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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 1 hour ago, Ciders said:

    Alerte ! Alerte ! Un Insoumis a mangé Tancrède ! :biggrin:

    Sinon... euh il a un accent aussi pourri que ça d'habitude le PR ?

    Oui. Ne va pas trop l'écouter déblatérer en anglais (il fait pas trop de fautes, ceci dit, et peut parler assez bien de choses complexes en anglais), ça fait mal aux oreilles et ça embarrasse l'ego patriote. Mais faut lui reconnaître une excuse (une seule): parler, et plus encore, faire des discours, dans une langue étrangère, donc généralement en situation de plus grand stress et d'enjeux importants dans le cas d'un président, ça amplifie de beaucoup l'inconfort à la base normal de ne pas s'exprimer dans sa langue (c'est déjà coton, ces circonstances, dans sa propre langue): je le constate moi-même dans des conversations juste informelle avec des clients que je connais bien et avec qui les enjeux sont faibles, et pourtant, tu vois déjà ta bouche s'assécher beaucoup plus vite que quand tu parles de la même façon dans ta langue, et tu angoisses un peu plus sur le choix des mots et la construction des phrases. Accrois le niveau de stress lié à une situation donnée, et tout ça est multiplié par 10, 20.... Donc si c'est réfléchi, Macron fait bien de pas essayer d'avoir un accent plus anglais/ricain et de se concentrer sur le fait de parler correctement, avec un accent caricatural de français. Le risque de merder est moindre. 

    Mais ça ne change rien à la situation présente: l'était ridicule. 

     

  2. 23 minutes ago, kalligator said:

    Si les Pères Fondateurs voyaient ce qu'est devenu leur pays je crois qu'ils désapprouveraient (et je suis très très poli)

    Célèbre commentaire de B Franklin au sortir du Congrès continental qui vota la constitution:

    - what regime did you get us, Mr Franklin?

    - A republic.... If you can keep it!

    Oups!

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  3. 6 minutes ago, kalligator said:

    Vu ce qui précède on fait un fil "criailleries dans la primaire démocrate" ? Agents russes agents soviétiques agents iraniens ?... ça vole vraiment en rase motte

     

    Je ne crois pas que ce soit nécessaire: 

    - d'abord parce que c'est une campagne électorale, et que la scène médiatique est ce qu'elle est aujourd'hui: on aura bien peu d'information fiable, si tant est qu'on en ait même une seule, tout sera présenté sous un angle hyper partisan et extrêmement caricatural, et tout aura été manipulé au préalable par les spin doctors et accusateurs publics les plus professionnels de la planète (en plus de hordes d'amateurs online), extrêmement bien payés pour faire disparaître toute réalité des propos tenus. Le tout relayé par une presse partagée par la double incitation de l'hyper-partisanisme et d'un putaclicage auquel il s'accroche comme à une ligne de vie.... Parce que c'est la seule chose qui les tient effectivement en vie. 

    - du fait des raisons précédentes et d'autres, la réalité politique est devenue un show plus taré que toute parodie ou tout show de la WWE: elle est en soi son propre fil criailleries. Et la "meme wars", dans ce cadre, qu'on aime ou non la chose, au-delà de ses aspects comiques, est une part éminente et bien concrète de la campagne: suivant son niveau de suivi, un meme est aujourd'hui plus puissant que beaucoup de matraquage publicitaire coûtant des millions. C'est un fait politique, essentiellement sorti spontanément (malgré les essais par les partis, qui sont généralement pitoyables) des bases respectives des partis (étrangement, l'adage selon lequel "the left can't meme" est plus vrai que faux: ils sont bien moins efficaces en moyenne) et de hordes de trolls qui adorent l'attention et la disruption.... Ainsi que, sans doute, quelques agents étrangers (russes, chinois....). 

    On est dans le monde du Joker, apparemment. 

  4. Tulsi Gabbard intente un procès en diffamation contre Hillary Clinton pour l'avoir, il y a quelques mois, traitée publiquement d'agent russe. En soi, il est probable que rien n'en sortira, la diffamation et la calomnie étant des actions ayant peu de chances d'aboutir aux USA où la nature du 1er amendement contraint énormément leur cadre. Est-ce pour de la pub, ou plus pour mener le combat contre l'establishment du parti démocrate? Probable qu'on ne le saura pas.... Ce qui est sûr, c'est que des volées de bons memes ont vite fleuri suite à l'annonce de cette action en justice, essentiellement fondés sur cet article (faux) de la plainte:

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    La chose a de l'intérêt puisque Clinton, encore une fois, vient de faire (ou essayer de faire) un retour sur la scène, sans doute avant tout pour promouvoir un documentaire Netflix sur "sa vie, son oeuvre, sa campagne de 2016" qui a tous les aspects de la propagande soviétique en termes de subtilité, soit un grand moment de léchage de fion par la production. Mais évidemment, dans les interviews conduites, bien peu de propos adressaient le documentaire, et l'essentiel concernait les campagnes en cour (primaires et présidentielle), sur lesquelles HRC a pris des positions invitant à plus de polémique: elle s'est défoulée sur Bernie Sanders (genre vraiment méchamment) tout en n'écartant pas la possibilité de le soutenir s'il obtient la nomination, sur Tulsi Gabbard et Trump, et, évidemment, a absolument-mais-pas-absolument rejeté l'idée de s'inviter dans les primaires comme candidate de la dernière heure si celles-ci devenaient trop pitoyables. Le tout saupoudré de ses habituelles rengaines comme quoi le problème, c'est pas elle, mais l'Amérique, et que rien n'est de sa faute. Entretenir cette incertitude tient sans doute plus au marketing de ses produits (on sait combien Netflix paie pour des programmes de célébrités: Obama a touché quelque chose comme 50 millions) qu'à une réelle probabilité d'entrer en campagne, mais l'envie de peser dans le jeu intérieur, surtout quand les caciques commencent à s'inquiéter d'une possible nomination de Sanders et de l'extrême division du parti qui pourrait s'ensuivre, est sans doute très présente aussi chez quelqu'un d'un tel ego, qui est un animal politicien, et qui a besoin de ce genre de buzz pour assurer son business. 

