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Messages posté(e)s par Tancrède
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2 hours ago, loki said:
Je pense plutôt aux baisses massives d'impôts qui dopent l'économie mais au prix d'une explosion des déficits publics.
Si le protectionnisme de Trump fonctionnait, ça aurait un impact sur le déficit commercial des Etats-Unis mais celui-ci continue à se dégrader aux USA depuis l'arrivée de Trump aux commandes
J'ai vu un chiffrage pas plus tard que ce matin qui, s'il n'est certainement pas l'explication déterminante, surtout pour la conjoncture de court terme, m'a paru pertinent pour le contexte général des USA depuis 1-2 décennies et pour quelques temps encore, mais plus si longtemps: la démographie. En termes de pyramide des âges, les ricains sont à la confluence en ce moment assez idéale des dernières franges de Baby Boomers encore en activité, d'une grande majorité en retraite avec une masse énorme d'épargne, de "Gen-Xers" au plus haut de leur potentiel de revenus et avec encore un comportement d'épargnants et une forte consommation (plus une dette encore gérable), et de millenials très friqués pour un tiers, pas tellement pour le reste, mais tous très, très dépensiers, au-delà du raisonnable, produisant un environnement riche en cash (disponible ou emprunté) et un niveau de consommation difficilement compréhensible hors du contexte culturel américain. On regarde sans arrêt leur dette publique en oubliant trop fréquemment leur dette privée, montée en flèche depuis les années 80, avec des conséquences de long terme sans doute dramatiques pour les 30-40% les moins favorisés de leur population, surtout les derniers contingents de la génération X et les millenials. Mais en attendant la perte de confiance dans le dollar, cet environnement particulier crée un contexte hautement propice à la croissance.... Fut-elle destinée à disparaître durablement à moyen terme.
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7 hours ago, rendbo said:
la bande annonce finale de MIB4. J'ai bien souri la blague sur la bagnole avec le volant du mauvais coté...
Oui, elle m'a eu aussi celle-là.... Le film m'a toujours l'air d'un truc préfabriqué, fadasse au possible, mais.... Merde, Hemsworth a toujours l'air bien sympathique, et il fonctionne bien en tandem avec Thompson.
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2 hours ago, cracou said:Dans les années 70 (70!) la proportion de gens avec le bac c'était 20%!!! 80% des gens arrêtaient les études AVANT. On a fait le choix de rendre l'école moins élitiste. (chose que sur le principe j'applaudis) mais la réalité c'est que sur 100 personnes tu avais 20 cracks (que tu as toujours), 40 bons, 40 moyens-moyens et 20 mauvais. Maintenant tu en amènes 80 au bac ... donc tu t'alignes sur le niveau des moyen-moyens.
Dans les années 70, 100 élèves permettaient d'en produire 120 à la sortie???? La vache, on était autrement plus productifs à cette époque
!!! Désolé..... Pôpu m'en empêcher
....
Plus sérieusement: de ce que j'ai vu passer -et évidemment, ceux qui ont le nez dans l'Education le sauront mieux-, j'ai plus souvent été familiarisé avec une répartition par quintiles, soit 20 bons à très bons, 20 corrects à bons, 20 moyens, 20 mauvais, et 20... Problématiques. Avec, de façon subsidiaire, une distribution façon Paretto dans le quintile de tête et celui de queue: les cracks et hyper cracks très peu nombreux se démarquant du premier au milieu d'un peloton de bons/très bons, et les catastrophiques (pour raisons intellectuelles.... Et/ou psychologiques) aussi très peu nombreux (mais bouffant disproportionnellement l'attention) se démarquant nettement des très mauvais dans le quintile de queue.
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14 minutes ago, Rob1 said:
J'ai un peu l'impression que l'idée générale de l'auteur est de faire une série d'arcs qui ont convergé là où ils sont maintenant pour faire une "dream team" pour le grand final.
Une question m'est venue à l'esprit en voyant Sansa bien affirmée comme lady Stark mais seule... alors que divers personnages ont eu leurs histoires d'amour... avec quel nobliau pourrait-elle bien se mettre en couple ?
Ben en faisant le tour des possibilités, il n'y a que des hypothèses dérangeantes
:
- le rejeton Tully, l'insupportable fils de Lysa qu'on n'a plus vu depuis des saisons entières ?
- le rejeton des Omble, tellement passe-muraille qu'il semble qu'il y ait marqué "figurant" sur son front ?
- Theon Greyjoy, auquel il manque aussi quelque-chose ?
- Tyrion Lannister, un homme dont elle a fini par apprécier le bon fond, mais au physique pas envoûtant ?
- Jaime Lannister, mieux sur ce plan mais qui a le double de son age et pense à une autre femme (ou deux) ?
- Jon Snow... là y'a pas à dire ils feraient la paire ensemble, mais même si Jon révèle son ascendance, ils seraient toujours cousins et ils n'ont jamais montré d'ambigüité dans leur affection.
Martell, Tyrell, Baratheon il n'y a plus personne... finalement la personne qui s'approche le plus d'un conjoint idéal pour Sansa, quelqu'un de son niveau, de bien, courageux et qui la complèterait son côté juste et diplomate par une personnalité plus orienté leader et terrain, ce serait Yara.
manquerait aussi un petit quelque chose dans le cas de Yara (qui ne me semble pas du genre à rester sur la terre ferme, à tenir longtemps au même endroit, et à penser à la monogamie), dans le contexte d'un système aristocratique/monarchique où le premier devoir politique du personnel régnant, son plus important acte de gouvernance, est de garantir la succession, seule promesse de stabilité future et pilier de celle présente (monarque sans enfant = cibe pour complots et assassinats, parce que... Pourquoi attendre la mort naturelle si il y a succession problématique?). Donc oups!
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7 minutes ago, Chronos said:
Donc ils repuisent dans l'Univers Etendu ?
On n'en sait rien du tout à ce stade, mais franchement, je ne crois pas: Lucasfilm made in K Kennedy a déjà foutu l'univers étendu aux chiottes et dénaturé les personnages historiques (et les "règles" établies de l'univers SW) avec la nouvelle trilogie, et aucun scénariste, surtout dans le Hollywood actuel (type de films à produire avec impératifs de CA massif dans les premières semaines, sans se soucier de cohérence ou autres "détails", réalisateurs-stars hyper égotistes avec des "visions" plus impératives que jamais, mépris du public, codes et tropes du milieu qui priment tout), n'aime s'embarrasser de figures imposées, ou d'idées anciennes. Ils puiseront peut-être dans quelques trucs s'ils les aiment, mais les emploieront hors contexte, juste comme des ingrédients prélevés ça et là, au point de n'être que peu reconnaissables. Donc franchement, mon conseil est de ne pas se bâtir de faux espoirs, sachant qu'en plus, et c'est une opinion personnelle, je trouve que l'univers étendu (je n'en connais qu'une partie, mais je connais la timeline fondamentale) manque de bonnes histoires, en tout cas d'histoires puissantes: c'est fait pour les amoureux de l'univers, pas pour la majorité du grand public qui prend la chose "à froid", de manière relativement détachée: si on ne geeke pas dessus absolument, ce sont des trames narratives assez banales, avec beaucoup, beaucoup d'infodump et d'inventions de background, de rajouts sur les persos et l'univers qui excitent beaucoup les fans, mais pas grand monde de plus. On encense par exemple la saga Thrawn, et j'ai eu du plaisir à la lire en BD et romans, mais, sorti de la quasi transe dans laquelle on se plonge en tant que fan (et de toute l'avidité qu'on a à vivre un peu plus dans cet univers, d'ajouter des données sur les persos, le contexte, la technologie....), c'est une histoire assez mal menée, avec beaucoup trop de facilités, aucun rythme, rien de très bouleversant ou épique, pas vraiment d'ampleur. En tout cas pas du matériel de blockbuster, plutôt de l'honnête série Sci-Fi série B d'un samedi soir où on a la flemme de sortir.
