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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 14 minutes ago, Chronos said:

    D'un côté on aurait 27 marchés différents diversifié et aux tropismes incompatibles mais se comportant comme un marché unique dès lors que la production (conchiant les tropismes en question) viendrait d'outre Atlantique. N'est-ce pas là contradictoire ?

     

    Pas exactement, c'est la raison pour laquelle je soulignais la différence entre le "segment bas" et le "haut du panier" de ce marché, le "segment bas" étant le fond du business, les séries et films plus culturellement spécifiques à une scène nationale, une langue, un univers culturel, généralement pas d'un genre très exotique (précisément pas la sci fi nécessitant beaucoup de visuels, l'action à ambition grand spectacle, la fantasy....) et plus tourné vers l'intime, ou en tout cas en-deçù d'une certaine échelle de production, impliquant un plus fort appui sur le contexte culturel, le scénar, les dialogues, les persos.... Le "haut du panier", c'est l'attrape-tout, le plus petit dénominateur commun reposant plus sur les mécanismes lourds, tant dans les techniques (plus de travail de caméra/cinématrographie, plus de montage, temps moyen de tournage et montage accru, plus d'effets spéciaux = très cher) que dans les savoirs-faires (plus d'expérience accumulée et de mémoire institutionnelle, des équipes plus vastes et permanentes, des capacités de gestion de prods plus complexes et vastes, réseaux de distribution/promotion plus vastes et établis....), soit les productions capables de plaire au plus grand nombre, qui sont un savoir-faire en soi qui implique par ailleurs des acteurs et/ou des franchises plus reconnaissables (donc le star system de la bonne taille), une surface financière (et les accès aux crédits et financiers extérieurs) plus grande, qui offrent des marges de manoeuvre et des garanties, comme celle, toute bête, de pouvoir se bananer plusieurs fois de suite et continuer à opérer, tant parce qu'on peut se permettre ces échecs en nombre que parce qu'on a de toute façon un fond de roulement de séries et films (plus une réserve de franchises établies dormantes) qui garantissent des revenus. 

    Ce "haut du business" manque à tous les égards en Europe: peut-il se développer à l'échelle d'au moins plusieurs pays suffisamment proches pour constituer une demande unifiée sur ce segment? Peut-être. Probablement, même. Mais le/les acteurs qui y parviendront vont devoir trouver la formule, et ensuite prendre le temps d'une croissance organique à partir de laquelle ils pourront constituer une offre alternative, d'abord à l'échelle de l'Europe, ensuite à plus grande échelle. En attendant, le streaming sur plates-formes US offre des possibilités, comme c'est déjà le cas avec les financements hors USA de Netflix. 

     

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  2. 11 minutes ago, Chronos said:

     

    Donc si je comprends bien nous avons... un problème d'intégration du marché de la culture en Europe découlant d'un cloisonnement des différents marchés nationaux dont les uniques bénéficiaires sérieux sont des acteurs extra-européens. 

    Je sens un air de déjà vu :rolleyes:.

     

    Même, c'est pas forcément le problème: raisonner ainsi crée une fausse impression que si on forçait quelque part une fusion des acteurs du marché européen, ou à tout le moins des fusions, pour concentrer le marché, on obtiendrait des résultats. C'est pas comme ça que ça marche. Aux USA, l'essentiel du marché, en termes de capacités de distribution et de CGI, est concentré en Californie, et qui plus est dans une poignée de toutes petites enclaves en Californie, le tout au mains d'un nombre réduit de boîtes. Ca a pas été voulu ainsi, ça s'est développé ainsi au fil du temps: en Europe, on n'a pas UNE demande, on en a 28 (bientôt 27?), beaucoup plus diverses que le marché américain (quoiqu'en diront les wokistes), avec plus de tropismes différents. Et ce marché est avant tout guidé par la demande et la façon dont on y colle au mieux, pour l'essentiel des productions (faire dans le générique/universel consensuel, c'est l'étape ultérieure de cette production, un savoir-faire et une capacité "de luxe" qu'on peut commencer à développer quand on a pour l'essentiel un business qui roule à bonne échelle dans le "bas" segment).

    Comment mieux cadrer cette diversité? Avec de la concentration aux mains de 2 ou 3 grands acteurs par décision "d'en haut"? L'échec est garanti. Les USA ont bénéficié sans doute en premier lieu d'être une entité culturelle relativement unifiée de grande taille où un grand business du divertissement a pu se développer. On n'a rien d'équivalent pour former la base du secteur: faudra s'y prendre autrement, et ça passe sans doute par la compétition en autant d'entités que possible qui vont développer leur "patte" et leur savoir-faire. Avec l'avènement du streaming et l'éclatement des audiences en niches, ça offre des possibilités. Mais va falloir attendre un peu et pas imaginer qu'on puisse aller plus vite que la musique. Et pour les grosses prod d'ambition mondiale, va vraiment falloir attendre un moment avant de gagner le crédit et les capacités nécessaires: les USA ont des longueurs d'avance dans ces registres aussi sur tous les plans (réputation acquise, moyens de distribution, infrastructures de prod....). 

    Je vois bien des gouvernants proposer une "Europe du cinéma" à coups de réglementations spéciales, financements, infrastructures offertes/cédées pour peu, facilités en tous genres.... Ca refilera du pognon à tous les gens qu'il faut qui sont dans la boucle à un titre ou un autre, ça fera bien des carrières, mais ça aura peu de chances de produire quoique ce soit de valable, et surtout pas/peu de succès, et encore moins de choses durables (sans soutien continu). Ca renvoie à Napoléon ne comprenant pas pourquoi personne n'a l'air de s'amuser à ses soirées de Fontainebleau, et Talleyrand lui montrant par l'exemple pourquoi sa méthode est absurde en gueulant aux invités "amusez-vous, c'est un ordre!". 

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  3. 36 minutes ago, Chronos said:

     

    Ma foi peut-être que les européens devraient également se remettre en question eux aussi. Après tout ces fameux livres pré-existent à leur appropriation par Hollywood et tout producteur entreprenant peut choisir d'en acquérir les droits en vue d'en faire qui un jeu vidéo, qui un film, qui une série et poser les critères d'adaptation qu'il souhaite ou qu'il sera parvenu à négocier auprès de l'auteur.

