Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

g4lly

Administrateur
  • Compteur de contenus

    68 521
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    395

Messages posté(e)s par g4lly

  1. il y a 28 minutes, herciv a dit :

    Dans le Figaro une source militaire confirme que les Ukrainiens montrent des signes de grosses difficultés.

    https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-la-ligne-de-front-se-fissure-sous-la-pression-de-l-armee-russe-20240728

    « Les coutures craquent », insiste une source militaire française. « Les Ukrainiens vont vers des problèmes majeurs », poursuit-on en dressant la liste des micro-offensives lancées par la Russie, que ce soit au nord de Kharkiv, au sud vers Robotyne, dans la direction de Tchassiv Yar ou de Toretsk. Samedi, l’armée russe a revendiqué la prise de contrôle du village de Lozouvatské, à une trentaine de kilomètres Pokrovsk. Elle progresse dans le Donbass et se rapproche des routes de Kramatorsk. L’armée ukrainienne continue d’être écartelée.

    Le probleme c'est ma cadence qui semble avoir rapidement changé. Jusqu'il y a quelques jours les russes avançaient très laborieusement et pas partout en plus.

    Depuis quelques jours, localement, on a des progression qui se comptent en kilomètre par jour.

    Et le souci c'est que c'est dans des zones sensibles ... pas dans un coin pourri du Donbass qui n'intéresse personne.

    ---

    Prokrovsk c'est le noeud routier qui alimente tout l'est - le sud est alimenté depuis Zapo vers Khurakove - du front depuis Dnipro par Pavlograd ... l'autre c'est Izium depuis Kharkiv ou Poltava vers Kramatorsk.

    Entre ces deux grand axe, les route est-ouest sont des petites routes dans un paysage très rurale.

    ---

    Toretsk et Chasiv Yar sont les verrous de la longue agglomération qui mene à Kramatorsk.

    ---

    Zarichne - ou on lieu les combat - vers Lyman débouche directement sur Slaviansk.

    ---

    Au nord les russes sont à 3km de Kupiansk ... certes c'est moins stratégique, mais symboliquement c'est pas formidable quand même.

    ---

    Les russes semblent aussi masser des forces sur le front sud, en face d'Orikhiv, et de Velyka Novosilka.

    • Upvote (+1) 1
  2. il y a 6 minutes, clem200 a dit :

    Mais admettons

    Il faudrait faire profil bas et jouer les conservateurs pour éviter que les gens qui se vexent nous obligent à face profil bas en votant conservateur ? 

    Tu fais ce que tu veux - façon de parler -  ... mais publiquement, provoquer gratuitement dans l'opinion la fuite des électeurs vers le camp que tu n'aimes pas est assez cocasse.

    En vrai personne ne fait ce qu'il veut, c'est une illusion, encore plus quand tu es responsable de l'image de la France dans un cérémonie internationale. Et à mon sens si dans ce cadre tu n'es pas capable d'une certaine tempérance, d'un certain tact ... c'est une forme de bêtise, ou d'hubris au choix, ou un mélange des deux, le en même temps étant encore un peu à la mode.

    • Upvote (+1) 4
  3. il y a 5 minutes, Ciders a dit :

    Enfin bref. Tant qu'on en sera à dire que la menace vient d'abord de draq queens qui refont un tableau... on n'ira pas loin. Enfin si, mais pas dans la bonne direction.

    Pourtant j'ai posté exprès l'interview d'un des producteur de l’événement, qui explique quel est le projet politique de la cérémonie ... et de dedans tout absolument tout, sert à piquer l'électorat conservateur. Il s'en vante d'ailleurs.

    C'est en ça que je pense que ça ne "sert" en pratique qu'à mettre du fuel dans la machine conservatrice, et pas seulement en France d'ailleurs. Mais comme toujours ce n'est jamais sur ces soit disant élites que ca retombe, donc ils s'en foutent, ils peuvent continuer à s'amuser, et essayant d'exister comme des passionaria progressiste ou je ne sais quelle connerie.

