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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 12 hours ago, Boule75 said:

    Mouais, enfin... Pour sûr dame Gabard, connue ici parce q'ex-pilote, n'a pas l'air beaucoup aidée dans sa campagne. Elle peut tout à fait être effectivement aidée par quelque russe et ne pas le chercher.

    Ils sont juste en train de la rendre folle : "afraid of the threat I pose", même du haut de 2% d'intentions de vote aux primaires, ça n'est pas une formulation bien maline...

    Elle n'était pas pilote, elle était -et en fait est encore- officier dans la Garde Nationale de l'Army (major), avec deux déploiements dans le Golfe. 

    Le point avec la façon dont le DNC (et ses relais dans les médias, à commencer par CNN et MSNBC) semble s'être acharné contre elle et Sanders (et Yang dans une moindre mesure) par mille et un moyens semble plus tenir de la vengeance: en 2015, devant les manipulations et crasses du parti dont elle était censée devenir la nouvelle star, elle a, alors toute nouvelle élue au Congrès, démissionné de ses fonctions au DNC et choisi d'appuyer la campagne Sanders. Impardonnable, apparemment. 

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  2. 20 minutes ago, Shorr kan said:

    Mais est-ce que ce serait si dramatique que ça ? La partisanerie fait que les gens ont tendance à être sourd et aveugle quand un truc déreangant a été dit ou fait par leur champion. Il suffit de voir Trump et tout ce que ses partisans lui passe...

    La mauvaise foi est l’attribut humain le mieux partagé en ce monde.

    Quant aux plus gauchistes de toute façon ne seront pas content quoi que le candidat dise......déjà qu'ils n'arrivent pas à se piffer entre eux ! Et dans l'absolu ils n'iront pas voter pour le gars d'en face. Mieux que ça, tu peux leur donner un os à ronger et les remobiliser avec le mot d'ordre "tout sauf Trump" après leur avoir programmé une séance privé de Handmaid's Tale  et leur dire juste après "voilà ce qui arrivera si Donald passe" :laugh:

    L'enjeu c'est non seulement de ne pas faire peur aux modérés de son camps, mais aussi ceux d'en face qui sont pas trop motivé pour aller voter.

    La gauche du parti pèse environs 45% de l'électorat des primaires, plus si la participation n'est pas maximale (parce qu'ils se bougent beaucoup plus): faire sans eux, c'est perdre, étant donné que le reste est tout sauf unifié. Et le décalage entre les différentes composantes de l'électorat démocrate est devenu beaucoup plus conséquent que dans les élections précédentes: la radicalisation/polarisation, beaucoup plus forte à gauche qu'à droite sur la dernière décennie, est passée par là, à un degré jamais vu, rendant les composantes du parti plus dures à rassembler derrière une seule figure.... A part Trump. A ce stade, la seule chose qu'espère Pelosi, c'est que la haine anti-Trump soit suffisante et assez prioritaire (dans les raisons de voter de chacun dans le parti) pour permettre une candidature qui ne fasse pas fuir une partie de la base; de là le fait de continuer avec cette arlésienne de l'impeachment sans que des actions concrètes soient prises (qui ont beaucoup trop peu de bases), juste des postures, des invectives, des menaces et du théâtre politicien pour entretenir le bouzin aussi longtemps que possible. 

    Problème: tenir le parti ensemble est une étape qui, dans les conditions actuelles, risque d'aliéner l'électeur modéré non encarté, l'électeur modéré tout court, et l'électeur indépendant. Mais pour l'instant, ils doivent se démerder avec la première composante, les primaires. Qui a dit que la politique était bonne pour la santé intestinale? 

     

  3. 48 minutes ago, Shorr kan said:

    J'avoue avoir une certaine nostalgie des système politiques où les gouvernants et aspirant gouvernants donnaient à ce point de leur personne ...

     

    Sinon, t'es sur que ça va pas se calmer après les primaires démocrates ? C'est généralement le moment où les candidats mettent beaucoup d'eau dans leur vinasse.

    ça ne me semble pas invraisemblable de voir les démocrates et alliés en tout genre, par calcul politique, faire taire leur wokisme le temps de gagner les élections.

    Si on ajoute à ça qu'on peut compter sur le système médiatique pour présenter la candidat démocrate sous le meilleur jour. ça me semble dans la poche.

    C'est pour ça que je faisais référence au "revirement au centre" après la primaire: là, le problème de cette fuite vers toujours plus de gauchisme tendance socialo-autoritaro-wokiste, c'est qu'outre le fait qu'elle est en public (les primaires n'étaient pas si suivies que ça avant les années 2000), avec un niveau de médiatisation et d'attention absolument sans  précédent (et le cirque qui va avec), elle va infiniment plus loin que ce qui a pu être vu dans le parti démocrate auparavant. Les positions qui sont prises, les mots qui sont dits face caméra, les menaces proférées.... Ne disparaîtront pas et font partie du CV des candidats désormais, seront réutilisées ensuite sur internet et par la campagne républicaine (pour rester frais dans les mémoires), seront mis dans la face du futur candidat démocrate par des journalistes.... Et c'est là qu'est le problème de l'actuelle division de la base démocrate et de la déconnexion d'avec l'électorat de la générale: les gauchistes hurleront (et beaucoup se désengageront) s'il y a dédit, les modérés se défileront s'il y a confirmation, les indépendants fuiront s'il y a confirmation ou même juste pas assez de dédit par rapport au niveau de radicalité exprimé. 

