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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. On 1/1/2019 at 9:44 PM, Chronos said:

    Questions aux experts du forum : que vaut la série "The Newsroom" ?

    Je suis tombé par hasard sur l'ouverture et la tirade de Jeff Daniels et je suis intéressé. J'aimerais toutefois quelques avis éclairés (question de time management).

     

    J'ai été accro dès le début, mais en rétrospective, je conseille vraiment de faire attention à ne pas se laisser happer par le propos politique sévèrement biaisé qui y est présenté; pas qu'il soit si difficile à détecter, mais à force de baigner dedans, on peut perdre un peu de son nord et considérer comme "équilibré" ce qui ne l'est pas du tout, surtout dans le contexte américain (gauchistes = gentils et intelligents, droite= méchants et cons). A part ça, si tu as aimé The West Wing, c'est essentiellement la même chose transposée au monde du journalisme télé d'une chaîne du câble (aux USA, les networks sont plus "calmes", le câble est là où se trouvent les ultra excités et partisans), avec beaucoup des mêmes principes génériques/archétypes pour les persos, le même fondement "pensée magique" (les héros purs et honnêtes décidant de faire tout bien et éthiquement, et tellement plus malins que tout le monde qu'ils réussissent), tout connement parce que tout dans ces séries tient aux dialogues, et que ceux-ci ont été écrits et scénarisés par la même personne, aussi le créateur initial des deux séries et "maître d'ouvrage" général, Aaron Sorkin. Donc tu y trouveras les mêmes échanges ultra-rapides et intelligents, toute conversation est une partie de ping pong sous amphètes, c'est très bien écrit et très vivant et ça te fait croire que t'es super malin et capable de comprendre des choses compliquées résumées en quelques phrases pleines de verve et d'esprit (bref, la bonne illusion du spectacle). A part la distance à prendre avec l'arrière plan du propos, je recommande la série que j'ai suivie avidement, sans doute parce que je suis très sensible à l'écriture de Sorkin, toujours un bon moment. 

    Ceci dit, elle a pris un coup de vieux rapide malgré son jeune âge (date de 2011-2013), vu les changements énormes survenus dans le secteur des médias au cours de la dernière décennie, et plus encore des 4-5 dernières années. Côté paysage de la profession, c'est presque l'âge de pierre. 

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  2. 2 hours ago, prof.566 said:

    Du blah blah sur un blog hébergé. On est très loin d'une fin de cycle profonde, la crise de 2008 étant un épiphénomène du à n dysfonctionnement. Trop de technologies, d'innovations en progrès rapide pour une réelle crise.

    Même si je suis d'accord sur l'exagération, faut pas non plus idéaliser la situation: les ricains ont des problèmes lourds de dette publique et privée, de bulles immobilières massives, d'une bulle technologique (notamment au coeur même de "l'avenir", la Bay Area de San Francisco, qui combine une bulle techno-financière massive avec une bulle immobilière catastrophique localement et nationalement), d'insuffisance des revenus gouvernementaux (fédéraux et d'Etats), d'infrastructures, de sous-emploi/mal emploi, de qualifications (et de job training), de consommation d'une partie de la population (plus que d'inégalités en général: la proportion de population qui ne peut réellement consommer/investir est plus problématique, et il est dur de dire si c'est plus un problème de revenus ou de coûts de la vie).... 

    Un truc m'interpelle dans l'article, cependant:

    Quote

     Bonne nouvelle? Pas vraiment, car cette croissance se fait sur une économie de plein-emploi (3,7 % de chômage) 

    Là, ça me dit des trucs sur ses orientations ou la superficialité de son analyse: le "plein emploi" n'est ici mesuré qu'à l'aune d'un agrégat très incomplet (il est préférable de regarder le Q6 entre autres, il me semble), ne tenant compte que d'un cadre très restreint d'analyse (notamment parce que 2H travaillées par semaines vous classifient comme "employé" dans ce total) et d'un total ne considérant que les "actifs" dans un sens strict, ce qui, vu les taux de "labor participation" aux USA de nos jours, rend de tels chiffres assez creux. Même s'il y a eu de légers frémissements dans ce dernier domaine (un petit pourcentage de gens sont revenus sur le marché du travail depuis 2 ans), les taux globaux sont pas vraiment folichons, les USA se classant en-dessous du Japon pour le niveau de participation des femmes, et en-dessous ou pas loin de la France pour les hommes (dans les deux cas.... C'est pas glorieux). Si on y ajoute l'importance des temps partiels/très partiels, de la "gig economy"/précariat, on arrive à une portion très conséquente de la population qui non seulement travaille pas ou peu, mais en plus se retrouve de plus en plus coincée dans cette situation, avec trop peu de passerelles, dont beaucoup sont en plus insatisfaisantes. L'un des résultats est le niveau de pression pour favoriser l'immigration à grande échelle (pour des employés moins chers, "jetables" et corvéables à merci, via le contrôle du visa) à tous les niveaux de qualifications, ce qui fragilise aussi des classes moyennes et moyennes sup. Macro-économiquement, cela peut impacter positivement la compétitivité-coût des US, mais individuellement, c'est lourd et pénalisant, cela impacte à terme gravement les comptes publics (moins de rentrées, plus de problèmes à gérer, dont beaucoup chroniques et lourds) et sociaux (plus d'allocs/transferts et dispositifs de soutien, notamment sur les lanternes rouges des comptes US: Medicare et la Social Security, dont on sait qu'au rythme actuel, ils seront en banqueroute dans 10-15 ans). L'effet accumulé de telles politiques depuis 30-40 ans (dans le contexte de la "nouvelle économie" post années 70: changes flottants, financiarisation, automatisation, outsourcing massif....) a créé un pan de population important et toujours croissant qui a peu de possibilités, pose des problèmes (bien plus qu'il ne contribue) dont beaucoup sont la conséquence de cette situation, et ce pan de population (que certains veulent voir comme "l'armée de réserve du capitalisme" qu'il n'est que très partiellement) a atteint une masse potentiellement critique (ou le fera sous peu), déjà sensible au niveau politique. 

    "Plein emploi" est un terme qui m'irrite franchement dans la discussion économique actuelle. 

    Comme souvent, je note que le seul point intéressant de cet article (à mes yeux en tout cas) se trouve dans la dernière phrase; expliquer en quoi l'UE est mal équipée pour affronter le durcissement et la repolitisation éventuelle des rapports économiques (au détriment des experts avec la bride sur le cou dans des instances supranationales sans comptes à rendre? On attend toujours de les voir partir). Les hauts cris de quelques eurocrates (dont un certain Guy Ver.... Qui semble avoir pété plus d'un plomb depuis quelques mois) peuvent annoncer un sentiment de danger dans une certaine élite, mais la dite élite tient toujours les rênes, et ne semble pas (du moins pas encore) avoir beaucoup de concurrence organisée. 

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  3. 18 hours ago, elannion said:

    Ce qui sera intéressant sera de voir les résultats pour l'épisode IX et surtout le premier film de la trilogie suivante. On pourra estimer alors le degré de bananage de Disney. Pour l'an prochain je pense que même les déçus iront voir le film IX, pour au moins savoir comment ça se termine. Les résultats ne devraient pas être trop mauvais mais indiqueront certainement une tendance.

    Mais ça sera la trilogie portée par Rian Johnson qui fera pour moi office de révélateur.