    • Upvote (+1) 3
  4. il y a 11 minutes, Rivelo a dit :

    Compte-rendu d'un assaut mécanisé russe massif (et semble-t-il repoussé) sur Kostiantynivka, vu du coté ukrainien (ne pas s'arrêter au titre putaclic...):

    Pourquoi les russes sont déjà dans Kostiantynivka - certes juste un quartier au sud est du village, mais le village est tout petit - alors ?! Même le média ukrainien DeepState l'a modifié sur sa carte !!!

    On parle bien du Kostiantynivka  au sud de Marinka ?!

  5. il y a 8 minutes, Ciders a dit :

    Sinon, je peux t'envoyer vers tous les travaux menés autour de Fox, de l'empire Murdoch ou de ce que fait Bolloré en France... mais oui, encore de la télé, beurk.

    Disons surtout que je n'ai pas que ça à faire ...

    ... et qu'à ma connaissance il n'y à pas grand chose qui m'y intéresse.

    Mais si ça peu te rassurer j'ai regardé le surf des JO ... et le CSO du CCE ... et en live ... pas en replay en plus, bon ok pas sur une télé ... mais ça compte quand même pour médiamétrie.

  6. il y a 18 minutes, nemo a dit :

    LEs conservateurs des années 60 et 70 se plaignaient tout autant des évolutions culturelles mais en revanche y avait pas le même projet fasciste en marche. Je crois pas que la proportion de réac soit si différente dans le fond, l'écho médiatique et le relais pas les "élites" par contre...

    Peut être pas mais d'un coté ils trouvaient un champ politique dans la droite de gouvernement ... d'un autre il existait une gauche conservatrice - au moins sur les mœurs la famille etc. -. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, ni pour l'un ni pour l'autre. Cet abandon par la gauche des classes populaires, immigrantes et par certain coté conservatrice ... a fini de servir la soupe à l’extrême droite populaire, ça plus le mépris de la province.

    • Upvote (+1) 1
  7. Le 29/07/2024 à 10:54, Coriace a dit :

    Dommage qu'il n'y ai pas une gauche palestinienne qui puisse parler de l'éducation anti sémite (oui les gros malins, on sait tous que les Palestiniens sont aussi des sémites) dès le plus jeune âge des gamins de la bande de Gaza.

    Une gauche palestinienne négationniste ?! Qui expliquent aux petits palestiniens qu'ils n'ont rien à faire là et qui devraient se jeter dans la méditerranée pour laisser la place aux juifs qui sont plus méritant qu'eux ?

    On est à un niveau de discours complétement délirant ... qui interdit aux peuples envahis et agressés de se défendre ... c'est stupéfiant.

    On attend plus que tu ailles expliquer cela aux ukrainiens ... ah bah non je suis con eux sont blanc et chrétien.

     

    • Merci (+1) 1
  8. il y a 4 minutes, Ciders a dit :

    Un bon début serait d'allumer une chaîne d'infos en continu. Juste dix minutes, ça devrait t'éclairer. :happy:

    Sinon, Twitter c'est pas mal aussi.

    Donc les idées du front national ne se libèrent seulement parce que certains médias appartiennent à des lobbyiste "conservateur" ?!  Et pas du tout parce que la société change et que les conservateurs le regrettent ? De la même manière la quantité impressionnante, d'élus, sympathisants et électeurs du FN issu de la gauche souvent très à gauche n'est que l’œuvre de quelques médias en continu ?!

    C'est pas avec des diagnostics aussi pauvres que certains vont faire leur autocritique et que les choses risquent de changer :bloblaugh: d'un autre coté une bonne partie du forum s'en réjouira surement.

    • Haha (+1) 1
    • Upvote (+1) 1
  9. Alain Pellet, juriste : « La Cour internationale de justice redore le blason du droit international si malmené par ailleurs »

    Le juriste international se félicite, dans un entretien au « Monde », de l’avis de la CIJ déclarant « illégale » l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Mais il s’inquiète du contraste entre l’hommage rendu en paroles au droit international et son inefficacité de plus en plus flagrante.

    Professeur émérite à l’université Paris-Nanterre, ancien président de la commission du droit international des Nations unies, Alain Pellet a plaidé soixante-sept affaires devant la Cour internationale de justice (CIJ). Il est conseil principal de l’Autorité palestinienne dans l’affaire de l’avis consultatif sur les « conséquences juridiques découlant des politiques et des pratiques d’Israël dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est », rendu le 19 juillet par la CIJ.

