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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. Je ne sais pas d'où sort cette idée de PA de 20 000 tonnes qui pourrait mettre en oeuvre des catapultes, donc un groupe aérien qui, même réduit, doit être complet et cohérent: les avions sont chers, et il faut 2 E-2C minimum pour avoir un outil relativement permanent, ce qui est aussi cher. On y ajoute les hélicos, et je me demande où on trouverai la place de mettre tout cela dans 20 000 tonnes, même si les avions de combat n'avaient qu'une escadrille, soit 12 avions, ce qui induit qu'il n'y en aurait jamais 12 disponibles à la fois. Ca fait cher pour disposer de pas grand chose. Avec le détail qui tue: s'il faut faire tenir ça dans 20 000 tonnes, où met-on en plus le fuel (celui du PA et celui des divers aéronefs)? Il faut des réserves. C'est du délire complet. Et qui a décrété que ça ne coûterait que 600 millions? Il faut en outre ajouter la protection du bestiau, soit des frégates ASM et AA, un SNA, plus 1 ou 2 ravitailleurs pour tout le groupe. La facture explose, et toujours pour une force de frappe minable (au mieux 9 Rafales dispos en permanence et devant assurer missions de combat et défense aérienne). Si on a des Rafales, il faut des E 2-C avec, pas des hélicos radars à courtes pattes et courte portée de détection. Faut être cohérent: on met pas un pull rouge avec un fûte vert et des bretelles mauves (ou on passe pour un clown, ce que des marines de guerres essaient en général d'éviter). C'est pas la coque qui coûte cher; ce sont les systèmes de combat et le parc aérien. Une grosse coque ne vaut pas gigantesquement plus qu'une petite.

  2. les 4,6 milliards de dollars, c'est des dollars australiens ou US? Ca fait quand même cher pour une transition de 5 ans; soit c'est de facto un accroissement capacitaire majeur (qui se cumulera avec les JSF), soit c'est une façon d'anticiper une réduction de commandes de JSF (du genre "si vous vouliez nous vendre tout le package initial, fallait respecter les délais).

  3. Toutes les sources n'attribuent pas les mêmes pertes. Les Autrichiens ont, semble t-il, perdu un peu plus de monde. Mais les deux armées ont souffert dans des proportions équivalentes. Les deux armées étaient grosso modo équivalentes: la supériorité numérique des Autrichiens, considérant la taille des armées, n'est pas significative. De fait, il est vain de qualifier le résultat de l'un ou de l'autre comme une victoire ou une défaite. C'est un premier round à placer en parallèle avec la victoire d'Eugnène à Raab et la foirade monumentale des 40 000 Anglais débarqués à Walcheren. S'il y a échec, il est partagé, puisqu'aucune décision n'est emportée. En revanche, sur le plan stratégique, avant même Wagram, les Français sont mieux placés grâce au blocage des renforts autrichiens à Raab. Les raisons autrichiennes de réclamer la victoire sont minces: les Français ont bien fait un pas en arrière, mais il est petit (sur l'île Lobau), et le rapport des pertes ne parle ni en faveur de l'un, ni en celle de l'autre. Et la bataille s'est arrêtée avant tout en raison de l'épuisement des deux armées.

  4. Ils n'avaient pas vraiment l'expérience de la guerre moderne; des éléments de guerre moderne se sont déroulés, mais c'étaient surtout les bombardements. l'action des tanks, la puissance de feu, l'usage extensif de la radio pour la coordination de vastes opérations, le bombardement massif et concentré coordonné avec des tirs de barrage et des offensives massives, la rapidité du mouvement, la densité de la DCA... rien de tout cela n'a vraiment été utilisé à une échelle autre que fragmentaire, erratique et très localisée. Ce qui définit la guerre moderne, c'est le rythme, la coordination, le renseignement, la concentration et la logistique (en fait, cela définit toute guerre, mais la 2ème guerre mondiale a représenté un bond en avant jamais égalé en la matière). Ce n'est pas parce que la légion Condor a vérifié que ses tanks roulaient qu'ils ont appliqué des stratégies modernes. Il n'y a qu'au niveau tactique que des innovations ont été vu ça et là. Les deux armées espagnoles fonctionnaient encore sur des tactiques et du matériel anciens. la Guerre d'Espagne s'est faite à un rythme lent, celui d'une guerre de position, avec peu sinon pas de grandes batailles rangées, mais une infinité d'accrochages, d'embuscades et de combats urbains lents et terriblement sanglants.

