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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. La définition des forces spéciales reste la même qu'avant; c'est juste que peu de gens, journalistes en tête, prennent le temps de la comprendre. Le "coup de main" et la gamme d'actions para/commando/infiltration/sabotage... ne sont pas ce qui différencie les FS du reste, commandos et infanterie d'assaut compris. La particularité des FS est la nature des cibles: elles sont faites pour des actions contre des cibles stratégiques: là où des groupements commandos visent à dégommer un poste de commandement particulier dont la disparition permettra à une vague d'assaut de passer, par exemple, un groupe de FS visera des commandants de théâtres, ainsi que des cibles de nature politique ou économique dont la portée est capitale (un dirigeant, une centrale électrique, un centre d'aiguillage névralgique mais intouchable par bombardement...). Généralement, les cibles de FS ont tendance à être dans la profondeur d'un dispositif ennemi, voire en territoire neutre. Parce qu'il y a plusieurs définitions des FS. L'essentiel des bonnes unités d'élite de tous poils (commandos, reco, FS, CT...) ont des niveaux et des entraînements équivalents. Ce qui fait la différence est la nature des missions; selon les critères anglais, la seule FS au sens plein du terme est le SA de la DGSE, car ses opérateurs peuvent agir en civil, en territoire neutre ou ami... Le MI6 n'a pour ainsi dire pas de branche paramilitaire propre (contrairement à la DGSE dont le SA représente plus de 500 opérateurs), car le SAS (et, dans une certaine mesure, le SBS et le nouveau SRS) remplit ce rôle: même les exécutions hautement sensibles lui sont confiées (à l'hypothétique unité "the increment"). Chez nous, ni le 1er RPIMA, le 13ème RDP ou les GCP, ni les commandos marine ou les CPA 10, 20 et 30 n'agiraient hors d'un cadre militaire. Les unités dites "à capacités spéciales" (2ème et 3ème cercles du COS) ont aussi un cadre d'emploi bien défini (les uniés du 3ème cercle sont même plus dites spécialisées).

  2. En voilà des oubliées (liste non exhaustive, choix arbitraire): Tuyen Qang: la Légion, moins d'un bataillon (en fait 2 compagnies de Légion, une de Coloniale, une section d'artillerie et l'équipage débarqué d'une canonnière fluviale: 611 hommes en tout). En face, 20 000 Chinois. Qui gagne? Camerone: quasiment tous trucidés, mais la mission est accomplie (l'armée mexicaine n'attaquera pas le convoi que Danjou escortait, et cette même armée est lourdement handicapée comme force combative). Patay, 1429: Azincourt à l'envers. La cavalerie Française est enfin utilsée à bon escient face aux archers Anglais. La Hire, avec l'avant garde de l'armée royale (1000 à 1500 cavaliers) écharpe l'armée anglaise (plus de 5000 hommes). Bayard au Garigliano (presque seul, ou presque, contre 200), ou à Mézières (assiégé à 1000 contre 35000 Impériaux). Bouvines, 1214: "d'un côté c'est l'Europe, et de l'autre la France". Rocroi, 1643: fin de la prééminence de l'infanterie espagnole. Grand Siège de Paris, 885: plus de vikings qu'il n'y a d'habitants à Paris assiègent la Cité, défendue par moins de 200 soldats. Auerstedt: Davout. Et c'est tout dire. Malplaquet, 1709: la plus victorieuse des défaites.

