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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 1 hour ago, Rochambeau said:

    C'est plutôt le contraire, il n'arrête pas d'écrire tout particulièrement des nouvelles et autres livres sur l'univers du Trône de Fer, comme celles sur l'histoire des Targaryen et Westeros.

    Je dirais plutôt que Martin se disperse.

    De ce que j'ai compris, c'est plutôt qu'il procrastine: il est fort possible qu'il profite (d'autant plus normal à son âge) du succès et de la reconnaissance que lui ont apporté la série, qu'il s'amuse un peu (à son âge et vu sa corpulence, il est possible qu'il se voie canner d'ici pas trop longtemps, donc ça change les calculs), mais j'ai surtout entendu dire et redire qu'il ne saurait pas trop comment conclure la série après s'être coincé narrativement dans trop de trames qui ne s'accordent pas assez et ne mènent qu'à des impasses et incohérences. Quand on a son niveau de métier et de conscience professionnelle, sans doute un peu aussi d'ego, on veut bien conclure son récit, et apparemment, c'est là que ça bloque le plus. D'où un surcroît d'activité parallèle (je recommande le livre de cuisine médiévale GoT: cher, et je ne sais pas s'il y a une édition plus cheap, mais c'est un bon recueil, qui est allé direct sur mon étagère aux côtés du dictionnaire de cuisine d'Alexandre Dumas) qui doit plus lui servir de défouloir et d'excuse inconsciente ("demain j'aurais la solution, mais ce truc là est si bon que je dois le finir maintenant") en attendant le moment où il affrontera sa peur de la page blanche et des contradictions qu'il ne sait pas comment résoudre. 

    Oups, quoi. Comme quoi, de la même façon qu'à la guerre, faut pas partir en campagne sans un plan, et faut pas se laisser entraîner dans des opérations annexes en pagaille qui détournent l'effort principal et cassent la capacité à atteindre l'objectif opératique/stratégique. L'aurait du refiler l'écriture du bouquin à Zhukov, ou César. Devaient pas être disponibles, ces cons. Du couop, il nous la joue à la Hannibal: du brio pour marquer des points spectaculaires, mais quand il s'agit de conclure, y'a plus personne. 

    (Des points pour une vraie conclusion à la AD.net :tongue:?)

     

     

  2. 31 minutes ago, jean-françois said:

    je voyais plutôt la critique dans le sens :

    film des filles : film engagé montrant ( ajouter tous les clichés en cours ). A voir absolument.

    film des garçons : film de bourrins sans intérêt, vu mille fois. Ne perdez pas votre temps

    Ouais, y'a de ça, mais il ne faut pas perdre de vue qu'il y a aussi de l'excès "en face"; le fait que ce soit en réaction, de la part d'une audience frustrée par la chose et qui n'a pas d'écho dans les médias autre que d'être caricaturée (incels, sexistes, racistes, trolls....) n'excuse pas tout, parce qu'un pourcentage (réduit mais réel et vocal) de cette contre-critique est aussi blâmable. Je penche cependant plus de ce côté en ce moment parce que les codes en vigueur sont réellement stupides, gâchent les fictions dites "de genre", et ne souffrent pas la moindre critique, ayant derrière eux tout l'appareil médiatique et corporate "officiel", avec une certaine gratuité dans l'action et l'insulte qui est irritante, en plus d'un fort substrat purement idéologique qui est par nature insupportable (comme toute idéologie, tout dogme, c'est à combattre). 

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  3. 1 hour ago, Kiriyama said:

    J'ai d'abord cru à une parodie avant de comprendre que c'était sérieux. 

    Mais "tout" y était : les bonnes femmes invincibles, les mecs qui servent de faire-valoir (malgré quelques qualités il est vrai), le méchant mafieux de l'Est à la tête d'un trafic d'enfants, le quartier-général rempli d'ordinateurs et d'écrans géant, des combats au corps à corps complètement "oufs", des gunfights version Matrix...

    Je ne comprends toujours pas comment ça a pu recevoir un feu vert pour être tourné et engloutir du cash dans un truc pareil. 

    Précisément à cause de la présence de toutes ces recettes toutes faites. A ceci près que le co-personnage principal n'était pas incompétent ou un faire-valoir, ce qui permettait un (presque) vaguement amusant tête à tête avec sa partenaire. Ils ont gâché le truc en dégageant l'indispensable tension sexuelle entre les deux beaucoup trop vite: dès les premiers épisodes, ils sont beaucoup trop clairement attirés l'un par l'autre et à un niveau d'intimité beaucoup trop avancé, et pire encore vocal (malgré le fait qu'il sorte brièvement avec une anglaise, Ophelia Lovibond, ici complètement gaspillée), pour qu'il y ait quoique ce soit d'intéressant et de stimulant. Mais même dans cet "équilibre" artificiel entre les deux personnages, il y a du bon et du moins bon: le moins bon, c'est précisément que c'est par trop artificiel, et que ça se voit, et que ça joue trop sur des caractéristiques désormais très cliché attribuées à chacun d'entre eux. Le bon, c'est que quelqu'un lors de la conception de la série a essayé de jouer avec les codes obligatoires du moment: le mec est ultra-compétent et sans complexes (achtung: c'est interdit), mais il est aussi l'hyper-sensible (un peu le "féminin" du duo), hyper-communicatif et empathique des deux (et n'a aucune modestie à ce sujet, se sachant charmant et irrésistible, le meilleur ami de tout le monde). C'est évidemment con pour une série se voulant "d'espionnage" :rolleyes:, mais pour le jeu de va et viens entre les deux, avec une nana pour le coup très cliché (quasi psychopathe et bourrine... Mais qui s'effondre régulièrement en moments "émos" et est au final très sensible et gentille sauf dans les moments où il faut une bonne réplique bourrine -généralement traiter tout le monde de taffioles), y'avait vraiment de l'idée, sans doute aidée par le fait que l'acteur est vraiment capable de porter ce personnage aussi pourri que le script soit par ailleurs. Pareil pour Loren Cohan, qui a suffisamment de charme et de présence (quel sourire!) pour faire s'accrocher à son perso par ailleurs sans intérêt. 

