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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 5 minutes ago, mehari said:

    Ouais mais quand même. II y a des primaires plus matures que ça. Mon petit cousin par exemple...

     

    Sinon, d'autres nouvelles du Pentagone: Kevin Sweeney, le chief of staff du Pentagone, démissionne. Dans sa lettre de démission, il dit que ce fut un honneur de travailler au sein du département mais qu'il pense que c'est le bon moment de retourner vers le privé. Il ne mentionne pas Trump mais les circonstances font que c'est quand même assez suspects. Dana White, porte parole du DoD a fait pareil il y a quelque jours.

    https://www.bbc.com/news/world-us-canada-46773138

     

    Le patron de l'Ultimate Fighting Championship était aussi porte-parole du DoD :blink::dry:? Le cumul des mandats est décidément un scandale: je sais qu'il est aussi un supporter de Trump, mais quand même.... 

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  2. La British Army doit être à un stade avancé de désespoir pour lancer une campagne de recrutement de ce genre:

    https://www.nbcnews.com/news/world/snowflakes-wanted-british-army-rolls-out-millennial-recruitment-campaign-n954101

    Army%20UK%20ads.jpg

    Parodie de l'affiche de recrutement de Lord Kitchener en son temps, cette campagne semble le produit d'un très mauvais remue-méninge dans une boîte de marketing qui pense avoir mis le doigt sur l'audience visée. Ca va sûrement motiver :sleep:. En attendant, il semble vraiment y avoir des circuits économiques non surveillés, parce que les budgets com/recrutement de l'armée brit semblent libéralement donnés au premier qui dit la plus grosse connerie. Ou alors ils en sont au point où ils ont même cessé d'en avoir quelque chose à foutre, et dépensent parce qu'il y a un budget à évacuer avant la fin de l'année. 

     

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  3. 49 minutes ago, Boule75 said:

    Oui pour la "dissension" Président - majorité. Pour le reste, il me semble :

    • que le mouvement est juste un mouvement de plus pour pouvoir continuer à "exister" plus fort, plus fort que le retrait de Syrie, plus fort que les montagnes russes de la Bourse, plus fort que la crise avec la Chine, l'UE, la Corée du Nord, ses soucis avec Mueller, etc, etc, etc... et plus fort que la nouvelle Chambre, qu'il entend ainsi priver de tout droit d'initiative et de couverture positive. 
    • McConnell navigue à vue. IL ne croit pas pouvoir ramener Trump au bercail. 

    Donc il fait ce que tout politicien fait: il grapille du temps. Des semaines, des jours, des minutes. Il garde ses options ouvertes. Si c'est tout ce qu'il peut faire, il le fait. Tactiquement, c'est en fait sa seule option. 

    Quote

     

    On a pas les mêmes informations : d'une part il y avait bien un renforcement substantiel de la frontière sud (1,5M/an, quand même), d'autre part le refus n'est pas seulement Démocrate, mais va bien au-delà, enfin j'ai vu passer des sondages (sais plus où) affirmant que le soutien au plan du "mur" était plus-que-flagellant.


     

    Trois choses, là-dessus:

    - primo: c'est de Trump dont on parle. Il a décrété 5 milliards (environs), et il s'obsède dessus. Comme un con, il a annoncé le chiffre et en a fait un objet médiatique sur lequel il a décidé de se fixer. Maintenant, bébé fait une colère sur le montant qu'il a décrété, et il retient sa respiration jusqu'à ce qu'il arrive quelque chose. 

    - secundo: 1,5 milliards, c'est bon pour améliorer à la marge les conditions de travail de l'USCBP (la sécurité aux frontières), qui sont, sur la frontière sud, assez souvent dépassés par l'ampleur de leur tâche et réclament en fait plus de barrières en dures, plus dures à franchir, pour pouvoir plus utilement se déployer et ne pas être à la merci de crises comme la dernière "caravane". La différence avec les 5 milliards demandés par Trump (ou quelque chose approchant un peu cet ordre de grandeur) est en fait un programme de construction un peu sérieux. L'idée n'est pas tant un "mur" proprement dit, tel que fantasmé par Trump (qui risque aussi de faire une fixette sur un genre de monstruosité médiévale qui ne sera jamais bâtie) qu'une barrière solide permettant de dégager de la main d'oeuvre humaine qui a besoin d'être plus mobile. Parce qu'outre les endroits qui ne peuvent avoir de barrières (désert, montagnes...), il y a en fait beaucoup d'espaces où la frontière est une passoire parce que la barrière est juste symbolique (un truc de 2m de haut en tôle, qui est grimpé, défoncé ou démonté (quand quelqu'un ne creuse pas 30cm dessous) à l'envi, mobilisant du coup beaucoup de personnels quand l'agence a la chance d'avoir assez d'info. 1,5 milliards de plus, c'est juste un peu de marge pour l'existant; 3 à 5 milliard verraient de l'investissement net. 

    - côté sondage, c'est un de ces trucs où beaucoup change selon la question: si tu dis "le mur", outre le fait que tu politises/polarises (et invoque les mânes de Trump dans l'esprit des interrogés), tu ramènes la question au niveau partisan, et c'est plus une réponse pour ou contre Trump. Si tu dis "fence" (barrière), tu dépollue pas mal le sujet et obtiens une autre gamme de chiffre. Si tu fais un peu plus d'abstraction et utilises le terme "border security", tu arrives dans le domaine du bien à très consensuel. L'immigration clandestine, et l'immigration en général, restent dans le top 3 des préoccupations US, et encore plus depuis l'été dernier. Même la plupart des démocrates élus dans les Etats frontaliers, aussi à gauche et médiatiquement opportunistes qu'ils puissent être par ailleurs, ne plaisantent pas avec cela (exemple type: la récemment élue Kirsten Synema: queer, intersectionnelle.... Mais élue d'Arizona; la sécurité à la frontière, c'est pas pour rigoler). 

    Quote

     

    Oui, mais il faut quand même un certain respect de l'esprit, sans cela la lettre est soumise immédiatement à détournement, et c'est ce à quoi on assiste. Le premier shutdown n'intervient qu'en 1980, et pour une durée extrêmement courte, comme les suivants ; là, Trump parle de "mois ou d'années"... La tradition de soumission des déclarations fiscales remontait à assez loin. La clause des émoluments n'a jamais été "testée" : les Présidents précédents ont choisi de passer au large, conformément à l'esprit, et ainsi de suite.


     

    C'est un peu tout leur problème: rien de tout cela n'a réellement été codifié. C'est pas dans "l'esprit des lois", mais simplement que beaucoup de ces choses et comportements étaient considérés, du moins dans une certaine mesure, comme allant de soi, renvoyant à la culture ambiante à l'époque de la rédaction de la constitution, soit une société en partie basée sur le sens de l'honneur (avec un minimum socialement exigé de fait même de gens qui n'en avaient aucun) et un code de conduite de gentilhomme (au moins en apparence). Ces choses, longtemps persistantes, ont disparu peu à peu, avec la société qui les considérait comme naturelles et sans besoin d'être écrites noir sur blanc (comme le duel, dont tous ceux qui le trouvaient cons ne pouvaient cependant déroger à l'usage si la situation se présentait). 

    C'est pourquoi la clause des émoluments reste assez vague et semble "faible", difficile à appliquer, peut-être aisément contournable, et l'idée des déclarations fiscales ne date, elle, que de l'après guerre. L'obligation médiatique n'est même pas assez forte pour compenser l'image du "rebelle" Trump qui choisit de s'y soustraire: ça fait partie de son majeur dressé aux conventions des "élites" chez suffisamment de monde, surtout dans une population blasée par la malonnêteté et l'hypocrisie de ses politiques et journalistes qui s'en foutent plein les fouilles et se promeuvent les uns les autres tout en présentant leurs déclarations fiscales (en tout cas les politiques). Pour la différence que ça fait, je crois qu'il y a beaucoup de monde, à droite comme à gauche, qui se fout bien de la question, quel que soit le niveau d'hystérie de la presse. Un peu comme chez nous, à une époque, quand les baveux se sentaient malins de demander aux candidats le prix du lait, de la baguette et du ticket de métro systématiquement: la première fois, par surprise, ça avait fait son petit effet sur un politique pris au dépourvu, mais ensuite, ça devient juste une routine préparée à l'avance. Et ça ne dit rien à personne. 

    Quote

    ouais. Là, ce que tu me décris, c'est la dérive des Républicains, et nous sommes d'accord, mais c'est surtout (exclusivement ?) ce camp là et pas l'autre, du moins sur tous les sujets économiques. Je m'en fous qu'ils soient cornaqués par le Tea Party, ou plutôt je ne m'en fous pas, précisément : c'est cette dérive extrémiste et très fin-de-race que je critique et qui me semble fonder la dissymétrie lourde qui affecte les USA .

    Pas disymétrie: parallélisme. C'est souvent juste qu'il y avait nettement moins d'emphase sur les excités de l'autre bord, surtout quand le dit autre bord est en minorité (leurs excités ne comptent pas, tout comme l'essentiel de leur groupe parlementaire). Et aujourd'hui, les vrais excités dangereux, ils sont à gauche (et je parle moins de Sanders que de la vague de nouveaux et de ce qui les soutient dans des circonscriptions ultra bleues les rendant indéboulonnables), avec le facteur vraiment inquiétant qu'ils ont la majorité des médias (classiques et online, plus beaucoup de soutien chez ceux qui arbitrent le débat online: Google, Paypal, Facebook, Twitter) au moins partiellement avec eux, leur passant tout, là où le Tea Party n'avait que Fox de significatif. Le Tea Party, quoiqu'encore existant, est une force du passé et n'a plus vraiment de capacité de pression interne sur le GOP comme en 2010-2015. C'est la politique: les choses vont et viennent, et on surfe comme on peut sur ces vagues. 

