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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 29 minutes ago, Lezard-vert said:

     

    "La révolte des gilets jaunes est notamment le contrecoup de la mutation de la fiscalité depuis 10 ans : Nicolas Sarkozy et François Hollande ont en effet organisé un basculement massif des entreprises (en bleu) vers les ménages (en rouge)"

    pas tous les ménages .. cf l'ISF.. une poignée en a profité encor plus au final. et le CICE la dedans ?

    Quand à la politique de l'Offre c'est  véritablement un Echec complet. L'offre ca marche quand les gens peuvent acheter des produits français.

    Comme déjà mentionné, c'est une relance par la demande qui ne marche que si on achète surtout local. Par ailleurs, la suppression de l'ISF est en grande partie un faux semblant: il n' a de fait pas du tout été supprimé pour ce qui concerne la propriété immobilière, juste de fait, pour les valeurs mobilières (cad le marché financier, pour stimuler l'investissement). Vu que les Français tendent à investir dans la pierre, le résultat est que beaucoup de gens qu'on dit "aisés" mais qui sont dans la partie basse de ce spectre, paient jusqu'au trognon, et la plupart d'entre eux sont des retraités. 

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  2. 2 hours ago, collectionneur said:

    La Caroline du Nord n'est plus une démocratie :

    https://www.politico.com/magazine/story/2018/12/08/north-carolina-9th-district-democracy-222853

    Gros soupçon de fraude électorale dans un district de cet État.

     

    J'ai regardé un peu ce truc: tout tourne autour d'un opérateur politique véreux qui a fait ce genre de saletés pour les deux partis (ce coup-ci, apparemment, c'était pour le GOP) et qui a l'air d'un hurluberlu visqueux que tout le monde était habitué à voir dans le paysage local, ou juste d'un de ces parasites qui accompagnent la politique "de terrain". Il semble qu'il ait mené une bizarre opération en obtenant la signature de gens n'ayant pas l'intention de voter sur des bulletins vierges qu'il a ensuite rempli (formellement, y'a pas forcément illégalité; j'attends de voir confirmation par des juristes, parce que la presse ne sera pas fiable). 

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  3. 25 minutes ago, FoxZz° said:

    Je me posais justement une question sur l'usage des chevaux en maintien de l'ordre.

    On a vu des CRS à cheval sur des photos de ce week-end, que dit la doctrine sur ces questions ? Est-ce que les chevaux peuvent charger ? Est-ce que d'aures pays le font, et quid du niveau historique sur ces pratiques ?

    Merci d'avance !

    Les chevaux actuels des unités de cavalerie montée, cad la Garde Républicaine, ne sont certainement pas entraînés à la charge, juste à l'apparence de la charge (cad pour des démonstrations, mais pas contre des masses humaines avec des objets pointus ou des armes à feu): ils refuseraient pour la plupart, ou s'arrêteraient au contact. Et ce sont de loin les plus entraînés des chevaux à la disposition des forces de l'ordre (grande gamme de savoirs-faires pour des démonstrations et spectacles, pour les manoeuvres ordonnées à la parade....). Le reste, ce sont des chevaux de monte normalement entraînés. Si tu veux voir des charges en haie, et des chevaux acceptant de "rentrer dans le tas", faut une machine à remonter le temps, ou entraîner une nouvelle génération de montures avec des méthodes qu'on a plus du employer depuis l'avant 1914 (ou peut-être un peu plus, en Afrique du Nord et en Syrie). Les vavaux, ça aime pas les masses humaines hostiles, les objets longs et pointus, et les explosions et coups de feux (comme quoi, ils sont pas si cons que certains le croient). Et ils n'ont aucun sens du devoir et du patriotisme qui leur diront de persévérer quand ils y sont confrontés. Entraîner et conditionner un cheval de guerre, au temps jadis, c'était très long et très cher par rapport à l'entraînement d'un cheval de monte. 

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  4. 1 hour ago, Carl said:

    Carlos Ghosn s'apprêtait à remplacer le PDG de Nissan quand il a été arrêté (source wall street journal)

    https://www.bfmtv.com/economie/carlos-ghosn-s-appretait-a-remplacer-le-pdg-de-nissan-quand-il-a-ete-arrete-1584665.html

    Malgré tout, difficile de savoir à ce stade qui est le méchant dans l'histoire.

    Dans le pire des cas, ça peut être un vilain truc puant monté de toute pièce, avec la complicité du gouvernement Japonais. Les accusations peuvent aussi être vraies mais Ghosn n'était pas au courant, ou est tombé dans un piège par cupidité, avec quelques Kamikaze japonais acceptant de sauter avec Ghosn pour l'intérêt de Nissan, du Japon et de l'empereur. Banzai !

    Peut-être que l'état japonais n'a rien à voir la dedans, et que c'est juste un coup de la direction de Nissan dans l'intérêt de Nissan, voir même juste du PDG de Nissan qui avait bien préparé son inévitable duel à mort avec Ghosn

    Ou peut-être aussi que Ghosn a bien mérité ce qui lui arrive, peut-être que c'est un vrai gros fraudeur doublé d'un tyran dézinguant tout ceux qui s'opposent à lui, et que le japonais est le héros de l'histoire, le samourai terrassant le monstre qui terrorisait le village !

    Moi, je connais les vrais architectes de cette crise:

    Littlefinger.jpg 37k5cu.jpg

    Et ce qui s'est passé en conséquence:

    8c529c7059d8003514bcee8bb6fc2f78fef132d6

  5. 23 minutes ago, P4 said:

    Dixit notre ministre BLM, «Gilets jaunes»:  «C'est une catastrophe pour le commerce, c'est une catastrophe pour notre économie».