    Pour le cash investi: comme je l'ai dit ailleurs, il y a beaucoup de "dumb money" investi à Hollywood ces dernières années. Ce peut être une bulle qui approche la masse critique, une nécessité perçue alors que les "streaming wars" ont commencé et que le marché est innondé par un nombre de séries complètement hallucinant parce que tout le monde doit conquérir des PDM à tout prix dans ce nouveau paysage sous peine de disparaître, que c'est particulièrement flippant pour les networks historiques (cette série est celle d'un network) qui ont des coûts importants, perdent de l'audience, ne percent pas dans le streaming et n'attirent plus les investissements par rapport à Netflix, Amazon, Hulu, Disney + et consorts (qui ont infiniment plus de fric) tout en n'ayant d'autre choix que de suivre la compète ou crever. La récente débandade de CBS avec la franchise Star Trek (où infiniment plus de pognon a été dépensé en pure perte que pour Whiskey Cavalier, faisant fuir Netflix et Amazon et ayant arrêté, délayé et/ou restreint tous les spin offs attendus) devrait servir de leçon.... Mais ce ne sera pas le cas. La pression est sans doute trop forte, d'une part, et de l'autre, les certitudes établies et le moutonisme monoculturel du milieu de la prod actuel sont trop puissants. 

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  4. 1 hour ago, jean-françois said:

    Ce qui serait amusant serait de faire deux films avec exactement le même scénario d'action bien débile, mais un avec une équipe de fille, et l'autre avec que des gars, et d'attendre ensuite les critiques.

    je suis certain que le traitement serait bien différent.

    C'est pas tellement la question: évidemment qu'il serait différent. Le point serait: la version féminine serait-elle critiquée abusivement, au point qu'on verrait le syndrôme "gardien du temple" de garçons ne supportant pas des filles dans des rôles d'action pour le principe, ou non. Qu'on le veuille ou non, il y a des différences: un type de 80kgs qui en envoie un autre dans les pommes en quelques coups semble quelque part un peu moins étonnant que quand c'est une gamine de 50kgs en talons aiguilles. Donc dans un tel cas de figure, la même scène, avec le même scénario qui y amène, ne produira pas du tout le même effet, et une comparaison "apples to apples" ne semble pas l'étalon de mesure le plus pertinent pour décréter que si une version est plus critiquée que l'autre, c'est à cause d'un préjugé. 

  5. 1 hour ago, Kiriyama said:

    Qui a déjà vu Whiskey Cavalier ?

    J'ai vu un bout d'épisode hier et il y avait comme un goût de déjà vu 1.000 fois.

    Confirmé: c'est même pire encore, sans doute la raison pour laquelle la série a été annulée, n'ayant pas vraiment trouvé un public. Dommage à certains égards: les deux leads avaient indéniablement un certain charme. Y'avait beaucoup de potentiel avec ces deux-là: il aurait juste fallu d'autres personnages pour eux et leur entourage, un autre background, une autre histoire, un autre thème et d'autres approches. Presque rien, quoi :sleep:

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  6. C'était long, c'était sans fil rouge fort, avec beaucoup trop de méandres inutiles et plats (quelques beaux paysages et lieux surprenants, cependant, notamment la "House on a rock"), une dégradation assez nihiliste des personnages, un peu trop de propos "woke" (faut apparemment que la politique, surtout celle des scénaristes, s'insinue partout de nos jours), et dans l'ensemble aucun intérêt: du gâchis, et un ralentissement de tempo qui était plutôt l'inverse de ce qui était recommandé après une première saison intéressante, mais déjà lente et appelant à un pur démarrage après la longue mise en place du monde et de l'intrigue. 

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  7. 1 hour ago, Kiriyama said:

    Les deux premiers Charlie's Angels étaient sympas sans trop se prendre au sérieux. Maintenant, après la vague Me Too le ton risque bien de changer. 

    Les codes du jour: les mecs sont l'ennemi, sont nuls et incompétents en tout en plus d'être des connards, et c'est pire s'ils sont hétéros. S'ils sont blancs, c'est même pas pensable. Les filles sont parfaites en tout, et doivent être moralement validées toutes les 2 minutes... Généralement en leur rappelant à quel point elles sont géniales et en plus à quel point les mecs sont nuls en comparaison. Cerise sur le gâteau: si le héros d'un film est un mec, il n'a pas vraiment le droit d'être le héros de son film, et doit être accompagné par des membres d'un groupe protégé, prioritairement des filles, qui seront généralement meilleurs/plus compétents que lui. Si c'est pas dans ton script, personne ne te budgètera une série ou un film. 

    Le premier film Charlie's Angels était marrant, le deuxième lourdingue à mon goût (il s'est d'ailleurs monstrueusement banané au box office, donc pas de suite): le trip Girl Power est de bonne guerre (il en faut pour tous les goûts), mais ils ont par trop banalisé la recette. Qu'on se rappelle: à l'origine, la série était à propos d'une agence de détectives privés opérant sur des enquêtes définies. C'était pas du grand art, mais la formule marchait, entre autres parce que, outre le facteur nouveauté de l'équipe de 3 filles, les personnages avaient suffisamment de personnalité et d'alchimie entre elles pour rendre les épisodes et la continuité sympathiques, confortables (ce que doit être une série). Pour les films, ils ont choisi de passer à la parodie la plus extrême du "genre" James Bond, avec intrigue "mondiale" (où tout lieu, perso et enjeu est indifférent, interchangeable, avec à peine un brin de saveur visuelle au mieux), ce cliché de "l'espion" de cinoche (= aucun travail d'espion, de l'action absurde et fadasse à force d'être vue, des fringues et véhicules cool en pagaille) et un contexte et des persos sans grand intérêt ou saveur, dont le seul contenu est un nombre limité de gimmicks.