  5. Ces chiffres semblent hautement débattables, notamment dans le rang français par rapport aux Rosbifs. En particulier, les dépenses exprimées en PPA ne sont pas si pertinentes; en termes d'économie, seul le montant absolu compte. Mais même là, je trouve rarement deux sources qui soient d'accord sur ce type de montants. L'effort britannique de défense est plus élevé.

  6. Une marrante: la "guerre de la pâtisserie" entre la France et le Mexique entre 1838 et 1839, déclenchée par la destruction de commerces tenus par des Français au Mexique lors d'une révolution; destruction assortie d'un non remboursement par l'Etat mexicain (avec en plus un défaut de paiement sur des emprunts mexicains à la France). Une expédition est envoyée, impliquant un débarquement et quelques affrontements (contre le général Santa Anna sort de sa retraite pour l'occasion), ainsi qu'un blocus naval et le bombardement de la forteresse de St Jean d'Ulloa (où sont utilisés pour la première fois des obus explosifs tirés par canons rayés).

  7. Le 1er cercle forme les forces spéciales "pures", chargé des panels de missions attribués aux FS: 1er RPIMA, 13ème RDP, commandos marines et CPA 10 sont des "généralistes". Ils ont tous des spécialités affirmées, mais sont capables de remplir l'ensemble des missions attribuées aux FS. Ils sont entièrement dédiés aux missions du COS. Le 2ème cercle est fait d'unités à capacités spéciales. La spécialisation y est plus marquée: GIGN, EPIGN, GCP, et 17ème RGP. Leurs capacités leurs permettent de gérer un certain panel de missions plus spécialisées. Le 3ème cercle est fait d'unités pouvant appuyer, par leurs force et leurs spécialisation, les unités du COS: éléments de la brigade de renseignement, 1er RHP, fusilliers marins, unité de recherche de la 27ème BIM, EOP de l'artillerie, équipes nautiques du Génie... Les GCP sont les éléments d'élite des compagnies d'éclairage et d'appui des régiments paras; à la base, ce sont les meilleurs éléments des régiments paras. Ce ne sont pas des FS, mais des unités de reconnaissance et de missions commandos (attention à la définition du terme) de régiments réguliers, qui ont tous besoin de ces groupes de combattants polyvalents. C'est là qu'on trouve les groupes de chuteurs SOTGH. Leur précédente dénomination était Commando de Recherche et d'appui en profondeur. Ils sont la pointe de l'épée des régiments paras. C'est aussi une politique très saine de ne pas vampiriser les régiments réguliers au profit des FS; les Anglos ont trop tendance à faire cela, dans la grande idéologie de "forcespécialisation" des armées.

  8. Les forces débarquées de la flotte sont des régiments à deux batailons pleins. La Légion de Lauzun est une force composite d'infanterie légère 4 compagnies), de cavalerie légère (2 gros escadrons de hussards) et d'artillerie (1 détachement). Grosso modo, en plus de deux garnisons laissées en arrière, le rassemblement du corps expéditionnaire et des éléments arrivés ultérieurement: - Régiment de Saintonge (2 bataillons) - Régiment de Royal Deux-Ponts -Régiment du Bourbonnais - Régiment du Soissonnais (2 bataillons) - Régiment du Gâtinais - Régiment d'Agenais (2 bataillons) - Régiment de Touraine (2 bataillons) - Régiment de Dillon (2 bataillons, volontaires irlandais) - Régiment d'artillerie de Metz - Régiment d'artillerie d'Auxonne - Légion des volontaires de Lauzun - Compagnies ordinaires de la mer La présence des troupes d'affranchis venus d'Haïti et de St Domingue est difficile à chiffrer; on pense qu'il y avait initialement une légion de 500 hommes. Ils ont participé au désastreux siège de Savannah en 1779 (un autre ratage de l'amiral d'Estaing).

