Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

FATac

Members
  • Compteur de contenus

    12 730
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    95

Tout ce qui a été posté par FATac

  1. On a des LARC ??? A quoi on doit pouvoir ajouter l'EFA, mais s'il est vraiment amphibie, il n'est pas non plus marinisé. ;)
  2. FATac

    L'artillerie de demain

    Les armes à sous-munitions et les mines AP ne sont qu'un outil parmi d'autres. Le fait de ne pas en disposer n'est pas forcément pénalisant si l'on a d'autres équipements qui permettent d'arriver à nos objectifs - quitte à changer de méthode. Quelque part, je suis assez vieux-jeu et je considère comme plus pertinent de tirer 15 coups pour en mettre 5 au but que d'en tirer 75 pour ne rien toucher directement et pour interdire une zone - qui sera interdite aux ennemis comme aux alliés, d'ailleurs. Je préfère "des déluges d'obus qui font mouche", plutôt qu'une attaque saturante ou d'interdiction dont le succès est plus probabilistique que garanti. Pour moi, qui ne suis en rien expert dans ce domaine, l'artillerie de demain, c'est celle qui assure le carton plein des munitions tirées (roquettes ou obus), tout en limitant les risques de contre-batterie et la vulnérabilité excessive des pièces et des servants. Je me pose cependant la question de la pertinence financière de ce choix ... cela impose des systèmes plus coûteux à l'achat, avec des munitions plus chères mais nécessaires en moins grand nombre ... ce choix et les coût qui en découlent sont ils adaptés à nos moyens ? L'est-ce à nos moyens du temps de paix (où l'on ne s'en sert pas hors de l'entraînement) ? Comment cela évolue t'il en période de guerre, donc avec usage intensif ?
  3. FATac

    Scénario I : Rhodésie 1977

    Sinon, juste une idée en l'air ... c'est pas possible de procéder en deux temps, avec une première passe nocturne, la veille, de minage des abords de A et C avec des Claymores. Juste histoire de maximiser les effets, lors de l'assaut, quand ça va défourailler et que les gus vont sortir des baraquements ?
  4. FATac

    Les BPCs Egyptiens

    Ca, c'est contraire au principe même d'un forum. ;) Eau Tarie n'a pas dit que c'était les hélices qui faisaient le boulot. La manoeuvrabilité du Pod permet d'augmenter l'efficacité du boulot de la proue dessinée spécialement pour ça. En plus, Eau Tarie illustre avec la nouvelle classe de brise-glace, ceux à "double-action". C'est une innovation permise par les pods : proue ET poupe peuvent être actifs.
  5. FATac

    Les BPCs Egyptiens

    Un brise-glace, ça peut le faire quand même : http://en.wikipedia.org/wiki/MS_Fennica Le Pod est immergé quand même assez profond, puisque l'hélice est hors du champ où l'écoulement est perturbé par la coque. Il y a donc peu de chance que des débris de glace viennent le heurter. Non ? C'est d'ailleurs une des avancées majeures de ces dernières années, pour les navires brise-glace : http://fr.wikipedia.org/wiki/Brise-glace Et puis un brise-glace, ça ne découpe pas de la glace épaisse, par principe. Au delà de 3m, ce n'est plus possible. En l'occurrence, ça m'étonnerait que le BPC Russe soit au delà de la classe "Type B", "Type A" dans le meilleur des cas. Type A, c'est comme l'Astrolabe. On sait faire depuis longtemps.
  6. FATac

    Scénario I : Rhodésie 1977

    Parce que ce sont des baraquements, justement. On est au sud de l'Afrique, dans les années 70. Un toit de tôle, des murs en planche, beaucoup d'aérations ... de la construction coloniale ouverte à tous les vents ... Pour les gaz, c'est pas le top. Akhi, tu as 2 "vulture", c'est normal ? Tu ne mets pas un Cheetah ou un Bok ?
  7. FATac

    Scénario I : Rhodésie 1977

    Oui, on n'est pas loin de "Les Dieux sont tombés sur la tête", là ... =D
  8. FATac

    Scénario I : Rhodésie 1977

    Ok, nos adversaires sont des quiches. Ils ont placé leur casernement VIP, leurs locaux d'interrogatoire, leur armurerie/dépot de munition - enfin tout ce qu'ils ont de critique - au bord du lac, alors qu'il fait frontière et que c'est un bon endroit pour que nous arrivions silencieusement et par surprise. A contrario, tout leur personnel armé et leurs points de défense sont à l'opposé du lac, tournés vers la terre, à l'autre bout du camp (500m) ... Alors soit il y a un loup, soit les conseillers Est-Allemands qui ont un passé quasi-spetznatz vont remédier à tout ça et placer une chaîne d'alerte côté lac. Une ou deux sentinelles, voire une patrouille sur la berge en liaison talkie avec le corps de garde et le déplacement d'une DshK de G vers D pourrait constituer une grosse et mauvaise surprise pour nos Scouts en Converse.
  9. FATac