    Ca périme vite, ça n'a rien de ce charme qui permet de créer de la fidélité (parce que ça doit se travailler, avec de l'originalité, du talent et/ou un travai de longue haleine): au final, ce genre de rapide "cash grab" à la sauce hollywoodienne crame tout le capital d'une franchise très très vite, beaucoup plus qu'il n'y ajoute quoique ce soit, si tant est même qu'il le fasse. Il n'est pas jusqu'au manager de l'équipe qui ne soit devenu un expédient fade et remplaçable, de fait anonyme: c'était un mec appelé Bosley, et maintenant le nom est juste un titre pour des gens complètement interchangeables.... Tout comme il y a des dizaines d'équipes comme celle des héroïnes. Rien d'unique, rien qui les ancre dans quelque contexte que ce soit, si ce n'est une intrigue générique, des habitudes et gimmicks génériques, des personnalités génériques même pas un peu maquillées en quelque chose de vaguement original (faites d'agglomérats de clichés et pré-requis issus d'une liste de cuisine et allant mal ensembles), et rien qui constitue une aspérité qui permettrait de s'accrocher au monde ou aux persos. 

    Bâillements à prévoir pour ceux qui auront l'inconscience d'aller voir (et de payer pour). 

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  8. 24 minutes ago, rendbo said:

    oh mon dieu je vais aller me cacher (et avec 3 minettes, je ne parle même pas du syndrome de @Tancrède)

     

    Outre les codes woke en vigueur et tout ce qu'il y a d'affligeant qui va avec dans la bande annonce de ce film (dont on soupçonne qu'elle concentre 99% des "meilleures" séquences), l'impression générique qui ressort du visionnage est un grand et long moment d'intense.... Rien du tout. Hollywood fait du préfabriqué, on le sait, du réchauffé, on le sait, essaie de suivre des recettes toutes faites dont on se demande comment ils pensent qu'elles marcheront par et pour elles-mêmes, tout ça on sait.... Mais là, j'ai l'impression qu'ils ne se cachent même pas et foutent les recettes sans même essayer d'ajouter un contexte et une saveur pour au moins déguiser le matériau brut: rien qui n'ait été vu 100 000 fois avant et fait en moins pire/générique, rien qui n'ait été entendu ailleurs, et aussi en moins pire.... L'impression de bouffer un sandwich de pain de mie industriel à l'air, trempé dans un grand verre d'eau. Et je soupçonne que la bande son sera trop bruyante pour profiter de l'effet soporifique des premières minutes du film. 

    Pour le second, Statham vs Rock.... Comment dire. A qui ça donne l'impression qu'ils essaient vraiment de torturer la pauvre vache de la franchise F&F en se persuadant qu'il y a encore une goutte de lait à traire. Y'a comme un goût de désespoir anxieux (du studio) qui transpire derrière l'intention et le script qui en découle (si on peut appeler ça un script: biceps contre biceps, crâne pelé contre crâne tondu). 

  9. 1 minute ago, Wallaby said:

    https://www.n-tv.de/politik/Biden-sackt-nach-TV-Debatte-in-Umfrage-ab-article21119721.html (2 juillet 2019)

    À 22%, Joe Biden a perdu perd 10 points par rapport au précédent sondage (et même 17 points par rapport à avril), chez les électeurs démocrates, après le débat télévisé.

    Comme prévu par les observateurs que j'ai lu et écouté depuis le lancement de sa campagne (j'avais fait un post à ce moment): son début de campagne verra ses meilleurs scores, et le temps révèlera ses problèmes, à savoir une propension à gaffer, un passif (qui impacte assez peu), et surtout le fait qu'il n'est en aucun cas un bon candidat en termes de capacité à faire campagne. Pas d'agressivité, pas de caractère dominant, trop lisse et plein de manières, un refus complet de toute abrasion, pas une grande capacité à réagir du tac au tac, il n'a pas vraiment un profil de chef de l'exécutif, et il a démontré une certaine tendance à se laisser marcher sur les pieds. Il a laissé Kamala Harris s'essuyer les pieds sur lui avec des conneries émotionnelles complètement aberrantes et intentionnellement fausses (la méthode Trump?), et n'a aucunement essayé d'occuper l'espace de débat, réagissant (et pas très fort) plus que "pro-agissant". Si les polémiques sur le racisme n'ont pas touché son soutien dans la population noire (il était jusqu'au débat le premier candidat, et de loin, chez eux: quid après? J'ai pas encore regardé), ce manque de caractère fondamental pourrait avoir raison de sa crédibilité dans l'ensemble. Problème: il semble le seul à incarner ce qu'une (courte) majorité de la base démocrate semble vouloir: aller plus vers le centre, être "liberal" plutôt que gauchiste, contrer la tendance actuelle d'un hyper basculement à gauche du parti, forcé par la portion militante de la dite base. Mais vu qu'il est à la ramasse.... Perso, je le vois pas avoir la ressource pour renverser la tendance, et la crédibilité pour faire entendre le point de vue modéré, à l'heure où le reste du parti semble avoir viré taré. Harris se confirme comme la chouchoute des médias woke et de l'establishment, et continue à dire n'importe quoi, puis à changer d'avis: elle flip-floppe autant que Romney en 2012. 

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  10. 4 hours ago, Nicks said:

    Le projet européen est simplement un projet d'intégration économique sur une base fédéraliste. A ce titre, il a besoin d'uniformiser les système socio-éco-politiques de ses pays membres afin de tendre vers son objectif. Or, il y a un pays dont l'organisation est l'inverse du fédéralisme, c'est la France. Le jacobinisme n'est certes pas parfait, mais c'est à mon sens un modèle d'équilibre entre cohésion et efficacité économique. Mais ce modèle entrave l'intégration européenne par son existence même. Il est donc nécessaire pour les europhiles de le combattre et c'est ce qu'ils font depuis des décennies en utilisant la normalisation économique par le biais des traités. Peu importe que l'expérience montre qu'à l'échelle de l'Union, ces politiques provoquent une centrifugation qui mène à l'éclatement, on continue, jusqu'à l'absurde (Mercosur, dernière avanie)

    Donc projet nazi, certainement pas, projet de standardisation, si besoin autoritaire,  qui au passage détruit l'organisation française qui avait fait ses preuves, là oui. Et pour le moment, le résultat est peu reluisant pour être gentil.