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15 hours ago, Wallaby said:
Je ne les connais pas suffisamment, mais les précieuses auraient été d'authentiques féministes, exigeant de l'homme amoureux « une soumission sans limites, proche du masochisme, [renversant ainsi] le modèle masculin dominant, celui de l'homme brutal et exigeant, ou du mari grossier qui se croit tout permis » Elisabeth Badinter, XY, pp. 25-27 citée ici https://www.erudit.org/fr/revues/ltp/1995-v51-n1-ltp2151/400899ar.pdf , ce qui n'est pas si renversant que ça, par rapport à l'amour courtois du Moyen-Âge.
Yep! Regarde un peu le détail de la "carte du tendre" émanant de cette "mouvance culturelle", et tu verras les étapes à franchir pour tout soupirant ou prétendant.... A ce détail près que ce que Molière pointe si bien du doigt aussi dans sa pièce sur le sujet, c'est le type d'homme qui adhère au modèle: soit le super érudit (le "mâle alpha") de cet univers mental (qui a tous les droits et se comporte comme un puriste intouchable mais autoritaire, ou comme un loup déguisé abusant de cette forme de pouvoir), soit l'à-plat-ventriste sans caractère qui va se soumettre à tout en espérant quelque chose (le "mâle bêta") et qui n'intéressera personne (aussi appelé de nos jours "homme féministe"). Un peu la même chose dans Tartuffe, au final, ce qui rappelle que toute idéologie, toute secte, toute coterie ou tout cercle social s'enfermant sur eux-mêmes (et tendant à s'organiser autour d'une idée, d'une idéologie/foi, d'un individu), fonctionnent essentiellement de la même manière. l'idée de base est la gravité, il y a un tas d'orbiteurs (avec chacun leurs propres satellites), et il y a un soleil (un individu, un groupe central). Et Molière se fout de leur gueule à tous, qu'il s'agisse de la Préciosité ou de la religion telle que vue par la Compagnie du St Sacrement.
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5 minutes ago, Alexis said:
J'ai du manquer un truc ou deux alors car il m'avait bien semblé forcer un peu le trait... alors de ton point de vue quelle proposition décroche le pompon de la plus radicale et absurde ?
Ce n'est pas l'idée que les chiens sont racistes, quand même ? Ça c'est un fait bien établi, comme le montre cet exemple
Les chiens perpétuent aussi la "culture du viol", comme cela a été "prouvé" par la récente réédition de l'affaire Sokal par 3 universitaires anglais et américains (l'affaire dite des "grievance studies"). C'était un canular..... Mais l'étude a été validée par une revue très sérieuse, donc.... Les chiens sont non seulement racistes, mais aussi des agents actifs de la patriarchie la plus rétrograde!
Quand à trouver l'anecdote la plus hallucinante, à ce stade, je ne saurais plus sortir une goutte d'eau de cette océan, tant j'ai vu et entendu des trucs hallucinants. A l'instant, j'écoutais un reportage sur une professeure d'université US qui défendait la "fat positivity" et pointait du doigt la recommandation de régimes ou d'une hygiène de vie correcte comme une manifestation de suprémacisme blanc. Elle est en état d'obésité morbide, et prend tout conseil de santé, y compris de médecines, comme une attaque violente contre sa personne et son "identité" (les obèses organisés se revendiquent comme un des groupes "opprimés" de l'échelle intersectionnelle, après tout), et renvoie en essence la "pression" de bouffer correctement et de faire un peu de sport comme du nazisme tel qu'amené par, apparemment, le racisme blanc (et sans doute ses critères de beauté, ou un truc comme ça) et son "système d'oppression". Elle a pondu un papier universitaire décrivant sa "thèse", pris avec le plus grand sérieux par sa fac et toutes les autorités et tous les groupes et assoces qu'il faut dans le milieu..... Ca va sans doute aussi être approuvé par les départements de "glaciologie féministe".
13 minutes ago, Surjoueur said:Dans le jeu vidéo Super Smash Bros. Ultimate ils ont du retirer une animation d'un des personnages du jeu parce que celui ci a, à un moment, une plume sur la tête : cela a été jugé raciste et stigmatisant pour les Amérindiens.
Cette histoire date de quelques mois : https://hitek.fr/actualite/nintendo-supprime-animation-raciste-mr-game-and-watch-plumes-amerindiens-super-smash-bros-ultimate_17793
Depuis lors je ne m'étonne plus de rien... Quand on veut absolument voir quelque chose on peut le voir partout.
Ah! Et Mortal Kombat 11 promet d'être le jeu le plus "woke" du moment: aucun personnage féminin ne montre un gramme de peau, et toutes semblent quelconques ou moches (mais quasi tous les mecs sont torse poils #objectification), le signe "OK" de Johnny Cage a été banni parce que, depuis un meme de troll apparu sur 4chan, les mutliples micro-groupes d'activistes qui alimentent ce qui passe pour la classe journalistique en ont fait un signe de suprémacisme blanc, l'arc de fin pour un personnage noir est devenu un manifeste pro "black nationalism".... A se demander s'ils vont trouver des clients, à la fin, à foutre tout ça dans un jeu qui ne s'était jamais préoccupé de politique.... Un nouveau cas de "get woke go broke" à venir, dans la foulée de Battlefield V?
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vous y avez cru
Evidemment: crois-tu une seule seconde que, dans le contexte actuel, ta petite fable ait quoique ce soit d'incongru? C'est très loin d'être la chose la plus radicale que j'aie vu passer.... Et ces choses que j'ai vu passer sont en majorité tout à fait authentiques!
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5 hours ago, jojo (lo savoyârd) said:
Pas la peine de s'attrister de ce truc: empiler les motions toujours plus spécifiques sur de tels sujet dans une assemblée comme l'ONU ne sert strictement à rien, et ne créera pas plus de justice. Malgré toutes les fautes qu'on peut leur attribuer, les Russes, Américains et Chinois ne sont pas pro-violences sexuelles et n'approuvent pas de telles horreurs, et l'ONU n'a aucun moyen concret de donner beaucoup de réalité à ces textes. En revanche, ce qu'ils produisent, c'est plus de bureaucratie dans diverses instances internationales à l'utilité douteuse, (parfois) des contraintes plus grandes pour des armées déployées qui devront dédier des moyens (un peu opérationnels, beaucoup administratifs et diverses "spécialités") à suivre spécifiquement de tels sujet et les procédures qui leur correspondent.... Les Nations-Unies ne sont pas un gouvernement du monde, et leur assemblée n'en est certainement pas le Parlement (si elle l'est, elle est singulièrement peu représentative, peu transparente, peu démocratique, peu honnête, sans contrepoids ou contrôle réel, et sans grand objet concret en termes de gouvernance), elles n'ont donc pas à essayer un "mission creep" légaliste douteux (dans la limite où le droit international a un tel champ d'application) qui n'est, à l'arrivée, qu'une tentative de prendre à César alliée à l'activisme militant mal placé de nombreuses coteries et de nombreux individus (dont je ne nie pas que beaucoup soient bien intentionnés, honnêtes et tout), dont beaucoup sont de véritables lobbies permanent de gens vivant aux frais de la princesse et cherchant à justifier leur existence et à essayer d'avoir plus.