    Scénario I : Rhodésie 1977

    Le camp du ZIPRA est il autonome ou bien dépend il d'un ravitaillement périodique en vivres, en eau et en munitions ? Dans le cas d'un ravitaillement périodique, en connait-on les modalités ? Il doit être possible d'organiser l'opération en profitant de cet écran, de la désorganisation et du relâchement d'attention que provoque fatalement l'arrivée d'un convoi, d'un avion ou d'un hélicoptère (attendu, qui plus est). Les cadres Est-Allemands ont ils toutes leurs ressources "hotellières" à leur baraquement, ou bien cantine/cuisine/douches/chiottes sont ils mutualisés avec ceux du baraquement "troupe" ? Y a t'il du passage en nombre du bâtiment C au bâtiment A ? Y a t'il un risque d'incursion de faune sauvage sur le site ? Cela pourrait compromettre l'infiltration de nos éléments ... un tireur de précision embusqué pendant toute une nuit et une journée n'apprécierait pas de se voir débusqué par un crocodile ou une lionne, ou piétiné par un hippopotame lors de la phase active. Le camp est il isolé, ou bien y a t'il des activités de villageois, de chasseurs ou de braconniers dans le périmètre ? L'usage de moyens mécaniques me parait à proscrire pour l'infiltration (discrétion). Pour l'exfiltration, si on peut les éviter aussi, ce sera un gage de succès ... mais il faut se tenir prêt à tout, y compris à un changement dans les plans.
  10. FATac

    [Rafale]

    Si centre de de maintenance commun il doit y avoir, ce serait plutôt entre les Rafales EAU et ceux du "Lorraine". La liaison entre les dossiers Libye et EAU sont plus "politiques" qu'autre chose. C'est la volonté de Khadafi de fédérer la "nation" Arabe. Il se voit en grand seigneur de l'Afrique et en unificateur des peuples Arabes. Il y a longtemps qu'il souhaite que sa voix soit perçu comme représentative de celle des autres pays. C'est un avis personnel, basé sur ma perception de ses gesticulations de ces 10 à 15 dernières années - voire plus.
  11. FATac

    Nouveautés pour 2011

    Coooool ! Ca donnerait presque envie d'être créatif. :)
  12. En fait, je ne suis pas sûr que ce type d'attitude soit un bon choix pour l'agresseur Brésilien. Je crois que la contre-offensive française se monterait en deux volets : [*] Frappes de décapitation, de précision sur les centres névralgiques et les multiplicateurs de force [*] Guerre de jungle, justement sur un mode similaire au mode d'action que prendraient les Brésiliens. Dans ce cas, la situation, sur le terrain, pourrait être assez indécise. Toutefois, en menant ce type de combat, nous pourrions tenter de simplement rejoindre les frontières, puis de les boucler, quitte à y mettre le matériel lourd et les XL pour verrouiller le passage. Ensuite, soit les troupes brésiliennes pourrissent dans la jungle, soit elles en sortent pour tenter un coup de force, et on se retrouve en situation normale de combat, soit on va les chercher, secteur par secteur (surtout pas de grand coup de balai ou de tentative de rouleau-compresseur à l'américaine : nous, tout seuls, nous n'en avons pas les moyens).
  13. Après vérification auprès de mes sources, les munitions OPIT sont en 30x113, pour les DEFA des F-1, des 2000 et des SEM. Les OSPEI du Rafale sont en 30x150. Il n'y a donc pas d'OPIT pour le Rafale, que des OSPEI. Ce qui signifie que, jusqu'à la campagne de tir de validation à Cazaux en 2007, les Rafales étaient inaptes au combat Canon ? Pour ce que j'en savais, le standard F1 intégrait le tir canon + Magic II afin de permettre la défense aérienne du GAN et la PO en métropole. Je vois mal le coup de semonce se faire avec des OXT ... bien que ... pourquoi pas, avant de s'éloigner et de tirer au Magic ... cela me laisse rêveur ... D'ailleurs, la relecture de mes notes montre que, jusqu'en 2004, les quelques Rafales en service et en construction furent équipés de canons de pré-série, la construction en série du M791 ayant débuté en janvier 2005. Bon. Actuellement, l'OSPEI est la seule munition développée pour le Rafale - et il a bien été développé pour le combat aérien et validé pour l'usage Air/Sol. En sera t'il toujours de même en Mars de l'année ou je situe mon récit ? ;)