    L’organe judiciaire principal de l’ONU a estimé que « la présence continue d’Israël dans les territoires palestiniens était illégale », et que l’Etat d’Israël avait l’obligation d’y mettre fin « le plus rapidement possible ». Alain Pellet représente également le Nicaragua dans l’affaire qui l’oppose à l’Allemagne, accusée de violer le droit international humanitaire et de « faciliter la commission d’un génocide » contre le peuple palestinien en vendant des armes à Israël. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages, dont Vladimir Poutine. L’accusation (Fayard, 2023), écrit avec Robert Badinter et Bruno Cotte.

    Quelle analyse faites-vous de l’avis rendu par la CIJ ?

    Il s’agit d’un immense succès qui dépasse mes attentes. L’Autorité palestinienne a décidé de saisir la CIJ d’une demande d’avis un peu en désespoir de cause. Au départ, j’y étais opposé : l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité ont, tous les deux, condamné Israël, alors pourquoi aller demander du droit souple, non obligatoire, alors qu’on a déjà du droit dur, contraignant, qui n’est pas appliqué ? Les Palestiniens m’ont convaincu en faisant valoir qu’ils étaient victimes de la politique du deux poids-deux mesures : « On ne parle que de l’Ukraine, plus personne ne s’intéresse à nous, il faut réveiller l’opinion. »

    Finalement, l’avis est une formidable victoire, et, juridiquement, parfaitement fondé. La Cour a rappelé avec fermeté que, « du point de vue juridique, le territoire palestinien occupé constitue une seule et même entité territoriale, dont l’unité, la continuité et l’intégrité doivent être préservées et respectées », y compris Jérusalem-Est et Gaza. Israël est dans l’obligation de cesser immédiatement toute nouvelle implantation, toute nouvelle activité de colonisation et d’évacuer tous les colons. La section sur la « politique de colonisation » est dévastatrice pour Israël, et le ton de la condamnation particulièrement ferme. En revanche, les juges ont soigneusement évité de reconnaître le caractère étatique de la Palestine. Mais cela ne leur était pas demandé.

    • Upvote (+1) 1
  10. il y a une heure, Zalmox a dit :

    Un site nord-américain qui fourni des informations intéressantes sur la fraude électorale.

    Celles qui ont eu lieu au US lors de la non réélection de Donald Trump ... effectivement c'est trop horrible ... :bloblaugh::chirolp_iei:https://www.americanthinker.com/blog/2021/01/statement.html

    https://en.wikipedia.org/wiki/American_Thinker

    Tout ca juste parce que le Vénézuela utilisent des machines à voter américaines :bloblaugh:

    falsely accuse US Dominion Inc., Dominion Voting Systems, Inc., and Dominion Voting Systems Corporation (collectively “Dominion”) of conspiring to steal the November 2020 election from Donald Trump. These pieces rely on discredited sources who have peddled debunked theories about Dominion’s supposed ties to Venezuela, fraud on Dominion’s machines that resulted in massive vote switching or weighted votes, and other claims falsely stating that there is credible evidence that Dominion acted fraudulently.

  11. Il y a 3 heures, Kamelot a dit :

    Exact, c'est l'habitude de parler toujours en mm... Je suis confus et fais amende honorable. :blink:

    Techniquement c'est du 20mm :bloblaugh:

    Lisse, charge utile jusqu'à 55g - en SuperMag - vitesse initiale 430/450 m/s, parfois 500 avec des projectiles plus léger.

  12. Pendant ce temps là la situation evolue tres négativement sur l'axe Pokrovsk. Les russes ne sont plus qu'à 6 km de l'agglomération.

    Dans le meme temps apres des semaines de bataille les russes controle Krasnohorivka.

    Petit chose intéressante concernant la tactique. Le renseignement russe semble avoir des infos suffisamment fine sur les l'état des unité ukrainienne. Ce qui permet dorénavant au russe, de ne pas concentrer leur attaque site les sites les plus vulnérable, mais contre les unités les plus fragiles moralement et matériellement.

    Coté Toresk, les russe on percé dans la zone minère de Zalizne, entre les terril, et on donc accès aux limites de Toretsk.