    Plus important que cela, c'est un modèle qui est adapté à l'histoire et aux circonstances particulières du pays et de la façon dont lui et la société qui l'habitent se sont formés, résultats, comme chacun des autres pays de l'union, d'une histoire et d'une série de compromis, hasards, contextes, événements.... Uniques à cet espace. Avec pour résultat une sociabilité et une arène publique tout aussi uniques, autour desquelles les mentalités se sont formées, et qui en retour les forment. Vouloir y surimposer un modèle générique "top down" ne produira rien de bon, rien qui fonctionne, et surtout, provoquera toujours plus de réactions antagonistes, que leurs auteurs se rendent comptent que ce sont ces logiques qui contribuent à motiver leur réflexe ou non. Ca touche profondément ce qu'on pourrait appeler une psyché nationale, ou un logiciel de base (pas la carte mère d'un individu, mais pas loin: c'est en tout cas certainement la carte mère du collectif) par lequel un méta-groupe humain (quand on compte en millions, c'est un méta-groupe: c'est pas comme si on connaissait chaque membre de la communauté nationale, ou même un nombre significatif) interagit au quotidien, se comprend a minima par défaut, sait s'engueuler avec les siens moins mal qu'avec ceux d'un autre groupe, comprend instinctivement une somme de micro-signaux, références et significations dans les mots, actes et postures d'un autre membre du groupe (à un bien plus grand degré que chez quelqu'un venant d'ailleurs), peut interagir plus facilement/moins difficilement avec les "siens" qu'avec d'autres sur des sommes de sujets complexes (auxquels on tient un peu plus de la même façon, qu'on voit un peu plus selon un angle de vue comparable), à un degré on l'espère suffisant pour faire tant bien que mal tenir l'équilibre toujours branlant d'une société. 

    "Nazi" est évidemment exagéré, mais un certain degré de fond totalitaire très envahissant ne semble pas absent du "projet" européen tel qu'il s'articule maintenant. Sans doute plus ressenti comme tel en raison d'un caractère éminemment technocratique d'une part, mais aussi plus dans certains pays en raison de la prééminence d'une certaine vision pour définir et implémenter ce projet. Vision qui tend à être plus teutonne qu'autre chose. 

    6 hours ago, Wallaby said:

    Ce qui n'aide pas à la prise de conscience dans ce domaine, c'est que la mobilité est de façon dominante perçue et promue comme une valeur positive. On dit que la "circulation" est une "liberté", bref c'est le bonheur. Cela contraste avec la terminologie vénérable de la Bible qui parlait d'exil ou d'exode avec une connotation négative.

    On peut voir cela avec le livre de Jacques Attali L'Homme nomade (2003).

    Ou ici, lorsque j'avais réagi en décembre dernier à un message disant que la sédentarité est un "pb" (problème) : http://www.air-defense.net/forum/topic/20940-une-union-européenne-vous-pensez-que-ça-à-un-avenir/?do=findComment&comment=1185547

    Cela pourrait être remis en question par le biais de l'écologie et notamment la notion suédoise de flyggskam, la honte de prendre l'avion, en redécouvrant le positif de la sédentarité et des circuits courts.

    Il y aurait un distinguo à faire entre la mobilité des marchandises et celle des personnes, entre les déplacements temporaires et ceux de longue durée, mais le propre d'une idéologie est de brouiller les distinctions et de fonctionner par grand slogans. Sous l'empire du slogan Mobilité = Bonheur, la capacité d'analyse fine de ce qui se passe, diminue.

    Les billets d'euros figurent des ponts. Les ponts ne sont pas des lieux habités : ce sont des lieux où l'on ne fait que passer. La problématique d'habiter, de faire société, s'efface sous le mirage du "voyager, c'est le bonheur".

    Sur ces sujets de la mobilité, de l'identité, du sens de la communauté... Je renvoie à ce journaliste anglais qui a trouvé un clivage plus pertinent aujourd'hui sur les grandes déchirures politiques fondamentales actuelles, dont le vote populiste est un des symptômes: y'a vraiment quelque chose à gratter dans le concept.

    https://www.lopinion.fr/edition/politique/the-road-to-somewhere-livre-david-goodhart-qui-interesse-beaucoup-158920

    Les "somewhere" vs les "anywhere". Une bonne grille de lecture il me semble. 

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  11. Update: le GofundMe lancé pour le soutien à Ngo a levé plus de 100 000 dollars en quelques heures (sur un objectif de 50), ce qui pourrait être insuffisant côté médical si jamais sa blessure (au cerveau, donc difficile à prévoir) devait induire des complications. Sinon, ça lui fait plus d'un an de salaire et donc d'activité garantie. Effet Streisand, check. 

    Côté développement médiatique, il semble que ça commence à en parler dans les grands médias, suite à beaucoup d'agitation sur Twitter et une batterie de commentaires assez indignes de la bonne petite clique habituelle des blue chekmarks (= l'aristocratie sur twitter, qui a le droit d'être aussi sectaire et insultante qu'elle veut, tant que c'est contre la droite, le centre, les vrais "liberals" et tout ce qui est non intersectionnel.... Tant qu'elle fait du trafic. Nous autres paysans sommes racistes/fascistes/homophobes/sexistes si ont dit que le ciel est bleu), souvent plus ou moins liée à un groupe antifa ou un autre, qui a contribué à amener de l'attention sur le sujet, sans doute sans le vouloir vraiment. Les anti-SJW, des personnalités de "l'Intellectual Dark Web" (titre ironique) et des journalistes de droite et gauche non inféodés à des grands médias ou à la narration "officielle"/autorisée (l'un des plus connus à prendre ainsi le contre-pied à gauche est Glenn Greenwald, connu pour l'affaire Snowden), ont réussi à battre le fer assez chaud. 