    Bizarrement ça ne se bouscule pas au portillon, même pour monter des productions sérieuses à l'échelle nationale, encore moins ayant l'ambition de viser l'ensemble du sous-continent ni même l'UE.

    Le succès des adaptations américaines démontre l'existence d'un marché a priori réceptif au genre.

    On peinera à me faire croire qu'il n'existe pas d'écosystème entrepreneurial capable de produire des effets spéciaux ou de la CGI de bonne qualité en Europe, que les scénaristes seraient tous morts ou évaporés et que personne ne sait poser une caméra dans un espace de 500 millions d'habitants...

    S'agissant de la Fantasy ou du médiéval-fantastique, on trouvera bien un équipe de Béhourd et/ou une compagnie médiéviste grassement payée par un quelconque fond culturel local (le genre qui maintient l'activité pour gosses dans un obscure château de campagne à moitié ruiné accueillant 30 visiteurs/an) pour nous faire des combats qui tâchent bien. Qui sait, peut-être même que les sommes colossales versées à des intermittents du spectacle pourraient avoir un effet de ruissellement et faire tourner une industrie...   

    Peu d'entreprises de production en Europe ont la masse critique, et le niveau de crédibilité (auprès de financiers) pour risquer un tel pari: la fiction de genre tend à être chère, surtout si elle est un peu ambitieuse (même des séries cheap comme Xena/Hercules coûtaient un paquet en leur temps, surtout après qu'un peu de succès ait été atteint), et elle tend à être l'investissement qu'on fait une fois qu'on a une masse de productions plus "normales" qui fonctionnent. C'est du produit de luxe, et qui tend à être risqué (taux de réussite encore bien moindre que pour les genres plus communs: polars/crime, sitcoms, "procedurals", soap operas....), côté prod, et les acteurs nationaux en Europe sont petits, sur ce marché, dès lors qu'on veut faire plus que du niveau Xena/Hercules. 

    L'écosystème existe en Europe, mais il est éclaté par pays, et de bien trop petite taille, avec trop peu de crédibilité (pour les financiers) dans ces genres très spécifiques. Quand aux effets spéciaux, là encore, c'est une question d'échelle: il y a certes de très bonnes boîtes en Europe, mais elles sont petites et ne peuvent souvent couvrir ni l'immense variété des besoins d'une prod complexe à qualité satisfaisante (et leur coordination: la maîtrise de grands projets de ce type est un savoir-faire complexe, rare et cher en soi), ni l'ampleur des dits besoins, ni les cadences nécessaires à des productions de cette taille. Regarde Valerian: Europacorp a essentiellement "consommé" nord-américain (plus une adjonction de la boîte de Peter Jackson en NZ), s'adressant principalement à ILM (la branche CGI de Lucasfilm, le bébé de Georges Lucas), alors que les financements étaient principalement européens. Pareil pour les moyens de distribution: Europacorp a du s'appuyer sur Lionsgate et STX. La masse critique pour des prods ambitieuses, qui plus est dans des genres plus hasardeux/de niche, n'est juste pas là en Europe. 

    Après, Witcher a eu une adaptation en Pologne au début des années 2000: c'est certes plus fidèle.... Et c'est très cheap et oubliable. 

     

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  4. 7 minutes ago, prof.566 said:

    Le race swap ne me gêne pas dans witcher (surtout l'elfe noir, ca pourrait être Drizzt?). J'aime bien la série, sans plus, je la trouve parois un peu alambiquée dans sa timeline. Il m' juste gêné dans Troie à cause du côté "historique"

    J'avoue qu'il me gêne un peu: en mettant le wokisme et ses polémiques de côté, je dirais qu'il me bourre un peu par effet d'accumulation, mais surtout par ce que cet effet traduit, à savoir la banalisation, l'interchangeabilité de tout. Tout devient fade et indifférent, et, vu le poids des USA dans la production de divertissement, tout devient les USA et leur scène idéologique/politique/culturelle du moment. Tout est approprié par eux pour affadir et pasteuriser toutes les idées et esthétiques de la planète au goût supposé du début de XXIème siècle californien. Dans le cas de Witcher, j'avoue que ça m'aurait pas déplu d'avoir la représentation d'un univers et d'un imaginaire essentiellement slave/est-européen et baltique, non seulement dans les groupes humains incarnés à l'écran, mais dans toute l'esthétique, des paysages aux menus détails de la vie courante, pour donner une identité plus forte et cohérente visuellement que le désormais très habituel gloubi-boulga sans saveur d'une production américaine qui se dit "ce coup là, on est en mode heroic fantasy générique avec de très légères variations concédées à l'oeuvre originelle.... Ou en tout cas la façon dont on va l'interpréter". C'est plat, c'est sans grande identité, et le problème avec le fait de s'adresser au plus petit dénominateur commun, surtout dans la fiction de genre, c'est qu'il est beaucoup plus facile de se bananer en donnant dans ce genre de fadasserie que de réussir à capter la plus grande audience et à stimuler son imaginaire. Personnellement, c'est aussi ce que j'aurais reproché à Black Panther: c'est d'ailleurs le genre de critiques que j'ai vu dans divers titres de presse africaine francophone et anglophone peu après sa sortie. Ils se sont initialement fait happer par le grand marketing woke/anticolonial... Avant de voir le film. Et après l'avoir vu, le ton était plutôt du genre "les ricains parlent aux ricains... Encore", le tout en vulgarisant et caricaturant les représentations de l'Afrique qu'ont les Américains, peu éduqués, et surtout aussi peu curieux qu'auto-centrés. 

    Je sais que les Slaves/Européens de l'est (pas demander la différence à un ricain) seront foutus dans la catégorie "blancs" indistinctement, mais au final, quelle "représentation" ont-ils, hors du fait d'être génériquement classés, dans le cinoche anglo-saxon, comme mafieux, alcooliques, espions vicieux pour des autocrates ou losers opprimés? Bien jouer à fond la carte de l'esthétique est-européenne aurait pu permettre un registre visuel et un imaginaire autrement plus marquants que cette énième production d'heroic fantasy sans grande distinction ou personnalité côté apparence et "ressenti" sensoriel. 