     

    Cette trilogie est encore parfois évoquée, mais à ce jour, il semble qu'elle ait été clairement annulée depuis l'été dernier. Peut-être pas définitivement, mais le fait que Bob Iger en personne ait fait un exposé sur la situation de SW (plutôt que Kathleen Kennedy, très discrète depuis décembre 2017 malgré sa prorogation) est à cet égard assez parlant. Au mieux, cette "trilogie" dont Johnson est encore le seul à parler sur twitter, est dans le "development hell" de Hollywood. 

    Pour l'épisode IX, ce qui sera révélateur, c'est le pouvoir d'attraction du seul nom "Star Wars", parce que c'est pas l'image de la présente trilogie qui va rameuter du monde, post épisode VIII et post Solo. Le retour de JJ Abrams peut aider, mais il est à cet égard amusant de constater les révélations qui ont été faites: Apparemment, la trame de la trilogie avait été écrite par une équipe menée par Ryan Johnson (avec la bénédiction de la très politique K Kennedy) bien avant qu'Abrams soit amené pour l'épisode VII, et Johnson n'a en fait, pour l'épisode VIII, fait qu'adapter sa trame et son idée (aussi nulle qu'elle soit, et aussi brutalement qu'il ait fait l'adaptation) à l'improvisation d'une suite de l'épisode VII made in Abrams. D'où le mécontentement d'Abrams, mais aussi le conflit au sommet de Lucasfilm (qui apparemment, est fuie par ses personnels "historiques" et prend, depuis 4-5 ans, de très mauvaises critiques sur les sites de notation de boîtes par les employés et ex-employés: de plus en plus de recrues "politiques" et ethniques/de genre, de moins en moins de nerds et téchos -trop blancs ou asiatiques, trop mâles); c'est quand même la preuve d'un très mauvais leadership, étonnant à ce niveau et pour de tels investissements.... Aucune continuité, aucune cohérence n'a été établie à l'avance pour faire une "architecture" de la trilogie voulue. Aucune planification stratégique, aucune vision. C'est comme si ces gens comptaient sur le succès parce que la marque est établie, et estimaient que l'argent et l'adulation du public leurs sont dus, comme un pré-requis, quoiqu'ils fassent. 

    Je pense qu'ils vont, surtout sur internet, beaucoup insister sur le retour d'Abrams et un supposé virage à 180 pour calmer/amadouer la fanbase, créer une nostalgie (peu existante) pour l'épisode VII (afin de dire: "on a compris, faites nous confiance") et demander le bénéfice du doute, faire une campagne marketing sans précédent pour l'audience "normie" (les "normaux", quoi) et préparer l'événement, afin d'obtenir un impact maximum en espérant que ça couvrira les raccomodages narratifs qu'Abrams va devoir faire et qui risquent de pas être subtils (en supposant qu'à la base, il a une bonne idée pour son 3ème épisode et la conclusion de la saga). Le budget sera lourd, on n'aura qu'une idée limitée de son ampleur (parce que le vrai montant sera à rougir de honte), et c'est à peu près la seule voie pour Disney: essayer d'en foutre plein la vue et de surfer sur le grand spectacle pour compenser la perte de magie et de confiance dans la marque. Parce que s'il y a le moindre pet de travers, les fans n'iront pas voir le film 2, 3, 4 ou 5 fois ou plus (ce qui est vital pour qui vise les 1,5 à 2 milliards en salle), n'achèteront pas le merchandising (encore plus vital: ce sont les parents transmettant à leurs enfants, ou les acheteurs primaires qui ont du pouvoir d'achat, et le désir de SW chez les enfants est, depuis 3 ans, pas très haut), n'iront pas dans les attractions (comme parents ou consommateurs primaires), aux conventions....

    D'autant plus que 2019 est l'année, bien avant la sortie de l'épisode IX, du grand événement inaugural SW: la "Star Wars Celebration" (la 13ème depuis 1999, à Chicago ce coup là), une commémoration/célébration rassemblant la fanbase, où Disney entend lancer en grande pompes les attractions et annoncer le programme à venir de SW (la "vision du futur").... Et pour l'instant, le niveau de passion pour la chose est moins que convaincant. 

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  4. 1 hour ago, Alexis said:

    Si Trump avait une vraie stratégie, ou même un peu de suite dans les idées - et encore le goût d'être un peu taquin, mais là je crois qu'il n'y a pas de problème :happy: - il suivrait l'heureuse suggestion du colonel Pat Lang de Sic Semper Tyrannis : nommer Tulsi Gabbard :tongue:

    On peut au passage s'amuser à imaginer la réaction de tous les néo-cons patentés :happy:

     

     

    Hélas, Trump n'a guère de suite dans les idées, et encore moins de stratégie. :sad:

    Ouaif; il pourrait proposer, et Mme Gabbard s'empresserait de refuser et de fuir dans la direction opposée. Aussi bipartisane qu'elle essaie d'être (surtout en politique étrangère), aussi modérée/raisonnable (et pas dans le sens mou/tergiversateur/sans idées nettes) qu'elle soit, elle sait que ce serait la fin de toute carrière politique: elle est élue dans un district très "bleu" d'un Etat très "bleu", qui ne changera pas de couleur si elle le fait.... Et si elle acceptait une telle offre, elle serait définitivement tricarde au parti démocrate. Déjà que les élites démocrates la voient d'un sale oeil depuis qu'elle a quitté son mandat au DNC pour soutenir la campagne Sanders, et qu'elle garde ses distances vis-à-vis des hystériques ultra progressistes qui font en ce moment la pluie et le beau temps dans l'arène publique du parti et auprès des médias (malgré des résultats électoraux pas géniaux dans les primaires, toutes les têtes d'affiches du parti rejoignent les positions gauchistes/très gauchistes/idéologiques en pensant être ainsi "à la page"). Nope, y'a pas de chemin pour elle avec un tel poste.... A moins de changer de parti et d'Etat, et de se faire garantir une circonscription et/ou des jobs "d'appareil". Et ça a pas l'air d'être son genre. 

     

    Sinon, un court article pas mal du tout de The Hill, sur l'évolution récente du parti démocrate qui semble s'être entièrement redéfini en réponse à Trump (et à mon avis moins à sa réalité qu'à l'épouvantail que les médias et la propagande partisane en ont fait): 

    https://thehill.com/opinion/white-house/423178-donald-trump-is-completely-transforming-the-democrats

    Où l'on voit un parti qui a en grande partie renoncé à ses principes historiques pour entrer dans l'ère de l'hystérie totale, ce qui est dans une certaine mesure en écho à la posture républicaine post Tea Party, mais à plus grande échelle (le Tea Party n'a jamais dépassé une soixantaine d'élus à la Chambre) étant donné que c'est l'ensemble de l'appareil du Parti démocrate qui semble être entré dans ce nouveau moule. Positions Néocons en politique étrangère, rejet systématique de tout ce que fait Trump même quand il s'agissait de positions auparavant tenues par les démocrates (réponse du berger à la bergère: Obamacare était initialement un plan conservateur, implémenté à échelle d'Etat avec le "Romneycare" dans le Massachussets, auquel le GOP est devenu allergique à la minute où Obama l'a promu), notamment sur  l'immigration (on a entendu TOUS les élus démocrates énoncer, au fil des années, des positions analogues à celles de Trump, y compris Obama, Schumer, Sanders.... Et maintenant tous hurlent contre), McCarthyisme culturel à l'intérieur ("identity politics" et idéologie "intersectionnelle"/"social justice" à la sauce des campus actuels), McCarthyisme traditionnel dans le sens d'une nouvelle guerre froide contre la Russie, instrumentalisée comme nouveau croquemitaine malgré l'absence criante d'éléments le justifiant (oui, la Russie a fait des trucs, mais rien de nature et d'ampleur pouvant peser sur le débat ou les élections US) et l'hypocrisie dans ce domaine (tout ce que la Russie a fait, les USA l'ont fait en plus et mieux dans un grand nombre de pays.... Et les démocrates, Joe Biden en tête, ont été les premiers à s'en vanter), et enfin un autoritarisme accru, notamment en ce qui concerne l'instrumentalisation des définitions juridiques pour servir un programme (exemple particulier avec ce qui entoure l'enquête Mueller et le rôle du FBI dans l'élection, dont il est maintenant établi qu'il a classifié beaucoup de trucs non pour la "sécurité nationale" mais pour couvrir le cul de nombreuses personnes ayant usé du Bureau pour agir dans les élections). 