    Le recentrage semble un exercice beaucoup plus hasardeux ce coup-ci. 

    "All they had to do".... 

    4 minutes ago, Shorr kan said:

    Peut être, je ne sais pas. Je ne connais pas assez la société américaine et sa scène politique pour donner une opinion définitive.

    C'est juste que vue de ma planète, il me semble qu'on surestime l'impact des "wokistes" sur l'opinion américaine. Quant à savoir si leurs leaders seront capables de se discipliner pour "la cause", je rappellerais que ces néo-bolcheviques ont le cynisme politique comme mode de fonctionnement de base.

    C'est pas sur l'opinion américaine qu'ils ont une grande influence: c'est sur l'opinion exprimée (cad la sphère médiatique, devenue une bulle plus fermée et déconnectée que jamais) d'une part, et surtout, sur l'appareil du parti démocrate d'autre part, parce que si ils sont une petite minorité dans la population, et une forte minorité de l'électorat des primaires (autour de 30 millions de gens en année de forte participation.... Sur 130 à 140 millions de votants et 230 millions d'électeurs), ils sont très organisés et mobiisés (les autres factions le sont beaucoup moins, et la plupart des gens sont en petits comités ou juste des individus isolés), et ce sont des loins les plus actifs, vocaux et virulents ("lynch mobs", bourreurs d'assemblées, permanences de comités....). De là, ils peuvent disproportionnellement forcer la direction du parti et, avec leurs relais médiatiques (où le même phénomène d'influence disproportionnée donne le ton général de médias à 90% démocrates ou apparentés), donner le ton. 

  4. 14 minutes ago, Shorr kan said:

    Mouais, je reste convaincu que Donald est dans une position précaire et qu'il n'en faudra pas beaucoup de la part des démocrates pour le lourder de la maison blanche.

    Il a pour lui la situation économique pas trop mauvaise, mais ça reste insuffisant : le paradoxe est que quand ça va bien de ce coté, les gens s'en désintéresse et c'est rétrogradé dans la liste des préoccupations des électeurs. 

    Le problème de Trump est qu'en terme électoral c'est un candidat faible et qu'il l'a toujours été : il n'a pas gagné les élections de 2016, c'est les démocrates qui l'ont perdu - que ces derniers se l’avouent ou pas.

    Si Trump arrive à mobiliser autant que la dernière fois ce sera un exploit, mais en face il sont sacrément remonté et on peut raisonnablement penser qu'ils iront en masse voter...........mais bon, le champion ou la championne (ou n'importe quoi entre les deux :ph34r:...) des démocrates fera peut être encore tout capoter qui sait. Mais ça ne me semble pas le plus probable.

    En fait je suis persuadé que le candidat, ou plutôt la candidate, idéale serait une chèvre attaché à un poteau avec autour du cou "je ne suis pas Donald Trump"  :laugh:

     

     

    La chèvre, ce serait effectivement leur meilleur tactique, en l'état des candidatures et débat: ils sont devenus suffisamment tarés pour faire que l'élection soit à propos d'eux. Dans le contexte actuel, quiconque est le point focal de la campagne perdra l'élection: en 2016, c'était HRC, et avec elle l'establishment au sens large, le "business as usual". Mais là, les démocrates (et le complexe médiatico-industriel) semblent en passe de réussir à transformer l'élection de 2020 en référendum sur eux, alors que tout, presque naturellement, tendait à en faire un référendum sur Trump. 

    Quote

    Si Trump arrive à mobiliser autant que la dernière fois ce sera un exploit, mais en face il sont sacrément remonté et on peut raisonnablement penser qu'ils iront en masse voter...........mais bon, le champion ou la championne (ou n'importe quoi entre les deux ...) des démocrates fera peut être encore tout capoter qui sait. Mais ça ne me semble pas le plus probable.

    Les anticipations de participation semblent pointer vers une très faible abstention côté républicain et indépendants, notamment (référence au point précédent) parce que l'aile gauche démocrate (qui domine le parti actuellement) a réussi l'exploit de FAIRE PEUR: le wokisme a bonne presse, mais pas bonne audience, et la cancel culture ne vend pas au-delà des 8% de progressistes de la population.... La fin des assurances santé privées (medicare for all) n'enthousiasme pas tant de monde que ça (notamment les 150 millions d'Américains qui ont un plan santé pour leur foyer via leur employeur). Et le business, grand et petit, n'aime pas beaucoup ce que les Warren-Sanders proposent, maintenant qu'ils se sont lancés dans la surenchère permanente.... On est à un niveau de plans si absurdes de ce côté qu'ils me font penser à ces deux aspirants au titre impérial à Rome qui se sont simplement pointés à la caserne prétorienne pour des enchères concurrentes et publiques sur le montant de ce qu'ils paieraient ces unités corrompues. Le perdant fut tué immédiatement, le gagnant fait empereur.... Et fut tué très peu de temps après (Didius Julianus, dans la 2ème "année des 4 empereurs", en 193). Aujourd'hui, de la même façon, l'un des deux candidats démocrates finira écharpé (médiatiquement) par la gauche du parti. 

     

  5. 26 minutes ago, Shorr kan said:

    Quoi !

