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Tancrède

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Messages posté(e)s par Tancrède

  1. 30 minutes ago, Boule75 said:

     

    Oui. Quoi qu'il y ait dans son enquête, dans absolument tous les cas de figure, s'il lève un doigt maintenant il se fait lapider par le concasseur à cerveaux des républicains :

    • s'il arrête l'enquête sans plus poursuivre : "on vous l'avais dit : chasse-aux-sorcières, et NO COLLUSION" (et les dem's seront furax de voir encore une enquête interférer avec la campagne)
    • s'il poursuit ou annonce qu'il va le faire : "instrumentation de la justice ! Quelle idée de faire des annonces avant les élections, quelle honte !"
      Et de remobiliser les électeurs Républicains, déjà galvanisés par la jubilation de voir un Cavanaugh, accusé de beuveries à dérives sexuelles (et qui a évidemment menti sous serment lors de son audition pour le poste), désormais installé à la Cour Suprême. "Comme si on allait se laisser faire par ces femmelettes de démocrates !"

    A l'aune française, l'enquête vient de débuter, et les résultats sont déjà tout à fait significatifs par le nombre de condamnations obtenues (ça se compte en dizaines quand même, avec des peines lourdes...). En outre, un protagoniste-clé refuse obstinément de coopérer avec le procureur et produit une désinformation continue sur le sujet : le Président lui-même, soutenu par son parti qui dirige les deux chambres et qui a mis tous les bâtons possibles dans les genoux de l'enquête (ce que signale @Tancrède ci-dessus n'est qu'une énième méthode de jeter la suspicion sur les travaux de Mueller).

    Qu'est-ce que je signale? Le truc sur les fuites par des fonctionnaires du Trésor? Je crois pas que ce soit une "méthode" de qui que ce soit: ce sont des gens qui, activistes ou pensant simplement la chose être de leur devoir citoyen, ont fuité des infos confidentielles et se sont fait choper. Je ne crois pas qu'il y ait eu de plan organisé les poussant à agir, plutôt des cas individuels ou de tout petits groupes, au plus. Et les républicains n'ont même pas l'air de forcer le sujet dans les médias (il est vrai qu'ils ont assez peu de puissance médiatique, surtout depuis 2 ans), pour une raison ou une autre. En fait, ça fait un sacré bail que pas grand-monde dans le débat ne se préoccupe de l'enquête de Mueller, étrangement: même son annonce récente n'a pas eu grand écho dans la conversation nationale. Les démocrates sentent le pschiittt et/ou les républicains ne sont plus si inquiets? Quoiqu'il en soit, ça a pas l'air d'être vraiment le sujet qui intéresse. Evidemment, derrière la scène, il peut en être autrement. 

    Ceci dit, il n'y a pas "des dizaines" de condamnations: il n'y en a eu que 3 à ce jour, 4 verdicts sont en attente, et la grande majorité des accusés sont hors de toute juridiction US (russes pour l'essentiel). 5 des accusés seulement sont américains, avec 7 procès contre eux (2 chacun pour Manafort et Gates), et les peines prononcées (contre Papadopoulos et Pinedo à ce jour) n'ont pas été spectaculaires, avec en plus un procès où les charges ont été abandonnées (Gates). Le reste des affaires sont encore en attente de jugement final: Elles incluent évidemment les charges les plus lourdes (2 actions en "conspiration contre les USA", faux témoignage et obstruction de la justice, contre Manafort et Gates). Beaucoup ont choisi de plaider coupables à certaines charges (certains pour limiter leurs frais), mais cela n'incrimine qu'eux-mêmes (et si cette incrimination impliquait des gens plus haut placés, on le sauraitsans doute déjà, sauf si Mueller est le seul à avoir l'info). Tout est encore en suspens, et on est pour l'instant loin d'avoir du lourd contre les principales cibles. 

    Je suis vraiment pas sûr que c'est ainsi que les démocrates pourront avoir la peau de Trump ou réellement handicaper sa présidence. Personnellement, je pense qu'il est lui-même le seul à réellement pouvoir faire cela, et qu'il a tout l'outillage nécessaire et un fort penchant pour se bousiller lui-même. 

    Quote

    Disons qu'au premier élément un peu scientifique permettant à Warren de confirmer ce qu'elle pense savoir d'elle-même depuis longtemps ("j'ai du sang indien") et qui permet très intelligemment à Trump Ade la traiter de Pocahontas (en quoi est-ce drôle ? Mystère ; Pocahontas est assez gironde par ailleurs...), tout le monde en coeur hurle à la falsification, sans grand argument d'ailleurs. Qu'allait-elle faire dans ce débat de CP, je ne sais, mais il ne faut pas se gourer : c'est les cons qui imposent les thèmes de débats de la presse US.

    C'est drôle, au moins pour certains, parce que c'est ironique et efficace: il a trouvé une formule qui marche et résume médiatiquement E Warren auprès d'une large audience.... Et avec cette dernière sortie, elle a enfoncé le clou elle-même, renforçant l'appellation courante de "faux-cahontas", elle qui n'a pas arrêté d'essayer de s'accrocher à une identité ethnique et à se présenter comme faisant partie des "opprimés". Elle a foiré sa manoeuvre. elle a joué, elle a perdu. Et là, c'était vraiment facilement évitable. Trump a souvent répété "Pocahontas.... And not the good one", et ça a marché. Dans le jeu des perceptions, elle lui a tendu les verges pour la battre. Et franchement, vu comme elle s'est servi de la chose au cours de sa carrière (ce qu'elle nie maintenant, malgré les documents de presse et d'université disponibles), elle a pas volé ce petit moment d'humiliation publique. On aimerait évidemment que Trump aussi rencontre un moment où même lui ne peut ignorer qu'il a le nez dans sa propre merde, mais c'est pas comme ça que son opposition va y arriver: pour l'instant, ils ont pas trouvé la formule. 

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  2. 1 hour ago, prof.566 said:

    perso je détestais pas Jessica Jones...

    La saison 1 était pas mal, l'idéologie pas trop visible, et je crois qu'une bonne partie du charme tenait à l'antagoniste, incarné par l'excellent David Tennant, et à la tension ainsi créée entre lui et l'héroïne (un peu déçu par la conclusion de cet affrontement, du coup: c'était un peu anticlimacique). Pour moi, la saison 2 était juste ratée sur tous les plans: ce qui pouvait être un personnage contrarien et soupe au lait avec son charme dans la première saison est juste devenue une emmerdeuse irritante dans la seconde, on cherche encore qui était l'antagoniste ou l'adversité, les problèmes de rythme (récurrents dans les séries Marvel de Netflix) étaient sous amphètes, et il n'y avait vraiment aucun personnage sympathique, convaincant ou motivant. Avec en plus une bonne couche de mysandrie permanente et militante récapitulant tous les clichés du bréviaire féministe bon teint; assez agaçant à l'usure. 