    Cette condamnation des démocrates, il faut le noter, n'est pas à prendre comme une manière d'épargner/innocenter le parti républicain de ses propres travers. Juste un certain rééquilibrage des narrations en vogue qui, par le biais dominant des médias, nous ont implanté dans le crâne cette idée que le GOP, c'est les méchants, et les démocrates sont les gentils/moins méchants. Personnellement, j'ai aujourd'hui plus peur du parti démocrate tel qu'il a évolué, que des républicains. Dans l'ère des médias sociaux, d'une presse à l'agonie (et d'autant plus hystérique, idéologie et cynique à cause de cette agonie), de l'hyper-tribalisme et de l'hystérie permanente, je constate que les forces qui rendaient il y a une dizaine d'années encore le GOP effrayant parce qu'idéologique sont largement amoindries (notamment les évangéliques blancs, et le Tea Party.... Plus vraiment de débats sur l'enseignement de Darwin de nos jours, ou même de contestation du mariage gay) ou ont moins de ressorts d'action (néocons, post épuisement guerrier irako-Afghan: ils ont moins d'écho populaire), même si évidemment d'autres (pas/peu idéologiques) demeurent. Alors que côté gauche, les forces idéologiques se sont organisées et sont désormais très financées, avec beaucoup d'échos dans une presse toujours plus concentrée, avec de moins en moins de diversité (et de maturité) d'opinions, de plus en plus contrôlée par les algorythmes définis par un petit nombre de grands de l'internet, eux-mêmes très idéologisés (et pas du tout à droite ou au centre) et qui me foutent une trouille de plus en plus bleue. Si l'on ajoute le fait que cette gauche idéologique contrôle complètement les usines de production de diplômés des Humanités/Sciences sociales (cad ceux qui vont dans l'arène publique), je laisse imaginer le portrait de l'avenir du débat public dans la première puissance mondiale. Les militants "social justice" actuels, ce sont les évangélistes millénaristes agressifs de 2003, en pire parce que plus nombreux, plus connectés et représentés, plus riches et plus idéologiques encore. 

    Bref, le bord le plus idéologique est toujours celui qui me semble le plus dangereux: il nie plus le réel, cherche à le forcer encore plus fort dans un cadre étroit, et se soucie peu de la casse (y compris humaine) réalisée sur le chemin de sa petite expérimentation faite "pour le bien de tous et les besoins de la cause". Berk. Y'a t-il un vaccin contre l'idéologie? 

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  5. On 12/29/2018 at 9:57 PM, TarpTent said:

     

    La notion d’arrêter les frais est intéressante, même industriellement parlant :

    Star Wars - le Reveil de la Force : 306 millions $ de budget, 2,07 milliards de recettes

    Star Wars - les derniers Jedi : 317 millions $ de budget, 1,37 milliards de recettes

    Rogue One :  265 millions $ de budget , 1,06 milliards de recettes

    Solo : 300 millions $ de budget, 390 millions de recettes

    C'est pas comme ça que ça marche, l'économie du cinéma:

    - la recette est partagée avec l'exploitant/"exhibiteur" (les salles de cinéma et les boîtes qui en possèdent un grand nombre surtout, qui prennent parfois même la part du lion, et toujours la part du lion après 2 semaines d'exploitation): les grandes salles, les multiplexes, les emplacements dans les grandes villes, les salles 3D/IMAX.... C'est pas payé avec les marges sur le popcorn et les boissons (très importantes, on sera d'accord). Et comme pour les producteurs, la grande majorité des films perd beaucoup d'argent, y compris à l'exhibiteur (salles vides ou pas assez pleines, obligation de changer l'affiche parfois très rapidement....). Compter environs 50% de la recette sur la durée d'exploitation du film qui va au couple producteur/distributeur pour les grosses productions (en Chine, désormais le 2ème marché pour le cinéma au monde, c'est moins de 40% vu que la quasi totalité des salles du pays est possédée par 3 réseaux), et peut-être 60% pour les projets super têtes d'affiche des plus gros distributeurs (sans doute le cas pour les SW de Disney), et moins de 50% pour tout le reste (soit la majorité des films sortant en salle). 

    - le budget affiché n'est que celui de la production et il est déjà souvent débattable et sous-estimé (les grands studios n'aiment pas montrer leurs merdages et dépassements): il faut y ajouter le budget marketing (pub/com, négociation des droits, suivi des dossiers dans chaque pays visé....), qui, pour les grandes productions, représente au moins 50% du budget prod, et jusqu'à l'équivalent du dit budget prod.

    - Accessoirement, et en fait surtout en cas de succès d'un film, il y a encore un certain pourcentage de la recette à payer à diverses parties prenantes intéressées à la production et son résultat (acteurs, producteurs, réalisateur/cinéaste/auteurs, syndicat des équipes de tournage négociant collectivement....). Ca peut représenter jusqu'à 10% de la recette en moyenne, parfois plus (notamment quand les coûts sont importants: on implique plus de monde dans le risque). 

    Pour l'épisode VII, c'était autour de 300 millions pour la prod, et 150 pour le marketing (en fait sans doute plus vu l'importance de l'événement); 2 milliards et quelques de recette, ça veut dire environs 1,2 milliards dans la poche de Disney, moins les reversements ultérieurs susmentionnés, soient autour d'1 à 1,1 milliards. Enlève les impôts (et oui), et tu arrives sans doute autour de 800 millions de CA effectif, dont tu déduis le coût prod+marketing, soit au final autour de 350 millions de bénefs. Un beau résultat, mais un énorme risque, et beaucoup d'argent immobilisé pendant environs 3 ans (et là Disney fait aussi une analyse comparative pour évaluer si ça vaut le coup, ou si investir ailleurs aurait pu être mieux). 

    Evidemment, il faut aussi compter les revenus ancillaires d'un film, soient les droits de rediff télé/streaming, la vidéo à domicile (DVD/Blu Ray, pay per view...), les produits dérivés et, dans le cas de nombreuses autres productions Disney, un autre débouché majeur comme les parcs d'attraction (la plus grosse source de bénéfices de Disney encore l'an dernier.... Avec la baisse d'impôts made in Trump, toutes deux très loin devant la division cinéma). Pour l'épisode VII, la vidéo à domicile a eu de bons résultats: autour de 190 millions, et sans doute 100 millions de plus pour les droits de rediff. Le merchandising n'a, en revanche, pas été fabuleux, voire franchement mauvais, et ce fut encore pire pour les films suivants, dont les ventes DVD/Blu Ray n'ont fait que baisser (encore correcte pour Rogue One, même si très nettement plus basses, pas bonnes du tout pour l'épisode VIII qui a à peine réalisé la moitié de l'épisode VII dans ce domaine et n'est pas un score d'audience sur Netflix). 