    Avec cette déclaration dont nous ne pouvons douter meme s'il ne fournit pas de chiffre le ministre ne va il pas obtenir l'effet inverse de ce ce qu'il voudrait, à savoir affaiblir le soutient des français sympathisant envers le mouvement.les gilets jaunes eux vont continuer le mouvement et basculer sur un mode de basse intensité à la mode guerriero si nécessaire en fonction des annonces du PR de ce début de semaine, puisqu'elles risquent d'affaiblir la mobilisation en fonction des satisféties qu'elles apporterons.

    Il vient, si ce n'était pas le cas de leur désigner un objéctif: impacter le budget de l'etat.

    Sur cette quéstion l'etat n'a pas de marge de manoeuvre, en effet comment ne pas augmenter les mécontents si les recettes fiscales se réduisent suite à l'action continu des gilets jaunes.

    De ce point de vu il etait impératif pour l'etat de faire cesser cette mobilisation mais les débordements n'ont pas été suffisant, dans ce second round et avant les propositions du PR BLM reprend cette stratétégie de la tension sécuritaire mais cette fois ci sur le front budgétaire.

    Cette manoeuvre défensive sur le front budgétaire se heurtera à la régle des 3%, c'est sa première vanne mais elle met la France dans le viseur de Bruxelles/erlin.La seconde consiste a taper dans les dépenses régaliennes de défense et de sécurité intérieure alors que les syndicats de ces dernières font savoir leur revendication dès qu'elle passe à l'antenne.

    Au bout de 3 semaines les force de l'intérieure sont rincées et les forces armées veulent réster en dehors de ces événements autant que possible.

    En conclusion l'usage de ces deux vannes semble précaire et pleines de conséquence.

    Pour obtenir des résultats sur les sujets de fond que sont la dette ou le mode de représentativité de nos élus les gilets jaunes doivent inscrire leur action dans la durée et il n'y a nul besoin de créer un parti politique.

    Un parti politique est contre-indiqué (trop d'éléments et tropismes disparates, trop de contradictions), sauf si une figure quasi messianique émergeait, capable de donner un semblant de cohérence à l'ensemble, et si une capacité organisatrice accompagnait la chose. Mais une structuration est nécessaire pour donner un poids politique concret au mouvement, sinon l'effet sera limité (et ce sera en partie justifié: pour les élus: qui écouter, avec qui parler?) et l'essoufflement arrivera plus tôt que tard. Il y a certes des gens qui peuvent faire ça tous les WE pendant longtemps, mais pas dans les effectifs encore constatés ce WE, soit nettement au-dessus de la barre des 100 000 personnes. Si 15-20 000 personnes (la proportion estimée de fouteurs de merde semi-pros et celle de manifestants hardcore/désespérés mais pas forcément violents) font encore durer ça des semaines sur l'ensemble du territoire, c'est chiant, mais gérable, et surtout, ça perdra vite en capital sympathie, parce qu'on n'aura là que des enragés, dont une forte portion de vraiment pas convaincant ou sympas. 

    Le choix, côté protestation à un niveau de masse critique conséquent, est dans les faits de rentrer dans ses pénates (petit à petit ou d'un coup), et de se remettre à bouillir lentement jusqu'à la prochaine explosion, ou de commencer à faire les choses de façon gérable et soutenable dans le temps, avec recherche d'efficacité de long terme, cad la structuration, quel qu'en soit le mode. Et pour chapeauter le tout, si la chose pouvait se constituer au niveau national, ou au moins régional, plusieurs formules peuvent exister: association, syndicat ou carrément lobby, ou à tout le moins une "pure" organisation online, donc pas très formelle (au sens légal); si il y a suffisamment de gens d'accord pour rester potentiellement mobilisés et investis dans la chose, dont une portion dédiant du temps à l'organisation/animation, la forme concrète importe peu. Mais le fait de commencer à faire des listings, à constituer des structures hiérarchisées sur base géographique (ou autre), à organiser des assemblées/conseils/espaces de débat à divers échelons, pour créer des "cahiers de doléance" plus ou moins consensuels et crédibles, et faire émerger des individus qui iront les porter et les défendre, tout cela est nécessaire. Ou tout cela se fera absorber par le temps, à la française, avec des élites qui recommenceront à se croire tout permis à la minute où le vent du boulet sera passé, en pensant qu'ils ont de nouveau le temps de faire ce qu'ils veulent jusqu'à la prochaine. 

    8 minutes ago, Boule75 said:

     

    Ce n'est pas faute d'essayer, pourtant !

    Y'a personne à qui parler concrètement: personne de représentatif de qui ou quoique ce soit, personne capable d'avoir un discours cohérent, et surtout personne de prêt à faire confiance à un politique. Donc ils font ce qu'ils peuvent; à savoir se faire voir et entendre via les médias, en essayant de coller à ce qu'ils croient être le plus proche de ce qui se hurle dans la rue (et pour eux comme pour nous, et comme pour les manifestants d'ailleurs, évaluer ça se fait au pifomètre) pour garder/rameuter leurs ouailles qui s'y trouvent, et en convaincre d'autres. Les médias normaux ne sont pas une bonne plate-forme pour accueillir du monde (en l'absence de représentants fédérant des centaines ou milliers d'individus, et/ou une zone territoriale), et y'a rien d'autre, sinon des espaces réduits sur les médias sociaux (difficile de parler effectivement à plus que quelques dizaines/centaines de gens, et même côté Gilets Jaunes, c'est juste une accumulation globale de centaines/milliers de chats, pages persos....). A t-on vu des partis essayer d'avoir des salles, d'ouvrir les portes de leurs sièges et permanences pour improviser des agoras temporaires? 

    Y'a juste un moment où quand on veut capitaliser sur ce genre de choses, on est contraints par la réalité physique et un tas de problèmes très bêtement concrets, qui peuvent constituer des goulots d'étranglement terribles et frustrants. Et pour les GIJaunes :laugh:, il va falloir que certains se rendent compte qu'il faut pousser dans ce sens, avec ou sans les politiques établis, s'ils veulent autre chose que chanter des slogans creux et hurler des propositions inapplicables et/ou contradictoires. Sinon on se retrouvera tous coincés entre un essoufflement promettant pire pour plus tard, ou le risque du pire maintenant. 