  9. A Yorktown, il y avait au moins autant de Français que d'Américains, entre le corps expéditionnaire, les régiments débarqués de la flotte de De Grasse avec la Légion de Lauzun et quelques effectifs de compagnies ordinaires de la marine. Et seuls les Français y disposaient d'une artilerie de siège. Plus globalement, c'est l'aide française qui a été décisive, non seulement par les soutiens directs et indirects, mais par l'ampleur donnée au conflit qui se déroule à l'échelle du globe: - front en Amérique du Nord - projet de débarquement en Angleterre - front aux Antilles - front aux Indes - front en Méditerranée (par exemple, la tentative des Espagnols de reprendre Gibraltar) - on peut y ajouter l'ensemble des routes maritimes pour faire bonne mesure, car elles doivent être sécurisées. Les ressources anglaises doivent se disperser pour faire face à ses menaces, limitant d'autant les possibilités d'envois de troupes et de navires en Amérique du Nord. De même, le travail diplomatique pour amener l'Espagne et la Hollande dans le conflit. Le travail des hommes du "Secret du Roi" (bien qu'il ait été officiellement fermé) fut déterminant, tant dans l'activité de lobbying que dans l'organisation de la contrebande d'armes et d'argent pour les Insurgents, avant que Louis XVI ne prenne sa décision. Une part de l'indépendance américaine est due au fameux armateur "Roderique Ortalès", sans doute le prête nom le plus célèbre de l'histoire; Beaumarchais s'est ruiné dans cette compagnie, et le Congrès ne l'a en partie remboursé que bien plus tard. L'aide française aux Insurgents américains, outre l'effort de guerre "mondial" a consisté à équiper et financer tout bonnement l'armée continentale: il n'y avait pas d'arsenaux, de fonderie militaire ou de fabrique de poudre en Amérique du Nord à ce moment. La première fabrique de poudre américaine sera fondée en 1797 par un émigré français, M. Dupont de Nemours (elle a pas mal réussi depuis). De l'uniforme jusqu'au boulet, du canon à la balle, de la poudre à l'entraînement, tout a été financé en quasi-totalité par la France. Si les Américains étaient riches, le Congrès était pauvre, et ses ressources financières réduites; l'émission de papier monnaie a créé une inflation énorme. Sans compter que la moitié de la population des 13 colonies restait loyale à la couronne, le taux de désertion des continentaux était élevé, l'encadrement était inégal, une partie des troupes préférait combattre comme francs-tireurs que comme soldats, l'artillerie manquait (et il n'y avait pas de canons de gros calibres, hormis quelques-uns pris à l'ennemi, au ravitaillement aléatoire, et pas de canons de siège). Le corps expéditionnaire de Lauzun représentait une force homogène et robuste; chaque régiment envoyé n'était en fait composé que de l'effectif d'un seul gros bataillon, mais fait des 500-600 meilleurs hommes. Le financement en était assuré à un coût ruineux (il a fallu acheter tous les chevaux de la cavalerie sur place par exemple; ne pas les amener avait permis d'accélérer le transport; par ailleurs, de nombreux témoignages montrent que les Ricains ne faisaient vraiment pas de ristournes à nos pioupious), mais permettant de ne pas s'aliéner la population (avec une grande discipline en plus). Ces troupes qui débarquent sont d'excellents régiments professionnels (des régiments de l'armée du temps de paix, c'est-à-dire des permanents, car l'armée doubalit à cette époque en temps de guerre), mais pas les meilleurs comme on le dit souvent; il n'y avait aucun régiment de la Maison du Roi, aucun des "5 vieux" ou des "6 petits vieux"... Ils venaient assez loin dans l'ordre de préséance de l'armée. Mais c'étaient de très bons régiments quand même, issus de la nouvelle armée reforgée sur les leçons apprises de la Guerre de 7 ans: sous-officiers nombreux et mieux formés, officiers ayant reçu une vraie formation, entraînement soutenu et logistique mieux assurée... Sans compter qu'ils disposent du matériel qui fera parler de lui une quinzaine d'années plus tard: mousquet modèle1777, artillerie du système Gribeauval, poudre plus effective... S'y ajoutent les volontaires de Lafayette (qui viennent avec lui à son 2ème voyage; pas les petits emperruqués du début), et une force d'esclaves affranchis venue d'Haïti et de St Domingue. On ajoute à cela la flotte des Indes occidentales, qui donnera une force réellement stratégique aux Insurgents: opérations combinées, blocus, menace sur la flotte anglaise, rupture des approvisionnements anglais... Ils n'avaient à ce moment que des corsaires, et une flotte de sloops et de frégates légères (les grandes frégates qui feront la gloire des débuts de l'US Navy ne seront là que pour la guerre de 1812-1814). Enfin, on ne soulignera jamais assez le rôle capital, la courtoisie et la compétence de Rochambeau, chef réellement idéal pour cette mission, qui a aplani toutes les difficultés possibles entre les alliés.