    Disney devra attendre 2025 pour récupérer les droits de rediff des films Star Wars, vendus à Netflix qui refuse de revendre au moment où Disney lance son propre service de streaming (apparemment pas fusionné avec Hulu, le poids lourd "second couteau" après Netflix et Amazon, de ce marché). Ils vont donc devoir produire pour compenser, et à part la série animée Clone Wars, ils ont un peu foiré tout ce qu'ils ont tenté. Du coup, ils comptent beaucoup sur la série live action The Mandalorian, pour faire du buzz. Mais faut pas s'extasier naïvement sur les grands services de streaming: d'abord parce que Disney va devoir partir de zéro avant d'y gagner quelque chose (et à part Netflix, Amazon et Hulu, ceux des grandes chaînes télés et autres sont de très petits joueurs, autour de 2-3 millions d'abonnés grand max: c'est dur et long de se faire une audience), même si leur catalogue (encore plus avec le rachat de Fox) est évidemment un énorme atout. Mais surtout parce que ces boîtes dépensent encore plus qu'elles ne gagnent et sont aujourd'hui très lourdement endettées, tout en étant condamnées à continuer à dépenser beaucoup pour créer du produit qui attire des grands nombres (ils ne sont pas payés à la diffusion, mais à l'abonnement mensuel forfaitaire), alors même que la concurrence se multiplie. Le business model n'est pas encore réellement prouvé (il va en fait falloir une guerre commerciale pour qu'il devienne viable pour les quelques survivants). 

    Côté résultats, l'épisode VIII a été une déception (notamment en Chine: disparu de l'affiche après 1 semaine), même s'il est au-dessus du milliard. produits dérivés et vidéo ont été décevants, et l'exploitation elle-même fut mitigée. Il a réalisé un bénéfice conséquent, mais faible au regard de la franchise qu'il porte et qui a fait l'essentiel de son résultat dans la première semaine d'exploitation (où c'est le nom "Star Wars" qui fait venir; après, le bouche à oreille est plus puissant): la chute d'audience après ça fut importante et rapide, car le produit n'a pas vraiment satisfait, voire a "brisé" la fanbase.... Ce qui a lourdement impacté Solo qui, pour le coup, fut un échec commercial retentissant, et ce d'autant plus que son budget estimé de production doit être fortement revu à la hausse vu son tournage particulièrement mouvementé (renvoi des réalisateurs initiaux alors que le film était à 90% terminé, arrivée de Ron Howard qui re-filme quasiment tout... Bref, un film tourné presque deux fois). Ses moins de 400 millions de recette, ça veut dire au mieux 250 millions de CA pour Disney, moins une prod à 300 (officiels: on évoque jusqu'à 500 millions, voire même plus) et un marketing à 150 (à la louche). 

    Le tout doit en plus être vu en se rappelant qu'il y a à la base un investissement de plus de 4 milliards à rentabiliser (le rachat de Lucasfilm), et auquel il faut ajouter la valeur temporelle de l'argent et le coût d'opportunité (ça, c'est plus pour la sauce interne de Disney), mais aussi un énorme investissement dans les parcs d'attractions, décidé dès le lancement de la nouvelle trilogie: je crois qu'il y a plus de 2,5 milliards dans ce domaine (attractions supplémentaires dans les parcs, construction d'au moins un parc SW dédié....). Si on ajoute les budgets de tous les films et séries (et autres investissement mineurs pour lancer des produits de toutes sortes), les bénefs réalisés sont, à ce jour, encore réduits. A la louche, on a donc plus de 4 milliards d'investissement initial, au bas mot 1,6 milliards pour les 4 films sortis (en comptant une moyenne de 400 millions pièce, ce qui est sous-estimé), 2,5 milliards pour les parcs et sans doute encore au moins 1 milliard en multiples investissements et dépenses parallèles (gestion et suivi des projets de produits dérivés de toutes sortes, des séries animées....), sans même compter le coût intrinsèque de Lucasfilm, qui compte 2000 employés permanents et 5 implantations très chères -dans la zone de San Francisco). Avec diverses sous-estimations, on doit tourner au final à près de 10 milliards d'investissement. La franchise est très loin d'avoir produit un bénef équivalent depuis le rachat. Et encore moins si on considère une analyse dynamique et Disney-centrée de l'investissement, cad en tenant compte de la valeur temporelle de l'argent et des évaluations internes du coût d'opportunité. 

    Et tout cela alors même que la marque, son image et son attractivité ont été endommagées suite à tout ce que l'épisode VIII et la direction de Kathleen Kennedy ont induit auprès des fans (le coeur de cible qui a été sciemment nié et attaqué, au profit d'une audience imaginaire), et que les ventes de produits dérivés (jouets, mais aussi, dans une certaine mesure, jeux vidéos) ont révélé (pas vraiment de fort impact sur les toutes jeunes générations, malgré l'innondation des magasins depuis 2015). Le but des produits cinéma, plus encore que de faire de l'argent, est d'être iconiques et des initiateurs de l'attrait général pour la franchise, l'élément moteur qui fait vendre tout le reste (l'univers SW et toutes les déclinaisons produits qu'on peut en faire). Là, y'a eu un os. 

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  6. 7 minutes ago, Wallaby said:

    Sur quelle base est-ce qu'on peut dire que la Russie actuelle en fait "trop" ?

    Moi ce que je vois, c'est une tentative de donner une coloration chrétienne orthodoxe à la commémoration de la deuxième guerre mondiale, ce qui est une façon de désoviétiser cette commémoration tout en en conservant le noyau historique et guerrier. On ne célèbre pas là la victoire de l'homme rouge, de l'homo sovieticus, mais on associe les souffrances de la guerre à la passion du Christ.

    Cela fait dérailler le train marxiste léniniste qui devait nous conduire tout droit vers le paradis de la société sans classes.

    Chaque fois qu'on passe le cap, parfois difficilement perceptible, de l'ingénierie historique, il est légitime d'avoir quelques réserves, sinon inquiétudes. Encore plus quand c'est dans un cadre religieux ou idéologique, qui a donc un objectif précis et se trouve toujours prêt à forcer la conception qu'on a du réel à l'extrême pour la faire rentrer dans une trame narrative. Je m'inquiète cependant moins de ce genre d'anecdotes et de politiques ponctuelles sur un truc précis que sur ce qui fait le travail de fond, ce qui se résume souvent, symboliquement, à ce qui transpire dans la culture populaire (télé, ciné.... Ce qu'on a le droit de dire et de pas dire, ce qui a des budgets et n'en a pas....), les universités (où l'enseignement soi-disant "scientifique" se retrouve souvent embrigadé, voire degré par degré transformé en endoctrinement) et les manuels scolaires (l'éternelle guerre des manuels d'histoire notamment, mais aussi le contenu de l'instruction civique et ce qui, au-delà de l'instruction, est transmis en matière d'éducation/savoir-vivre) à l'école. Là est le plat principal. 

