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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 2 hours ago, TarpTent said:

    HBO annule* le préquel de Game of Thrones centré sur la Longue Nuit, avec Naomi Watts :

    https://www.cineserie.com/news/series/hbo-annule-le-prequel-de-game-of-thrones-2886733/

    À noter que le pilote avait déjà été tourné :

    «  Si la chaîne n’a pas encore commenté cette information, tout porte à croire que le pilote tourné l’été dernier avec Naomi Watts en tête d’affiche n’a pas réussi à convaincre le network américain. »

     

    Par contre, le préquel centré sur la famille Targaryen est lui toujours sur les rails.

     

    *ou plus exactement, a décidé finalement de ne pas commander la série.

    Ca a du faire hurler du monde et valser des postes: une série estampillée GoT est nécessairement TRES chère, et tourner un pilote nécessite l'essentiel de ce qui deviendra les coûts fixes (décors et lieux de tournage, matériel et artisanat -fabrication de tout ce qu'il y a dans la série-, longs processus en tous genres -écriture, casting....-, immobilisations en tous genres): si un pilote de ce genre n'est pas retenu, ça veut dire que HBO est marron de plusieurs dizaines de millions pour absolument rien. Et la prequel Targaryen n'en est qu'au stade de pré-production (cad l'écriture et de la planification -notamment pour le casting), donc pas encore trop à risque de coûter très cher si elle n'est pas retenue. Mais le tout se fait dans un contexte où la marque a été ternie par la dernière saison (les 4 dernières pour moi, mais bon....), et où le poids de la chose s'en est apparemment fait lourdement sentir, bien au-delà de la colère des fans telle qu'exprimée en ligne: ventes de DVD/Blu-rays en berne, désabonnements de HBO (apparemment une forte proportion de gens ne souscrivaient que pour GoT, ou bien c'était leur principale motivation), fort buzz antagoniste à terme potentiellement néfaste pour ce qui porte l'estampille, questionnements intenses sur le fait de savoir si GoT peut réellement être une franchise au-delà de la seule série-mère.... Et la "puanteur" suit les ex-créateurs/showrunners Benioff et Weiss, qui semblent aussi être des "damaged goods" à Hollywood après avoir été portés aux nues pendant des années, s'il faut en croire le récent vaudeville de leur "renonciation" :dry: au méga-contrat Disney/Star Wars en faveur d'une attention exclusive à Netflix. 

    Mais en quelques mois, GoT est passé de 5 projets de séries dérivées pour lesquelles des plans et financements étaient déjà en route, à une seule, qui va probablement se faire attendre, d'abord parce qu'elle est encore en pré-prod, mais peut-être aussi pour faire oublier certaines choses et dissiper la puanteur. 

    Une saison d'un truc comme GoT, c'est l'équivalent d'un budget de gros blockbuster, soit un modèle économique bancal pour une chaîne par abonnement/un service de streaming, et c'est devenu mille fois plus vrai dans le nouveau contexte des guerres du streaming, où le nombre de productions explose, y compris de prods à très grands budgets et très ambitieuses (là où un truc comme GoT était un OVNI, une extrême rareté il y a 9 ans), qui sont en train de devenir, sinon la norme, du moins nettement plus abondantes, tout comme les chaînes/services par abonnements en définitive mensuels, qui forcent les consommateurs soit à n'en choisir que 2 ou 3 grand maxi à l'année, soit à "zapper" mensuellement leurs abonnements pour voir ce qu'ils veulent voir. 

    Dans un tel cadre, un investissement de 40, 50 millions ou plus pour un simple pilote dans une franchise potentiellement endommagée, dont on ne sait pas si elle a tant de potentiel que ça, doit faire réfléchir. 

    Et il semble que la fanbase de GRR Martin, après 9 ans d'attente du bouquin suivant, et malgré ses promesses de début d'année sur la conclusion de la saga écrite, soit en colère après lui quand elle le voit courir les expos et événements médiatiques, et surtout multiplier les sorties de bouquins annexes et le temps de travail sur les dites potentielles séries dérivées (écrites et télé). 

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  2. 16 minutes ago, Kiriyama said:

    Mais techniquement, quelle formation ont les scénaristes ?

    Le plus souvent, ces jours-ci, ils viennent de cursus universitaires généralement appelés "creative writing", une filière qui a beaucoup encaissé de tous les défauts et problèmes des universités anglo-saxonnes des dernières décennies (idéologie, activisme prenant le pas sur tout, codification extrême d'un art censé être plus libre, scolarisation, standardisation, entrisme....), principalement pour accaparer ce qui était jadis plus librement dispensé, soit un peu la même raison pour laquelle des employés de pharmacies (aux USA mais pas que) doivent maintenant avoir un diplôme universitaire hors de prix (par obligation légale, imposée via lobbying) pour exercer un métier qui a peu de chances de leur offrir les moyens de jamais repayer leur emprunt universitaire. Mais comme c'est une imprimatur universitaire, ça veut dire qu'une fois dans le fruit, ce ver impose sa norme au recrutement (on ne prend que des "pairs", ceux qu'on connaît, ceux qui ont le tampon). L'autre vivier, ce sont des ateliers et écoles qui représentent plus de l'apprentissage professionnel, sortes de BTS/CAP, nettement moins chers et impliquant plus de boulot temps partiel pendant la formation (pour payer les factures et/ou apprendre en faisant), et qui, de ce que j'ai entendu, ne forment pas moins bien (souvent le contraire) mais seront souvent vus sous un plus mauvais jour, créant une sorte de "classe ouvrière" par rapport aux "aristos" de facs. Le 3ème vivier, ce sont les autodidactes qui ont réussi à entrer dans le métier en se frayant un chemin comme ils pouvaient (relations, stages non payés....) et en se faisant repérer, mais c'est devenu beaucoup plus ténu de nos jours, si bien que la moyenne d'âge de cette catégorie a eu tendance, récemment, à beaucoup augmenter. 