    Tu ne serais pas en train d'insinuer par hasard que Donald ne se serait pas fait tout seul ? Que ce n'est pas un vrai self made man ? Hein ?!..................voir même que ce n'est pas un vrai milliardaire et qu'il est surtout riche en dettes ?................................huuum, fait attention que ça n'arrive pas à ses oreilles, tu risquerais le procès :sleep:

    Bof. Ce point là a vraiment bien marché pour François Pinault pendant très longtemps :rolleyes:....

    52 minutes ago, Shorr kan said:

    Avoir juste l'air un peu plus articulé que Donald est suffisant pour avoir ses chances contre lui.

     

    Ca n'a rien à voir, au final: les facteurs qui semblent peser le plus lourd semblent maintenant être ceux du tribalisme (pour les deux partis) et de la répulsion envers le tribalisme (pour ceux qui sont plus entre les deux partis; cela inclue ceux qui tendent vers l'un, mais peuvent voter pour l'autre si "leur" parti d'inclination semble virer trop dur). Comme le dit l'un des analystes-commentateurs que je suis (un conservateur pur jus, celui-là): "democrats just had one job to beat Donald Trump; not go crazy".... Oups!

    En addition, et comme le mentionne TarpTent, les candidats démocrates manquent de  carrure: Trump n'est certainement pas "digne" du poste selon les critères fondamentaux, mais qu'on le veuille ou non, il a beaucoup des atouts/attributs et propriétés du leader (les à côtés de ce qu'on appelle parfois une "personalité alpha"... Dont beaucoup sont des aspects très déplaisants); en face, y'a pas vraiment grand-chose dans ce registre. Et il faut en plus qu'ils se lancent dans une fuite en avant à qui sera le plus taré pour séduire la "base twitter" (qui est vraiment loin de représenter beaucoup de monde, mais est la plus vocale, active et tyrannique dans les primaires), sans se soucier de voir si le revirement ultérieur au centre sera ensuite crédiblement possible, même aidé en masse par des médias corporate quasi unanimement complaisant et complices. Des candidats qui osent aller contre le grain, au moins un peu, aucun n'a d'accès significatif à des plates-formes médias permettant de franchir un seuil critique de visibilité et de masse, et ils partent tous de très bas (Klobuchar, Gabbard et Yang). Et pour les autres, des taches commencent à apparaître que même les médias, pourtant absolument pas adversariaux, ont commencé à relever: incohérence extrême et absurdité des promesses de campagnes et programmes, saletés qui commencent à surgir (même Warren commence à accumuler et à prendre).... Tandis que Sanders, outre sa propre fuite en avant vers le socialo-wokisme (qui n'était pas sa plate-forme de 2016) et sa récente vulnérabilité côté santé/âge, a dès le départ été minimisé et ciblé par les médias (on voit même des trucs comme CNN modifiant les couleurs à l'écran pour le faire paraître plus vieux et malade, comme ils avaient niqué l'audio de Yang et Gabbard, ou affublé visuellement Gabbard d'un bouton sur le menton pendant un débat), qui le sapent continuellement. 

    Biden s'est posé dès le départ comme "allant avec le grain, mais pas vraiment, mais un peu quand même, mais attention, faut raison garder" avec son passif et son identité politique pour envoyer l'essentiel du message (connection avec les classes populaires blanches et noires, ex-vice président d'Obama, dans le business depuis 50 ans... Tout pour rassurer); mais il est un peu "damaged goods" maintenant, du moins auprès d'une bonne portion de la base, il a un scandale au cul, et surtout, on s'aperçoit qu'il n'est pas un bon meneur de campagne, qu'il gaffe beaucoup, qu'il manque de charisme et qu'il serait peut-être un peu en train de commencer à sucrer les fraises (absences, phrases qui se perdent dans l'incohérence, "vulnérabilité", faible réactivité.... Et l'image de son dentier qui se barre n'a pas aidé). Résultat, son début de campagne, comme certains l'anticipaient, fut le point haut de ses niveaux d'intention de vote. 

    Bref, c'est faiblard, et Trump a l'avantage de la position, de la situation économique, d'avoir oeuvré pour ce qu'il a promis (aller contre la Chine, favoriser l'activité, faire un mur), et maintenant de sembler presque raisonnable et cohérent, non dans l'absolu mais en comparaison de ce qu'il a en face, cad non seulement les candidats "visibles" et mis en avant, mais en plus une bonne partie des seconds couteaux médiatiques (Beto, Castro, Buttigieg, Harris et Booker), et en prime les médias, dont la cote de confiance est au plus bas, avec divers scandales et fuites qui sortent presque de façon hebdomadaire. 

    "They just had to NOT go crazy"...

     

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  6. 2 minutes ago, Alexis said:

    Une nouvelle assez surprenante, pour dire le moins :blink:

    Mais vérification faite ça a l'air tout à fait vrai... et on a réussi à ne pas s'en apercevoir !

     

    Preuve que la réalité des pays développés est devenue si emmerdante que personne n'accorde aux invasions l'attention qui leur était jadis due, pas même les forces militaires et autorités politiques des camps en présence! Les enquêteurs du Gorafi ont-ils réussi à savoir si Angela était elle-même au courant de l'opération? 

    C'est vraiment la civilisation du temps d'attention ultra-court, du zapping et des troubles de la concentration: à vous dégoûter de conquérir et piller comme au bon vieux temps, avec dignité, classe et décorum! Un scandale que je vous dit! Aucune gratitude chez les envahis! 

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  7. 9 minutes ago, Kiriyama said:

    @Tancrède

    j'ai vu les bandes-annonces.