    Une seule personnalité à CNN a condamné l'attaque, et pour le reste, quand c'est évoqué, il semble que pour l'instant, ce soit, comme c'est devenu l'habitude, pour se moquer de Ngo, minimiser et/ou couvrir antifa. 

    Et pour éviter les fausses équivalences et le "whataboutism": quand des groupes ou individus "alt right" (et on peut compter les effectifs de l'alt-right quasiment sur les doigts de la main, contrairement à la gauche radicale) ou nazis/white supremacists (selon le FBI et DHS, pas plus de 10-15 000 personnes dans tous les USA en sont.... Et la majorité est âgée, voire très âgée: ils ne se renouvellent pas, et tout le monde les déteste) commettent des actes violents (très peu nombreux, mais quand ça arrive, ça a tendance à être plus létal), ils ne sont généralement pas excusés par FoxNews, les chaînes du groupe Sinclair, les talk shows radio du milieu du pays ou le Daily Caller (et certainement pas par le parti républicain). Tandis que de l'autre côté.... 

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  12. 6 minutes ago, elannion said:

    Du coup jusqu'où vont-ils aller ? Sans garde-fou ne vont-ils pas aller de plus en plus loin dans la violence ? On en revient à ma précédente remarque combien de temps le "red neck" ou l'average american va t-il supporter ça ?

    Ou alors vont ils plutôt s’entre-dévorer et s'autodétruire ?

    C'est un épiphénomène ( complètement hallucinant) ou un phénomène plus grave avec des répercussions catastrophiques ?

    En termes de violence au quotidien, ou au moins régulière, c'est une somme de petites et moins petites avanies qui donnent souvent l'impression d'être permanentes, même si, au moins pour l'instant, ça reste limité en terme de chiffres (quoique les gens vivant dans certains endroits, comme Portland, Berkeley.... Seraient d'un autre avis). En terme de civilité générale, et surtout de vie online sur les médias sociaux, ce n'est plus depuis longtemps un microphénomène, et là les conséquences sont graves: la "cancel culture" est quelque chose d'omniprésent qui contraint les attitudes au boulot, en société.... Et change durablement le regard des uns sur les autres, impose un climat de dénonciation permanente (le plus souvent pour des griefs imaginaires), crée une classe d'outragés permanents récompensés (y compris matériellement) pour un statut victimaire immérité et une posture de pointeur de doigt professionnel, encourage l'abus et la manipulation via des vidéos soigneusement découpées et contextualisées.... Quantités de vies individuelles sont détruites par ces usages, mais plus largement, on détruit ainsi le tissu social/comportemental/civique minimum nécessaire à faire fonctionner une société tant bien que mal, en tribalisant tout le monde (sauf une grande majorité de gens qui reste "non affiliés", donc des individus vulnérables à cela, subissant potentiellement en permanence -et se vengeant plus tard dans le vote?), en faisant de la paranoïa une donne dominante. Quand ces comportements deviennent une culture relayée par une masse critique d'agités, d'extrêmistes, de suiveurs et d'opportunistes suffisante, et par un tas d'organisations dédiées (médias et apparentés, groupes militants, groupes de "représentation"....) qui font leur beurre de ce sordide business (qui a eu et a encore certains fondements légitimes, mais qui ne sont plus la majorité de l'activité et des priorités) et sont donc bien financées, hautement professionnalisées et très introduites (dans les médias, la politique, des circuits économiques), on est en face non seulement d'une nouvelle religion passée directement au stade du fanatisme, mais surtout de forces organisées pour qui la disruption de la société et la course au pire sont l'intérêt principal. La violence physique est périphérique, au moins pour l'instant, mais dans la rue aussi, la logique va vers une "course aux armements" (ou, s'il y a trop peu de forces antagonistes, vers la domination) qui ne peut qu'aboutir à quelque chose de vraiment mal, encore plus s'il n'y a aucun adulte pour reprendre les rênes (mairies, médias...). 

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  13. On 6/30/2019 at 6:44 PM, Patrick said:

    Portland.

    Des militants antiracistes antifascistes antisexistes et plein d'autres choses en iste aggressent physiquement Andy Ngo un journaliste asiatique homosexuel fils de réfugiés vietnamiens, du journal apolitique Quillette.

    Bilan, traumatisme cranien et hémmoragie cérébrale. Son état est maintenant critique.

    En ligne de mire, la mode du "milkshaking" consistant pour l'extrême gauche à lancer des milkshake sur les gens de droite ou pas d'ailleurs qu'ils n'aiment pas a ici été un peu améliorée par les gentils antifas qui ont également inclu du ciment à prise rapide dans le joyeux mélange.

    La presse mainstream n'en parle évidemment pas, il ne faudrait quand même pas qu'en plein "mois des fiertés" un vilan homophobe (gay) suprémaciste blanc (asiatique) vienne gâcher la fête.

    L'aggression:

     

     

    Je suis l'affaire depuis la nuit dernière, et j'attends d'en savoir plus: même si Quillette a été créé pour diverger des travers de la presse actuelle (dans les domaines culturels/société/université) et éviter la rhétorique des "culture wars", j'attends d'avoir d'autres points de vue, même si dans ce cas, ça fait un moment que Ngo est la cible avérée de plusieurs groupes antifa habitués des manifs à Portland (désormais hebdomadaires depuis un bail, si ce n'est permanentes à un degré ou un autre). Et la trame narrative est effectivement rôdée: pour l'essentiel, on n'en parle que peu ou pas dans les grands médias, et là où c'est le cas, la peinture est négative par les techniques habituelles: qui s'oppose à antifa est par définition fasciste, qui ne récite pas le dogme est nazi, et qui ne rentre pas dans les clous est un white supremacist quelle que soit sa couleur de peau (comme un article de Vox/Buzzfeed/Daily Beast -je sais plus lequel: sont tous pareils- l'avait brillamment :dry:démontré l'an dernier: il y a tellement de gens de couleur dans les mouvances anti-antifa qu'il s'agit de suprémacistes blancs aliénés.... Imparable). Les habituelles brigades online sont au rendez-vous, menées par la caballe des journalistes à blue checkmarks des bons groupes, se moquant du gars en disant (comme les sexistes à une femme violée) "qu'il l'a bien cherché", le traitant de tous les noms.... 