    Bref, le génie et la connerie de la production américaine, c'est de faire du générique; au mieux de sa forme, ça peut produire du consensuel emballant. Dans le reste des cas.... 

     

  5. On 12/28/2019 at 1:44 PM, Wallaby said:

    Je suis en train de lire la biographie de Steve Jobs par Walter Isaacson. Je me demande si ce passage ne serait pas, en première approximation, une description du rapport de Trump avec la post-vérité  (J-C Lattès p.148) :

    D'une certaine manière, parler de distorsion de la réalité était une façon pudique de dire que Jobs mentait. Mais il s'agissait d'une forme plus complexe de dissimulation : il affirmait des assertions, au regard d'un fait historique ou de la paternité d'une idée lancée par quelqu'un au cours d'une réunion - sans qu'à aucun moment la vérité n'entre en ligne de compte. Il voulait défier la réalité, pas seulement pour les autres, mais aussi pour lui-même, « Il pouvait se leurrer lui-même, raconte Bill Atkinson. S'il parvenait à duper les gens, à les faire adhérer à sa vision, c'est parce qu'il l'avait faite sienne, parce qu'il était le premier à y croire ».

    p.285 : « J'ai été élevé chez les baptistes dans le sud, relate Alvy Ray Smith, et je retrouvais ces sermons enflammés avec des prêtres charismatiques mais corrompus. Steve avait cette force : le pouvoir de l'orateur, et les mots qu'il fallait pour capter son auditoire ».

    Autres détails ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Champ_de_distorsion_de_la_réalité

     

     

    C'est un peu la méthode qui a envahi le champ médiatique et politique, mais aussi académique, depuis maintenant un bail: on affirme, on n'argumente pas. On assène un propos présenté comme LA vérité comme postulat de base, par essence incontestable, plutôt que de proposer une possibilité, ce qui laisserait une place à la légitimité d'autres opinions et donc à la validité de certaines critiques ou même de certains bémols. C'est la méthode du tabloïd dans la presse, celle de l'idéologue dans le champ académique, et celle du prêcheur sur la scène politique. Aux USA, on peut voir même une spécificité du registre du prêcheur/prédicateur dans le discours de certains politiques, surtout chez les afro-américains où ce mode d'expression spécifique a été rendu très présent par les églises baptistes noires: on trouve une certaine articulation du propos, une manière d'impliquer l'audience dans des assertions unilatérales via un langage émotionnel plus ou moins déguisé, et une forte insistance sur des moyens rhétoriques viscéraux agissant sur l'inconscient en bypassant le cortex cérébral, notamment par le rythme des phrases (très cadencé, presque musical) et l'intonation (phrases avec des hauts et des bas très prononcés, propos bâti en crescendo dans le ton, forte insistance sur le vibrato, les trémolos dans la voix), le tout vendu par de véritables professionnels sélectionnés et entraînés à la chose. Dans le contexte de la religion, c'est une spécificité des églises baptistes noires qui a beaucoup aidé à souder des communautés, mais dans le champ politique, médiatique et académique, c'est un outil dangereux et très manipulateur, réduit à être une arme marketing au service de démagogues. Et c'est un coup de plus au débat censément fondé en raison, vu que c'est essentiellement un moyen de plus pour transformer la scène publique en une arène où la seule règle est le "avec nous ou contre nous", le manichéisme toujours plus poussé des factions. 

    C'est au final le niveau zéro de la discussion, un phénomène qu'on voit souvent dans l'histoire quand des communautés, des lieux, des époques, sont capturés par ceux qu'on classe dans le registre de "leaders charismatiques" (à grande ou petite échelle); les républicains n'en avaient pas au niveau national ou d'Etat avant Trump et peu dans la société civile hors de la sphère des communautés évangéliques, les démocrates en ont beaucoup dans les médias, les universités et la sphère associative, et quelques-uns au Congrès (surtout dans le "Black Caucus"), mais plus au niveau des élus d'Etat ou nationaux depuis la sortie d'Obama. A ce niveau, c'est un phénomène rare, qui ne se produit pas sur commande, mais la façon dont les médias et toutes sortes d'arènes sociales (notamment le sport -Trump vient en droite ligne du modèle WWE auquel il est lié-, les universités/l'enseignement) ont évolué ces dernières années/décennies a selon moi poussé vers un développement constant de ce mode d'interaction plus vertical et émotionnel reposant sur le storytelling, le pathos et la performance de type show business, comme si les mentalités y étaient de plus en plus exclusivement réceptives. 

     

     

     

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  6. Quelqu'un peut me donner une seule bonne raison pour le choix esthétique des armures de Nilfgaard? Ce motif de vieux kiwi frippé peint en noir m'interpelle vraiment beaucoup: aucune justification pratique, ça c'est certain, mais côté esthétique? Ca n'inspire pas la peur, certainement pas un "facteur cool", même pas le dégoût, juste le ridicule, à mon sens. 

    Pour les polémiques sur Yennefer ou Triss, sans entrer dans le "race-swap" ou autres trucs, je conteste surtout le choix des actrices en tant qu'individus, surtout celle de Yennefer: elle est censée être absolument détonnante, trancher dans le décor et en imposer par sa seule apparence.... Et l'actrice, quoique jolie, est justement rien de plus que ça: jolie. Pas magnifique, pas "oh putain il n'y a qu'elle qu'on voit dans une assemblée de 1000 canons", pas charismatique, pas très expressive. Juste jolie et un tantinet fadasse en termes de présence, ce qui est en décalage avec le rôle, les dialogues, la place prise à l'écran.... Bref, elle remplit pas les chaussures que le scénario lui assigne, et je parle comme quelqu'un qui n'a pas lu les livres ou joué au jeu vidéo: je n'ai pas de préconception sur ce personnage ni n'attendais quelque chose en particulier. Ce manque fait juste passer les réactions des autres persos à Yennefer d'une admiration ou d'une crainte justifiées à de constants rappels censés la valider, genre "souvenez-vous, on fait comme si elle était super fascinante et en imposait rien qu'en entrant dans la pièce".... "Allez faites un effort, on dit qu'elle est transcendante". Bref, y'a quelque chose qui marche pas. 