    Il y a comme un petit air de déjà vu...

    Les Jason Bourne les deux premiers films étaient bien, mais après on sent qu'ils ont voulu exploiter la licence jusqu'au trognon.

    Et là, il semble qu'ils veuillent étendre une franchise bien au-delà de ce qu'elle peut donner, façon fanfiction, comme à peu près partout maintenant. Tous les récits n'ont pas le potentiel de créer un univers, faudrait quand même se l'admettre et essayer d'être créatif, surtout au milieu de l'avalanche de productions actuellement. Espérer faire percer une série ou un film en les basant sur un one shot ou une petite suite de films connus, pensant que le renom permettra la réussite, ne sera dans la plupart des cas pas un bon pari, et a de plus le potentiel de fâcher les fans et fidèles du dit univers en gâchant ce qu'il a à donner. Pour Bourne, on va faire quoi? Rattacher une sous-intrigue à un grand complot pour détruire le monde d'un côté, et créer artificiellement des nouveaux persos qui eux aussi sortiront du cadre et se rebelleront contre l'autorité? Quel programme que Treadstone, pas un seul qui reste dans les clous!

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  8. Je viens d'essayer la série Treadstone, soit l'essai d'étendre l'univers de Jason Bourne à la télé.... Hé bé c'est pas super glorieux, malgré des moyens conséquents foutus sur le tapis: ça tourne dans de multiples endroits du monde (et c'est pas du studio en Californie), ça se donne les moyens de créer des sets très divers dans ces lieux, la cinématographie a du fric à claquer (grands angles, grains d'images divers, notamment pour des flashbacks à des périodes précédentes), mais c'est assez plat: essentiellement, on sent les prémisses d'une intrigue "fil rouge" d'une banalité affligeante, qui sera diluée via les histoires individuelles (se rejoignant à un point donné) de plusieurs personnages exceptionnels répartis ici et là dans le monde. Essentiellement, des "agents" Treadstone (référence au programme de "super agents" dans la série de films JB... Je me souviens même plus si le nom était employé dans les romans originels. Sans doute) complètement ignorants de leur passé et de leurs capacités sont "activés" dans des circonstances rocambolesques (genre, ce sont devenus des anonymes vivant une vie normale, mais y'a toute une infrastructure de gens qui les suivent en permanence.... Pitié!) pour faire quelque chose parce qu'un missile nucléaire sorti d'un arsenal soviétique il y a très longtemps a refait son apparition sur le marché noir eet va être acheté par la Corée du Nord (qui sent les baîllements?). Le premier épisode est donc tout plein de longueurs en suivant 3 personnages, une journaliste qui a perdu sa carrière en suivant la trace de ce missile, qui se retrouve plongée dans le bouzin parce qu'un général nord-coréen veut lui parler, et deux "agents" particulièrement durs à suivre (l'un bosse dans sur un forage dans l'Arctique, l'autre -l'inénarrable nana de 45kgs sans muscles, indispensable dans les trucs d'action de nos jours- est une femme au foyer en Corée du Nord) sont sortis de leur vie normale par un signal introduit sournoisement dans leur vie quotidienne sous la forme de la mélodie "frère Jacques".... Ca essaie d'être plein de tension et de créer un rapport de sympathie avec ces persos; peut-être que ça marchera pour vous, mais pour moi, c'était d'une platitude infinie.

    Petite note qui aurait pu presque être positive: on suit un 4ème personnage en mode flashback dans les années 70, qui sera sans doute l'origine du programme Treadstone, et en serait le premier sujet américain, malgré lui parce qu'apparemment, ça a commencé dans le bloc de l'est où, espion capturé, il sert de cobaille. 

    Oui, j'ai lâché ces trucs sans spoilers, mais avec ou sans, je vous défie d'être surpris par quoique ce soit. Pour tout vous dire, la première saison de Jack Ryan (la série d'Amazon Prime) m'avait plus surprise. Et c'était Jack Ryan. 

    L'action ne sauve pas vraiment le truc: elle obéit à toutes les conventions en vigueur en ce moment.... Allez, je vais être généreux: elle évite l'abus de shaky cam et de surdécoupage façon mitraillette.... Le problème est que ça la montre pour ce qu'elle est: une invraisemblable chorégraphie. 

    Je critique, je sais, mais j'écris cette revue parce que, attrait de la franchise ou désespérance de trouver quelque chose d'un peu bon dans ce registre de séries, j'espère quelque chose. Allez, peut-être même que sans m'en apercevoir, j'ai "senti" ou voulu sentir, un truc potentiellement attrayant dans ce premier épisode. On verra. 

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  9. On 10/14/2019 at 8:58 PM, Julien said:

    Je ne pense pas non, il n'a rien à gagner à tuer des manifestants à HK. S'il veut hausser le niveau de répression la première étape c'est encore de demander au gouvernement de HK de le faire.

    Et la Chine a tout le temps devant elle, elle n'est pas pressée, HK ne représente en soi pas un centre névralgique vital.

    Un Tiananmen bis à HK renforcerait l'opinion et la légitimité indépendantiste à Taiwan.

    Faut juste attendre, la Chine est à HK pour des millénaires….