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  4. 8 minutes ago, Boule75 said:

    @Tancrède : moi je veux bien tout ça, sauf qu'en l'occurrence, l'analyse ne tient pas. Les textes soumis par Pelosi sont en fait re-soumis et ont déjà été votés, de manière bi-patisane, pour donner dans l'anglicisme.

    En fait, ces mêmes textes exactement viennent d'être votés par les Républicains après négociation avec les Démocrates. Dire ensuite que les Démocrates sont super-partisans, bloquants, à un moment ça ne tient pas : ils ont négocié, un consensus a été trouvé et voté.

     

    Oui, et la situation est sans doute due au cri d'orfraie de Trump sur le budget pour la sécurité aux frontières (un peu son "signature move"), très maladroitement (intentionnel ou non) formulé et timé. Mon avis est que McConnell cherche à temporiser pour ramener Trump dans le rang, sur ça et d'autres choses (notamment le consensus parlementaire sur les sujets des opérations extérieures et de la projection US dans le monde, où Trump a essayé, aussi très connement, de foutre une barre dans les rayons de la bicyclette). C'est pas comme si les camps politiques étaient monoblocs et les leaders parlementaires d'un parti étaient nécessairement alignés avec le président: on est plus habitués à ça en France, mais aux USA, c'est très rarement le cas. 

    Ensuite il y a les hasards du bicamérisme et des amendements aux projets de loi: ce qui entre à une extrêmité du processus est rarement ce qui en sort, et le va et vient entre les deux chambres cause beaucoup de changements. "L'accord" conclu et clamé à hauts cris n'est jamais qu'une position temporaire. 

    Quand je dis que les démocrates sont tout aussi obstructionnistes, je ne le dis pas pour ce cas précis: tout dépend de la situation, bien évidemment. Faut quand même pas déconner: quand on observe ne serait-ce que les 30 dernières années de la politique US, on peut voir le crescendo des deux partis dans ce registre, sauf à quelques brèves périodes d'entente (où les procédures se faisaient quand même au forceps) où à chaque fois existait un biais dominant commun (le néolibéralisme à la Clinton, l'après 9/11 et la guerre en Irak). Et même là, le blocage des uns par les autres était absolu hors d'une gamme de politiques ciblées, comme le montre la rareté des budgets fermes votés dans les formes. 

    Là, on a des démocrates qui veulent absolument refuser le financement d'un renforcement de la frontière sud (pourtant demandé par tous les experts et agences concernées) qu'ils soutenaient à corps et à cri, pour la plupart d'entre eux, il y a encore 2 ou 3 ans. Pourquoi? Moins par électoralisme sur le sujet (ils savent que l'électorat opposé à la chose est, même si bruyant à gauche, très réduit) que pour foutre Trump dans une fausse position et pousser à la crise: il ne veut pas se dédire sur le sujet, eux veulent l'y mettre en porte à faux et, parce que le sujet est populaire, ils veulent lui faire faire une connerie.... Qu'il est en train de faire (mais pas sûr qu'il ait une autre alternative, vu l'importance de ce dont il a fait un symbole): si la crise dure, ce sera une connerie en bonne et due forme parce que les dégâts commenceront à se voir et se sentir. 

    McConnell, que je n'aime aucunement, essaie de garder son troupeau en ordre, au moins en apparence (ça s'active en coulisse pour se regrouper) mais le temps pour le faire s'épuise vite. Bref, c'est juste de la politique. Qui en redemande? 

    Quote

     

    Ca fait des années maintenant qu'au niveau fédéral au moins, le jeu Républicain est totalement outrancier, une trahison permanente de l'esprit des lois.


     

    Ca, tu demandes à la culture juridique américaine, ça n'existe pas. Il y a la loi telle qu'elle est formulée, et rien d'autre, pour eux. Non pas qu'ils ne glosent pas sur l'intention des rédacteurs, mais la formulation seule compte. Après, ils s'engueuleront sans fin sur ce que les mots veulent dire (bien plus que par chez nous où "l'esprit et la lettre" est un vrai truc). 

    Quote

     

    Merrick Garland n'était pas un extrémiste de gauche, mais ils n'ont même pas daigné l'entendre.


     

    Ca, c'était en grande partie une réponse du berger à la bergère, particulièrement à l'encontre de Joe Biden qui a fait le même genre de trucs quand il était parlementaire. Pour beaucoup d'élus GOP, c'était un coup très légitime. Evidemment, pour d'autres, c'était déjà le temps de l'hyper-partisanisme, et la question de la Cour Suprême est de loin la plus importante question fédérale pour une bonne partie de l'électorat de droite. Donc là, ils allaient pas céder. Il est intéressant à cet égard de ne pas voir cet événement comme un truc soudain, mais de voir le glissement, très net depuis la fin des années 80, de la durée et de la dureté des examens sénatoriaux de candidatures de juges fédéraux, CS en tête évidemment, et l'intensification des batailles politiques autour d'eux. Le cas de Clarence Thomas, au début des années 90 (un certain Joe Biden menait la charge), est souvent encore présenté comme le premier coup de feu tiré sur ce théâtre d'opération particulier, et les républicains l'ont gardé très fortement en travers de la gorge. Depuis, les durées de traitement n'ont cessé d'augmenter et le nombre de votes du "camp d'en face" n'a cessé de diminuer, là où, jusqu'aux années 70, nommer un juge à la CS était un acte de haut consensus. Difficile de mesurer toutes les causes de cette évolution, mais c'en est une, lente, qui a fini par atteindre un point culminant avec Garland. Ca ne sort pas de nulle part, ou de Mitch McConnell en particulier. Si tu demandes aux uns et aux autres, ils t'invoqueront tous quelque chose en pointant le doigt sur l'autre camp, avec autant de légitimité que de mauvaise foi, mais il semble que la cassure vienne vraiment de "l'ère progressive" et des juges de l'époque qui se sont posés en complets législateurs. Ajoute, au même moment, la question cristallisante de Roe v Wade, et quelque chose s'est durablement grippé à ce moment là. Quelque chose de potentiellement irréparable. 

    Quote

    Obama a passé son temps à appeler au consensus, à chercher à négocier : fiasco. Il s'est vu blackboulé en permanence tandis qu'on lui reprochait un manque de leadership. Etc, etc, etc. Les exemples sont innombrables.

    Et ça, c'est ressortir la version d'un côté, présentant un Obama de bonne foi et bonne volonté face à de fourbes républicains: se donner l'apparence de celui qui veut négocier, ça ne veut pas dire que tu l'es vraiment ou que tu présentes des compromis acceptables par l'autre camp. Surtout en ère d'hyper partisanisme, et encore plus, dans le cas républicain à partir de 2010, quand un groupe parlementaire se retrouve avec une soixantaine d'enragés (Tea Party) élus dans des circonscriptions garanties (donc indéboulonnables), dont le mouvement menace de "primairiser" le reste du parti dans toutes ses circonscriptions. La modération était politiquement impossible à ce moment. Tout comme elle risque de l'être pour Pelosi maintenant, vu qu'elle se paie aussi une petite soixantaine d'excités progressistes qui ont le vent en poupe dans les médias et beaucoup de soutien d'organisations diverses et variées, très financées, actives et idéologisées à mort (marrant comme "l'objectivité" médiatique présentera les soutiens républicains comme corrompus et méchants, mais les équivalents de gauche comme vertueux et "démocratiques", alors que c'est le même genre de saletés). 

    Quote

    Peux-tu citer une disposition significative*, depuis 20 ans, au niveau fédéral, pour laquelle les Démocrates auraient pratiqué l'obstruction systématique, le chantage, le détournement de procédure, le renversement des normes habituelles du pouvoir ?

    Déjà fait avec la nomination de Clarence Thomas et le faux scandale sexuel orchestré pour essayer de l'empêcher. Pour ce qui est de l'obstruction en général, c'est à peu près ce qui se passe chaque fois qu'une majorité parlementaire diffère du président. Et le détournement de procédure est aussi une marque de fabrique des démocrates, avec en particulier leur "signature move", le détournement ou l'élargissement de définition juridique, particulièrement sensible, encore une fois, pendant "l'ère progressive" de la Cour Suprême, dont le GOP s'est juré qu'il ne la laisserait pas se re-dérouler. On peut être d'accord ou pas d'accord, mais question méthode, il y a plus que des arguments pour souligner un fort abus/détournement du rôle du pouvoir judiciaire côté démocrate. 