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  6. 13 minutes ago, Fusilier said:

    C'est ainsi que je l'entends. 

    Toute la question est de savoir si LFI, le FN ou d'autres sont capables de l'incarner. Le poujadisme c'était une sorte de chant du cygne de la France des petits commerçants et artisans. Dans un sens plus homogène, plus facile à incarner.  Là j'avoue que je ne vois pas sur quoi ça peut déboucher. 

    C'est bien possible.  Mais votants ou non, c'est le même bouillon de culture dans lequel puissent FN et LFI.  Sans faire de "délit de faciès"  suffit de regarder les groupes dans les ronds points et blocages et comparer avec les têtes de la marche pour le climat, c'est deux mondes.  J'ai regardé sur Toulouse et environs, à la volée chauffeurs de taxis,  artisans,  petit patrons, chômeurs,  travailleurs pauvres, retraités. 

    Pas vu beaucoup d'ouvriers du secteurs de l'aéronautique et de pointe. 

    En somme, avant tout les gens qui sont plus ou moins à leur compte, pas adossés à des structures très grandes et/ou puissantes, soit plus économiquement, professionnellement et socialement (et même géographiquement) isolés ou "atomisés" (en terme d'appartenance, de pouvoir de négo, voire de type d'habitat), ce àquoi s'ajoute leur manque de structuration politique à une échelle significative. Et de ce dernier point, ils sont en partie responsables: s'ils ne profitent pas du mouvement pour s'organiser et s'ancrer ainsi dans le paysage politique, ils auront pris une part à leur propre malheur, après avoir hurlé pour que l'Etat s'occupe d'eux, puis être rentré chez eux pour recommencer à être des individus isolés essayant de vivre. C'est la grande contradiction qu'ils doivent résoudre avant toutes les autres: on ne peut pas revendiquer ET rester un individu isolé qui veut son petit confort sans s'einvestir dans une démarche collective. S'ils parviennent à s'imposer cette discipline, à structurer une mouvance d'une taille significative, là des choses changeront. 

  7. Ca y est; le vote pour un amendement constitutionnel en Afrique du Sud est passé, assez largement. L'Etat aura très bientôt le droit d'exproprier sans compensation à peu près qui il veut, et dans le cas visé ici, l'essentiel des propriétaires terriens blancs (sans doute aussi des noirs et Indiens) pour redistribuer à la population noire (selon, essentiellement, des lignes clientélistes et ethniques correspondant aux rapports de force des partis dominants). Le risque économique pour la notion même de propriété, la fiabilité des contrats, les perspectives des investissements et emprunts.... Devient bien réel. Sans parler évidemment du mini désastre humanitaire qui frappe déjà les populations blanches (en fait exclusivement les Boers, pas les "Anglais"): si les exactions et meurtres de fermiers, malgré leur niveau d'atrocité et leur densité relativement aux populations concernées (ruraux), restent numériquement anecdotiques, la pauvreté effectivement créée (notamment par de vastes programmes d'affirmative action aux résultats.... Discutables) l'est moins (les bidonvilles blancs sont maintenant nombreux), et n'enlève rien à celle qui existait déjà pour l'immense majorité des noirs. 

    On se demande ce qui se passe dans la tête des dirigeants sud-africains: sont-ils politiquement aux abois? Beaucoup trop sont-ils juste en proie à une rage revanchiste aveugle à ses propres conséquences? Sont-ils pour la plupart totalement idéologiques et/ou ignares économiquement, au-delà de leur étonnante expertise à se garnir les poches? S'en foutent-ils complètement et ne se préoccupent-ils que de rester au pouvoir en accommodant les passions du moment et en s'en lavant les mains tant que leur business est fructueux? En tout état de cause, il semble y avoir plus de possibilités de voir la chose évoluer vers le Zimbabwe ou le Vénézuela (ou l'agriculture soviétique) que vers la prospérité. 

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  8. 1 hour ago, Fusilier said:

    C'est peu-être ou probablement flolklo.  Mais,  le plus significatif  n'est pas le nombre,  si non le pourquoi ces groupuscules s'intéressent à ce mouvement social.  Mouvement que je pense fondamentalement "poujadiste" , pour le qualifier rapidement. 

    Mouvement social relativement limité en nombre,  même si selon les sondages il bénéficie du soutien de 70 %. Encore faut-il regarder ces 70 % (qui se sent gilet jaune, qui sympathise, qui regarde avec bienveillance... ) Tu m'étonnes,  qui va être contre baisser les taxes et les impôts, augmenter les salaires, les retraites  et les prestations sociales , en prime virer Macron, ben voyons,  avec ça tu faits  100 % des voix...

    Tout à  fait.  Comme dit plus haut, je ne cherche pas à taxer ce mouvement de "extrême droite",  juste à montrer que cette droite, et le FN probablement, s'intéresse à ce mouvement et probablement se reconnait dans ce "poujadisme spontané" 

     

    'Dépend comment tu entends "Poujadisme": si c'est plus en référence à "l'impulsion", l'indignation, qui a pris la forme concrète (et donc limitée, partielle) du Poujadisme, je dis oui, si c'est le Poujadisme tel qu'il s'est structuré en tant que force politique organisée, avec un programme (aussi imparfait et pas toujours cohérent qu'il ait été) défini (donc un horizon bien plus limité que quand on proteste et revendique tout et son contraire), je ne m'aventurerai pas là. "Foncièrement poujadiste"? Je dirais plutôt un mouvement de protestation foncièrement informulé, fait de choses et de souffrances qui ont couvé trop longtemps, n'ont pas été débattues pendant trop longtemps, voire ont été niées et privées d'accès au débat (dans le sens où on en parle plus qu'épisodiquement et où on en tient effectivement compte quand des politiques sont votées) trop longtemps. Beaucoup de points communs avec les bases que le Poujadisme a aggloméré en son temps (anti-élitisme, anti-bureaucratisme, anti-intellectuels et médias, anti-fiscalité, en manque de représentativité dans la classe politique....), mais pas vraiment d'idéologie ou de méta-idée unificatrice, pas de figure unificatrice imposant un certain ordonnancement des sujets et revendications, pas d'organisation de la masse de volontaires, même au niveau local.... Je reste sur mon qualificatif "d'informulé", en somme: tout reste trop disparate pour réellement être qualifié, et rien ne semble pour l'instant coalescer même dans une portion des manifestants. Et y'a même pas de DeGaulle dans le camp des forces politiques organisées pour être en mesure de récupérer la majorité de la potentielle force militante et électorale ainsi amorcée. 

