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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. On 12/11/2019 at 12:31 PM, Wallaby said:

    https://www.latribunedelart.com/ouvrez-ouvrez-la-cage-aux-oiseaux-quelques-remarques-a-propos-d-une-promesse-de-restitution (10 décembre 2019)

     

    Il est vrai qu’en ce qui concerne la question des restitutions, l’époque est à la moraline. L’important est de ne surtout pas créer un scénario trop compliqué afin que l’on puisse avoir, comme dans un très mauvais film hollywoodien, des méchants et des gentils bien identifiables… quitte à s’arranger avec l’histoire et le droit.

     

    Tant que les Angliches sont dans cette mode, y'a tout un tas de trucs pris pendant la Guerre de Cent Ans et en 1815 qu'on devrait essayer de récupérer. On aurait tort de se priver de l'essai... 

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  2. 2 minutes ago, Boule75 said:

    Par contre, l'absence de recul sur les chiffres globaux (par opposition aux chiffres par circonscription) est navrante, parce qu'il montre finalement que, globalement, le pays est loin d'être pro-brexit à mort comme le discours dominant le claironne, avec Johnson & Trump en tête. Après avoir laminé le Brexit Party et UKIP, les conservateurs gagnent 1,2% et sont derrière le cumul LibDem+Travaillistes. Pas glorieux en fait...

    Attention: c'est ce que je signalais et ouvrais à la discussion dans mon post: ce n'est pas le référendum bis. Ici, s'il est absolument certain que le Brexit ET sa gestion par l'élite politique ces 3 dernières années étaient les deux questions dominantes, elles étaient loin d'être les seules, si bien qu'il est assez difficile de ramener les résultats à une évaluation du poids des remainers/Brexiters. Il y a encore un fort groupe de remainers chez les Tories (surtout ceux de Londres et d'autres centre-villes), et vraiment beaucoup de brexiters au labour (possiblement une petite majorité). Les libdems, les verts et le SNP sont les seuls partis où on peut affirmer que l'immense majorité, sinon la totalité, est remainer. 

    Quote

    Si je râle contre la presse c'est qu'elle me déçoit quand j'en ai besoin, pas parce que je la juge moisie et inutile !

    Le principe d'une presse faisant vraiment du journalisme est toujours aussi vital à une démocratie. Le problème est que je n'oserais jamais accuser la presse de la décennie écoulée d'avoir commis le crime de journalisme. L'idéologisation des rédactions, l'alignement total et complet sur l'agenda d'une faction politique ou d'une autre (au point de mentir/fabriquer systématiquement à la demande, la réalité s'effaçant complètement en faveur des trames narratives)  et un nouveau genre et niveau de mercantilisation putaclic/racoleuse semblent avoir été les seules adaptations du secteur à l'ère internet/médias sociaux. Et ça ne promet rien de bon. Il faut trouver un moyen de monétiser significativement le journalisme, parce qu'il est en train de finir de crever. 

    Quote

     

     avec en prime un programme aussi crédible que la Reine des Neiges 2


     

    :blink:! C'est pas un documentaire, Frozen II :pleurec:???? 

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  3. J'oubliais l'un des moments politiques les plus forts de l'élection.... Comme vous le savez, les victoires au RU s'annoncent depuis la circonscription du leader de parti, du moins s'il remporte sa propre élection (ce fut le cas pour Bojo), et comme de bien entendu, Bojo l'a fait en respectant la tradition, cad annonçant sa victoire depuis l'estrade de sa circonscription, entouré de ses adversaires défaits (non, dans la photo, aucun n'est décoratif: ce sont tous des candidats officiels):

    ?m=02&d=20191213&t=2&i=1463550508&r=LYNX

     

    Je suis très triste pour Lord Buckethead. Aucune pitié pour Elmo en revanche: ce con me fait chier depuis que je matais Sesame Street quand j'étais petit. 

     

     

    40 minutes ago, Boule75 said:

     

    La participation est assez basse et c'est surprenant. Ce serait intéressant de l'avoir par circonscriptions, mais je ne trouve pas.

     

    Plutôt moyenne que basse: c'est environs 1% de moins qu'en 2017, et le référendum du Brexit avait 72%. Ici, un peu plus de 67%, c'est apparemment raisonnable pour le RU. Et faut se rappeler: disproportionnellement, ceux qui ne votent pas ou qui se découragent le plus facilement de voter, ce sont les pauvres/gens modestes, ceux des campagnes/petites villes et villes déclassées, et les jeunes. Donc a priori, selon cette arithmétique, c'est pas tellement l'électorat bobo/remain (sauf pour les jeunes urbains des "bonnes" villes) qui s'est démobilisé. 

     

    Et apparemment, la curée anti-Corbyn au Labour a commencé, au-delà des premières assemblées houleuses. Le premier personnage à forte notoriété à avoir tiré fut Sadiq Khan, le maire de Londres, qui a pointé, dans la plus grande tradition, tout ce qu'il approuvait hier dans la ligne du parti comme des crimes stupides ou abominables (lui, intersectionnel/wokiste au dernier degré, remarque soudain l'antisémitisme ouvert dans le parti; douce ironie) dont Corbyn est à 353% responsable. Dieu que la partition des musiciens politiques est prévisible. Il se positionne pour le leadership, c'est évident, mais j'ai de grands doutes sur ses chances, parce que si Corbyn a perdu une bonne partie de la base historique, Sadiq Khan est de ceux qui n'ont aucune chance de la gagner en premier lieu, lui le bobo bien-pensant ultra urbain globalisé qui a dit pis que pendre de tout le concept même du Brexit et de ceux qui le soutiennent. 