     

    Ce que tu as l'air d'avoir un problème à concevoir, c'est que ces trucs résultent d'une dialectique entre deux légitimités: les problèmes de leurs interactions peuvent parfois atteindre un moment de crise, et aux USA, où le système constitutionnel est fait pour être plus adversarial qu'ailleurs, et fait pour mal fonctionner (dans la conception de la constitution, c'est fait pour dérailler afin d'empêcher un gouvernement consensuel qui menacerait plus les libertés: arriver à voter une loi est plus fait pour être l'exception que la règle). La plupart des shutdowns ont été dus à une altercation entre l'exécutif et le législatif, ou au sein du législatif, entre les deux chambres. Un Congrès vote un budget malgré le président, le président appose son veto: si c'était pas prévu pour, il aurait pas le veto. La crise est prévue dans le bouzin. Il y a un prix politique à payer pour les uns ou les autres, mais c'est, en dernière instance, une partie du processus. Faut juste accepter que ces crises fassent partie du cours des choses "normales" aux USA. 

    Ce qui est préoccupant n'est pas que cela vienne de l'un ou l'autre camp, parce que c'est au final toujours une crasse qui répond à une autre, un camp qui essaie d'en piéger un autre pour le noircir, en essence (quelle que soit la narration des événements qui dominera après coup dans le public), et la conséquence de partis qui ne s'entendent pas au niveau minimum requis. Ce qui est inquiétant à mes yeux, c'est que cela soit devenu plus fréquent, plus systématique, que les crises durent plus longtemps, et que cela soit en fait aiguillé par un ensemble de forces politiques ou para-politiques qui représentent autant d'incitations structurelles à ce que des crises arrivent plus souvent dans le système US. Blâmer plus un parti que l'autre est à mon sens passer à côté du sujet et se concentrer sur ce qu'on en voit via des médias tout sauf neutres, ce qui n'est au final qu'un ensemble de gimmicks et de tactiques destinés à impacter nos perceptions avec trop peu d'informations sûres. 

     

     

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  5. 47 minutes ago, Boule75 said:

    Petite précision sur les affaires du shutdown côté parlementaire. Nancy Pelosi, de retour au perchoir de la Chambre des Représentants (speaker), a donc mis au vote :

    • non plus un mais deux textes, de manière à séparer les problématiques et à permettre l'adoption de l'un et la poursuite des débats sur l'autre ; l'idée est de permettre la remise en marche de l'essentiel des  services publics fédéraux dont le fonctionnement n'est pas en cause ;
    • et ces textes sont identiques à ceux déjà votés par les Républicains avant que Trump ne décide abruptement de les refuser.

    Les textes sont bloqués au Sénat : McConnel, le chef (Républicain) du Sénat, use de sa tactique préférée, et refuse de les soumettre au vote sous prétexte que ça pourrait contrarier Trump, un peu comme lorsqu'il refusait de convoquer Merrick Garland, etc... En pratique : c'est de l'obstruction pure et simple.

    Le système institutionnel US est donc parfaitement tordu actuellement : le Congrès, censé voter les lois, décider des budgets et agir comme un contre-pouvoir du Président, s'interdit le vote, se voit demandé d'abandonner ses prérogatives budgétaires et de se soumettre au Président.

     

    Au final, on a encore des commentateurs, des deux côtés de l'Atlantique, pour expliquer doctement que "c'est de la faute des deux partis". Ils sont complètement aux fraises, et je ne vois que deux hypothèses pour l'expliquer :

    • ce sont les "conservateurs" qui dominent le débat public
      ou
    • c'est le "tous pareils" qui domine l'esprit des journalistes et commentateurs variés (un gars de l'IRIS sur France Info, ce matin...), finalement incapables d'abandonner cette rengaine quand elle est évidemment fausse.

    Ou tu as un petit biais, parce que c'est vraiment le fait des deux partis, et ça ne date vraiment pas d'hier, même si ça a empiré depuis une bonne quinzaine d'années: l'hyper-partisanisme américain a grimpé en flèche depuis les années 90, au point de la mesquinerie destructrice actuelle, mais ça fait bien longtemps que les deux partis sont le plus souvent incapables d'établir un vrai budget annuel au travers des 12 "appropriations bills" nécessaires à sa mise en effet. Ils votent du coup la plupart du temps des "continuing resolutions" nettement plus fragiles et de court terme, même si les services les plus essentiels sont financés généralement sans problèmes: entre 1980 et 2013, rappelons qu'il y a eu 8 shutdowns (et deux depuis), mais surtout, il faut se mettre dans la tête qu'entre 2001 et 2018 (incluant donc le non vote du budget de cette année), il n'y a eu que 4 budgets votés (2004 à 2006, puis 2012), et encore avec des limites sur certains items. Toutes les autres années ont été budgétées avec des continuing resolutions. De même, entre 1977 et 2000 (pour éviter de trop se concentrer sur les deux dernières décennies, particulièrement toxiques), il n'y a eu de budget pleinement voté (avec les 12 lois voulues) que 4 fois aussi (1977, 1989, 1995 et 1997). 

    L'alternance dans les deux chambres devrait souligner que le problème vient des deux partis: it takes two to tango, et c'est la dialectique de la politique américaine qui est dysfonctionnelle, bien au-delà des normes habituelles ces temps-ci. Faut pas se faire d'illusion: McConnell va jouer de l'obstructionnisme parce que c'est son arme la plus forte et c'est en partie son rôle (c'est pourquoi le leader de chaque chambre a ce pouvoir de mettre au vote ou non), et Pelosi va faire exactement la même chose parce que c'est ce que les démocrates qui ne sont pas dans l'optique de l'impeachment veulent faire: paralyser Trump comme McConnell a voulu paralyser Obama dès 2009. Ils n'ont apparemment plus d'options entre 0 et 100 km/h d'un côté ou de l'autre, sont incapables de négocier quelque chose, en partie à cause de la pression de leurs ailes plus radicales, sont de plus en plus alignés selon des bases réellement idéologiques (contrairement à ce qui a longtemps prévalu dans la politique US avec les "big tent parties") et contraints par une opposition toujours plus nette qui a graduellement écrasé tout ce qui ressemble de près ou de loin à un centre rationnel (sauf un petit marigot en majorité composé d'opportunistes). 

    Désolé, mais ils sont en grande majorité tous pareils, et c'est avoir un tropisme naturel pour l'un des deux partis que de condamner plus l'autre: à toute crasse ou mauvaise habitude de l'un répond exactement la même chose de l'autre depuis très longtemps, avec un accroissement constant en intensité et ampleur de tels problèmes chroniques depuis 2 décennies. Personnellement, je vois la chose comme en grande partie due à l'idéologisation des partis, mais plus encore aux changements de l'arène publique: d'abord les cable news et les news cycles permanents, ensuite internet, puis les médias sociaux, mais aussi les changements massifs survenus dans les aires de débat et de défenses de cause, instrumentalisés par les uns ou les autres (groupes religieux pour la droite, think tanks et fondations en tous genres pour les deux bords, "advocacy groups" et monde universitaire pour la gauche): ce mouvement a créé les "culture wars" qui aujourd'hui asservissent le débat, les prises de position, les lignes éditoriales et le recrutement même des intervenants de toutes sortes, amplifiant le tribalisme le plus étroit et stupide. Et faut pas croire que c'est de l'anecdotique: il a souvent été montré que cet affrontement tribal dans les "culture wars" pèse plus lourd dans la décision de vote que les questions dites "bread and butter" (salaires....), surtout dans le contexte de l'hystérie des élections où les facteurs irrationnels prennent encore plus d'importance par rapport aux mesurables/rationnels, qui ne déchaînent pas les passions. Et maintenant, les médias entretiennent un climat d'élection permanent (parce que ça fait de l'audience). 

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  6. 2 minutes ago, Kelkin said:

    Ou alors, c'est que les politiciens n'ont aucune conscience de la sécurité informatique.

    On voit ça en France aussi, ou le gouvernement a investi dans des portables sécurisés mais que personne n'utilise car les iPhones et autres GalaxyNotes sont plus simples, plus multifonctions, plus pratiques en général. Ah ben oui du coup toutes les communications confidentielles sont dans les "clouds" des GAFAM, mais c'est tellement plus rapide...

    Quand c'est au niveau de la présidence, du chef de l'Etat/gouvernement en général, c'est, comment dire.....

    Bon, ça en est où le processus du forum pour intégrer l'émoji facepalm???!!!!!! On peut pas débattre sérieusement sans lui. C'EST URGENT! 

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  7. 10 minutes ago, Boule75 said:

    Eh bien il se pourrait que tu sois trop optimiste quant à ce qui va rester ouvert, quant à la visibilité des services non-assurés, et quant à la durée du shutdown . Le NyTimes fait une récap générale et il y a bien des bouts du gouvernement dont l'arrêt va se faire sentir, rapidement ou si ça dure "des mois ou des années" :

    • justice fédérale (avec les drames associés à une justice super-lente et déjà super-en-retard)
    • les agents des douanes (TSA) qui travaillent actuellement sans être payés mais pourraient l'être par rattrapage ; en attendant, ils ont apparemment commencé à se déclarer malades en masse, et la grippe n'est peut être pas seule en cause.
    • le fisc est fermé à 90%. On se doute que ça amuse beaucoup Trump et sa cohorte de fraudeurs. Mais ça va moins faire rire tout ceux qui attendent des remboursement d'impôts d'ici fin mars (presque 50 millions de personnes)...
    • les food stamps, bons alimentaires distribués notamment aux working poors (40 millions de bénéficiaires) et dont le financement n'est assuré que jusqu'à fin Janvier.