    La représentation disproportionnelle de gens issus des banlieues lointaines, de la grande périphérie peu densément peuplée et des campagnes est l'autre indicateur: moins représentés, moins pris en compte que la "pauvreté proche" et iconique des banlieues ethniques difficiles, ces gens sont le coeur du ras le bol général et très hétéroclite qui se retrouve maintenant, faute de prise en compte et d'écoute suffisante au fil des années, recraché en une fois pendant un événément paroxysmique et peut-être un peu cathartique. 

    J'ai vu passer un sondage des préférences de vote des manifestants dans les premières semaines, et c'était pas si FN que ça, même si évidemment le FN y surnageait nettement, avec LFI en seconde place (les deux un peu au-dessus de 20%); je ne sais pas ce que ça vaut, mais ça n'a en soi rien de surprenant. 

    Personnellement, j'ai du mal à voir comment les partis existants parviendront à profiter du truc, tant son caractère décentralisé et quasiment pas organisé empêche les étapes concrètes permettant de choper des paquets de militants et d'électeurs pour soi, d'un côté, et tant la couverture médiatique, la façon dont les médias fonctionnent actuellement, et la nullité du débat, limitent les possibilités de séduire, convaincre et attirer par ce biais. Les partis ayant le plus de présence et de grouillots actifs (et organisés, et avec une stratégie, surtout une pas trop conne) en ligne sur les médias sociaux seront à la limite ceux qui auront le plus de chances de récolter quelques morceaux, mais dans l'ensemble, en ce qui concerne la traduction politique concrète des revendications (d'une partie effectivement possible et à tout le moins un peu cohérente d'entre elles), il va y avoir une période de transition délicate: soit une masse critique hardcore trouve un moyen de s'organiser un minimum et de peser sur un ou plusieurs partis (essentiellement en se vendant comme une clientèle électorale, une base militante....), soit le temps, et peut-être certaines actions du gouvernement (genre inciter les GAFA à plus de censure encore), vont affecter la mobilisation des corps, mais aussi d'une bonne partie des esprits, assez rapidement.... Jusqu'à la prochaine explosion, quand suffisamment de rage aura été réaccumulée et qu'une décision politique ou une autre procureront une nouvelle étincelle. 

    C'est pas facile de rassembler et de garder mobilisée une masse suffisamment importante de gens sur un sujet donné, ça l'est encore plus de le faire pour une organisation politique permanente (seule capable de peser dans la durée voulue, de pas se laisser déborder/endormir....) qui veut entrer dans le jeu et y peser. C'est pas facile et ça coûte (en argent, et surtout en attention, bonne volonté, présence, action, temps); y'a t-il suffisamment de gens chez les gilets jaunes prêts à cela? Pour reprendre le point du Poujadisme, il a fallu beaucoup de tels investissements, et même là, ça n'a pas duré. Et sans cela, tout ce qu'on a, ce sont des crises de colères, parfois dévastatrices, qui s'apparentent aux révoltes paysannes de jadis, dont le taux de réussite a toujours été ridiculement petit (même sans répression dure). Un gouvernement, dans une telle situation, a la montre et le temps, sauf si les manifs dépassent un stade où tout devient très violent, au-delà de la capacité de l'Etat à mettre des gardes-fous; et là, ce n'est bon pour personne et ça lance dans un grand saut vers l'inconnu, sans filet. 

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  9. 27 minutes ago, Boule75 said:

    Spécial @Tancrède : récit d'un comédien s'étant fait virer de la scène à Columbia, pour une blague jugée offensante (des histoires de noirs gay, même pas juifs). Dans le NyTimes.

    Le billet finit mieux qu'il ne commence, mais ça doit commencer à être assez pesant...

    Surtout que le gars est un gauchiste hardcore (il vient du Daily Show post John Stewart: c'est militant, absolutiste, sans nuance): si même lui se fait retoquer comme "toxique" et "créant un environnement hostile", c'est peut-être, je dis bien peut-être qu'il y a un léger soupçon de problème. Juste une hypothèse, hein :dry:

    Mais bon, ça aide à comprendre pourquoi les conservateurs appellent la Californie "Commiefornia" ("commie" = coco). 

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  10. J'ai pour ma part quelques questions sur le chiffrage des manifestants: les seuls chiffres qu'on voit sont ceux de la police, donc quelque part plus du pouvoir politique: quel crédit leur accorder à votre avis, en l'état des choses? Contrairement aux manifs habituelles, évidemment, il n'y a pas "d'organisateurs" en face pour donner un chiffrage contradictoire permettant au péquin lambda de calculer une moyenne plus ou moins pondérée (au pifomètre) pour se faire une idée. Ici, nada. Difficile de savoir si il n'y avait que 30 000 manifestants aujourd'hui en France comme le dit la police, et 8000 à Paris, mais le taux d'occupation des Champs Elysées et des environs (sachant en plus qu'un cortège conséquent essayait dans le même temps d'aller vers la Place de la République) que j'ai pu voir ici et là semble indiquer plus que ça. Depuis le début, on n'a qu'une seule gamme de chiffre, donc, et c'est sans doute avant tout aux policiers/ex-policiers que je demande: quelle fiabilité? 