     

     

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  4. Sinon, au milieu des mille et une questions de la campagne, je tiens à en signaler une qui, après la victoire d'hier, pourrait devenir un débat national vu que Bojo avait évoqué la possibilité: suite à son évolution très marquée sur le plan partisan comme sur celui du wokisme-roi en interne, de plus en plus de voix à droite et au centre ont commencé à parler à voix haute de détacher, à un degré ou un autre, la BBC de son statut actuel, notamment, et surtout, de la taxe obligatoire et universelle des contribuables à son existence. Institution qui s'est longtemps maintenue aussi proche de l'impartialité (au sens global, pas d'une émission particulière, ou même d'une de ses chaînes ou d'un de ses médias), qu'il peut être raisonnable d'attendre, la BBC est devenue depuis l'ère Blair, et à grands pas depuis le Brexit, un outil au service d'une certaine portion de l'élite, jusque dans sa gestion et sa GRH. Les métiers artistiques/journalistiques/académiques étant lourdement marqués à gauche (et encore, une certaine branche de la gauche, comme un lourd segment des classes ouvrières l'a rappelé hier au Labour et aux Libdems), cela a toujours été un exercice difficile, mais depuis Blair, on a signalé une sectarisation politique faire son chemin de l'intérieur dans l'institution, ce que les cycles électoraux ultérieurs ont empêché de corriger, les tories étant soit en minorité, soit munis de majorités trop faibles, pour effectuer quoique ce soit, amenant ainsi la question de "séparer l'église et l'Etat" dans le champ médiatique. Si cela arrive sur le devant de la scène publique, ce sera homérique, même si inévitable vu l'importance non seulement culturelle, mais bien en termes d'audience (tous vecteurs confondus: la BBC, c'est plusieurs chaînes télé, des affiliés, des antennes radios, beaucoup d'internet....) et de signification économique (c'est un poids lourd du secteur, même s'il est très difficile de savoir s'il serait viable sans la contribution publique: en l'état des choses, c'est douteux). 

     

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  5. Quoiqu'il arrive, si vous trouvez qu'une franchise, voire un studio, file un mauvais coton, mais que vous avez quand même envie de voir un de leurs films en salle, n'allez pas le voir dans les 2 premières semaines (ou en tout cas la première): c'est là où le studio touche la part du lion de la recette, aux dépends des salles qui, malgré les apparences d'opulence, sont un business qui souffre (précisément à cause de l'opulence apparente, de leur emplacement et de leur empreinte au sol, et des technologies utilisées sur les écrans; et non, les friandises hors de prix ne compensent pas). 

    Mais sur le destin commercial de ce film, faut se souvenir:

    - qu'aucun de nous n'est représentatif de l'audience en général, surtout hors de la fanosphère

    - que le nom SW, auquel s'ajoute le facteur "cet épisode est le dernier de la saga", va attirer du monde, à tout le moins au début: malgré les dommages, la nostalgie est vraiment forte, et la franchise est toujours capable de créer ainsi l'événement, surtout avec le marketing Disney et les faux semblants de vague mea culpa d'Abrams qui a essayé de se poser en raccommodeur de la fandom (c'est un baratineur hypocrite: il lui suffit que ça marche pour le 1er WE et la 1ère semaine). 

    - que beaucoup d'enjeux reposent sur ce que les moins de 35 ans pensent du marketing, sur leur niveau d'anticipation, et sur la façon dont ils réagiront au film

     

    Dur de plus être le coeur de cible.... Ou en tout cas plus le seul coeur de cible (parce que vu l'impact insuffisant sur la jeunesse qui a été constaté, les fans historiques des 3 "générations SW, les ados des années 70 à 2000, ont récupéré en valeur relative); ça fait partie du numéro d'équilibrisme à ce stade pour une franchise qui n'a pas réussi à se renouveler en tant que vecteur universel (contrairement à Marvel, qui s'est créée ainsi, au moins pour un certain temps) en loupant, en quelques films, l'étape du grand retour et de sa confirmation. Mais c'est vraiment dur à ce niveau, quand des franchises/films de cette dimension sont estimés devoir taper dans les 1,5 à 2 milliards de recette comme objectif moyen. Faut reconnaître. Ca implique de marcher en Chine, de surperformer (sur l'échelle des blockbusters) en Amérique du Nord, et de toucher de façon absolument transgénérationnelle. 

    Quelqu'un sait pisser dans un violon..... A 3 mètres de distance? 

  6. Pour revenir aux élections, rappelons que Bojo (à mon avis plus lui, ainsi qu'un rejet du Labour et des Libdems, que le parti conservateur) a remporté certes la majorité absolue avec de la marge en termes de sièges, mais "seulement" 43,6% des suffrages exprimés (en léger progrès, de 1,2%), avec une participation somme toute modérée (un peu plus de 67%, relativement constante par rapport à 2017). 43%, c'est quand même beaucoup selon les critères britanniques, mais si on parle de la société et de ses déchirures, c'est à regarder de près. Les deux partis d'opposition cumulent 43,7% (32,1 au Labour, un gadin historique, les libdems sont en progrès net, passant de 7,4% en 2017 à 11,1), auxquels il faut ajouter le SNP, un cas spécifique, avec 3,9% de l'opinion britannique. On peut ajouter les Verts, avec 2,7%, le Brexit Party avec 2%, le DUP avec 0,8%, le Sinn Fein avec 0,6 et le Plaid Cymru avec 0,5, pour se faire une idée générique. 

    Mon point est de voir s'il est possible de discerner dans cette répartition la place de ce qui est devenu la principale ligne de fracture de la vie politique britannique, le Brexit: puisqu'il s'agit d'une élection générale, on ne peut voir la chose purement comme un vote pour ou contre.... C'est pas si simple: les alignements partisans reprennent beaucoup plus de droits par rapport à un référendum, ainsi que les priorités du quotidien et de l'anticipation du futur (immigration, économie/emploi, logement, NHS....), et avec eux, la crédibilité des partis et de leurs candidats tant pour les formuler et les prioriser que pour mettre en place des politiques adaptées. Il n'y a pas de doute que le Brexit a cependant pris une part disproportionnellement grande dans les choix de vote, la droite incarnant plus le Brexit, et la gauche le Remain, mais il sera difficile de vraiment départager à cet égard: beaucoup de tories restent remainers, et beaucoup d'électeurs Labour (notamment l'électorat traditionnel resté dans le vote Labour malgré tout) restent brexiters. Y'a que Corbyn et quelques autres hiérarques qui ont voulu rester dans le flou, comme McDonnell, le "chef d'Etat Major" de Corbyn se l'est fait rappeler par la base ce matin dans un meeting où il s'est fait huer et qualifier de "traître". 