    Iron Fist n'a jamais réussi à trouver son "quelque chose", et a souffert de tous les problèmes possibles dans le script, le casting et la production. Et Luke Cage, au final, n'a vraiment été qu'un clip pour une excellente sélection musicale; un clip qui essaie de faire du militantisme bobo avec des clichés datant des années 60-70 qui ne décrivent pas vraiment la réalité américaine, et surtout celle de Harlem, actuellement. L'acteur est pas mal, mais un peu "plat" (ironique vu son gabarit) et pas vraiment engageant pour quelqu'un censé donner cette impression de leadership/qui sort du lot/de rôle moteur: il donne plutôt celle d'être ballotté par les événements et surtout par son entourage. 

    Punisher avait ses qualités, mais souffrait des mêmes problèmes de rythme et d'ambiance, de foultitude d'intrigues annexes inutiles et de scènes trop rallongées s'attachant à des trucs et des gens sans intérêt, de personnages pas sympathiques ou créateurs de tensions.... Je sais pas pourquoi ils persistent à étaler ces séries sur plus de 10 épisodes quand quasiment aucune d'entre elles n'aurait besoin de plus de 6 pour faire ce qu'elles font en 12-13; ça forcerait à plus de travail, ça concentrerait les moyens, et franchement, où est la contrainte d'avoir des saisons si longues dans un format streaming où il n'y a pas de créneaux horaires quotidiens ou hebdos à remplir (caveat: il faut quand même retenir sur Netflix, mais l'urgence quantitative est moindre)? 

     

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  3. La saison 3 de Daredevil sort.... Au moment où Luke Cage et Iron Fist sont officiellement annulés.... Ironie? L'univers télé de Marvel, après des débuts tonitruants et très financés (quoique sur la 2ème saison d'Iron Fist, les mesures d'économie commençaient à se voir), semble mal en point. A comparer avec celui de DC qui, contrairement à la version ciné, semble marcher et s'étendre continuellement (encore une nouvelle série lancée cette semaine, renouvelée avant de débuter, et avec un spin off sur les rails), malgré des audiences limitées et une qualité.... Discutable. Mais elles sont ultra cheap, contrairement à celles de Marvel. Impression personnelle: ils iront peut-être jusqu'à une 4ème pour Daredevil, mais Jessica Jones sera annulée après la saison 3 (sauf si assez de féministes hurlent au viol), dont on se demande déjà comment elle a été décidée (Netflix ne publie pas ses audiences, mais on sait que le bouche à oreille et le buzz autour de la série furent inexistant hors du marketing), et Punisher n'aura pas de 3ème saison. 

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  4. Une rumeur intéressante, qui mérite d'être discutée, et pour une fois sur ce fil, elle n'est pas liée au Donald (quoique si elle se vérifie, il fera une apparition dans le dernier acte):

    Beto O'Rourke, candidat au Sénat dans l'Etat du Texas, contre Ted Cruz, a bénéficié d'une énorme couverture de presse, avec un appui du DNC qui a été d'une rare intensité. Il a commencé au porte à porte et réussi à se démarquer, et de fait gagner une vraie opportunité d'emporter le siège dans cet Etat pourtant solidement "rouge". Et depuis, la presse n'en finit pas de le couvrir d'éloges, souvent au-delà de l'absurde, et d'ignorer ses limites et ses fautes, notamment avoir causé un accident de la route alors qu'il était ivre, et avoir fui la scène, mais aussi avoir certaines politiques peu/pas compatibles avec la doxa en vogue à gauche, particulièrement sur le plan financier. 

    Mais le plat du jour n'est pas sa candidature venue de nulle part, ou la base qu'il a réussi à créer, mais l'argent qu'il a réussi à lever: 62 millions de dollars pour une campagne sénatoriale, dont 38 en un seul trimestre: même dans un Etat grand comme le Texas, c'est un record absolu dans l'histoire politique américaine (hors candidats présidentiels), contre un total de 24,5 millions à Ted Cruz. Et il est estimé qu'au vu de ses dépenses, même au rythme le plus élevé de cramage, il aura au moins 20 millions de surplus après l'élection. Et là vient le twist: il refuse de partager le dit surplus avec le DNC, comme il est de coutume dans les campagnes américaines, où un candidat heureux en levée doit refiler le pognon au parti afin d'en faire profiter d'autres candidats (et d'alimenter l'écosystème de professionnels très fourni dans et autour des partis). Il n'aura pas besoin d'une bonne partie de cette somme, sans doute même pas de plus qu'un quart ou un tiers. Donc beaucoup se posent maintenant la question de savoir ce que veut celui qui est devenu en quelques mois une star dans le parti et dans son Etat, mais aussi une personnalité avec un début de reconnaissance nationale, essentiellement via la pub gratuite fournie par le dit parti, et surtout par les médias (en partie aux ordres du parti).

    Et c'est là que vient la théorie: étant donné que ses chances de l'emporter ont été limitées au mieux, et, surtout après l'affaire Kavanaugh, sont retombées, Ted Cruz semblant maintenant revenu solidement en tête (nettement au-dessus de la marge d'erreur des sondages), certains pensent qu'O'Rourke n'en aurait pas tant que ça à faire de l'élection sénatoriale vu son statut nouvellement acquis et son trésor de guerre devenu très considérable au-delà de toute anticipation, et pourrait viser tout simplement la présidentielle de 2020. Un candidat "venu du froid", "de l'extérieur", comme Obama en son temps, donc pas compromis avec l'appareil du parti ou une longue carrière de politicien professionnel. Le candidat, qui s'est fait remarquer aussi dans plusieurs interventions devenues virales (notamment sur le coup des joueurs de foot mettant genoux à terre pendant l'hymne national), a aussi reçu un soutien marqué d'Hollywood et du monde du divertissement, si bien que tout semble lui sourire, et dire "pas touche" au parti ne lui nuira certainement pas en terme d'image.... Donc il y a un fort aspect d'alignement des étoiles dans sa situation, à ce jour, et perdre une sénatoriale dans un Etat hautement conservateur pourrait désormais lui sembler une perspective beaucoup plus intéressante, sans même lui nuire vu la nature des rapports de force politique de cette campagne (une défaite ne lui sera pas reprochée dans ces conditions). Et avec plusieurs dizaines de millions en banque (et vu qu'il ne fait pas de campagne pub massive, il ne doit pas dépenser tant que ça, au regard de sa réserve), ainsi que la maîtrise de l'infrastructure de campagne qui s'est bâtie autour de lui (et la liste de donneurs), ça en fait tout d'un coup un joueur sérieux, avec un capital de départ que peu de candidats ont, et mieux encore, un capital en bonne partie financé par des petites donations, et pas trop de sponsors corporate/millionnaires (faudra que je vois son ratio de petits donneurs, ceci dit), même si beaucoup de cet argent vient d'en dehors du Texas. 

     

    Comme le disait Desproges.... Etonnant, non? 

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  5. 2 hours ago, hadriel said:

    Franchement vu le niveau apparemment inexistant de fuites de la part de Mueller, spéculer sur ce qu'il sait et veut faire c'est tirer des plans sur la comète.