    Avec un bémol cependant: jouer la montre est le choix logique pour le pouvoir à Pékin, c'est une évidence, mais le problème est que HK n'est pas n'importe quelle métropole, c'est l'un des grands centres (certains diraient l'un des 3 qui font réellement la tendance mondiale) de la planète finance, avec un écosystème juridico-économique (et une population hyper éduquée et productive) très particulier d'un côté et une grande partie de l'épargne chinoise (surtout des sommes gigantesques qui se sont "exilées" depuis 2014) de l'autre, qui la rendent très précieuse économiquement, si et seulement si elle est fonctionnelle (sinon, ce n'est qu'une ville parmi d'autres). Voir la disruption permanente, les changements imposés petit à petit être exposés au grand jour, exagérés dans les perceptions, et amplifiés par la contestation et la réaction qui pourrait suivre, ce n'est pas bon pour le business, cela peut inquiéter la dite planète finance (si pas maintenant, plus tard, et à un degré durablement grave), et cela doit faire flipper les riches chinois qui y ont foutu leurs ronds (initialement pour les mettre à l'abri du pouvoir chinois).... Et qui tendent à être, individuellement ou en groupe, des gens qu'on écoute. 

    Donc ce point pourrait être une incitation à.... "Précipiter" certaines décisions et actions, en tout cas empêcher de jouer sereinement la proverbiale montre pour éviter que de sales images ne se diffusent dans le vaste monde et que la confiance dans le système hong-kongais ne soit atteinte, si bien que la tentation exactement inverse est tout aussi présente et contraint la décision de Xi Jinping. 

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  10. 13 hours ago, g4lly said:

    En France la loi peut être faite et défaite ... a mesure des évolutions de la politiques ... des élus et des électeurs ...

    ... ce n'est pas comme cela que fonctionne l'Union ... Du moins au niveau d'une parti de la législation.

    Est mal ou bien ... peut importe.

    ... ce qui importe ... c'est que ce n'est pas particulièrement démocratique ... du moins quand on s'intéresse à la démocratie ... et qu'on ne réduit pas le concept au droit de voter une fois de temps en temps.

    A propos de démocratie ...

    Ici https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-actu/comment-faire-une-societe-juste-et-bonne-avec-monique-chemillier-gendreau

    Et là https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-emission-du-mercredi-09-octobre-2019

    Entre autre ... les nombreuse autres émission sur le sujet sur France Culture très récemment https://www.franceculture.fr/theme/democratie

    Avec ... comme conclusion a chaque fois ... que ce qu'on appelle démocratie a de moins en moins a voir avec de la démocratie.

    Pour la première intervenante, pourquoi ai-je toujours l'impression, quand parlent ces représentants de ce qui se présente comme la "religion du bien", de percevoir des théocrates refaisant les discours des dictateurs et zélotes les plus violents et autoritaires, sous l'avalanche de références à la "gentillesse", la "tolérance", la "diversité", "l'égalité" et la "sécurité/précaution"? 

    8 hours ago, Boule75 said:

     

    Noter que les mêmes qui dénoncent la faiblesse démocratique de l'Union sont ceux qui ont voté contre. C'est cohérent, d'une certaine manière, et d'une autre pas...

    Peut-être parce que l'état présent des choses est un entre-deux intolérable, qui fait voir des lendemains insouhaitables et insouhaités par vraiment beaucoup de monde (je ne parlerai pas de majorité ou de minorité: l'un des grands problèmes actuels est qu'on ne peut réellement l'évaluer ou résumer la question à "pour ou contre l'Europe?": on regarde tous le même film, mais personne ne voit la même chose) dans le contexte d'une tribalisation toujours plus poussée. Beaucoup de ceux qui dénoncent la faiblesse démocratique de l'Union ne veulent pas de l'Union en premier lieu, beaucoup d'autres ne veulent pas autant d'union, et pas mal non plus veulent une autre union.... Sans même compter ceux qui ne savent pas réellement ce qu'ils veulent (si on les interroge d'un peu près et on les pousse dans leurs contradictions), ou ceux qui ne sont pas forcément contre, mais n'y croient pas une minute et ne voient que de mauvais scénaris potentiels, même s'il n'y avait que la meilleure volonté du monde à l'oeuvre (c'est pas forcément loin d'être mon cas). 

    16 hours ago, nemo said:

    Donc on nous l'impose contre la volonté populaire et on peut pas la changer par la volonté populaire mais à part ça c'est démocratique.

    hE8BC74ECimages?q=tbn:ANd9GcTU7yHA5o_A_lH9oO_Wema

     

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  11. 11 hours ago, nemo said:

    Considéré que de parler d'état-juif au lieu d'un état pour les juifs est raciste est aussi inacceptable? Considérer que faire cet état de cette façon à cet endroit était une erreur avec son lot de crime contre l'humanité est inacceptable? Et considérer que la seule véritable solution maintenant que la solution à deux état a été définitivement enterré est la création d'un seul état bi-national (peut être sous une forme fédérale) avec citoyenneté pour tous est inacceptable? Parce que dans ce cas j'y suis, dans l'inacceptable.