    Parce qu'il faut maintenant affiner encore plus les motivations de vote, 3 ans après le référendum, si bien que la question du Brexit est en fait double:

    - il y a le principe Brexit/Remain, d'un côté, qui demeure

    - il y a aussi, maintenant, la réaction à tout ce qui a été fait depuis le vote, notamment le comportement des remainers, plus perçus comme l'establishment (cad plus que les politiques: les médias dominants aussi, et autres plates-formes, notamment le système judiciaire et son emprise croissante sur la parole publique, ainsi que ses intrusions dans les prérogatives parlementaires et exécutives), quand à la décision populaire et au processus démocratique, voire la règle de droit. Comportement qui fut, disons.... Cavalier. A commencer par le fait.... QUE CA FAIT PLUS DE 3 ANS! Si bien qu'il y a une part de l'électorat qui a, depuis un moment, été dans la catégorie "j'ai voté remain, mais c'est la décision, et le gouvernement doit s'y tenir". Qu'il s'agisse de plus modérés, de gens qui ne vivaient dès l'abord pas trop mal les 2 options possibles (on l'oublie à force de se focaliser sur les médias, mais c'est pas une question d'extrêmes et d'avis hyper tranchés pour beaucoup de monde), ou de gens qui perçoivent, sentent, qu'il y a comme une attitude aristocratique de la part de beaucoup dans les hautes sphères qui considéreraient qu'une chose n'est démocratique que si les paysans votent comme le veulent leurs maîtres, c'est une portion du vote qui existe depuis un moment et a eu tendance à monter, suffisamment peut-être pour avoir un poids décisif ici et là. 

    Qu'en pensez vous? Comment, à votre avis, le vote Brexit se dilue t-il dans cette élection, et à quel point définit-il le clivage chiffré hier soir dans ce nouveau parlement? 

     

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  7. 7 minutes ago, Rufus Shinra said:

    Comme la ligne Maginot, qui a canalisé l'invasion Allemande vers le Nord, comme initialement prévu.

    17xj3d.jpgpalpastein.jpg

     

    Juste deux différences: 

    - les Romains ont fortifié TOUTE la frontière, d'un bout à l'autre. Pffft, quels maniaques!

    - Y'avait des troupes capables d'intervenir sur n'importe quel point en un temps satisfaisant (tant que le système était entretenu), pas concentrées à un seul endroit

    Du détail, je sais, mais de mauvaises langues disent que ça peut compter à certains moments. 

     

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  8. 3 hours ago, prof.566 said:

    Pas franchement la muraille de Chine...

    C'est la hauteur du mur proprement dit: ça ne prend pas en compte les fossés, le relief naturel (surtout sur les sites à forte pente) et la risberme (le promontoir artificiel, généralement fait avec la terre retournée des fossés, sur lequel on bâtit le mur), sans compter les forts et fortins placés à intervalles réguliers. C'était un système défensif complet, pas juste un mur. Et son but n'était pas de stopper des invasions massives, mais de contrôler, surveiller la frontière (et surtout les trafics, les passages clandestins et les petits raids), de réguler les échanges commerciaux (pour toucher une taxe dessus), de filtrer/canaliser les éventuels efforts hostiles (raids, contrebande....) vers un nombre limité de points plus propices, et de retarder les invasions/raids en force le temps que des renforts puissent rappliquer. Personne n'a jamais pensé (comme la grande muraille d'ailleurs) que c'était censé être une fortification massive capable d'empêcher une armée de passer. 

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  9. 12 hours ago, Castor said:

    Je ne sais pas trop quoi en penser, c'est plutôt beau esthétiquement, mais faire revenir Palpatine dans l'intrigue d'un peu nulle part, je suis pas vraiment convaincu.
    Ça me semble être une facilité scénaristique après n'avoir pas réussi a développer une trame solide sur les derniers épisodes.

    Ca semble être le cas, si les fuites qui se sont recroisées sont vraies: c'est du pur bricolage par lequel ils espèrent que le fan service et l'imagerie (c'est encore Lucasfilm/ILM, donc de ce côté, ça en jettera, même si Lucas a déploré qu'il n'y ait rien de nouveau) compenseront le reste, et surtout le délicat exercice de conclure aussi bien la trilogie que la saga, par un réalisateur qui n'est pas connu pour savoir mener un projet passé le stade des annonces, promesses et effets de manches (bref, faire du teasing aux premiers stades d'un film, d'une série), et encore moins conclure. On le caricature en pasticheur/copieur doué pour le marketing et les effets de diversion (ô les jolies lumières, ô ça pète dans tous les coins), mais c'est à bien des égards assez vrai, et sa compagnie de prod est à son image, qui semble rarement pouvoir se passer de ressorts narratifs du type McGuffin, développe peu ses personnages (au-delà de lourdeurs sentimentalistes faciles, superficielles et souvent contradictoires), se perd en méandres et empilements d'intrigues annexes (pour masquer que la principale, s'il y en a une, est creuse), ne sait pas développer un sens des enjeux, n'a pas le sens du voyage tout en ne développant pas de point d'arrivée satisfaisant (parce que l'un ne peut aller sans l'autre) et se concentre du coup sur le "dessert" (les moments censément cools, mais qui ne peuvent réellement être satisfaisants et produire leur effet sans les "légumes verts" -les contraintes et limites- et la "viande" -une vraie histoire avec de la dimension). "Bad Reboot" est son surnom, parce que "Bad Robot" ne convient vraiment pas, M. Abrams. 

    Et en plus, ici, il se retrouve à devoir composer avec le bordel créé par l'épisode VIII. Sa solution sera sans doute de nier autant que possible dans le scénar que le VIII soit arrivé. 