  3. Calmons-nous: il y a bien des choses à dire sur les finances publiques, mais ce n'est ni le lieu ni le moment. Personne ne résoudra rien ici. Sinon, fusilier a dit: [q]Compte-tenu que les effectifs de l'AdT sont (sauf erreur) d'environ 120 000 militaires Que font les autres 60 000? A quoi ils servent? Alors bien sur il y a un certain nombre de personnels affectés aux écoles. Il y a les personnels en formation dans chaque régiment (les instructeurs et les "élèves"..) qui ne sont pas projetables... question est bien "économique" de procèder ainsi? Par exemple, la Légion a un centre de formation, les Marines procèdent ainsi également..... Ne serais pas plus opérationnel / économique de former par exemple par centre d'instruction de Brigade (ou éventuellement plus grand ou par niveau de formation de base et puis après ventilation dans les écoles de spé...) Exemples centre d'instruction des parachustistes, centre d'instruction des Alpins, etc..... J'ajouterais une autre piste de réflexion. Groso modo nos régiments actuels sont en réalité des bataillons... Par ailleurs, nous avons adopté une structuration en brigade. Dans ce cadre garder la "forme" régiment (je mets de côté les problèmes de tradition et d'aménagement du territoire, ect..) n'est ce pas un gaspillage de ressources? Car à chaque fois il faut un échelon administratif, des services, de commandement, etc.... N'est serais pas plus "économique" et fonctionnel de grouper des bataillons dans une structure unique (brigade ou deux demi-brigades par brigade) le bataillon étant l'échelon opérationnel (avec le minimum de services) et la brigade (ou la démi-brigade) l'échelon soutien / services / commandement.... Evidemment cela supposerait le regroupement dans des installations plus importantes et moins nombreuses....[/q] La brigade est de facto une unité opérationnelle, mais qui n'a pas d'existence concrète hors de grandes manoeuvres, de domaines de spécialités et de structure de" commandement. Ce que vous suggérez pourrait avoir un intérêt si l'on déployait des brigades complètes. Mais on joue sur des structures plus petites dans les faits. Une base pour brigade supposerait des surfaces bien plus grandes que ce dont on dispose et de lourds investissements d'infrastructures (et le prix des terrains aujourd'hui est énorme: j'ai vu une évaluation du prix de Canjuers, et c'était terrifiant), sans compter qu'il est difficile, voire impossible, de créer un esprit de corps pour une telle structure, non seulement en raison de sa taille, mais surtout en raison de sa diversité (troupiers, paras, tankistes.... autant d'esprits différents). Les subdivisions d'armes ont leur intérêt, difficilement évaluable précisément, mais terriblement efficaces en matière de GRH. Le régiment n'est pas très coûteux comme structure, et comme vous le dites, c'est de facto un bataillon en termes d'effectifs: sa structure est réduite, de même que son encadrement civil. Et justement, les questions de traditions et d'aménagement du territoire sont importantes parce qu'elles sont capitales, et difficilement évaluables (concentrez les militaires sur peu de camps, et vous aurez des problèmes de communication accrus pour les armées, des relations plus tendues avec quelques villes dominées par la présence militaire et les problèmes que cela comporte). Et surtout, la faible structure des régiments est désormais assouplie jouant l'interface de communication entre la base et le sommet, notamment pour les RETEX, la gestion au jour le jour (les pachas de régiments sont infiniment plus responsabilisés qu'ils ne l'étaient avant). L'allocation des ressources y est optimisé. Les gains qui seraient réalisés en centralisant ces fonctions faibles en nombre seraient trop faibles comparés à ce que l'on y perdrait: centralisation veut dire plus de rigidité. Nous ne parlons effectivement pas d'organisations différentes, mais de subdivisions: l'acquisition de matériel, les soldes... Bref, tous les coûts de gestion lourds sont centralisés depuis longtemps. Ce qui reste aux pachas est une saine marge de manoeuvre. L'autre sous structure, les subdivisions d'armes (infanterie, cavalerie...) est utile pour gérer les écoles et être au plus près des besoins. Le centre de formation de la Légion est nécessaire, parce qu'il est unique: traditions à part, les recrues de la Légion sont TRES différentes du reste, et tout y est calculé, et pensé pour ce type de recrues: rappelez-vous que si la Légion a son "esprit", ses méthodes et sa discipline plus dure, c'est aussi une nécessité eu égard à la nature et aux différences de ses recrues. Mais au global, l'armée de terre n'est pas le plus gros ou le plus rigide des machins: 9 milliards d'euros, pensions comprises, pour 134 000 personnes (civils et militaires), c'est pas grand chose. Et elle souffre beaucoup par rapport aux autres armes. Son administration centrale est trop lourde est nécessite de gros changements. Les seules brigades qui pourraient être centralisées géographiquement sont les brigades spécialisées: montagne, paras, artillerie, génie, transmissions, aéromobile... Mais la ventilation a aussi ses intérêts, et même ces brigades sont composites de plusieurs types d'armes. Le coût du changement serait bien supérieur aux maigres économies potentiellement réalisables (mais qui ne sont même pas sûres), et on retomberait aussi sur le coût des terrains nécessaires et des infrastructures. Il faut aussi garder en mémoire que le temps va réduire certains effectifs et certains coûts; je pense en fait aux officiers, trop nombreux parce que beaucoup viennent de l'armée de conscription. quand cette dernière génération passera, il y aura bien moins de généraux, de colonels... Un point notable dans les propositions serait la suppression de quelques grades, désormais inutiles dans le cadre d'une armée moins subdivisée et avec un niveau de communicationqui en supprime la nécessité: le lieutenant-colonel n'aura bientôt plus d'utilité concrète, de même que le commandant, et même le sous lieutenant. Ils peuvent être gardés, mais comme pure commodité sur l'ancienneté, sans que cela influe désormais sur les effectifs. De même, et surtout, deux niveaux de généraux n'ont plus rien à foutre: division et armée (ou corps d'armée, au choix). Y' a du gras à tailler. Mais pour des économies de mauvaise gestion, je conseillerais plutôt d'aller reluquer les armes aériennes et navales.