  10. Y vendent pas ça. Sinon, c'est tout le problème de l'UE: y'a que la France et l'Angleterre à faire un effort (et l'Allemagne par le volume de ses dépenses), mais tout le monde a le droitt de vote. Et il y a une forte proportion d'Atlantistes à mentalité de colonisés en Europe, prêts à faire une armée européenne achetant sur étagère et sans autre vocation ni moyens stratégiques que de jouer les assistantes sociales après le passage des USA. Un discours au Parlement d'un général autrichien au début de l'année allait en ce sens, vantant hypocritement les mérites de ce projet sous l'angle de la modération des coûts d'équipement et de la condamnation facile de la "vanité" des programmes d'armeemnts autonomes.

  11. C'est tout l'avantage de la continuité industrielle, des moyens dont ils disposent qui garantissent une visibilité aux entreprises, bref, les avantages de la taille; ils raisonnent sur une flotte de 12 PA constante minimum. Vu le temps de construction d'un machin, les cycles de refonte.... cela veut dire qu'il y en a toujours au moins un en construction et/ou en refonte majeure.

  12. Ces effectifs sont très débattables (et ils sont d'ailleurs très débattus). Mais même en l'état, ils faut tenir compte de leur qualité et de leur disponibilité, surtout dans la durée. un fait moins connu (décrit en partie dans l'avant-dernier tome des aventures de Jack Aubray) est que l'armée russe fondait au fur et à mesure de son avancée vers l'ouest, et dans des proportions considérables. L'armée autrichienne était dans un état déplorable, et elle était en grande partie immobilisée par de nombreux troubles en Italie et dans l'ouest des Balkans. Les armées des Etats allemands étaient dans l'ensemble très disparates, très inégalement équipées et entraînées, et étroitement dépendantes de la volonté changeante de leurs chefs respectifs qui, par nature, s'opposaient les uns aux autres. Les plus de 100 000 recrues françaises en rassemblement/entraînement, plus les autres vétérans encore en rassemblement (la campagne des Cent Jours s'est faite alors qu'ils continuaient d'affluer) offraient une marge; étroite, mais une marge quand même. Il y en avait plus de 120 000 en état d'agir; c'est l'effectif de l'armée du nord! Il y avait quand même des troupes dans les Alpes, sur le Rhin, dans les Pyrénées, en plus de celles qui étaient occupées dans le Bordelais et en Vendée. Elles n'étaient pas gigantesques, mais elles existaient.

  13. Tu n'as pas suivi le projet. Les grosses adaptations françaises du CVF sont: - pont plat et architecture avant renforcée pour accomoder les catapultes. Ce n'est pas une modification majeure (aujourd'hui, les coques ne sont pas le coût majeur) - Agrandissement, notamment des hangars et des cuves de carburant (du navire et des avions): le PA2 fera 74 000 tonnes, contre 65 000 aux CVF. - un système de défense, même s'il est réduit: les CVF n'en ont pour ainsi dire aucun. Le projet franco-britannique a été choisi parce qu'un projet franco-français aurait été quasi-impossible à faire voter, parce qu'on a besoin d'arguments politiques au sein de l'UE, parce que le projet anglais était déjà lancé (et que se greffer dessus permettait de lancer un projet qui, autrement, aurait pu encore lanterner longtemps dans les antichambres du Parlement), parce que c'est un argument fort de politique étrangère forçant l'Angleterre à se définir à long terme par rapport à l'Europe... De multiples arguments perinents existent pour ce projet. Il faut arrêter de déblatérer en long et en large sur ce dont on rêve; les équipements des armées ont toujours été ce qu'ont pouvait se permettre. c'est la loi du minimum qui définit une armée, pas les rêves de l'optimum.