     

  10. Ne parie pas tes économies dessus quand même: dans les meilleures périodes, un PM puissant n'a qu'un contrôle partiel de sa majorité et des candidats qui sont alignés dans les circonscriptions. Il y a des baronnies, beaucoup de gens localement puissants, et un appareil de parti qui a son mot à dire et les moyens de le faire. Bojo est sans doute assez puissant dans le parti, parce qu'ils savent qu'ils n'ont aucune autre tête d'affiche qui ait son calibre médiatique et sa résilience face à une mauvaise presse: on peut le haïr, le mépriser, mais faut pas le prendre pour un con malgré toutes les apparences qu'il s'efforce de donner et ses maniérismes et cascades d'histrion. Il fait partie de ces gens qui arrivent à vendre le fait d'être abrasif et provocateur, il sait surfer sur la vague du Brexit et du problème grave dans la démocratie britannique que celui-ci a fait voir au grand jour, il sait vendre le fait d'aller à contre courant de l'opinion publique, aujourd'hui très distincte de l'opinion populaire (avec une crédibilité des médias qui a pris quelques coups dans l'aile), et il a la chance d'avoir une opposition à courte vue qui s'est laissée aller à ses pires démons. Ca fait beaucoup de points forts propres à lui ET de circonstances favorables qui le rendent irremplaçable, ce qui doit certainement lui donner un bon crédit dans le parti.... Mais c'est toujours un parti de vipères avides et divisées, avec beaucoup de gens puissants qui en contrôlent beaucoup d'intersections et morceaux.... Et beaucoup de ces gens restent ce qu'ils étaient hier, soit beaucoup plus liés au big business anti-Brexit qu'au patriotisme ou à l'idée de démocratie (que certains, aristocratiques par pure définition du terme, n'aiment pas de tout leur coeur). 

    13 minutes ago, Alexis said:

     

    J'ai un jour contemplé le paysage depuis le sommet de Massada, et j'ai vu que les camps romains qui ont assiégé le dernier réduit des résistants juifs en 73 de notre ère... étaient toujours là.

    Et l'ager (la rampe pour les tours d'assaut) aussi. Des restes de camp romain, y'en a partout. Rien que sur le mur d'Hadrien, y'en a beaucoup, des camps complets comme des castra plus petits, dont l'un des sites les mieux préservés (qui continue à produire des trésors pour l'archéologie), le camp de Vindolanda. Dès lors qu'il s'agit d'un camp censé durer plus qu'une nuit (camp de marche) ou quelques jours, la construction romaine laisse des traces. 

  11. 1 hour ago, Alexis said:

     

    Nous, quand on construit, c'est du solide !

    Orbis Roma, fuck yeah! 

    Always there to kick ass and build a motherfucking aaaacqueduct (me rappelle plus des paroles dans Team America :rolleyes:)!!! 

     

    En tout cas, pour jouer au jeu des prédictions, si les résultats sont confirmés:

    - Il est probable que Mr Corbyn partira à la retraite demain matin... Mais en même temps, la succession présente de tels risques qu'il pourrait peut-être avoir à rester pour prolonger l'illusion que le Labour n'est pas gravement divisé et ne s'est pas aliéné complètement sa base historique. Jess Philips, sur les rangs, n'est pas très appréciée, est très divisive (clairement dans la ligne wokiste/gauche classe moyenne urbaine) et abrasive, et à part ça, il n'y a pas de figure réellement nationale, sinon une vieille garde de gens encore appréciés localement, mais pas de stature nationale, et des plus ou moins nouveaux qui semblent plus avoir surgi des instances nationales (des ex "Spads", diminutif de "special advisors", une mode qui s'est installée avec Blair) qu'avoir fait le parcours depuis le sol. 

    - Mrs Swinson est apparemment en ballotage, mais même si elle garde son siège, elle va le trouver éjectable si la raclée se confirme. 

    - Sturgeon est l'autre grande gagnante, avec 55 sièges sur 59 en Ecosse, et va rendre la vie de Bojo difficile, surtout si, en 2021, les élections parlementaires écossaises renforcent encore plus sa position. 

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  12. 3 hours ago, Rufus Shinra said:

    Je dois admette, Tancrède, si tu ne nous le rappelais pas toutes les huit secondes, on pourrait penser que tu es obsédé par la justice sociale. Est-ce que tu répètes aussi régulièrement à tes proches que tu n'es pas homo ?

    En l'état des choses, j'en parle parce que c'est une force sociale/culturelle majeure de notre époque, en pleine croissance et intégration (à des niveaux toujours plus fins) à notre société, qui essaie de remplir le grand vide spirituel des sociétés développées post-chrétiennes (la nature a horreur du vide), et s'incarne sous la forme de forces sociales et politiques de plus en plus vaste, influentes et dangereuses, formulée sous les oripeaux d'une idéologie absolutiste plutôt agressive. Les axes de pénétration en sont les médias et médias sociaux, l'éducation, les mouvements de "représentation" (et la sphère associative avec), le divertissement, et maintenant la politique. La chose me frappe comme extrêmement prégnante, insidieuse, organisée, de grande ampleur aujourd'hui, et terriblement dangereuse en ce qu'elle se pose directement en opposition avec l'ordre dit libéral des démocraties actuelles, comme système religieux complet de remplacement, encompassant, de manière bien totalitaire, tous les aspects, même les plus anecdotiques, de la société, s'imposant graduellement comme catéchisme de substitution jusque dans les plus petites classes des maternelles. 

    C'est pas pour autant que je suis obsédé par la chose: choqué à l'occasion, je suis plutôt fasciné par l'ampleur du phénomène et son champ d'application, un peu comme assister à la christianisation de la société impériale romaine en temps réel. Et je ne vois surtout pas de force concurrente encore capable de s'y opposer, sinon en ordre dispersé et sur un nombre plus limité de sujets. Dans la bataille sur la libre expression, je serai le premier à reconnaître que "l'ancien système", aux USA représenté parce qui s'appelait jadis la "moral majority" (les religieux, surtout évangéliques), qu'on pourrait aussi appeler les "MJW" (Moral Justice Warriors), n'est qu'un compagnon de circonstances qui essaierait de brider la libre parole de la même façon s'il en avait encore l'occasion. Mais c'est une force finie en tant que segment démographique et institutionnel décisif: ils pèsent encore, mais plus assez, et sont sur le recul.

    Et quand on veut envisager/prévoir ce qui va se passer dans l'arène politique d'une société, d'un pays, y compris dans ses choix géostratégiques (notamment la place de la dépense militaire, la GRH dans les armées et son impact sur les capacités), c'est pas le genre de choses qui se néglige quand la taille critique est atteinte. 