Par ailleurs, je cherche toujours ce qu'un tel texte ajouterait de vraiment effectif aux cadres existants quand aux crimes de guerre: viols, esclavage.... C'est déjà pas exactement récompensé à cet égard, non (sauf pour le camp gagnant.... Qui n'aurait pas eu plus de comptes à rendre avec ce texte)? Cet activisme des textes creux rappelle fortement la "pactomanie" des années 20-30: croire qu'à force de multiplier les textes, on éloigne l'horreur par la vertu du papier, de la bureaucratie et des voeux pieux.
PS: question de culturellement correct à la cantonnade.... D'habitude, je carbure au thé noir, avec un peu de thé vert ici et là. Mais là, je viens de me faire du thé blanc..... Cela fait-il de moi un raciste? Un white supremacist? A l'inverse, mes habitudes de thé noir sont-elles de l'appropriation culturelle? Je demande, puisque ce genre de questionnement et de tribunaux virtuels a atteint tous les aspects de la vie, jusqu'à la consommation courante des produits les plus banals, comme en témoignent maints exemples, dont un des derniers en date fut une chocolaterie anglaise se faisant littéralement démolir sur les médias sociaux (revues/critiques, "brigading" et harcèlement) et attaquer dans le monde réel pour avoir osé faire des sculptures de canards en chocolats de couleurs diverses, où celui en chocolat noir était appelé "Ugly" (moche).... En référence (censément bien connue) à la fable du vilain petit canard (tout noir là où les autres étaient blancs puisqu'il était un cygne, en fait), en anglais "the ugly duckling".
Du coup, avec mon thé.....
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24 minutes ago, elannion said:
Ce qui est complètement con car l’œuvre fait clairement la part belle aux femmes et ce à tous les niveaux.
Dès le début de l'histoire il est dit que les femmes dans le village de Rand ont leur mots à dire (cercle des femmes, sagesse qui a autant de pouvoir que le maire) et bien évidemment les Aes Sedai qui sont une force très puissante. Même chez les antagonistes c'est Lanfear (pour le moment) qui tient pour moi le haut du pavé.
Moiraine est badass, Nynaeve est badass (un peu chiante parfois ^^), Egwene est ultra badass, Tuon fait peur juste très très peur ^^ ( et c'est génial de l'avoir mis dans l'arc narratif de Mat ^^), on sait qui porte la culotte dans le couple Perrin/faile, les aiels (peuple sauvage et guerrier) sont dirigés par les femmes (sagettes), Avhienda (un de mes persos préférés) est la badass incarnée, etc etc (car oui des persos féminins forts il y en a encore pléthore). On parle des Ogiers où ce sont les femmes (mère et belle fille) qui décident quand et comment le jeune (tout est relatif ^^) Ogier se marie ?
On peut parler de l'arc où Matt se fait "séduire" (avec les mœurs actuelles cela serait considéré comme du viol hein avec torture psychologique ^^) par une reine (tiens encore une). Ah oui la moitié des pays de ce monde sont dirigés par des reines. . .
Et le seul organisme purement masculin que sont les enfants de la lumière sont juste très cons et antipathiques au possible
Nan mais la roue du temps c'est déjà une œuvre féministe ^^
Alors imagine ce que la prod Amazon va en faire dans le climat socioculturel actuel.... L'histoire de Rand et de ses 2 compères (plus celle d'un certain ménestrel) est une sorte de sideshow à côté de ce qui compte "vraiment", apparemment.
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Au mieux cela va faire comme la roue du temps (que je conseille c'est un classique de la fantasy !).
Il faut se régaler des bouquins (grandioses en termes de contenu fondamental, mais évidemment, comme pour Dune ou LoTR, souffrant d'un auteur qui a la plume lourde et un sens du rythme.... Inexistant) tant qu'on le peut, parce que l'adaptation vidéo qui arrive va tout gâcher, comme Hollywood sait si bien le faire ces temps ci: la directrice de prod d'Amazon en charge de l'adaptation a dit et décrété que la série serait axée sur (ô surprise) les personnages féminins, Moiraine en tête, et qu'il y aurait des accents féministes.... Au moins, ils le disent clairement, maintenant. De la politique idéologique contemporaine se servant d'une oeuvre originale (où il ne me semblait pas que les femmes étaient mal représentées ou des personnages secondaires, soit dit en passant) comme prétexte pour déverser leurs clichés.... Heureusement pour lui que R Jordan est mort.
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L'une des plus grandes déceptions pour moi depuis quelques saisons est la disparition de Tyrion en tant que force active et déterminante dans la série: on le voit et l'entend beaucoup, mais la série (pas les bouquins) en a fait un parfait inutile à haute visibilité et n'ayant pour seule fonction qu'être un producteur de gimmicks, généralement de l'humour facile, de la philo à deux balles ou du commentaire creux. Il n'est en tout cas plus une force active, tout comme Varys, devenu la même chose avec juste moins de visibilité et de développement, ou même feu Littlefinger, qui avait été démoli en tant que partie prenante et "camp" à lui tout seul, un "mover and shaker" avec sa propre cause, pour devenir une caricature d'intrigant à deux balles agissant stupidement; en bref, contrairement aux bouquins, ils ont choisi de dégager les persos (et/ou le contenu de ces persos et d'autres: on garde l'enveloppe corporelle et la voix, on enlève la substance, les choix, les stratégies et les actes) qui faisaient le plus l'originalité de ce récit politique/cynique/realpolitiker au profit d'une fuite en avant dans l'heroic fantasy la plus banale mâtinée du soap opera sentimentaliste le plus facile, avec des persos devenant nettement plus unidimensionnels, des situations devenant très standards (et un standard américain: facile, vu mille fois ailleurs, caricaturalement niais), des choix devenant simplistes et évidents, des dilemmes qui n'en sont que peu (quand ils sont même là), un manichéisme de plus en plus présent et visible (considéré sans doute comme le "crescendo" menant à une hypothétique apothéose: tout se simplifie pour arriver aux clashes simples et frontaux); en bref, ce qui était une originale tragédie à multiples points de vue devient un banal mélodrame caricaturalement manichéen (ce qu'incarne Cersei qui n'est même plus foutue d'être au moins la "sublime salope" qu'on adore détester qu'elle pouvait encore être lors de la saison 3). Bref, c'est devenu une série banale/mauvaise qui ne garde que l'aspect et certains gimmicks de ce qui a fait son originalité, ainsi que l'attachement de longue durée à certains arcs, certains personnages qu'on veut continuer à suivre, en niant à moitié ce qui est arrivé, et en espérant pour l'autre moitié que quelque chose va ramener la "magie". La fidélisation créée par les premières saisons a la vie dure.
Et je ne parle même pas de l'invasion progressive, puis massive, des codes et tropes de la bien-pensance actuellement en vogue, qui a bouffé dans maints "petits" aspects (mais qui ensembles s'accumulent et font un honnête grief de bonne taille) pour affadir le tout.