  14. Dans l'hypothèse d'une victoire à Waterloo, je doute que Napoléon aurait eu les moyens de reconquérir grand-chose. Une sécurisation des frontières aurait été un maximum; à savoir, la Savoie, et tout ou partie de la rive gauche du Rhin (avec renoncement à Anvers pour calmer les Rosbifs dans la durée). Il y avait, au mieux, de quoi se défendre et amener à des pourparlers, en comptant sur l'épuisement universel.

  15. Les historiens pourront en gloser encore longtemps. L'hypothèse d'une paix avec Napoléon repose avant tout sur l'état de lEurope: même l'Angleterre était à bout financièrement après avoir financé l'effort de guerre des coalitions (je rappelle qu'entre 1792 et 1815, la dépense militaire anglaise représente 5 fois celle de la France), et subi plusieurs crises boursières ayant mis à mal la confiance, les capitaux disponibles et le système bancaire qui était le plus grand avantage stratégique des Rosbifs (avec la Manche). La fameuse origine de la fortune des Rotschild au lendemain de Waterloo a joué sur l'incertitude qui commençait à achever le Stock exchange, dont la valeur globale avait diminué depuis presque 20 ans. la Royal Navy, pendant les Cent Jours, ne pouvait se réarmer au niveau de 1814: la moitié de la flotte avait été mise en réserve, et le retour de Napoléon avait fait constater qu'il ne serait possible de réarmer qu'une partie de cette moitié. Et le rythme était lent: en cas de victoire de Napoléon à Waterloo, l'Angleterre était hors du jeu continental pour un bout de temps (reformer une armée, re-disposer de la flotte car les Anglais ne bougent qu'en état de certitude...). Les armées étaient mal en point: les troupes russes et autrichiennes qui radinaient étaient dans un état déplorable (faut se rappeler que l'armée russe sort de la campagne de Russie dans un état aussi pitoyable que la française: plus de pertes au combat, et l'hiver russe et la famine n'ont pas plus pitié des Russes que des Français). Les autres pays continentaux n'avaient plus de finances, des territoires ravagés, des économies en lambeaux et des populations décimées. Le point positif pour la France, grâce à Davout d'ailleurs, était d'avoir plus de 100 000 soldats en rassemblement et à l'entraînement derrière. Y'aurait pas eu grand chose de plus, certes, mais c'aurait pu être suffisant pour faire réfléchir des Alliés épuisés et amputés des Anglo-alliés et des Prussiens vaincus à Waterloo (si c'est l'hypothèse). Le jeu des coalitions sempiternellement relevées avec des armées reformées ne pouvait pas être joué sans arrêt, pas plus que Napoléon ne pouvait puiser à l'infini dans le réservoir humain français. A défaut d'une pais définitive, il y avait quand même de bonnes chances que les belligérants soient forcés de dire "pouce". Bien sûr, la volonté des souverains est assi un autre facteur.