     

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  5. Je ne sais pas s'il faut mettre la chose ici ou sur le topic Brexit, mais bon...

    Les derniers sondages révèlent une montée de popularité/approbation pour les conservateurs (à 47%), et une baisse pour le Labor (30%) et les Libdems (à 9%), ains qu'une légère hausse pour les Verts (à 4%)  et le Brexit Party (à 3%), si bien que la "droite" affiche un avantage plus net qu'au moment des dernières élections, et que le fossé entre les deux principaux partis semble s'être creusé, passant de 11% à 17%, un fait assez net pour être signalé, et qui est renforcé par le fait que 42% des britiches trouvent que Bojo fait "mieux que prévu". La clarification graduelle du Brexit, et l'aspect concret des mesures prises le concernant peuvent avoir joué un rôle, mais on soupçonne plus encore par comparaison la prestation plutôt.... Discutable du Labor dans sa campagne pour un nouveau leadership (assez faible recrutement de nouveaux membres, candidats peu convaincants, outranciers et parlant essentiellement aux wokies urbains, manoeuvres des corbynites, déni de réalité quand aux contenus de leurs programmes). 

    Je ne sais pas comment interpréter cette évolution, quel facteur pèse le plus lourd: période de grâce de Bojo (due à quoi?)? Etapes concrètes pour le Brexit et les politiques intérieures qui l'accompagneront, après des années de blocage? Impression psychologique que "les choses avancent enfin"? Possible effet post-élection où la fin de la propagande intense du processus décille les yeux de certains sur un Bojo qui ne serait pas un monstre et un Labor qui ne serait pas ce qu'il promet, cassant un peu de la trame narrative imposée par la majorité des médias? Exposition de certaines réalités sur le Labor via leurs élections assez pitoyables ou le comportement de certains de leurs hiérarques? Simple effet de "rassemblement" post élection pour les électeurs les plus partagés/indécis, dans le style "c'est la carte qu'on a maintenant, autant la jouer"? Accident de parcours temporaire pour le Labor parce que leurs élections internes ne sont pas réjouissantes, avec possible remontée une fois qu'il y aura rassemblement autour du nouveau leader, qui qu'il soit (celle-là, j'y crois moins, vu le niveau de division, avec des pans du partis qui semblent réellement incompatibles entre elles et le disent)? 

     

     

     

  6. 33 minutes ago, Wallaby said:

    De toute façon les pères fondateurs n'avaient pas prévu que la cour suprême s'occupe de contrôle de constitutionnalité. C'est une usurpation de pouvoir par la Cour Suprême.

    Si la cour suprême était honnête, elle se déclarerait elle-même anti-constitutionnelle.

    #cancelSCOTUS? 

     

  7. 3 hours ago, Nicks said:

    Je cite:

    Quote

    Les prévisions apocalyptiques concernant le Brexit relevaient plus de l’argumentaire politique que des réalités économiques. Il était tout de même difficile d’ignorer le fait que le Royaume Uni a bien mieux géré l’après crise de 2008 que ne l’ont fait d’autres gouvernements de la zone euro, sans parler de l’action de la Banque d’Angleterre, bien plus efficace que ne l’a été la BCE au cours de ces 10 dernières années. 

    Il veut dire que les remainers auraient pu mentir? Mais???!!! Maismaismais! On sait pourtant que seuls les Brexiteurs sont faits d'abrutis et de menteurs se livrant à la propagande politicienne?! 

    Soit dit en passant, j'adore le spin doctorisme en vogue autour du Brexit, qui a atteint un degré d'intensité rare avant et après l'événement, étant donné l'importance du sujet, à tel point qu'il est devenu le référent divisant socioculturellement la scène politique britannique. On connaît bien, vu qu'il a été abondamment décrit et critiqué (et aussi caricaturé), celui des Brexiteurs, mais on connaît beaucoup moins bien celui des remainers, ce qui est normal dans un contexte où l'énorme majorité des médias avait, et a encore plus aujourd'hui, un biais remainer plus ou moins ouvertement et subtilement affirmé, qui se traduit en un biais socioculturel sur le public "adverse" (pareil en face, mais avec 10 fois moins de puissance grand-médiatique) qui n'a fait que s'affirmer toujours un peu plus. 

    L'un de ces biais est que le Brexiteur est un beauf con et manipulable, s'il n'est pas un raciste/sexiste/sansdoutenazi, ou les deux en même temps, et un beauf qui ne sait même pas ce qu'est l'UE. Par opposition, le remainer est un citadin éduqué hautement cosmopolite et "divers", raffiné et gentil.... Outre la confirmation répétée du niveau de stigma social envers tout ce qui n'est pas bobo (ce qui inclue une indifférence ou du mépris contre les remainers ne cadrant pas dans le moule, ou les indécis), on a vu à l'envi le niveau de mépris social affiché à l'encontre de toute idéologie ou pensée, et surtout de tout patriotisme, qui émane de la nomenclatura "éclairée" (selon elle) du remain, seule autorisée à s'exprimer parmi ses pairs qui commandent les grands médias, et qui ne s'incarne nulle par ailleurs mieux que dans les instances dirigeantes des Libdem et, surtout, le mouvement momentum qui a phagocyté la hiérarchie du Labor.