Mais bon, il reste les raisons de l'attachement sus-décrites, et la "production value" qui incite à voir le grand spectacle. Avec en plus cette lancinante question: avec déjà deux épisodes de passés où rien ou presque n'arrive, et où les intrigues interpersonnelles n'avancent même pas tant que ça, j'alterne entre une grande crainte que tout (le personnel, le politique, le militaire....) ne soit résolu en quelques grands coups de cuiller à pot faciles, façon deus ex machina, et un fort soupçon que HBO a jeté une partie de l'éponge pour raisons de coûts, forçant la prod à concentrer les moyens disponibles sur 2 ou 3 épisodes grand spectacle/rythme intense qui seront bons ou non, mais seront très certainement visuellement jouissifs (peut-être trop: comme les films Transformers l'ont montré, on peut gâcher par surabondance visuelle, qui passe le cap au-delà duquel on ne comprend que partiellement ce qu'on voit et où on est quelque peu dégoûté/sortis du récit par saturation et pas assez de temps pour apprécier le spectacle). Quoiqu'il en soit, il y a vraiment beaucoup à boucler en très peu d'épisodes, et j'essaie d'être optimiste (dans la mesure où c'est encore possible)...
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49 minutes ago, g4lly said:
Disons qu'il ne s'y passe pas grand chose ... à part qu'Arya à le feu au cul ... le reste c'est les Bisounours.
A si ... la question ... de qui Arya va t elle prendre le visage pendant la bataille?
Tu oublies la plus fondamentale, avec un Jon qui connaît maintenant ses origines: que va t-il se passer avec Dany?
- Happy Ending: ils adoptent la tradition familiale et se marient et font des enfants dans un inceste très respectable pour les Targaryens
- GoT ending: l'un tue/fait tuer l'autre
- Easy Ending (malheureusement la pente glissante de la série depuis 3 saisons au moins, donnant dans tous les clichés en vogue dans les médias et s'éloignant des livres et de l'esprit initial de la série): les circonstances s'alignent pour fournir une porte de sortie commode et moralement acceptable pour l'un des deux, ou pire, les deux
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Il y a déjà eu plusieurs professionnels du secteur qui ont été interrogés, et le bilan, quand aux délais de reconstruction, n'est pas en faveur d'un délai de 5 ans, qui n'est pas souhaitable, et probablement pas réaliste: les savoirs-faires sont encore là pour l'essentiel, quoique certains éléments du chantier posent problème (notamment "la forêt" des charpentes de toiture, dont personne ne sait exactement comment elle fonctionnait), mais il manque maintenant beaucoup de monde, qu'il va falloir former en cours de route. Ces secteurs d'expertise en ont beaucoup pris dans la gueule ces 40 dernières années (le Faubourg St Antoine que certains ont pu connaître n'est plus qu'un lointain souvenir), et il ne reste bien souvent que des équivalents de "cellules de crise" autour de quelques maîtres et compagnon, avec trop peu d'apprentis pour des chantiers d'une telle ampleur. Former des gens de ce niveau, ou même trouver des volontaires (des gens capables, avec la gnaque, vont se demander "et après ce chantier, y'aura quoi à faire avec cette expertise?"), va prendre du temps. Par ailleurs, plus simplement, comme plusieurs experts du secteur forêts/bois l'ont dit, il n'y a pas le dixième des stocks de bois nécessaires dans le pays, point: les chênes de grande taille aptes à fournir les éléments ayant la taille voulue ne sont pas en nombre suffisant, et il va donc falloir des années pour accumuler le stock voulu (j'ai entendu passer un chiffre genre 2000 à 2300 grands chênes), et pire encore, il va falloir que ce bois prenne BEAUCOUP de temps pour sécher comme il faut. S'ils veulent refaire correctement, il faudra éviter le traitement "moderne" des bois de construction, soit un étuvage à haute pression qui ne fait vraiment pas le boulot "comme avant" (un long temps de séchage dans de bonnes conditions, de plusieurs années).
Sans même compter tout ce qu'il faudra faire pour réinspecter l'ensemble du bâtiment et s'assurer de sa solidité; détail con par exemple, mais si la rosace centrale avait morflé, toute la structure serait tombée: la dentelle de pierre au-dessus de l'entrée est une structure porteuse. Et le coup de chaud, le souffre plus les eaux d'arrosage forment un mauvais mélange pour la pierre un peu partout.
Bref, c'est plein de petits "détails" comme ça qui devraient rappeler à certains pourquoi, malgré le différentiel technologique, organisationnel et financier qu'il faut évidemment prendre en compte quand on compare les époques, il a quand même fallu presque un siècle pour faire le gros du boulot la première fois, entre 1163 et 1240 environs (plus un siècle de plus pour peaufiner avant qu'on dise "c'est à peu près bon pour l'instant").
En tout cas, pour faire semblant de coller un peu au sujet, ça a l'air de s'agiter aux USA, non seulement pour collecter des fonds et se montrer comme un grand mécène, mais désormais, surtout, pour lancer des sujets collant aux factions en présence dans la bataille culturelle et politique permanente de l'arène publique. Florilège:
- les 800 et quelques vandalisations d'églises en France l'année dernière (dont St Sulpice) offrent à certains un bon prétexte pour essayer de faire du buzz autour d'un réel ou supposé mouvement d'attaque contre le christianisme en Amérique du Nord et Europe, et de l'absolu déni de la part des médias
- évidemment, on a les théories du complot, souvent en lien avec le dernier point, sur l'aspect potentiellement islamiste des attaques contre chrétiens et églises
- on a, comme indiqué plus haut, les clients habituels des médias et universités qui vont lancer de grandes diatribes contre l'occident, le christianisme, la "patriarchie".... Qui sont apparemment symbolisés par Notre Dame
- on a, encore plus évidemment, les interminables séries d'escarmouches que d'aucuns essaient de faire monter en sauce autour de qui a dit quoi à chaud, avec Trump en tête de liste des cibles (notamment pour ses envies de Canadairs), où même les plus bégnines des erreurs deviennent des bévues disqualifiantes ou des crimes. C'est évidemment ridicule, mais passé un certain temps, une certaine quantité, de traitement online, ça devient un objet médiatique, potentiellement politique si l'échelle atteinte est la bonne.
J'ai une question à la cantonnade: comment notre espèce a t-elle bien pu survivre ces derniers millénaires? A voir les comportements des gens sur la scène publique, je me demande vraiment si on n'est pas en fait dans un jeu vidéo, et pour que ça continue à avancer, on est en fait en "god mode", ou on a tous les cheats. Parce que sinon, non, j'y crois pas.
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13 minutes ago, prof.566 said:
En tous cas il a du zapper le chapitre sur Philippe le Bel lors de ses études...
Si c'était que ça.... Heureusement que j'ai appris à un peu me calmer ces dernières années, parce que son texte est si dense en conneries, mésinterprétations de base (intentionnelles?), mensonges et/ou pures manifestations d'ignorance, que j'avais cette immense pression interne de faire une réfutation point par point.... Qui m'aurait bouffé bien plus de minutes de ma vie, et par là m'aurait causé infiniment plus d'irritation que le fait de m'insurger sur le moment et de respirer profondément ne m'en a infligé. Mais quand même, qu'un magazine à prétentions intellectuelles imprime ce genre d'articles de provoc débile (pour faire du clic? Ou y'en a dans la rédaction qui croient vraiment à ces conneries?) m'étonnera toujours, même dans le contexte médiatique contemporain.
1 minute ago, Skw said:Ayant fait une rapide recherche, j'ai l'impression que sa spécialité est plutôt l'architecture contemporaine (20ème siècle). Il y a une propension chez les universitaires/chercheurs à ne pas savoir décliner quand ils ne sont pas experts sur un champ donné. Le plus sage aurait été de recommander un collègue plus connaisseur de la période et du contexte concernés.