    L'Eglise orthodoxe russe a viré un peu tarée dans son contenu politique ces dernières années (mais au-delà d'un métropolite ou patriarche haut en couleur, à quoi ressemble la majorité des popes en exercice? A des prêtres faisant leur boulot, auprès de gens qui ont d'autres préoccupations que l'exaltation nationale), mais franchement, tant que le culte n'est pas obligatoire, c'est pas préoccupant outre mesure. J'ai rien vu de spectaculairement extrêmiste (du moins à une échelle notable), d'audience réellement massive pour de telles choses, ou de prosélytisme agressif hyper-financé. Il y a toujours eu une alliance particulière du trône et de l'autel dans une Russie dont on a longtemps dit qu'elle ne pouvait tenir que par l'autocratie et l'église orthodoxe (un temps remplacés par une autre autocratie et le credo soviético-nationaliste), ce qui essaie de se reformer maintenant, mais sans vraiment atteindre une échelle encore préoccupante (pour l'instant, c'est surtout l'autocratie). 

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  7. 44 minutes ago, Benoitleg said:

    Secret Invasion à New York ? Meuh non, juste un transfo qui grille :happy: :

    "Dans le ciel de New York, une explosion bleutée aux allures d’invasion extraterrestre"

    "D’immenses éclairs bleus ont illuminé le ciel de la ville, à tel point que la police a été obligée de dire qu’il n’y avait « pas de traces d’activité extraterrestre »."

    Le Monde 28/12/2018

    https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2018/12/28/a-new-york-l-explosion-d-un-transformateur-electrique-prend-des-allures-d-invasion-extraterrestre_5403013_4832693.html

    C'est sans doute encore un coup des Russes pour foutre la merde aux USA. Qu'ils sont donc filous! 

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  8. 6 hours ago, Boule75 said:

    Et puis il a affirmé que les troupes n'avaient pas été augmentées depuis 10 ans (c'est faux, et sur des pourcentages supérieurs à l'inflation) et que lui les avait fait augmenter de 10% (faux aussi : nettement moins), et blabla, et blablablabla... Un moulin à vent.

    Ca, on le savait depuis bien avant qu'il décide de se présenter à une élection :sleep:. La nouveauté, c'est que ce brasseur de vent (qui sent mauvais) expose au grand jour les autres brasseurs de vents (qui puent aussi) qui composent la scène politico-médiatique. La senteur de l'arène publique américaine (mais c'est pas tellement mieux chez nous), que tout le monde faisait semblant d'ignorer jusqu'à l'élection de 2016, ne se cache plus. Reste à savoir si c'est le préalable à une certaine mesure de nettoyage, ou le début d'une fuite en avant. Gare les narines! 

     

  9. On 12/24/2018 at 3:51 PM, nemo said:

    SAuf que ça vend pas de la lessive.

    Si: celle pour recycler des fonds douteux. Tu crois qu'elle vient d'où, enfin?!

    On 12/24/2018 at 5:32 PM, prof.566 said:

    Moi si : il n'y a pas encore eu de tentative d'assassinat à son égard (un hamburger empoisonné à la place de cigares?)

    Il se fournit chez McDo, donc on est bien dans cette logique; c'est juste que ça prend un peu de temps, ce poison là. Faut faire durer le junkie client un peu, quand même. 

    On 12/24/2018 at 10:08 AM, Boule75 said:

    Front financier : la croissance économique faciale aux USA est toujours assez élevée, l'inflation modérée et des hausses de salaires sont enfin là, le chômage est officiellement au plus bas et les encours de crédits à la consommation, à l'immobilier et à l'état fédéral sont repartis lourdement à la hausse (suite aux décisions de la majorité trumpienne pour le déficit).

    Ils sont donc dans une situation pas très saine d'hyper-stimulation d'une croissance déjà vigoureuse depuis 10 ans par l'endettement public et privé, en contradiction avec les préconisation des économistes sérieux (et même des autres !) et notamment keynésiens : ce genre de "moment" est idéal pour rembourser les dettes publiques et il faut limiter l'apparition des bulles. Trump fait l'inverse.

    La Fed ose donc faire remonter les taux d'intérêts US, à des niveaux pourtant très classiques. Ca ne plaît pas :

    • Trump réfléchit tout haut à virer le patron de la Fed, ce qu'il n'a pas normalement le droit de faire...
    • ... et le Secrétaire d'Etat au Trésor Mnuchin se fend d'appels aux 6 plus grandes banques du pays pour s'assurer qu'elles ont les liquidités suffisantes pour continuer à alimenter les bulles privées alors que Trump refuse le financement de l'état fédéral (shutdown) en faisant du chantage au mur.

    Pour donner dans l'anglicisme : qu'est-ce qui pourrait potentiellement mal se passer ?

    Tu as noté que tous les pays développés du monde, Chine comprise, procèdent au final fondamentalement de la même manière, selon des modalités différentes: la dette, et l'incitation à la dette, quelle qu'en soient les modalités, est poussée comme la solution à tout; au final, qu'espérait, et espère sans doute encore, Macron avec ses réformes économiques? Pousser le Français à se comporter toujours plus comme un investisseur et/ou consommateur/actif américain (une fuite en avant dans la dette privée, à l'anglo-américaine, offrirait cette apparence de souffle économique de court terme dont tout politicien rêve). A  ce titre, il faut noter d'ailleurs que les pires occidentaux sont les Canadiens, officiellement les individus les plus endettés du monde à titre privé et par tête de pipe.... Et les Scandinaves sont pas si loins derrière: il n'y a en fait personne de vertueux, quel que soit le modèle économique: c'est beau la diversité moderne, on est tous pitoyables en tant qu'humains.... Martin Luther King serait si fier de cette union des "contenus de caractère" qui compte plus que la couleur de peau. Je suis ému. 

    Mais bon, "très court terme" est le surnom secret du Donald (Melania en sait quelque chose, sans doute): de l'apparence, et on se fout du lendemain de sa sortie de mandat.... En fait comme tous les autres, mais chez lui, c'est juste plus visible: il ne veut pas, ou ne sait pas, le cacher habilement, et n'a quasiment aucun journaliste qui le fera pour lui (contrairement aux autres). 

    Ah, et au fait.... Joyeux Noël à tous quand même :tongue:!!!

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  10. 7 minutes ago, Alexis said:

     

    181206.png

     

     

    Y'a une faute d'accord dans le dessin: j'espère que ça vient pas d'un journal britannique, sinon tout fout vraiment le camp. 

    Quote

    Il faudrait se dépêcher, sinon l'empereur Macron Ier et la Führer Angela risquent de le faire prisonnier !

    J'espère qu'on a un minimum de critères pour autoriser l'accès à nos prisons. 

    Quote

    Voui. Ou alors c'est un citoyen très inquiet de cette tendance qui profite du dit micro-élément anecdotique pour exhaler son inquiétude 

    Toujours un peu, mais c'est pas obsessionnel.... En revanche, la photo de l'affiche a vraiment rendu la chose irrésistible pour moi. J'a tapé le post avec un grand sourire aussi hilare que stupide. 

  11. 57 minutes ago, Alexis said:

     

    preview

    SEXISTE!!!!!! BOOOOUUUUUUHOOOOOUUUUU!! Le Haut et Permanent Tribunal de la Très Sainte Intersectionnalité aura ta peau! 