  14. Merci pour vos encouragements et pour vos félicitations. Dans les jours qui viennent, si j'ai un peu de temps et si ça vous intéresse, je vous parlerai du "making-of" Non. Le RAVAGE est, effectivement, une pure invention. Pour le reste, le Meteor n'est pas encore qualifié sous Rafale, l'Apache ne l'a pas été à ma connaissance (mais le Scalp l'est et les deux missiles sont, théoriquement, quasi-interchangeables). Oups ... je suis pris la main dans le pot de confiture, en flagrant délit d'incohérence manifeste et volontaire. Pour la petite histoire, OPIT comme OSPEI sont - à la base - taillés pour l'air/sol. Les obus destinés au combat air/air sont plutôt dans la série des OM* (Obus Mines, Explosifs Incendiaires généralement). Effectivement, Air Fan, dans le numéro de janvier 2008, montrait la campagne de validation des OSPEI pour un usage "tous-terrain", notamment pour leur capacité à détruire un liner en explosant dedans alors que les OMEI détonnent au contact ou à proximité, ce qui les crible d'éclats et peut ne pas être décisif à basse altitude. J'ai préféré l'OPIT à l'OSPEI, parce qu'il "sonne" mieux, et mieux que les OM*. Il n'est pas impossible que je corrige - et cela deviendra une histoire "collaborative" ... une wikinovella ...
  15. Tout comme Roissy et Orly sont des Aéroports de Paris, ce qui ne les empêche pas de ne pas être "à Paris". Accessoirement, le code sur les bagages, c'est FDF, pas LMT ou un truc comme ça. C'est donc l'aéroport Aimé Césaire de Fort de France - qui est construit sur la commune du Lamentin (il est aussi titré "Aéroport de Fort de France - Le Lamentin"). Pour en revenir au scénario, loger 80 chasseurs au Lamentin, c'est certainement possible si ça ne dure pas trop : j'ai déjà vu plus d'une dizaine de liners sur le parking du nouvel aérogare, quelques petits avions régionaux devant l'ancien (celui qui a plus une allure de hangar que d'aérogare) et 4 transports avec 2 mirages 2000 dans le "carré militaire", et il restait de la place partout pour bouger. Si les chariots à bagages n'ont pas besoin de circuler, il y a une "route" le long de l'aérogare sur laquelle on peut loger facilement une dizaine de chasseurs sans les tasser. La plate-forme, c'est ça : http://www.flashearth.com/?lat=14.592894&lon=-61.004482&z=16&r=0&src=msl En fait, voilà comment je verrais le passage de la Martinique en mode "Guerre" : [*] On vire le trafic civil - ou tout au moins, les liners entrants n'amènent que du personnel militaire, les liners sortant évacuent les touristes vers la métropole. [*] Plus de trafic local avec les iles voisines, la Guyane (normal), la Floride, le Continent, de façon générale. Ca va réduire les mouvements de plate-forme à l'essentiel. [*] On passe outre les précautions environnementale et on bétonne un peu de marais en lisière d'aéroport, pour loger les avions. [*] On peut aussi bitumer quelques marguerites temporaires sur certaines pelouses en bordure de taxiway (entre l'aérogare et l'aéroclub notamment). [*] Si la zone de l'aéroport devient Zone Militaire, les parkings autos devant l'aérogare peuvent être terrassés pour y loger des appareils, il suffit d'ouvrir la clôture entre les deux aérogares) [*] S'il faut vraiment de la place, on peut réquisitionner la zone du cynodrome, au sud, pour la terrasser et y loger quelques appareils. C'est la guerre, les Martiniquais pourront se passer de paris sur les courses le temps que ça se tasse. Il reste les combats de coqs, le PMU et la FdJ pour leur piquer leur pognon. [*] Il n'y en a pas pour des semaines pour créer un second taxiway, au sud de la piste. Pas besoin d'un truc pour les transports, juste pour faciliter les mouvements des chasseurs. S'il le faut, très rapidement, la piste en herbe de la plantation Leiritz pourrait être bétonnée/bitumée pour offrir un terrain de dégagement ou de désserrement aux chasseurs (pas aux transports qui n'auraient d'autres choix que Pointe-à-Pitre). Quant à la vulnérabilité de notre logistique et de nos renforts, sur cette plate-forme - outre le fait que venir nous taper un second DOM ne serait pas bien vu de la communauté internationale, que nous aurions l'ASMP qui nous chatouillerait sévèrement le nez - je crois que nous ne serions pas demeurés au point de rester à découvert en Martinique. La défense de l'Ile serait certainement parmi les priorités, avant l'acheminement des appareils en nombre. Les capacités de détection seraient dopées, au moins un AWACS assurerait la couverture et, à n'en pas douter, il y aurait une ou plusieurs patrouilles en BARCAP en permanence.
  16. FATac