     

    Oui, si ça dure jusqu'à la fin du mois, là ça va commencer à prendre une autre dimension; j'aurais du préciser une durée. Ceci dit, j'avais pas noté pour TSA; je croyais qu'ils étaient pas concernés. Là, c'est plus rapidement problématique, avec des conséquences très visibles. 

  8. 24 minutes ago, rogue0 said:


    Mais il est possible/plausible que toutes ces informations aient juste volées des cloud et des réseau sociaux (amazon, facebook, google, apple, etc)...
    Qui sont occasionnellement non protégés ou à vendre sur les darknet (donc oui ça peut prendre vraiment 1 minute chrono).

     

    Etant donné que, sur la liste des victimes, on trouve le président allemand et Angela elle-même, et que le hack inclue des données bancaires et des photos de famille, je me dis qu'il y a peut-être un peu plus que du farfouillage sur des clouds grand public. Plutôt un travail de fourmi romaine qui est allé voir dans un grand nombre d'endroits, et nécessitant plus qu'une paire de mains, ne serait-ce qu'une de plus pour assurer l'appro en energy drinks, parce qu'il a du falloir découcher beaucoup et pendant longtemps:sleep:

    Ou alors.... Je sais! C'est encore un coup du serveur privé d'Hillary Clinton, qui le louait depuis 2016 à sa copine Angela vu qu'il servait plus trop.... Et du coup, c'est sans doute encore un coup d'Assange, qui va s'en prendre une de plus. 

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  9. 3 hours ago, Ciders said:

    Il bluffe et il est sacrément stupide. Mais surtout il bluffe. Il sait parfaitement qu'au delà d'un mois, les conséquences seront catastrophiques, surtout s'il envisage une croissance à 4 %.

    Pas tant que ça: les conséquences du shutdown ne sont pas gigantesques dans les faits parce que les services publics concernés par cette procédure ne sont pas cruciaux. L'essentiel de l'action de l'Etat fédéral reste pleinement fonctionnel et financé quoiqu'il arrive (armée, justice, polices fédérales, renseignement, douanes/immigration/sécurité des frontières, fisc, contrôles et inspections en tous genres, services de santé, la Poste....); les services touchés touchent bien moins la vie des ricains et le fonctionnement de la nation (le plus iconique est les Park Rangers: les parcs nationaux -dont la statue de la Liberté, le Washington Monument....- restent ouverts, mais ne sont pas surveillés ou entretenus pour l'instant); ce qui avait rendu le dernier shutdown, sous Obama, si apocalyptique dans son ressenti, outre l'emphase médiatique, était le sujet sur lequel il avait été lancé, à savoir le plafond de la dette, ce qui faisait suer Wall Street et à peu près tous les dirigeants économiques, et impliquait donc une transmission de cette anxiété sur tous les gens ayant une voix publique (et par là, sur tout le public qui vivait la chose comme étant très grave). Là, rien de vital est touché, et il y a un fort soutien pour la raison du shutdown (la distinction immigration légale/illégale aujourd'hui niée par les démocrates, et la sécurité aux frontières, même si cristallisée autour d'un symbole débattable, "le Mur"); les seules vraies victimes de la chose seront les quelques 700 à 800 000 fonctionnaires et contractuels directement impactés, qui commenceront à ne pas toucher de salaire dans très peu de temps et se retrouvent dans une merde noire (non seulement ne pas toucher leur chèque, mais aussi se retrouver à court sur leurs emprunts et crédits....). Eux vont payer le prix fort de l'événement, mais il n'est pas sûr qu'ils forment une masse critique de nature à réellement bouger les lignes ou même impacter la bataille médiatique que les démocrates ne vont pas manquer d'essayer de déchaîner (quoique Pelosi n'ait pas vraiment insisté dessus, et que les excités de son bord essaient plutôt d'axer la conversation sur l'impeachment). Il est à craindre que ces gens ne puissent que souffrir dans un silence indifférent, pendant que le pays continuera à fonctionner sans trop de problèmes, et que la bataille médiatique perpétuelle continuera sur les sujets qui l'arrangent. 

    Maintenant soyons réalistes: un shutdown a un vrai impact, outre les fonctionnaires et contractants qui en souffrent directement. Et cet impact, surtout économique, est tout sauf négligeable, mais il a l'inconvénient politique d'être assez diffus, différé, difficile à réellement évaluer, et peu sensible pour l'immense majorité des Américains. De la maintenance différée un peu partout, des études et suivis scientifiques qui ne peuvent pas être tenus, des rapports pas écrits, des investissements et achats reportés, des trucs sont pas archivés, des zoos et musées fédéraux sont fermés, certains services informatiques ne sont pas mis à jour,.... Quantités de trucs de cette nature sont aux abonnés absents, et l'impact ne commencerait à être réellement directement sensible pour le péquin moyen que si ça durait vraiment longtemps. 

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  10. Sur Twitter, un journaliste a fait remarquer quelque chose d'intéressant, en réponse à quelqu'un pointant du doigt l'AfD et la Russie pour le piratage: outre le fait qu'à ce stade, il y a zéro preuve d'une action russe (quoique ce soit bien évidemment possible, ne serait-ce que sur le plan de l'intérêt -même si ce point est discutable, vu qu'une telle action peut aussi produire l'effet inverse à la disruption/division voulue), un tel acte a du prendre, vu qu'on est dans le monde réel et pas dans une série télé où le hacking de n'importe quoi se fait en moins d'une minute chrono, des mois de préparation, si ce n'est même une année ou plus. De ce fait, il s'agit de quelque chose de mûrement pensé, avec une stratégie dont on voit le résultat global aujourd'hui, à savoir une claire ligne de division bien en évidence, avec une narration toute prête et prémâchée. Du coup, le résultat le plus évident est de foutre de la division poussée à un niveau de creusement de tranchée avec échanges de tirs, d'ajouter au chaos politique et d'affaiblir, débat, cohésion et gouvernance en Allemagne.... Mais la chose est plus à penser, au moins partiellement, dans le contexte tel qu'il était au moment où ce piratage a du être lancé, soit entre la fin 2017 et la mi-2018. 

  11. https://www.challenges.fr/monde/allemagne-explosion-au-siege-du-parti-d-extreme-droite-afd-en-saxe_634685

    Un attentat à l'explosif dans les bureaux de l'AfD à Chemnitz; des dégâts matériels importants (dont un incendie), mais pas de victimes. Mais, selon la police, l'attentat visait des personnes, et il semblerait que ce soit plus le hasard (et/ou la faible planification des terroristes) qui ait évité un impact humain. Trois suspects ont été arrêtés.

    Les attaques contre l'AfD se sont multipliées depuis quelques mois, surtout en Saxe apparemment, mais n'ont jamais franchi un tel seuil: c'était plutôt cantonné aux tags et bombes de peinture (genre paintball), et à des flashbangs ou pétards dans les boîtes aux lettres (déjà pas joyeux). 

    https://www.telegraph.co.uk/news/2019/01/04/hundreds-german-politicians-hacked-massive-data-leak/

    Un piratage massif de données informatiques sur la classe politique et médiatique allemande (adresses emails et correspondances, n° de tel, infos persos....) a été réussi, apparemment il y a un bout de temps, avec exposition online de ses fruits par séquences successives depuis le 1er décembre..... Et les autorités allemandes ne s'en seraient aperçues que depuis hier. L'essentiel du contenu n'a rien d'important, si ce n'est la grave atteinte à la vie privée et à des données persos, mais quelques perles ont pu être trouvées dans des échanges mails, notamment en matière de népotisme, entrisme et divers scandales potentiels. 

    Mais le point potentiellement le plus intrigant de l'affaire est que toutes les formations politiques ont été touchées.... SAUF l'AFD, ce qui rend l'histoire spécifiquement suspecte, parce que particulièrement ciblée: il est en effet douteux que l'AfD ait quelque chose à y voir tant la chose est énorme et visible (ou alors ils ont un noyau de vrais, purs cons -mais techniquement géniaux- qui l'a fait de son propre chef), mais quelque chose pue. 

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  12. Petite poilade du jour: un article chopé en ligne re-mentionne la supposée trilogie de Ryan Johnson. Même s'il semble encore très douteux qu'elle voit jamais le jour, si c'est quand même le cas, ce ne sera pas sur le grand écran, mais comme un projet directement mis sur la future chaîne de streaming Disney, soit un projet nettement moins ambitieux et prestigieux, même si certaines productions streaming ont des budgets parfois très conséquents, comme Netflix l'a montré sur certaines séries à parfois plus de 100 millions la saison d'une dizaine d'épisodes (Sense8, Marco Polo, Lost in space, Altered Carbon, Narcos). La série live action The Mandalorian semble être ainsi un projet de prestige pour la future chaîne, avec notamment un réalisateur/chef de projet prestigieux et CHER (Jon Favreau), mais quelque part, cet article me laisse dubitatif, vu l'impopularité de Johnson auprès des fans et la moindre visibilité de l'offre, la moindre capacité d'atteindre un public (surtout des audiences "vierges", pas déjà acquises au produit) du streaming (plus grand besoin des fans pour le trending et le buzz). Je pense toujours qu'il est à un stade peu avancé de conduite du projet (bref, il doit même pas avoir un script fini), et que l'idée même de son machin est dans le trou noir du "development hell" d'Hollywood. 