    A Chasiv Yar les ukrainiens ont envoyé une brigade de renfort depuis que les russes ont franchi le canal d'irrigation. La brigade serait chargé de contre attaquer pour reprendre le contrôle du canal.

    Sauf que ... https://kyivindependent.com/ukraines-80th-brigade-against-commander-dismissal-he-will-allegedly-be-promoted/

    The reason for Ishkulov's dismissal was that he "opposed a task that didn't correspond to the brigade's strength," Ukrainska Pravda wrote without specifying its sources.

    On a eu la meme chose récement avec Azov envoyé au charbon n'importe ou n'importe comment

    Lieutenant Colonel Bohdan Krotevych, one of the Azov Brigade's commanders, said on June 23 that he filed an official complaint to the State Bureau of Investigation calling for an investigation into a high-ranking general, later confirmed to be Sodol, who was accused of being responsible for the deaths "of more Ukrainian soldiers than any Russian general."

  13. Il y a 7 heures, Shorr kan a dit :

    La cible doit faire une partie du travail en étant très "coopérative" comme on dit dans le milieu... Mais bon, si l'avion vole sans changer de cap et d'altitude suffisamment longtemps et sachant que le MiG-29 n'a pas de RWR au top, ça n'en fait pas une cible plus difficile qu'un liner, donc à la réflexion, pourquoi pas un shoot à cette porté.

    La menace suffit, quand un avion tireur est détecté, les ukrainiens coupent les missions dans la zone. En fait ils en ont déjà pris quelques uns de manière assez impromptue. Ça a suffit à choisir des tactiques réduisant au maximum les risques.

    Pour le RWR c'est pas vraiment le probleme, le missile est "guidé" - c'est plutot un update des waypoint - par un radar de veille tout simplement. Seule la toute fin utilise le radar du missile, soit quelques secondes au plus.

    Concernant la portée c'est effectivement la trajectoire qui change. 150km c'est un tir direct, plus court time on target. 400km c'est un tir plané boost-glide, mais comme la cible ne sait pas quelle est engagé ... il est possible qu'elle ne prennent pas plus de contre mesure que ca.

    • Upvote (+1) 1
  14. Le 28/07/2024 à 15:38, herciv a dit :

    Oui Bibi est allé aux US pour tater le terrain il y a à peine deux semaines. Quelque part il doit bien sentir que le soutien US s'effrite et n'est plus aussi solide que dans le passé. Dans ces conditions fonder une stratégie sur la castagne sans avoir des ressources de dingue et quasiment pas de profondeur stratégique pour mettre à l'abri l'industrie me semble pour le moins une erreur.

    Le soutien de la part de ceux qui n'ont pas d'argent et qui vont perdre les élections?!

    Ce dont il a besoin c'est du soutien des riches  conservateurs évangéliste, c'est eux qui dictent la politique envers Israël. Et ça pour le moment ça ne bouge pas ... pourtant tout est très documenté, avec des images de partout, personne pourra dire qu'il ne savait pas. Et l'opération au Liban se rapproche de plus en plus sans que ca n'émeuve plus que ca les soutiens d’Israël non plus.

  15. Il y a 2 heures, metkow a dit :

    j'ai aussi vu passer la formule 'Golan annexé', sans que ca semble déranger personne.

    C'est l'ORTF qui propage ces éléments de langages ...

    ... imagine le niveau d'intériorisation des délires israéliens dans les médias français.

    A quand "Kherson annexé" sur France Info :bloblaugh:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Plateau_du_Golan

    Le plateau du Golan (en arabe : الجولان, al-Jūlān, en hébreu : גולן, Golan), est un territoire syrien occupé par Israël situé dans le Golan depuis la guerre des Six Jours. Ce territoire a été annexé par le gouvernement israélien à la suite de la loi votée par les députés israéliens (63 voix pour sur 120) le 14 décembre 1981. Cette annexion a été condamnée et considérée comme illégale par la communauté internationale dans le cadre de la résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée à l'unanimité le 17 décembre 19813.

  16. il y a 54 minutes, Lecteur de passage a dit :

    Tentative de traduction : le 7 octobre 2023, des palestiniens super gentils désirant plus que tout sauver tous les juifs parce que... ???