    L'un des autres aspects importants pour les pools d'écriture est de noter le changement du marché sur les deux dernières décennies, avec une explosion incroyable de la production audiovisuelle US: je n'ai pas revu de compte depuis 2015, date à laquelle la production de films et séries était alors 5 fois celle de 2001 (sans accroissement même un peu comparable, de la demande, ni en argent, ni en temps de conso/personne, ni en nombre de gens), mais avec la révolution du streaming et la course aux armements en la matière depuis, je serais pas étonné qu'on soit aujourd'hui facilement à 7 ou 8 fois la production de 2001. Et là, le constat est simple: une telle explosion a simplement fait disparaître l'essentiel des processus de sélection qu'un marché beaucoup plus contingenté imposait de par sa taille même. Et les temps de production se sont réduits, les contraintes accrues, le temps passé en équipes relativement fixes s'est largement réduit.... Ajoutons l'étrange mode récente de la "cancel culture" et du politiquement correct wokiste hyper-agressif qui s'est imposé, l'imposition de quotas de "diversité" pour former des équipes du coup moins spontanées et accordant d'autant moins de place au mérite (comme un diagramme camembert: si tu imposes un nouveau critère de recrutement, c'est d'autant moins de place pour les autres), la parano qui en découle au sein des groupes de travail (en plus des pressions d'en haut sur des codes de langage et autres conventions).... Et le travail en équipe a aussi changé de nature. Pas pour le meilleur. Quelques scénaristes et réalisateurs ont récemment fait des sorties sur le sujet, notamment un black (un scénariste très expérimenté, venant surtout du polar) qui a été "dénoncé" (anonymement, évidemment, comme dans tout bon régime totalitaire) pour avoir employé le "n-word" (tabou) dans un atelier d'écriture de Star Trek Discovery dont il a dit que rien de bon ne pouvait sortir d'une telle atmosphère. Il a démissionné direct. Ou encore le créateur de The Shield et Sons of Anarchy, qui avait lancé Mayans MC et menait le show jusqu'à la semaine dernière, et qui a été viré suite à une intrigue interne prenant de faux prétextes, mais suivant le même genre de logiques internes. Pour ceux qui aiment Mayans (pas vraiment mon cas: ennuyeux), ça veut dire que le show va devenir vraiment très bête, moins ambitieux, suivre les codes de narration considérés comme "trendy".... 

    Bref, l'écosystème de l'écriture à Hollywood semble devenir peu propice au bon storytelling pour bien des raisons, ce qui serait ironique au vu de l'énormité des moyens consacrés à la production. 

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  3. 8 minutes ago, Ciders said:

    Il a simplement participé à l'opération. La cible s'est faite exploser, elle n'a pas été dévoré par un chien dont ce n'est, de toute façon, pas la fonction.

    Non, mais quand ils ont vu que le gars avaient une veste explosive et ses gamins autour de lui, apparemment, ils ont envoyé le chien pour l'immobiliser, mais l'enfoiré s'est fait sauter. Le chien est en fait, à ce stade, le seul qui soit allé au contact, et s'est retrouvé être le seul blessé de l'opération. Donc.... Such a good boy! 

     

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  4. 14 minutes ago, Shorr kan said:

    Bien fait pour leur gueule ! 

    Ça leur apprendra à rusher une série aussi formidable que GoT.

    Ça a été un massacre, que dis-je ! Un génocide !

    Ces eux les barbares, pas les Dothraki !

    Apparemment, selon la dernière saison, les Dothrakis ne sont même pas des êtres humains, maintenant; juste un outil narratif à géométrie variable. Dans un certain épisode (on n'est pas sûr, il faisait si noir dans celui-là), ils meurent tous en une seconde suite à une option tactique au-delà du débile, et dans un épisode suivant, ils sont de nouveau des milliers. Pouf! Les Unsullied aussi d'ailleurs, qui peuvent passer de plusieurs milliers à une poignée pour redevenir des légions quand il y a besoin d'une scène qui crache (et de cacher le fait que celle qui les commande ne devrait pas avoir les commandes d'une armée #incompetence) et être de nouveau aussi envoyés dans un assaut stupide, vus massacrés par centaines, pour ensuite reconstituer des unités massives. L'armure narrative est décidément puissante, même quand elle est employée n'importe comment. 

  5. De mauvaises langues à Hollywood disent que les dernières saisons de GoT (celles écrites sans un script de Martin), et particulièrement la fin (de sinistre mémoire.... Et de beaucoup de memes et plaintes online), les ont rendus semi-tricards, ou en tout cas leur ont donné un "stink" (une "odeur"). Heureusement pour eux qu'ils avaient signé leur contrat Netflix avant la sortie des derniers épisodes, voire de la dernière saison. Le contrat Disney aussi, mais il devait y avoir une clause de sortie. Quoiqu'il en soit, ils ne sont plus du matériel aussi "chauds bouillants" sur le marché qu'il y a encore un an. Et Netflix doit se demander s'ils n'ont pas surpayé.... Mais en même temps, c'est Netflix, et l'époque est aux streaming wars: les contrats qui sont signés en ce moment, surtout pour des scénaristes/réalisateurs avec même l'apparence qu'ils pourraient avoir une idée originale, sont hallucinants.Voir ce que JJ Abrams a signé un peu partout (Lucasfilm, Warner....): que du contrat à 9 chiffres tous azimuths. Et ce gars n'a jamais eu une idée originale, ou réalisé quelque chose de mémorable. Ou de vraiment fini. Il a en revanche massacré des franchises (SW, Star Trek, prochainement DC) avec sa société Bad Reboot Bad Robot, mais Dieu sait pourquoi, il sait se placer (apparemment, lui et sa femme font un couple d'intrigants de haute volée), il sait faire le truc qui plaît si on n'y réfléchit pas du tout, mais laisse après un mauvais goût dans la bouche (ou, quand il réussit son coup, qu'on oublie 1 minute après que ce soit terminé). 