    Bizarrement, je n'ai pas été choqué par l'aspect cheap des costumes et effets: pour moi, c'était très tolérable et ça m'a pas franchement interpelé. Je sais que je dois être en minorité non seulement ici, mais aussi dans le champ large de la critique, pro, amateur, ou du simple commentaire de spectateur, mais j'ai avalé la série sans ralentir et cet aspect ne m'a vraiment posé aucun problème alors que je suis très facilement critique et pointilleux sur de telles choses d'ordinaire, surtout dans les genres scifi et fantasy. Soit j'ai au final bien aimé, malgré toutes les critiques et discussions auxquelles je pourrait m'abandonner (sur le scénar et ses trous, les facilités, les tropes, l'injection d'idéologie du moment....), soit je m'habitue sans m'en apercevoir au gâchis que font les Américains de thèmes visuels d'autres continents/pays.

    Si ce dernier point est vérifié, ça rejoindrait un vaste dossier sur la façon dont les Ricains représentent, ou se représentent, le Moyen Age européen, qui m'a toujours unilatéralement parue très mauvaise, cheap, caricaturale, même pas vraiment fondée sur une version iconique/idéalisée mais sur des fantasmes de prisunic, infantiles et de très mauvais goût (et je parle juste de l'aspect esthétique). Un détail parmi mille autres qui m'irrite toujours: les personnages de monarques qui se baladent tout le temps avec une couronne sur la tête (et une qui fait carton pâte doré à la peinture, même si elle a coûté cher), alors qu'ils n'en portaient que pour de rares cérémonies et quelques occasions hors du commun. Du détail, mais l'empilement de telles conneries et niaiseries faciles finit par chiffrer dans le décor, et semble d'autant plus infantile ici dans une série qui n'est vraiment pas faite pour les enfants (sexe, violence "non clean", réalisme/versimilitude des comportements -vicieux, crades, malhonnêtes, corrompus....). 

  7. 12 minutes ago, Kelkin said:

    Là, c'est les Allemands qui sont partis (et ils n'ont pas eu le choix). Pareil pour les zones annexées à la Pologne. Il n'y a que nous qui n'avons pas eu l'idée d'expulser les Allemands de la Sarre, du coup on ne l'a pas gardée.

    Si je me souviens bien, il y a eu un référendum en Sarre, pas exactement posé en des termes "France, Europe ou Allemagne", mais interprété ainsi par les votants et gouvernants. La France n'a jamais réellement eu l'option de la garder: si ça avait été le cas, ç'aurait été par la force et contre la volonté des Sarrois (et d'à peu près tout le monde en Europe et ailleurs, alors même que ce genre d'attitude était déjà mal vu pour ce qui se passait au même moment en Algérie), ce qui ne se faisait alors plus. Dans les termes de l'époque, en 45 ou 55, "expulser les Allemands de la Sarre" aurait voulu dire.... Expulser les Sarrois de la Sarre. Un peu gênant. 

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  8. 18 hours ago, Ciders said:

    Tu veux qu'on reparle de l'acteur qui jouait Anakin dans l'Episode 1 ? Du doubleur américain de Jar Jar ? Dans toutes les communautés, il y a des tarés. Mais genre des tarés dangereux.

     

    14 hours ago, Patrick said:

    C'est vrai que c'est à cette époque que la "communauté" Star Wars a commencé à devenir de la merde. Quand on y pense.

    Mais ça ne date pas d'hier et c'est le lot de toutes les occupations: plus il y a de monde qui "entre" dans l'univers, plus la communauté devient pourrie.

    La seule solution pour maintenir un semblant d'ordre c'est de rendre le hobby le moins attractif possible. Ce qui n'est pas non plus très malin si l'objectif est de gagner de l'argent.

     

     

    Ca a toujours été le cas depuis que la célébrité existe: il y a toujours une proportion d'afficionados qui passe la barre de la démence, ou à tout le moins de la décence. Ca va de gens qui suivent l'objet de leur fantasme partout à ceux qui "s'invitent" à leur domicile ou leur chambre d'hôtel (pour leur parler, les baiser ou les tuer), en passant par ceux qui les insultent ou ne tolèrent pas la moindre critique à leur égard (jusqu'au point de la violence), et ça inclue tous les degrés de manifestation de comportements et réactions excessifs, dont le plus fréquent, parce que le plus accessible, est le commentaire ou l'adresse, jadis par courrier, et maintenant online. Et sur ce phénomène qui existe depuis toujours, on a ajouté au siècle dernier la massification des plates-formes pour la célébrité et l'impact culturel/émotionnel auprès de vastes pans de population, d'une part, et plus récemment, l'internet, qui offre une plate-forme d'échange permanente, quasi gratuite et sans limite aucune de quantité de contenus. De ce fait, le web, surtout avec la généralisation du haut débit, des smartphones et des médias sociaux, a juste agi comme un révélateur de ce qui existait, plus que comme un agent du changement en soi. Et ce qui est vrai pour une célébrité l'est aussi pour une franchise, ses personnages, son univers fictionnel, les méandres de ses histoires et sous-histoires.... C'est tout le problème d'un business qui a pour but de soulever les passions et de parler directement à l'inconscient, aux peurs, aux manques, aux insatisfactions.... Tu joues avec les passions, tu récoltes des réactions passionnées (cad, aux marges, borderline psychopathiques). S'il y a 1% de vrais tarés dans une audience et qu'un perso, un acteur ou un univers a 10 millions de fans qui ont maintenant la possibilité de communiquer leurs sentiments sans efforts et sans coût, à tout instant, ce 1% représente quelque chose d'inquiétant (avec une micro proportion de vrais tarés dangereux et capables de passer à l'acte, et une un peu plus grande de gens qui vont vraiment faire chier): il était là avant, c'est juste qu'on le voyait moins. 