     

  11. 20 minutes ago, Boule75 said:

    @Tancrède, @Wallaby , je vous invite à adopter, comme moi, l'état d'esprit A&P (avare et pauvre) : les photos suffisent à me rasasier.

    Naaaan: je pratique la politique de la gourmandise contrôlée, dans l'esprit de la santé et de la forme. Si je veux une pâtisserie, c'est quand je veux, autant que je veux, MAIS je dois la faire moi-même. C'est mon "check and balance": au pouvoir d'appel du sucré sur le cerveau reptilien, j'oppose le pouvoir de ma flemme. Mais évidemment, tout système politique est corrompu, donc parfois..... Je cède devant un étal de pâtisserie. Mais étonnamment, dans l'ensemble, le système fonctionne (preuve: je peux toujours voir mes abdos). La flemme est donc un puissant contre-pouvoir (y'a t'il une importante équation politique à en tirer, genre flemme = sucre?). 

    En attendant, trouver des recettes sur internet est facile. En trouver des BONNES et fiables l'est nettement moins. Pour des trucs comme des cookies (un peu ironique de dire qu'il n'est pas si facile de trouver des cookies sur le Webz :dry:), cad des recettes ultra simples en termes d'ingrédients et de préparation, mais hyper délicates précisément parce que 90% de l'effort est dans les instincts, le tour de main, la jugeotte (comme on dit: rien de plus compliqué dans les faits que de cuire correctement un oeuf à la coque), pour de tels trucs, donc, internet sera difficilement la meilleure source, parce que même les bonnes recetttes bien expliquées (déjà pas faciles à trouver) ne pourront pas remplacer la majorité de ce qu'il faut pour réussir son coup.... A moins d'être prêt, au début, à faire plein de foirades pleines de leçons pour plus tard (ça fait gâcher de la matière première, de l'estime de soi/de la vanité et de l'espoir :pleurec:). 

     

    1 hour ago, Wallaby said:

    Vu les unités barbares qu'ils utilisent (le beurre en cuillers à soupe, le sucre en "tasses"), je ne pense pas pouvoir en faire grand usage. Vive le système métrique.

    Bon pour moi: j'ai des outils de dosage ricains et/ou gradués avec des équivalences. M'en fous! 

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  12. 26 minutes ago, Boule75 said:

    Bon, c'est pas tout ça mais on approche des fêtes... 331 recettes de cookies sur le site du WaPo.

     

    Leçon pratique:

    Les médias tradis savent plus quoi faire pour rameuter de l'audience

    Leçon philosophique:

    331????!!! Un peu le résumé de l'époque: à force de vouloir donner "du choix", on est juste écrasé sous la masse au point de ne jamais savoir quoi choisir, d'avoir peur de manquer quelque chose de fondamental en prenant une option dans cette multitude. Il est souvent montré à quel point l'abondance de choix amène des problèmes d'ampleur comparable, ou pire, que la rareté, et que les conséquences sociétales sont bien réelles (entre autres, dans l'info, une impossibilité de naviguer la masse disponible et d'y trouver des repères de fiabilité, forçant la tribalisation, la dépendance au premier ilôt trouvé dans cet océan, et le factionalisme qui en découle); Ici, quel cookie choisir? Je rappelle que c'est censé être juste un simple gâteau (pas un biscuit: il n'a qu'une seule cuisson) DE BASE! Le truc simple et bon de l'enfance, qui ne renvoie pas à mille et une options, sinon le tour de main (bon ou mauvais) transmis par grand-maman..... 

    Saleté d'humains: ils compliquent et gâchent tout :laugh:

  13. 1 hour ago, Wallaby said:

    http://www.lefigaro.fr/international/2018/12/06/01003-20181206ARTFIG00314-midterms-les-mauvais-perdants-font-de-la-resistance.php (6 décembre 2018)

     

    Dans l'État américain du Wisconsin, la majorité républicaine au Parlement a changé les règles du jeu, restreignant les pouvoirs du gouverneur avant l'arrivée, en janvier, du vainqueur démocrate.

    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1139869/wisconsin-republicains-changements-regles-gouverneur-democrate-tony-evers (5 décembre 2018)

    Au Wisconsin, cet épisode semble être le préambule d’une collaboration très difficile entre les pouvoirs législatif et exécutif pendant le mandat du gouverneur démocrate. « Tout lien de confiance qui aurait pu exister avant cet épisode est en train de s’éroder », note le politologue Barry Burden.

    Les médias en font hypocritement un fromage en négligeant le fait que ce genre de pratiques minables est quasiment une tradition dans pas mal d'Etats: Les démocrates de Caroline du Nord, jusqu'aux années 90 (ils n'ont pas vraiment eu de majorité là depuis), l'ont fait à de nombreuses reprises (1972, 1984 et 1988 furent les exemples les plus criants apparemment). Pareil dans le New Jersey ou l'Illinois (surtout l'Illinois, où la "political machine" de Chicago veille à ces choses), ou encore le Massachussets (si Kerry avait été élu en 2004, le gouverneur, Mitt Romney, devait nommer son remplaçant: par anticipation, le parlement de l'Etat, démocrate, a voté pour abolir le pouvoir de nomination du gouverneur... Et l'a rétabli après Romney). 

    Quand on voit ce genre d'indignation et de hurlement à la mort de la démocratie, il faut voir, surtout dans le contexte médiatique actuel, avant tout un monument d'hypocrisie. Ils pratiquent tous les mêmes saletés, dès qu'ils en ont la moindre occasion: fraude électorale, tricherie à tous les niveaux possibles et imaginables, changements de procédures, lois ou règles constitutionnelles (dans les Etats).... Tout y passe au nom des impératifs du court terme, de la commodité et des arrangements voulus. Les USA ont toujours procédé ainsi. 