     

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  6. 2 hours ago, Shorr kan said:

     

    J'ai à peu près l'opinion inverse : les extrêmes se renforces à mesure qu'ils s'affrontent. Il y a un rapport dialectique entre les deux camp, un mouvement de balancier qui les faits grossir à chaque cycle, et ce, au détriment des opinions plus centristes en leur confisquant toujours plus d'espace politique; et ça c'est pas bon pour la démocratie qui ne prospère vraiment que dans une ambiance de modération.

     

    Il y a de ça, et c'est un risque, mais il n'y a aucun moyen acceptable de "forcer l'opinion vers le centre" dans un supposé mouvement de modération volontaire: dans le débat public, toute tentative en ce sens implique de la censure (donc, je tautologise, un censeur, et il n'y en a JAMAIS eu de bon ou noblement intentionné: par nature, il ne peut y en avoir), quelle qu'en soit la forme (visible ou invisible, autoritaire ou "death by a thousand cuts", deplatforming/no-platforming, biais éditoriaux/narratifs....), qui a tendance à produire des effets contre-productifs de bien plus grande ampleur, même si souvent plus délayés dans le temps, quoiqu'à notre époque d'hyper-abondance et hyper-rapidité de l'info et de la parole, ce délai semble avoir été largement raccourci. 

    Pour ce qui est de la dialectique qui nourrit deux camps opposés, elle est valide si le champ de bataille et d'échange est relativement neutre et équilibré, autorisant les deux à se foutre sur la gueule, accaparer plus d'attention qu'ils n'ont réellement d'effectifs, enflammant les passions dans le court terme et laissant la plus grosse partie de cette mauvaise vapeur s'échapper (parce que le grand public est vite fatigué: seuls les zélotes peuvent rester enragés à l'année). Mais le champ de bataille actuel n'est PAS équilibré, et favorise l'écrasement d'un bord par l'autre dont la radicalité est niée, et même mise en avant comme étant censée devenir la nouvelle norme, aussi choquante et insupportable soit-elle (ce que produit une scène médiatique déconnectée, hors sol, non représentative et/ou phagocytée au moins en partie par les forces politiques/sociétales/culturelles/financières concernées). Bref, au lieu d'un conflit qui présente certains risques mais permet de neutraliser en partie la force par une contre-force, on a un risque d'oppression unilatéral. Le principe de la démocratie, c'est comme celui, plus précis, de la séparation des pouvoirs: avoir des entités adverses organisées pour s'opposer et se neutraliser autant que faire se peut. Comme substitut à l'affrontement effectif et pour rendre les dites entités plus dépendantes de l'audience cliente, plus modérée/indécise/passive, qui peut départager et a son rôle d'arbitrage.

    Le grossissement mutuel par affrontement dialectique, ici, n'opère pas, parce que le ring où opèrent ces boxeurs, et l'arbitre sous la surveillance de qui ils se cognent, sont par trop biaisés. Un seul camp a réellement le droit de recruter, l'autre en est activement empêché. C'est beaucoup plus ça qui risque de faire du vilain à court, moyen et long terme, avec des modérés qui se retrouvent forcés de s'écraser, s'aligner complètement, ou disparaître, l'exemple le plus abouti étant Twitter (très biaisé gauche wokiste, et nécessitant juste assez d'outrage "dur" de l'autre bord pour faire prospérer l'économie des "blue checkmarks") où le fonctionnement même interdit à des positions modérées de survivre longtemps. 

    Mais pour ce qui est d'un vrai grossissement, il faut raison garder: la grande majorité des gens n'est pas tribalisée et n'a ni la disposition ni l'envie de l'être. Un affrontement qui se déséquilibre par trop, en revanche, aura plus tendance à forcer de la tribalisation, en forçant des choix plus radicaux et permanents (y compris à notre corps défendant): on sera soit pour la force qui s'impose, soit contre, et de moins en moins entre les deux où il n'y a plus de position politiquement viable, ou simplement d'organisation politique/sociétale prête à brandir cet étendard ("courage! Soyons tièdes!). 

     

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  7. 16 minutes ago, jojo (lo savoyârd) said:

    Comme quoi, les deux partis ont maintenant chacun leur branche obscurantiste: les créationnistes et climato-négationnistes d'un côté, les climato-millénaristes (pour qui on est soit un alarmiste-arrêtez-toute-l'économie soit un négationiste) et biologie-négationistes de l'autre (wokistes et tout ce qui s'appuie sur la corruption des Humanités et sciences sociales). Les premiers ont eu un moment où ils auraient pu être presque dangereux il y a 1-2 décennies, les seconds sont devenus vraiment dangereux maintenant, parce que dominants dans les universités et le débat public, et surtout, pour le simple fait que s'il y aura moult articles sur  cette dame et le vice-président sur ce thème, il n'y en aura jamais, du moins dans la "grande" presse et les médias traditionnels, sur la seconde variété d'excités (wokistes et socialo-climatistes, deux ensembles passés au stade sectaire/religieux sans le dire), par ailleurs bien plus nombreux et encore mieux financés. 

    J'aime quand les terreurs s'équilibrent l'une l'autre; c'est là qu'un espace de liberté est créé, par le jeu de la dissuasion et de la surveillance mutuelles. Là, la scène est déséquilibrée et, par corruption, la seconde variété de tarés a l'imprimatur des universités, étant devenue ce qu'on évoquait déjà dans les années 30, "de l'idéologie avançant sous le masque de la science". Franchement, à côté, les musées créationnistes dans des trous paumés (oui, il y en a plusieurs: celui évoqué dans l'article est juste le plus vaste et connu), avec leurs Jésus chevauchant des T-Rex, à la limite, c'est lamentable, mais c'est régulièrement pointé du doigt, et le dommage n'est vraiment pas aussi grand.... Et c'est franchement de la bonne matière première pour les humoristes. 