  4. Et ma réponse concernait le fait que des investissements publics contrebalancent des déviations néfastes du marché, de même que, jusqu'à un certain point, des salaires de fonctionnaires, moins soumis aux aléas de la conjoncture, garantissent un certain maintien du niveau d'activité et de la consommation. Ce n'est pas en majorité de la création de richesse nette, mais un facteur accélérateur de la vitesse de circulation de la monnaie, elle même condition partielle de croissance. L'effet multiplicateur est la démonstration qu'un surcroît de revenus (allocations, primes....) a un meilleur effet sur l'activité qu'une réduction d'impôts. Mais mon point en indiquant la participation très active de l'ensemble du secteur défense dans l'activité économique est de souligner que c'est un secteur ETABLI, représentant des millions d'emplois répartis sur l'ensemble du territoire, produisant plus de richesses, au global, qu'il n'en coûte réellement (avec le désengagement de l'Etat, c'est l'un des derniers moyens d'agir sur l'orientation macro-économique: nous gardons certains savoirs-faire en dépit de la logique économique, parfois, mais c'est un intérêt capital dans la maîtrise de notre destin autant que dans l'intérêt économique du pays à moyen et long terme). Pour un budget de Défense serré comme le nôtre, l'effet multiplicateur global sur le niveau de l'activité est bien plus important que l'investissement nominal. Donc, c'est un intérêt multiple pour le pays. Donc, c'est dans le sujet. Bon, on va arrêter. Jugeons plutôt; j'ai proposé ma liste. A vous tous de voir...

  5. Désolé m'sieur, j'ai rien d'un gaga de la dépense publique et je n'ai jamais parlé de mouvement perpétuel, mais je sais aussi comment fonctionnent beaucoup de boîtes et somment les coûts y sont gérés, surtout quand on connaît un peu la compta analytique: des enkystements et des dysfonctionnements parfois monstrueux y subsistent, des coûts absurdes s'y retrouvent aussi. Toute la carrière d'un patron comme Jack Welch a été de lutter contre cet état de fait; il a été peu suivi. C'est le principe de toute organisation humaine qu'essayer de se perpétuer, même en dépit du bon sens. Y faut pas non plus sombrer dans l'effet inverse et se lancer dans la gagatitude "privé=efficacité absolue". Nous avons, certes, un énorme problème d'efficacité de la dépense publique, mais faut pas sombrer dans le caricatural. N'importe quel bon économiste, du père du libéralisme, Adam Smith, au plus excentriquement brillant, John Kenneth Galbraith, en passant par le seul à avoir fait fortune en appliquant ses théories, John Maynard Keynes, vous montrera facilement que la dépense publique est un ressort essentiel, tant par son investissement que par son rôle au jour le jour dans le jeu de l'offre et de la demande (effets de levier, effet multiplicateur, vous connaissez?), pour rééquilibrer ce que l'activité met en danger, ainsi que pour jouer un rôle d'anticipation et d'initiative pour orienter l'économie. C'est pas parce que l'Etat est, en France, dans une mauvaise passe en ce moment, que le principe est à condamner. Pour info, je ne crois pas aux relances par la consommation indviduelle pour la simple raison que la consommation des ménages en France est majoritairement importée (seul l'agro alimentaire est vraiment national). Et voilà, vous m'avez fait faire un HS! [04][20][17][31] On arrête cette déviation.