    Mais quand on regarde ce problème, il faut se dire qu'il est inévitable, précisément parce qu'on joue avec les passions humaines, et que c'est la raison d'être même du show business/divertissement. On peut pas cracher dans la soupe quand on y bosse et qu'on y a du succès, parce que ce qui motive les fans adulateurs qui complimentent à tout va et défendent l'oeuvre/l'acteur même quand il n'y a vraiment rien pour le justifier, c'est exactement le même muscle qui motive les détracteurs maladifs et les gens dangereux/haineux (et ce sont souvent les mêmes personnes qui passent d'une attitude à l'autre, les mêmes personnes qui s'estimeront "trahies"....). Yin, yang, amour, haine toussa, c'est le même business. 

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  9. On 12/27/2019 at 8:56 PM, Rufus Shinra said:

    C'est mignon de vous voir découvrir le phénomène du ship et de la fascination tordue pour les Mary Sue, mais je vous rassure, c'est pas nouveau. *regarde très longuement dans la direction de Chrétien de Troyes, de son Lancelot et de ses personnages toutes et tous "idéalement proportionnés"*

    Il y a quelques menues différences dans la qualité du récit quand même: la structure et les principes fondamentaux du récit de chevalerie cassent pas des briques, c'est certain (quoiqu'il faille garder à l'esprit que c'était moins fait pour être lu que pour être "mis en scène, animé" et récité par des troubadours et trouvères brodant sur la matière initiale selon l'audience, l'actualité du moment, les thèmes à la mode, les questions épineuses....), mais l'importance est moins dans l'histoire fondamentale que dans son articulation selon des codes qu'aucun d'entre nous aujourd'hui ne maîtrise, voire connaît, et sur lesquels même les médiévistes s'arrachent ce qu'il leur reste de tifs. Et ces codes (à l'époque connus instinctivement/culturellement par les publics ciblés) portent l'essentiel du contenu signifiant pour l'édification et l'édification (et la flatterie) d'une certaine classe, l'émerveillement d'autres et le divertissement de tous, ne prenant leur pleine signification qu'avec l'interprétation de l'artiste transmettant la matière de façon vivante. La lecture du matériau brut est d'un usage nettement plus limité. Un peu comme le théâtre est devenu un art nettement plus stérile quand il s'est plus agi de répéter un texte figé, de moins en moins pertinent dans toutes ses subtilités à mesure que les siècles passaient, en lieu et place du spectacle vivant et constamment changeant que pouvait constituer une seule et même pièce à une autre époque (les principes de la Commedia del'Arte, en somme, qui sont en bonne partie la façon dont Shakespeare ou Molière opéraient, modifiant le texte de soir en soir, parfois réécrivant tout en quelques jours, et l'interprétation étant très libre). 

    Après, le roman de chevalerie est certainement devenu de plus en plus enfermé sur lui-même au fil des siècles, tournant sur les mêmes trucs et, pour la partie que nous comprenons encore aujourd'hui (le récit "de surface" tel qu'il apparaît), s'enfonçant dans la surenchère et la caricature façon SuperSayien + roman Harlequin, avec pour aboutissement le best seller du Bas Moyen Age, Amadis de Gaule.... Qui a finit par déclencher une réaction (aidé d'un des premiers romans de ce type à montrer des failles dans la matrice, Tirant le Blanc), le roman picaresque, et surtout, dans cette tradition, le Don Quichotte. Mais il est à noter que Cervantès et Martell (l'auteur de Tirant le Blanc, et chevalier lui-même) étaient de grands fans d'Amadis et des romans de chevalerie; c'est un peu comme si (quelques registres de qualité en-dessous) un vrai bon auteur aujourd'hui qui aime pourtant de tels récits écrivait un chef d'oeuvre critique passionnant ET émouvant dégommant tout le genre des Super Héros (un peu plus poussé que The Boys, moins acrimonieux que Watchmen) et ce que l'univers Marvel a développé toujours un peu plus depuis 10 ans (de plus en plus formulaïque, du gros-billisme croissant, des codes et tropes de plus en plus nombreux et abusés, de la politique du moment injectée dans le récit et s'y imposant, au détriment de qualités plus intemporelles....). 

    Après, "idéalement proportionnés", faut aussi pouvoir vendre son truc: beaucoup des plus grands films se sont fait avec des acteurs, qui ont tendance en général à être au-dessus de la moyenne esthétique de la société. Même avec les meilleures plumes, y'a un business à faire tourner, et faut bien attirer les fantasmes du consommateur, tant sur les images qu'il veut dans sa tête que sur l'idée qu'il se fait de lui-même. On peut pas vendre Quasimodo dans chaque bouquin ou film :happy:. L'imaginaire (la porte d'entrée du récit, qu'il soit superficiel ou profond) a toujours eu un biais esthétique. Ecce homo. 

    On 12/27/2019 at 10:16 PM, rendbo said:

    ce gars moyenageux, où les héros sont des mâles blancs hétérosexuels et les filles blanches souvent juste bonnes à être troussées sauvées ?

    Pour les mecs: ouais, ceux-là. Pour les gonzesses, je recommande la lecture de ce genre qu'est le roman de chevalerie; la jeune pucelle est le plus souvent la "demoiselle en détresse". Les autres nanas sont tout sauf ça, souvent représentées comme la contrepartie du pouvoir apparent des hommes: le pouvoir "informel", l'influence, la magie, le calme contre l'emportement, la concorde, la résolution des conflits, l'éducation (notamment des jeunes chevaliers), mais aussi la traîtrise, la manipulation, la perdition, la tentation.... Ce ne sont pas des personnages passifs ou de second plan. C'est très stylisé, comme récit, et tous partagent des faiblesses et forces similaires qui s'expriment en partie différemment selon le sexe, avec un bémol pour les dirigeants, souvent présentés comme "d'une autre essence" (plus unisexe)... Ce qui n'est pas étonnant vu qu'ils étaient les principaux commanditaires de tels récits (hommes et femmes: Aliénor d'Acquitaine n'est qu'un exemple parmi d'autres, et personne ne l'a jamais représentée allégoriquement comme une donzelle passive et niaise). 

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  10. 10 hours ago, TarpTent said:

    <RUMEUR>
     

    Il ne s’agit encore que d’une rumeur, mais selon le site « We got this Covered », Kathleen Kennedy aurait reçu une lettre de licenciement, mais resterait en poste jusqu’à ce que Disney lui ait trouvé une remplaçante (et pas UN remplaçant, la compagnie ne voulant pas passer pour misogyne).