     

    Voilà; c'était un petit résumé de comment les conversations fonctionnent de nos jours. On parle d'un sujet, et un attardé de cette bande de fanatiques quasi-religieux ne manque jamais de presser un micro-élément anecdotique de votre propos et de le sur-interpréter dans un sens victimaire/"critical theory" pour ramener la conversation à sa trame narrative, et surtout transformer la dite conversation en une attaque ad hominem sur votre personne et vos motivations nécessairement néfastes. Et en Angleterre, la chose est en train d'atteindre des sommets (une moyenne de 9 personnes arrêtées par semaine pour avoir dit des trucs interprétables comme "offensants" -sur quels critères, on cherche souvent- par quelqu'un) et de s'insérer dans nombre d'institutions (Etat, BBC, universités....) de manière absolument dominante et hautement prescriptive, au détriment du débat national dont le Brexit a pourtant démontré qu'il aurait intérêt à être mieux tenu et plus ouvert. Le Labour est aujourd'hui complètement dominé par cette lèpre intellectuelle (raison pour laquelle il n'y a plus tant de "labourers" que ça dans le parti), et c'est une chose qu'on voit aussi gagner La France Insoumise (d'où beaucoup de cadres sont partis pour cette raison et cette "chapellisation"/balkanisation racialo-sexo-identitaire), augurant une fuite en avant vers le pire pour notre débat national. 

     

    C'était un communiqué du Comité de Vigilance Anti-Intersectionnel. Sur ce, vous pouvez de nouveau procéder à votre sortie de l'Union Européenne. 

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  12. 1 hour ago, mehari said:

     

    1 Est-ce qu'un belge du forum a un surnom pour nos amis mangeurs de saucisses?

    Chais pas.... Comment on dit, en flamand, "ceux qui fabriquent la garniture des frites (la saucisse)?" 

     

  13. 29 minutes ago, Wallaby said:

    https://www.nytimes.com/2018/12/07/opinion/merkel-germany-christian-democrats.html (7 décembre 2018)

    En Allemagne de l'Ouest, où un emploi sûr était la norme, l'emploi à plein temps était le fondement de l'intégration sociale. La métaphore classique pour décrire cet arrangement a été inventée par le sociologue Ulrich Beck dans les années 1980 : l'"effet ascenseur". Cela impliquait que même si les inégalités sociales existaient toujours, tout le monde s'élevait dans le même "ascenseur" social, ce qui signifiait que l'écart entre les riches et les pauvres ne se creuserait pas.

    Trente ans plus tard, cette société a disparu. Le revenu réel moyen a diminué pendant près de 20 ans à partir de 1993. Non seulement l'Allemagne a connu une croissance plus inégale, mais le niveau de vie des couches inférieures a stagné, voire baissé. Les 40 pour cent des ménages les plus pauvres ont subi des pertes de revenu net annuel depuis environ 25 ans maintenant, avec la réduction des types d'emplois promettant une stabilité à long terme.

    Le nombre d'emplois précaires comme les postes temporaires ont explosé. Au plus fort de la prospérité de l'après-guerre, près de 90 p. 100 des emplois offraient un emploi permanent et protégé. En 2014, ce chiffre était tombé à 68,3 %. En d'autres termes, près d'un tiers de tous les travailleurs ont un emploi précaire ou à court terme. De plus, un secteur à bas salaires est apparu, employant des millions de travailleurs qui peuvent à peine subvenir à leurs besoins de base et qui ont souvent besoin de deux emplois pour s'en sortir.

    La classe moyenne allemande se rétrécit et ne fonctionne plus comme un bloc cohésif. Bien que la classe moyenne supérieure jouisse encore d'un haut niveau de sécurité, la classe moyenne inférieure est confrontée à un risque très réel de mobilité descendante. Le phénomène relativement nouveau de la contraction - et de la division interne - de la classe moyenne a déclenché une anxiété généralisée.

    Au lieu d'un seul ascenseur, l'Allemagne ressemble aujourd'hui à un quai d'escaliers mécaniques dans un grand magasin : un escalier mécanique a déjà emmené quelques clients aisés à l'étage supérieur, tandis que pour ceux qui se trouvent en dessous, le sens de marche commence à s'inverser. L'expérience quotidienne d'un grand nombre de personnes se caractérise par la montée constante d'un escalier mécanique descendant. Même lorsque les gens travaillent dur et respectent les règles, ils font souvent peu de progrès.

    En somme.... Comme tout le monde: les emplois type "classe moyenne" et "moyenne supérieure" se sont raréfiés en proportion du total, une partie d'entre eux, même s'ils sont stables, ne sont plus réellement au niveau de ce qu'on conçoit comme "classe moyenne" (principalement en raison de l'augmentation de nombreux coûts fondamentaux, à commencer par le logement, surtout urbain), les emplois partiels/instables sont devenus une catégorie à part entière représentant autour d'un tiers du total (sous diverses formes), et le top de la chaîne alimentaire concentre proportionnellement plus de revenus et d'investissements (quand on est dans le top 10% des emplois, tout est fait pour faciliter le progrès pro/perso et les avantages s'accumulent disproportionnellement plus qu'avant: formations, accès/opportunités, réseaux interpersonnels, intermédiaires....). Si l'on combine la chose avec le vieillissement de la population dans les pays développés (insuffisance de la natalité, investissement nécessaire pour un enfant plus grand qu'avant....), l'accroissement moyen de la charge fiscale (tous types de contributions obligatoires confondus) et du coût d'un standard de vie considéré "décent" (sens très large), on arrive à une réduction du revenu discrétionnaire disponible pour le vaste pan des "moyens" sur qui la pression de financer le fonctionnement de la société tombe disproportionnellement plus, contribuant à alimenter la boucle de leur affaiblissement. 

    1 hour ago, Wallaby said:

    Le Bundesrat a refusé à l'unanimité le projet gouvernemental, donc cela va aller en commission mixte paritaire :

    http://www.spiegel.de/lebenundlernen/schule/digitale-schule-laender-stoppen-grundgesetzaenderung-a-1243696.html (14 décembre 2018)

    Le Premier ministre du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann (Verts), s'est montré particulièrement critique à l'égard de l'amendement à la Loi fondamentale adopté par le Bundestag à la fin novembre. Dans le débat à la chambre des Länder, il a parlé d'une "attaque frontale contre l'ordre fédéral". Les Länder ne veulent pas selon lui d'une "soumission" à un "contrôle technique" de la Fédération.

    La procédure de conciliation débutera l'année prochaine. Toutefois, la date de la première réunion de la commission mixte du Bundestag et du Bundesrat n'a pas encore été fixée. C'est la première fois au cours de la législature actuelle que la commission de conciliation est convoquée. D'autre part, la comission n'a pas été active dans le domaine des amendements à la Loi fondamentale depuis 17 ans.

    Contradiction difficile: d'un côté, on a la tendance lourde de tout régime confédéral/fédéral à aller naturellement vers plus de fédéralisme/centralisme, affaiblissant les parties au profit du centre, et ce à une époque contemporaine, surtout en Europe, où le centre tend partout à devenir plus prescripteur, autoritaire, technocratique.... Même si en partie pour des raisons bonnes ou inévitables (optimisation des coûts de certains dispositifs nécessitant la centralisation, un centre décisionnaire unique....). De l'autre on a la tendance naturelle des parties à résister à cela, et dans le cas allemand, l'un des coeurs mêmes du système du pays et de sa corruption: la décentralisation allemande est l'un de ses plus grands problèmes du point de vue de la corruption et de la gabegie de dépenses (universités avec peu/pas d'étudiants, et surtout peu/pas de valeurs, banques de länders qui sont des centres de corruption et de gaspillage, mais surtout d'endettement planqué à grande échelle -bien commodes pour les partis et les statistiques nationales de dette publique/PIB....). 