    Heum, heum.... 

    https://www.theepochtimes.com/treasury-employee-arrested-accused-of-leaks-linked-to-mueller-probe_2692655.html

    https://www.huffingtonpost.com/entry/treasury-department-leak-arrest_us_5bc84aabe4b055bc947da6a8

    https://www.politico.com/story/2018/10/17/treasury-employee-charged-buzzfeed-leaks-911824

    https://www.rt.com/usa/441570-treasury-official-charged-leak-conspiracy/

    Une employée du Trésor américain (avec accès aux documents fiscaux et financiers de l'enquête Mueller) a été arrêtée par le FBI pour avoir illégalement copié et fuité (vers Buzzfeed apparemment) de grandes quantités de documents confidentiels concernant "l'enquête russe", sur une longue période de temps. Son patron serait complice. Il est possible que l'affaire impacte l'enquête en cours, mais surtout ceux qui ont déjà été pris par elle, même si pour des causes non liées à Trump (Manafort, Robert Gates, et une lobbyiste russe pro-guns) en raison du risque de contamination/invalidation des dites preuves ("fruit of the poisonous tree" en langage juridique US). 

    Vu l'échelon des personnes concernées, on a là une des sources majeures de la presse (Buzzfeed ayant pour l'essentiel été le principal conduit étalant les révélations en place publique) pour ce qui concerne les incessants "breaking news" sur l'enquête Mueller. 

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  6. 1 hour ago, Picdelamirand-oil said:

    Moi je ferais l'hypothèse que de nos jours, ces journaux vole au secours de la victoire: ils ne cherchent plus à influencer les dirigeants, ils sont influencés par les dirigeants et donc c'est un indice de ce que le pouvoir pense qui nous est délivré. On va bien voir ce qui se passe.

    J'ai dit les dirigeants sans être trop précis car ce ne sont peut-être pas les hommes politiques. En effet tout le monde connait l'intérêt de la séparation des pouvoirs, mais du temps de Montesquieu, le pouvoir médiatique n'existait pas, donc il n'en a pas parlé, mais il n'y a pas séparation des pouvoirs si on considère l'argent, le médiatique et le politique, en effet l'argent permet de contrôler le médiatique, voir Murdoch par exemple, qui permet de contrôler le politique en influençant les élections, et le politique renvoi l'ascenseur à l'argent une foi au pouvoir.  

    C'est en bonne partie vrai, comme on peut le voir avec le militantisme idéologique mêlé de cynisme commercial avide des grands de l'internet, le rachat de médias "historiques" par des milliardaires et/ou des grandes boîtes (Bezos avec le Wapo) qui perdront de l'argent avec de tels investissements (et le savent), ou encore le sponsoring dominant du reste des médias par le monde corporate (qui constitue la grande part des revenus des médias existants, parce qu'abonnements et pubs rapportent plus assez, voire que dalle). 

  7. 14 minutes ago, Wallaby said:

    En termes d'audience, www.guardian.com est l'un des journaux en ligne les plus lus dans le monde, dépassant le New-York Times en 2014 avec 42.6 millions de lecteurs ( https://www.theguardian.com/media/2014/oct/21/the-guardian-overtakes-new-york-times-in-comscore-traffic-figures ).

    Attention aux chiffres internet: on est dans la guerre mondiale du clic, là. "Visiteur" ne veut pas dire "lecteur", "lecteur" ne veut pas dire "a lu l'article en entier", encore moins "a lu l'article avec grande attention", et surtout pas "a approuvé" ou "adhère à al thèse présentée". Le trafic est une donnée "molle", mise en avant car étant l'une des seules mesures disponible, mais il n'est pas un indicateur de la "puissance" effective (ou de l'intérêt commercial concret, ce qui renvoit aux ambiguités de l'actuel marché de la pub), et qui plus est, il est hautement "retouchable" (tout comme on achète du following et des "likes" sur twitter ou facebook). Ensuite il faut se concentrer, si on parle du marché politique, sur l'influence réelle qu'une audience donnée (cad dans un pays, pas mondialement) procure: le Guardian pèse t-il d'une masse critique en Angleterre ou aux USA (ou dans le monde anglo-saxo)? Peut-il influer réellement sur le débat à un endroit donné, à un moment donné? Surtout sur un tel sujet où l'impact est au mieux périphérique? Il y a encore 20 ou 30 ans, un édito dans un journal ou sur une chaîne de télé majeurs pouvait forcer la posture d'un gouvernement et, par là (si c'était dans le bon pays), influer sur un autre pays. On en est loin aujourd'hui, même si la majorité des médias d'un pays se concentre pendant une ou deux semaines en hurlant dans la même direction. Ca peut parfois encore produire des effets, mais beaucoup moins, de moindre ampleur, et beaucoup moins fréquemment. Le pouvoir sur "la conversation" a baissé, et le pouvoir de la dite conversation a baissé, avant tout parce qu'elle est diffusée sur une scène infiniment plus vaste et plus profondément fracturée, loin du temps où une arène politique donnée se partageait un nombre très limité de médias. 

    C'est assez triste sur ce plan (parce qu'une saine conversation entre parties d'opinions divergentes mais de valeurs communes dans un média partagé et donc conséquent, peut et doit pouvoir influer sur le monde), mais des éditos comme celui-ci, c'est juste quelques bobos pissant dans un violon. Et c'est pas ce qui va contraindre les options d'un Trump ou d'une May, et par là certainement pas réellement inquiéter MBS. Au pire aider quelques dirigeants occidentaux à améliorer aux marges leur position de négo avec lui. Il en faudra plus (mais peut-être y'a t-il plus en ce moment dans l'air) pour l'impacter. 

     

  8. 6 minutes ago, Wallaby said:

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/oct/16/the-guardian-view-on-saudi-arabia-in-need-of-new-leadership (16 octobre 2018)

    Éditorial : s'il est lié directement à la mort de Khashoggi, MBS doit quitter le pouvoir.

    Si c'est le Guardian qui le dit, alors MBS doit écouter, forcément :laugh:. C'est fou comme les médias tradis s'imaginent encore être "à la grande époque" où leurs avis comptaient, influaient sur les opinions publiques, et surtout sur celles de pays "qui comptent" pour lourd dans la conduite des affaires du monde. De ce temps, ils n'ont gardé que la prétention, mais pas l'audience, pas la crédibilité, pas la compétence, et encore moins le pouvoir relatif des pays où ils sont lus. En bref, ce ne sont plus que des blogs dont les coûts de production sont trop élevés pour leur santé. Quelques blogs dans un océan d'autres plates-formes de commentaires et "analyses". Et même sur cette échelle de valeur, ils sont loin d'être les plus écoutés, les plus dignes d'attention, ou les plus influents: juste la publication de quelques bobos bien-pensants croyant tout savoir et s'imaginant en arbitres moraux. 

    Sûr que ça va faire trember MBS dans sa djellabah. Sûr que ça va contraindre la position du gouvernement britannique ou américain. 

    A ce stade, ces gens font juste partie du bruit de fond. 

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  9. 35 minutes ago, rogue0 said:

    Pour prendre un peu de recul stratégique sur cette affaire:

    Les USA sont très accommodants avec les saoudiens (dont MBS) sur cette affaire.


    Bien sûr, il y a toujours les liens financiers personnels et deals avec MBS, dont l'étendue reste vague malgré les enquêtes de presse ...
    Et la fascination de Trump avec les dictateurs et "hommes forts".