  16. Nucléaire = beaucoup plus cher à l'achat à un moment où on racle les fonds de porte-monnaie Reprendre les études du projet = si, parce qu'on ne refait pas ce qui a été fait. il ne s'agit pas d'une simple mise à jour avec option +30%. C'est un projet lourd. Et y'a déjà 1 an et demi de boulot accéléré sur le projet PA2, sans compter les 2 ans qu'on a acheté en plus aux Rosbifs. "Aucune intention de vendre des porte-avions" =???? Tu sais lire ou quoi? Invendable politiquement veut dire que personne ne votera pour ce projet et son budget. Déjà que le projet en cours est pas sûr... "On s'en fou des Rosbifs et pour l'argent on n'a pas encore dépensé" = documentes-toi: c'est l'aspect européen du projet qui permet de grapiller beaucoup de votes décisifs. Et si, plus de 200 millions d'euros ont déjà été claqués (ticket d'entrée dans le projet CVF, études, adaptation du design, définition du projet industriel, financement de MOPA2...) "Arrête le projet PA2-CVF = perte de gains politiques à l'Europe, ils ont cas nous les payés"???? Faut vraiment répondre à ça? "Changer de projet = on le fait tout le temps". oui, et ça coûte déjà très cher: y'a une limite en termes de coûts, surtout sur des projets de 2,5 millards.

  17. C'est pas si facile de choisir d'intervenir ou de ne pas le faire: on n'est pas totalement libres de nos choix. Y'a que les Ricains qui peuvent dire merde et s'affranchir des règles qui les emmerdent. Je signale pourle Rwanda qu'on est les seuls à avoir fait quelque chose, même si c'était loin d'être suffisant. Les Nations-Unies refusaient d'agir, alors que c'est le seul cadre dans lequel on puisse intervenir: il a fallu faire un forcing, et ce genre de chose n'est jamais gratuite en termes politiques. En Côte d'Ivoire, la France était contrainte de s'impliquer: - par les accords de défense bilatéraux (c'est pourquoi des troupes sont stationnées en pemranence en Côte d'Ivoire, autour du 43ème BIMA) - par la présence de 16 000 ressotissants français et la responsabilité des autres ressortissants occidentaux - par la responsabilité de la France dans la stabilité de ce coin (autres accords de défense avec pas mal d'Etats voisins) je signale au passage que la France a sauvé le cul de Gbagbo dans la première phase du conflit, quand ses troupes se faisaient dérouiller. Dès que les forces françaises se sont interposées, le même Etat-major Ivoirien qui s'était fait mettre par ses sergents désormais rebelles a clamé partout que les Français les avaient empêche d'écraser les rebelles. C'est pas vraiment ce que les armes disaient.