  6. Broaf, le Sacré Coeur, construit après 1871 pour faire expier tous les crimes de la Commune. Construire ce gros machin pour faire expier la destruction de beaux monuments, j'ai toujours trouvé ça contradictoire. Sinon, faut aussi voir nos vaillants communards, après leur déportation en Guyane ou en Algérie, se révéler les pires des colons bien racistes et avocats du "fardeau de l'homme blanc", prétextant que les non-européens sont pas concernés par les idéaux républicains, socialistes ou autres.

  7. PS: l'utilité économique d'une défense avec sa production indigène est de "consommer" français, soit d'avoir un impact direct sur le PNB: contrairement à la consommation individuelle qui ne profite que marginalement à l'économie (vu la part de notre consommation quotidienne qui est importée), l'effet multiplicateur de cet investissement sur le made in France est bien plus grand.

  8. @ roland C'est quoi cette idée que les soldes, traitements et retraites versés par le Ministère seraient reversés en impôts????!!! Je parle de keynésianisme de base: des centaines de milliers de personnes vivent du fait de travailler pour le ministère. Ils participent à la richesse nationale en vivant dans le circuit économique. J'ai pas dit qu'ils reversaient leur revenu en impôts. Y t'manque une case? [21][57] @fusilier la faisabilité ou non est du ressort de ton opinion. L'étude des structures de coûts de différents programmes d'armements communs (pas seulement européen) me fait sincèrement douter de la pertinence d'un modèle multinational. L'autonomie est, pour l'instant, la seule solution par défaut. Je ne parle pas de désir, mais d'absence d'alternative. Sur la participation à la richesse nationale, je ne dis pas que le but d'une défense est d'y participer, mais c'est une conséquence du fait d'avoir une défense et une production autochtone d'armements. C'est une utilité induite, pas un but. Pour le rapport militaires/industrie d'armements: au cas où vous l'ignoreriez, il y a longtemps que les militaires sont des VRP à temps partiel. C'est une utilité pour l'export; je ne dis pas que c'est bien, je dis que c'est une commodité de l'activité.

  9. N'oublions pas les points basiques que certains ont semblé oublier ici et dans d'autres topics: sans armée, pas de politique étrangère, puisque la base de celle-ci est d'avoir des alliés; sans capacité d'agir contre une éventuelle menace commune (à toutes les échelles: mafias, terrorismes, police des mers, contrôle des axes de communication, agresseur ouvert...), aucun pays ne vous voit comme un allié crédible. Inutile de rappeler la pactomanie d'Aristide Briand, qui commence avec le traité de Locarno "garantissant" les frontières orientales de la France: l'appareil de guerre fut converti en appareil de pure défense territoriale, sans volonté politique ni moyens techniques d'aller aider la litanie d'Etats centre-européens dont la même pactomanie nous a fait des alliés. Résultat: impuissance et lâcheté de 1938, déclaration de guerre molle de 1939 sans capcités ni volonté d'aller aier la Pologne, ou même d'aller porter la guerre en Allemagne. Si on n'a pas d'alliances, qui commencent par des traités de garantie, de sécurité et d'assistance mutuelle, l'influence est réduite, et la pénétration commerciale en est amputée. Influence, rayonnement, prospérité ne s'auto-alimentent que dans ce schéma; de là viennent les moyens, les informations et les opportunités de projeter plus loin du territoire (dans le temps et la distance) les champs d'action et les enjeux de notre sécurité. Celle-ci se joue dans les zones de crise, dans "la guerre de l'ombre" (renseignement, antiterrorisme) et sur le domaine "virtuel" (circuits financiers, marchés, réseaux d'information). La violence proprement dite est éloignée du territoire.

  10. Allez hop: je balance mon résumé. Y'a des doublons, et ça a été fait à la va-vite, mais ça a le mérite d'exister:

    Pourquoi une défense autonome et une politique d’armement nationale ?