    Tu constateras qu'il y aura peu d'écho ou de coopération dans le monde juif, quand bien même il y a des arguments en faveur de la chose: le fait d'avoir été une minorité où qu'ils soient depuis 2000 ans a laissé une trace et un passif ne les encourageant pas à renouveler l'expérience. Il y a de l'irrationnel là-dedans, mais aussi beaucoup d'histoire et d'expériences parfaitement connues au compteur qui n'inspirent pas la plus grande confiance dans un tel projet. Surtout au Moyen Orient, et même au sein de l'Israël actuel où, même dans leur propre parlement, il y a des partis dont l'anéantissement de l'Etat d'Israël fait partie explicite du programme. La crédibilité d'une putative "solution à un Etat" n'est pas grande et n'a pas grande chance d'inspirer beaucoup de monde. Si on ajoute en plus l'expérience somme toute récente de l'Etat voisin du Liban (constitution de l'après guerre et ce en quoi elle a rapidement évolué, avec 1975 comme conséquence) en matière de système manageant des communautés ethno-religieuses "diverses".... On peut avoir des doutes. 

    Ce qui peut procurer une re-transition vers le sujet: la tribalisation des sociétés (un fait acquis au MO, y compris en Israël) et son impact sur la possibilité même d'Etats-nations suffisamment cohésifs pour mener une politique nationale. En soi, Brexit est le test-bench majeur pour le RU, avec deux ensembles de population dont il est tout sauf sûr désormais qu'elles soient encore réunies ou réunissables par un "esprit national" (battu en brèche depuis des décennies, affadi/affaibli par la mondialisation, l'UE, le système éducatif, la "zeitgeist" individualiste/consumériste, la perte des structures sociétales traditionnelles, l'adjonction d'une forte migration....) qui n'est plus ce qu'il a été et ne semble plus nécessairement en mesure d'assurer ce socle invisible de stablité d'une communauté nationale. 

     

    Je veux des points pour procurer une porte de sortie hors du HS :tongue:!!!!

     

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  12. On 10/13/2019 at 4:41 PM, Kiriyama said:

    J'ai vu Operation Red Sea, film commandé pour les 90 ans de l'Armée populaire de Libération.

    Eh bien, quand l'APL fait sa publicité, elle ne fait pas dans la demi-mesure.

    En comparaison, Michael Bay fait du film d'auteur. 

    Mais ça reste terriblement efficace cela dit. Fusillades pétaradantes, combats de chars, corps explosés et brûlés… 

    D'une façon générale, les Asiatiques n'ont pas du tout les mêmes représentations de la violence qu'en Occident. Chez eux, c'est beaucoup moins aseptisé. 

     

    Bon, ben je l'ai regardé, et..... Disons que si on m'avait foutu des appareils pour mesurer les ondes cérébrales et la tension vasculaire, je crois que cela aurait mesuré du constant de bout en bout. Absolument zéro stimulation, zéro excitation, zéro surprise, zéro enthousiasme. C'est pas qu'il y ait pas du fric sur l'écran, en partie bien dépensé (la cinématographie est très pro, et ils ont pas fait à l'économie pour filmer), mais je contesterais beaucoup les choix en matière d'action, ou plutôt de sa chorégraphie et des décisions artistiques dans ce domaine, qui renvoient en général à la scénarisation: c'est un film de genre, donc j'attends pas une histoire ou des personnages particulièrement intéressants.... Même si on les souhaiterait un peu réels à l'occasion, parce que là, ils sont encore plus artificiels que dans une production d'action hollywoodienne des années 80. Mais en ce qui concerne la scénarisation de l'action proprement dite, je trouve qu'ils ont gâché en voulant faire too much (ça les a pas dérangé vu le box office, donc c'est un avis personnel); les décisions tactiques sont systématiquement stupides au possible, foutant les soldats dans les situations les plus improbablement impossibles de façon répétée (les décisionnaires devraient tous être passés en cour martiale), nécessitant des actions complètement invraisemblables et surhumaines (plus proches du MCU que du truc de SF aux hormones) à chaque fois, augmentées d'emphases sur un pathos facile et exagéré qui ferait rougir les scénaristes du CW network (Vampire Diaries, Arrowverse) par sa niaiserie  et sa facilité. Et l'abus de gadgets et gimmicks devient risible à force d'être too much aussi: les drones de toutes tailles qui ont tout plein d'options, la quantité invraisemblables d'armes embarquée, et surtout le coup des wingsuits comme option tactique majeure ("vite, trouvons un prétexte pour avoir un truc qui a l'air cool"). 

    Qu'on se le dise, la Chine est dans sa phase "années Reagan". A quoi ressemblera le Rocky IV chinois (pour le Rambo III, on sait: c'est Wolf Warrior)? Et surtout, la question que tout le monde attend: qui sera le Chuck Norris chinois, celui qui attrape la grippe et lui fait passer un sale quart d'heure (en 2 minutes)? 

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  13. 36 minutes ago, Fusilier said:

    En quoi l'anti-sionisme est-il ambigu?  Le sionisme n'est qu'une des formes du nationalisme juif qui naissent en Europe de l'Est,; en tant que forme nationale elle peut être soumise à la critique. Ce discours national est, que l'on veuille ou non,  une entreprise de colonisation et de dépossession des habitants de la Palestine ottomane.  Les récits pseudo historiques, le lien aux origines tient davantage du mythe religieux que de la réalité matérielle et le sentiment de culpabilité de l'occident, ne sauraient tenir lieu de justification.  

