité, alors le swing voter authentique, mais aussi ceux qui penchent plus ou moins mollement d'un côté ou d'un autre, ont beaucoup plus de chances de voter Trump.... Parce que le point fondamental de la méthode du doigt mouillé reste fondé sur l'axiome "it's the economy, stupid". Savoir dans quelle mesure cela influera plus vers une abstention plus grande que prévue (qui continue à favoriser Trump outrageusement) ou un vote penchant plus vers Trump (il a pour l'instant encore l'avantage si la participation est faible, moyenne, ou un peu plus élevée que la moyenne: seule une très importante le met en danger), dans quelle mesure cela impactera les élections au Congrès et les autres (gouverneurs et assemblées d'Etat....), ça commence à devenir compliqué. On peut supposer que le mouvement récent qui a vu les élections locales/d'Etat beaucoup plus impactées par le contexte et les enjeux nationaux, soit un succédané de la polarisation, continuera à se renforcer, ce qui n'est bon pour personne et risque d'encore plus transcrire la polarisation politique dans la géographie humaine du pays (c'est déjà assez souvent gratiné), mais à part ça.... 

  14. 1 hour ago, Wallaby said:

    https://factcheck.afp.com/bloomberg-ad-used-obama-era-migrant-detention-footage-criticize-trump (7 février 2020)

    Une publicité du candidat démocrate à la présidence, Mike Bloomberg, attaquant Donald Trump, comprend des images d'enfants migrants détenus. Cette partie de l'annonce est trompeuse ; la vidéo de l'établissement date de 2014, lorsque le prédécesseur de Trump, Barack Obama, était président.

    Ce fut le cas de l'essentiel des photos et vidéos sorties sur le sujet depuis que les démocrates en ont fait un cheval de bataille.

    C'est un peu l'ironie sur le sujet de l'immigration illégale: tout le monde ou presque veut que ce travail de contrôle et police soit fait, mais personne ne veut voir comment c'est fait, parce qu'à l'arrivée, même si on inventait tous les moyens d'être doux et civilisés à l'extrême dans l'exécution de ce job, même si on y engloutissait des milliards en plus, on se retrouverait toujours face au problème d'un nombre limité de policiers (ou équivalents) faisant face à des nuées de gens, essayant de les empêcher de faire ce qu'ils veulent faire, et devant mettre en place et maintenir une forme ou une autre d'internement pour ces mêmes gens qui ne veulent pas repartir d'où ils viennent et ne peuvent pas passer. 

    Comme pour le travail de la police anti-émeutes: personne n'aime les émeutiers, mais personne n'aime voir comment on les contient ou comment on les arrête: ça peut évidemment se faire, dans une certaine limite, plus ou moins mal, mais ce sera généralement pas réalisé avec de la tendresse et le pouvoir de la persuasion oratoire. 

    Les lois, les saucisses... Et l'exécution des lois: tout le monde veut que ce soit fait, personne ne veut voir ou savoir comment. 

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  15. 25 minutes ago, TarpTent said:

    J’attends avec impatience ce jour où Tancrède arrivera à faire un commentaire qui ne rapporte pas tout aux médias.
     

    Peut-être insisté-je dessus parce que l'agora (l'arène publique) est le point focal, le "schwerpunkt de toute démocratie? Parce que son bon ou mauvais fonctionnement est l'indicateur essentiel de l'état d'un système politique, et que ses aléas, ce qui s'y passe, est un excellent prédicteur de là où le dit système va? Parce que c'est essentiellement là où la guerre et ses batailles se passent? Parce que la politique est avant tout affaire de perceptions, et que c'est là qu'elles sont déterminées? 