    Et une chose dont je suis sûr: jamais ces gens ne signaleront les centaines d'agressions gauchistes depuis l'élection de Trump, le plus souvent le fait de groupes organisés, qui ont fait l'objet de traitement policier, et les milliers qui n'ont pas eu de tel suivi (mais dont beaucoup sont documentées), jamais ils ne décriront la réalité des manifs et rassemblements où cette gauche militante est présente, où la violence est systématique et fait partie du processus (par opposition à la faible violence du côté de la droite, excepté les quelques tragédies du fait d'individus de l'extrême droite la plus violente et sans lien avec des forces politiques ou médias mainstream.... Là où antifa et consorts sont couverts par, liés à et souvent présents dans les médias et des groupes liés aux démocrates). Jamais non plus on ne verra la description des extrêmes manifestations de racisme/sexisme/homophobie de ces groupes (au moins dans les insultes) à l'égard de membres de ces "minorités" dès lors qu'ils ne s'alignent pas sur l'opinion qu'ils sont "censés" avoir. 

    Et si d'aventure Ngo mourrait de cet incident (peu probable de ce que j'ai vu), il n'y a aucune chance que la moindre équivalence soit faite avec Charlottesville, si tant est que la nouvelle soit même évoquée par un seul grand média (Fox le ferait sans doute, mais ce serait tout): après tout, quand un supporter de Bernie flingua un groupe d'élus républicains en 2017, la nouvelle disparut des médias en quoi? 2 jours? Pour n'être plus jamais évoquée, parce que c'est bien connu: seuls les gens de droite sont violents. 

    L'énormité des doubles standards dans les médias actuellement est telle que par elle-même, elle cause et causera chaque jour un peu plus de vrais problèmes démocratiques: la gauche, ses fautes, ses mensonges, ses excès.... Ne sont pas pointés du doigt par la majorité du paysage audiovisuel et de la presse écrite (papier ou online), et la censure sur les médias sociaux s'est renforcée par mille et un biais, selon les mêmes axes. Que Fox couvre abusivement les fautes, mensonges, excès et conneries républicaines, c'est le jeu et il y a des médias en grand nombre pour le pointer, mais quand le déséquilibre de représentation dans le monde médiatique (désormais une mafia que Facebook et Google essaient de surimposer comme les seules références recommandées) atteint un tel niveau, il y a de fait tout un bord de la scène politique (dramatique dans un pays dominé par le bipartisme) qui n'a aucun compte à rendre, aucune contrainte d'autocorrection, et peut donc voir ses pires démons courir librement sans craintes, ses pires travers et illusions s'exprimer sans correction, et ses plus irresponsables enfants se déchaîner sans conséquences. 

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  14. Un article que je cite, sur la culture du commandement des forces US, et ce que certains considèrent comme son état de délabrement avancé, pour ceux que ça intéresse. Je ne mettrais pas cet article en lien s'il n'était pas par un résumé de la position d'un analyste qui a très bonne réputation, y compris dans les forces US, Donald Vandergriff, surnommé avec humour le "major le plus influent de l'US Army" , vétéran de 24 ans de service et enseignant au Naval War College, connu pour ses analyses et critiques de la GRH des forces US, surtout dans la sélection, la formation et la gestion de carrière des officiers. 

    https://fabiusmaximus.com/2019/06/29/leadership-problem-of-us-army/

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  15. 9 hours ago, Wallaby said:

    https://www.sudouest.fr/2019/06/29/ue-mercosur-que-contient-l-accord-juge-inacceptable-par-les-agriculteurs-francais-6275670-6109.php (29 juin 2019)

    Mercosur : les pratiques illustrent un double-standard de production entre les deux continents : antibiotiques utilisés comme hormones de croissance d’un côté assorties de déforestation, contre toujours plus de normes environnementales côté européen.

    La Commission européenne assure que "rien dans l’accord ne modifie la manière dont l’UE adopte et applique ses règles de sécurité alimentaire", qu’il s’agisse des produits européens ou des produits importés. L’accord contient une référence au "principe de précaution", garantissant que les autorités publiques pourront "agir pour protéger la santé humaine, animale ou végétale, ou l’environnement, face à un risque perçu, même lorsque l’analyse scientifique n’est pas concluante".

     Le plus déçu est sans doute Jeremy Decerle, ancien président des Jeunes agriculteurs (JA) et tout nouveau député européen de la liste Renaissance soutenue par Emmanuel Macron. "En parfaite transparence, un vendredi soir, l’accord commercial UE Mercosur est conclu par la commission sortante. Les consommateurs et les agriculteurs méritaient plus de respect. En tant que député européen je ne peux pas l’approuver" a-t-il twitté.

     

    Par certains aspects, c'est le type même des accords commerciaux conclus ces dernières décennies: on ouvre le marché européen à des produits moins contraints pour garantir une hausse modérée, une stagnation ou même une baisse des prix sur quantités de biens de consommation courante (ceux qu'on sent dans la vie quotidienne), et on s'ouvre des marchés extérieurs pour les produits à haute valeur ajoutée et/ou des gros exportateurs de toutes sortes de produits, moins nombreux, mais plus concentrés, mieux introduits auprès du pouvoir, plus militants, et payant mieux. Le consommateur en moyenne y verra peu de différence dans le court terme, l'actif d'une bonne proportion des entreprises existantes (celles à moindres marges, celles plus vulnérables), lui, le sentira rudement passer, et l'actif des grandes agglomérations, le plus souvent dans un job tertiaire ou un producteur des secteurs dynamiques (moins nombreux), y trouvera son compte (peut-être pas toujours nettement, mais assez pour maintenir les illusions, les espoirs et certaines perspectives réalistes de progrès). Au global, le PIB s'y retrouvera sans doute assez bien, mais il représentera toujours un peu moins la richesse générale du pays, couvrant une division toujours un peu plus nette entre une portion de la population qui profite de la mondialisation (de beaucoup à un peu), une qui en souffre (de beaucoup à un peu), et une qui est à cheval entre les deux (qu'elle transitionne de l'une à l'autre -généralement sans retour- ou vivotte le cul entre ces deux chaises). 