     

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  8. Ils sont tous à enfermer..... Mais???!!!!! maismaismais???!!!! La voilà, l'idée!! Bâtir un mur autour du coeur politique de Washington, qui englobe le Congrès, la MB et la Cour Suprême dans une seule enceinte dont les remparts font face à L'INTERIEUR du périmètre!! Pour tenir ces gens à l'oeil et loins de toute possibilité de faire des dégâts. Et comme Trump vient de la télé-réalité, on truffe cette surface de caméras pour les regarder se foutre sur la gueule façon Sa majesté des mouches!!! 

    Franchement, qui serait contre? 

     

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  9. 6 hours ago, Arland said:

    Les mexicains vont finir par croire que Trump veut leur faire cadeau du Nouveau-Mexique si il commence à ériger un mur dans le Colorado.:rolleyes:

     

    5 hours ago, prof.566 said:

    Il croit peut être que le nouveau mexique fait partie du Mexique?

    Pffffft, vous pigez rien! C'est du génie: il prévoit déjà une position de repli en cas de débordement de la première ligne. Ou alors c'est peut-être une manoeuvre politique: les démocrates s'opposaient à un mur sur la frontière, mais un entre Colorado et Nouveau Mexique, c'est la tactique qu'ils n'ont pas vue venir. Dans l'fion! Ils n'ont rien de prévu pour s'y opposer. 

    A ce propos, je recommande un mur entre l'Andorre et la France face au risque d'invasion des cigarettes cheap. 

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  10. 7 minutes ago, Boule75 said:

    Alors là, je dis non.

    En tant que modeste représentant de la confrérie des informaticiens, je m'oppose véhémentement à cette triste idée qui foutrait une grouille infâme ! Les anglais et américains nous ont déjà pondu suffisamment de merdes en barre accumulées pour des générations (et la date avec le jour entre le mois et l'année, et les alphabets sans accents, et les noms de produits débiles, et l'encoding Windows-1252, et les noms DNS à l'envers, etc...) sans En PLUS rajouter le jour qui recommence ad nauseam. Ca suffit ! A la limite, qu'il y ait plusieurs "lendemains du Brexit" de suite, qu'on picole vraiment un bon coup, là, je ne dis pas. Mais il faut que ce soit après, pas avant le Brexit !

    On sera sans doute morts de vieillesse d'ici là.... 

    Et puis.... Bonbons :smile:???!!! 

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  11. Bien vu. Je crois que j'avais même liké ce post.... Mais mon point demeure: la date précise qui emmerde tout le monde de différentes façons, c'est le 31, donc pas le mois d'octobre en général. Après tout, ce que je propose a déjà existé dans bien des systèmes parlementaires où il est possible, d'un jour sur l'autre, de ne pas formellement lever la session en cours, maintenant la fiction juridique que c'est toujours la même. Mais comme elle n'est pas nécessairement datée et que je ne connais pas assez les points de procédure britanniques, je propose de faire plus simple: à partir du 31 octobre, ce sera TOUS LES JOURS le 31 octobre. 

    Et regardez l'autre côté des choses.... Ce sera tous les jours Halloween! Bonbons et droit de se foutre des costumes ridicules tout le temps! Bon, dans le cas de Bojo, il est déguisé naturellement... En quoi, personne ne sait. 

  12. 2 hours ago, Alexis said:

     

     

    Soit dit en passant, je pense que l'amusant Nigel sera déçu :smile: Je ne crois pas à un Brexit le 31 octobre -

    Que ton esprit est étroit et limité, Alexis.... J'ai LA solution qui peut permettre à toutes les opinions présentes de trouver satisfaction..... Que soit établi un vote pour étendre non le report du Brexit.... Mais le 31 octobre lui-même :coolc:!!!! On allonge le jour du 31 octobre 2019 à volonté. Qui dit mieux? Qui a une tactique plus pertinente, et à ce stade, franchement... Plus réaliste? 

    Bon, OK, le risque est que le monde s'arrête pour très longtemps à la même date, ce qui fait renoncer au concept même de mesure du temps, mais c'est un bien petit prix à payer pour le confort de la Chambre des Communes, vous ne trouvez pas? 

     

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  13. 42 minutes ago, Kelkin said:

    Le truc c'est qu'il y a féminisme et féminisme, et tout le monde n'utilise pas la même définition de ce qu'est le féminisme.

    Pour la ligne de base (égalité en droits entre les hommes et les femmes, sans discriminations), je pense que personne ne peut s'y opposer sans être effectivement rétrograde. Mais quand on creuse, ça commence à devenir plus compliqué.

    Par exemple : le port du voile dit islamique. Il y a des féministes qui revendique le droit de le porter au nom de la liberté des femmes à se vêtir comme elles le veulent ; et il y a des féministes qui veulent l'interdire comme étant un outil d'oppression des femmes et un symbole du patriarchat religieux. Autre exemple, la question des transsexuelles, il y a des féministes qui les considérent comme étant des hommes s'introduisant par stratagème dans le monde des femmes et empêchant donc les femmes d'avoir des refuges où elles ne sont qu'entre elles, en conséquence de quoi le féminisme doit les combattre ; et il y a des féministes qui les considèrent comme des femmes à part entière, subissant également des discriminations basées sur leur corps et leur identité, et ayant donc besoin d'être protégées par le féminisme.

    Le féminisme n'est pas monolithique, il y a des querelles qui y font rage, et donc il est assez facile de trouver des figures faisant repoussoir et de se dire "si le féminisme, c'est ça, alors je ne suis pas féministe". Et celà même sans aller jusqu'à certains extrêmes, comme Valerie Solanas, qui sont généralement considérées comme des provocatrices plutôt que des idéologues, mais qui font aussi de parfaits épouvantails, pardon, épouse-vantailles.

    La présence d'affreux et d'affreuses dans les divers mouvements de justice sociale fait que beaucoup préfèrent ne pas s'impliquer directement, surtout ceux qui ne se sentent pas directement concernés. Une femme qui ne se plaint pas de sa situation personnelle est une femme qui sera moins encline à se revendiquer du féminisme -- même si des féministes lui diront qu'elle a tout pleins de raisons de se plaindre.