Encore un que ça démange de tout démolir et remplacer par des projets "modernes" foireux qui se ressemblent tous et n'ont de gueule que dans les modélisations 3D ou sur les photos pour des gens qui regardent sur internet mais ne vivent pas dans l'endroit en question (et des projets qui généralement vieillissent mal dans le monde réel, tout en rendant les paysages plus déprimants).
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On sait de quoi cet abruti professionnel est spécialisé? Parce que si c'est en histoire médiévale et/ou politique, ou en histoire de, l'art, il ne fait que confirmer la perte totale de valeur des Humanités dans les universités ces dernières décennies.
Quand aux préconisations de travaux, comment dire.... Il m'a immédiatement fait penser aux projets de Le Corbusier et consorts dans les années 40 à 60 pour Paris, qui serait, si on les avait écouté, un océan de béton indifférencié d'où surnageraient péniblement quelques monuments (dont Notre Dame, notons-le), et où la Seine serait entièrement recouverte par une autoroute à 8 voies (j'ai vu quelques esquisses proposées pour la Place de la Concorde, entre autres: un cauchemard stalinien). Ou encore les mutilateurs professionels des mafias tournant autour des élus généralement socialistes (mais pas que), qui défigurent régulièrement des monuments historiques (la plupart du temps, c'est cantonné aux intérieurs, mais pas que): Hôtel de Sully, Versailles (cf les aménagements "modernes" dans l'aile qui sert désormais de "hub" d'orientation des touristes)....
Donc selon lui, il faudrait une nouvelle flèche "inclusive", "non blanche", "non catholique"? Comment dire? Comment hurler? Comment.... Faire mal à ce genre de personnes?
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9 minutes ago, Chronos said:
Tu entends quoi au juste par censure de l'internet britannique ?
J'ai pas trop l'impression qu'on y censure quoi que ce soit considérant la quantité d'énormités nous parvenant tous les jours de cet archipel.
En moyenne quelque chose comme 9 personnes arrêtées chaque semaine depuis un an pour "offensive messages" et autres, cad "wrongspeech" (et on parle pas d'incitations à la violence ou d'injures clairement raciales incitant à la haine), généralement lié à diverses questions sociétales qui ont l'heur d'être en vogue dans les milieux qu'il faut, et qui ont été propulsées au rang de "droits humains essentiels" via lesquels il devient possible de contraindre, de limiter ou d'interdire le discours d'autrui, parce qu'il y a toujours une façon (de plus en plus aisée) de prétexter qu'il s'agit de "haine", de "violence" ou poussant à la violence, de "déshumanisation", de "fake news"... Que des gens de certains groupes, positions, opinions ou cercles sociaux se plaignent de "harcèlement", de "haine" ou autre (avec qui plus est des définitions si lâches que cela devient parfaitement subjectif), et l'engrenage se met en mouvement, relayé aussi bien par la police que par les hordes de militants organisés en ligne, et l'économie actuelle des médias qui soutient l'écosystème étouffant le débat.
Et quand ce genre de fonctionnement est adopté, quand des institutions dédiées sont créées (qui vont définir, en interne, les termes le plus souvent vagues, arbitraires et/ou subjectifs comme "haine", "harcèlement"....), ça tend à n'aller généralement que vers le toujours plus.
https://reason.com/2018/09/15/britain-turns-offensive-speech-into-a-po
Dernière affaire notable en date:
Même si l'affaire a fini par être lâchée (dans quelle mesure cela a t-il été parce que ça a fini par faire du buzz? Dans quelle mesure le fait que ce soit une journaliste a joué pour stopper le bouzin?), le simple fait qu'elle ait existé, qu'elle se soit passée ainsi et pour de tels motifs, que des forces diverses se soient mises en mouvement autour pour activement démolir la vie d'individus.... Est assez flippant, et ce d'autant plus que quand il s'agit d'individus normaux, pas des célébrités ou des journalistes, la pression peut continuer. Et y'a même pas besoin d'aller au bout d'une procédure ou de mettre en taule pour obtenir l'effet voulu.
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12 minutes ago, Alexis said:
"Cette fois-ci, ça va ch..r !" ("No more Mr Nice Guy"
dans la version originale)
Ou pour le dire autrement
Regarde qui vient dîner ce soir au parlement européen
En d'autres termes
Brexit II - Il revient, et il n'est pas content
Je suis curieux de savoir combien cette combinaison va faire dans les urnes.
Moins que le parti conservateur je suppose mais... est-ce que ce sera beaucoup moins ? Pas sûr
En tout cas je trouve assez savoureuse la solution à la question de la frontière en Irlande du Nord proposée au journaliste de l'Irish Times à deux reprises par des personnes différentes du public :
"Pourquoi est-ce que vous ne rejoignez pas le Royaume-Uni, tout simplement ?"
Waouh ! Le fil Brexit va encore en voir de toutes les couleursJe ferai le même commentaire que Jacques Villeret
Je ne sais pas si Farage va vraiment avoir le vent en poupe: la machine UKIP s'est plus ou moins disloquée depuis Brexit, elle n'a pas autant de soutiens institutionnels, elle est activement combattue dans ses composantes terrain par une multitude d'organisations de divers types très bien financées, l'ensemble de la machine médiatique est pour l'essentiel remontée contre toute déviance idéologique (beaucoup plus qu'en 2016), l'internet rosbif est très censuré désormais (relativement à 2016 et à ce que devrait être une démocratie).... Et Farage est désormais officiellement divorcé de UKIP, ce qui divise d'autant le vote Brexit dans une élection où la participation est rarement au top, et se concentre disproportionnellement dans les grands centres urbains (qui sont très remain). A moins que les brexiteurs arrivent à mobiliser l'orbat de 2016, plus éparpillé dans le pays (zones périurbaines, rurales....), je sais pas vraiment ce que M. Farage va pouvoir faire au-delà de ce qu'il fait maintenant, et qui a l'air d'être son seul outil: redoubler d'effort dans le style grandiloquent et indigné, hurler du haut de sa caisse à savon, essayer de faire du buzz en disant des énormités (le seuil de tolérance est devenu vraiment élevé ces derniers temps, à moins qu'on soit une cible/du mauvais côté d'un débat, auquel cas le fait d'exister justifie une campagne de dénigrement).... Bref, il ne semble plus avoir la même puissance de feu qu'au temps jadis et pourtant pas si lointain. Sans compter que c'est pas dit qu'il soit si personnellement populaire (d'autant plus qu'il est peut-être une figure trop connue/usée), ce qui risque de renforcer les divisions internes du camp Brexit, au moins pour ses parties centristes/libérales, droite et droite dure, voire extrême, ses parties "classes moyennes" et ses parties "classes populaires" (où la figure de Tommy Robinson pèse beaucoup plus lourd et semble incompatible à tous égards avec quelqu'un comme Farage), ses parties ayant accès aux grands médias (comme Farage) et ses parties "grassroot"/spontanées (notamment une galerie de Youtubeurs de divers horizons dont 3 sont candidats UKIP)... L'ordre est très dispersé, et ça ne prend même pas en compte ce qui se passe côté Labour.
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30 minutes ago, Shorr kan said:
Il est fort possible que dans quelques décennies nous serons presque tous mis en congé forcé
à poster des conneries sur airdéfensedans le meilleurs des cas....ou au chômage...........ou pire encore ! Condamnés aux travaux forcés dans les mines de Dilithium sous la férule de robots tortionnaires....
Pff, même ça, les robots seront bien meilleurs pour le faire: plus fiables, plus durs à la tâche, sans besoin d'autant de pauses, et ils ne râlent pas ni ne mouftent.