    Mais bon, je mentionne la chose, parce que même un magazine online (l'essentiel de la presse divertissement, surtout online, est fait de "shills", cad ceux dans la poche des productions) ne mentionne le projet que comme voué à être direct un truc de streaming (# rétrogradé), la nouvelle version du "direct to TV"/"direct to video". Muhahahaha. Le barbu à tête ronde qui a détruit Star Wars ne mérite rien d'autre. Qu'il continue à végéter. 

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  13. 1 hour ago, Ciders said:

    Ben en même temps, on dira ce qu'on voudra mais cette foule haineuse existe. En Allemagne aussi d'ailleurs.

    Pas tant que ça, et c'est toute l'erreur (en partie intentionnelle, en partie inconsciente en raison d'oeillères idéologiques qui induisent la mésinterprétation): il y a une foule de protestataires contre bien des choses, mais qui se retrouve à tous les coups dépeinte sous les traits d'une micro-minorité dans ses rangs (qui est souvent la plus vocale, la plus persistante, et la plus choquante). A force d'un tel traitement, une bonne partie de la dite foule va avoir tendance à devenir plus colérique, et à moins s'en faire pour les adjectifs qu'une certaine élite lui balance en continu, tout en s'ancrant chaque jour un peu plus dans une attitude de rejet. C'est un procédé qu'on a vu en France avec le FN (qui lui doit sa croissance, alors que le niveau d'adhésion idéologique reste assez faible), l'abstention et quelques autres comportements/groupes comme exutoire (à prendre du coup comme des baromètres), et qui s'est généralisé, systématisé depuis dans bien des domaines et dans bien des sujets du débat public, et un qu'on retrouve opérant en hyper accéléré dans les médias sociaux et sur l'arène médiatique en général.... A peu près sur n'importe quel sujet de nos jours, vu que tout est politique/politisé (même le divertissement) ou le devient très vite. Mais pour l'instant encore, les groupes encore présents dans la fenêtre d'Overton toujours plus étroite du débat public refusent d'envisager la chose ainsi et en restent à leur grille d'analyse fétiche: ceux qui refusent ce qu'ils préconisent représentent "la haine". 

    1 hour ago, Alexis said:

    Peut-être, mais c'est un rappel d'une vérité qui s'oublie trop facilement et au moins c'est bienveillant.

     

    Bienveillant et toujours nécessaire, oui. Insuffisant et un peu trop éthéré pour avoir au moins un peu d'effet aussi. Et conventionnel parce que trop répété constamment, toujours dans les mêmes termes et formules, sûrement. 

    1 hour ago, Skw said:

    Bien que Steinmeier ait été aux affaires gouvernementales, il n'est plus en mesure de promettre quoi que ce soit au titre de sa nouvelle fonction. Par ailleurs, pour revenir au contenu de son discours, il a forcément été contraint à des concessions et à des compromis puisque ayant été dans une gouvernement de coalition. Peut-être ces trop grosses concessions lui ont-elles d'ailleurs coûté politiquement. D'où la décision par Martin Schulz, désavoué par la suite, de ne plus rejoindre une coalition dirigée par Merkel.

    Et je ne conteste en rien cela, raison pour laquelle je pointais le rôle limité du président allemand et les divers éléments qui font qu'un même discours peut produire des effets ou sonner tout à fait creux. Mais pour un président censé incarner l'unité et la permanence de l'Etat, limité au rôle d'inauguration des chrysanthèmes et aussi utile que la prostate, il reste, dans le registre de l'autorité morale, des possibilités d'avoir un impact, même si limité. L'un d'entre eux est précisément le discours et sa portée. Une tribune, c'est un pouvoir, une occasion d'action, même si celle-ci se résume à des mots; autant, donc, bien les choisir et les mettre en scène, les employer pour produire de l'effet plutôt que s'aligner sur la routine (oui, ça peut inclure le risque d'un coup à la "Québec libre".... Oups). Produire de l'unité nationale, de l'autorité morale, ça passe par de petites et grandes choses, des actes et des paroles, des visions et des horizons. Et là, ce qu'il a fait, c'était du minimum syndical, de la routine sans grande ambition, de la convention à laquelle on ne prête pas attention. Si ton seul pouvoir est la parole rassembleuse, ça ne veut pas dire que tu ne peux pas bien le faire. Et là, c'était pas "bien", c'était "meeeeh/bof/y'a quoi pour dîner après la corvée". Tirer un meilleur diagnostic qui parle plus au plus grand nombre, présenter des options, rappeler les impératifs moraux.... C'est un truc qui peut se faire de bien des façons, avec bien des degrés différents de qualité et d'impact potentiel. 

    Quote

     

    Il est peut-être contesté, mais il a été élu. Personnellement, j'ai de plus en plus tendance à penser que ce n'est pas seulement une élite qui est contestée, mais les principes du jeu démocratique. Dans nombre de contextes nationaux, il suffirait que l'exécutif gouverne selon d'autres lignes pour que nombre des contestataires trouvent les institutions tout à fait convenables... On accepte le jeu démocratique quand il satisfait nos propres exigences et on le déglingue lorsque une autre ligne est aux affaires. Ca pue tout de même un peu.

     

     

     

    Je ne le conteste pas en tant que politique; je pointais juste l'aspect "pain de mie cru au beurre sans sel" de l'acte. Rien de plus. Et m'interrogeais de là sur ce qui peut donner ou enlever de la force à un même discours (dont les circonstances, le pouvoir effectif de l'orateur, sa personnalité et son charisme, son audience politique personnelle....), tout comme ce qui peut donner force et impact au discours d'un dirigeant sans grand pouvoir. 

    Pour l'observation sur le jeu démocratique, je suis en désaccord partiel: oui, il y a toujours contestation du pouvoir quand il n'est pas de notre bord, mais ces derniers temps, il y a eu, ce me semble, une tendance toujours plus réaffirmée à la restriction des paramètres du débat et des opinions, et registres/familles d'opinions, "acceptables", une réduction constante de la fenêtre d'Overton qui, plus elle s'est affirmée, plus elle a eu tendance à souligner l'existence d'une doxa unique et dominante, comportant de bien trop faibles variations pour constituer une arène politique/médiatique représentative, et une gamme d'options acceptable pour suffisamment de gens. Mais qui sort de la dite doxa est automatiquement noirci par les nouveaux sophistes comme hérétique (plein de mots en "iste" et "phobe" de nos jours), abonné à un extrêmisme ou un autre, et ostracisé médiatiquement et socialement (et à l'ère des médias sociaux, ça peut aller plus loin de nos jours, et impacter des vies professionnelles et personnelles beaucoup plus qu'avant). Pour des individus comme pour des groupes. 

    Donc oui, il y a une part de contestation démocratique "normale" dans l'histoire (celui qui n'est pas au pouvoir dépeint celui qui l'est comme abusant du pouvoir, anti-démocratique et sans doute violeur d'enfants.... C'est normal :sleep:), et il y a certainement des éléments (d'horizons divers) qui contestent le principe même de démocratie; mais il y a aussi, et peut-être surtout, un espace démocratique qui se restreint de bien des façons du fait des "clients habituels" qui dominent le débat et les institutions, et dont le cercle s'est beaucoup restreint, tout comme les horizons et le champ (la diversité) de leurs opinions. Résultat, tous ceux qui ne tombent pas dans ce champ sont frustrés de parole et d'accès; et ils ont tendance à devenir vraiment nombreux vu le resserrement perpétuel du champ de "l'acceptable" et l'affirmation d'une doxa particulière (genre idéologique). 

     

    Je précise qu'ici, je n'essaie pas d'affirmer une opinion ou thèse, juste d'expliciter au mieux ce qui n'était initialement qu'une simple impression en réaction au discours évoqué, et d'où vient cette impression. 

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  14. 9 hours ago, rogue0 said:

    Pour les gens pressés, voilà son portrait  par le NY Times.

    https://www.nytimes.com/2018/09/07/technology/monopoly-antitrust-lina-khan-amazon.html

    Dire que son effort a seulement une chance (moyenne) de réussite, parce que ... Trump a pris la Silicon Valley en grippe, et Jeff Bezos en particulier (perçus comme trop liberal et propriétaire de sa bête noire, le NY Times).
    Alors que justement la Silicon Valley a injecté des millions dans des firmes de lobbying pro-conservateur, pour se refaire une virginité réputation (avec des fails spectaculaires d'ailleurs)

     

    La Silicon Valley n'a pas beaucoup investi à droite ces derniers temps, et oeuvre activement contre la droite et le centre côté médias sociaux. 

    Juste une note: c'est pas le NY Times que Bezos possède, c'est le Washington Post. 

  15. 9 hours ago, Boule75 said:

    C'est juste un rappel des fondamentaux... Que tu n'y croies plus n'y change rien !

     

    12 minutes ago, Skw said:

    C'est en partie lié à la fonction. Ces allocutions de noël ou même plus largement les allocutions présidentielles à la population allemande ont toujours une teneur prédicatrice. La présidence fédérale allemande se veut, à l'inverse de ce que l'on a en France, modeste et sobre. La parole doit être du même ordre. C'est ce qu'attendent les Allemands de leur Président. C'est en fait une sorte de pasteur civil. On alterne donc souvent entre le sermon et la prière, selon les circonstances. A noter d'ailleurs qu'un nombre non négligeable de Présidents ont étudié la théologie, même si pas forcément en composante principale, dans leurs études supérieures. Certains ont eu des fonctions pastorales ou sinon des charges dans des institutions religieuses. Le précédent président, Joachim Gauck, est d'ailleurs pasteur.