    Schlomo Sand fait une analogie ... pour lui le 7 octobre c'est l'équivalent de Sabra et Chatila ... tout le monde s'en branle du massacre de Sabra et Chatila qui s'en souvient encore ... à l'époque on en a bien parlé un peu mais comme c'était des gentil chrétien couvert par des gentils juifs qui massacraient vieillards femmes et enfants ça passait crème :bloblaugh:

    Je remet le passage ...

    Si vous voulez avoir une analogie avec ce massacre terrible, on pourrait parler de Sabra et Chatila. Il y eut un massacre (au Liban, en 1982) d’enfants, de familles, de femmes, de personnes âgées. Il y a une discussion sur les chiffres, mais entre 2000 et 3000 personnes ont été assassinées. S’il faut faire une comparaison, la voici: les Palestiniens de Gaza ont commis contre les Israéliens les actes qu’Israël a permis aux phalanges chrétiennes libanaises d’accomplir contre les Palestiniens. Une personne relie ces deux actes terribles, c’est Ariel Sharon (ancienne figure de la droite israélienne et ancien premier ministre). Il a laissé les phalanges agir et il a aussi créé les conditions pour que le Hamas grandisse à Gaza. Ariel Sharon voulait avant tout nuire au mouvement national palestinien et fragiliser Yasser Arafat.

  17. https://www.letemps.ch/monde/moyenorient/shlomo-sand-je-suis-reticent-a-utiliser-le-terme-de-genocide

    L'historien israélien Shlomo Sand: «Je suis réticent à utiliser le terme de génocide»

    Pour le chercheur, l’objectif de l’armée israélienne est de rendre Gaza inhabitable, faute de pouvoir en expulser ses habitants

    L’historien Shlomo Sand, dont certaines thèses ont suscité de vives controverses, s’est donné pour tâche de déconstruire le discours sioniste officiel en débusquant ses «mythes», constamment répétés en Israël. Dans son dernier ouvrage*, il éclaire une part méconnue du débat sioniste de l’époque en insistant sur la pensée des intellectuels juifs qui prônaient un Etat binational, dans lequel Israéliens et Palestiniens auraient été citoyens d’une même entité fédérale.

    Shlomo Sand: Israël a commis des crimes de guerre, et continue d’en commettre. Peut-être que cela va se convertir en un génocide dans quelques semaines ou quelques jours, mais je suis réticent à utiliser ce terme. Un génocide, c’est une volonté et la réalisation de la liquidation d’un peuple. C’est très rare dans l’histoire. La volonté d’extermination des Tsiganes et des Juifs, durant la Deuxième Guerre mondiale, c’était un génocide. Au Rwanda, une grande partie des Tutsis ont été tués. En revanche, la plupart des crimes de guerre ne sont pas exactement des actes de génocide, et mélanger les termes peut être dangereux. C’est dangereux parce que, demain, Israël peut effectivement commettre un génocide et qu’il faudra alors qualifier correctement ces actes.

    Selon vous, nous n’en sommes donc pas là, malgré plus de 24 000 morts?

    Cette guerre n’a pas de fin, elle n’a pas de but fixe. On tue des gens, des enfants, des civils. Mais l’objectif des bombardements ne me semble pas être d’en finir avec la population elle-même. Le but, c’est à la fois de lutter contre le Hamas et de détruire au maximum les maisons à Gaza: c’est de faire de Gaza un espace inhabitable. Tout cela est vrai. Mais faut-il appliquer le mot «génocide»? Vous savez, lorsque le Hamas a frappé les Israéliens le 7 octobre, tout autour de moi, on a commencé à utiliser le mot «Shoah». C’est vrai, il s’agit de massacres, de choses terribles. Le Hamas a commis des crimes de guerre, réalisés contre les civils. Je comprends bien que l’on ait besoin d’analogies pour comprendre le présent. Mais en tant qu’historien, j’étais terrifié que les Israéliens autour de moi, même de gauche, même critiques, utilisent cette analogie.

    Lire aussi: «Terrorisme», «génocide» et autres charges explosives

    A quoi compareriez-vous donc cette attaque du 7 octobre?