    Pour le "public éclairé" du remain, de nombreux micro-trottoirs et quelques sondages ont révélé un niveau d'ignorance équivalent à l'autre côté en ce qui concerne l'UE: institutions, comment se prennent les décisions, quels sont les enjeux économiques, avantages et inconvénients pour l'économie britannique (notamment quand on parle du commerce des services, du rabais britannique, de la réalité des négociations commerciales....). Ce n'est évidemment pas une surprise, parce qu'au final, on trouverait des résultats similaires dans tous les pays européens, et l'essentiel de ces résultats se trouverait, selon des modalités diverses, à tous les niveaux d'éducation (j'avais adoré une telle série d'interviewx à Oxford, où les étudiants si militants ne connaissaient RIEN à l'UE). On vote au sentiment, à l'identité perçue/aspirationnelle/fantasmée, selon ce que la bulle informationnelle dans laquelle on se trouve prescrit. Peu de gens changent d'avis, ou passent assez de temps à se pencher sur les enjeux pour réellement informer leurs décisions, au-delà de certains critères les touchant directement. Nous sommes ainsi.... Et ça fait peur. 

     

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  8. 52 minutes ago, Wallaby said:

    https://www.independent.co.uk/voices/harry-meghan-markle-step-back-canada-edward-wallis-simpson-france-a9296056.html (22 janvier 2020)

    Coupé de tout financement royal, à l'exception d'un financement symbolique, Edward comptait sur des bienfaiteurs - dont la ville de Paris elle-même, qui leur louait pour presque rien un manoir dans le Bois de Boulogne, dans la banlieue ouest de la capitale. Ils ont également acquis un refuge à une trentaine de kilomètres de là, tandis que le gouvernement français a renoncé à toutes les contributions de l'État, y compris l'impôt sur le revenu. D'autres arrangements financiers opaques ont permis à Wallis de constituer une collection de bijoux qui a été vendue pour un montant record de 50 millions de dollars après sa mort. Elle a passé de nombreuses pauses shopping de luxe à Manhattan avec son mari, tout en profitant de la vie des cafés des deux côtés de l'Atlantique.

    Parmi les amis superficiels du duc et de la duchesse de Windsor, on trouve Elizabeth Taylor et Marlene Dietrich - et quelques mois après leur mariage, les Windsors sont devenus les invités personnels d'Adolf Hitler à Munich, un exemple clair des risques majeurs d'un engagement léger dans les affaires mondiales.

    Et on ne mentionnera pas le temps qu'il a passé comme "gouverneur" des Bahamas pendant la guerre, ni surtout ce qu'il écrivait sur les locaux quand il y était. 

    Pour la note, j'ai vécu à 200m du dit manoir dans le Bois de Boulogne jusqu'à l'âge de 26 ans (épisodiquement à certains moments): c'est à Bagatelle (techniquement, c'est Paris de ce côté du trottoir, Neuilly de l'autre), entre la "folie" de Bagatelle et ses jardins, et des blocs d'immeubles (dont l'ex-mien) de la Caisse des dépôts en lisière du bois et de terrains de foot. On fait difficilement mieux comme emplacement, pour ce manoir avec de vastes jardins. Je ne savais pas du tout que c'était aux frais de la princesse française (en double service qui plus est), ceci dit, et vu que je connais le lieu, ça rend le goût de mon vomi bien plus aigre. 

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  9. 45 minutes ago, rendbo said:

    je kiffe : je résilie mon abonnement à "rainbow & unicorn" et je vais par là !

     

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    Attention quand même, parce que le mot "pew" tout seul invite à d'autres significations en anglais:

    - ça veut dire un banc d'église

    - c'est aussi l'exclamation qui signifie la révulsion face à une odeur désagréable

    Le 2ème sens est d'autant plus usité qu'il renvoie à un personnage de cartoons bien connu de la Warner, qui demeure, pour les ricains, un archétype assimilé aux Français.... Pepe le Pew (Pépé le putois par chez nous), le putois narcissique et dragueur à accent français: 

    pepe-le-pew-has-been-fired-from-warner-bpepe-le-pew-faces-sekual-harassment-char9057330ebc1834482c2a86a477f97779.jpg

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  10. 10 hours ago, kalligator said:

     

    D'autre part l'état mental que suscite cette polarisation est un facteur agravant

    Très d'accord avec ça: et il semble aujourd'hui que le système médiatique ne fonctionne que pour pousser cette polarisation qui est la seule chose lui garantissant encore un minimum d'audience, faisant des médias eux-mêmes plus le problème que la solution, surtout avec le niveau d'invention/mensonge/accusation/stigmatisation de facto autorisé, la gratuité désormais totale des propos (sans conséquence) et l'absence totale de comptes utiles à rendre (qu'importe même une rétraction -rare- si le bobard initial a eu son impact). 

    Les flingues ne sont pas le problème dans ce cadre: ils sont ce qui pourrait l'aggraver jusqu'au niveau du tragique si ça continue sur cette pente. 

    Quote

    manifester avec son treillis et son fusil d'assaut me parait très excessif tout comme le fait de trimballer tous les jours cet attirail guerrier

    Très peu le font; pour ainsi dire personne. C'est pour les grandes occasions, ou le fait d'une extrême minorité, un peu comme les gens qui trafiquaient leurs pots d'échappement pendant un temps pour dire merde au discours climato-alarmiste en faisant plein de fumée bien noire. De micro-groupes qui n'ont jamais du dépasser quelques dizaines/centaines de personnes aux USA, mais on peut être sûr que tout un tas de médias se déchaîneront sur la chose pour présenter ça comme une tendance de société, suggérant sans le dire que des centaines de milliers, ou des millions, le font. C'est pas comme s'ils avaient un intérêt à  présenter le portrait typique de la rue moyenne. Les médias se sont enfoncés toujours plus dans la caricature au point de présenter l'exception comme la règle de manière systématique (pour tirer l'oeil de l'audience, ce qui nous rend aussi coupables à un degré ou un autre). 