    Ne pas oublier non plus que le Président n'a pas de réel pouvoir exécutif. Il est une figure morale, garante des institutions du pays. Autrement dit, il ne faut pas s'attendre à un discours d'orientation politique. Ce serait très mal vu.

    J'entends bien tout cela; je soulignais plutôt que ce genre de discours, qui est le B A BA du job présidentiel, surtout pour un limité à l'inauguration des chrysanthèmes, peut sonner plus creux et facile suivant la personne, le rôle et/ou le moment. Quand un falot le prononce, c'est creux. Quand un DeGaulle le fait, c'est autre chose: les mots prennent plus de poids et de sens, on sait qu'il y a là une volonté à l'oeuvre promettant des conséquences et de l'action, on peut même se sentir inspiré.... Et quand le président qu'il faut dit cela au milieu d'une crise, ce peut être un moment très fort. Je voulais juste souligner que vu la situation, le personnage, le discours convenu, la conventionnalité d''une certaine élite aujourd'hui contestée (y compris en Allemagne), tout cela sonne.... Insuffisant. Plus routinier, non remarquable, inutile, voire déconnecté encore que d'habitude. Pas à la hauteur de ce qui semble se dessiner dans les changements actuels. 

     

  16. 10 minutes ago, Wallaby said:

    http://www.bundespraesident.de/SharedDocs/Downloads/DE/Reden/2018/12/181225-Weihnachtsansprache-2018.pdf

    Message de Noël du président Steinmeier :

    Chers concitoyens, la situations est entre nos mains, entre vos mains : Parlez aux gens qui ne sont pas d'accord avec vous !

    Parlez délibérément à quelqu'un que dont vous avez peut-être déjà une opinion, mais avec qui vous n'auriez sinon pas l'occasion d'échanger. Cela vaut le coup d'essayer. C'est ce que je vous demande pour Noël. C'est aussi ma propre résolution pour la nouvelle année. Ayons le souci que notre société reste en dialogue avec elle-même !

    Que se passe-t-il lorsque des sociétés dérivent en s'éloignant lorsqu'une partie peut à peine causer sans que le torchon brûle. C'est ce que nous voyons dans le monde qui nous entoure.  Nous avons vu des barricades incendiées à Paris, de profondes fractures politiques aux États-Unis, des inquiétudes en Grande-Bretagne au sujet du Brexit, des tests de rupture pour l'Europe en Hongrie, en Italie et ailleurs.

    Et nous, au milieu de l'Europe, ne sommes bien sûr pas protégés contre de tels développements.  Même chez nous dans le pays, il y a de l'incertitude, il y a des peurs, il y a de la rage.

    Vous nous rendez forts ! Notre démocratie est toujours aussi forte que nous la bâtissons. Elle se bâtit sur le fait que nous disons ce que nous pensons et que nous débattons de nos intérêts contradictoires. Et elle nous expose constamment au danger que l'autre pourrait avoir raison aussi. Au final, trouver un compromis n'est pas une faiblesse, c'est un signe qui nous honore. La capacité de compromis est la force de la démocratie.

    Osez le pari ! Et faisons confiance à ce pays ! C'est notre pays, c'est notre démocratie.

    Je suis confiant pour l'année prochaine.  Et je vous souhaite également personnellement une telle confiance.   Béni soit Noël !

    C'est fou comme ça sonne creux, facile et convenu.... On sait si c'est le genre de trucs que quelqu'un lit en Allemagne? Ou regarde? Le président (celui-là en particulier) a t-il un écho dans le pays, ou c'est quelqu'un dont on se rappelle qu'il existe uniquement quand il est nommé, ou qu'il y a une crise constitutionnelle? 

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  17. 38 minutes ago, Alexis said:

     

    Une hutte en bouse mal séchée ? Voilà une technologie révolutionnaire voire carrément futuriste !
    Et on fait comment ?

    (C'était encore un commentaire de Boubou)

    C'est justement le genre de trucs que Boubou ne doit pas chercher à savoir, sinon il va attraper l'Evolution. Qu'il se contente de continuer à balancer ses excréments sur d'autres singes, et il ne s'en portera que mieux. 

  18. 6 minutes ago, SinopeMT said:

     

    C'est exactement ça il a du mal à avoir les bonnes fés dans ses projets puisque ce MIB est probablement le film le moins attendus de 2019, le premier est culte et a lancé Will Smith mais c'est une réussite. Le reste étaient mauvais et avec un sens du timing désastreux. Si ça foire ça ne sera pas sa faute selon moi, c'est juste un problème de Zeitgest (et un peu de talent, il n'y aucun nom dans la technique ou à la production pour inciter à l'optimisme).

    En même temps, il est très typecasté: il a pas exactement le physique passe-partout, et un registre/expressivité plutôt limité. Même si Ragnarok a du lui ouvrir des horizons côté action/comédie ou comédie pure, il doit pas avoir non plus une avalanche d'offres prestigieuses. Et au milieu des acteurs dans les films de super héros (sauf quelques-uns qui avaient une vraie carrière par ailleurs), il fait pourtant partie des chanceux: contrairement à ce qu'on pourrait croire, la plupart des autres ne se voient pas offrir des ponts d'or (genre Henry Cavill, Gal Gadot, Mark Ruffalo, Chris Evans, qu'on aurait pourtant pu croire au top). C'est devenu le boulot de fonctionnaire d'Hollywood, où le marketing et l'image de marque de la franchise font 95% du boulot pour la plupart des rôles. Seuls quelques exceptions percent. Pour Hmesworth, à mon avis, s'il veut avoir une carrière, il va devoir prendre un risque avec une comédie plus aventureuse, moins "studio". 

    Quote

    Les deux Blanches-Neiges sont des véhicules partagées avec des actrices de plus haut profil que lui où il n'était que 2nd rôle. Dans le premier avec Kirsten Stewart quand elle était médiatique et exposé et Charlize Theron récemment Oscarisée. Dans le deuxième qui est une catastrophe industrielle enthropisé par la vague féministe, il s'est réduit à la portion congrue par Emily Blunt et Jessica Chastain qui portent des tenus fluorescentes ah ah.

    Kirsten Stewart et Charlize Theron, dont je ne comprends toujours pas pourquoi on leur offre des trucs: à part les horreurs vampiresco-adolescentes, Stewart n'a fait aucun résultat au box office, et ne brille pas particulièrement dans les trucs prétentieux où elle essaie désespérément de se faire une image "d'artiste". Et Theron, dont on comprend l'attrait et le talent dans certains rôles, n'a jamais réussi à faire du gros box office: contrairement à ce dont on aurait l'impression en lisant la presse ciné, Mad Max fut un échec commercial en salles (modéré, mais il s'est peut être équliibré -pas plus- avec les revenus ancillaires), et à part le petit succès de Blanche Neige 1, son autre tentative dans le blockbuster, Atomic Blonde, fut un tout petit succès, devant plus à l'esthétique et à la BO (et peut-être James McAvoy) qu'à autre chose. 

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    Et mon point était que Disney trait la vache via ses parcs d'attraction tandis que les films étendent et renouvellent le mythe avec des périodes de vaches maigres même si dans l'ensemble, même en tant que producteurs et distributeurs de films pour adultes via Touchstone, leur standard de qualité est élevé (la facture est rarement dégueulasse, certains films sont controversés ou ne réussissent pas à la hauteur de leurs ambitions mais il y a pas de navet BHLiens ou d'énormes films d'exploitation). Par conséquent, cette division a des résultats un peu plus volatils et consomme des investissements marketing  colossaux.

    Yes. Mais je crois que pour les parcs d'attractions, ce qui rapporte vraiment, c'est l'hôtellerie et les restaux (plus sans doute les produits et souvenirs): les attractions elles-mêmes coûtent TRES cher à créer, mettre en oeuvre et entretenir, et se rentabilisent très lentement. Et il faut aussi se rappeler que l'univers Disney autour d'un même produit, d'une même franchise, est vaste: les séries, films télé, jeux vidéos.... Dérivés d'un produit ciné initial sont très nombreux et faits pour assaillir l'audience, surtout jeune, dans tous les aspects et moments de leur vie. La télé en général (à prendre aujourd'hui dans un sens très large) rapporte beaucoup à Disney, et elle concourt tout autant de l'exploitation d'un produit "tête de gondole" comme un film. Mais t'inquiètes pas pour Marvel Studio (du moins jusqu'à maintenant): l'exploitation directe des films depuis 2008 a été très très rentable à elle seule, en plus d'être un produit d'appel. Ceci dit, je suis déconnecté des parcs: y'a des attractions ou des parcs Marvel? Sans doute, j'imagine, mais je n'en visualise aucun. 
     

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     C'est à la fois vrai et faux car il y a eu une telle évolution dans le cinéma que les repères ont été bouleversé. Le 1er X-Men a été le premier film de super-héros à faire un gros carton et à viabiliser le concept. Mais ensuite, le MCU a en effet explosé tous les compteurs. L'industrie cousine du cinéma, le sport professionnel connaît la même accélération et destruction des records, réduisant les palmarès des légendes du passé au rang de faire-valoir. Que ce soit en football, basketball, F1 ou tennis, les références d'aujourd'hui ont bien plus de hauts-faits que celles d'hier. Ainsi un X-Men qui en 1999 réalise 450 M€ était un gros carton tandis qu'actuellement ce serait un four.