     

    Tout existe toujours dans le champ théorique, tant qu'on n'en est qu'aux discussions, parce qu'au final, il y a autant d'itérations d'une idée que d'individus (et même des individus n'étant pas d'un seul avis). Mais je parle du champ pratique: les courants dominants, ceux qui pèsent effectivement, ceux qui dirigent les organisations et lobbies qui comptent, sont financées et ont de l'influence, impactent des grandes organisations, des réglementations, des législations, le discours dominant des médias, le ton des conversations publiques.... Et là, il y a beaucoup moins de variété dans les idées. C'est même très univoque sur qui décide et dans quel sens les choses, vont, où l'argent est attribué, qui reçoit attention et financements.... C'est de ça que je parle. Le reste, l'infinie diversité des opinions sur tout et n'importe quoi, c'est de l'abstraction qui compte peu. 

    Quote

    C'est une comptine anglaise.

    J'aurais du préciser: les vers de cette comptine que j'ai cité sont devenus d'usage courant dans la langue anglo-américaine (pour préciser que c'est pas tellement vrai au RU et dans d'autres pays anglophones) pour évoquer de telles choses. Un peu comme la comptine d'Humpty Dumpty dans Alice au Pays des Merveilles est aussi devenue une métaphore/image couramment employée sur de nombreux sujets, surtout sa conclusion ("and all the king's horses, and all the king's men, could not put Humpty back together again"). 

     

  14. 5 minutes ago, Wallaby said:

    Cela fait longtemps que je ne me suis pas intéressé à la société coréenne. Pour mémoire je relis ce texte :

    Si les jeunes hommes sont dans l'incertitude quant à leur place dans la hiérarchie sociale à cause des problèmes d'emploi, peut-être que le dernier truc auquel ils peuvent se raccrocher, c'est le sentiment d'être à leur place dans leurs présupposés de hiérarchie hommes-femmes. Donc ce n'est peut-être pas le bon moment pour remettre en question ces présupposés.

    Qu'est-ce qui te dit que c'est pas simplement le fait de non seulement devoir perdre (du point de vue de la carrière) 2 ans dans l'armée (donc se retrouver avec un boulet au pied sur un marché très compétitif), mais en plus de voir tout un tas de programmes et financements spéciaux pour le sexe opposé, une priorisation intentionnelle, des facilités accordées, des quotas et autres dispositifs arbitraires destinés à compenser une inégalité inquantifiable (et dans de nombreux domaines inexistante de nos jours), alors même que, dans ce qui compose le projet de vie le plus courant (se marier, fonder une famille), il est attendu d'eux (de manière sans doute non changeable) qu'ils gagnent plus que leur conjointe putative? Avec en plus une "zeitgeist" dans les médias (pub, talk shows, débats, fiction....) qui insiste de mille et une manière pour signifier (quand il ne s'agit pas de le dire ouvertement) que "What are little boys made of? Snips and snails And puppy-dogs' tails" et que "What are little girls made of? Sugar and spice And everything nice" (ou la version plus récente: "girls rule, boys drool"). Le "message sociétal" d'ensemble de l'accumulation de tels comportements, signaux.... Finit par avoir un effet. Et ceux qui ressentent le plus tôt la pression (sociale, culturelle, économique, psychologique), donc rarement le top du top de la pyramide socio-économique (sauf peut-être pour ce qui est du culturel/psychologique), seront les premiers à exprimer le dit effet. Dans le cadre coréen, l'existence même d'un vrai service militaire uniquement imposé aux hommes doit constituer un accélérateur d'une telle réaction, de même que le niveau particulier de pression carriériste/matérialiste qui s'exerce en Asie de l'est sur les enfants: Corée, Taiwan, Japon en particulier, exhibent des problèmes de diverses sortes depuis un bail (avec impact démographique, économique, sociétal), qui se ressemblent beaucoup en raison de types d'éducation et pressions sociétales proches. 

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  15. 11 minutes ago, clem200 said:

    Si tu n'es pas pour l'égalité homme femme, tu es donc contre nan ? 

    C'est assez binaire comme sujet 

    C'est en présupposant que "féminisme" et "égalité" sont une seule et même chose. Quiconque se penche plus de 2 minutes sur les écrits et organisations féministes, et encore plus leur évolution depuis les années 60 peut voir que ce n'est pas le cas. Loin s'en faut. Comparer une idéologie militante à l'application égale de la loi, c'est manquer l'essentiel du repas et se contenter de l'apéro (je sais, y'en a pour qui c'est le seul truc qui compte :wacko:). Je sais plus si c'était aux USA ou au RU, mais plus de 75% des femmes s'y disaient non féministes: sont-elles pour un retour unilatéral aux fourneaux? Une inégalité devant la loi? 

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  16. 13 hours ago, Wallaby said:

    http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20190930-film-coree-sud-misogynes-antifeministes (30 septembre 2019)

    Selon de récentes études, les Sud-Coréens qui ont entre 20 et 30 ans se montrent plus misogynes que la génération des 30-40 ans. Dans un sondage l’année dernière, 76% disaient s’opposer au féminisme. En avril, 56 % des jeunes interrogés refusaient d’avoir une petite amie qui se dise féministe.

    On note aussi l’émergence de groupes masculinistes, constitués d’hommes qui se disent victimes de discriminations sexuelles. Ce phénomène a un impact politique : le président Moon Jae-in, perçu comme féministe, a vu son taux de soutien chez les hommes vingtenaires chuter et passer à moins de 30 % en deux ans.

    Ce phénomène peut s’expliquer par une réaction face à la montée en puissance des revendications féministes en Corée du Sud. La société coréenne reste très patriarcale, les différences de salaires hommes-femmes sont par exemple les pires des pays de l’OCDE.

    Mais les féministes ont remporté quelques victoires ces dernières années. Le mouvement #MeToo a eu un impact considérable. Le gouvernement a mis en place des mesures pour faciliter l’emploi féminin.