     

    Et sur le post que j'ai mentionné en particulier, c'était plus en rapport avec le fait de l'antisémitisme moderne et de son déni par les forces sociales/politiques "qui comptent", garantissant d'autant son développement, ce qui peut sembler, post-XXème siècle, un tantinet choquant, ne serait-ce qu'en considérant le rôle utile de système d'alerte préventif que la communauté juive a toujours représenté par ce qu'elle prenait dans la gueule à certains moments de l'histoire d'un pays, parce qu'elle était rarement la seule dans son cas. Ici, les juifs n'étant pas super bien cotés sur l'échelle intersectionnelle, et une grosse partie de ceux qui donnent dans l'antisémitisme actif étant mieux placés, ça aide à souligner le développement, ou l'approfondissement, de lignes de fractures de plus en plus sérieuses dans la société américaine, prélude à de possibles changements d'alignements politiques. 

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  13. Just now, g4lly said:

    Un exemple idiot micro ...

    ... la présence ou nom d'une classe dans un village signe la vie ou la mort de celui ci ... et pourtant ce n'est pas un investissement immense de maintenir un poste ...

    Dans le "pays aux 36 000 communes", c'est un peu plus coton. Je serais d'accord si on avait un dispositif éducatif ayant beaucoup plus de souplesse, mais justement, "maintenir un poste" n'est pas un truc que l'EN fait: si on pouvait avoir une logique beaucoup plus "bottom up" pour l'éducation, cad pouvoir organiser de l'éducation à domicile dans de petites localités, avoir/motiver des volontaires (parents, grands parents....) qualifiés/qualifiables rapidement (au moins pour les petites classes) pour organiser de tels systèmes locaux qui ne nécessitent pas des masses de moyens (quelques salles/pièces, qui peuvent venir de la municipalité, de l'Etat ou de particuliers ayant de la place), le tout chapeauté par, effectivement, un à trois "postes" permanents assurant le contrôle qualité et certaines classes, je serais entièrement d'accord, et j'encouragerais beaucoup la chose parce que l'éducation "au plus près" tend à produire de meilleurs résultats (y compris au-delà du scolaire, pour les enfants comme pour la communauté locale) et implique moins de complications (et de coûts) pour les parties impliquées. Mais maintenir une école, une salle de classe, avec l'EN, tend à avoir un "coût d'entrée" beaucoup plus élevé, tant en termes d'argent que de contraintes et lourdeurs administratives. 

    1 minute ago, nemo said:

    Surtout on plaide les limites de la capacité de l'état et des divers échelon d'organisation en oubliant qu'il y a pas si longtemps l'effort était fait alors que les capacités objective était moindre. Ils s'agit de choix politiques et comme tous choix politiques ils sont réversibles.

    Pas si facile: le contexte était différent (époque, cadre institutionnel international, position dans l'économie mondiale, compétitivité comparée, niveau de cohésion nationale, pyramide des âges....), le pays était, proportionnellement à ce contexte, plus riche et puissant, avec plus de marges de manoeuvre et moins de compétition dangereuse, et dans l'absolu, beaucoup des services évoqués coûtaient moins cher, même proportionnellement au pouvoir d'achat et à la valeur de l'argent de l'époque. On le voit dans la défense, on le voit dans le secteur santé, et dans un tas de domaine. Il y a certes beaucoup à blâmer chez un tas de types de décideurs différents, ainsi que chez nous, mais on ne peut pas faire la comparaison avec d'autres époques sans évoquer des changements majeurs de contexte dont certains sur lesquels nous n'avons aucun contrôle, ou si peu. 

  14. Un exemple qui s'inscrit dans une désormais longue lignée, qui continuera à s'allonger via le déni coupable des médias et décideurs:

    https://edition.cnn.com/2019/12/11/us/jersey-city-new-jersey-shooting-wednesday/index.html

    Une fusillade dans un marché kasher, qui a toutes les apparences de l'antisémitisme, et qui ne sera pas traitée comme telle, ou quand elle le sera, n'aura pas le traitement "habituel" des fusillades, ce qui arrive quand celles-ci ne correspondent pas à la trame narrative voulue. La longue lignée d'exemples renvoie à la recrudescence d'actes, y compris violents, antisémites, qui ne sont PAS liés à des nazillons, dont le nombre ne change pas, ou baisse, et l'âge moyen augmente; la montée de tels actes vient de certaines portions de la population noire, de la communauté musulmane et de certains groupes de gauche, et ça, on n'en parle pas ou peu, ou on étouffe aussi vite que possible, non seulement dans les médias, mais aussi en politique: dans les Etats "bleus", et en particulier à NY, on tait ces choses, on les classifie différemment, ou on les nie, comme à Brooklyn, où la nombreuse population juive orthodoxe est depuis un bout de temps victime de nombreuses attaques de plus en plus violentes dont il est rare que les élus locaux les qualifient de "crimes de haine" ou de "crimes antisémites", parce que les criminels.... Sont noirs. 

    Et ici, on a la même chose: l'article est susceptible de changer (sans que ce soit signaler: shadow editing), mais au moment où je mets le lien, et alors que l'attentat remonte à hier et que la chose a été signalée ailleurs depuis un moment, CNN, dans cette page pourtant sortie il y a moins d'une heure, à aucun moment ne qualifie le crime ni n'identifie les criminels, ce qui est le signe immanquable qu'ils ne sont pas blancs. S'ils l'avaient été, ça aurait été publié alors que les balles sifflaient encore. Ici, il s'agirait d'un couple d'afro-américains membres d'un groupe antisémite bien connu, les "Hebrew Israélites" (un délire comme quoi les noirs sont les vrais juifs, et ceux portant le qualificatif sont des usurpateurs criminels ou un truc dans le genre), qui s'étaient déjà signalé au moment de l'affaire dite des "Covington kids" (ces gamins qui avaient été lynchés médiatiquement pour le crime de se tenir debout avec des casquettes MAGA pendant qu'ils se faisaient harceler, insulter et filmer). 

    On peut garantir que la chose sera enterrée aussi vite que possible: "not within the narrative". 6 morts quand même (les 2 criminels, 3 civils et un flic), et aucun risque que le problème soit diagnostiqué. Bienvenue dans le monde de l'intersectionalité présidant aux décisions éditoriales et policières. 

     

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  15. 25 minutes ago, Alexis said:

    Toute la problématique de l'aménagement du territoire est implicite ici...