     

    Dans la récente trilogie X-Men, un seul a fait un très net bénef, un en a fait un tout petit, et un (le premier) a perdu du fric. Dans la précédente, le premier a fait un bénef très correct, le deuxième aussi, et le troisième a perdu beaucoup de fric (malgré la plus grosse recette des 3). Celui que tu mentionnes, le tout premier (1999 ou 2000) a fait 296 millions (cad environs 180 millions en enlevant la part de l'exhibiteur) pour un budget de 75 (dont environs 110-115 avec le marketing). 450, c'est le dernier (Last Stand).... 450 (donc effectivement 270 millions de CA) pour 210 de budget (donc au moins 300 avec le mkting), ça fait mal.... Et ça calme les projets pour une décennie. Et ça aurait sans doute été plus que ça si, entre-temps, le MCU n'avait pas démarré en grande pompe (ça encourage à ré-essayer). 

     

  19. 47 minutes ago, SinopeMT said:

    Pour les comics, j'ai toujours trouvé Superman et Batman de DC beaucoup plus connus, mais seulement de la notoritété. En réalité je n'ai jamais acheté un seul comics, seulement feuilleté. Ce format pulp, avec des dessins assez médiocres et ses intrigues sans queues ni tête ne m'ont jamais intéressé. Les films n'ont jamais eu d'effet de halo et je me fiche des aventures des perso de BD comme de ma première chemise.

    En BD, j'ai été biberonné à la BD franco-belge dont je possède des rayons entiers. Certes, les BD se lisent vite mais la qualité du dessin et le niveau qualitatif des grandes séries est assez réjouissant, surtout quand on se fait une verticale. Par exemple, lire les 5 premiers tomes de XIII, les 3 premiers d'Alpha, Artic Nations de Blacksad, les 8 de Lanfeust de Troy, de cape et de crocs etc... sont de supers expériences.

    On est d'accord; De Cape et de Crocs a depuis le premier album, acheté au moment de sa sortie, été placé pour moi à hauteur d'Astérix -uniquement période Goscinny of course. Mais le charme, ou plutôt l'efficacité, de certains comics, marche dans le temps long, pas en one shot; comme l'a défini un connaisseur qui pourrait paraître simplet, mais sait en fait très bien ce qu'il lit et n'en attend pas plus que ce que ça peut donner, les comics de super héros, du moins quand ils sont bien faits, sont un soap opera avec de l'action surnaturelle, un univers d'évasion fantasmagorique, et parfois des questions posées intéressantes. Point. Quand c'est bien fait (grande époque Stan Lee/Jack Kirby notamment), derrière la simplicité de leurs dialogues et intrigues se cache en fait un intense professionalisme qui réduit des choses élaborées au minimum acceptable pour une lecture-consommation rapide. Si on ajuste ses attentes à cela, les bons (qui manquent gravement depuis quelques années) peuvent produire leur effet. J'ai pour ma part été accro à l'épopée des X-Men tels que définis par Chris Claremont dans les années 70 à 90 (j'ai consommé essentiellement pendant les années 90), qui trouvait un bon équilibre, et a eu quelques splendides dessinateurs, loins du simplisme parfois abusif, parfois kitschoïde souvent iconique dans les années 60-70. Mais comme dit plus haut, faut rentrer dedans, et ça prend un peu de temps pour s'imprégner, vu que c'est essentiellement une intrigue continue depuis des décennies, comme un soap opera. 

    Pour certains côtés cheap, faut se rappeler aussi que, contrairement à chez nous, du moins jusque récemment, les comics, c'est comme les mangas: extrêmement peu cher, paraissant tous les mois (donc les rythmes de travail sont autre chose que nos 1 album/an au mieux dans une série), et pas censés impacter le budget mensuel d'un ado. Ca a changé depuis (nombreuses protestations maintenant parce que le prix moyen d'un numéro mensuel est de 4 dollars pour environs 20-25 pages), mais ça a longtemps été le principe. 

    En terme artistique, Alpha? Bof. C'est académique, mais un peu vide, à mon goût. Pour un goût des grands angles et du grandiose (très inspirés de la mise en scène plus dynamique et cinématique des comics, d'ailleurs), avec un bon coup de patte, voir Le Fléau des Dieux, Les Méta Barons et le Troisième Testament. 

    Quote

    Il y a de belles propositions globabelement dans la série des X-Mens en terme de divertissement et de spectacle. Le 1er, 1ère classe et Days of Future Past étaient de bons films pop-corn.

    Mon point était que le public n'a pas suivi, ou partiellement: ils ont fait peu de fric, et de façon récurrente, n'ont pas créé de communauté ou de buzz, n'ont pas réellement d'écho ou d'aura. Cette deuxième trilogie, censée compléter la première (celle très kitsch de la fin des années 90/début des années 2000), n'a pas vraiment convaincu, ni franchi la barrière d'une audience limitée, faisant un minimum syndical dans le registre des blockbusters, sans éclat. 

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    Il faut reconnaître un talent entrepreneunarial certain chez Disney et Kevin Feige a prouvé son talent de producteur. Il est probable que ces films soient au point mort avec les coûts de marketing et clairement, la première série de la phase IV n'est pas financée organiquement. N'oublions pas que le beurre de Disney se trouve dans les parcs d'attractions qui sont la première division du groupe en résultats financiers.

    Oh, depuis la phase 1, la plupart ont fait des bénefs, certains peu, d'autres vraiment beaucoup. Peu ont perdu du fric ou se sont trouvés à l'équilibre. 

     

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    Perso Downey Junior m'agace mais le premier Iron Man est une réussite malgré les circonstances adverses c'est la grâce des audacieux je suppose. Nous avons déjà eu la discussion sur la A-list et ma position - qui n'a pas changé - est que Marvel Studios est une réussite marketing et technique plus que de casting et de performance. La transposition technique de Super-héros avec une histoire divertissante forment l'attrait et constituent la réussite de la franchise. Il suffit de comparer avec DC dont la cohérence globale et le propos sont beaucoup plus dissonants malgré des acteurs prestigieux. Quant à Downey, il est bon pour transmettre une insolence et une impudence mais ses performances dramatiques ou intenses m'ont laissé indifférent.

    Très d'accord, mais là où il est fort, il est très fort, et c'était tout le point dans le rôle de Tony Stark et de premier héros du MCU: marquer les esprits. Ce en quoi il a très bien réussi. 

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    Autant Chris Evans est fade mais correspond bien à Captain America, autant Chris Hemsworth a réellement du talent dans la veine comédie et je suis déçu que sa carrière ne décolle pas plus. Il est très drôle et a une vraie prestance traitée au 2nd degrés. Sa performance dans Rush est excellente et je l'ai bien aimé dans Ocean.

    Clair que le gars a un registre et un seul, mais comme il a à la fois une belle gueule et une bonne gueule, il peut y exceller. Il a eu quelques énormes opportunités qui ont toutes foiré: 12 Strong, le truc Moby Dick-like et les deux Blanche-Neiges néo-noir (1er = réussite modérée, 2ème = four). Et Ragnarok l'a relancé: dans quelques semaines, il sera la tête d'affiche d'une suite de Men In Black (MIB International), qui a l'air de faire l'objet d'un intense effort marketing, même si, outre le fait que c'est une fois de plus tirer sur une vieille formule ayant sans doute craché tout ce qu'elle avait à cracher, ça a l'air super formulaïque. J'imagine que si ça a une chance de marcher, ce sera essentiellement via les deux acteurs principaux, s'ils "fonctionnent" individuellement et ensemble (Hemsworth et Tessa Thompson, qui jouait déjà Valkyrie dans Ragnarok). 

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  20. 37 minutes ago, BPCs said:

    Il y a 2-3 ans, elle aurait pu l'être, mais beaucoup de choix qu'elle a fait (ne pas soutenir Sanders, tergiverser, soutenir HRC, trop essayer de sentir d'où vient le vent avant de parler), le ridicule dont elle s'est à plusieurs reprises couvertes (dont le crime impardonnable aux yeux des intersectionnels/SJW et autres gens "woke", d'avoir pensé/prétendu avoir des ancêtres indiens.... Ce qui s'est cassé la gueule avec son test ADN) et le fait que tant de concurrence a émergé dans le registre gauche populiste (si bien que même Sanders n'est plus aussi populaire dans la partie gauche des démocrates), la rendent aujourd'hui périmée. Ca et le fait qu'elle n'est pas très charismatique, n'est pas une grande oratrice (et a une voix tremblante: un détail sans doute, mais un qui compte quand il faut séduire et persuader) et ne respire pas vraiment "l'autenticité"; elle vient de publier une vidéo de "sa vie chez elle", s'essayant aux médias sociaux sous la forme d'un pseudo-vlog qui a toutes les apparences du produit concocté par des consultants en com, et autant d'authenticité qu'une publicité (chais pas pourquoi, mais ça m'a rappelé les vieilles pub Liebig pourries avec une famille très con faisant des trucs.... Très cons). Sur le plan communicationnel, je la vois vraiment pas convaincre des non convaincus de voter pour elle, ni capable d'inspirer qui que ce soit et de rallier des soutiens politiques et financiers précisément par ce manque de capacité à être "vendeuse". Je peux me tromper: après tout, Sanders n'est pas super charismatique, n'a pas une bonne diction ou le type d'art oratoire qui sait remuer un public, mais il avait cependant ce charme de la sincérité et de l'honnêteté, ce côté droit dans ses bottes inscrit sur son CV (n'avait pas changé d'opinion entre les années 60 et 2016.... Depuis, ça semble avoir un peu évolué), et un haut degré de persévérance et d'obstination qui peut, dans les bonnes circonstances, produire son propre effet. E Warren, c'est la prof de droit idéologique (connue pour un certain degré d'endoctrinement quand elle était prof) pas vraiment à l'aise hors d'une classe ou d'un plateau télé "sécurisé". Elle peut avoir quelques sorties heureuses, mais dans l'ensemble, elle n'a pas de carrure à mes yeux, et certainement pas la capacité à choisir d'avancer seule, donc pas la capacité de diriger. 