QuotePour ce qui est de l’adéquation - ou plutôt de l'inadéquation !- entre les aptitudes d'une partie de l'a population avec le marché du travail, c'est vrai que c'est inquiétant.
D'une certaine façon, la massification de l'enseignement supérieur dans les pays développés - hors diplômes/études de complaisances - a en grande parti échoué à démocratiser la maîtrise du raisonnement abstrait et d'autres outils intellectuels apparentés, et qui sont tellement utiles dans le monde du travail.
Et j'ai tendance à penser que c'est biologiquement ancré en nous dans le sens où on est limités et pas vraiment câblés pour gérer "les charges cognitives" infligés par le monde moderne, et qu'on est de plus en plus nombreux à être dans ce cas...
Je me souviens qu'une étude ou un truc du genre avait conclu qu'il faudrait plus de 160 de QI pour juste COMMENCER à comprendre le monde dans lequel on vit !
D'autant que la fraction de la population totale qui est active et a un travail baisse depuis le début de l'ère industrielle. De cette époque où tout le monde étaient mis à contribution - même les enfants !- à aujourd’hui, il y proportionnellement de moins en moins besoins de monde pour faire tourner une économie.
Et d'une manière plus générale le "système" échoue presque partout - à part quelque pays comme la Suisse- à développer l'employabilité des individus.
C'est aujourd'hui d'autant plus inquiétant vu le coût sans cesse croissant (et dans quelle mesure justifié) du coût des études et de la formation, en parallèle avec la proportion de "déchet" dans chaque filière et celle de filières inutiles/peu utiles (qui immobilisent donc beaucoup de ressources pour pas grand-chose, voire rien, aux frais partiels ou complets de la collectivité), la mal-adaptation de beaucoup des enseignements avec la vie active (même dans les filières censément adéquates) et l'investissement en temps et en argent pour bien des élèves qui ne devraient pas être là (ou y venir plus tard, quand ils ont un but) et y perdent un temps et un moment précieux de leur vie, celui où on peut échouer sans grande conséquence et essayer autre chose. Le tout pour un coût collectif et individuel (combien de diplômés doivent attendre la trentaine, voire la quarantaine, pour commencer à dégager un profit net dans leur vie et accumuler réellement du capital?) énorme, croissant, concentré sur une portion décroissante de la population.
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6 minutes ago, Shorr kan said:
Un grand merci Tancrède pour cette magnifique expression : charge cognitive très faible ou limitée
à chaque fois que je voudrais traiter quelqu’un d'idiot sans avoir l'air d'y toucher je lui lâcherait un Tu ne doit pouvoir gérer qu'une charge cognitive très faible ou limitée , HaHa !!
D'où l'importance de l'expression: c'est la tâche qui n'exige pas un haut QI ET un niveau d'éducation ou formation élevé: ça ne préjuge en rien de ceux qui l'exécutent. Tandis que maintenant, dans les sociétés développées, il y a désormais bien peu de métiers qui n'ont pas une barrière cognitive d'entrée élevée (sur standards historiques et anthropologiques), et la tendance ira sans cesse décroissant, séparant le monde du travail entre une portion de métiers faits de plus ou moins (plutôt plus que moins) de tâches non répétitives, créatives et décisionnelles, et une portion faite de métiers relationnels plus ou moins exigeants mais à relativement faible valeur ajoutée (relations clients....). Un chiffre à garder en mémoire: au-delà des questions, problèmes et débats sur l'éducation et la formation, leur qualité, les mentalités du temps qui créent ou non des hédonistes déprimés, véléitaires et flemmards ne pouvant s'accrocher à un job..... J'ai vu passer plusieurs fois un chiffrage selon lequel jusqu'à 20% de la population d'Amérique du Nord (et donc, probablement, de toute société) a un QI inférieur à 83-85. Dans les forces armées US, c'est le chiffre plancher en-deçà duquel il est impossible d'apprendre des tâches même très simple en un temps acceptable (typiquement, ce sont les gens qui mettraient des jours à piger un truc que la personne lambda apprendrait au pire en quelques heures). Et pour la société civile, la barrière d'entrée est pour l'essentiel comparable (c'est juste que l'armée tend à plus chiffrer tout ce qui se passe chez elle), et, vu l'évolution technique/technologique, tendra même plutôt à augmenter constamment: si l'état même de la société et de l'économie barre d'emblée l'accès, par son niveau d'exigence, à 20% des adultes en âge de travailler, voire plus (à mesure que le niveau augmente), y'a comme qui dirait un hic par rapport à une autre époque où le simple effort physique répétitif (modéré ou intense) garantissait à beaucoup un minimum, souvent (pour les migrants) sans même exiger de maîtriser la langue (en tout cas pendant un temps).
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44 minutes ago, Shorr kan said:
Il faut dire que Marvel à l’opposé, a quelque chose qui irrigue tout ses films et fait cruellement défaut à DC : le sens de l'humour.
ça fait passer beaucoup plus facilement les invraisemblances du monde des supers héros mine de rien.
Sans oublier qu'ils ont commencé très fort avec Iron Man. Ce qui était un très bon choix.
C'est un peu tout le défi auquel ils vont faire face maintenant que les acteurs initiaux vont partir après Endgame; ils espèrent avoir créé suffisamment de fidélité durable au sein d'une masse de gens suffisante pour continuer à l'identique, et c'est ce que les films qui suivront révèleront. On découvrira aussi sans doute ce qui "fonctionne" réellement auprès du plus grand public comme des diverses "familles" de fans. La première "génération" de héros Marvel a de fortes identités, un effectif à taille humaine en termes de héros principaux et de personnages secondaires, a été développée avec suffisamment de lenteur pour rendre les persos attachants (et ceux qui le sont moins, comme Hulk, ont été rétrogradés), a eu des hauts et des bas selon le schéma du "hero's journey".... Plus récemment, ils ont commencé à vraiment multiplier les persos, les introduire plus rapidement/brutalement et de manière incrémentalement plus artificielle (comme dans tout, ces tendances sont faiblardes au début, puis tendent à s'accélérer), les faire correspondre à des catégories démographiques plus qu'à des individualités.... Si bien qu'il pourrait devenir rapidement légitime de se demander si ce qui a marché quand porté par des acteurs hauts en couleur ou au moins très reconnaissables continuera à fonctionner longtemps avec des acteurs et persos plus nombreux et interchangeables, suivant une formule de plus en plus répétée, et ayant moins d'aspérités (le nouveau Spider Millenial/gen Z sans tragédie, le Black Panther pasteurisé et castré, la Captain Mary Sue activiste....). Evidemment, avec un édifice désormais aussi gros que la franchise Marvel, avec l'inertie acquise, ça pourra prendre quelques films avant de voir du changement tant le capital de confiance est, à tort ou à raison, acquis. Mais d'un autre côté, ils multiplient les sorties et y ajoutent une couche supplémentaire avec la masse de séries (intégrées à l'univers ciné, ce coup-ci, contrairement aux autres sur les chaînes télé normales et Netflix) qui vont sortir sur la nouvelle chaîne de streaming Disney Plus: Vision et Wanda, Loki, Falcon et Winter Soldier.... Avec en plus des séries et one shots "what if" (univers/timeline alternatifs). L'effet de saturation pourrait en être accéléré rapidement, la difficulté à suivre tout ce qui se passe allant croissant (donc créant fatigue et détachement graduel): on voit par exemple que les résultats financiers de Captain Mary Sue ont été essentiellement motivés par la marque et la FOMO pré-Endgame (le ralentissement a été rapide après 2 semaines, un bon indicateur), pas par le personnage qui ne semble pas plus convaincre qu'en BD (sur la dernière décennie, Captain M a été lancée et relancée 7 ou 8 fois, avec effondrement des ventes systématique au bout de 2 à 4 numéros, puis annulation rapide).