    Par ailleurs, Corentin Sellin soulève un point intéressant. (oui j'arrive même à le citer ici...)
    Si Trump dédouane MBS (avec la "version officielle" blâmant tout sur les lampistes), alors c'est le feu vert aux opérations homo partout dans le monde contre les opposants et journalistes.
    Et il n'y a plus d'argument moral à opposer aux assassinats type Skripal /Litvinenko...

    Question ouverte:

    Jusqu'où les Turcs sont prêts à aller pour embarrasser les saoudiens?
    Jusqu'à la guerre ?

    Il y a encore pas si longtemps, j'aurais dit non catégoriquement: les choses vont rarement jusque là dans le monde réel, et tout ce petit monde veut garder son univers sûr et prévisible, manager les difficultés avec autant d'hypocrisie que nécessaire pour garder le train sur les rails. Mais il semble que beaucoup de régimes, y compris démocratiques, donnent des signes d'être quelque peu en eaux troubles, voire en bout de course. Et dans des cas comme la Turquie ou l'AS, un régime autoritaire à forte tendance autocratique, quand il commence à être acculé, devient tout sauf prévisible. les élites de régimes autoritaires ont souvent tendance à choisir le "grand bond" plutôt que de risquer la perte de pouvoir, tant la fuite en avant leur semble préférable à court terme. Et mieux vaut le court terme que la fin nette vu que c'est la seule option où le jeu continue pour eux. Donc la question est de savoir non seulement à quel point les régimes dont on parle ici sont acculés/ont des options de plus en plus limitées, mais plus encore à quel point les gouvernants des dits régimes se voient et se sentent acculés/avec des options de plus en plus limitées. 

    Erdogan a t-il intérêt à l'escalade? A t-il d'autres options? Pour ce deuxième point, cela revient à examiner sa position actuelle dans son propre pays, son économie et ses perspectives électorales: va t-il faire en sorte de n'avoir plus d'opposition organisée, en plus de n'avoir plus de plates-formes pour ses critiques? Aura t-il les moyens financiers de continuer à gouverner? De son côté, qu'en est-il de la réalité de la position interne de MBS?

    Beaucoup de questions, et je ne lis que des conjectures manquant de beaucoup trop d'éléments pour savoir quoique ce soit. J'étudie de plus près le cas américain, y compris sur ce sujet, où l'information est beaucoup plus disponible, et même si là aussi une impression claire manque, je suis abasourdi par certains retournements (notamment Lindsay Graham), sauf évidemment si ce ne sont que des indignations médiatiques en période pré-électorale, préludes à beaucoup de rien du tout ensuite (ce que Trump semble indiquer, lui qui ne fait pas dans la dentelle et résume bien des hypocrisies habituelles en contradictions évidentes pour tous). 

    Donc tout ça pour dire que l'info manque vraiment trop pour répondre aux questions posées.... Mais c'est peut-être justement là la seule info valable pour moi: le fait que je commence vraiment à me demander si une crise aigue avec possibles débordements militaires (ou activité par proxy accrue dans une mesure vraiment importante) n'est pas une probabilité aujourd'hui très crédible, là où il y a quelques temps encore, j'aurais dit "meunon, ce sera retour au business as usual dans quelques semaines ou mois". 

     

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  10. 28 minutes ago, Ciders said:

    Est-ce que Mueller agit ainsi pour ne pas prendre le risque d'être accusé de fausser le jeu démocratique ?

    Tout en essayant de peser quand même un peu sur l'élection et d'impacter la conversation générale, genre "écoutez-moi, y'a quelque chose à dire.... Mais je vais pas le dire.... Mais y'a quelque chose, donc....". Soit une manière de pousser dans un sens sans se mouiller juridiquement. Avec quoi derrière? Comme Rogue le dit, s'il n'annonce rien, surtout après plus d'un an et demie d'enquête (en mode budget et accès sans limites) sans avoir grand-chose à mettre sur le comptoir, c'est qu'il n'a pas grand-chose, point. Autrement on en serait déjà à l'hallali, avec les couilles de Trump sur le billot (essayez de ne pas visualiser ça :destabilisec:.... Je regrettais de l'avoir écrit à mesure que je tapais les lettres). 

     

  11. On 10/16/2018 at 8:26 PM, SinopeMT said:

    J'ai pu suivre ça via Corentin Sellier qui faisait une analyse absolument élogieuse de ce coup de com d'Elizabeth Warren et pour être honnête, I was buying this. Jusqu'à ce que je déroule le fil et lise la remarque d'un twittos signalant que cette analyse ADN montrait une fraction amérindienne entre la 6ème et la 10ème génération et qu'elle est incapable de citer le nom d'un ancêtre amérindien quelconque.

    Il me semble que c'est une remarque judicieuse et que finalement le point va plutôt dans le camps républicain: à telle fraction, c'est négligeable et ridicule et mérite un bon LOL. Mais je note toujours l'incroyable capacité à raconter une histoire via le ton, les images, la mise en contexte (d'ailleurs Corentin Sellier s'y est fait emberlificoter de fort belle manière). Malgré le matraquage sur Youtube de ces tests ADN (j'avais des pubs pour chaque vidéo ces deux derniers mois), c'est vrai que je n'en voie pas l'utilité foncière et ne suis absolument pas convaincu des % de déclarer des maladies héréditaires qui nous sont fournis. Quant à l'ascendance génétique, so what? Ca sert la narrative du nomadisme moderne mais laissons les morts enterrer les morts n'est-ce pas?

    Finalement cette altercation médiatique est un cas exemplaire de "Qui se fait prendre qui croyait prendre" avec l'adulte dans la classe qui se met au niveau du gamin en professant être au-dessus.

    D'où l'importance de ne pas se fier aux médias, qui donnent souvent une fausse image (ces temps-ci TRES fausse) de ce qui se passe, parce qu'ils sont devenus exclusivement ou presque des participants au jeu plutôt que le terrain où le jeu se joue: au soir du premier jour, malgré le ridicule de sa position, il semblait que Warren l'emportait, parce que l'essentiel des médias (plus ou moins très à gauche, et détestant Trump mais ne pouvant se passer de lui pour faire du chiffre) disait qu'elle avait raison.... Jusqu'à ce qu'internet s'en mêle un peu, avec l'immense majorité des commentaires et des "petits" commentateurs multiples en ligne (blogs, podcasts....) soulignant le ridicule du sujet et celui de la position de Warren, soit prétendre être amérindienne parce qu'elle pouvait avoir un ancêtre à la 6ème ou 10ème génération (ce n'est absolument pas sûr: le test génétique n'est pas un indicateur fiable pour cela) qui était de telle ou telle tribu (elle revendique les Cherokees). Et le 2ème jour a vu s'amonceler les nuages, et la presse commencer à reculer sur sa position, sentant la merde: non seulement on a commencé à voir fleurir les remarques (par des voix de plus en plus fortes) sur les limites de tels tests (qui ne peuvent dire si les dits ancêtres étaient d'Amérique du nord ou du sud, alors certainement pas indiquer une tribu), mais en plus, le porte-parole de la nation Cherokee a publiquement sorti une note pointant l'inanité de la revendication (en langage gauchiste, c'est très "ouch"). Là-dessus, le ridicule de prétendre une quelconque ascendance significative avec 1/64ème AU PLUS (soit au maximum 1,1024% d'indien en elle) est devenu plutôt général. Et Warren a communiqué qu'elle s'excusait d'avoir revendiqué cette ascendance, prétextant que c'était dans l'histoire familiale telle qu'on la lui avait raconté. 