    Bonne année 2011

    Je vous souhaite, à tous et à chacun, une excellente année 2011. Que 2011 voie l'accomplissement de tous les souhaits de notre communauté, la signature des contrats que nous attendons tous, et que tout cela se passe avec la santé et le bonheur pour vous et vos proches.
  17. Les ailes, telles que tu les vois, sont au repos. Il n'y a aucune charge aérodynamique, et elles ne subissent que leur poids propre. La plupart du temps, étant légèrement flexibles, elles se trouvent dans leur position "normale" à l'emplanture, mais tordues, vrillées ou cintrées vers le bas à leur extrémité (poids, absence de portance et flexibilité de la structure aidant). Les mêmes ailes, à vitesse de sustentation, se trouvent naturellement "remises en forme", et retrouvent une position plus naturelle. Ainsi, sur un liner, il est courant de voir l'extrémité de voilure se trouver à 1m ou 1m50 au dessus de sa position "au repos" lorsque l'avion amorce sa rotation, au décollage. Sur un chasseur, la portée, l'envergure étant moins grande, la différence de hauteur est moindre, mais les effets de flexion et de vrillage n'en sont pas moins visibles (sur des ailles modernes, donc souples). Accessoirement, cet effet devrait faire le malheur de tous les maquettistes du monde, puisque les kits devraient contenir 2 jeux de voilures, selon si l'on veut représenter l'avion au sol ou bien en vol ... ce qui n'est jamais le cas.
  18. Opération Mousquetaire 24 mars – 03:30 Zulu, 15000 pieds, territoire allié. Les quatre appareils du raid sur Al Khafrah se rassemblaient, en échelon, derrière le C-135 FR aussitôt après avoir franchi la frontière. « Rapière leader à Planchet, on arrive au ravitaillement. Servez nous une pinte et 2 tonnes chacun, nous sommes presque à sec. - Planchet pour Rapière, stand by les gars. Vous restez en position d'observation. Nous avons un client prioritaire en passage direct. - Rapière Leader, il est où votre client. Qu'il se dépèche, il ne nous reste plus grand chose. - De Planchet, c'est Cardinal qui passe avant vous les Rapière. Il vous a couvert tout le temps, laissez le arriver. - Rapière Leader, reçu. C'est abuser que de nous faire passer après un AWACS, il va tout prendre ... mais qu'il se grouille, sinon nous risquons de rentrer à pied. - Cardinal, t'inquiète pas, Wotan, on est là, laisse nous passer. » Un cinquième Rafale regroupa alors sur la formation, par le dessous, et se plaça en position de ravitaillement. L'appareil, biplace, emportait des bidons et un pod volumineux sous le ventre. Les ailes étaient garnies de missiles encombrants à leurs extrémités, et portaient chacune un pylône vide. Alors que le pilote se concentrait sur l'accrochage du panier de ravitaillement, le passager en place arrière salua ostensiblement les autres avions. « Nom de dieu, Frido, c'est quoi cette entourloupe ? s'exclama Wotan, au mépris de toutes les procédures radio. T'es pas dans un avion de guet, finalement ? Et c'est quoi cet emport fantaisiste ? Pourquoi on t'a pas vu au briefing si t'étais en chasseur, comme nous. - Désolé les gars … sur cette opération il y avait un peu de Secret Défense. Nous venons de tester notre futur équipement en condition réelles. Nous avons eu l'occasion de tirer du Meteor, et le cigare que j'ai sous le ventre, c'est le nouveau pod RAVAGE. - RAVAGE ? - Affirmatif, RAVAGE, Radar Actif de Veille Aérienne et de Guerre Électronique. C'est l'aboutissement de ce fameux programme de nacelle de brouillage de puissance. J'ai une tonne d'antennes AESA et d'électronique sous le ventre, là. Une antenne frontale plus grande que celle du RBE2, et deux antennes latérales. J'ai une couverture sur 300°, il n'y a que mon secteur arrière qui ne soit pas éclairé. Je fais de la détection, du brouillage de puissance, de l'enregistrement de signaux électroniques, et le tout à près de 300 km de portée si je grimpe en altitude. - Enorme ! - Il n'y a que deux défauts. - Vas-y, balance ! - Ça traîne un peu. - On s'en serait douté, vu la taille du boudin. - Ouais, et ça consomme aussi. La puissance électrique est fournie par une APU embarquée dans la nacelle. Elle est branchée sur mon circuit de carburant. Pour vous accompagner, en allant un peu moins loin, j'ai dû ravitailler après vous à l'aller, et je passe avant au retour. C'est un peu juste. - Ouah ! Et ça arrive quand, en escadron ? - Celui-ci est le premier. Je crois qu'on peut dire qu'il est apte au service. Ça fait deux mois que nous validons son concept opérationnel à Marsan. Aujourd'hui, nous avons fait carton plein. J'ai pu brouiller l'AWACS ennemi jusqu'à ce que je sois à portée de tir du Meteor. Il n'a jamais réussi à vous accrocher tellement je l'ai saturé de bruit. Maintenant, il nous reste à rédiger les manuels, et je crois qu'il accompagnera toutes nos opérations d'envergure dans les années qui viennent. - Eh, Frido, il va falloir que tu nous paie ta tournée au bar, pour arroser ça. Ça fait plaisir de te retrouver quand tu nous apportes un nouveau joujou. - Oh, les gars. Déjà, pour commencer, on vous laisse la place au ravitaillement, nous, on a ce qu'il nous faut. Ensuite, pour la tournée au bar, c'est à vous de rincer … nous on a assuré un max pour vous sauver les miches. - Rendez-vous au parking, alors ! »