    Après, pour la manif, c'était un peu l'idée pour ces gens de venir avec l'attirail aussi complet que possible de la "pew pew life" (c'est un terme aux USA): savoir si ça marche plus que ça ne dissuade, c'est une histoire de tactique de communication et de savoir quel public on vise. Ces gens, et surtout leurs organisateurs, savent que quoiqu'il arrive, les médias voudront les villipender et plaqueront leur trame narrative, quoiqu'ils fassent, donc ils procèdent autrement, pas pour les caméras de CNN, mais pour les leurs, pour produire leurs images qu'ils diffuseront via les réseaux sociaux. Les médias continuent par exemple à essayer de vendre, plus ou moins subtilement, une assimilation directe de ces manifs à Charlottesville, et évitent de montrer les groupes non blancs et non de droite qui étaient présents, et pas en petits nombres (les Black Panthers étaient là, très visibles et bien représentés, par exemple), tout comme ils évitent de mentionner qu'il n'y a pas eu le moindre incident, ou encore persistent à évoquer des "menaces crédibles" de nazillons avant l'événement (grosso modo 2 white supremacists arrêtés la semaine d'avant, qui avaient posté leur habituelle logorrhée sur internet, sans lien avec la manif). Ajoute des images où on voit des gens visiblement "ruraux" et pas vraiment hipsters-like, et la mise en scène extrêmement professionnelle pour mettre en valeur le propos pré-établi afin d'obtenir l'effet recherché auprès du public visé, et tu peux être sûr que, sans aucun besoin de lien avec la réalité, l'audience gauche bobo bien-pensante centre-urbaine des grandes villes sera persuadée que les nazis défilent dans la rue et ont sans doute tué des gens, ou essayé de le faire. 

    Les pays occidentaux vivent dans des bulles informationnelles de plus en plus étanches les unes aux autres, pour le plus grand profit de ceux qui créent et animent ces bulles.

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  11. 21 hours ago, Boule75 said:

    Humpf ! ²

    Le parti Démocrate n'est toujours pas celui des riches : les très fortunés individus donnent toujours très majoritairement au GOP (vu chez Krugman, je ne le retrouve pas ; le raport était 1 pour 10 parmi les très gros).

    Le 1er amendement ne parle pas du tout de personne morale : il y est question de liberté de croyance et d'expression des citoyens et de la presse; en aucune manière des sociétés anonymes.

    « Le Congrès n'adoptera aucune loi relative à l'établissement d'une religion, ou à l'interdiction de son libre exercice ; ou pour limiter la liberté d'expression, de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d'adresser au Gouvernement des pétitions pour obtenir réparations des torts subis. »

    Cette confusion entre personne physique et morale n'est-elle pas plutôt une conséquence de Citizens United ?

    Je crois que ni toi ni moi ne sommes qualifiés pour nous lancer dans l'interprétation fine de la loi constitutionnelle US: on peut certainement essayer de faire semblant d'argumenter, mais à mon avis, on sera tous les deux obnubilés par la conclusion à laquelle, consciemment ou non, on veut arriver, en basant l'essentiel de ce que nous pensons sur la moralité de l'injonction de masses de fric incontrôlées par des multinationales dans le processus électif, ce qui en soit ne plaît à personne (sinon des politiques qui n'en ont jamais assez). 

    Par ailleurs, il ne faut pas s'arrêter à Citizens United: d'autres arrêts, le dernier datant de 2014 (McCutcheon vs FEC), adressent le sujet de la légitimité de l'Etat fédéral à limiter les montants investis dans les élections et la politique en général, ou définir les entités pouvant le faire. Citizens n'est pas un one shot par une supposée poussée ultra conservatrice: l'arrêt s'inscrit dans une continuité à laquelle des juges des deux bords ont contribué, notamment sur les restrictions au 1er amendement et la définition des donneurs (un détail amusant: en 2003, le fait d'interdire aux mineurs de contribuer a été cassé) comme des receveurs.

    Pour Citizens, j'essaie de comprendre le fond: l'idée est que l'arrêt correspondait à une contestation de règles spécifiques mises en place préalablement (BCRA), et, à mon sens, la logique en consiste à dire que les individus et associations d'individus (qu'il s'agisse de deux personnes ensembles ou d'une vaste organisation) ne peuvent souffrir de limitation dans l'exercice de leur liberté d'expression, ni dans leur capacité à s'associer, ni dans leur capacité à disséminer leur message. La référence renvoie à la clause de liberté de la presse du 1er Amendement, ce qui fait de Citizens U un outil défendant la liberté de la presse ET refusant de reconnaître une spécificité (donc un privilège) à la presse pour l'exercice de cette mission (un média n'étant de ce fait qu'une association d'individus comme une autre au regard de la loi). C'est évidemment infiniment compliqué, et je brosse à très grands traits sans comprendre l'énormité du raisonnement induit et des conséquences potentielles qui ont été examinées (c'est du droit constit, qui plus est en Common Law: j'ai fait que 2 ans de la chose.... Et principalement en droit romain. Et c'était y'a longtemps). 

    C'est un sujet sur lequel je me prononce de moins en moins catégoriquement, parce que, en prenant un peu de distance, il renvoie à un problème fondamental de la démocratie, qui est mal adressé par toutes les constitutions, quel que soit le bout par lequel on prend le problème: la démocratie a un coût, et on ne sait pas vraiment comment s'en occuper. Notre système en France est-il tellement mieux? Un seuil arbitraire de remboursement par l'Etat, qui favorise les "gros" et, permet d'éponger l'essentiel de leur facture, quel que soit le montant dépensé, avec des banques qui prêtent dans des conditions plutôt douteuses (un investisseur sensé se foutrait-il là-dedans sans garanties?), ça pue. Les citoyens ne peuvent et/ou veulent donner suffisamment pour mener des campagnes (aux USA, en France et ailleurs) dont le coût, même considéré sans tralala, dépasse les possibilités réalistes de donations individuelles, et un système de financement public serait aussi un gouffre de corruption favorisant les bien installés, abusant de deniers publics déjà comptés, et inscrivant rapidement dans le paysage un système bien corrompu d'attribution de fonds et d'interdiction/limitation de fait pour des partis et candidats "moins en cour". C'est, au final, une de ces questions peu résolvables, quel que soit l'angle de vue. 