    Autres problèmes: elle aurait profité de cet élément, en son temps, pour se faire accepter (via l'affirmative action) dans une fac et/ou devenir prof (je sais plus trop). L'université dément (et Warren aussi, évidemment), mais il y a des articles de l'époque vantant ce succès et la valeur des programmes les permettant. Donc affaire à suivre: je doute que la presse insiste là-dessus, parce que l'affirmative action est sacrée pour elle. Mais la rumeur est lancée, faut voir ce qu'elle donnera. Mais surtout, Warren pourrait rencontrer maintenant des obstacles en interne du parti démocrate, vu qu'elle a essayé de se positionner comme un élément "ethnique" dans la course à la candidature pour 2020. Dans le haut du panier démocrate, où l'intersectionalité est devenue la règle, "ethnique" rapporte des points sur l'échelle victimaire, donc de la priorité. Et elle n'est qu'une femme blanche, donc pas terrible dans ce petit monde (où mérite, charisme, réussite.... Ne marchent que modérément: "l'identité" compte plus). Mais maintenant, c'est pire: elle est une femme blanche qui a essayé de revendiquer un élément ethnique..... Oooouuuuuuuh! Les autres candidats favoris (des médias, pas de la troupe) comme Kamala Harris, Cory Booker et consorts ne la rateront pas sur ce sujet. 

    A mon avis, elle pensait se faire un petit piédestal supplémentaire avec une twitter feud présidentielle, afin de se positionner plus visiblement comme candidate pour 2020 sans avoir à l'annoncer, parce qu'une fois qu'on se déclare, les règles de financement s'appliquent; faire encore plus de buzz et éviter la candidature officielle lui aurait facilité l'accès à des financements qui n'en ont pas l'apparence, en la mettant plus en vue sur le circuit de conférences/discours hyper-rémunérés, qui permettent à des "non candidats" de commencer à constituer un fond de campagne conséquent (de 50 à 200 000$ de l'heure si la personne est en vue, pour des trucs dont tout le monde se fout et dont tout le monde sait que c'est fait pour financer une campagne). C'était un moyen comme un autre d'augmenter ses tarifs et de densifier son agenda dans ce domaine. Mais oups, raté (encore à voir). 

    Cette échelle de la "valeur victimaire" est décidément un truc compliqué. Va t-on voir la gauche intersectionnelle se déchirer par concurrence entre les catégories soi-disant "opprimées"? En tout cas, une chose est sûre: le débat politique contemporain a franchi depuis longtempts les limites les plus hallucinantes du royaume du ridicule. Ils sont fous ces humains! 

     

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  12. Actualité pour Trump: après une petite altercation médiatique avec Elizabeth Warren qui a fait marcher le news cycle depuis 2 jours (et semble avoir des évolutions néfastes pour Warren, donc à suivre), il a été révélé que le fond de réélection du Donald se porte insolemment bien, avec plus de 106 millions au compteur, ramassés depuis janvier 2017. Apparemment, c'est considéré comme beaucoup, par comparaison avec la moyenne de ses prédécesseurs. . 

  13. Je criois que la fin de l'exemption militaire a été votée à une majorité écrasante il y a quelques années, donc même s'il y a des troubles (genre des Haredim qui cassent la gueule de ceux se pointant pour l'enrôlement), ils servent. Et, contrairement aux décennies passées, il y en a maintenant beaucoup dans des cursus universitaires de bon/haut niveau.... Et des taux de divorces qui grimpent en flèche. Dans l'ensemble, ça a une gueule de sécularisation d'une partie d'entre eux, et d'une société israélienne moins prête à payer pour des passagers clandestins et des resquilleurs. 

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  14. 18 minutes ago, hadriel said:

    Est-ce que c'est pas juste un reflet du fait que les médias sont concentrés dans les grandes villes, qui ont tendance à pencher assez fortement démocrate?

    Surtout dans les grandes villes des côtes; il y a de ça, mais il y a aussi plus simplement une plus grande propension historique à avoir plus de gens de gauche que de droite dans cette profession, un phénomène accru par la domination croissante (à partir des années 60-70) d'une certaine gauche dans les universités en général, et les humanités et cusus de formation journalistiques en particulier (et vu l'évolution des universités, ces cursus sont devenus aujourd'hui de simples usines d'endoctrinement). L'évolution du modèle économique des médias (enfin jusqu'à l'actuel non modèle: rien de viable) depuis internet et surtout les médias sociaux a accéléré et massifié ces tendances, si bien que les médias traditionnels se sont encore plus concentrés capitalistiquement et géographiquement sur leurs régions historiquement fortes (NY, Boston, Atlanta, villes très à gauche, Los Angeles, San Francisco, Portland, Seattle: encore plus à gauche. Et Chicago, bastion démocrate). La chose a coïncidé avec le développement (en fait des suites de boom busts sans encore de point d'équilibre) de médias en ligne (anciens et nouveaux noms) qui se sont pour l'essentiel situés dans les mêmes zones, profitant de l'effet de concentration professionnelle et capitalistique. A l'arrivée, j'ai vu passer plusieurs fois le chiffre d'environs 75% des journalistes en activité actuellement aux USA vivant essentiellement dans ces deux portions des deux côtes. Ca laisse imaginer l'effet de bulle, la sélection/ségrégation permanente sur base des opinions personnelles (et dans beaucoup de cas, d'autres critères comme la race, le sexe.... Homme et/ou blanc = pas un ticket gagnant en ces temps de "recrutement de diversité".... Mais oui, le mérite est le seul critère :dry:), la pression sociale imposant un conformisme important (surtout avec l'atmosphère de chasse aux sorcières permanentes pour un mot de travers qui vous met au banc des accusés).... 

    Il a été constaté plusieurs fois de façon manifeste, surtout post 2016, par quelques journalistes sortant pour quelques temps des dites régions, qu'ils étaient déconnectés du pays, au point qu'il n'est pas exagéré de dire que pour cette classe désormais très fermée, la majorité des Etats américains et des pans de la population sont pour eux de vrais pays étrangers. Si on ajoute les problèmes de rythme et de condition de travail d'un secteur qui a du mal à surnager économiquement, et le manque de professionalisme montant (on recrute surtout du sous-payé, sous qualifié), on accroît les travers, avec en prime l'homogénéisation croissante qui a décuplé les effets de réseaux (surtout dans la génération réseaux sociaux): ils vivent en vase clos et s'informent avant tout sur twitter qui représente pour beaucoup d'entre eux le monde, l'endroit où "ça se passe", alors que twitter est un miroir déformant et terriblement outrancier de la réalité. Pas mal de journalistes indépendants décrivent la réalité des vies de leurs pairs dans les grands médias, tradis et online, et c'est pas joyeux: horaires infernaux et paie minable pour les permanents, flemme absolue pour les "intermittents" (typiquement ceux qui pondent une "analyse" ou une "critique" tous les 2 jours) qui ne sont qualifiés pour rien et payés rien du tout (donc travaillent en conséquence), alcoolisme/consommation massive d'antidépressants (souvent les deux), vie en vase clos au sein de la caste avec des gens de mêmes opinions et des phénomènes de purisme extrême (tout déviant est excommunié), vie par twitter interposé (la réalité en ligne est LA réalité), tribalisme extrême et réseautage en ligne (sur des boards privés) pour coordination des publications (entre divers titres et médias, parce que beaucoup se vivent avant tout comme des activistes d'une même cause) et partage des infos (généralement twitter et "la rumeur" en général).... 