    Numériser les écoles allemandes est typiquement le genre de grand projet qui fait ressortir de telles tensions au grand jour: long terme, énorme investissement, complexité administrative, marchage sur nombre de pieds, exposition de pratiques locales, mise en place d'innombrables "comités directeurs", contrôleurs.... Qui permettent (pour l'échelon national) de placer copains et prébendes et de bousculer les scènes politiques locales à son profit.... 

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  14. A noter quand même à quel point la mutualisation de nombre de compétences purement exécutives/juridiques à l'échelle voulue (essentiellement la technocratie, si on veut être crasse mais direct sur ce point) rend les pays-membres dépendants: l'option d'un Brexit sans traité est impossible pour les Brits parce que la transition serait meurtrière en quelques mois/années, simplement parce que le RU ne peut recréer assez vite et à une échelle suffisante les moyens et conditions d'exister comme pays indépendant (négociateurs, juristes, experts.... En nombre suffisant et réunis en organisations pouvant assumer la masse de travail et la continuité des opérations dont aujourd'hui des instances UE ont la charge). Il n'y a de fait pas d'options pratiques autres que de se coucher face à ce "not really Brexit deal". 

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  15. 1 minute ago, Ciders said:

    Peut-être que personne ne veut prendre le risque d'avoir à prendre son job et se retrouver la cible de tout le monde....  Donc on garde le punching ball en place. 

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  16. 4 minutes ago, Wallaby said:

    https://warontherocks.com/2018/12/the-historical-profession-is-committing-slow-motion-suicide/ (10 décembre 2018)

    Le métier d'historien serait en crise avec deux arguments. Le premier est quantitatif : le nombre d'étudiants qui étudient l'histoire est en déclin en proportion du nombre total d'étudiants : 2% et 1% des étudiants et étudiantes de premier cycle aujourd'hui contre respectivement 5 et 6% en 1960 (j'aimerais bien savoir ce que cela donne en nombres absolus : y a-t-il une baisse nette du nombre d'historiens formés ? Si chaque discipline veut conserver sa "part de marché", alors on ne peut jamais créer de nouvelles disciplines : par exemple il y a un siècle il n'y avait pas d'informatique...)
    Le second est qualitatif : l'histoire culturelle et sociale détrône l'histoire militaire et diplomatique.

    Bien qu'il soit difficile de prouver l'existence d'un lien de causalité direct, il n'est guère étonnant que l'intérêt des étudiants de premier cycle pour l'histoire se soit effondré au moment même où la discipline a cessé de mettre l'accent sur des sujets qui sont essentiels pour comprendre la politique nationale et internationale. Et ce n'est probablement pas un hasard si, dans ces quelques universités d'élite où l'histoire diplomatique, militaire et politique est encore respectée et enseignée - l'Université Yale vient à l'esprit - les inscriptions dans les départements d'histoire restent relativement stables.

    La marginalisation actuelle de ces domaines ne nuit pas seulement aux effectifs d'étudiants inscrits en histoire. Cela nuit à la capacité du pays à faire face à des problèmes urgents.

    Sur le quantitatif, je ne m'en ferais pas trop: il y a vraisemblablement trop d'historiens formés aujourd'hui aux USA, quand on compare les populations concernées. Dans les années 60, il ne devait pas y avoir plus de 10%d'une classe d'âge qui allait à l'université (probablement un peu moins: j'avais vu quelque chose comme 7% pour l'Angleterre à cette période, aux USA ce devait être un peu plus), contre pas loin de 30% aujourd'hui (et on s'étonne qu'il n'y ait pas assez de ressources et besoin d'un endettement massif, surtout avec en plus l'inflation des coûts en termes réels), dont au moins 1/3 ne trouvera pas d'emploi correspondant à leur niveau d'éducation (inadaptation des diplômes, trop plein de diplômés au regard des besoins....), et une autre proportion  abandonnera en cours de route. Le tout sur une population qui est pas si loin d'avoir doublé (180 millions d'habitants en 1960, 328 aujourdhui). 

    Correction après rapid check: je ne sais pas exactement pour une classe d'âge, mais aujourd'hui, environs 35% de la population US a un diplôme d'université, contre autour de 8% dans les années 60. 

    Qualitativement, c'est autre chose: tout le monde s'engouffre dans un tas de matières historiques ou à composante "historiques" dont le nom se termine par "studies", (black studies, women's studies....) et qui sont juste des fabriques à activistes hautement idéologisées et sans grande valeur si on considère que l'histoire est une science. Plus encore, la méthodologie de l'enseignement dans les matières historiques a renoncé depuis les années 80 à enseigner ce que les ricains appellent des "survey courses" pour les cursus historiques, cad environs 2 ans où on apprend, outre la méthodologie de l'histoire, l'Histoire elle-même, cad une histoire du monde et d'un maximum d'endroits et de sujets du début à nos jours, la matière de base nécessaire pour avoir la "big picture" à l'arrière du crâne, dans laquelle se grefferont des spécialités ultérieures. J'ai lu pas mal de profs se plaignant vainement de la chose depuis très longtemps, et condamnant l'ignorance crasse d'étudiants de 3ème ou 4ème année, voire plus (l'univ aux USA, c'est d'abord 4 ans d'un bloc -dont 2 pour rattraper un peu de la nullité de l'école- avant de poursuivre en spécialités plus pointues), tant en histoire qu'en géographie. L'école est aussi à blâmer dans ce registre. Mais quand on critique l'ignorance totale de l'histoire géo par les ricains, c'est pas une caricature (même si c'est pas toujours glorieux par chez nous). Mais c'est en tout cas dans ces cursus qu'on trouve des gens idéologisés à mort sur un sujet sans contexte (généralement une histoire ou une autre "d'oppression" d'un groupe désigné) et totalement ignorants sur tout le reste.

     

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  17. 7 minutes ago, Clairon said:

    Pour le logement, on peut quand même noter certains problèmes :

    - La France a une faible densité de population, mais un coût très élevé du foncier, ce qui n'est dans l'absolu pas normal

    - La France est le pays qui réglemente le plus le logement, aide le plus le logement, protège le plus le locataire, avec comme conséquence que les loyers sont beaucoup plus élevés ... Si comme proprio vous savez que vous pourrez facilement perdre 12 à 24 mois de loyer avant de pouvoir vous "débarrasser" d'un locataire qui ne paie pas et en plus généralement saccage votre logement, normal que vous fassiez fortement augmenter le coût votre logement. Si l'on pouvait se séparer d'un locataire indélicat en moins de 6 mois, les loyers baisseraient, mais l'hyper réglementation bureaucratico-staliniennes (je sais j'exagère, mais analyser un peu les procédures d'augmentations de bails en zones de logements encadrés et vous verrez que vous vivez dans un état quasi sovietique).

    - Un "bas-salaire" allemand consacrera environ 20 à 25 % de moins de son salaire au logement, en ayant un logement nettement mieux que le même bas salaire français ... Vous gagnez 1600 € au lieu de 1300 et payez 500 € au lieu de 650 pour un logement 15 à 20 % plus grand et mieux isolé .... qui est le c.n dans l'histoire ?

    Clairon

    A noter aussi que l'hyper-règlementation impacte lourdement la construction immobilière, tant en quantité qu'en qualité: grosso modo, en caricaturant un peu, on fait que de la merde en masse ou du luxe/hyper-luxe au compte goutte, et pas grand-chose (en quantité significative)  entre les deux. 