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  14. 1 hour ago, Kelkin said:

     

    Quote

    Un " pognon de dingue ", comme dirait Emmanuel Macron. Pour cette édition 2018, le patrimoine des 500 premières fortunes françai­ses s'approche de 650 milliards d'euros, soit 30 % du PIB de la France, même si la comparaison n'est pas totalement pertinente. Depuis 2008, la fortune des plus riches a doublé et augmenté bien plus que la production nationale, qui n'a crû que de 12 %. Et cette concentration s'accroît à mesure qu'on s'élève dans l'échelle de la richesse : les dix premiers de notre classement ont ainsi vu leur fortune cumulée quadrupler en dix ans, alors que celle des 490 suivants ne faisait que doubler.

     

    Ca c'est une mauvaise comparaison, et spécieuse (ou stupide) de la part du journaliste; je pense que le niveau actuel de concentration des richesses est malsain, économiquement et politiquement, mais on ne compare pas le patrimoine (une accumulation réalisée sur le temps long, et dans le cas de la plupart des fortunes variant plus ou moins fortement selon la conjoncture) avec le PUB (qui est un flux annuel, un agrégat plus ou moins -plutôt moins que plus d'ailleurs- représentatif de la richesse nette créée dans une année). Au moins comparons les mêmes choses, genre le patrimoine des 500 vs le patrimoine total en France/des Français. Ou le revenu annuel des 500 vs le revenu total des Français. 

    Après, qu'on le veuille ou non, à peu près tout dans la nature et le monde humain obéit à une distribution de Paretto: la micro-proportion la plus efficace réalise une part outrageusement disproportionnée de la "réussite" (ça vaut d'ailleurs aussi dans les domaines "négatifs", genre 2-3% des criminels réalisent, selon le lieu, l'activité et le temps, de 40 à 60% des crimes graves). Un pourcentage ridiculement petit des employés d'une boîte font autour de la moitié du travail et réalisent effectivement la moitié au moins de la valeur dégagée. Et c'est la même chose pour ceux qui investissent, font les choix "d'orientation" des flux d'argent vers les secteurs/lieux/entreprises les plus pertinents (les critères de pertinence peuvent être cependant discutables). Bref, ce sont eux qui sont plus sur le coup, et tendent à récolter le plus de fruits. Ce n'est pas en soi choquant jusqu'à un certain seuil. 

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  15. 13 minutes ago, Bon Plan said:

    Oui et non.

    Oui pour le lent sabotage des capacités de production (Pechiney, Alsthom, Lafarge, Alcatel...)

    Non pour aller ou ils étaient mieux rémunérés.  Une boite qui fonctionne correctement rémunère le capital mieux que n'importe quel placement.  Je suis bien placé pour vous le dire.

    Petite note pour Alcatel: ayant queques infos de "l'intérieur", je peux dire que c'est pas tellement un torpillage par desiderata "d'en haut" qu'un merdage industriel (en partie du à un PDG qui ne voulait pas être là) et une histoire de bête échec "normal". 

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  16. 6 minutes ago, rogue0 said:

    <@Tancrède sourcing project ON>

    A propos du poids des dettes médicales, le NY Times propose l'histoire de Noël suivante:

    Une association* (RIP Medical Debt) se propose de racheter les dettes médicales des pauvres aux créanciers... pour les effacer / pardonner.
    2 vieilles dames ont levé 12500$ de fonds ... ce qui a permis de racheter et d'effacer 1.5M$ de dette médicale.

    https://www.nytimes.com/2018/12/05/nyregion/medical-debt-charity-ny.html

    Commentaire:
    C'est une jolie histoire (et tout à l'honneur de l'association et des mamies généreuses ) , mais si les créanciers ont accepté de vendre la dette à moins de 1% de la valeur réclamée...
    ça veut dire sans doute que les ménages étaient totalement insolvables ... et qu'il y a de grosses surfacturations dans le secteur.

    * l'histoire devient plus savoureuse, car le fondateur de l'association était avant ... un recouvreur de dettes, chargé de harceler les gens endetté...

    Ca ne veut pas nécessairement dire qu'il y a des surfacturations "techniquement" (dans le sens d'une inflation purement maligne des factures médicales), mais plus que:

    - les soins et assurances santé aux USA sont beaucoup trop chers: il y a certainement du "price gouging" dans beaucoup de cas, à l'hôpital et dans l'industrie pharma en particulier, mais le fait est que, structurellement, le système de santé américain est trop cher. Les conservateurs le disent aussi, pour la note, et pointent souvent du doigt la galaxie d'intermédiaires entre production et consommation (pour présenter la chose ainsi) prélevant tous leurs marges, sur ces marchés, tout comme les libertariens pointent la trop grande concentration des industriels et prestataires. Une critique habituelle des conservateurs en comparant un système "libre marché" à un système "socialiste" (cad un comme le nôtre), est de dire que le système US cumule les pires dérives des deux. le point de la droite (la partie honnête) est de refuser de voir l'Etat, ou un système "single payer" (imposé d'en haut) devoir s'aligner sur les prix fixés par ce système pourri (ce qui risque de se produire si la gauche progressive l'emporte sur le thème rassembleur du "medicare for all") et/ou contraindre tout le système de santé à compresser ces prix selon les desideratas d'un payeur monolithique, donc suivant des critères politiques/démagos et pas économiques (ce qui induirait entre autres choses un crash monumental, la fuite des capitaux hors du secteur santé....). A gauche, l'idée est de forcer l'universalité et, côté progressistes (ceux qui ont le vent en poupe et dictent la réorientation du parti démocrate actuellement), d'imposer un système d'assurance santé unique et monopolistique aux prix déterminés entièrement par le politique. Et à gauche comme à droite, il y a malheureusement assez d'élus, hauts fonctionnaires et décideurs achetés par le système de santé pour empêcher le changement, et développer les dérives. 