    Et il y aurait beaucoup à en dire en effet !

    Un État ne gère pas l'économie nationale par le soviétisme certes, mais il utilise les leviers des infrastructures, de l'éducation, la fiscalité, les régulations...

    Les "villes nouvelles" autour de Paris n'ont pas été une grande réussite, et je me demande s'il y a même une analyse globale, en termes d'investissements/retours, de la politique d'aménagement du territoire depuis les années 50: infrastructures inutiles qui n'ont jamais vécu leur potentiel/l'intention qui a présidé à leur construction, volonté de décentraliser/déconcentrer se traduisant en aménagements urbains.... Au global, il y a certes des réussites (certains technopôles notamment), mais on omet facilement dans de telles analyses l'énormité du coût (incluant beaucoup de corruption/clientélisme qui tend à s'enraciner et devenir une habitude/obligation politique: tous ces aménagements, bâtiments, projets.... inutiles/en sous-régime qu'on continue à payer des années ou des décennies après) qui est induit par ce volontarisme. Et justement, faire une analyse dépassionnée du temps long, et faire plus que regarder (micro)projet par (micro)projet, est le genre de choses qui est souvent évité, parce qu'il y aurait le risque d'une dépense. Je ne dis pas que la planification, un effort de déconcentration.... Ne sont pas nécessaires, mais plus qu'il faut savoir se limiter et avant tout mettre en place un dispositif institutionnel beaucoup plus fiable, transparent et regardant. 

     

  16. 1 minute ago, g4lly said:

    Donc c'est la fin de la politique ...

    ... parce que la politique c'est cela, imposer ses choix au réel.

    Heureusement le réel est plastique et on a prise dessus il suffit de s'en donner les moyen.

    C'est en partie là qu'est l'os: 

    - il ne faut pas se faire trop d'illusions sur la capacité d'un pays "moyen" à imposer de tels changements, même juste pour lui. Les pays de taille équivalente qui ont dégagé des marges de manoeuvre sont ceux qui se sont le plus adaptés à cet environnement, pas ceux qui l'ont refusé au nom d'une supposée toute puissance de la volonté politique déconnectée du dit réel, qu'il soit plastique ou non. S'il l'est, il ne l'est que dans une certaine mesure: on peut surfer, utiliser le flot pour aller dans un nombre limité de directions, et même faire de jolies arabesques sur la vague, mais pas en changer le sens. A moins d'avoir la taille et le système de la Chine, ou le poids des USA (et encore), on est trop limités (et je ne crois pas vraiment que l'UE puisse réellement offrir un équivalent parce qu'il faut plus que le nombre pour donner cette taille critique si voulue). 

    - seule option possible pour un acte de volonté politique "pure": se mettre dans un axe politique impliquant un degré ou un autre de retrait du système commercial international, soit un vrai séisme dont il faudra alors assumer les conséquences, qui seront très lourdes. C'est dans l'absolu possible, mais je doute que le coût plaise à beaucoup. 

    Après, on peut se payer de mots et évoquer les infinies possibilités qui existent toujours dans le champ théorique, mais la réalité est bien moins ouverte et malléable. On y trouve un élément de pâte à modeler, mais du genre vieille pâte qui a passé trop de temps au froid et au fond du placard. 

  17. 6 minutes ago, nemo said:

    Les décisions il les fait déjà! Je parle pas d'une soviétisation de la société mais c'est marrant comme toute suggestion de réforme subit systématiquement une réduction ad soviéticus. Le point Godwin de la discussion politico-sociale.

    Il y a une marge entre planification générale sans aucune souplesse et la "main invisible". On n'est d'ailleurs pas du tout dans ce dernier cas en France ou les choix de concentration avec leur effet giletjaunesque sont le fait des autorités aussi.

    Parce que peut-être que le problème fondamental n'est pas vraiment là, quelle que soit la façon dont tu penses pouvoir triturer le système en piétinant beaucoup de choses au passage (je n'accuse personne d'une intention consciente en la matière, je pointe juste la conséquence de telles conceptions sur les libertés fondamentales, le droit de propriété....): le travail, surtout celui qui procure des revenus de classe moyenne ou assimilé, se fait beaucoup plus rare qu'à l'époque à laquelle remontent nos conceptions de l'ordre socio-économique (entre liberté et redistribution, entre planification et initiative), principalement à cause de l'automatisation de nombreux processus jusqu'alors manuels/intellectuels et de l'outsourcing d'autres pour simplement maintenir ou rabaisser le prix pour l'usager final (traduction: beaucoup moins de gens pourraient faire face à ces prix si la production était à domicile, et ces produits seraient écrasés par une concurrence plus adaptative: il n'y a pas de "changement de système/paradigme" contre cette réalité simple), et le monde n'est plus celui de l'après 45 où l'occident et le Japon avaient le quasi-monopole du développement (= la plupart des compétences jadis rares sont aujourd'hui très disponibles, et souvent à moindre coût que par chez nous).

    Ca, ce sont des phénomènes qui s'imposent à nous, et auxquels on ne peut pas changer grand-chose, qu'on le veuille très fort ou non. 

     

  18. 16 minutes ago, nemo said:

    Je suis pleinement d'accord avec ça. Simplement ce sont des questions d'arbitrage notamment en ce qui concerne les transports publiques, le positionnement des services vitaux à la population (hopitaux par exemple), les choix en terme de magasin de centre ville ou centre commerciaux essentiellement accessible par véhicule... Car si l'utilisateur doit se déplacer c'est aussi le cas de la personne assurant le travail en question. Car s'il est bien évident qu'il va pas y avoir une usine Dassault ou Airbus dans chaque département (encore que LM :laugh:...) il y a une foule d'autre emplois dont la concentration est un choix depuis un certain paquet d'années. Tout ça rejoint d'ailleurs pleinement les questions écologiques et montre une fois de plus que penser l'économies en fonction des individus va (ou peux aller) de paire avec celles-ci.

    Donc tu veux un système centralisé où le corps politique, local ou national, décide de ce qui se crée, où et comment, donc garantissant à l'avance les résultats? La méthode n'a pas un taux de réussite fabuleux, historiquement.... Mais juré, craché, la prochaine fois sera la bonne? Et en attendant, tout ce qui se décide va au dit corps politique, vous, humains, n'êtes que des exécutants. Et vous allez aimer ça. Sinon.... 