    C’est dans l’air du temps avec la nomination de Kevin Feige, reste à voir si cela se confirmera, et surtout si la trajectoire de Disney sur SW sera sensiblement infléchie.

    J'avais cru comprendre que Jon Favreau était désormais premier de cordée pour ce poste, surtout après la réussite de The Mandalorian. S'ils veulent artificiellement promouvoir une nana, la seule qui ait de la crédibilité auprès du public (et même plus, auprès du public ET de la critique), parce qu'elle a fait son parcours normalement, sans jouer la carte woke, est Deborah Chow (qui a bossé sur le Mandalorian et mis en scène 2 épisodes), mais elle est un peu jeune pour le job, elle a trop peu de crédits à son tableau (surtout comparé à Feige et Favreau), et n'a visiblement pas d'expérience sur le côté business de la production (c'est une réalisatrice/scénariste). Favreau est pour l'instant la seule personne qui ait récupéré/recréé du crédit auprès de l'audience, qui ait le CV qu'il faut (notamment en terme de variété de l'oeuvre, et de l'ampleur de ses résultats) ET qui soit volontaire. En théorie, Feige a le CV aussi, bien qu'il ne soit pas un réalisateur (c'est un producteur/scénariste/monteur, et il a acquis la casquette rare de savoir diriger un univers cinématique à succès), mais il a vraiment beaucoup de casquettes à porter avec l'univers Marvel, toujours en expansion avec les phases 4 et 5 annoncées qui couvrent maintenant le ciné et Disney +, avec une explosion du nombre de productions. 

    S'ils insistent réellement pour nommer une nana, ce sera une parachutée, soit essentiellement une apparatchik, comme K Kennedy, qui avait jusqu'alors la couverture d'avoir managé les productions de Spielberg et Lucas, mais s'est révélée incapable de gérer l'aspect créatif du business, ou son inspiration, parce qu'elle n'a aucun talent de conteur/euse et sans doute aucun atome de créativité en elle (et non, une idéologie politique ne remplace pas l'inspiration ou la capacité au storytelling, qu'il s'agisse de l'écriture proprement dite ou de l'architecture d'un récit ou d'un méta-récit). 

     

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  11. 3 minutes ago, Rufus Shinra said:

    C'était d'ailleurs l'un des reproches les plus courants faits à l'Univers Étendu, celui de multiplier les super-armes comme outil de facilité scénaristique par beaucoup trop d'auteurs, les œuvres ayant le plus marqué le fandom, de façon positive, étant celles où les personnages et les antagonistes étaient compétents et normaux, utilisant les outils politiques et militaires de façon futée. L'amiral Thrawn, ou encore la série de romans centrée sur Wedge Antilles, illustrent bien la capacité à faire de bonnes histoires dans cet univers, où la Force est présente mais de façon beaucoup plus limitée que dans les films.

    La série Thrawn n'était pas exempte de facilités scénaristiques, notamment les petites bébêtes qui "repoussent" la Force, un pur artefact narratif artificiel qui passerait nettement moins bien au grand écran avec une audience en majorité faite de non fans hardcore, de non geeks et de "normaux". Et le "maître" jedi taré est aussi assez artificiel, créé plus pour remplir un vide dans la trame de cette histoire que pour avoir un vrai personnage avec une histoire propre, de vrais enjeux et objectifs autour de lui. Et elle m'a toujours frappé comme une série manquant de l'ampleur de vue, du souffle épique, qui va avec un événement majeur comme un film "mainstream". J'ai du mal à vraiment cerner la chose et l'exprimer en mots précis, mais cette histoire, aussi plaisante qu'elle ait pu être à lire, est essentiellement un récit très périphérique fait pour fournir un repas de substitution aux affamés de SW quand il n'y a pas de film disponible. C'est au final assez vide, rempli de fan service certes agréable et d'un empilement d'ajouts à ce qui existe déjà, mais qui compense mal l'absence d'une vraie histoire puissante, de nouveauté et d'un sentiment que cet univers avance vers quelque chose. C'est plus de l'utilisation de l'existant pour passer le temps qu'autre chose. 

    Evidemment, à côté de ce que la nouvelle trilogie a produit en matière "d'histoire", on se prend à tout d'un coup trouver de la substance à "l'Héritier de l'Empire". 

     

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  12. 18 minutes ago, SinopeMT said:

    A ce propos, cet excellent article explique très bien l'audience du cinéma et pourquoi les films à "girl power" se bananent: parce qu'ils excluent les hommes dans leurs marketing et promos et humilient les personnages masculins dans les films. En un sens, ces films récoltent la monnaie de leur pièce. Un film pour fonctionner doit être oecuménique, ce qui est le cas de l'épisode IV, de Titanic ou Avatar.

    Je ne sais pas à quel article tu fais référence (oups, oubli :tongue:?), mais c'est une évidence qui a du mal à computer à Hollywood et ailleurs: les persos féminins que ces prods essaient de foutre (sans jeu de mots) partout dans les films et séries sont très peu sympathiques, souvent Mary Suesques, grosbillisées au-delà du ridicule, et sont essentiellement, dans leur fonctionnement et leur psychologie, des "mecs avec des seins", sans même les limites et faiblesses qui ont souvent (pas toujours, loin de là, en tous cas pas souvent en suffisance) été accolées aux persos masculins sur lesquels elles sont copiées/collées. Le tout dans un contexte particulièrement peu imaginatif et régurgitant plus que dans le passé du remake, du prequel/sequel, du reboot, du spin-off, du générique, de la "réinterprétation", du retconning.... Essayant de se baser sur de l'existant à tout prix tout en chiant souvent dessus, juste histoire d'être sûr de s'aliéner les fans d'un genre, d'une franchise, d'un personnage, d'une continuité.... Et les persos masculins sont uniquement utilisés comme marchepieds, ou plutôt paillassons, dans l'espoir que ça va faire briller ces nouveaux ou pas si nouveaux personnages féminins par comparaison, avec un degré de caricature qui a toute la subtilité de la propagande soviétique à sa meilleure époque. Bref, tous les mecs seront incompétents, cons, inutiles, des ordures/violeurs ou des parasites, ou tout ça à la fois, y compris si ce sont des personnages déjà préalablement établis (RIP Luke/Jake Skywalker) et que ce sont eux qui font venir les spectateurs en salle, et pas les nouveaux et artificiels non-persos qui ont l'heur d'appartenir à la bonne case démographique. 