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  18. 1 hour ago, prof.566 said:

    Le fameux retraité de l'ile de Ré...

    Ben, pour y avoir une maison de famille (dans la famille depuis les années 40), je peux te dire que même si la caricature fait rire, la réalité sur la majorité des rétais (dont la plupart étaient agriculteurs quand j'étais petit) n'a pas été très drôle: une minorité ayant beaucoup de propriétés a fait fortune, une majorité, pourtant propriétaire, et malgré l'explosion du prix à mètre carré, a été simplement taxée à mort et boutée hors de toute activité, et pour beaucoup hors de l'île, avec pas grand-chose. 

  19. 7 minutes ago, rogue0 said:

    Tu aurais le cahier des charges sous la main ? (*)

     

    Ca va pas: je ne mettrai JAMAIS la main là-dessus: à la moindre pensée de ce genre de contact physique, je me prends un METOO carabiné, avec hashtag, campagne de dénigrement, procès et tout le tralala. Donc non, je n'approche pas ce cahier des charges. 

    D'ailleurs, par prudence, on va éviter de parler de femmes, de parler à des femmes, de parler de sujets pouvant se rapporter à des femmes, ou même de mentionner leur existence. On sait jamais. 

  20. 7 minutes ago, Bat said:

    Ceci étant, il faudrait questionner d'abord ce qu'on appelle un impôt "juste" ou "correctif". Car à mon sens une partie du sentiment d'injustice vient de là, même si il est globalement mal informé (puisque ça reste grosso modo progressif, sauf pour une toute petite frange). Le problème, c'est que tout le monde discute comme si ce qu'est un impôt "juste" ou "correctif" était communément partagé, ce qui n'est pas le cas. Qu'est-ce qui est plus "juste": prendre aux riches pour donner aux pauvres, ou prendre une part équivalente à tous pour financer les besoins communs? Un impôt qui rapporte ou un impôt qui transforme la société? Les familles idéologiques (gauche, droite, libéraux, etc.) ont des réponses différentes, mais j'ai l'impression que ce n'est pas assumé: votre système est fait de couches multiples semblant obéir à des logiques différentes voire contradictoires rendant le tout incompréhensible, et rendant le débat difficile (car chacun projette sa conception à lui sur le dispositif qui l'ennuie et qui a sans doute été conçu dans une conception différente). En d'autres termes, avant même de savoir si il faut faire payer plus ou moins tel ou tel quantile, il faudrait déjà savoir c'est quoi le modèle au juste. Et c'est loin d'être simple: une même personne peut vite se retrouver schizophrène. On le voit notamment dans les revendications exprimées dans le débat actuel qui agite la France: derrière la revendication de "plus de justice fiscale", il y a en réalité presqu'autant de modèles différents  de ce qui est "juste" que de ronds-points en France! :wink:

    On peut même rajoute que pour certaines catégories de revenus censément hauts, ou qui devraient être hauts, on a des effets particulièrement dissuasifs qui ont des conséquences disproportionnées sur le pays: le cas exemplaire est celui des professions libérales, dont la gestion particulière en fait des professions "winner takes all", où une toute petite minorité gagne beaucoup (pour certains en s'asservissant de fait à de grandes entités, au mépris de leurs obligations censément garanties par le caractère "libéral" de leur statut), et où le reste rame plus ou moins, au point que depuis maintenant pas mal de temps, elles ont eu tendance à devenir dissuasives pour pas mal de monde, et de devenir des denrées de plus en plus rares. Les avocats, surtout les bons, sont ainsi (l'accès, en tout cas un bon accès, la justice, devient donc encore plus problématique), ainsi que tout un tas d'expertises en tous genres. Mais le pire est avec les médecins: la dernière fois que j'ai regardé, il en manquait plus de 20 000 en France (avec impact disproportionné dans certaines spécialités, et j'ose pas imaginer ce qu'un tel chiffre recouvre en terme de manques d'heures ouvrées/an, d'années de carrière....). Et c'est pas les tergiversations sur le numerus clausus et un éventuel changement sur ce sujet qui changeront la loi des grands nombres côté effectifs en formation. Le système dissuade plus qu'il n'incite. 

     

  21. Just now, rogue0 said:

    @Tancrède

    Dans le registre "Trump dit tout haut ce que les politiciens pensent tout bas", voilà la dernière:

    Selon une fuite, confronté à la courbe explosive de la dette US, il aurait déclaré :
    "ça pètera après 2024, je ne serais plus aux commandes à ce moment".

    https://www.thedailybeast.com/trump-on-coming-debt-crisis-i-wont-be-here-when-it-blows-up
    Bon, c'est du daily beast, mais ça colle au personnage...
    J'attend la même pour le réchauffement climatique.

    Après, pour être juste, sa doctrine officielle, c'est de tout résoudre par la croissance.
    Le problème, c'est une question d'ordre de grandeur : comme si un parti en France présentait un budget équilibré avec Noël pour tout le monde ...
    Mais tablant sur 5% de croissance.

    Ca lui ressemble bien en terme de dispositions individuelles, mais ce genre d'histoires est du putaclicage. Sur quelque chose où il y a aussi peu de sources, et surtout des sources "anonymes", on ne peut plus aujourd'hui y accorder la crédibilité jadis donnée aux journalistes: il y a 20 ans, un journal sérieux citant des sources anonymes était quelque chose de généralement fiable. Aujourd'hui, c'est à fuir comme la peste. Je crois que peu de gens se rendent compte à quel point la déformation totale et complète des propos (y compris par leur tronçonnage), la décontextualisation pour ré-instrumentalisation d'un fait ou d'un dire, ou le mensonge pur et simple sont devenus monnaie courante dans ce business qui n'a de fait aucun contrôle, et trop peu de répercussions (peu/pas de gens vont au procès, à part des gens très puissants), surtout aux USA où, du moins pour l'instant encore, le principe de liberté d'expression tel qu'il est formulé rend les procès en diffamation, insultes ou calomnies très difficiles (définition très étroite et stricte). 

    Et en plus quand c'est dans le Daily Beast.... Pour mémo, une petite échelle de mesure comparative sur les critères intégrité/crédibilité:

    - Daily Beast, Newsweek à gauche = Alex Jones à droite (ou apparenté)

    - Vox, Vice, Buzzfeed, Huffpost, Mashable = Breitbart, Daily Caller

    Ce sont des tabloîds férocement partiaux et dont l'intégrité journalistique est inexistante pour les deux premiers, très limitée et hautement sélective pour le 2ème peloton. Et des titres comme The Atlantic ou Politico ont sévèrement viré dans cette direction. Et même tout ce qui se retrouve, dans de "grands titres" censément respectés, aux rubriques culture, société, tendances ou dans les éditoriaux est maintenant à classer aussi dans ce marigot. 

    C'est ce qui arrive quand des journalistes viennent tous du même pool de formation, ont pas/peu d'expérience, sont sur twitter à H24, n'apprennent plus des "grands anciens", n'ont aucune incitation à le faire (et surtout pas le salaire), ne pensent qu'au buzz de court terme qu'ils peuvent faire (et dont dépend leur carrière fantasmée comme star des médias sociaux), sont gouvernés par le clickbait et une idéologie, vivent tous au même endroit, et ont l'absolu impératif de tout faire coller, quel que soit l'info, à une méta-trame narrative prédéterminée. La quête de la vérité n'existe plus dans cette profession. 

     

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