    Dans le milieu professionnel, les hommes doivent désormais faire face à la concurrence grandissante des femmes... ce qui ne convient guère à certains, qui affirment par exemple que le service militaire long et obligatoire pour les hommes constitue une discrimination. Ces tensions entre les sexes sont exacerbées par un marché du travail toujours plus compétitif, et par la hausse du taux de chômage des jeunes.

    Ca me fait toujours marrer que les gens se disant anti-féministes soient immédiatement assimilés, via la magie des automatismes médiatiques, à des misogynes/réactionnaires (voulant sans doute renvoyer les femmes à la cuisine), alors même que, dans la plupart des pays développés, une grande majorité de femmes se dit non féministe et/ou n'aimant pas les féministes. Ou comment une idéologie minoritaire prend le contrôle des termes du débat. Toujours un fascinant phénomène à observer. Mais c'est vrai que dans un pays avec une conscription universelle (entendez "juste universelle pour les mecs") et un marché du travail hyper compétitif, ce genre de confrontation a plus de chances de monter en épingle plus sérieusement que par chez nous. Y'a t-il possibilité de voir des pans significatifs des jeunes adultes coréens commencer à organiser des mouvements de refus d'incorporation à une échelle significative pour pousser en avant ce débat, et un certain nombre de questions qui y sont liées (ou en sont plus distantes)? On verra. On observe cependant depuis au moins 20 ans une chute brutale (plus qu'en occident encore) de la nuptialité en partie liée à ces questions: les femmes CSP+ avec une carrière sont confrontées à un pool bien plus limité de mecs gagnant plus qu'elles, alors même que ce point reste un critère, semble t-il pas/peu négociable (l'hypergamie est en partie déterminé par l'anthropologie/la biologie) pour le choix d'un conjoint par les femmes. L'impact est démographiquement significatif, ce qui, là encore, devient plus rapidement crucial dans un pays reposant sur la conscription des hommes, encore plus que dans des pays sans se souci, qui ont néanmoins aussi un problème croissant pour de telles raisons (renouvellement de la main d'oeuvre, surtout des CSP plus aisées, qui produisent en moyenne des enfants plus stables/éduqués/productifs, soutien des systèmes sociaux....). 

  17. 23 hours ago, Alexis said:

    La chose est en discussion au niveau du Conseil de l'UE. De source bien informée, deux propositions seraient discutées :

    - Une extension jusqu'au 120 octobre, avec possibilité d'étendre encore plus, si affinités

    - Une extension jusqu'au "45 octobre et c'est marre", soutenue par la France

    Tu es sûr de tes dates et délais? Il me semble qu'il y a un problème.... Mais je vois pas lequel :huh:.... Mais bon, depuis que j'ai lu un bouquin éponyme qui me dit que ça arrive, j'ai ce genre de questionnements tous les 35 mai.

    Quote

    A ce sujet, le Guardian - ligne européiste rêvant d'annuler le Brexit - commence à rapporter ce genre de discussion. Les infos précédentes étaient dans le sens de "la France joue les méchantes mais ce n'est pas sérieux d'ailleurs Tusk et Merkel veulent une extension de 3 mois alors !". Ce matin, le ton commence à changer... très doucement :happy:

    Hé oui, pour les hard brexiters, le plus grand espoir se trouve dans les mains de Manumacron. Ce qui prouve (tout son gouvernement vous le dit depuis longtemps) qu'il était bien celui dont Yoda parlait depuis tout ce temps:

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  18. 5 minutes ago, Kiriyama said:

    Ce que tu dis fait écho à la critique de Terminator Dark Fate que j’ai postée, surtout en ce qui concerne les messages « idéologiques » des films et « politiques ».

    Le T-800 qui est devenu père au foyer (!) et la future héroïne de la résistance est... Mexicaine ! Et une partie de l’intrigue se déroule au Mexique, donc il y a un « petit » (de la taille d’un croiseur impérial, voire de l’Etoile noire) clin d’œil à la politique migratoire actuelle. Dans un Terminator.

    Et il n'y a que des nanas, dont il y a besoin de dire très fort et en répétant beaucoup qu'elles sont "kickass/badass", fabuleuses, hyper-crédibles.... Pssst, petit mot à la prod et au marketing: s'il y a besoin de le dire et de le répéter, et de le faire dire et répéter à tous ceux qu'on a achetés.... C'est qu'elles ne sont rien de tout cela. Même une critique pourtant très féministe que je suis pointait ce casting du doigt sur ce point précis de l'omniprésence féminine et de la sur-insistance sur le fait (perso, je ne crois pas du tout à cette obsession pour la "représentation": si on me pond une bonne histoire où un casting 100% féminin est narrativement justifié et passe naturellement, je prends).

    En attendant, j'aurai toujours un peu de mal à croire qu'une asperge de 50kg, une mini-mexicaine toute choupi et une croulante de 65 piges sont des personnages d'action "crédibles". Si on ajoute en plus la surdose d'attitude crâne, on sent un peu trop la surcompensation. Et le poids-plume chicanos sensé incarner la force implacable qui poursuit les "gentilles" et représente l'adversité absolue, comment dire..... Il a beau froncer des yeux, ça prend pas. Surtout quand il se fait démolir direct dans chaque scène d'action. Schwartzy, dans le 1 et le 2, n'avait pas besoin d'en rajouter pour donner l'impression de menace. C'est comme ça. 

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  19. Petit détail amusant pour limiter encore plus les ronflantes annonces sur les records supposément battus en pré-ventes par l'épisode 9. Il apparaît que les dits chiffres ne reflètent que la première heure d'opération.... Et sur une seule plate-forme d'achat. En bref, ce que toute la presse -décidément à ne plus prendre au sérieux sur aucun sujet- a claironné, c'était un opérateur de ventes de tickets de cinoche vantant ses résultats à l'ouverture dans un marché (la pré-vente de tickets par applis) de toute façon en expansion, et alors même que le dit opérateur n'est pas leader de marché, et se félicite donc d'être en croissance. Cet opérateur s'appelle Atom, et il est est la propriété de (entre autres).... Roulements de tambours..... DISNEY!!!!! Ce claironnage n'était donc que du marketing, et le reflet de pas grand chose (alors même que les pré-ventes ne sont pas un bon baromètre du succès attendu d'un film, de son WE d'ouverture ou même du niveau d'intérêt pour le dit film); parce que le leader de marché, de très loin, aux USA, s'appelle Fandango (détenu par Warner Bros et Universal), et il n'affichait pas l'épisode 9 comme leader des achats de tickets au même moment. 