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  15. 2 hours ago, rogue0 said:

     

    Est-tu sûr pour le côté défensif et minoritaire de l'effet tribal à droite ? (1)

    Comme je ne regarde plus la presse, je constate que les alt-right (Cernovitch & cie) semblent dominer le débat sur les réseaux sociaux...
    Tout comme le volume en matière de menace de mort (ou d'attaques réelles).
    D'ailleurs, ce sont les supporters de Cernovitch qui ont dévoilé ("doxxed") l'identité de Bradley Ford.

    (2) : probable.
    Mais ça remet le débat sur : qu'elle est l'influence réelle des canaux médias traditionnels comparés aux réseaux sociaux ?

    1) Assez, oui: il faut se méfier des phénomènes de bulles dans lesquels on s'enferme facilement (j'essaie de lutter contre). Certes la droite US est plus active et de plus large audience (surtout en part de l'audience "sérieuse" et votante) en ligne, mais elle est nettement minoritaire dans des médias tradis qui ne reflètent, de manière sans cesse croissante (et accélérée depuis une décennie), qu'une portion de l'électorat de gauche. Le vaste marais des "indépendants" a eu tendance lui aussi à déserter les médias tradis (moins dans les vieilles générations, mais quand même une portion). Cernovitch et consorts sont les noms brandis fréquemment comme des épouvantails, mais ils ne font pas vraiment des audiences massives: à droite, l'un des plus consultés serait plutôt le Daily Wire (en tête de tous les médias politiques consultés sur Facebook par exemple -ce qui veut dire les plus de 35-40 ans disproportionnellement, mais aussi les jeunes indés/droite), qui est du conservatisme "normal", fondamentalement sérieux sur les infos (= infos vérifiées, et correction rapde quand une s'avère fausse, essai de mise en perspective) même si évidemment biaisé (honnête sur son biais). Ben Shapiro, son patron, est la star montante des médias de droite (on va pas le qualifier de droite "dure", mais disons... De droite "ferme" :sleep:). 

    Pour ce qui est de comparer les menaces de morts et autres saloperies en ligne, ne ne crois pas que qui que ce soit ait de mètre étalon fiable pour faire de réelles comparaisons de quel camp (défini comment?) attaque plus quel autre. Quand aux attaques réelles, là, même si une classe journalistique en dessous de tout s'abstient bien d'essayer de dresser une comptabilité, il semble qu'assez nettement, la violence vienne quantitativement beaucoup plus de la gauche (d'une certaine gauche très activiste) que de la droite. Un truc qui ne trompe pas, en l'absence de réelle comptabilité: la grande majorité des événements violents se passe "sur le terrain" de la droite (manifs, meetings, conférences....), ce qui veut dire qu'en règle générale, ce sont les activistes de gauche qui vont chercher/provoquer ceux de droite (pour cogner du soi-disant "fasciste", et surtout pour essayer d'en tirer des vidéos à éditer et mettre en ligne). Comme en témoignent les événements des derniers jours autour du QG républicain à NY et la guéguerre des images qui en a découlé (et là, les médias ont été hyper partisans). 

    Les "liberals" à gauche semblent assez apathiques et désabusés, ce qui laisse l'essentiel du terrain physique et online aux "progressives" (terme ombrelle dans lequel on fout tout ce qui est plus ou moins radical, donc y compris antifa and co), qui ne sont pas si nombreux que ça dans l'électorat (l'enquête que j'avais citée plus haut montrait autour de 8%), mais suractifs, et avec beaucoup de relais dans les médias et les facs. Et côté méthodes, c'est la brutalité en bandes organisées (les quelques groupes de droite qui essaient de s'y opposer sont bien plus amateurs et pas assez nombreux, mais si l'extrême gauche continue, ils vont commencer à attirer plus de monde), et l'équivalent en ligne (je connais pas tous les noms de tactiques: swatting, doxxing, mobbing....) à un niveau bien plus tayloriste. 

    2) Y'a une étude sortie y'a quelques mois qui montrait que l'importance de l'activisme online dans l'élection de 2016 n'avait pas été si décisive,, loin de là, par rapport aux médias tradis, qui gardaient un poids certain. Et là, ça me renvoie à ce que je disais sur les bulles: les USA sont un pays très vaste, faits de réalités très différentes, et il faudrait un paysage différencié, spécifiquement penché sur les zones culturelles et audiovisuelles, pour se représenter combien de "bulles" il y a, au moins géographiquement, soulignant les différentes réalités de perception médiatique dans lesquelles vivent divers pans de population. Le tout compliqué par internet et son aspect déterritorialisant pour une proportion donnée de la population (surtout les jeunes). 

     

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  16. Il y a un parti vert aux USA, et il y a eu une candidate verte aux dernières présidentielles, pas pour la première fois d'ailleurs: Jill Stein est depuis un bail en politique. Outre les problèmes spécifiques à l'idéologie "verte" (comme ailleurs, elle s'allie avec un certain substrat très très gauchiste, bien au-delà de l'écologie, ce qui impacte en soi sa crédibilité et sa capacité de séduction), une bonne partie des obstacles est le système bipartisan américain, ce qu'il implique en termes de masse critique et de position dominante, mais aussi en termes de comportements oligopolistiques, ainsi qu'en termes de référents mentaux/culturels (essaie de faire comprendre un système multipartite à un expat américain fraîchement arrivé en Europe: il te demandera le plus souvent si tel ou tel parti se compare aux démocrates ou aux républicains, parce que pour beaucoup d'entre eux, tout se ramène à ce dualisme). 

    Il faut dire aussi que le système d'élections à un tour favorise structurellement cette opposition binaire: c'est comme si on ne devait avoir qu'une posture de deuxième tour à chaque élection (donc "vote utile" et cie). Les élections primaires, sous une forme plus ou moins handicapée selon les règles en vigueur dans le parti démocrate ou républicain d'un Etat (il y a un parti républicain et un démocrate dans chaque Etat et territoire US, pas 2 grands partis nationaux), leur servent du coup d'élections de premier tour, et les débats internes à ces partis (beaucoup plus développés que chez nous), de "parlement de premier échelon". 