  19. Quartier Général de l'Alliance 24 mars – 03:15 Zulu, table des cartes, salle des opérations aériennes. Le Général Lantier revint à la table des cartes et, affichant une expression contenue, glissa les premiers clichés et un listing intérimaire des dommages devant son homologue américain. « Mission accomplie, lui dit il. Les destructions sur la base d'Al Khafrah ne permettront probablement pas la reprise des opérations aérienne avant plusieurs jours sur ce terrain. » Héberlué, Mc Erlin ramassa la liste, rechaussa ses lunettes et en fit la lecture : « Piste : trois impacts sur la largeur à l'extrémité ouest, neutralisée sur cent-cinquante mètres. Trois autres impacts à mi-piste, neutralisée sur cent-cinquante mètres. Impacts divers sur taxiways et parkings dommages non estimés. Poste de commandement : détruit. Tour de contrôle : détruite. Radar principal : détruit. Installations électriques : sévèrement endommagées. Station de pompage du parc à carburant : détruite. Postes d'alertes : détruits. Défense anti-aérienne : un radar, un poste de contrôle et deux postes de tir missile détruits ; deux canons guidés par radar détruits. Dépôt de munition, détruit. Plusieurs avions au sol endommagés ou détruits. Pertes aériennes ennemies : un avion de guet et deux chasseurs. Pertes alliées : néant. » Il marqua une pause avant de reprendre avec un sifflement admiratif : « Si j'en crois les clichés, vos gars ont fait un sacré boulot. Combien d'appareils avez vous utilisé ? Quatre ? C'est incroyable ! - Mon Général, je dois reconnaître que nous avons un peu triché. Nous avions cinq avions dans le dispositif : notre contrôleur avancé les a suivi de près et a eu un rôle actif dans le fait que le raid n'a pas été détecté. Sans lui, nous aurions probablement réussi avec un peu plus de difficulté. - Général Lantier, je garde dans mon bureau un flacon d'un excellent bourbon de mon Kentucky natal. Malgré l'heure matinale, je vous propose de venir le partager en me donnant toutes vos explications. Je déroute la formation que j'avais envoyé pour pallier à un possible échec de votre part, et je programme un BUFF pour liquider les dernières infrastructures de cette base. Je n'en crois pas mes yeux. »
  20. Opération Mousquetaire 24 mars – 03:05 Zulu, Rapière Leader. Rapière Leader orbitait largement, à une dizaine de kilomètre autour des décombres de la base, flanqué de Rapière 2. Depuis les derniers impacts sur les défenses anti-aériennes, il avait repris de l'altitude. Son système SPECTRA lui indiquait la disparition totale des menaces. D'en haut, la vue était bien meilleure pour sa nacelle de reconnaissance. Pendant que Wotan maintenait une trajectoire circulaire, contournant la base, un oeil sur les colonnes de fumées, Robin, en place arrière, faisait le rapport des destruction et expédiait des clichés haute résolution, commentés, par la liaison de donnée du pod. A l'opposé sur la même orbite, mais à plus basse altitude, Fleuret 1 et 2 constataient aussi l'ampleur du désastre qu'ils avaient semé sur l'aérodrome. « Fleuret 1 pour Rapière Leader, il n'y a plus grand chose qui ait l'air de vouloir nous embêter, là dessous ! - Leader, affirm. C'est un grand chelem, nous n'avons rien laissé pour les autres. J'ai même l'impression qu'on a pris leurs appareils d'alerte au nid. Il y a des épaves dans les hangarettes que Matou a détruit. - Cardinal, ici. Désolé de vous décevoir, mais les appareils d'alerte étaient en vol, je les piste depuis leur décollage, il y a plus d'un quart d'heure. Ils ont fait demi-tour aux premiers impacts. Ils reviennent et ils ne sont pas contents. Deux bandits, hot et fast, à 20 nautiques au nord. - Rapière Leader, merde, Frido, tu pouvais pas nous le dire avant, qu'on avait de la compagnie ! 20 nautiques, fast, ils sont quasiment sur nous, et je suis au premières loges pendant ma passe de Battle Damages Assessment ! - Cardinal pour Rapière, pas d'inquiétude. Ils n'émettent rien pour le moment. Music on s'ils vous illuminent. A tous, je vous transmets les pistes en liaison 16. Fleuret, en opposition, vous couvrez Rapière pendant la fin de leur passe. - Fleuret 1, wilco. - Fleuret 2, wilco. - Rapière 2, reçu. - Leader, copy. Tu fais chier Frido ! » Alors que les appareils ennemis approchaient à vitesse supersonique, Wotan, mais aussi Choco et Sunny, à bord de Rapière 2, scrutaient le ciel dans la direction de la menace. Seul Robin, à bord de l'appareil leader, continuait son travail de reconnaissance des dommages infligés. Tout à coup, Wotan distingua un mouvement, haut, au dessus de l'horizon, dans l'axe exact de la piste transmise par Cardinal : « Rapière Leader, tally, defensive, on plonge ! - De Robin, négatif Wotan, on reste où on est, je n'ai pas fini. - Rapière 2, je descends. - Leader, putain, Robin, me gonfle pas, on descend tu finiras plus tard ! - Robin, négatif, garde ta trajectoire. On ne prend pas plus de 2 G tant que je n'ai pas fini ma transmission. A tous, qui peut s'occuper des bandits ? - Cardinal à tous, je vous envoie les pistes des hostiles en rafraichissement continu. Vous engagez à volonté. - Fleuret 1, roger, mais je n'ai pas de solution. Pas de déconfliction, les Rapière et les hostiles sont alignés vus d'ici. - Fleuret 2, roger. Same. Permission d'illuminer pour faire le tri ? - Rapière 2, roger. J'ai les pistes et j'ai une solution de tir sur vos données. - Rapière Leader, allez-y, merde, merde, merde, ils approchent. Air spike !!! Ca va être pour ma pomme ! - Cardinal pour Fleuret : négatif, vous restez discrets. Rapière 2, engagez en mode 3. le leader d'abord, le trailer ensuite. Rapière Leader, brouillez. Music on. - Rapière 2, Fox 2 sur bandit leader … Fox 2 sur bandit trailer. » A cette annonce, Choco aux commandes de Rapière 2, avait pressé deux fois le « microbe » pour déclencher ses tirs de missile en direction des pistes transmises par Cardinal. Les deux missiles MICA à guidage infra-rouge ne voyaient pas leurs cibles, qui défilaient par le travers de leur lanceur, mais leur système de guidage était parfaitement averti de la manoeuvre à mener pour l'interception. Aussitôt après l'éjection du rail de lancement, alors que le propulseur s'allumait, les gouvernes se braquèrent à fond sur le côté, provoquant un brutal changement de cap en direction des deux Mig 29 qui approchaient à grande vitesse. Aussitôt alignés dans l'axe de leur objectif, les deux missiles enclenchèrent