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  12. 14 minutes ago, Chronos said:

     

    Autant la réflexion sur le rôle du Juge constitutionnel est tout à fait vraie, autant il ne faudrait pas interpréter sa mission comme devant se limiter à une pure appréciation juridico-juridique (sinon on tombe dans les travers de la Cour constitutionnelle allemande, qui en arrive presque à faire faire la volonté des élus du peuple). La prise en compte du contexte socio-économique de la question posée et les conséquences concrètes de la décision doivent également entrer en ligne de compte.

    C'est un exercice très compliqué auquel certains juges suprêmes doivent aussi se prêter.

     

    Sinon depuis quand le DNC a-t-il plus de fric à dépenser que le GOP ? Ce n'était pas le cas, sauf erreur, durant les deux campagne d'Obama et cette supériorité financière des démocrates ne ressortait pas de la campagne de 2016. Que du contraire, le camps d'Hillary avait été contraint de commencer par renflouer le parti de sa faillite sous Obama qui n'avait pas ou peu oeuvré à le maintenir à flots. C'est même ce qui avait permis à HRC de verrouiller la primaire et d'acheter la défaite de Sanders.

    C'est assez  récent, mais ce n'est pas nouveau, et il ne faut pas confondre les finances problématiques d'un parti en général, qui sont en fait plusieurs réalités: sous Obama (et ça s'est vu dans la campagne Clinton aussi), les partis dans chaque Etat ont été siphonnés par le DNC (et ses antennes dans chaque chambre, principalement le DCCC) qui, lui, se portait très bien, merci pour lui. Et plus encore, il faut mentionner toutes les forces qui font campagne pour le parti sans lui appartenir et, théoriquement, se coordonner avec lui :dry:. Et de ce côté, la sphère des groupes oeuvrant pour les démocrates, comme celle des groupes oeuvrant pour des causes principalement liées au parti démocrate, est depuis un moment devenue bien plus vaste que ce qu'il y a du côté républicain. Quand on voit la répartition des soutiens et financements par industries (les entreprises elles-mêmes, leurs chambres de commerce ou groupements de secteur, les employés constituant des "bundles" de donations), c'est même assez flagrant, rien que pour ce qui concerne les secteurs d'activité de l'économie. Quand je dis que le parti démocrate est devenu le parti préféré des riches, j'invente pas la formule: je recrache ce qui s'est dit de plusieurs façon dans des organes de presse qui ne sont pas Fox ou le WSJ, mais bien des titres de gauche. Evidemment, si Bernie et la partie progressiste du parti deviennent la force dominante, cette réalité pourrait changer, ou à tout le moins commencer à rencontrer quelques nuances. 

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  13. Just now, Kelkin said:

    Ah, oui, Scalia, ce grand juriste qui utilisait Hollywood pour défendre la constitutionnalité de la torture ("ça marche pour Jack Bauer, alors ça marche en vrai aussi") n'était certainement pas un juge activiste ni un partisan des interprétation caballistique quand il a déclaré que le 14ème amendement signifiait que la Floride ne pouvait pas recompter les bulletins pour les élections de 2000. Et loin de moi l'idée de critiquer pour hypocrisie un "originalisme" affirmant crânement que dans le second amendement, la partie sur la milice bien régulée ne correspond à rien et ne veut rien dire, les Pères Fondateurs l'avaient mise juste pour joli et pas du tout pour contextualiser le reste du paragraphe, tandis qu'il était tout aussi évident que les-mêmes Pères Fondateurs avaient bel et bien en tête les armes semi-automatiques de la seconde moitié du 20ème siècle quand ils ont écrit tout ça. Ou dans le fameux jugement Citizens United, quand il a affirmé que la liberté d'expression signifiait que l'on ne pouvait pas limiter les dépenses électorales des personnes morales, là encore, il n'y avait aucun desiderata du moment.

    C'est plus vrai aux USA que par chez nous, mais eux ne considèrent pas qu'il y a, par essence, un arbitre immanent déterminant la vérité (contrairement à notre approche culturelle et juridique qui prétend en prescrire une): ils sont totalement dans une conception adversariale de la vérité. Scalia a été largement caricaturé, mais si on va au-delà des éditoriaux de la presse qui ne l'aimait pas, il était hautement respecté par tout le milieu juridique, y compris ses collègues très marqués à gauche à SCOTUS (Bader-Ginsberg et Sotomayor incluses); ça devrait inciter à un peu de modération dans les qualificatifs. L'originalisme est un vrai courant dans le droit constit US, et il ne faut pas le concevoir si facilement comme du militantisme, mais bien comme une intention de plus nettement séparer judiciaire et législatif, en réaction à ce qui avait été perçu à l'époque de la Cour Suprême de l'époque Warren, comme des juges législatifs. Quand Scalia votait pour Citizens United, était-ce pour favoriser un parti (le sien) contre lequel il avait aussi pris plusieurs décisions, en passant un arrêt qui favorisait aussi bien le parti d'en face (rappelons que le "parti des riches", aujourd'hui, c'est plutôt le parti démocrate, et ça date pas d'aujourd'hui), ou pour renvoyer la balle dans le camp du Congrès pour qu'il s'occupe du cas des financements de campagnes électorales? Il l'a dit lui-même à plusieurs reprises: "vote a damn law" (votez une putain de loi), sous-entendu "that's not my job". 