Bref, une dynamique est dure à créer, facile à gâcher. Pour Star Wars, Bob Eiger a annoncé un hiatus côté ciné: la franchise sera rétrogradée à la chaîne streaming présentée la semaine dernière (juste avant la Star Wars Celebration qui vient de se terminer), avec 2 séries live action (The Mandalorian et Cassian Andor -le perso barbouze joué par Julian Luna dans Rogue One) et des animées. En attendant la -certaine- trilogie préparée par les créateurs de Game of Thrones et la -possible?- préparée par Ryan Johnson (le maudit) dont apparemment ils ne veulent pas se débarrasser (je savais pas qu'on pouvait s'attacher aux trucs qui se collaient sous vos semelles) sont évoquées sans dates, toutes deux coupant tout lien avec l'époque et les personnages des 3 trilogies existantes (la première, apparemment, se passera loin dans le passé de l'Ancienne République).
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6 minutes ago, judi said:
C'est là qu'on est content de la discrimination des prix par type (ceux qui ne comprennent pas, allez voir sur wiki
). Quand tu as la réduction étudiante, t'es extrêmement content vu que tu payes parfois bien moins cher. Par ailleurs, avant de traiter les autres de collabos ou même que ça te démange, faut pas oublier que Gaumont et UGC ne sont pas non plus les petits cinémas familiaux. Ils ont intérêt à ce que les salles soient le plus remplies vu que pour eux, le coût de diffusion d'un film reste le même qu'il y ait 5 ou 150 personnes dans la salle. Même si la marge est moins grande, ils préfèrent largement que les premiers jours soient très remplis qu'il n'y ait pas grand monde sur toute la durée. Sans compter qu'ils ne font pas forcément leur marge sur les places de cinéma mais tous les à-côtés (genre pop-corn, etc...).
Mon point n'était pas là, mais de dire que si on veut qu'un distributeur change de braquet en termes de contenu des oeuvres, il faut bien lui envoyer un message sous une forme ou une autre. Réduire sa ration en est une. D'où mon point; quitte à se faire escroquer, mieux vaut que ce soit par les salles, vu qu'elles n'ont pas de poids sur la conception des films.
QuoteConcernant les prix des tickers, voilà la répartition en 2017. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les studios engagent de grosses sommes. Si un film fait un flop, toutes les pertes seront pour leur pomme. Et avec deux ou trois échecs, ça peut mettre en danger des grosses compagnies comme Dreamworks.
Encore une fois: l'échec est une bonne leçon. Pour un grand studio, même dans une seule franchise, la taille fait qu'il faut plusieurs échecs significatifs pour que la leçon commence à faire son chemin.
Quoteans compter qu'il est toujours facile de cracher sur Disney. Mais peu de gens voient rarement le problème de la Warner Bros avec les films DC ? Ou même entre eux, ils ont du mal à avoir de la cohérence alors qu'ils doivent faire un univers cinématographique ? Où ils te foutent l'équivalent de sept Superman dans un univers ? Ouaip, clairement, c'est beaucoup mieux et pas du foutage de gueule leur truc.
WB avait initialement abordé l'univers DC avec une stratégie différente de celle de Marvel (qui a commencé, rappelons-le, avant le rachat par Disney pour le premier batch de films): là où Marvel a eu dès le début une vision unifiée et architecturée (pas forcément un pari gagnant au départ, et pas garanti que ce soit une bonne architecture), DC a opté pour une vision "director oriented", chaque metteur en scène étant libre de ses choix. En cours de route, ils se sont rendus compte qu'il fallait assurer une plus stricte règle de cohérence et de continuité, et comme à ce moment, Snyder était le seul en piste avec déjà des films sortis, il a eu le poste et sa vision lancée avec MoS (déprimante, iconographique/quasi-religieuse) a déterminé toute la première phase DC, alors qu'il s'avérait déjà à ce moment que c'était pas un grand choix, et qu'ils n'avaient pu former une base de fans de taille suffisante au regard de l'investissement. Bref, l'univers DC, pour des raisons encore plus corporate que narratives, est mal né, et depuis, ils essaient de raccommoder en cours de route, ce qui n'est pas la meilleure manière, mais à ce stade, ils n'ont pas le choix (à moins de décider d'abandonner les super-héros DC pour quelques années et rebooter, ce qui ne se fera pas). Résultat, ils font un "soft reboot" en cours de route depuis le renvoi de Snyder, qui s'était déjà mis à l'écart suite à sa tragédie familiale pendant le tournage de Justice League. Ils ont encore du mal à déterminer une cohérence générale (vu les films actuellement développés, qui semblent faire flèche de tout bois), mais c'est pas une partition où ils sont totalement libres: ils doivent assurer une impression superficielle de continuité alors qu'ils changent tout, ce qui est sans doute la raison pour laquelle les films qui sortent actuellement et qui sont dans l'horizon proche sont plutôt des "one shots" (certains avec potentiel de suite si succès, d'autres non), et que la "continuité" axée sur les héros principaux et leurs réunions prendra plus de temps (un nouveau WW l'an prochain, Aquaman II dans 2-3 ans, Batman ou Superman pour les calendes grecques).
Ils sont juste en mode correction pour quelques temps: ils ont bien compris le retour d'expérience du mode "director oriented", de la "vision Snyder" et de son application hasardeuse. Maintenant, il leur faudra des années pour réparer, tout en sortant des one shots dont ils prieront pour qu'ils soient des succès relatifs (Shazam!, Joker, Birds of Prey....).
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10 hours ago, judi said:
Quand je parle de mon espoir (j'aurais dû le préciser à ce moment), c'est celui de garder un univers cohérent et crédible.
Ca, c'était déjà mort dès le VII
QuoteJe ne dis pas que les films sont nuls en tant que tels. Je pense qu'en temps que films de la franchise Star Wars, ils ne sont pas très bons. Il y a une différence. De plus, je ne dirais pas "ce film est de la merde" simplement parce que je n'ai pas les compétences cinématographiques pour le juger de manière aussi péremptoire, sans compter que peu importe qui le dit, ça ne reste qu'un avis personnel. Même s'il est largement partagé, ça reste un avis, une opinion, ça n'en fait pas une vérité générale.
En tant que consommateur, ton avis vaut beaucoup, vu que tu investis du temps, de l'argent et, pour certains films/franchise, du "capital émotionnel" dans la chose. Tu es en droit d'avoir du ROI, et de faire savoir quand celui-ci est insuffisant, voire franchement mauvais (tout comme quand il est bon), ce que les départements marketing des grands studios,les médias qu'ils contrôlent directement (une part très conséquente du business, de façon effrayante) et les médias qu'ils influencent/avec qui ils ont une relation incestueuse permanente (le reste des médias), tendent de plus en plus à nier de façon très active, développant des tactiques très agressives pour empêcher un feedback public sincère (harcèlement en ligne, directement et par proxy, fermeture et/ou censure de foras et sections de commentaires, campagnes de dénigrement, phagocytage des aggrégateurs, effacement des critiques même pas très négatives, voire juste les insuffisamment positives, ou "élagage" de celles-ci pour les réduire à des nombres limités donc inoffensifs....) en plus du marketing habituel autour des films, si massif qu'il étouffe tout bruit allant contre la narration officielle.
QuoteSans même compter la stupidité chronique de Poe dans le VIII.