    Parce que c'est essentiellement ça, le principe: le système de décision d'une économie, au final, n'a pas un grand nombre d'option, et la seule façon d'implémenter ce que tu sembles décrire, c'est une planification plus ou moins complète, imposant le nombre d'habitants par ville, le nombre de villes, décidant quelles activités y vont et quelle taille elles auront (et de façon plus ou moins fixe), et décidant apparemment du succès qu'elles auront. Pourquoi suis-je sceptique? 

  19. 13 minutes ago, nemo said:

     

    Il est logique avec lui même les hommes sont aux services de l'économie pas l'économie au service des hommes. Et quand on dit au service de l'économie ça veux dire au service de ceux qui en ont la propriété mais chut faut pas le dire...

    Faux raisonnement: quel que soit le système économique, on est encore pour un bon bout de temps dans un monde physique. L'activité se crée là où elle se crée, que ce soit par un entrepreneur créant sa boîte, une grande société ouvrant une implantation d'un type ou d'un autre, une coopérative qui se forme, ou une entreprise publique décidée par un collectif plus politiquement qu'économiquement orienté. A l'arrivée, ce sera pour encore longtemps dans un ou plusieurs bâtiments (ou un terrain, ou la mer ou un autre milieu) qui seront localisés quelque part et ne bougeront pas pendant un certain moment (jusqu'à un agrandissement, une réduction, un déménagement ou une fermeture); de là, ça veut dire que oui, l'activité est là où elle est, et qu'elle recrutera ou bien du local, ou bien ceux qui sont prêts à se bouger, ou laissera des postes ouverts (parce que les locaux sont pas adaptés ou au niveau, et que trop peu de gens adaptés se bougent le cul), parce qu'elle ne peut être qu'à cet endroit. C'est pas vraiment très utile de dire que "c'est l'économie qui veut pas s'adapter à l'humain", c'est une simple réalité physique et pratique. En attendant le télétravail absolu, un système où tout le monde bosse à son compte depuis sa chambre (ou son jardin, ou sa propriété 100% autarcique), ou un monde du travail complètement virtuel effectué en simulation dans nos têtes pendant que nos corps restent à la maison dans un pod Matrix-like, c'est juste ça: la contrainte du réel, quelle qu'en soit l'idéologie ou l'organisation. 

    J'ai jamais entendu dire qu'il y avait des pêcheurs prospères qui attendaient que les poissons viennent directement à leur porte. 

     

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  20. 31 minutes ago, Akhilleus said:

    J'aurais bien aimé dire "le roi est nu" après les Afghanistan papers

    Dans n'importe quel pays, des têtes seraient tombées, une réflexion aurait été menée et il en serait sorti quelquechose

    Dans n'importe quel pays sauf les USA.

    C'est pas comme si le mensonge et la manipulation d'état n'était pas une de leur constante depuis le Vietnam en passant par la GW2

    Mais bon, c'est les gentils "freedom11!!11" défenseurs de la liberté

    Donc que des administrations aient mentis à ce niveau à leur population, ca va ronchonner 5 minutes dans les chaumières et ensuite voir quel dernier Iphone on peut s'offrir avec la carte de crédit du Wallmart d'à coté

    Un coup d'épée dans l'eau, malheureusement

    Outre le fait que le public a été de fait rendu complètement blasé sur de tels sujets depuis longtemps, tant et si bien que les "secrets" fuités par le document ne sont pour l'essentiel pas des révélations, deux choses démolissent ce qu'il aurait pu rester d'audience significative à l'article:

    - tous les médias sont en "mode Trump" permanent avec le degré d'intensité accru de la campagne électorale (quoiqu'ils soient désormais en mode campagne en permanence) = tout le monde s'en fout d'en faire un sujet majeur, même si cela s'ajoutera, comme une goutte d'eau anonyme à un vaste lac, à la rubrique "regime change wars"/corruption du complexe militaro-industriel, sans grandement en changer la donne. De ce côté, c'est peut être bon signe: s'il est triste que personne ne veuille s'intéresser au sujet en particulier, qui le mérite, la récrimination plus générale contre le thème plus général qu'il reflète, elle, est bien réelle et compte dans la balance du vote

    - Ca va pas dans le sens "orange man bad", donc ça n'est pas de l'info selon les médias actuels.... Et en plus, la plupart des élites n'aiment pas qu'on regarde ces sujets de trop près et qu'on commence à se demander où va l'argent et si une telle politique extérieure est bien utile, intelligente ou pertinente. Là, ça veut dire qu'il y a des forces actives, au-delà du désintérêt de l'audience, qui agiront pour que l'article ne fasse pas tache d'huile et qu'il soit vite enterré dans le flux immense et permanent d'une actualité publiée pour l'essentiel inutile, manipulative et fausse. Rien de spectaculaire, juste des coups de fil et quelques conversations là où des éditeurs/directeurs de rédac ne savent pas déjà ce qu'il faut en faire, si tant est qu'il y en ait besoin puisque, déjà à la base, le buzz sera minime. On ne conteste pas les fondamentaux de la politique extérieure, aussi creux et répétitifs qu'ils soient. Et orange man bad. 

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  21. 49 minutes ago, Alexis said:

     

     

    Rôoooh, tu as oublié l'Ukraine - essentiel ! - et la Russie - encore plus !

    Et pas du tout pour des raisons de basse politique de basse-cour intérieure et caquetages divers, attention ! Pas parce que tout le monde s'envoie des accusations et noms d'oiseaux faisant intervenir ces pays pour de bas motifs intérieurs, oh non !

    C'est de la politique étrangère, Môoossieur ! On n'est pas du tout en train de prendre ces pays comme simple toile de fond d'hallucinations, montages et magouilles diverses, pas de ça chez l'Oncle Sam !

    Honni soit qui mal y pense!