    - pas assez de gens peuvent suivre ces évolutions de prix: c'est en partie du à l'évolution assez faible des revenus depuis 40 ans (à nuancer néanmoins: si le revenu proprement dit a peu changé pour la majorité des ricains, les à-côtés et compléments, avantages en tous genres liés à un emploi ont beaucoup augmenté sur la même période), en partie du à la proportion croissante de gens sortis du marché du travail (quoique pour beaucoup d'entre eux, cette sortie correspond à l'intégration au Medicaid), et en partie du à la précarisation de l'emploi pour une portion significative de la population (les temps partiels offrent peu d'avantages/compléments/"benefits" comme une assurance santé; les temps très partiels aucun). 

    Ce que cet article met aussi en exergue, c'est ce "second marché" de la finance; cet exécrable ensemble de prêteurs sur gages, exploiteurs, requins et racheteurs de dette qui, il y a 20-30 ans, opérait dans des arrières-boutiques de receleurs plus ou moins miteux ou de petites agences de financiers de seconde zone, et qui s'est développé à tel point qu'il s'agit maintenant de vastes réseaux professionalisés (la "payday loan" industry, avec des méthodes marketing et judiciaires très travaillées et agressives, franchissant souvent la ligne légale de manière calculée) d'agences se donnant des airs de respectabilité mais dont la prédation est la raison d'être. La taille et le lobbying de ce secteur sont aujourd'hui trop important pour être négligés, et leur utilité aussi trop grande pour les balayer d'un revers de manche: utilité pour les gens sans autre recours, utilité pour les banques qui refourguent ainsi une partie de leurs dettes pourries, utilité pour la Fed qui a par eux un moyen de faire de la destruction monétaire "calme" et gérable sur la masse des créances douteuses qui s'accumule. 

    Quote

    l'histoire devient plus savoureuse, car le fondateur de l'association était avant ... un recouvreur de dettes, chargé de harceler les gens endetté...

    Comme quoi, y'a des gens qui ont une conscience, et qui décident d'agir (encore plus rare) pour la soulager. L'esprit de Noël, quoi. Au moins, ça c'est positif. 

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  17. 21 minutes ago, Shorr kan said:

    Je suis étonné que le Président n'est pas encore fait sauter le 1er ministre, vu que le rôle de fusible est dans le cahier des charges de ce genre de postes qui servent assez spécifiquement à ça.

     

    Et c'est probablement cette façon de gérer la chose qui, je pense, a mit le feu aux poudres.

    Si cette nouvelle manne était réellement allé financer la transition écologique, c'est à dire donner aux gens le temps et les moyens de se retourner en aidants avec de l'argent ou en nature les déplacements domicile-travail par exemple ou en subventionnant systématiquement les moyens de transports collectifs ou individuels les plus sobres, et mille et une autres choses, ça ce serait beaucoup mieux passé.

    La taxation écologique est tout à fait légitime, mais pas sans transfert vers ceux qui en ont besoin pour maintenir un niveau de vie décent. Sans ça, c'est du pur racket. Les gens sont prêt à faire des efforts mais pas sans réciprocité et un minimum de bienveillances à leurs égards de la part du pouvoir.

    Je suis d'ailleurs sur que le gouvernement aurait pu  mettre fin au conflit sans perdre la face en maintenant sa taxe mais en la redistribution autrement.

     

    disons que je ne suis pas sûr que de tels dispositifs soient une si bonne idée: ça sonne potentiellement pas si mal quand on les résume ainsi en une phrase, mais dans la réalité, c'est plus souvent des usines à gaz qui s'ajoutent à d'autres usines à gaz qui compliquent immensément la vie, en rajoutent au temps et à l'attention nécessaires pour se faire rembourser/aider pour telle ou telle dépense (c'est une procédure.... Une de plus dans un pays qui en a déjà beaucoup), crée un service ou une administration de plus (et tout l'emmerdement qu'il y a à traiter avec, du point de vue du péquin lambda, en plus d'une nouvelle couche de bureaucratie).... A force, ça fait beaucoup de guichets auxquels il faut s'adresser en permanence pour simplement exister. Avoir une essence à un prix acceptable semble plus simple. Sans compter qu'il y a en plus le problème des seuils: l'accès à cette aide ne vient qu'en-deçà d'un certain revenu, généralement un seuil assez bas, mais tous les gens qui sont 10, 20 ou 30% au-dessus ne sont généralement pas extrêmement mieux lotis, et eux n'ont aucune aide, ce qui tend à créer le genre de mécontentement qu'on voit aujourd'hui, sans compter, pour le principe, que la plupart de ceux qui gagnent un peu ou même beaucoup plus ne sont coupables de rien mais traités comme des vaches à lait aussi. Ajoutons aussi la délicatesse de déterminer administrativement qui est forcé de beaucoup utiliser sa voiture: là aussi, beaucoup de complications, beaucoup d'injustice, beaucoup d'abus. Quand à développer un réseau de transports en commun pour les 50% de gens qui n'en ont pas dans leur aire géographique, disons que, dans le meilleur des cas..... Ca va prendre un peu de temps, et qu'il est tout sauf sûr qu'une portion déterminante de ces populations vivant en bonne partie de façon très dispersée, puisse au final y avoir tant d'accès (on va faire quoi? Des circuits de bus pour 30 ou 40 personnes réparties sur 100 ou 200 kilomètres carrés? Si oui, ça va coûter cher. Vraiment cher). 

  18. 11 hours ago, Alexis said:

     

    Exactement !

    - Le boulot des oppositions (les trois principales LR, FN et LFI, et toutes les autres), c'est de s'opposer, et de le faire de manière constructive c'est-à-dire sans appeler à l' "insurrection" - mais tout autre appel est légitime, même la démission du président si ça leur chante et même si ça n'a guère de chance d'arriver.

    -(...)