    Le contrôle de constitutionalité (judicial review en anglais) est un domaine éminemment complexe, et même avec l'esprit le plus terre à terre, il laisse la place à beaucoup d'interprétation. Mais le problème de Citizens United, aussi fort qu'on puisse s'insurger contre les conséquences, est qu'il est assez tenu par les particularités du 1er Amendement et de la définition d'une personne morale, qui est aux USA la même que celle d'un individu. Le point d'un originaliste n'est pas de dire que c'est bien de pouvoir déverser des fortunesnon contrôlées dans les élections, mais que sans loi spécifique encadrant la chose, la Constitution ne dit rien, en l'état, contre le fait. On peut être en désaccord, mais il est un peu facile de faire un mauvais procès d'intention au gars à cause des conséquences de l'arrêt: le point d'un juge constitutionnel n'est pas d'examiner les conséquences d'une loi, juste de dire que la loi telle qu'elle existe implique ceci ou cela. Ceux qui doivent viser un résultat particulier avec une loi, ce sont ceux qui la font, soit les législateurs. 

     

     

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  14. 2 minutes ago, Kelkin said:

    C'était le rôle de la NRA à l'origine, mais ils se sont politisés pour devenir un lobby pro-vente d'armes au lieu d'être une association pour l'entraînement et la responsabilisation.

    Certes, mais rien ne se constitue dans le vide. Cette évolution de la NRA ne vient pas de nulle part: c'est une réponse qui a commencé dans les années 80 à la suite d'une très longue période d'activisme judiciaire à la Cour Suprême (années 60-70), extrêmement marqué à gauche sur certains sujets, dont le plus emblématique fut évidemment Roe v Wade. Joint au renouveau du militantisme à droite sous Reagan, c'était une conjonction d'astres pour inciter à ce changement. Mais fondamentalement, l'activisme des juges qui a précédé a déclenché 2 familles de réactions puissantes:

    - une conservatrice/de droite, contre les politiques favorisées par ces juges. Une NRA militante, le patriotisme reaganien (assez libéral dans les moeurs), mais surtout la soi-disant "moral majority", en ont été les incarnations visibles

    - une, plus large (cad présente aussi à gauche et au centre) sur l'abus du pouvoir judiciaire pour, de facto, légiférer, et transformer, beaucoup plus qu'avant, les nominations de juges d'appel en batailles politiques, un point qui n'a, du coup, fait que s'amplifier depuis, comme une course aux armements toujours plus vicieuse. Antonin Scalia, en tant que chef de file des "originalistes"/"textualistes" de la Constitution, a incarné ce courant à la Cour Suprême, qui visait à ramener le rôle des juges d'appels dans les clous, et à dire au Congrès que s'ils veulent tel ou tel changement, c'est à eux de le voter, et que si cela requière un amendement constitutionnel, c'est à eux de se démerder pour le faire passer, la constitution n'étant pas là pour être un objet d'interprétations caballistiques autorisant tout et son contraire selon le desiderata du moment. Ce contre mouvement a réussi sur le 2ème amendement, et échoué sur Roe v Wade. 

    Le point est que, selon les passions politiques du moment et la manière dont des financements peuvent être mis à leur service, des organisations citoyennes SERONT instrumentalisées à un degré ou un autre. Parce que sur  la NRA, faut pas se leurrer: leurs budgets de lobbying sont ridiculement petits, dans les faits. L'immense majorité de leur budget reste consacré à la mission première d'entraînement/responsabilisation: c'est pas des dépenses facilement dégageables. De l'autre côté de la barrière, on est en train de voir la vénérable ACLU, qui a toujours été un peu militantes, entrer dans l'ère du wokisme aggressif parce que ça aide à récolter des fonds et que sa hiérarchie a été grignotée par de nouvelles générations d'activistes, ce qui fait qu'elle est en train de renoncer à des fondamentaux comme la liberté d'expression. Que seront ses positions d'ici 5, 10 ans? Aussi caricaturales que la NRA sous Wayne Lapierre? 

     

  15. 3 minutes ago, Shorr kan said:

    J'ai hâte de voir dans quel sens sera interprété le second amendement, quand des bombes H seront disponibles en vente libre en kit, à montrer dans son garage. 

    De deux choses l'une:

    - soit une loi spécifique serait votée

    - soit il s'agirait de voir si les bombes H peuvent être classées comme "armes" au sens légal: là, on manque de biscuits pour connaître les détails de la loi US quand à la classification des armes et les innombrables nuances qui existent dans le vocabulaire de la loi. 

    Sans compter qu'il y a des lois spécifiques sur la matière fissile (et d'autres matériaux particuliers dans l'appareillage, notamment les explosifs spécifiques aux bombes H) qui pourraient interdire en premier lieu de voir ce genre de produits entrer dans le domaine de la vente courante. 

     

     

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  16. 3 hours ago, kalligator said:

    Des armes contre la tyrannie je comprend mieux le concept et n'y serais pas totalement opposé si cela n'aboutissait pas à ces extrémités

    Lesquelles en particulier? 

    Sinon, comme mentionné, le problème est un peu comme celui de la liberté d'expression: il ne semble pas y avoir de "juste milieu" trouvable sans introduire l'Etat dans l'équation, à un degré qui rend possibles tous les abus, niant donc rapidement le principe même de la chose. Une fois qu'un organisme issu de l'Etat est introduit comme régulateur, il n'y a aucune barrière au "mission creep" via rognage administratif, par réglementations (plutôt que par loi), procédure (alourdissement permanent, guéguerre légale via des tribunaux... Où l'Etat a un avantage permanent contre le citoyen individuel vite dépassé par le niveau d'attention et de dépense nécessaire) et modalités d'application (notamment l'appel à des "experts" -psychologues, techniciens....- dont le jugement ne repose sur rien de réellement objectivement mesurabe sinon les "priorités" assignées par le commanditaire); c'est vraiment une histoire de loup dans la bergerie (même si sur ce sujet, les moutons sont armés :laugh:). Le compromis est difficilement trouvable, peut-être même inexistant, quand on parle de principes jugés essentiels et assez absolus, et dont l'intégrité est considérée comme le garant de l'édifice constitutionnel: liberté d'expression, droit à l'autodéfense et à la défense citoyenne, habeas corpus.... Sont de cette espèce de droits qui ne doivent pas offrir le flanc au grignotage technocratique