    Défense (éventuelle) de la nation contre :

    - invasions

    - pénétration « insidieuse » (terroristes, espions, agents d’influence…)

    - immigration clandestine

    - renseignement et action contre des groupes et nations hostiles

    - les risques de guerre environnants (la France n’est pas que la métropole)

    - l’intimidation par d’autres puissances (menaces, chantage… à fin d’obtentions de gains commerciaux, économiques, diplomatiques, politiques)

    Aider nos alliés

    - assistance militaire (entraînement, formation, équipement)

    - soutien militaire (en cas de conflit : aider à protéger leur commerce, déminage, surveillance…)

    - intervention directe à leurs côtés

    - application de traités (alliances, assistance, surveillance)

    - sans capacités d'intervention, pas d'alliés

    Servir nos principes

    - aide humanitaire

    - forces d’interposition

    - appui à des processus démocratiques et/ou humanitaires

    - rétablissement de la paix

    - préservation de la paix

    - police des mers, des airs et surveillance des frontières (trafics, contrebande…)

    - application des traités (assistance, contrôle, commerce, frontières…)

    Servir nos intérêts

    - offre de garantie et d’aide en appui d’offres commerciales

    - protection de nos ressortissants

    - déploiements lors de catastrophes naturelles (métropole, DOM-TOM, alliés…)

    - appui de notre diplomatie (intimidation, établir confiance, prévention)

    Maîtrise de nos approvisionnements et de notre commerce

    - protection active des lignes d’approvisionnement et des lignes commerciales (zones de crise, conflits…)

    - dissuasion des menaces sur ces lignes (piraterie, Etats douteux ou hostiles, terrorisme)

    - dissuasion contre l’intimidation et le chantage à la menace contre ces lignes

    - Assurance contre les abus possibles (séquestration de navires, retardements, contrôle abusif…)

    Participation à la richesse nationale

    - banc d’essai et indicateur de confiance de notre industrie pour l’exportation

    - haut niveau d’exportation

    - pouvoir d’achat de 430 000 foyers (personnels militaires et civils de la défense)

    - 2 à 2,5 millions d’emplois directs (300 000) et induits (sous-traitants, contractants, prestataires de services, commerce)

    - des pensions de retraites pour des milliers d’anciens combattants et membres des forces armées

    - effort de recherche et développement

    - maintien de capacités industrielles de haut niveau

    - injection de 20 à 25 milliards d’euros d’investissements directs dans l’économie

    Principes démocratiques

    - maintien du monopole de la violence légitime et encadrée par un processus démocratique (évite ou limite les vides où d'autres formes de violence et de justice auto-gérées apparaissent: SMP, mafias, milices...)

    - soutien extérieur de la démocratie et des droits de l’homme

    - devoir de défense des citoyens et de l’intégrité du territoire

    - Conservatoire et école d’application du civisme (armée et réserve)

    Indépendance nationale

    - préservation de la capacité nationale à produire les moyens de notre défense

    - résistance aux agressions et intimidations

    - garantie de la capacité à l’autodétermination

    - garantir la continuité de la nation et de sa capacité à déterminer elle-même son destin

  11. Etant donné que la Défense représente: - 300 000 emplois directs dans l'économie - 6% de l'industrie, dans des secteurs de haute valeur ajoutée - un effort de recherche aux larges retombées - 430 000 (civils et militaires) emplois directs pour le Ministère - entre 2 et 2,5 millions d'emplois induits (sous-traitants, prestataires de services, contractants de tous genre pour qui la Défense représente une activité notable) - une injection de pouvoir d'achat dans l'économie par l'ensemble des emplois (effets sur le commerce...) - une injection d'investissement "dur" (donc productif) de plus de 17 milliards d'euros par an - un pensionnement de dizaines de milliers de retraités de l'armée (et encore une couche de pouvoir d'achat) - une répartition géographique de l'activité (civile, militaire, économique) sur de nombreux territoires pas nécessairement les plus actifs, soit une participation active à l'aménagement du dit terrtoire. - un maintien de corps de traditions et d'esprit civique. - une politique sociale (formation...) et d'intégration (c'est sans doute l'endroit où il y a le moins de problèmes de racisme par exemple). Et je rappelle que quand on parle d'emplois directs et induits, on ne parle pas d'individus, mais de foyers, soit plus d'une personne. Le foyer moyen Français étant d'un peu plus de 3 personnes (célibataires, familles, retraités, familles décomposées ou recomposées...) , les chiffres susmentionnés sont à multiplier par cette moyenne.