leur autodirecteur et commencèrent à rechercher leurs cibles. Repérant les deux avions ennemis au rayonnement de leur post-combustion et à l'échauffement cinétique de leur cellule, les microprocesseur des missiles comparèrent instantanément leurs position avec celles reçues avant le lancement, tout en tenant compte des données de leurs centrales inertielles. Chacun s'accrocha sur sa source et infléchit alors légèrement sa trajectoire en direction de l'objectif qui lui était assigné. A bord des Mig, les pilotes restaient concentrés sur le verrouillage de leurs radars sur l'appareil le plus élevé : Rapière Leader, exposé comme un oiseau sur un fil pendant sa reconnaissance. Ils furent toutefois alertés par leur détecteur de départ de missile qui repéra l'ignition des moteurs fusées. Abandonnant leur interception, ils rompirent leur formation d'un break, l'un à gauche, l'autre à droite, tout en semant une profusion de leurres thermiques et électromagnétiques. La réaction de l'appareil de tête fut trop tardive. Il avait à peine déclenché son roulis que le missile lui arriva dessus en un trait de vapeurs argentées. La fusée de proximité se déclencha à moins de trois mètres du ventre de l'appareil et les 12 kg d'explosif scellèrent le sort du chasseur. L'enveloppe du missile fut fragmentée par la charge, en dizaines de petites aiguilles d'aluminium et de fibres composites, éparpillées alentour avec une grande vélocité. Celles ci perforèrent la carlingue de toutes part et poinçonnèrent littéralement une des ailes. Le souffle de l'explosion acheva le travail en arrachant l'aile fragilisée par les impacts. L'avion s'abattit, désemparé, vomissant son carburant enflammé par les brèches béantes de son fuselage. Le pilote, bien que sonné par l'impact en pleine manoeuvre à haut G, eut à peine le temps de saisir la poignée d'éjection avant que l'avion ne s'écrase en un enchevêtrement de métal et de feu. L'ailier, un peu en retrait, eu le temps d'amorcer sa manoeuvre avant que le second missile ne lui bondisse dessus. La volée de leurre envoyée dans un acte désespérée ne trompa pas l'autodirecteur qui était doté de filtres à fort pouvoir discriminant. Cependant, les quelques millisecondes nécessaires au traitement furent suffisantes pour écarter légèrement la menace. Le missile explosa à une cinquantaine de mètres de l'appareil, criblant l'espace autour de lui d'éclats mortels. Ceux-ci perforèrent la queue, les gouvernes et les tuyères du Mig, mais ne lui portèrent pas un coup fatal. « Rapière 2, splash one bandit … miss one. Putain, j'ai raté l'autre ! … non, j'ai dû le toucher, il laisse un panache. Mais il approche par nos 8 heures. » Le chasseur russe, touché, perdait son carburant par les impacts d'éclats de missile. Le kérosène se vaporisait, sous l'action du vent relatif, et accompagnait l'appareil en un panache de fumée blanche. Ses gouvernes endommagées avaient forcé le pilote à ralentir, mais son agressivité était intacte. Il voulait faire payer cette sanglante attaque à ces chiens d'occidentaux. « Fleuret 1, en rapprochement rapide. Tally sur le deuxième hostile. Je vois sa trace. J'ai une solution de tir canon dans moins de 10 secondes. - Cardinal, allez-y, Fleuret 1. Fleuret 2 en soutien, nous n'aurons pas droit à une autre chance avant qu'ils ne soient en position de tir sur Rapière Leader. - Fleuret 1, roger. - 2, roger. » Déjà, dans l'afficheur tête haute de Sigma le Mig blessé était encadré d'un filet lumineux indiquant qu'il était pris pour objectif. La distance au but diminuait rapidement à mesure que les deux appareils se jetaient l'un sur l'autre. Le sélecteur de tir du canon était placé sur le déclenchement de courtes rafales. Aussitôt que l'appareil ennemi fût à portée, la « boite » se referma sur la silhouette du Mig et Sigma pressa le « Microbe ». En deux dixièmes de seconde, 25 obus semi-perforants, explosifs et incendiaires zébrèrent le ciel en un fatal trait d'acier et d'explosif. Ce barreau de fer et de feu, de près de deux cent mètres de long, coupa la trajectoire du Mig après deux secondes de vol. Cinq coup au but coupèrent l'avion en deux, tuant le pilote aux commandes, et laissant les débris enflammés tomber tels des feuilles mortes tout autour de la zone de combat. « Fleuret 1, splash one. Grandslam. Cardinal, vous confirmez qu'on est tranquilles, maintenant ? - Cardinal, confirmé, picture clear. - Rapière Leader à tous, merci, les gars, vous avez assuré, mais j'ai plus un poil de sec. Robin, dès que tu as fini, RTB. - De Robin, c'est bon, j'ai mon rapport. Toutes les vues sont prises, la transmission est en cours. - Rapière Leader, ok. On rassemble sur moi, return to base, buster. - 2. - Fleuret 1. - Fleuret 2, c'est bon. » Les appareils s'alignèrent un à un sur leur leader qui terminait son orbite pour se mettre sur un cap retour, à moyenne altitude. Aussitôt regroupés, ils poussèrent tous la manette des gaz sur plein-gaz sec afin de retourner au plus vite en secteur amical, laissant derrière eux le terrain désemparé qu'ils venaient d'attaquer.
  21. Opération Mousquetaire 24 mars - 03:00 Zulu, Groupe Fleuret. Sigma et Matou contournaient la base aérienne dévastée, les yeux rivés sur l'affichage des menaces et sur la visualisation de leur OSF. Matou, en champ large, compta ses premiers dégâts : « Fleuret 2, sur tour de contrôle, impact … sur poste électrique, impact … sur poste carburant, impact … sur radar de surveillance, impact … sur première hangarette, impact … sur deuxième hangarette, impact … Carton plein ! » Aussitôt après, Sigma aussi compta ses destructions : « Fleuret 1, sur radar SAM, impact … sur défense AA, impact … sur deuxième défense AA, impact … vu, proche radar, un poste de contrôle de tir, bomb away … vu, bordure sud de la piste, batterie SAM, bomb away … vu, extrémité est de la piste, deuxième batterie SAM, bomb away … Dakota » Axée sur la suppression des défenses Sol-Air, Sigma, de son oeil exercé, avait repéré les différents éléments constitutifs de la chaîne de défense. Ses trois dernières bombes furent tirées sur des coordonnées fournies par l'OSF : la direction par le pointage de la caméra, et la distance par le télémètre laser associé. Quinze secondes plus tard, les derniers coups au but étaient enregistrés. Il n'avait pas fallu trois minutes pour que la base ennemie soit transformée en enfer.