    Et c'est précisément là qu'un corollaire est censé exister pour offrir des garanties du côté du citoyen, à défaut d'une réelle possibilité de trop confier à l'Etat: le développement d'une culture de responsabilité dans l'usage et la pratique de tels droits. Plutôt que la censure, une bonne éducation et savoir ne pas être un connard pour ce qui concerne la liberté d'expression, et l'usage responsable des armes pour le 2ème Amendement. Ces choses allaient plus de soi à peu près partout à une autre époque, et encore dans pas mal d'endroits aujourd'hui (il y a encore des écoles, dans beaucoup de zones rutales ou semi-rurales, où on trouve des râteliers pour armes, avec des armes amenées par les élèves dedans, qui vont chasser après la classe: et aucune fusillade dans l'histoire de ces écoles), mais l'individualisme quasi absolu qui a imprégné la culture, ainsi qu'une ambiance généralisée de déresponsabilisation/infantilisation, surtout dans les zones urbaines où l'atomisation de l'individu est devenue la règle, constituent un obstacle faisant évoluer les mentalités vers une perception où le dit individu se perçoit plus comme quelqu'un demandant à l'Etat de faire les choses pour lui, dans un rapport de consommateur perpétuellement insatisfait à prestataire partagé entre indifférence sur les trucs importants (économie/fric) et léchage de fion à court terme du client sur les sujets vus comme "superficiels" (cad sociétaux). Les pro-guns voient cela comme une infantilisation du citoyen. 

    2 hours ago, Wallaby said:

    C'est un droit à l'autodéfense collective (les milices) en principe placées sous la direction du gouverneur de l'État, donc plutôt avec le pouvoir et contre les révoltés fiscaux de tout poil sur le modèle de la révolte de Shays de 1786-1787.

    https://en.wikipedia.org/wiki/Shays'_Rebellion#Rebellion

    Le gouvernement fédéral n'ayant pas pu recruter de soldats pour l'armée par manque de fonds, les dirigeants du Massachusetts ont décidé d'agir de manière indépendante. Le 4 janvier 1787, le gouverneur Bowdoin proposa de créer une armée de milice financée par des fonds privés. L'ancien général de l'armée continentale Benjamin Lincoln sollicita des fonds et obtint plus de 6 000 livres sterling auprès de plus de 125 marchands à la fin du mois de janvier. Les 3 000 miliciens qui furent recrutés dans cette armée provenaient presque entièrement des comtés de l'est du Massachusetts, et ils marchèrent jusqu'à Worcester le 19 janvier.

    C'est ce type de milice qui est prévu par le deuxième amendement. Dès qu'on s'écarte de cela on part dans des interprétations assez ésotériques qui s'écartent de ce que les pères fondateurs avaient en tête au moment de la rédaction.

     

    A ta place, je ne prétendrais pas trop pouvoir interpréter le 2ème Amendement: des gens vraiment très, très calés en droit constit américain, et de bonne foi, se disputent dessus depuis longtemps. Je préfère ne pas me prononcer de manière trop affirmative sur le sens des termes du texte. Je l'ai lu, et j'ai un peu parcouru les "Federalist Papers" qui donnent le la culturel et intellectuel du sens de la constitution, mais je ne prétendrai pas disposer de l'explication ultime. 

  17. 1 hour ago, kalligator said:

    N'y aurait-il pas un droit "raisonnable" de posséder une arme, sans aller jusqu'au Stinger MMP et autres joyeuseté qui ne servent pas au tir sportif ni à la chasse mais bien à compenser ce que vous savez et a être prêt à faire la guerre totale ?

    Le problème est que le 2ème Amendement n'adresse pas la sécurité personnelle ou le droit de chasser, ou encore le tir sportif, le droit à une collection d'armes ou celui de se défouler sur un champ de tir avec n'importe quel type d'arme: c'est un droit constitutionnel créé et perçu d'emblée comme le "check and balance" politique de dernier recours dans une conception classique des droits humains. Check and balance, parce qu'il est l'incarnation pratique du droit de résistance à l'oppression, qui n'a essentiellement aujourd'hui aucune application au-delà de sa mention dans notre constitution et d'autres. Conception classique du droit en ce qu'il protège spécifiquement un droit (autodéfense, avant tout contre le pouvoir) considéré comme appartenant par nature à l'être humain, et non une chose concédée par l'Etat et révocable à l'envi (le principe est: "j'ai ce droit, monsieur le gouvernant, démerdez-vous avec, ne me dites pas ce qui vous arrange sur le moment"). Je rappelle que cette vision était en France extrêmement présente et vivace à partir de la Révolution, et que c'est à partir des lendemains de la Commune que la mentalité dans les hautes sphères a commencé à voir le principe d'un oeil chaque année un peu plus sale, jusqu'au stade où nous en sommes actuellement. 

    C'est un peu le problème de la démocratie: le droit de résistance à l'oppression est une condition sous-jacente absolue qui place la population comme la barrière ultime aux abus d'en haut, si la loi, la séparation des pouvoirs et les élections ne suffisent pas. La dite population est donc censée pouvoir exercer la plénitude de ses droits fondamentaux pour ce faire. Problème: quelle application pratique? Quelles modalités pour rendre la chose à la fois toujours possible, mais aussi ne pas donner trop d'ouvertures à un chaos potentiellement permanent? Je crains qu'il n'y ait pas de bonne réponse, mais je sais qu'il y en a de plus mauvaises que d'autres. Les ricains s'accrochent un peu plus au concept que cette idée doit avoir et garder une matérialisation potentielle, là où nous avons totalement renoncé, ou presque. Eux ont un débat sur les modalités qui n'arrive plus à trouver de rationalité dans ses échanges, nous, on n'a rien du tout sinon de la râlerie sans effets. 