    Si vous voulez avoir une analogie avec ce massacre terrible, on pourrait parler de Sabra et Chatila. Il y eut un massacre (au Liban, en 1982) d’enfants, de familles, de femmes, de personnes âgées. Il y a une discussion sur les chiffres, mais entre 2000 et 3000 personnes ont été assassinées. S’il faut faire une comparaison, la voici: les Palestiniens de Gaza ont commis contre les Israéliens les actes qu’Israël a permis aux phalanges chrétiennes libanaises d’accomplir contre les Palestiniens. Une personne relie ces deux actes terribles, c’est Ariel Sharon (ancienne figure de la droite israélienne et ancien premier ministre). Il a laissé les phalanges agir et il a aussi créé les conditions pour que le Hamas grandisse à Gaza. Ariel Sharon voulait avant tout nuire au mouvement national palestinien et fragiliser Yasser Arafat.

    Cette comparaison est pourtant inacceptable pour une majorité d’Israéliens…

    Soyons clairs: beaucoup d’Israéliens voudraient se débarrasser d’un maximum de Palestiniens. Hélas pour Israël, ni l’Egypte, ni la Jordanie, ni même les Saoudiens ne veulent accepter ces derniers. Il n’y a donc pas de solution à Gaza. On voit bien que ce qui est réellement en jeu va au-delà de l’occupation des seuls territoires conquis par Israël lors de la guerre des Six-Jours. Prenez les responsables du Hamas: ils sont presque tous originaires de l’espace qu’on appelait Israël avant 1967. Cheikh Yassine, le fondateur du Hamas – qui a commencé comme un homme très modéré au début, je le souligne – est né dans ce que l’on appelle aujourd’hui Ashkelon, territoire vidé des Arabes en 1948. Les parents de Yahya Sinwar, le chef militaire du Hamas qui a planifié le 7 octobre, viennent de la même région. On peut continuer avec Mohammed Deïf, la troisième grande figure du mouvement Hamas, qui est né à Isdoud, c’est-à-dire à Ashdod. Depuis Gaza, ces gens pourraient presque voir aux jumelles les lieux où habitaient leurs parents.

    Lire également: L’Afrique du Sud détaille son accusation de génocide contre Israël à la Cour de justice internationale

    Vous voulez dire que cette réalité a ressurgi aujourd’hui?

    Ecoutez: le petit Shlomo Sand est venu comme réfugié d’Europe en 1948. Il a grandi jusqu’à ses 16 ans dans un petit appartement arabe à Jaffa, qui était laissé vide par ses habitants arabes. Il y a donc des descendants de réfugiés, aujourd’hui à Gaza, à qui appartenait l’appartement où je vivais. Moi je l’ai su toute ma vie. Mon père m’a éduqué en ce sens. «Nous ne pouvions pas venir en Palestine mais vous, les Européens, vous nous avez vomis sur les Arabes de Palestine», disait-il.

    Dans votre livre, vous rappelez que cette option n’était pas la seule. Longtemps, les Juifs d’Europe ont rêvé plutôt des Etats-Unis.

    Cela, je ne l’ai découvert que récemment. Comme historien, je suis tombé sur les lois racistes américaines de 1925 qui ont interdit l’immigration aux non-protestants et donc aux Juifs. J’exagère un peu, mais la vraie date de création de l’Etat d’Israël, c’est peut-être en effet 1925, lorsque cette législation américaine a coupé la route des Etats-Unis à un million et demi de Juifs d’Europe de l’Est. Pendant des années, on m’a enseigné et répété que les Juifs, depuis 2000 ans, n’avaient d’autre rêve que de «retourner» en Palestine. Ç’a été la base de l’idéologie sioniste. Or en 1947, il n’y avait que quelques milliers de jeunes idéalistes, socialistes d’ailleurs, à s’être établis en Palestine. L’immigration massive s’est produite plus tard, en grande partie entre 1945 et 1948, du fait que les Etats occidentaux, l’Angleterre, la France ou les Etats-Unis ne voulaient pas accueillir ces réfugiés. De l’autre côté, Staline non plus ne voulait pas accueillir les Juifs qui ont fui la Pologne et la Hongrie à cette époque. C’est une des raisons pour lesquelles il était favorable à un Etat juif en 1948.