    Si on ajoute tous les défauts souvent évoqués du fonctionnement d'Hollywood ces temps-ci (micromanagement par le haut, toute puissance du marketing, parasitage par des managers non créatifs et souvent idéologisés, recrutement par cooptation idéologique/sociale et pas au mérite, écriture par comités, wokisme ambiant et culture de la dénonciation pour "wrongthink", court termisme obsessionnel....), on a la recette de comment foirer un investissement à 9 chiffres et de continuer à le faire sans capacité autocritique possible en temps utile. 

    Parce que si l'idéologie et les certitudes entristes d'un milieu fermé ne sont pas à prendre en compte, comment expliquer le déni de toutes les études de marché qui continuent à produire les mêmes résultats d'années en années, y compris pour les jeunes générations supposément si woke/féministes/diverses/tolérantes? Le registre action/aventure est toujours hautement préféré par les hommes et seulement modérément suivi par les femmes (au mieux), de même que les genres historiques, guerre, sci fi et fantasy. 

  13. 1 hour ago, elannion said:

    Par contre les premiers chiffres laissent vraiment penser qu ils sont devenus un blockbuster comme un autre. Le chiffre brut est évidemment impressionnant mais en net baisse par rapport au viii et une sacré dégringolade par rapport au vii.... 

    Il devrait atteindre le milliard mais pas beaucoup plus... 

    Le résultat du 1er WE est conforme aux "attentes" affichées de Disney, à savoir dans la fourchette 170-200 millions sur le marché domestique, mais c'est une fenêtres qui avait été revue sérieusement et continuellement à la baisse, et vu l'état de la franchise, il y avait sans doute du rabaissement des attentes sur la partie basse de cette fourchette pour éviter l'humiliation. Avec un épisode qui a coûté facile autour de 300 millions à produire, et 70 à 100% de ce montant en plus pour le marketing, le milliard est probablement le seuil d'équilibre minimal de l'affaire, même si, au point où ils en sont, ils ont plus besoin de l'apparence d'une victoire (ou en tout cas pas d'une foirade) que d'une victoire en bonne et due forme. 

    Mais c'est de loin le plus petit démarrage de la trilogie, avec en plus une chute du vendredi au samedi très supérieure au VII et même au VIII (qui continue donc à laisser des odeurs où il est passé). Le "girl power" n'a pas du tout attiré le public féminin (depuis le temps qu'on le leur dit), avec un déséquilibre hommes-femmes qui s'est en fait aggravé, à 67-33, ce qui est plutôt un signe que l'audience globale s'est réduite et que les fans historiques et le public "semi-fan" pèsent plus lourd dans le mix = les normaux sont beaucoup moins motivés que précédemment, ce qui n'est pas bon dans un premier WE qui est de très loin le meilleur moment que le film aura. Il faut attendre les résultats du 2ème WE pour avoir une idée à peu près finale de la carrière en salle de ce film (le niveau de chute du 1er au 2ème WE, et le décompte jour/jour en période de vacances, qui pourra aider). 

    Et en Chine, le film s'est complètement banané dès le tout début: il devrait sortir des salles avant la fin de la 2ème semaine (à moins que Disney veuille payer pour l'y maintenir), et récoltera moins de 20 millions là-bas (et en Chine, le distributeur ne garde que 25 à 30% de la recette), donc un profond ridicule. 

    Mais au jour d'aujourd'hui, et à moins d'une tenue "au feu" exceptionnelle cette semaine et en 2ème WE, le milliard en salle n'est même pas forcément une évidence. 

    Quote

     

    Et je subodore que Disney a du "persuader"les producteurs de jumanji 2 de sortir leur film plus tôt pour éviter la branlee d il y a deux ans(des que le reboot de jumanji est sorti il a devancé SW VIII au box office) 

     

     

     

    Si je me souviens bien, Jumanji n'était pas directement passé devant: la différence est que Jumanji a démarré respectablement... Et a duré longtemps en salle à bon niveau, alors que l'épisode VIII s'est juste banané rapidement après un bon démarrage (plus de 60% de chute du 1er au 2ème WE, et chute forte et continue après ça). 

     

    En tout cas, ma GRANDE recommandation sur ce film, pour ceux qui ne l'ont pas vu, ou pas encore vu: sans entrer dans les détails, et au-delà des opinions ou même de la plupart des aspects techniques, N'ALLEZ PAS LE VOIR AVANT NOEL, pour la simple raison qu'il faut laisser de la place avant les repas des fêtes, et ce film contient décidément trop de McGuffins en trop peu de temps. A ce point, c'est de la gloutonnerie avec un plat déjà à la base superflu (sauf si on s'appelle Hitchcock et qu'on sait le distiller, le doser et l'accommoder) et bourratif. C'est pas raisonnable d'abuser à ce point, j'en suis encore écoeuré. 

     

    1 hour ago, Chronos said:

    En soi les morts parlaient aux vivants dans la première trilogie. 40 ans plus tard est-il vraiment illogique que le Caramail galactique permette de se faire un Facetime ? :bloblaugh:

     

     

    Quand je me rends compte que c'est de Star Wars qu'on est en train de parler comme ça, et qu'on s'en fout, je sais pas s'il faut rire ou pleurer de ta vanne :sad:

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  14. 20 minutes ago, Kiriyama said:

     

    Pour les pouvoirs de la Force oui c'est apparemment devenu un vrai couteau suisse ! On peut faire tout et surtout n'importe quoi, utile pour un scénariste sans imagination comme J.J. Abrams. 

    Deux ex machina, Plot armor, Mary Sues, TGCM, "the plot needs it to happen", retconning... Beaucoup de concepts pas tout à fait identiques, mais tournant autour des mêmes réalités: facilité, flemme, manque d'imagination.... 