    La légitimité d'Emmanuel Macron est incontestable du fait de son élection en mai 2017. On ne refait pas un vote après qu'il a eu lieu, les appels à la démission sonnent creux. Il est tout aussi incontestable que sa légitimité est aujourd'hui fortement entamée, car on ne gouverne pas à rebours d'un pays. A lui de la regagner.

     

    Pas virable? Certains y pensent déjà: pourquoi tu crois qu'il y a tant d'appels à un quelconque référendum dans la classe politique: de la part d'une partie des Gilets Jaunes, c'est le côté démocratie directe/espérance messianique d'une solution miracle qui viendrait ainsi, mais quand ça vient de politiciens (Wauquiez en tête, plus Mélenchon qui essaie de prendre sa revanche), c'est la 2ème baffe dans la mini combo qui semble s'affirmer dans leur discours:

    - 1ère baffe: renoncer à toute augmentation de la fiscalité, surtout évidemment la taxation "écolo", censée rabouler 38 milliards, dont seulement 7 iraient à la transition verte, 17 iraient au gouvernement, le reste se répartissant dans diverses attributions (en régions surtout). Renoncer à cela, c'est toute l'équation budgétaire ET POLITIQUE (notamment territoriale) de Macron qui passe à la poubelle. Parce que si le budget a montré un truc, c'est que le président du "changement" n'a rien changé du tout: il n'y a AUCUNE réforme structurelle dans ce qu'il a fait, seulement des ajustements, certes un peu différents de ceux qu'on a pu voir ces 20-30 dernières années, mais des ajustements quand même: on prend un truc ici, on le met là, on change telle ligne de compte à la 2ème ou 3ème décimale, on use de grands mots, on se donne des airs, et on alimente les clientèles nécessaires.... Et pour soutenir le tout, on racle tout ce qu'on peut racler sur la bête. Oups, cette fois-ci, la bête moufte. Que disait ce conseiller au Parlement de Paris (ou sa bourgeoise) à Beaumarchais: "nous avons l'art de plumer la poule sans la faire crier"? Ben elle crie, là. 

    2ème baffe: un référendum sur.... Quelque chose. Parce que le président doit prendre parti, et en temps normal, donc encore plus dans ce contexte, ça veut dire un vote pour ou contre lui (refaire le coup de 2005 serait.... Délicat). Donc en l'état des choses, un vote contre lui, avec une obligation de fait de dégager, ou une fuite en avant dans une gouvernance qui va perdre des soutiens comme la peau d'un ado boutonneux désquame en temps réel. On ne peut évidemment pas lui demander de partir, ce qu'il n'a aucune obligation de faire (plutôt le contraire: un chef doit garder le cap dans la tempête.... En tout cas un minimum), mais le référendum, c'est LE joker de ce paradigme. Surtout un qui se déroulerait dans des conditions politiques et sociales si houleuses. 

     

    Maintenant, beaucoup de gens se retrouvent aussi coincés entre la nécessité de se faire entendre au pouvoir, et la crainte du saut dans le vide si quelque chose passe au-delà de tout contrôle, ce à quoi le hasard d'événements de masse dans la rue (chaotiques, incontrôlables, à fort potentiel de merdage) nous soumet potentiellement. Et c'est pas comme si les marges de manoeuvres disponibles étaient si vastes. Quelque chose va devoir céder, et si malgré tout un semblant de solution politique peut être atteint, Macron n'a à l'arrivée que deux options: soit il lance une politique d'austérité qui sera douloureuse (difficile de voir comment ça tiendrait), soit il opte pour une période d'endettement important (avec une vraie stratégie, pas juste pour combler les trous qui s'accumulent) qui le mettra en porte-à-faux avec l'Allemagne et l'Europe. Une 3ème option, celle de "taxer les riches", est assez fumeuse: le vrai pactole est difficile à atteindre (d'abord parce qu'en grande partie pas en France), et pour les CSP+ et gens aisés-mais-pas-assez-aisés pour avoir des millions planqués, ils sont déjà bien raclés (je rappelle que l'an dernier, la France est passée en tête des pays les plus imposés d'Europe, devant le Danemark) et y'a vraiment pas de possibilité de choper là le quart du dixième des montants dont on parle (même si Mélenchon continue à chanter "rétablir l'ISF" comme si 1) ça représentait autre chose que du détail et 2) une bonne partie n'était pas de fait toujours payée au titre des biens immobiliers). 

    Perso, je ne vois que la solution de l'endettement calculé et, espérons-le, momentané, pour pouvoir passer la crête de cette crise ET lancer des réformes utiles.... Si et seulement si Macron et Philipe avaient un peu de carrure et étaient prêts à changer de braquet en cours de mandat: mise au placard des grandes réformes écolos (de toute façon il semble que personne d'autre ne joue le jeu hors d'Europe) et plantage de pied ferme en porte-à-faux de la position allemande (donc doux regard vers l'Italie et d'autres). 

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  19. 29 minutes ago, Joab said:
     

    D'après les informations qui commencent à fuiter, ça fait des semaines ou des mois qu'on débat du timing pour lancer cette opération. Liberman aurait voulu intervenir contre le Hamas d'abord.
    Je n'ai aucun doute sur la nécessité de s'occuper des tunnels du Hezbollah, quitte à y aller plus fort, mais je soupçonne le timing d'être lié aux affaires de Netanyahou.

    Ayelet Shaked doit être en train de maudire Netanyahou et ferait tout en son pouvoir pour le faire tomber.
    Son parti voulait quitter la coalition s'il n'obtenait pas le ministère de la défense, mais Netanyahou a convaincu le rabbin guide spirituel du parti de Shaked qu'en cas d'éclatement de la coalition, le centre gauche allait gagner les élections. Shaked n'avait pas d'autre choix que de rentrer dans le rang. La suite dans House of Cards Jerusalem.

    Tu nous tiens au courant si un politique (ou assimilé)"tombe" mystérieusement sur une voie de métro (ou les roues d'un bus, soyons pas trop focalisés)? 

     

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