  22. Al Khafrah Air Field 24 mars - 02:59 Zulu, Bureau du commandant de base. Le Général Bedaz El Mourad venait de sortir de son bureau et allait s'engager dans l'escalier qui le conduirait au Bunker de commandement, 5 mètres plus bas. Il avait encore la main sur la poignée de la lourde porte capitonnée lorsque le premier missile frappa la base. Le missile Scalp pénétra dans le bâtiment de commandement par la fenêtre du bureau du Général, celle là même devant laquelle il se tenait une minute plus tôt. Dans un éclat de verre émietté sous l'impact, les ailes se brisèrent en emportant des fragments du mur de brique. Le corps du missile se disloqua, répandant le carburant qui lui restait dans la pièce et sur la façade, tandis que la double charge explosive tandem de 400 kg, avec sa coiffe protectrice durcie, continuait sur sa lancée et se fichait profondément dans le plancher qui recouvrait le dôme de béton du bunker. Moins d'un dixième de seconde plus tard, une terrible déflagration retentit et un nuage de fumée noire et de poussière enveloppa la totalité du bâtiment. Le général reçu de plein fouet la porte capitonnée de son bureau, dégondée par l'explosion, et fut projeté dans l'escalier attenant, sous une cascade de gravas. Dans le Bunker de commandement, l'explosion, double en fait, perfora la couverture protectrice d'un trou de près d'un mètre de diamètre. La surpression de la détonation et le flot de gaz brulants dans une atmosphère confinée provoquèrent des lésions pulmonaire instantanée aux contrôleurs tactiques et aux opérateurs radio présents. La plupart moururent immédiatement de ces lésions barotraumatiques. L'ensemble du bâtiment commença à s'effondrer vers le trou béant creusé en son milieu, et déjà quelques flammes commençaient à en lécher les parois. Au même instant, à l'autre bout de la base, le second Scalp lancé par Rapière Leader atteignit aussi sa cible. Il frappa, en son milieu, le monticule de terre qui recouvrait le principal dépôt de munitions de la base. La première explosion fût terrible. Elle éventra l'abri, projetant caillasses et fragments de béton à plus de trois cent mètres à la ronde. La seconde explosion fut apocalyptique. Les bombes et les missiles du dépôt furent éparpillés alentour. Certains, bien que non armés, explosèrent sous le choc, multipliant le chaos. Les pains de poudre des propulseurs de missiles s'enflammèrent, ajoutant des gerbes de flammes blanches dans le panache incandescent de fumée, ponctué de détonations secondaires. Du même point de l'horizon surgirent les deux missiles Apache largués par Rapière 2. ils infléchirent légèrement leur course afin d'aborder la piste sous un angle de 10 ° par rapport à l'axe. Ecartés de près d'un kilomètre l'un de l'autre, en vol parallèle, ils éjectèrent la coiffe recouvrant leurs charges KRISS et commencèrent à les disperser selon la séquence prédéterminée : d'abord des charges à explosion immédiate. Les deux premières explosion eurent lieu juste à côté de la piste. Elles furent suivies de trois coup au but pour chaque apache, et d'une nouvelle paire d'explosions en bordure de piste. Les cinq dernières charges de chaque missile était à retardement. Elles allèrent se ficher avec plus ou moins de bonheur dans les taxiways et les parkings attenant de la base, en interdisant durablement l'usage : elles exploseraient, aléatoirement, une à douze heures plus tard, occasionnant de nouveaux dégats. Poursuivant sur leur lancée, les deux carcasses vides des missiles s'écrasèrent, un kilomètre au delà de l'enceinte de la base, dans l'embrasement de leur reliquat de carburant.
  23. Opération Mousquetaire 24 mars - 02:58:45 Zulu, Fleuret 2. Le calculateur du Système de Navigation et d'Attaque avait déterminé l'instant optimal pour le largage des 6 bombes AASM qu'emportait le Rafale. Les cibles, connues à l'avance, avaient été rentrées dans le système avant le décollage, et la séquence de tir était programmée. Le calculateur déclencha l'allumage du témoin de largage, dans la visualisation tête haute. Le Lieutenant Simon Matou Martineau réagit immédiatement et instinctivement, ainsi qu'il l'avait déjà pratiqué au simulateur. Il tira fermement sur le manche pour amorcer une ressource, tout en poussant la manette des gaz pour maintenir sa vitesse. Puis aussitôt, il pressa le déclencheur MIssiles-Canon-ROquettes-BombES, le « microbe », en égrainant : « Fleuret 2, bombs away, 1 … 2 … 3 … 4 … 5 … 6, dakota … Mud spot ! Mud spot ! Mud spot ! Music on» Au fur et à mesure que les six bombes propulsées avaient été éjectées de l'avion, alors que l'altitude augmentait, les indicateurs de menace de SPECTRA avaient viré au rouge. Le tableau des menaces s'était rempli à une vitesse affolante et chaque ligne rapportait l'échec du brouillage des sources hostile car elles étaient trop puissantes et trop proches. Le système avait repéré le radar de poursuite d'une station de missile Sol-Air, ainsi que deux conduites de tir de canons guidés anti-aériens. Matou, son avion allégé, n'envisagea qu'une seule option pour son salut : replonger vers le sol en gardant un oeil sur le tableau des menaces afin d'être prêt à réagir en cas de verrouillage d'une conduite de tir. Il ne vit donc pas ses bombes, lancée sur une trajectoire parabolique, allumer leur propulseur à poudre pour augmenter leur