    Ambigu parce que, avant tout, le sionisme est plus un spectre qu'unphénomène monolithique, allant d'un patriotisme assez planplan jusqu'à un extrêmisme absolutiste. De la même façon, l'anti-sionisme est ambigu parce que le discours antisioniste adressera ce qui l'arrange dans la vaste réalité du sionisme afin de satisfaire le besoin rhétorique/programmatique du jour et peindre l'intégralité de ceux qui se disent, de près ou de loin, à un degré ou un autre, sionistes, comme correspondant à un stéréotype ou un autre (généralement le pire possible.... Et un peu plus). Qui plus est, la majorité des sionistes te diront que la base de ce mouvement, c'est le droit, ou la volonté, des juifs d'avoir un Etat où ils sont majoritaires, soit pas exactement les mêmes prémisses que de formuler la chose comme une entreprise/intention de coloniser et déposséder les autochtones de Palestine (et soyons sérieux: avant que tout s'emballe suite à l'officialisation de 2 Etats en 48, ils n'ont pas dépossédé: ils ont payé comptant ce qu'ils acquéraient.... Si c'était abusif, faut se plaindre au vendeur et/ou à l'Etat de tutelle, ottoman ou britiche). 

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    Les récits pseudo historiques, le lien aux origines tient davantage du mythe religieux que de la réalité matérielle et le sentiment de culpabilité de l'occident, ne sauraient tenir lieu de justification.  

    A ce compte là, aucun Etat n'a le droit d'exister, parce qu'il y en a bien peu dont les habitants ont commencé à exister à l'endroit où leur pays se trouve actuellement.... Sauf à admettre, aussi emmerdant moralement que ça sonne, la validité, ou en tout cas la simple réalité du droit du vainqueur qui, en définitive, vaut pour tous les pays du monde ou presque. Des migrants qui ont acheté (= moral et légal) des terres puis obtenu la reconnaissance en tant qu'Etat (en raison d'une incompatibilité avec les locaux dans ce qui n'était pas un pays ou un Etat) se sont ensuite mis à  aggrandir (et pas par l'achat légal) leurs lopins aux dépends d'un autre groupe qui aurait fait pareil s'il l'avait pu.... Difficile de voir beaucoup de légitimité métaphysique là-dedans, quelle que soit le vainqueur de l'affaire, sauf à reconnaître.... Le dit droit du vainqueur. Débectant à bien des égards, mais incontournable. 

     

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    D'ailleurs, il existait d'autres formes de nationalisme  juif comme le Bund et tout ça est très lié aux particularismes des communautés juives de l'Est. Ils ont même envisage d'adopter le Yiddish comme langue officielle du foyer national, c'est dire.

    Tu veux dire un truc limité aux ashkénazes, et encore, juste ceux d'Europe centrale/orientale, et interdit aux autres? C'est raciste! Je suis offensééééééééeuh!

     

  14. 44 minutes ago, koojisensei2 said:

    Il y avait une vrai campagne de diabolisation, de propagande contre la Chine. On retrouvais des mensonges plus gros les uns après les autres. Par exemple, on utilisait des videos qui étaient soit d'un pays étranger, soit des images datés, ou encore des images de film pour appuyer les calomnies. Presque rien de ce qui était dit dans les médias ne correspondaient à la réalité.

     

    7 minutes ago, Boule75 said:

    Aucun souvenir de ça, bien au contraire : je me souviens de commentateurs assez épatés par la qualité de l'organisation, des infrastructures, des spectacles annexes, et également par les performances des athlètes chinois.

    Peut être n'a-t-on pas regardé les mêmes choses, mais j'ai surtout eu l'impression que la Chine avait fait très bonne figure à l'époque, vu de France en tout cas.

    Pareil: j'ai le souvenir au contraire de commentaires dithyrambiques, d'extase devant le décorum et l'organisation, et d'un évitement permanent de toute question ou critique pouvant même approcher le domaine politique. Cad le même comportement qui a prévalu aux derniers JO d'hiver où la Corée du Nord était encensée, et le leader de sa délégation, la soeur de Kim Jong Il il me semble, était portée aux nues par la presse comme une incarnation du féminisme et du futur, tout le monde se pâmant devant ses tenues et sa position en évitant soigneusement d'évoquer la réalité (encore une qui ne s'est donnée que la peine de naître) ou le fait que les athlètes étaient littéralement menacés de mort, avec en plus leurs familles tenues en otage en cas de non performance. 

    C'est cette même presse là qui aurait bravement critiqué la Chine en 2008? Je ne dis pas que c'est impossible, mais ce n'est pas mon souvenir. 

    2 minutes ago, koojisensei2 said:

    Effectivement, je ne pense pas que l'organisation des jo en elle même a été une vrai réussite. Mais en dehors de ca, je me rappel encore très bien des communications coup de poing de reporter sans frontière avec tout l'histoire du Tibet, de la flamme olympique qui avait failli être arraché de la main d'un athlète chinois handicapé...Même aujourd'hui, on ressort régulièrement des argumentations comme quoi le PCC aurai envahi le tibet et exterminer la population.

    Ah, ça, il peut y en avoir eu un peu dans le paysage, mais la majorité du spin par la "grande" presse, cad la presse corporate qui occupe l'essentiel de l'espace médiatique (et encore infiniment plus en 2008, avant la généralisation des smartphones et médias sociaux qui ne faisaient alors que balbutier) et pouvait encore dominer l'essentiel des esprits, temps d'attention et champs de vision, était outrageusement favorable. Que quelques titres et médias plus marginaux/contestataires aient fait leur boulot, c'est normal, mais ils ne donnaient pas le "la" dans l'histoire. 