    Mais même ça, je pense qu'ils (surtout les démocrates) sont en train d'épuiser le filon: ils l'ont quasiment inventé de toute pièce depuis 2016, et ont trait cette vache à un point tel que la capacité du bouzin à retenir l'attention, voire à susciter l'indignation, a drastiquement baissé, surtout hors de l'électorat hyper partisan (dont le vote ne change pas quoiqu'il arrive), voire est devenu contre-productif (chez les indépendants/modérés). Et l'élection doit attendre encore presque un an. Je ne doute pas qu'ils essaieront (ils ont montré qu'ils étaient prêts à le faire au-delà de l'absurde, avec la complicité de médias en mal de scandale permanent et s'accrochant à la trame narrative établie), et que des opérations médiatiques seront orchestrées à grand écho à des moments jugés cruciaux de la campagne, pour occuper le terrain médiatique, occulter des infos défavorables (pratique, quand 80% des médias bossent pour vous) ou attaquer un adversaire pour qui les choses marchent trop bien si besoin est, mais je ne suis vraiment pas sûr que l'impact soit ce que ces gens imaginent. C'est juste la seule cartouche qu'ils voient, et qu'ils ont eu tendance récemment à voire comme une planche de salut face à des primaires plutôt décevantes, animées par des candidats jugés décevants. 

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  22. Il n'y a pour ainsi dire aucune chance pour que la politique extérieure occupe le devant de la scène dans l'élection, à moins d'un cataclysme d'une sorte ou d'une autre (ampleur 11 septembre/guerre en Irak) capable d'impacter la psyché nationale au point où elle en est. Les seules questions internationales qui ont une chance d'avoir le moindre poids sont celles des relations avec la Chine (dans la mesure où elles se rapportent au rééquilibrage du commerce, et où elles sont discutées sous l'angle de l'emploi) et l'immigration (là aussi, uniquement parce que c'est un phénomène directement et intimement lié à des questions intérieures). L'A-stan, c'est très loin, et il n'y a vraiment pas assez de troupes pour que quiconque en ait réellement quelque chose à foutre au point d'infléchir ses priorités de vote. On peut mentionner aussi les questions climatiques, mais c'est plus un point qui agite réellement à la gauche de la gauche (dans des proportions suffisantes pour toucher la décision de vote) et les déjà-convaincus (pas de changement de parti sur ce sujet), et c'est un point négatif pour l'électorat ouvrier/populaire qui y voit, du moins dans la façon dont cette gauche agite la chose, un danger pour son gagne-pain. C'est un débat tellement faussé et transformé en délire partisan que sa seule dimension internationale est devenue invocatoire: on n'aborde pas réellement la question parce qu'on n'a aucun pouvoir sur les décisions des autres pays (surtout ceux qui comptent dans le problème) et on brode une histoire délirante sur la chose, en décidant que "les autres" se conformeront au programme de tel ou tel, tout en transformant aussi, côté "vert", les choses décidées par le club international des bien-pensants en standard "chic" auquel il faut se conformer sous peine de faute de mauvais goût (Trudeau et toute son hypocrisie en la matière sont le modèle de tels comportements; l'Allemagne est pas mal non plus, et Macron en est la version "petits pieds"). 

  23. 13 minutes ago, hadriel said:

    Je pense que le problème est surtout de vouloir maitriser ce qui se passe après le regime change. Dans le sens strict du terme, le regime change, c'est facile: on met une raclée au pouvoir en place, et voilà: le changement, c'est maintenant. Le problème c'est de pas se retirer juste après en laissant évidemment un foutoir sans nom, avec un vide de pouvoir qui va créer un conflit interethnique/interreligieux/etc, parce que ça ferait tache et que ça en foutrait un coup à l'image de l'Amérique civilisatrice. Donc forcément on essaye de mettre en place un gouvernement un minimum respectueux des droits de l'homme (pas de purge ethnique, pas de régime de terreur) et ça finit en bourbier qui s'éternise.

    C'est un peu l'opposé de "l'approche Trump": on pête des gueules et on sécurise le pétrole, et tant pis pour l'image de marque.

    Je ne pense pas: on ne peut pas réfléchir à ces sujets en se disant que c'est juste un problème de non maîtrise d'un processus de "nation building" dont on suppose d'entrée qu'il est possible et qu'il y aurait juste à trouver la bonne formule (tactico-technique, pour l'essentiel) pour le faire marcher. Dans un tel cas, il ne s'agirait "que" d'un certain démiurgisme incitant abusivement l'hegemon (Meuwica!) à voir tout problème géopolitique comme résolvable fondamentalement, et donc par là incitant à l'interventionnisme en présumant un peu trop de ses forces selon l'axiome "si on peut tout casser, on peut tout reconstruire". Il y a sans doute un peu de ça, mais là, on parle de bien plus. On parle bien ici du refus même d'envisager qu'il soit pertinent de refuser de se mêler d'un problème régional, même si ça compromet des intérêts, même si ça implique de voir des horreurs arriver sans pouvoir rien y changer, parce qu'une analyse stratégique réelle et une priorisation des décisions bien ordonnée incite à la retenue. On voit là plutôt une volonté active d'aller se foutre dans un tas d'endroits différents sans réellement analyser préalablement et y projeter des futurs probables/atteignables, non seulement en présumant de ses capacités (surtout à garder/rétablir l'ordre après et "reconstruire"), mais surtout parce que l'implication locale elle-même est profitable à un tas de gens, dans le privé et le public, qui sont dans la boucle de décision et ne devraient peut-être pas y être tant ils parasitent une évaluation de la stratégie globale du pays et l'analyse du problème régional particulier (et donc la décision d'entrer en guerre). Et ça, c'est beaucoup plus que juste de l'hubris: il y a vraiment une volonté active de démarrer de tels conflits et de les prolonger, sans grand souci de savoir s'ils peuvent même déboucher sur quelque chose. 

    C'est par la tête qu'un poisson pourrit, quoi. 

     

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  24. 38 minutes ago, pascal said:

    le Vietnam c'était quoi ? :tongue:

    Un échec: ça a duré juste 8 ans à plein régime, plus 2-3 ans "petits bras" avant et 2 ans "de loin" après . De l'amateurisme complet, un vrai scandale pour d'honnêtes commerçants, môssieur. L'Afghanistan, avec 18 ans au compteur, c'est déjà du boulot plus sérieux, même si l'ampleur des activités est une sous-performance du marché depuis quelques années. 

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