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  15. Sinon, les USA feront comme en Europe: si la sélection commence/continue à s'affaiblir au profit de recrutements à buts démographiques/politiques, si la formation pâtit de l'idéologie mais que les gens (en fait les gens aisés) veulent toujours se faire bien soigner.... Ils recruteront en Inde, en Chine.... Bref, dans les pays qui ont choisi de rester "sérieux". Ou, ironie, dans le pays à leurs portes qui a tous les défauts et problèmes du monde, mais forme d'excellents médecins, Cuba. 

     

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  16. On 12/22/2019 at 2:41 PM, Kelkin said:

    Après on a parfois l'impression que certains, à force de se méfier du biais de la presse principale, gobent tout rond la propagande de la presse alternative...

    Laquelle? Ce sont des chapelles de toutes obédiences qui sont constamment occupées à se tirer dessus dans tous les sens, au profit d'une faction ou d'une autre, loin du temps où la presse était censée être son propre univers. J'essaie juste de glaner ici et là les inputs de ceux qui pensent encore en de tels termes, et je ne formule jamais une opinion, surtout sur un pays étranger, sans avoir regardé autant de sources contradictoires que possible. 

    La différence est que vu l'évolution de la presse, je n'établis plus de différenciation entre la presse "principale" et une soi-disant "alternative", vu ce que je sais du fonctionnement interne des "grands" médias depuis 1-2 décennie. Faut se réveiller: on n'est plus au temps où CNN avait des bureaux très staffés dans toutes les capitales du monde et nombre d'autres villes, avec quantité de reporters au sol et 10 analystes/reporter pour vérifier et re-vérifier chaque info, le tout chapeauté par des éditeurs qui étaient des quasi-ayatollahs de l'info séparée du champ politique. Ce CNN là est mort au début des années 2000, et ils ont fermé l'immense majorité de leurs bureaux, perdu l'essentiel de leurs moyens de collecte propres, et remplacé tout le monde dans leurs salles de rédac par des entristes de la politique et des "analystes" qui sont juste des pigistes plus ou moins glorifiés, dont beaucoup sont des activistes politiques et dont tous sont des amateurs  surchargés de travail, incapables d'accumuler de l'expérience sur un nombre certain de sujets tant ils doivent en traiter en les survolant, et qui baignent pour l'essentiel à H24 dans un très petit milieu où toutes les opinions sont les mêmes ou peu s'en faut. C'est ça, la "grande" presse de nos jours; quelqu'un peut me dire ce qui la différencie d'un blog/vlog activiste et/ou intéressé, avec juste une plus grosse voix? Ah, si, une différence, ils ont des bataillons d'avocats et des accès aux politiques qui leur permettent de dire au su de tous les plus énormes mensonges en toute impunité, parce que leur caisse de résonance passe la masse critique et que les phrases sont tournées juste de la bonne façon pour éviter les poursuites (tout en disant le mensonge voulu). La "respectabilité" des grands titres, elle date d'un autre temps. 

     

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  17. 2 hours ago, Chronos said:

    Je suis grosso modo presque incapable de te dire dans quel ordre les scènes se sont déroulées tellement l'ensemble est interchangeable. Le tout 18 heures après.

    À ce stade c'est une prouesse.

    J'appelle ça "l'effet Mission Impossible", parce que, à part peut-être le premier, tous les films MI m'ont fait cet effet. C'est juste de l'empilement de scènes sans l'effet multiplicateur d'une intrigue, d'enjeux rendus concrets et viscéraux, de personnages ayant un vrai arc (ou plutôt de vrais arcs entrelacés), un sentiment que les choses avancent et que les "montées" et "descentes" du déroulement du film s'inscrivent dans un fil dont les scènes ne sont que des étapes. Bref, c'est pas un repas, c'est un vaste buffet où on est obligés de tout avaler, sans ordre, qu'on aime ou pas chaque plat individuel. Et je dis ça sans même parler de la qualité des dits plats. 

    Après ça, l'esprit gère l'indigestion par l'indifférence de fond à l'avalanche, et qu'importe s'il y avait de bons plats dans ce flot: dans un tel contexte, ils étaient juste.... Plus de bouffe à empiffrer indistinctement. 

     

  18. 5 minutes ago, Chronos said:

    Par solidarité envers un ami, je me suis laissé entrainé à aller voir au cinéma.

    Lucasfilm nous fait du beau visuel, mais c'est leur taf donc j'estime qu'il y a un niveau plancher en-dessous duquel ils n'ont pas le droit de descendre.

    Pour le surplus, c'est une fanfiction. Et Abrams ne sait même pas plagier correctement. Voilà.

    C'est terrifiant j'ai déjà oublié un tiers du film.

    C'est ton cerveau en mode d'auto-préservation. 

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  19. 1 hour ago, true_cricket said:

    Merci, mais quand bien même ce serait vrai, nul ne peut se prévaloir des turpitudes d'autrui.

    Qui est la façon élégante de dire "arrêtez de casser les couilles avec le c'est l'autre qui a commencé/fait pire".

    Jusqu'à un certain point, le whataboutism est énervant, mais il sert souvent aussi à pointer un truc qui est aujourd'hui à mon sens un problème plus aigu qu'à d'autres époques: l'absence de standard unique pour juger dans la presse et la politique. On sera tous d'accord que cela n'a jamais réellement existé, mais les disparités, du moins dans la "grande presse" et sur la "scène principale" du débat, étaient relativement contenues à un niveau, sinon acceptable ou honnête intellectuellement, du moins encadré par des limites. Aujourd'hui, on est dans le paradigme totalement inverse, où un biais extrême et sans la moindre retenue est la norme. Le réflexe de "compensation" par le whataboutism n'en sera donc que plus fort, automatique et immédiat. Dans un tel contexte, il devient difficile de s'en tenir à des règles comme ne pas se prévaloir des turpitudes d'autrui, tout simplement parce qu'il n'y a même plus ce vague repère d'un standard unique de jugement, tant médiatique que politique (et juridique, si la politique instrumentalise la justice sur la plus vague des assertions). 

    Et quand on parle de trucs purement politiques, et ici de politique étrangère, quelqu'un peut me dire s'il y a un standard clair? Parce que jusqu'à preuve du contraire, la diplomatie, c'est 90% de quid pro quo: les Etats ne font rien gratuitement, ou si peu. 

     

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