    Tu es vraiment naïf si tu crois que la réalité de ce qui se passe a l'influence déterminante sur la perception d'une situation nationale: si c'était le cas, et si les médias ne déterminaient pas une part décisive du mix qui fait la décision de voter ou non, celle de le faire pour tel ou tel, ou non, Trump caracolerait en tête de tous les sondages, moins à cause de ce qu'il a fait ou dit qu'à cause de la situation économique; si les médias n'avaient pas été si unanimement contre lui, surtout de manière si caricaturale (ce qui, au final, a quand même aussi desservi leur cause dans une certaine mesure, mais surtout renforcé une polarisation excessivement brutale), et lui avaient accordé un traitement plus équitable et moins axé sur le superficiel, qui sait où sa cote en serait? S'ils s'étaient concentrés sur ce qui peut réellement lui être imputé en matière de fautes réelles, sur fond d'une analyse bonus malus réaliste de sa présidence (pas de ses politiques, mais de la situation du pays, évitant autant que faire se peut le syndrome du "il pleut ou il fait beau, c'est à cause du dirigeant"), ils auraient peut-être obtenus de meilleurs résultats dans leur lutte contre lui, dans le temps long. Mais en l'état des choses, ils ont quand même obtenu une partie de ce qu'ils voulaient, en plafonnant son potentiel de popularité/approbation, mais en le faisant d'une manière qui amplifie gravement le fonctionnement de la scène publique. 

    Des médias fonctionnant ainsi sont un acteur politicien à part entière, une scène publique fonctionnant ainsi a son propre agenda, et il tend à plus compter que ce que la réalité de ce que font les décideurs quand c'est à ce niveau de déformation, puisque rien de ce qui se dit et se fait n'est jamais représenté et contextualisé de façon approchant même un peu le monde réel, étant au contraire instrumentalisé dans une trame narrative scénarisée à l'avance et servant des objectifs précis. 

    Quote

    Aujourd’hui, qui sont vraiment ces indécis, et où en est a priori chaque camp dans la récupération de ceux-ci ?

    Pour dimensionner: les "bases" électorales des deux partis, celles qui s'impliquent plus ou moins dans les processus de primaires, c'est environs, à la louche, 30 millions de personnes pour chaque camp (c'était environs ça en 2016, avec une participation anormalement élevée); l'électorat théorique, c'est environs 210 (adultes inscrits sur les listes) à 240 millions (adultes sans interdiction spécifique -pas en prison, pas privés de droits civiques, pas trop handicapés....), et l'électorat effectif (participation moyenne) tourne à la louche autour de 120 (ça tourne autour de ça en temps normal) à 130-135 millions (si les anticipations actuelles qu'on voit sont justes, ça tournera autour de ça, peut-être un peu moins). On a donc quelque chose comme 60 à 75 millions de votants qui ne sont pas concernés par le processus des primaires, et qui pour la grande majorité ne suivent pas ou très peu la chose, avec peu d'investissement personnel/émotionnel dedans.

    Une certaine portion de ces non participants votera tribal quoiqu'il arrive (ceux généralement présentés comme "lean democrat" ou "lean republican"), ce qui est un phénomène bien plus marqué aux USA que par chez nous; là-dedans, évaluer la portion des "indépendants" et "modérés" qui sont d'authentiques swing voters, les identifier et localiser (socialement, économiquement, géographiquement), c'est un peu le graal de tous les opérateurs politiques des deux partis et des médias, et ceux qui annoncent l'avoir fait se gourent généralement de beaucoup, et encore plus à l'époque actuelle où le niveau de confiance (institutions, médias) est au plus bas et où la tectonique des plaques des identités politiques et orientations en matière de programmes a pas mal changé. 

    Donc donner un état des lieux de qui, parmi les votes réellement captables, va être "récupéré", de même que dire (cf Iowa) qui, dans les bases des partis, ira voter le jour J suivant qui est le candidat final à gauche ou ce qui s'est passé en général, c'est de l'alchimie. Plus que lors d'autres élections, et surtout à ce stade, ce qui sera dit sur le sujet sera essentiellement faux. 

     

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  16. 38 minutes ago, Picdelamirand-oil said:

    Trump nous en fait prendre conscience plus vite.

    Plus clairement, surtout. En fait, il est pas du tout brouillon, il est on ne peut plus honnête :blink: :laugh:, ce que beaucoup, y compris à gauche, voire très à gauche, aux USA, ont signalé, soulignant que Trump est beaucoup moins hypocrite que les incarnations précédentes du pouvoir américain (sans faire, en fait, grand-chose de différent). 

  17. 13 hours ago, elannion said:

    Sans compter la fille et le beau fils. . . Cette famille de dingue n'empêche !

    Mais oui je vais être curieux de voir comment ils vont le traiter même si je penche plus pour une présence très peu marquée. Ils peuvent difficilement le traiter comme une merde vu son excellence scientifique et que de mémoire était très bien considéré humainement (bref c'était pas un connard) donc je pense qu'ils vont lui donner un rôle marginal. . .