  12. Non, le problème n'est pas tant de parler de l'économie, qui fait partie du sujet, que de se spécialiser sur le cas de l'Europe et des politiques d'armement: on ne détourne pas tant le sujet qu'on se focalise trop sur un aspect limité. Le fait d'être prêt maintenant est une notion vague: devons-nous être prêts à une grande guerre aujourd'hui (avec du coup un effectif plein, avec tout son environnement et son équipement totalement homogène et de même génération)? Ou bien être prêt à une intervention importante au loin? Ou avoir un outil cohérent malgré des différences de générations (tant que c'est compatible)? Je ne crois pas à la réduction du format, surtout pour l'armée de terre: les récents développements ont montré l'importance des effectifs. La dialectique entre nombre et sophistication ne doit pas être posée, parce qu'elle conduit à des sacrifices dans les deux domaines. Les Anglais ne peuvent projeter plus d'hommes qu'en raison de leurs cycles de rotations: 6 mois contre 4 en France. Le problème est que cette doctrine d'emploi use les troupes bien plus rapidement et les dégoûte (moins d'un candidat par poste -même s'il y a d'autres causes-, faible taux de resignature de contrat), en plus de compromettre les cycles d'entraînement. Notre doctrine me semble mieux préserver le capital humain. Mais cela nécessite 3 hommes pour en maintenir 1 en OPEX à l'année. Rappelons que le format de l'armée de Terre est d'environs 65 000 combattants, plus environs 15-20 000 hommes en soutien: ce sont les forces projetables (avec le rythme 3 pour 1, cela veut dire, dans les faits, moins de 20 000 hommes, surtout si l'on compte les forces déployées en DOM TOM et les bases permanentes: et si on parle de groupes, avec un éventail assez complet de capacités, les 14 000 actuellement en OPEX représentent un quasi maximum: un battle group 1500 déployé en plus serait le maximum). C'est pas faramineux. Après, si la réduction de format concerne l'administration, entièrement d'accord: une plus grande efficacité est à obtenir (mais c'est encore plus vrai dans la Royale et l'AdA). Mais vous voyez, vous me faites digresser. Quoique...

  13. Faire de la KM m'intéresse un peu, malgré le côté close combat, pour l'aspect réflexe-réplique ultra-rapide. C'est quand même une discipline qui n'a pour ainsi dire aucune technique d'attaque: que du contre. pour les arts martiaux bien complets, je recommande le Ninjutsu: c'est très impressionnant: un pote avec qui j'avais commencé a continué: il en est à sa 7ème année (avant, il avait fait 9 ans de Kung Fu et 3 ans de Pentzhak Silat) et il est franchement sur le cul devant l'étendue des cas de figure envisagés (combat armé, combat "à distance", combat rapproché et combat au sol). Les arts martiaux internes: Ils reposent sur le fait de d'utiliser sa tronche (conscience tactique, conscience de l'environnement comme de soi-même) pour mieux coordonner son corps, son poids, son équilibre de manière relaxée pour combattre, à la différence des arts externes (Kung Fus, styles Shaolin, Karatés, Kempos, boxes diverses.... bref, tous les plus connus) qui s'exercent en contraction des muscles pour faire jouer la force. Après, c'est tout le bastringue autour du développement interne (notamment par la maîtrise de la respiration), du contrôle de la circulation (bref, de son calme, de son sang-froid): c'est le Qi (énergie interne)! [45] Croyez-moi, c'est pas du flanc: en fait, la différence entre arts externes et arts internes et très similaires à celle entre des exercices normaux et des exercices faits en méthode pilate. Ca peut n'avoir l'air de rien au premier abord, mais ça crève trois fois plus. Le résultat est béton, et surtout beaucoup plus sain pour le corps (surtout moi qui me souviens de mes séances d'endurcissement sur les avant-bras et les tibias, ou des séances monstrueuses d'abdos qui sont efficaces, mais vosu dégomment le dos à la longue); et ça développe une endurance monstrueuse. Pour ceux que la philo des arts martiaux intéressent, les arts externes viennent tous, à l'origine, du bouddhisme apporté d'Inde (et un peu assi des Mongols et Mandchous, peuples des steppes ayant amené leurs traditions); les arts internes viennent du taoisme. L'aikido est l'art japonais qui s'en rapproche le plus. Le grand art interne est le Tai Chi Chuan, mais il ne s'enseigne presque plus comme art de combat et presque uniquement comme gymnastique. Rapidement, les principaux arts internes de combat: Tai Chi Chuan styles Chen et Yang, WuTang quan, Yiquan, mais surtout le Baguazhang (Pa'Kua Chang) et le Xingyiquan (Hsing-i Chu'an). Ces deux derniers sont, hors le Tai Chi et toutes ses variantes, les plus pratiqués et les plus agressifs. La Pakua ayant cette particularité d'être fondé sur des mouvements extrêmement imprévisibles et puissants.