Tout le monde était vraiment très stupide dans le VIII: ils ont essayé de débiliser et vilifier Poe (et d'autres) pour faire paraître les nanas en général, et "Amiral Gender Studies" intelligentes en comparaison, mais ont foiré. Mauvais style de commandement, mauvaises décisions, caractère insupportable, mépris affiché, comportement parfois criminel/capricieux. Yep, tout le monde est vraiment à 2 de QI dans ce film!
USA
dans Politique etrangère / Relations internationales
Posté(e) · Modifié par Tancrède
Il est taillé, au moins à ce stade, pour faire face à Trump dans de bonnes, voire très bonnes conditions, mais il va avoir un problème pendant la primaire, possiblement fatal: c'est ce qu'on appellerait en France un "candidat de 2ème tour", celui du "vote utile". Or, les primaires des deux conventions nationales de partis ont eu tendance à devenir de plus en plus le jouet des factions les plus organisées et extrêmes (pour les démocrates, c'est plus récent, d'abord parce que les vrai libéraux ont eu la haute main jusque récemment, ensuite parce que les autorités démocrates avaient un contrôle institutionnel plus grand, voire pouvaient tricher impunément, ensuite parce qu'il y avait une mentalité plus "intronisatrice" qui limitait le nombre de candidats, surtout des viables), celles qui sont le plus mobilisées en permanence, et celle qui ont plus d'accès aux médias pour stigmatiser, faire du chantage.... Et de ce côté, la base démocrate a évolué, étant aujourd'hui dominée par ceux qui sont les plus activistes et radicaux: appelle les "intersectionnels", "SJW", "woke", "socialistes".... Ce sont des réalités qui se chevauchent beaucoup. Ils sont une petite minorité du pays, une minorité de l'électorat démocrate général, et une grosse minorité de la base, mais ils sont pour ainsi dire les seuls sur ce ring en nombres sérieux et en ordre de bataille.... Et ils n'aiment PAS Joe Biden. Pas du tout. D'abord parce que c'est un mec hétéro et blanc, ensuite parce qu'il est assimilé à "l'establishment" (avec toute la réalité et tous les fantasmes que chacun met dans de tels concepts), ensuite parce qu'il est trop "modéré" (dépend sur quoi, et dépend de ce qu'il est prêt à concéder aux composantes de son éventuelle majorité) ou plus simplement assimilé à un "néolibéral" (ça aussi, ça a des défintions très variables), à l'heure où la partie de la base qui fait du bruit et impose son ordre du jour sur la scène publique n'est pas du tout dans ce registre.
Des batteries de sondage montrent que le parti démocrate est profondément divisée entre cette gauche pour ainsi dire "mélenchonienne" à la sauce US, et la palette plus traditionnelle qui couvre les "liberals" (une réalité composite) et va jusqu'aux "blue dogs" (sortes de conservateurs de gauche, très importants pour le parti dans les zones "rouges", notamment l'Arizona, les Rocheuses et le vieux sud). Une courte majorité de l'opinion démocrate veut voir le parti plus pencher vers le centre, tandis que le reste veut aller toujours plus à gauche (tendance aujourd'hui incarnée moins par Sanders -toujours pas encarté démocrate- que par Alexandria Occasio-Cortez et ses deux conseurs musulmanes qui donnent dans l'antisémitisme autorisé parce que "progressiste"). Bref, pour résumer, là où les termes étaient assez difficiles à départager jusque récemment, on peut ainsi désormais clairement souligner dans le parti l'existence de deux réalités: une "progressive" (intersectionnels/socialistes/anti-frontières: ça va d'une social démocratie avec possible tendance autoritaire à un socialisme/quasi communisme identitarien "dur") et une "liberal" (divers degrés de social démocratie jusqu'à un centre libéral macronien, avec une teinte plus ou moins prononcée d'intersectionnalité). Et il y a assez peu d'espace de chevauchement ces temps-ci; plutôt une frontière de plus en plus nette, qui peut devenir une coupure.
L'un des problèmes est que la partie "liberal" s'exprime peu, n'a pas vraiment d'ordre de bataille poussé, n'est pas unifiée, s'en remet passivement à ses élites qui du coup tendent à se comporter comme tous bons apparatchiks (dans les institutions, derrière des portes closes), et n'arrivent pas à trouver l'initiative médiatique. Le risque côté démocrate est de voir cette petite majorité de la base ne pas voter, ou trop peu, par crainte ou dégoût des radicaux, voire d'en voir certains voter à droite ou pour un tiers parti, tout comme existe un risque assez bien chiffré de voir des électeurs "Bernie or Bust" (cad ne pas voter si Sanders ne passe pas, ou voter Trump). Ce qui est d'autant plus préoccupant à un moment où les grands syndicats se posent en totale opposition aux aspirations économiques avancées par les "progressives": l'AFL-CIO a ainsi réitéré cette semaine son refus de souscrire aux idées du "Green New Deal" qui constituent le pôle de ralliement de cette "nouvelle gauche" qui a des relents pas si nouveaux (pour le document, outre le fait qu'il est con et rédigé par des idéologues abrutis n'ayant pas fait leurs devoirs, je l'ai trouvé surtout faux-vert à l'extérieur, et très rouge à l'intérieur, avec tous les aspects identitaires des intersectionnels en prime). Si la gauche n'a pas les syndicats comme force motrice, elle aura des problèmes dans les swing states et les Etats de la rust belt qui ont perdu Clinton la dernière fois. Ils ne sont plus ce qu'ils ont été, mais ils pèsent encore, tant pour les finances de campagne que pour la mobilisation militante et le porte-voix qu'ils procurent (auprès de certains segments démographiques importants en tout cas).
Dans ce contexte, le Biden évolue sur un spectre qui couvre les "liberals" en général et le côté "classe ouvrière" (surtout blanche) auprès de qui il a un capital confiance relatif. Sa stature d'ancien vice président et de "vieux sage" (qu'il n'est pas vraiment) qui va avec peuvent aider à rassurer l'électorat général.... Mais ça ne marchera pas dans les primaires, si bien que j'ai vu beaucoup d'analystes dire que son premier jour de campagne officielle serait son meilleur: je ne sais pas si on peut aller jusque là, mais c'est aussi à ce stade qu'il faut se pencher sur l'individu et son histoire, pour se rappeler plusieurs faits: il a à son actif plusieurs campagnes présidentielles perdues (et qui n'ont jamais été loin), c'est un serial gaffeur en campagne, c'est pas un foudre de répartie ou un leader très inspirant capable de bouger une foule, il a un passif politique accumulé qui va lui revenir dans la tronche (commentaires pro-ségrégation dans les années 70, vote pour le "forced busing", affaire Anita Hill, proximité avec les banques, association avec Obama qui n'est plus en odeur de sainteté chez les progressives).... Et toutes ces faiblesses seront utilisées par une gauche dure qui n'en ratera aucune et amplifiera tout au-delà de toute proportion, et ce alors même que l'électorat des primaires sera divisé entre 20 candidats. Si ce que ces analystes prévoient est correct, il va certes commencer haut, mais il a une faible marge de progression (dans le sens où, côté démocrate, il y a des électorats incompatibles entre eux, limitant les ralliements aux vainqueurs), et il va surtout prendre des coups, comme les polémiques lancées depuis quelques semaines (suralimentées par la presse) le montrent (sa tendance à toucher/tripoter les gens, qui ne semble pas perverse de nature, mais ne cadre pas à l'ère metoo/"on casse du mâle blanc pour n'importe quoi").