    Tu crois franchement que ce genre de préoccupation les entraverait d'une quelconque manière? C'est pas comme s'il pouvait y avoir des protestations pro-Pierre Curie, ou un boycott: ce n'est pas une cause politique, et à peu près personne ne connaît rien de cette histoire. Au mieux, une certaine proportion de gens (pas énorme) sait que Marie Curie a découvert le radium, et que ça lui a filé un cancer. Point barre. Ca fait bien longtemps que les scénaristes télé/ciné ont montré à quel point ils se foutent de l'histoire, en partie pour des raisons inévitables (ça reste un spectacle, qui obéit avant tout aux besoins et règles du spectacle), et trop souvent pour des raisons de partialité, voire d'agenda politique. Dans un tel cas, je vois peu de raisons d'accorder beaucoup d'importance ou de considération à M. Curie. Au mieux, il sera un "allié"; dans le vocabulaire woke, ça veut dire un personnage falot, soumis, voire obséquieux, qui approuve tout, et n'a pas franchement grand-chose à offrir sinon son rôle de paillasson et marchepied. Et dans un récit de type biopic, par construction hyper centralisé sur le perso-titre, un tel effet ne peut qu'être amplifié. Donc le simple fait que son nom soit aussi sur le prix Nobel, surtout dans le contexte actuel du divertissement US, et en plus sur HBO (très à gauche), aura des chances d'être présenté, implicitement ou non, comme une imposture, ou une concession forcée aux "codes patriarcaux" de l'époque. J'avoue être curieux de voir ce qu'ils vont oser, parce que ça fait de toute façon longtemps, wokisme ou pas wokisme, que j'ai perdu tout espoir pour le traitement de l'Histoire dans les médias (films, séries et documentaires). Les youtubeurs amateurs font souvent beaucoup mieux. 

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  18. 24 minutes ago, Shorr kan said:

    Disons qu'à force tu deviens très fort pour deviner ce qui ce passe.......ou tu arrives à t'en convaincre :combatc:

    Moi c'est comme ça que j'ai découvert les 1er saisons de South Park.

     

    Disons qu'il devenait un peu trop sérieux dans le mauvais sens du terme, mais heureusement je suis là, et comme les héros animés de mon enfance j'ai décidé de prendre des mesures prophylactiques avant d'en arriver à un point de nous retour. 

     

    allez, chante avec moi  Accours vers nous priiiiiiiiiiiince de l'espace...........lalalalala

    Il traverse tout l'univers
    Aussi vite que la lumière
    Qui est-il? D'où vient-il?

    .... 

    En quoi, s'il vous plaît, n'est-ce pas sérieux: c'est très sérieux, l'enfance. On cite des classiques, pour l'enrichissement de la discussion et l'amélioration de l'argumentation. 

     

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  19. 9 minutes ago, Shorr kan said:

    Oui, et c'est drôle de voir comment un empire qu'on pensait tout puissant, immuable et indéracinable comme celui de la télévision a pu s'effondrer en une si brève période de temps et être balayé en claquement de doigt.

    Qui de nos jours regarde encore la télé ou lit les journaux, hein ?

    Dans tout les cas, et même si j'ai perdu une partie de mes neurones dans le processus, merci Dorothée de nous avoir faire découvrir l'animation japonaise. Pas la meilleur qui soit, mais fallait bien commencer quelques part.

    En même temps, dans les années 70-80, y'avait pas tant d'animation japonaise qui cassait des briques à la télé (les beaux/grands animes cinés type Miyazaki étaient là, mais rarement dispo en France), même au Japon même: l'explosion qualitative, avec des trucs plus audacieux/inventifs, c'est venu à partir des années 90 (et c'était disponible assez rapidement en France, en mangas au moins). On a manqué quelques trucs dans les années 80, mais pas tant que ça. 

     

    Quote

    Pendant que j'y suis, un souvenir ému aussi de mes 1er émois d’adolescent devant les films de boules cryptés de Canal+ le son coupé a essayer d'en deviner le contenu, tard dans la nuit quand papa et maman dormaient.

    No comment; j'ai jamais eu Canal, et j'ai jamais compris ce truc du matage en crypté.... T'as essayé le fameux truc d'agiter une passoie/un chinois (l'ustensil) devant l'écran? C'était une légende de cour de récré? 

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