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  17. 9 hours ago, Chronos said:

    Dans une société très sécularisée comme le sont les nôtres on s'en ficherait  probablement. Le fait est que l'Eglise ukrainienne restait sous l'autorité de l'Eglise orthodoxe de Moscou qui, a priori, s'en servait comme relais d'influence en Ukraine ainsi que comme outil de propagande et de justification pour s'immiscer dans les affaires locales, d'une part, et promouvoir son idée de grand espace orthodoxe, d'autre part.

    Ce relai d'influence semble être fortement affaibli.

    Il devrait également permettre à Kiev d'envisager une relation directe avec son Eglise sans devoir passer par Moscou, ce qui pourrait lui être avantageux. Sauf erreur c'est un élément qui est très loin d'être neutre dans les pays à dominante orthodoxe où la séparation entre Eglise et Etat est très faible (quand elle existe).

    Donc, affaire à suivre AMHA.

    Ah non, non, non! Je proteste: pour faire dans les formes, quand on veut séparer son clergé national d'un chef religieux vivant dans un autre pays, on doit divorcer d'avec une nana qui s'appelle Anne (Boley et de Kiev étant indisponibles ces temps-ci, il faut trouver une volontaire). C'est important les formes. 

    Sinon, pendant ce temps, au Kremlin: 

    - (Vladimir P) "Will no one rid me of this turbulent priest?"

    (notons bien que la tradition de buter des archevêques -et assimilés- s'est un peu perdue, mais je suis sûr qu'il peut trouver des volontaires qualifiés)

     

  18. Veut-il vraiment saborder l'influence de son pays (et donc son pays, vu à quel point les USA sont dépendants de leur empire)? Croit-il à son baratin? Est-ce une crise d'hubris? C'est une chose de dire, voire hurler, cela dans le bureau ovale, avec ses subordonnés, c'en est une toute autre que d'insulter publiquement les dirigeants d'un pays avec qui les USA ont une relation si symbiotique, pour des montants si élevés et si nécessaires à certaines industries, elles-mêmes si nécessaires aux partis politiques, GOP en tête (armement/sécurité, BTP....). Là, il va se fourvoyer s'il pousse le bouchon, parce que d'autres (devinez qui) n'auront pas de tels scrupules s'il s'agit de prendre des places que les Séouds retireraient à des boîtes US. "Protéger pour rien"? Les commandes militaires ET civiles de l'Arabie Saoudite aux USA, c'est combien par an? C'est que c'est chatouilleux l'orgueil royal, de ces gens habitués à la toute puissance depuis le berceau, surtout dans un régime qui dépend vitalement du fait d'avoir l'air tout puissant, non criticable et capable d'agir en toute impunité. Ca en rajoute quelques couches au fait que, sur le plan individuel, ces gens n'ont pas l'habitude qu'on leur dise non ou qu'on leur refuse quoique ce soit. 

    Trump devrait craindre que des soutiens financiers du GOP ne commencent à rouspéter très fort devant ce genre de commentaires. 

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  19. 1 hour ago, Conan le Barbare said:

    Tout le monde sait que c'est pour beaucoup du vent ces start-up... Mais l'argent est là.

    Effectivement, mais vient toujours un point, un moment, diffus ou brutal, où quelqu'un d'influent demande à voix haute si tout cela vaut vraiment quelque chose, ou à tout le moins autant qu'affiché. Il est de toute façon clair que dans un domaine aussi hasardeux que la technologie de pointe, beaucoup d'argent sera gaspillé sur des projets n'aboutissant pas, donc une certaine atmosphère de rush permanent et de surinvestissement est inévitable: la question devient donc de savoir jusqu'à quel point cela est acceptable. Ca fait pas mal de temps que je vois des trucs circuler sur la bulle de la côte ouest américaine: blabla habituel ou cassandres? En tout cas, on peut voir que sur les dernières années, plus de 9000 entreprises technologiques de toutes tailles ont quitté la Californie pour aller sous des cieux plus hospitaliers (Arizona, Floride etTexas surtout, mais aussi Nevada et les Carolines), pour des raisons sans doute avant tout fiscales et réglementaires, mais aussi pour des questions de coût et de qualité de vie pour le personnel (quand on imagine qu'autour de San Francisco, des cadres et ingénieurs gagnant de 100 à 200 000 dollars/an, voire beaucoup plus, vivent à peine comme des classes moyennes et sont endettés jusqu'au cou....). Et beaucoup d'entreprises techno prospectent un peu partout dans le "heartland", les "flyover states" pour des raisons similaires (lois, impôts, coût et qualité de vie, prix de l'immobilier). Est-ce un des signes (des entreprises avec quelque chose chassées par l'inflation et la compétition pour les capitaux imposée par des boîtes qui ont peu/moins, soit un cas de "mauvaise monnaie chassant la bonne"), ou juste du trop plein qui se déverse? 

     

  20. 9 minutes ago, SinopeMT said:

    Ceci dit, ce conseil d'administration constituép uniquement de personnalités reconnues et compétentes (dans leurs domaines) a été le meilleur marchand de sable. Ca prouve que l'argument d'autorité fonctionne encore à plein (aucune de ces personnes reconnues n'avaient la moindre connaissance de médecine et de tests médicaux). La flûte de Pan a tellement bien marché que le lanceur d'alerte était le petit-fils de Schultz (ex membre du gouvernement américain) qui avait obtenu son premier job par l'intermédiaire du grand-père et celui-ci ne l'a pas cru du tout.

    J'ai toujours du mal à voir ce qui a vraiment lancé le bouzin: pour faire venir de telles personnalités au CA, qui plus est des personnalités qui ont une image de marque (supposément, ils doivent avoir un minimum de standards pour la défendre) et aucune expertise dans le domaine concerné (sauf évidemment leur entregent avec l'Etat fédéral pour obtenir des contrats et l'accès), il a évidemment fallu de l'argent. Beaucoup. Des jetons de présence sans doute indécents, surtout au regard du travail à fournir en échange (essentiellement prêter leur renom, et éventuellement arranger des rendez-vous et faire des présentations). C'est ça qui débloque l'accès à des investisseurs et de contrats. Mais comment lever assez de fric initialement pour convaincre ces gens là.... Quand on n'a pas encore ces gens-là pour lever le fric? Les débuts sont toujours des moments fascinants....

    Mais la grande ouverture des vannes, ce fut quand Theranos obtint un grand contrat avec une gigantesque chaîne de pharmacies, Walgreen, dont les contrôles étaient censés faire autorité dans ce monde; ce fut l'apogée.... Et le début de la chute. Les gigantesques levées de fonds et les évaluations fantasmagoriques (jusqu'à 9 milliards) semblent cependant, pour l'essentiel, avoir été dues au buzz, non seulement par la presse, mais au début aussi par cet étrange petit monde semi techno, semi financier et semi médiatique, essentiellement centré sur San Francisco, qui est devenu depuis plusieurs années une bulle financière surdimensionnée où des sommes dantesques s'investissent dans des projets à peine ficelés, bien souvent à peine au stage de l'ébauche, sans qu'il soit besoin de beaucoup de vraie science pour justifier un lancement. C'est grave dans la pharma, c'est pire dans la techno "dure" (hardware et surtout software), si bien que l'essentiel de la vraie production de valeur autour de la Silicon Valley depuis au moins 5 ans (et l'impact économique sur la région, qui rend le coût de la vie insupportable à l'immense majorité), ce n'est pas de la valeur effective ou de la tech, mais des actions d'entreprises sans produits, qui n'existent bien souvent que sur le papier, ou qui n'ont de réalité que ce qu'elles dépensent avec les levées de fonds ainsi opérées (donc essentiellement de l'immobilier, des embauches pour on ne sait trop quoi, les conférences/soirées et les machines à café ultra-sophistiquées). 