    Plus largement, ces annonces de "records" dans le marketing du cinéma sont devenues pour l'essentiel des outils, des effets d'annonce vides de sens à force de se multiplier pour tout et n'importe quoi ("meilleur début pour un film classé PG13 un 2ème mercredi de novembre".... J'exagère? Même pas). Le marché ne se porte pas si bien que ça depuis un moment: le nombre de tickets vendus a tendance à baisser, et la survie même d'une bonne partie des salles de ciné est en jeu depuis que les distributeurs ont changé leur business model, particulièrement au cours de la décennie écoulée. La vie d'un film, surtout d'un "gros" film, repose sur sa première semaine ou ses deux premières semaines, où tout l'effort se concentre, avec un renfort croissant du marketing qui fait tout pour faire venir la clientèle avant qu'elle ait pu avoir des échos fiables sur le bouzin, raison pour laquelle tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la critique a été préempté, acheté, déplateformé ou étouffé. Il y a plus d'écrans que jamais (même s'il y a moins d'endroits avec des écrans: concentration en multiplexes...), ce qui veut dire qu'il n'est pas difficile, aujourd'hui, d'aller voir un film le premier WE, même s'il est très attendu. L'achat à l'avance et les plates-formes pratiques qui le gèrent facilitent encore la chose. Le tout, parce que le distributeur touche la part du lion de la recette le premier WE et la première semaine, surtout s'il s'appelle Disney. Après ça, sa part décroît, souvent assez vite. Ce qui veut dire qu'un film "sans jambes" pour durer fait très mal à l'exhibiteur qui a déjà touché queud'chi au démarrage. Et en cette ère "post Avengers", où tout est concentré sur le début, et où, apparemment, il y a un énorme problème de créativité et d'attractivité à Hollywood, où rien d'original et de nouveau se crée et où les filons existants sont minés au-delà de ce qu'ils peuvent donner, quand ils ne sont pas dénaturés, un problème a commencé à apparaître dont les réseaux de salles de ciné seront les premières victimes, eux qui, malgré les apparences toutes clinquantes, vivotent en essayant de compenser avec des prix délirants pour les boissons et friandises les énormes investissements auxquels ils ont été contraints (3D, IMAX, multiplexes dans des endroits chers, aménagements luxueux, renouvellement fréquent...), tant par la concurrence dans le secteur que sous la pression des distributeurs. 

    Mais vu la façon dont le business a évolué, on peut comprendre le changement de dimension de l'effort marketing sur la dernière décennie, marketing dont une partie très importante nous est relativement invisible puisqu'il s'agit moins de multiplier les vecteurs et supports évidents (merchandising, campagnes de pub....) que de saturer de façon plus détournée le champ de vision: cooptation à grande échelle des influenceurs en ligne et des médias tradis dans des publi-reportages ou de l'agit prop déguisés en articles et segments "indépendants", campagnes stratégisées de relations presse pour "créer un climat" au sein duquel la promotion s'inscrit (d'où notamment la récente insistance sur la "diversité", la lutte contre les méchants hommes, surtout blancs et hétéros, des rattachements artificiels à la politique)... Cet effort extrêmement coûteux (équivalent à 60 à 120% du budget du film, pour les blockbusters) se concentre dans une période plus longue avant la sortie, et se maximise autour du premier WE, avec suivi pendant 1-2 semaines, et plus encore s'il y a du grain à moudre (Avengers Endgame et sa "re-sortie" sur 3000 écrans après 6-7 semaines, juste pour battre le record de recettes d'Avatar). 

    En bref: ne croyez RIEN de ce qui se dit sur un film par les canaux réguliers. Et soyez terriblement vigilants pour les critiques "amateurs" en ligne, où les "honnêtes" sont durs à distinguer des vendus (indice: s'ils peuvent voir le film à l'avance, le soupçon est nécessaire: s'ils sont astreints à le voir en salle normalement, le bénéfice du doute est autorisé). 

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  20. 1 minute ago, Kelkin said:

    La similarité entre les deux, c'est c'est la question de savoir si les fournisseurs de services internet ont le droit d'offrir des traitements différenciés selon le contenu et les usagers, ou sinon si ça doit être assimilé à un service d'utilité publique. Quand on en vient à considérer que Facebook, Google, ou Twitter font de la censure, c'est qu'on en vient à considérer leurs services comme étant un lieu d'expression publique au lieu d'être simplement un service commercial, propriété privée d'une compagnie à but lucratif. Et si on les voit comme ça, alors ils deviennent un service d'utilité publique qui devrait être neutre. Sinon, ils ont parfaitement le droit de contrôler l'opinion publique dans le sens qu'ils veulent.

    D'où ma référence aux textes de lois concernés, qui ne sont pas les mêmes: la net neutrality, c'est pour la gestion et l'attribution des flux par les câblo opérateurs aux ISP avec comme risque un internet à plusieurs vitesses (selon le porte monnaie). La corrélation possible entre les deux est limitée au fait qu'on pourrait se retrouver, sur un tel marché, avec si peu d'ISP qu'ils puissent se comporter en censeurs avec leurs utilisateurs. Mais c'est pas tellement le point de la chose. Parce que le comportement actuel des GAFA date d'avant la fin de la net neutrality et n'a pas été impacté du tout par l'abrogation de la directive aux USA.... C'est un pur produit de tout ce qui est politiquement né aux USA pendant et après l'élection de 2016, ainsi que du changement du marché publicitaire au grand profit des GAFA, mais avec maintenant un fort rôle des annonceurs dans leur comportement (raison pour laquelle youtube est en train de devenir aussi contraint que la télé.... Qui faisait fuir l'audience vers youtube entre 2006 et 2016, et risque maintenant de commencer à rogner youtube si des alternatives crédibles gagnent un peu de terrain). 