allonge et piquer droit sur leur objectif. A bord de Fleuret 1, le Capitaine Sophie Sigma Sarracci avait accompagné la ressource de son ailier. Elle aussi avait vu les alertes, mais elle y était prête. Le calculateur de son SNA n'avait aucun objectif prédéterminé. Il accepta donc aussitôt les données fournies par SPECTRA. Le système d'auto-protection avait déterminé l'azimut de toutes les menaces, et la méthode interférométrique avait fourni suffisamment d'information de distance pour calculer une solution de tir. A son tour, elle pressa le « Microbe » à trois reprises : « Fleuret 1, Bombs away, 1 … 2 … 3. » Puis elle replongea vers le sol tout en gardant son OSF braqué dans la direction de la plus importante des menaces, le radar de guidage des SAM. Il ne restait plus qu'à compter sur l'efficacité du leurrage, en cas de tir de SAM, le brouillage étant insuffisant. Conformément aux instructions du briefing, les deux avions entamèrent un large virage de contournement de l'objectif, afin de rester à portée de leurs capteurs et d'éviter un passage direct au dessus des défenses adverses. Cela leur permettrait de vérifier l'impact de leurs tir, mais donnerait aussi à Sigma la possibilité de larguer ses trois dernières AASM sur un objectif d'opportunité.
  24. Al Khafrah Air Field 24 mars - 02:58 Zulu, Bureau du commandant de base. Le Général Bedaz El Mourad était à la fois furieux et inquiet. Certes, il s'attendait à l'imminence d'un assaut des forces de la coalition. Cela faisait des semaines que les alliés roulaient des mécaniques et que les ambassades multipliaient les contacts infructueux. L'épreuve de force était donc imminente. Et c'est à sa base que revenait le douteux privilège de couvrir la zone probable de front. Des munitions supplémentaires avaient été sorties des dépôts et livrées en grand nombre. Les mécaniciens s'affairaient pour aligner le maximum d'avions opérationnel pour l'instant du déclenchement des hostilité. Dès le début de l'assaut ennemi, ses effectifs de défense aérienne seraient renforcés par des bombardiers et des avions d'assaut, pour l'instant à l'abri en arrière, afin de casser les reins des brigades mécanisées. Cependant, il venait d'apprendre la disparition en plein ciel de l'appareil d'alerte avancée que l'État-Major avait placé en piquet, entre sa base et les forces de la coalition. L'appareil s'était volatilisé des écrans radar près de dix minutes plus tôt. Aussitôt prévenu, il avait fait décoller les deux avions qu'il maintenait en alerte armée, et avait exigé l'armement immédiat de deux appareils supplémentaires. Aucun signe avant-coureur n'avait permis de prévenir le drame. C'était comme si l'AWACS avait été abattu par un avion invisible. Ces maudits américains auraient ils utilisé leurs fameux chasseurs furtifs aussi loin de leurs bases ? Pour couronner le tout, il venait de recevoir un appel d'une caserne d'une ville proche. Une petite formation d'avions inconnus avaient été aperçue quelques minutes auparavant. Ils ne semblaient pas se diriger vers la base, mais plutôt remonter vers la capitale, plus au nord. Toutefois, leur présence à moins de cent kilomètres de ses installations, sans alerte préalable, était préoccupante pour la suite. Il avait envoyé ses deux intercepteurs à la poursuite de cette menace, sur un cap pour réaliser une interception lointaine. Le Général décida alors de rejoindre son PC Opérations, dans le bunker au dessus duquel était construit son bureau. De là, il pourrait joindre tous ses auxiliaires, il aurait une vue synthétique des opérations, et il serait surtout protégé par deux mètres de béton armé au cas où une frappe était déclenchée sur ses installations.
  25. Opération Mousquetaire 24 mars - 02:53 Zulu, 50 nautiques de Al Khafrah. « Rapière Leader à 2. Prêt pour le tir ? Popup de 200 pied par sécurité, mais on reste sous le relief. A cinq … quatre … trois … deux … unité … tir. - Rapière 2. tir. » Les deux appareils avaient effectué une très légère ressource. Au signal de tir, ils larguèrent simultanément leurs lourds missiles de croisière. Les équipages s'attendaient à un secousse prononcée : ils larguaient chacun deux tonnes et demi d'armement d'un coup. Il n'en fut rien, le système de commandes de vol ayant anticipé l'allègement brutal et s'étant reconfiguré instantanément pour fournir les mêmes réactions qu'à pleine charge. Les lourds missiles de croisière déployèrent leurs ailes aussitôt après le largage et éjectèrent les caches qui obturaient leur entrée d'air. Ils planaient depuis deux secondes quand, simultanément, des cartouches pyrotechniques lancèrent leurs turboréacteurs dans une bouffée de fumée sombre. Aussitôt, les missiles accélérèrent progressivement, s'éloignant de la formation de Rafales qui progressait à vitesse réduite. « Rapière 2 à Leader. Tir confirmé. Je suis content que les miens aient fonctionné. - Leader. Tu en doutais ? - Rapière 2. Affirm. Il a quand même fallu les sortir de la naphtaline, mes Apaches, et ils ne sont pas qualifiés sur Rafale. - Le Scalp l'est, tu n'avais pas de soucis à te faire. Maintenant, la mission continue. On reste dans cette vallée, cap au nord … on laisse l'objectif défiler par le travers, à droite. Au débouché de la Vallée, dans la plaine, il y a une ville sur laquelle on va faire un Show of Force de diversion. On fait croire que l'on va attaquer la capitale, avant de rebrousser chemin sur notre objectif réel. Allez, plein gaz on a du chemin à faire et pas longtemps pour y arriver. » Poussant les manettes des gaz, les quatre appareils accélérèrent en souplesse et coiffèrent leurs missiles de croisière au moment ou ceux-ci viraient de bord pour quitter la vallée par un large col en direction de leur objectif. Collant au terrain, ils dévalaient vers la cité au dessus de laquelle ils devaient se faire remarquer.
×
×
  • Créer...