     

     

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  21. 2 hours ago, SinopeMT said:

    Ecranlarge a fait une très bonne critique argumentée du machin qui rejoint ce que tu dis. Du vrai blockbuster qui explose les compteurs sans complexe. Tellement excessif que cela rallie in fine. Personnellement, s'il est dans la veine FF7 (du même réalisateur), ce serait vraiment trop pour moi, ma suspension de crédulité ayant des limites. Par ailleurs, le casting ne me fait pas très envie, surtout depuis que j'ai vu Amber Heard dans des talk-shows où la vision de ses doigts épais et griffus m'a marqué: chacun ses fétichismes mais depuis j'associe Amber Heard aux sorcières de Roald Dhal (la scène où elles enlèvent leurs déguisements à leur convention m'avait créé des cauchemars pendant longtemps :tongue:).

    C'est vrai qu'aucun film à plus de 900 millions c'est finalement décevant par rapport à Marvel. Le propos des premiers films de Snyder était trop pontifiant alors que c'est un réalisateur bien plus stylé que dans l'écurie Marvel (il compose des plans et des séquences absolument fantastique).

    Iron Man est un premier rôle de l'univers comics, de même que Spiderman qui sont les deux persos avec le plus de succès. Captain America est légèrement plus faible et Thor est loin derrière en retour financier. Sans parler de Ant-Man (mais qui se console avec a la plus jolie actrice de l'univers Marvel).

    Dans l'univers des comics avant la sortie des premiers films de l'actuel MCU, Iron Man était un second couteau en terme de ventes ou d'impact général en propre, tout comme, ironiquement, Captain America et encore plus Thor: ils étaient très visibles et connus (pour ceux qui connaissaient les comics), mais beaucoup plus en tant que membres des Avengers qu'en tant que têtes de listes capables de porter une série sur leur seul nom (ils en ont eu épisodiquement, par périodes -parfois longues-, mais c'étaient pas des records de ventes). Les têtes d'affiches Marvel avant les films, c'étaient les X-Men en général (raison pour laquelle ils ont été les premiers à être foutus en film) et Wolverine/Serval en particulier, Hulk, Spider Man et les 4 fantastiques, de loin les plus gros vendeurs, et même les Avengers en tant qu'équipe étaient un cran en-dessous. Les X-Men ont été mal adaptés au cinoche, ou pas assez bien, et n'ont pas trouvé un public assez large, et les 4 fantastiques ont complètement loupé la cible. Hulk a été raté 2 fois, et Spider Man et Wolverine (sans doute les 2 personnages individuels les plus populaires de Marvel) ont trouvé leur niche, avec des hauts et des bas. Ironiquement, les adaptations cinés qui ont touché furent Iron Man, Captain America et Thor, notamment parce qu'il y avait une volonté chez Marvel Studio d'accepter des pertes ou des profits très limités pour la première série de films; je crois que les premiers Thor et Captain America ont perdu du fric, et Iron Man en a fait peu (sans mentionner Hulk qui s'est vraiment planté), mais les audiences conquises ont été jugées suffisantes pour continuer dans ce qui était déjà un premier cycle planifié avec Avengers en vue. Et quand celui-là a fait son effet, tout a changé, y compris l'économie du cinéma. 

    Et pour que cette première phase marche, il a fallu notamment un premier film, et ce fut Iron Man, avec un choix d'acteur haut en couleur, pas forcément le premier choix d'un studio qui veut la jouer prudent: Robert Downey Jr, surtout à cette époque, était encore tricard et considéré comme un risque, malgré son talent et sa façon unique de marquer les esprits (charisme? Compétence?). Il a littéralement fait l'image du nouveau MCU, a ouvert la porte à la formation d'une audience hardcore ET d'un public propre en même temps. Pareil pour Norton, mais là ça n'a pas marché. Les deux Chris, pour Thor et Captain A, c'était plus pour coller à l'apparence du perso, mais leurs relatifs succès (moins en termes de bénefs que d'audience et de retours critiques) ont été des surprises appréciées et nécessaires pour composer la "machine" Marvel. 

    Pour les X-Men, difficile de savoir ce qui n'a au final pas marché: échec de réalisation/pilotage de projet, ou moindre capacité de ce qui a fait leur succès en comics à être transposé au cinoche (plus grande complexité, thèmes plus difficiles, plus de familiarité à développer avec les persos, atmosphère généralement moins "fraîche et joyeuse", intrigues de plus longue haleine....)? Difficile à dire. 

  22. Je ne sais pas s'il est à classer en 2018 (sortie) ou 2019 (essentiel de l'exploitation), mais Aquaman est....... FUN. C'est complètement con, avec des trous de scénar énormes, une superficialité d'écriture qui n'a d'égale (et c'est sans doute le point: l'un équilibre l'autre) que la débauche d'effets spéciaux/CGI, c'est kitsch comme pas permis (genre vision du futur et/ou de mondes lointains datant de Flash Gordon), et pourtant, en dépit de cela, ou grâce à cela, étrangement, ça marche. Je ne sais vraiment pas à quoi cela tient: l'acteur est sympa, mais ses lignes sont parfois lourdes, le synopsys tiendrait sur un timbre poste, et ça va certainement pas faire appel à vos hautes fonctions cérébrales, mais..... Y'a un truc dedans, de bon fun sans complication, et surtout sans discours ou filigrane moralisant/politisé derrière, pas d'archétypes tels qu'actuellement forcés dans le divertissement par ce qu'est devenu Hollywood, pas de prêche pour une quelconque idéologie (et ici, le discours écolo bien-pensant aurait été un choix évident).... Ce qui est sans doute la raison principale pour laquelle la critique déteste ce film dont, par ailleurs, on peut débattre de ses très nombreux défauts. Mais c'est comme si l'atmosphère générale, le rythme, "l'esprit" du machin (j'ai failli écrire "de l'oeuvre", ce qui aurait été un qualificatif très excessif), suffisaient à compenser pour juste produire ce qui est devenu assez rare au cinoche: 2h de fun débile, gratuit, sans prise de tête, qui en foutent plein les mirettes et vous détachent du monde. 

    Mais comme dit plus haut, à part ça, c'est vraiment con, hein. Et DC a réussi ça avec le perso qui, dans sa longue carrière dans les comics, a été essentiellement une vanne, la pièce rapportée qui n'a jamais réellement eu son propre succès et dont personne savait où le foutre. Ben ici, en 3 semaines d'exploitation (et seulement 2 aux USA), il a écrasé le score de Wonder Woman (meilleur performeur -ce qui n'est pas énorme- du DCEU), passera aisément le milliard de dollars (premier du DCEU à le faire) et redorera le blason de la franchise qui perd depuis 10 ans, de très loin, sa compète avec Marvel, qui, c'est à noter aussi, a fait son succès ciné avec des persos de série B de l'univers comics, pas avec les premiers rôles. Comme quoi.... Les derniers seront les premiers, et tout et tout. 

     

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  23. 14 minutes ago, Wallaby said:

    En fait l'homo sapiens, (et l'homo neanderthalensis encore pire) a un trop gros cerveau. La solution serait de réduire la taille de son cerveau, genre gorille, qui en plus mange de l'herbe ce qui est plus pacifique que de manger des vaches et des cochons. La solution n'est pas le transhumanisme, mais l'infrahumanisme : revenir à des formes plus... primitives de primates, histoire de moins se faire de noeuds dans le cerveau.

    Pas mieux. Il faut remonter le temps, trouver les deux-trois abrutis de chaque clan/tribu/groupe d'il y a 50 ou 60 000 ans qui ont décidé de leur propre chef que l'évolution était une bonne idée. Ouga bougaaaaaaaaaaaa (équivalent préhistorique du cri de Mel Gibson dans Braveheart)!!!!!! On doit revenir aux odeurs de cavernes humides, de huttes en bouse mal séchée et de peaux de bêtes.... Sans avoir à être ados à nouveau. 

  24. 11 minutes ago, Kineto said:

    La pensée critique ?

    C'est pas un bon vaccin en tant que vecteur: c'est long, chiant et hasardeux à développer, sans garantie de résultat, si tant est qu'on ait même encore l'infrastructure pour le produire à grande échelle, ce que les universités américaines semblent de moins en moins aptes à faire depuis un bail. Si on pouvait le foutre dans une seringue, ou une pilule, ce serait nettement plus commode, et vu le système de santé US et les tendances actuelles, la population sauterait dessus ("chouette! Une nouvelle pilule"). 

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