    Et c'est cette bulle dont de mauvaises langues disent qu'elle a commencé à péter depuis maintenant plus d'une semaine: les grands noms de l'internet seraient paraît-il en train de souffrir (pas autant d'utilisateurs que prétendu, problèmes et polémiques croissants, pas de monétisation satisfaisante, la pub online est elle-même une bulle et on ne sait toujours pas évaluer son efficacité, alors même que c'est près de 400 milliards/an aux USA maintenant...). La côte ouest US est-elle en grande partie un miroir aux alouettes qui serait en train de prendre un coup? 

    Le cas Elizabeth Holmes serait, dans ce cadre, une situation au final non exceptionnelle, mais caricaturale, du fonctionnement de l'économie de la tech sur la côte ouest, et, comme le disent les ricains, le "canary in the coal mine" qui préfigure la suite. 

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  21. 1 hour ago, SinopeMT said:

    Je me suis acheté ce bouquin: Bad Blood: Secret and Lies in a Silicon Valley startup. Review du NYT:https://www.nytimes.com/2018/05/21/books/review/bad-blood-john-carreyrou.html

    Ce cas qui vient de toucher à sa fin (la société Theranos a été liquidé fin août 2018) est intéressant pour plusieurs raisons. La première est par le profil des arnaqués (quasiment des personnalités et milliardaires dont les Walton, Murdoch, Betsy DeVos, Carlos Slim), la seconde est l'ampleur de la fraude (contrairement à Enron, Theranos a toujours été une coquille vide, sans actifs), la troisième est l'absence absolue d'avancée tangible ou de POC (proof of concept) ce ne furent que des paroles durant l'existence de la société ; et dernièrement le profil de l'égérie de cette fraude (Elizabeth Holmes) et surtout le traitement de cette femme pendant sa gloire.

    Ce traitement a été particulier parce que globalement extrêmement laudateur développant l'idée de la réalisation d'un Girl Power qui serait tellement mieux que ce monde phallocrate. Ceci a duré jusqu'à fin 2014 ou les yeux ont commencé à s'ouvrir. Une fois arrivé en 2016, l'arnaque était éventée.

    Ce genre d'articles (pourtant d'octobre 2015) étaient nombreux et m'ont beaucoup plus marqués que les articles relativement neutres que j'ai pu exhumer de Google: https://www.inc.com/magazine/201510/kimberly-weisul/the-longest-game.html

    Cet article du New Yorker (presse de bonne qualité avec un biais très progressiste tout de même) est l'un des plus équilibré de 2014. https://www.newyorker.com/magazine/2014/12/15/blood-simpler

    Cet article du Business Insider est représentatif de 2015 (plutôt de bonne tenue alors que j'ai vraiment vu des articles biaisés et incompétent de leur part) http://www.businessinsider.fr/us/science-of-elizabeth-holmes-theranos-2015-4

    Enfin cet article est un précurseur de 2016: https://www.entrepreneur.com/article/274565

    Je connaissais le cas Theranos parce que les articles que j'avais lu à l'époque m'avaient semblé bien biaisés parce que Holmes servait à 100% la narrative du Girl Power et que en plus, je trouvais que les promesses étaient tellement énormes que si seulement 10% en était réalisé, cela aurait été disruptif (à la Musk qui malgré tous ses défauts et sa folie réalise des choses innovante même avec du retard, ou pas tout à fait au niveau des promesses).

    Finalement, le cas Theranos met en exergue un fait culturel américain: le story-telling et la déformation de la réalité. Ce sont les domaines dans lesquels ils sont les meilleurs et souvent ça se retourne contre eux.

    C'est une lecture intéressante que je recommande fortement.

    PS: d'ailleurs une vidéo de Holmes expliquant comment envoyer bouler les critiques:

     

    J'ai pas mal suivi la chose au fil du temps, ayant même eu un petit aperçu AVANT que le scandale ne commence à filtrer (comment? C'est pas sérieux? Mais James Mattis et Henry Kissinger sont au conseil d'administration de la boîte). Image préfabriquée (même pas capable d'avoir son style, elle l'a joué "fille de pub" sans imagination: c'est Steve Jobs -col roulé inclus- avec un vagin.... Et elle était présentée texto ainsi), baratin façon Ted Talk (plein de jolis horizons et de "buzzwords" qui sonnent sérieux/impressionnants, mais rien de très descriptif ou explicatif: des promesses et du blabla, quoi) et engouement d'une presse bien peu professionnelle, mais, comme tu le signales, une presse qui n'a fait que s'enfoncer toujours plus avant (au fil de sa perte de compétence et d'éthique.... Enfin la perte des derniers morceaux) dans un monde fictionnel défini par les trames narratives non seulement déterminées par chaque idéologie et/ou média, mais aussi par les idéologies pré-existantes dans les esprits des "journalistes", eux-mêmes intoxiqués depuis l'enfance, et surtout les études. Il y a un phénomène de cumul générationnel dans ce système: chaque génération (surtout professionnelle, soit, vu la longueur des carrières dans un média donné, un délai assez court) en rajoute une couche sur le récit de celle qui l'a précédée. Et les réflexions et interactions dans les caisses de résonance de professions au final très fermées et entristes, mais aussi très géographiquement localisées (dans des zones à caractéristiques très particulières), n'arrangent rien, surtout depuis l'arrivée des médias sociaux qui ont amplifié de tels phénomènes par plusieurs ordres de magnitude. 

    En bref, la Miss Holmes, elle a surfé un temps sur une hype dont on se demande si elle l'avait anticipée, parce que vu de l'extérieur, ça ressemble à une fuite en avant: elle s'est imaginée qu'elle pourrait faire durer ça longtemps? Partir avec la caisse et disparaître? Qu'une solution miracle allait arriver des labos de sa boîte pour rendre son produit efficace? Difficile de savoir. En attendant, il semble bien qu'elle ne fera pas de prison (si elle était un mec, elle y serait déjà), et sa chute n'a pas vraiment fait de grand écho dans les médias (encore une fois, si elle avait été un mec, elle aurait eu droit au traitement Enron); pas de grand buzz, rien de très soutenu, pas les grâces des plateaux télés et débats pour cette affaire. Un peu comme la marche à la guerre en Irak et la première année dans le conflit, la presse semble souffrir d'amnésie sur son rôle, son enthousiasme et ses mensonges et manipulations (et les vies et carrière qu'elle démolit dans le processus), et certainement pas apte à l'autocritique, que le sujet soit petit ou grand. 

    Sur ce sujet du storytelling américain et de sa place dans le débat et la société, je recommande le livre de Christian Salmon (Storytelling) qui date de cette époque de la marche à la guerre en Irak. 

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