     

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  21. Tiens, un autre exemple de manipulation médiatique: après la polémique virale attaquant Tulsi Gabbard en en faisant un "agent russe" voué à se faire un nom dans la primaire avant de lancer une candidature indépendante (susceptible de pomper des voix démocrates), le NY Times a opéré un acte de "stealth editing" (édition furtive?) en changeant rétroactivement et sans fanfare son article phare sur le sujet (qui a lancé la polémique, vite épaulé par CNN), remplaçant le terme "russes" par "républicains" (plus proches en anglais "russians" devient "republicans"), et donc accusant Gabbard d'un autre genre de traîtrise. Vu qu'elle avait su retourner l'accusation initiale à son avantage, amorçant une importante contre-vague qui fit mal aux médias concernés, peut-être qu'ils espèrent un épisode bis (le trafic, c'est le trafic, le buzz c'est le buzz) et/ou une autre manière de dégager l'un des candidats "antisystèmes" de la primaire (et d'exercer sur elle la vengeance de l'appareil politique du parti pour sa "traîtrise" de 2016 et sa démolition en règle de Kamala Harris). Ou est-ce juste pour continuer à couvrir le cul d'Hillary Clinton? 

    Quoiqu'il en soit, et sans s'attarder sur la polémique elle-même, c'est un des multiples exemples de la presse actuelle: changement rétroactif et discret d'articles pour se dédouaner juridiquement, réactualiser un truc viral, cacher des erreurs ou fautes honteuses, fausser la timeline d'une polémique.... Pas bon pour la crédibilité, mais surtout, pur exemple de manipulation intentionnelle qui n'a rien à voir avec du journalisme, qui lui implique qu'on assume publiquement ses erreurs, on s'excuse, on signale les corrections, on se rétracte ou on réaffirme une position en signalant que c'est du registre de l'opinion et pas fondé purement en raison....

    Quand ce comportement est la norme, que vaut la presse? 

    Quoiqu'il en soit, seuls les sites d'archivage des pages internet permettent de trouver ce genre d'erreurs, mais peu les consultent, et comme souvent, le mensonge a parcouru la moitié du monde avant que la vérité ait fini d'enfiler ses pompes: il est à craindre que cette histoire ainsi formulée/reformulée aille sur wikipedia comme LA référence, que tous les liens signalent la nouvelle version comme la version originale (aucun signalement de correction).... Et que la chose devienne simplement "l'histoire officielle" parce qu'il est quasi certain qu'aucun autre grand média, ou trop peu, signalent la chose ou y fassent référence autrement que de la façon dont le NYT le présente. 

     

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  22. 1 hour ago, Kelkin said:

    Pas convaincu. Là, c'est Warren qui gueule, est-elle une "pacifiste anti-interventionniste" ?

    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/10/14/les-publicites-mensongeres-de-trump-mettent-facebook-face-a-ses-contradictions_6015461_4408996.html

     

    Et a t-elle été rétrogradée dans les médias et médias sociaux, shadowbanned, censurée d'une façon ou d'une autre? Zéro. Elle fait là ce que Trump fait et ce que toutes les campagnes ont fait aux USA depuis bien longtemps: le jeu des pubs "d'attaque"/négatives, où, comme d'ailleurs dans les pubs promotionnelles, le candidat ment comme un arracheur de dents, à propos de ses adversaires qui sont tout aussi menteurs. Et je ne fais pas là de fausses équivalences: cette polémique est d'une hypocrisie complète parce que RIEN de nouveau ne s'y pratique. La seule différence est que ces pubs sont maintenant diffusées sur les GAFA là où, encore en 2016, les médias tradis se faisaient la part du lion des pubs politiques (qui étaient du même acabit, et sans aucun souci de vérité ou de réalité): ils se sont fait souffler l'essentiel du marché publicitaire, et sont maintenant aux abois, donc sont les plus intéressés à lancer ce genre de patacaisse en faisant semblant de s'offusquer et de faire comme si tout cela était d'une quelconque nouveauté. Cela prédate internet, cela prédate la télévision. Et ça ne dérangeait personne dans les médias tradis quand c'étaient eux qui avaient l'espace publicitaire à vendre qui intéressait les annonceurs. 

    Pitié sur l'hypocrisie de ces gens. Ils font semblant de se découvrir un semblant de vertu quand il n'y a plus d'enjeu pour eux? Bouhouh! Et ça les empêche pas de baratiner des conneries et de faire de la désinfo dans chaque segment "analyse & débat" de leur temps d'antenne, faisant la propagande de tel ou tel. 

    La pub mensongère, une nouveauté offerte par les GAFA.... Mmmmmh..... Allons voir l'histoire des spots pub politiques.... Ou l'histoire de la pub. 

    Quote

     

    Au passage, je m'amuse beaucoup de ce que le parti au pouvoir aux USA, qui a bataillé fermement pour abroger la neutralité du net, se plaigne ensuite de traitements différenciés.

     

     

     

    Tu es sûr de bien appréhender le concept de la "net neutrality"? Rien à voir avec ça. C'est plutôt ce qui concerne le fait de savoir qui a la plus grosse entre les câblo opérateurs et les ISP. Là, on parle de la gestion des contenus sur les plates-formes internet, qui est au final un acte éditorial (derrière toute la sophistication de la dite gestion) décidé en interne de chacune de ces boîtes, qui ne renvoie pas au titre II de la directive de la FCC sur la net neutrality, mais à la section 230 du Communications Decency Act (pas une directive/réglementation d'une agence, mais une loi du Congrès, qui concernait initialement.... La pornographie) censée favoriser le développement de ces plates-formes en leur autorisant quelques libertés avec la loi sous certaines conditions (c'est là qu'on cherche notamment à établir la différence entre plate-forme/common carrier et publication). 

     

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