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  15. Just now, true_cricket said:

    Aujourd’hui derrière "terrorisme", on n'indique que "fondamentalistes musulmans". Alors que le terrorisme est un mode d'action très répandu. Ça inclue les actions des indépendantistes corses et des FARC, c'est très large comme notion. Ouvrons n'importe quel magazine DSI et on a 4 pages listant les actes terroristes des deux mois passés.

    Ce mot, c'est le sclérose des esprits et à force de le répéter ainsi, cette "guerre contre le terrorisme" contamine les esprits des décideurs (civils et militaires, mais surtout les parlementaires de tous pays, qui n'ont aps un conseiller militaire pour leur faire des sessions de formation personnalisées lorsqu'ils font fausse route) qui confondent alors les choses.

    Le mot n'a même pas glissé dans sa signification : il est juste employé dans deux sens différents. Pour créer des quiproquos, c'est parfait. Et en terme de sécurité et de défense, le quiproquo peut se terminer par des brouettes de cadavres. La langue française en a assez actuellement pour que l'on n'ait pas besoin de créer des nouveau sens. Le catalogue des mots inusités, ne demandant qu'à revenir dans l'usage, est grand. Il est donc important que chacun a son niveau utilise le mot juste qui caractérise les faits et ses pensées.

    Ca, c'est la théorie, et je suis d'accord, mais ce n'est pas la réalité de l'usage du langage, qui a sa vie propre hors de l'Académie française. Et ce mot là est désormais beaucoup trop chargé tant il est passé dans l'usage courant sous ces habits là. Pour inverser le courant, il faudrait plus que quelques personnes dans les cénacles "sachants" l'utilisant à bon escient, plus que des gouvernants et politiques se mettant à l'utiliser de façon responsable, et plus que des journalistes se greffant 2 neurones et quelques doses d'éthique pour l'employer correctement et faire les séparations de rigueur entre la cause et la méthode. Même si tout cela arrivait (et si les écoles se mettaient aussi à enseigner la langue, le vocabulaire et les bases de la discussion), il est très peu sûr que l'usage en changerait. Et en attendant, l'employer comme il faut de manière isolée ou en petits cénacles (comme ici) ne provoque que l'incompréhension, empêche le dialogue parce qu'on se met à ne plus parler la même langue (un des grands problèmes de notre temps, démultiplié par les médias sociaux: la tour de Babel 2.0). 

    Mais pour ma contribution à ton donquichottisme, je ferai attention à n'employer que le terme de "jihadiste" en référence à ce dont il est question ici. Bonne illustration du problème: je ne saurais absolument pas dire si j'ai déjà employé cavalièrement le mot de "terroriste" pour faire court dans les conversations  (online ou IRL), en présumant que le sens (pointer le terrorisme islamiste) était clair pour tout le monde. 

    Mais je rappelle encore une fois que "guerre contre le terrorisme", cela n'a rien à voir avec la langue française ou anglaise (pour l'expression originelle): c'est de "l'officialese", une tout autre langue, cousine du "corporatese" (sa version dans le privé). C'est concocté dans des agences/cabinets/services de communication, et cela n'a que bien peu à voir avec l'Académie française ou l'honnêteté intellectuelle. Comme d'autres choses, cette langue a ses raisons que la raison ignore. 

  16. 9 hours ago, true_cricket said:

    Tous ceux qui annoncent "guerre contre le terrorisme" sont à mon sens à côté de la plaque.

    Oui et non.Le terrorisme est un mode d'action, mais "le terrorisme" (accent mis sur les guillemets) est aussi une formule, une entité invocable, un concept passé depuis très longtemps dans les esprits comme étant une chose en soi, qui identifie facilement un groupe qu'on veut désigner, circonscrire, isoler et pointer du doigt, pour le meilleur et pour le pire. Va sur un plateau télé ou vers un groupe de gens, même calmes, raisonnables et voulant prendre de la distance par rapport à l'excitation induite volontairement par les médias pour contourner le cortex préfrontal, et essaie de commencer ton propos par "le terrorisme, c'est pas un truc en soi, un camp ou une idéologie, c'est juste une tactique", et dans la plupart des cas, il est garanti que tu ne trouveras que des yeux, rond, des esprits juste irrités et des gens pensant que tu essaies d'enculer des colibris en plein vol. Ecce homo, et qu'on le veuille ou non, "terrorisme" est depuis très longtemps, bien avant les néocons, un terme d'usage courant qui a une signification propre en tant qu'outil du débat. Faut faire avec, parce que le dentifrice est sorti du tube, et il est illusoire de penser pouvoir l'y remettre. Bref, c'est un mot trop connoté, chargé et lourd de sens, depuis longtemps perdu pour un usage purement technique et pour sa simple définition lexicale. Faut en trouver un autre (un mot, une formule, ou plus largement formuler ses phrases et discours  en évitant cet écueil particulier) qui permette une discussion plus froide et technique, si c'est l'objectif du jour. 

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  17. 2 hours ago, Niafron said:

    https://www.theguardian.com/world/commentisfree/2019/oct/12/turkey-invasion-syria-trump-withdrawal-gulf-rivals-unite

    Analyse intéressante. La fin est optimiste... la trahison américaine vis à vis des Kurdes pourrait conduire les saoudiens à négocier avec les iraniens dans la mesure où ils n auraient plus aucune confiance en leur "protecteur".

    En même temps, Trump n'a t-il pas décidé dans la foulée d'ajouter 3000h au dispositif US en Arabie Saoudite? 

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