  18. M. le prince d'Eckmühl, voilà une erreur indigne de vous! Un plan de bataille n'est pas un acte de stratégie, mais de tactique; la stratégie, c'est ce qui se passe avant. Hors, avant, Napoléon a bien réussi à séparer les armées alliées. Mais ceux-ci (surtout les Prussiens), après s'être fait berner pendant 15 ans, ne se sont fait qu'à moitié avoir. Grouchy s'est du coup trouvé en face d'un corps prussien jouant le même rôle que lui: fixer. La bataille elle-même est un endroit où comptent avant tout la qualité et le moral des troupes, ainsi que le "coup d'oeil" à chaud, du général, et non le plan de bataille. Si vous regardez Austerlitz, la bataille elle-même est sans grande surprise: c'est dans l'utilisation de la brume, la mise en scène de la faiblesse française (simulations de replis en escarmouches, demande de négociation, mise en valeur de l'épuisement des troupes après la marche forcée de 3 mois...), l'étude préalable du terrain (que le tondu a eu largement le temps de conduire), la motivation et la mobilité des troupes que réside le coup de génie. Bien sûr, découvrir le flanc droit (essentiel du plan) ajoute un effet décisif. Mais ce ne sont pas des circonstances dont on dispose souvent en bataille. C'est une utilisation de circonstances (l'épuisement de l'armée, utilisé comme leurre) rarissimes. A Waterloo, les troupes ne sont plus celles du Camp de Boulogne: attrition permanente de 10 ans de campagne, peu de temps pour recréer la Grande Armée lors des Cent Jours (et elle n'a pas reçu d'entraînement depuis un bout de temps, surtout en unités constituées), énormes problèmes de matériels, dissensions et problèmes de moral, cavalerie mal montée, faiblesse du renseignement (manque d'unités de reconnaissance, surtout de qualité)... Napoléon ne peut pas jouer les mêmes cartes, ne peut plus compter sur la même rapidité, la même capacité à la surprise. Obligé de compenser par la puissance de feu des "grandes batteries", il doit mener des batailles plus statiques, mais aussi des campagnes de moindre rythme. L'effet de séparation des adversaires joue moins. Sans compter que temps (court) et espace (restreint en Belgique) jouent entièrement contre lui: la lattitude stratégique est réduite. La réflexion de Wellington au vu du déroulement de la bataille prouve qu'il n'y entravait pas tant que ça ("I'm disappointed, he's just a puncher"), lui qui n'a jamais mené que des batailles défensives et des campagnes sans contrainte stratégique, en ne disposant que d'une armée extrêmement lente. Bref, c'est avant la bataille que le plus gros de la victoire se décide; circonstances et donne stratégique, qualité et moral des troupes, approvisionnement, dispositif global (gestion des déplacements des divisions), manipulation psychologique de l'ennemi, renseignement, logistique, gestion du temps et de l'espace (et les deux camps n'ont jamais les mêmes contraintes en ce domaine). Et pourtant, à Waterloo, l'armée de Wellington, pourtant largement supérieure en nombre (Napoléon ayant 15 000, puis 20 à 25 000 de ses hommes sur le flanc droit contre les Prussiens), a fini par se faire enfoncer. La charge de la Moyenne Garde n'était plus qu'un gambit dans une situation désespérée; son but n'était pas tant de percer la ligne anglaise que de provoquer un effondrement moral (qui aurait eu lieu sans l'initiative du Prince d'Orange) s'ajoutant à la percée faite à la Haye Sainte. La qualité de l'infanterie anglaise n'était pas si grande, puisqu'elle a souvent cédé en maints endroits, et que les deux tentatives de percées majeures l'ont vu céder et sauvée par la cavalerie (contre d'Erlon), puis les Belgo-Hollandais (charge de la Garde). Je ne diminue pas les mérites des Anglais, mais leurinfanterie n'a rien montré d'exceptionnel. En effet, Waterloo aurait pu être une bataille éclair; ce sont les circonstances qui en ont fait une bataille d'attrition. En l'occurrence, tout s'est joué avec la division d'Erlon, qui avait créé la percée, et s'est faite surprendre par une autre indiscipline, celle de la cavalerie alliée. Un problème de dispositif tactique (pas vraiment du ressort de Napoléon) a permis à la panique des premiers rangs épuisés de se transmettre au reste de la division (avec un terrain qui n'aidait pas), qui aurait pu redresser la situation. Que se serait-il passé si les commandants avaient eu un meilleur contrôle sur leurs troupes? Ou si la division avait avancé en carré, ou en formations de lignes et de colonnes ordonnées? Davout aurait-il cahngé quelque chose? Trop compliqué à déterminer: quelle influence aurait-il pu avoir sur le tondu pendant la campgne elle-même? Quelle position aurait-il tenu? Qu'aurait-il pu faire avec ces troupes moins cohérentes, moins entraînées et moins fortes? Outre la difficulté des conditions stratégiques globales, toute la campagne des Cent Jours vit dans l'improvisation: pas d'Etat-Major ayant pris ses habitudes (le pauvre Soult a fait ce qu'il a pu, avec un Etat-Major rapidement constitué, sans modes de fonctionnement défini ni habitudes de travail, avec un renseignement trop faible...), troupes moins bonnes et hâtivement rassemblées.... Tout manque de la fluidité et de la cohésion de jadis. Le temps a trop manqué pour rétablir un outil fonctionnant comme il aurait fallu.

  19. Sans compter la disponibilité avec de la réserve: soit c'est une astreinte de la réserve, et ça n'est pas du temps plein, soit c'est un emploi offert aux réservistes, et ça ne comporte pas les mêmes obligations (notamment le danger), sans compter que dans ce dernier cas de figure, les démissionnaires sont libres de ne pas prendre ce job. Hors, les unités de soutien ont des besoins fixes (en effectifs et en qualité), de temps plein, d'une disponibilité permanente, de spécialités nombreuses et disponibles à tout moment à niveau constant. On ne peut pas bâtir une stratégie là-dessus. les problèmes des réserves, même si la situation s'améliore, sont déjà bien assez grands comme cela.

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