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  16. 2 hours ago, g4lly said:

    On doit être a entre 2000 et 4000$ le kg selon le niveau dans la chaîne de valeur et le volume ... et pour du produit de bonne qualité.

    Y'a pas eu de dévaluation du produit, même de qualité, avec toutes les nouveautés qui sont entrées sur le marché depuis 2 décennies? 

    Quote

    Dans les pays producteur c'est "peanut" ...

    Pays producteur ou non, ça fait beaucoup pour une ou deux paires de narines, quel que soit le pays d'où l'on vienne :tongue:

    ... Je sais. Sortie. Puis tout droit. Et pas s'arrêter. 

     

  17. 1 hour ago, kalligator said:

    quand même 39 kg c'est pas le dealer du quartier, c'est du lourd...

    Ne juge pas la consommation des autres, c'est très subjectif. Et c'est très mal de juger les gens ainsi :rolleyes:, n'as-tu donc pas honte? Ces gens ont peut-être des besoins médicaux, et/ou un organisme qui nécessite de telles quantités. Sans compter évidemment qu'on ne connaît pas l'état des récoltes de coca ces derniers mois: peut-être y'a t-il eu des problèmes, ou peut-être en attend-on à l'avenir, ce qui fait de ces agents des consommateurs responsables, anticipant la disette et constituant une réserve de sûreté pour ne laisser tomber personne parmis leurs proches dans le besoin. 

    Pfff, c'est si triste de voir des gens en juger d'autres si facilement et catégoriquement. Sans doute la faute aux médias sociaux, à leur imédiateté et à leur écrasement de tout doute ou nuance, mais cela reste si humain... Quelle époque! O tempora, O mores! Je suis affligé devant tant de cynisme :sad:

     

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  18. 11 hours ago, nemo said:

    Dans la police mais pas des proches de la présidence il me semble. Ou bien me trompé-je?

    Boaf! Dans le doute, tu peux te persuader que Benalla a forcément fait quelque chose comme ça :sleep:. T'as plus de chances d'avoir raison que tort. 

    Entre ça et les partouzes saupoudrées de came de l'US Secret Service en Amérique du Sud, y'a t-il vraiment un truc avec les services de protection des chefs d'Etat? Un sentiment d'impunité? L'occasion qui fait le larron? Une paie chroniquement insuffisante? Ou bien est-ce un truc qui vient avec la fonction, dont la logique m'échappe, genre "on est les prétoriens du big boss, donc il faut de la came" :huh:....

  19. 5 minutes ago, rendbo said:

    toujours dans les petites news au titre un peu putaclick repérée sur mon agrégateur :

     

    @Tancrède : Avec ces procédures, on est loin de notre série favorite "The Rookie" (où même Nathan Fillon te fait passer un menottage musclé pour un truc sympa). A la première lecture, ce qui m'a le plus épaté dans ce fait divers, c'est que le flic menotteur est suspendu des missions de terrain, mais l'autre qui agitait le flingue sous le nez de la mère et qui a tenté de lui retiré le bébé (de 12 mois) rien... A la seconde lecture, le premier agitait aussi son flingue, donc finalement c'est moins perturbant. Je ne comprend vraiment pas le travail/mentalité de la patrouille là bas...

    Il est à noter, et ça, c'est quelque chose qu'on ne verra JAMAIS dans un article de presse, que souvent, les flics sont astreints à quantités de micro-réglementations, venant du niveau de l'Etat, de celui du comté et de celui de la ville (si elle est assez grande pour avoir son propre PD ou bureau de shériff), qui se superposent et viennent de beaucoup de raisons différentes (l'accumulation des règles du passé, le désir débile de micromanagement pour "garantir" un résultat, l'expérimentation sociale, les mauvais compromis politiques...), avec pour résultat que les flics, aussi bien pour s'y conformer que pour développer des parades et contournements à ce fatras qui souvent les empêche de faire quoique ce soit, peut les mettre en danger, rend leur activité impossible (en amenant des situations "damned if you do,  damned if you don't") ou leur déplaît pour d'autres raisons, certaines non légitimes (idéologie, corruption, abus...). Ces choses peuvent amener à des comportements qui, de l'extérieur, semblent absurdes, excessifs, complètement cons ou purement inexplicables. Cela n'exclue évidemment pas les mauvais flics, ceux qui merdent, ceux qui partent dans un mauvais trip (violence notamment, préjugés divers), ceux qui ont un mauvais jour, les accidents (trop de nervosité notamment), et ceux qui craquent purement et simplement (une réalité puissante dans la police, encore plus dans les unités surmenées), mais ces éléments jouent lourdement, surtout dans un pays aussi procédurier que les USA (si on croit que la France est plus paperassière, c'est un pur préjugé). Il y a fort à parier qu'il y a, dans nombre de tels cas, quantité de règles addressant ce qui peut être dit ou pas à des interpelés, l'angle auquel on doit aligner les menottes, la force qu'il est autorisé d'exercer en serrant le poignet de quelqu'un (j'exagère à peine: j'ai entendu des trucs délirants).... Parfois, souvent même, on verra des flics forcés de laisser passer des choses aberrantes, qu'une autorité l'ait ordonné, ou que cela ait été transcrit en un texte (voir les émeutes régulières à Portland, où des "manifestants" peuvent littéralement prendre le trafic en otage pendant des heures, saloper la ville, harceler des gens, voire les cogner, sans qu'il y ait de conséquences, avec des flics qui regardent et ignorent), et d'autres fois, on voit ces délires d'ultra-zèle ou un gamin ayant tiré la langue à un prof verra une unité de flics débarquer chez ses parents l'arme au poing pour lui faire une leçon de morale (voir le foutre une nuit au trou) après l'avoir plaqué au sol et tenu en joue (avec risque de dérapage). 