    Pour la note: aux USA, les problèmes de violence par armes à feu uniques à ce pays ne viennent pas, au-delà du niveau anecdotique, des propriétaires d'armes à feu légales, et encore moins de ceux qui ont des "grosses" armes sérieuses (mitrailleuses, fusils de sniping lourds....), même si l'occasionnel reportage nous montrera des gens qui nous paraissent au mieux.... Excentriques. Mais ce sont ces propriétaires légaux qui prennent en pleine face 99,9% des législations contraignantes (sous formes d'interdits, de stigmas, de procédures lourdes et chères, de taxes, de délais, voire de problèmes judiciaires), ce qui crée un certain ressentiment, et surtout une défiance qui ne va que croissant. Le tout sans que, là où la législation s'alourdit, la situation sécuritaire s'améliore d'un poil, le plus souvent. L'opposition est devenue tellement idéologique et de principe qu'elle ne reconnaît plus la réalité: on a juste des camps s'assénant des slogans derrière lesquels se cachent du mépris, de la peur (et l'envie concomittante "d'infliger" quelque chose à l'autre par la loi et le discours) et d'une absence totale de confiance dans la gouvernance de l'autre. 

    L'une des parfaites incarnations de la chose (le niveau caricatural du discours) dans la situation présente en Virginie est l'importante présence d'individus et groupes afro-américains dans les manifestations, ainsi que de groupes LGBT, gauchistes (dont antifa et un tas de quasi milices très à gauche) ou féministes: la question de l'autodéfense pèse lourd pour beaucoup d'entre eux (surtout les noirs, qui vivent disproportionnellement dans des zones de plus grande insécurité), et ils rappellent souvent que les premières décennies de l'histoire du contrôle des armes à feu remontent à l'ère de la reconstruction, où cette politique s'était constituée particulièrement pour limiter/empêcher l'accès des anciens esclaves aux armes à feu (d'autres aspects visaient aussi les ex-confédérés et les milices de "bushwackers", milieu dont viendront des groupes comme le KKK). La prégnance de l'attachement au 2ème Amendement est assez transpartisane, et à gauche, c'est une certaine partie très militante, organisée et monolithique du parti démocrate qui monopolise absolument le discours, ignorant les factions qui ne veulent rien céder sur ce sujet, ou pire encore, s'acharnant sur elles quand elles parviennent à se faire entendre. La dégénérescence des médias n'a fait qu'accentuer ce fonctionnement d'une certaine bien-pensance absolutiste sur le débat, si bien que ce qu'on a vu ces derniers jours sur la scène grand-médiatique quand à la situation en Virginie, c'est une belle manipulation médiatique essayant de présenter ces manifs comme un "Charlottesville bis", un attroupement d'attardés et de nazillons. C'est la trame narrative voulue par le gouverneur et ses soutiens (dont beaucoup d'associations très financées par des gens comme Bloomberg: Moms demand Action, MAIG.... qui soit dit en passant sont encore plus politisées que la NRA et mieux financées). 

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  18. 8 minutes ago, Ciders said:

    Il y en avait aussi en URSS. Ca coûtait cher et c'était d'une inefficacité rare (dans les années 1970, les machines à laver ne dépassaient que rarement les deux kilos de linge et toutes les opérations devaient être lancées à la main).

    [Attention, mode non-wokisme extrême ON]

    Le lave-linge le plus courant et efficace n'était-il pas de la marque appelée "gent féminine"? 

    [Attention, mode non-wokisme extrême OFF. Mode évasif hors de la planète ON]

     

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  19. 19 minutes ago, Snapcoke said:

    Melania Knavs, viens d'une petite famille slovène.

    elle doit bien connaitre les lave linges....

    Je doute que, vu sa CSP d'origine, le pays concerné et l'époque de sa jeunesse, elle ait beaucoup vu de lave-linge ou lave-vaisselle. Soyons sérieux, la Slovénie n'était pas la plus mal lotie des zones du bloc de l'est, mais c'était vraiment pas le Pérou non plus, surtout pour ce genre d'électroménager qui, s'il n'était plus rare du tout à l'ouest, n'était pas non plus encore l'apanage de tous, surtout le lave-vaisselle, le plus optionnel des deux. Et même s'il y avait des lave-linges collectifs plus ou moins fréquents en Slovénie (je ne sais pas du tout), ils devaient encore être du genre qui ferait ressembler l'activité qu'on évoque ici :rougitc: à un numéro de rodéo qu'à un simulacre de reproduction. 

  20. 2 hours ago, Alexis said:

    Tu es donc en train de classer implicitement Trump parmi les « plus romantiques » 

    Hmmm :unsure: ...

    C'est le cas: entre lui et Melania, c'est une histoire digne d'un roman. La preuve? Lors d'un discours devant une assemblée d'étudiants pendant la campagne de 2016, Melania s'est lancée dans un échange avec une demoiselle, décrivant les raisons de son mariage. La donzelle lui disait que ses motifs étaient peut-être vrais, mais qu'elle avait surtout épousé Trump pour son argent, ce à quoi, sans perdre une once de sa composition, Melania avait répliqué en demandant si l'autre croyait que Trump l'aurait épousée si elle n'avait pas été jolie. 

    RO-MAN-TIQUE qu'on vous dit! 

    Après, je ne connais pas les relations de Melania avec son lave-linge. Ni même si elle sait à quoi ça ressemble ou comment ça marche. Mais j'imagine qu'elle a les moyens d'acheter des ustensils plus commodes :blush:

     

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