    Lire encore: Accusé de génocide, Israël contre-attaque à La Haye

    Vous dévoilez surtout dans cet ouvrage un pan du sionisme beaucoup plus pacifiste.

    En tant qu’Israélien, je ne suis pas sioniste et ne l’ai jamais été. Mais dans ce livre, j’ai fait une démarche afin de comprendre ces sionistes pacifistes qui voulaient fuir l’Europe et bâtir quelque chose de nouveau au Proche-Orient, des sionistes qui ont hésité, tant ils avaient mauvaise conscience, à prendre ces terres à d’autres et à proclamer qu’elles appartenaient aux Juifs depuis 2000 ans.

    Ce qui est particulièrement intéressant, c’est qu’une grande partie de ces gens pensaient que les paysans arabes de Palestine, les fellahs, étaient les réels descendants des anciens Hébreux, c’est-à-dire les vrais descendants des sujets du royaume antique de Juda. Je crois d’ailleurs qu’ils avaient raison, comme je l’ai expliqué dans certains de mes livres où j’ai essayé de déconstruire certains des mythes sionistes.

    Ces gens ont donc développé des idées binationales, fédératives, en affirmant qu’il n’était pas possible de débarquer dans un pays dont la majorité arabe était écrasante en voulant y bâtir un Etat juif. Je mentionne par exemple Ahad Ha’Am, peu connu en Europe mais qui a été l’un des fondateurs de tout cet univers sioniste, ou encore Gershom Scholem, le grand historien, aussi militant de Brit Shalom, l’Alliance de la paix, et qui réclamait un Etat fédéral et espérait la venue d’une culture à la fois moins matérialiste et moins militariste. On peut continuer encore avec Martin Buber, le plus grand philosophe juif du XXe siècle, qui a plaidé jusqu’à 1948 pour un Etat binational, et averti qu’un Etat juif exclusif n’était pas seulement irrecevable moralement, mais aussi dangereux puisque le monde arabe ne l’accepterait jamais.

    Lire finalement: A Gaza, le piège de la guerre souterraine préparée par le Hamas se referme sur Israël

    Quel fut le rôle joué par Hannah Arendt?

    Même si elle soutenait le sionisme, Hannah Arendt a mené une réflexion très importante. Elle affirmait que si un tel Etat juif était créé, ce ne pourrait pas être Athènes, mais ce serait Sparte. Elle ajoutait: chaque maison de cet Etat sera continuellement en guerre. Il faut être Hannah Arendt pour écrire quelque chose d’aussi puissant et d’aussi actuel. Si la guerre en cours nous rend plus tristes et plus pessimistes, ce n’est pas seulement à cause du nombre de morts, mais c’est aussi parce que cela éloigne d’autant la perspective pour les Palestiniens et les Israéliens de créer quelque chose ensemble.

    *«Deux Peuples pour un Etat? Relire l’histoire du sionisme», Ed. Seuil.

    • J'aime (+1) 1
    • Merci (+1) 1
    • Upvote (+1) 1
  18. il y a 14 minutes, Lecteur de passage a dit :

    2) Ta question est biaisée, je la retourne une nouvelle fois : si les juifs se retrouvent expulsés, que deviennent-ils ?

    Que ceux qui défendent le génocide palestiniens les accueillent ... ils étaient ou avant ? Sur mars ?

    Ça dérange pas le UK de renvoyer les migrants au Rwanda parce que c'est des africains, pourquoi ça dérangerait de renvoyer les sionistes à tiziouzou ? Parce qu'eux ce ne sont pas des bougnoules ? Tu comprends le fond raciste du problème.

    il y a 14 minutes, Lecteur de passage a dit :

    3) Comment peux-tu croire une seule seconde - hors histoire personnelle - en des bons et des méchants ????

    Je ne crois rien ... j'écoute ce que raconte la mythologie ... et la moral qu'on nous raconte. Et le propos de loin majoritaire c'est que le sionisme c'est bien ... et que les palestiniens gênent et devraient partir de chez eux.

    C'est d'ailleurs assez symptomatique en France ou le discours - dans les médias, pas à l'apéro au bar des sports - racistes envers les musulmans et autres arabes est complétement désinhibé, alors que le moindre propos condamnant le sionisme est sévèrement puni.

×
×
  • Créer...