    Mais dans l'ensemble, faut jamais oublier que toutes ces choses sont l'exception, pas la règle: la presse a toujours tendu vers le sensationalisme, et l'ère internet/médias sociaux a mis cette tendance sous amphètes. 99% de l'activité policière est normale et les choses se passent bien, sauf dans un nombre très réduit de comtés/paroisses (2% ou moins: ceux/celles qui surconcentrent tous les problèmes et l'essentiel de la criminalité violente) où là.... C'est pas bien du tout. 

     

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  20. 40 minutes ago, Alexis said:

     

    J'ai noté dans l'article en question au sujet de cet homme : "sa liberté sous caution n’avait été accordée qu’à la condition qu’il remette ses armes à la police". C'est le point essentiel, à mon sens.

    Et il ne lui a été imposé de remettre ses armes à la police... que parce qu'il s'était rendu coupable d'une agression. Ce n'est vraiment pas la Pre-Crime Division de "Minority Report"... on est dans le Post-Crime tout à fait classique.

    Il n'avait donc pas titre à garder ses armes, non.

    A partir de là, il est techniquement exact que la femme aurait du attendre qu'il les remette de lui-même. Peut-être allait-il le faire de toute façon et ne l'a t elle devancé que d'un quart d'heure. Peut-être voulait-il ne pas les rendre. Impossible à savoir.

    De toute façon, la femme n'a rien fait d'illégal, puisqu'elle a appliqué une décision de police. A la limite, elle aurait très bien pu dire "Mais je faisais cette course à sa place c'est tout !"

     

    Ah! J'avais passé là-dessus (de l'inconvénient de lire en diagonale, my bad); donc c'est bien dans les alternatives évoquées: soit la police n'a pas fait son boulot en n'appliquant pas une décision de justice ((quoiqu'il était peut-être encore dans le délai d'application), soit (et là je conjecture, l'article ne décrivant pas tout et le diable étant dans les détails, surtout avec la législation, et surtout aux USA.... Et encore plus en Floride où le dysfonctionnel est la norme) c'est la législation de l'Etat qui est foireuse et laisse peut-être des vides que le type comptait exploiter (pour ce qu'on en sait, il avait peut-être un avocat sur le coup). Mais à première vue, c'est la police qui a merdé, ou un dur hasard qui a fait qu'il était peut-être encore dans les clous si la deadline de l'application de son deal avec la justice n'était pas encore passée. Si, et seulement si, on est dans ce dernier cas, il est possible que la femme ait commis, sur le plan purement technique, un vol. Sinon, elle était sans doute dans son droit d'une "citizen action" (pas le terme, mais c'est l'idée) quand à une situation illégale à laquelle on est en pratique capable de remédier. 

    Attention aussi à la traduction des termes américains (pas anglais, ou anglo-saxons, purement ricains): le mot français "prison" renvoie à deux mots anglais distincts, "jail", et "prison". "Prison", c'est ce qu'on connaît, soit l'endroit où on purge une peine après un procès et une condamnation. "Jail", c'est pour des sentences très courtes et, le plus souvent, pour la détention temporaire, soit pour "garder au chaud" quelqu'un dont la situation est en doute, quelques jours, ou plus souvent, quelques heures (typique: la cellule de dégrisement). Et surtout, c'est pour la détention en attendant un procès (pour ceux qui présentent un risque de fuite) et pour la détention en attendant qu'un juge décide s'il y a une affaire à suivre, une action à intenter.... Je n'ai pas vu s'il y avait un article original en anglais, mais ce serait utile de savoir de tels détails, parce que si elle n'a été en "jail" que quelques jours, suivant les détails (j'insiste, les détails comptent quand on parle de la loi, avant de hurler à l'injustice) de l'affaire, ça peut ne correspondre qu'au temps de la bureaucratie (et de juges débordés) pour statuer sur la situation. Cruel, inique à bien des égards si la position de la femme est 100% justifiée, mais on sait que même quand elle marche correctement, la justice a toujours été une petite vieille qui marche lentement, et en grinçant. 

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  21. 21 minutes ago, nemo said:

    Que la police lui rende ses armes "présomption d'innocence" est une chose que la femme se retrouve en tôle en est une autre. Quel juge a été assez con pour maintenir en tôle une femme dans un cas de ce genre? 

    Techniquement parlant, si le mec n'est pas en faute, la femme a commis un vol: dura lex, sed lex. Si le type, aussi abominable qu'il soit ou non, n'a pas été pris enfreignant la loi, et a donc titre à garder ses armes (qui sont aussi un bien matériel, donc de la propriété privée), que veux-tu que la police fasse? Se mettre à prendre des mesures légales contraignantes à l'encontre de quiconque présente un risque potentiel? Ca évoque beaucoup de choses, mais pas un Etat de droit. Peut-être que la femme est parano, peut-être qu'elle a 100% raison d'avoir peur, peut-être qu'elle baratine, peut-être qu'elle croit à 100% à ce qu'elle dit, que le mec risque de passer à l'acte ou non.... Le champ des possibles est vaste, et on n'a qu'un article pour se faire une opinion, qui ne présente qu'une seule version de la situation. Mais en attendant, je renvoie à la seule alternative possible au regard de la loi: 

    - le type a déjà été arrêté et condamné pour violence domestique, auquel cas le problème réside dans l'application de la loi fédérale: soit la police locale n'a pas fait respecter la loi, soit y'a un problème de transcription de la dite loi au niveau de l'Etat (et là, c'est la Floride qui est en faute)

    - le type est en règle, aussi abject qu'il soit ou ne soit pas dans la réalité, et il n'y a rien qui puisse être fait préventivement autre que des mesures passives si le juge et/ou la police locale estime qu'il y a un risque réel (surveillance du type/de la famille, et/ou protection de la femme et des gamins s'ils vivent déjà séparément)

     

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