  14. Les motifs de la Grande Guerre ne sont pas limités à l'Alsace-Lorraine, mais le nombre de morts n'est pas une raison: à combien on doit estimer la souveraineté nationale, la capture des territoires de la nation (inéliénables , je le rappelle), l'atteinte à l'autodétermination d'une partie du peuple français? Pour la Commune, comme toute chose, elle vient de la combinaison d'un faisceau de bonnes et de mauvaises raisons, d'intérêts et d'idées différentes: les corporations de métiers (artisans et petite industrie), même disparues comme organisations officielles, en ont été l'un des coeurs (comme elles avaient été LE coeur de celles de 1789 et 1830, et un des acteurs de 1848), avec les mouvements ouvriers adhérents ou sympathisants de la 1ère Internationale (ou Association Internationale des Travailleurs, où les Marxistes sont minoritaires face aux anarchistes influencés par Bakounine et Kropotkine), les "Jurassiens" (anarchistes révolutionnaires anti-autoritaires rejetant l'Internationale), et les gros bataillons du petit peuple de Paris (petits boutiquiers et commerçants, manouvriers, commis, domestiques, petits métiers en tous genres). Voilà pour les groupes: les idées, opinions, idéologies et mouvement d'humeur recoupent globalement ces groupes, mais pas totalement. Les ouvriers de la grande industrie (un peu plue de 400 000) sont en majorité dans l'orbite de l'Internationale, bien plus anarchistes et révolutionnaire que marxiste; mais on trouve aussi beaucoup de Proudhoniens, des Blanquistes, des réformistes... Les corporations et le "petit peuple" a moins d'idéologies aussi structurées: le nationalisme, la mentalité sans-culotte, le jacobinisme, le radicalisme (notion vague faite d'autonomisme de la commune, de républicanisme et de réformisme social) y forment grosso modo l'humeur, avec quand même une opinion républicaine très partagée. On trouve aussi beaucoup "d'indépendants" (étiquette assez pratique). Mais il est à noter que, pour la grande majorité des Parisiens, tous groupe confondus, ces différences idéologiques, même si elles sont parfois grandes, importent peu. Sans les mesures de Thiers visant à confisquer les fusils de la Garde Nationale (essentiellement le groupe dit "petit peuple de Paris": les Gardes nationaux étaient souvent des gens à leur compte), il est probable que jamais l'insurrection ne se serait déclenchée. C'est l'agressivité des deux camps, mais plus encore l'inquiétude que l'agressivité de chaque camp provoquait chez l'autre, qui envenima l'affaire. Sans l'entrée des Versaillais (initialement juste pour reprendre les canons de Montmartre), il est probable que, la fièvre du moment retombée, il n'y aurait pas eu d'union entre ces groupes trop différents de gens qui ne pouvaient pas s'encadrer. D'ailleurs, les effectifs de combattants et leur origine géographique montrent un soutien modéré au mouvement: il y eut de 20 à 25 000 combattants (estimations entre 10 000 et 40 000), en effectifs constamment décroissants (désertions surtout, déception de ne toucher que peu sa solde, qui avait été la motivation initiale pour de nombreuses familles réduites au chômage par la guerre), sur un effectif théorique (la Commune décréta la mobilisation obligatoire des hommes de 19 à 40 ans, et quasi-obligatoire des 17-19 ans) de 195-200 000 hommes. La discipline et le commandement étaient mauvais, mais l'équipement bon et nombreux (500 000 fusils de la Garde Nationale, larges stocks de munitions, artillerie). Il ne faut pas oublier que les Parisiens sortaient d'un siège absolument inhumain, au coeur de l'hiver, de l'humiliation nationale et de la capitulation rapide d'un régime mal vécu. Cela explique aussi bien la colère que la faible pénétration des idéologies diverses au sein des masses: survivre était pour beaucoup la première motivation.

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