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Berezech

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Tout ce qui a été posté par Berezech

  1. Non seulement le liquidateur va essayer de récupérer ce qui est récupérable, mais tes déposants viennent retirer leur argent en masse dès la chute de la 1ere banque, plus personne ne veut non plus faire affaire avec toi, ou de prêter de liquidité (ou à un tarif prohibitif). Et avec moins d'1% de ton bilan réellement dans les caisses tu ne peux pas durer longtemps ...
  2. L'Euro est un Mark un peu dévalué. Techniquement ça serait un EuroDeutsheMark réservé au club du nord du Rhin qui devrait s'apprécier. Et nous on aurait un EuroFrancPesetasLire qui devrait se déprécier. Enfin à terme j'imagine qu'on trouverait un terme technos, ou que chaque pays reprendrait le contrôle de sa monnaie. C'est la situation que je redoute si il n'y a pas une entente au niveau européen. Tape "Target2 Imbalance" dans ton moteur de recherche préféré. Target 2 ne représente pas une "dette" que contracterait les pays déficits vis à vis des pays surplus, mais il montre les déséquilibres dans les transactions bancaires. En fait je prends un exemple, en France tu prends le département de Paris, et celui de l'Ariège. Le premier a un fort PIB, une démographie forte, un fort dynamisme. Le second est sous peuplé, pauvre et avec une activité industrielle déclinante, en plus zone montagneuse en partie qui requiert de lourds investissements. Pour ajuster les niveaux de vie l'Etat français agit pour redistribuer une partie de la richesse de Paris vers l'Ariège, à travers les impôts, la sécu etc ... A l'échelle européenne tu n'as pour l'instant pas ce mécanisme (le budget de l'UE n'a pas la taille critique, même à travers les fonds structurels) donc les pays qui ont un avantage creusent la différence avec les zones plus pauvres. C'est notamment le problème avec une Allemagne très attractive pour les capitaux étrangers (population bien formée, cadre légal/culturel, outil industriel, services publics, salaires modérés). Si tu as de l'épargne monétaire vaut-il actuellement mieux aller l'investir dans un pays en excédent commercial ou en plus les lois sont trèèèès favorables au patrimoine, ou dans un pays ou les perspectives sont plus difficiles ? Non seulement l'Allemagne a des excédents vis à vis des autres pays, mais son avantage ne fait que se renforcer. Le problème des banques européennes, c'est qu'elles ont des créances les unes avec les autres. Techniquement juste l'effondrement d'une ou deux institutions moyenne menacerait l'ensemble du système bancaire (comme en 2008 en fait ou le sacrifice discutable de Lehman Brother a déclenché la crise bancaire fin 2008 malgré le plan américain). Le crédit de Bilbao crève ? Il ne peut plus rembourser Santander. Santander passe par pertes et profits, et elle perd ... plus que ce qu'elle ne peut encaisser, elle fait faillite, sauf qu'elle devait de l'argent à 10 autres banques, qui devaient de l'argent à la DB et à BNP ... etc ... faillite en chaîne à cause d'un seul domino défaillant. C'est aggravé par la quantité limitée de dépôt des banques (en liquidité), je pensais qu'après 2008 elles devaient avoir 6% de leur bilan en liquide, en réalité on est plutôt autour de 1% ... Il suffit qu'elle ne puisse pas faire face à une petite partie de leurs dettes pour que les taux montent sur le marché interbancaire, ou qu'elles déposent le bilan. Pourquoi alors qu'elle est en faillite (objectivement) la DB continue à magnétiser de l'argent ? c'est vrai qu'il y a la un paradoxe. C'est parce que les fonds de ces banques ne sont pas garantis de la même manière. Si tu veux c'est un peu comme si les différents pays avaient une police d'assurance différentes. In fine c'est bien l'épargne des citoyens/résidents qui garantie la solvabilité de cette police d'assurance, plus ou moins crédible selon la situation macro économique de ces pays (et l'Etat garantie ces dépôts ... sur la foi des dépôts eux même, c'est une boucle). Et l'Allemagne a des tonnes d'épargnes (dans des banques en faillites certes, mais "Too big to fail".) Pour diverses raisons (voir le fil Allemagne ou j'ai expliqué les avantages et les faiblesses à mon sens de celle-ci) l'Allemagne semble offrir une meilleur garantie aux dépôts, de par son excédent budgétaire et sa dette modérée, son fort niveau d'épargne, un patrimoine privé et public conséquent ... et plus subtilement de par la concentration du capital dans son système, et son poids politique en Europe. La crédibilité de cette police d'assurance diverge entre pays de la zone UE. L'Espagne ou l'Italie ne peuvent pas espérer à l'heure actuelle sauver leur système bancaire seules. Et les Allemands ne veulent pas étendre leur garantie, à tord, car cela flingue la crédibilité de la zone euro à long terme, à raison, parce qu'ils protègent aussi les intérêts de leurs citoyens, et de leur nation, en calculant qu'ils n'ont pas réellement les moyens d'étendre cette garantie à l'infini, ou que c'est trop compliqué à faire passer auprès de l'électeur Allemand qui a la fierté d'être présenté comme un modèle éthique de fourmi épargnante dure à la tâche face à ces rastapopoulos de Latin. La fierté et la politique l'emporte ici sur la seule explication économique. Pourquoi après 2008 et 2012 (crise de l'Euro) ça n'a pas été la catastrophe, et pourquoi ça pourrait l'ête maintenant. Parce qu'on a massivement déclenché les leviers de la politique monétaire et budgétaire. Et qu'on les a gardé appuyé sur l'accélérateur à fond jusqu'à aujourd'hui. Je m'explique : les US ont fait une relance budgétaire et monétaire massives jusque autour de 2015, l'UE aussi dans une moindre mesure et un peu en retard (de 2008 à 2010), avant d'enchaîner sur l'austérité budgétaire ... et une politique monétaire extrêmement accommodante (taux négatifs, puis QE), on appuyait à la fois sur le frein (en flinguant l'investissement public et privé, durant l'austérité), et sur l'accélérateur (les taux bas, le QE). Ajoute que l'inflation s'est installée à 1%, voir moins, alors qu'on menait une politique monétaire accommodante. Ce qui dans les faits signifie qu'on se maintenait à peine au bord de la déflation et de la crise. Un exemple de ça en janvier : les banques ont demandé à l'Etat d'abaisser les taux du livret A, soit disant pour aider à construire du logement social grâce à un taux accomodant (excuse publique que peu de gens ont relevé mais pas très crédible), tout simplement parce que rémunérer les livrets leur coûte trop cher pour se maintenir à flot. C'est pire pour les fonds de placement garantis (type assurance vie en fond euro) qui n'achètent que de la dette publique, avec les taux négatifs, il y avait une menace sur l'épargne des personnes plaçant leur argent ... Mais malgré leur faible rentabilité les banques restent en quelque sorte "mort vivantes" parce que le QE, des garantis, des rachats de titres, et la gestion de l'épargne de la population (à un prix de plus en plus élevé) ... leurs permettent d'éviter la faillite (de justesse). Le système a tenu ... parce que tu ne deales plus avec le capitalisme de marché financiarisé sauvage. Tu deales avec l'Union soviétique des actionnaires capitalistes. En cas de crise ils comptent sur les pouvoirs publics pour intervenir massivement et palier leur défaillance patente. C'est ça le néolibéralisme : les marchés financiers, les banques, sont régulés par les pouvoirs publics qui interviennent. Idem avec le choc sur le REPO en octobre. Les banques ont laissé la FED socialiser le marché interbancaire ! Privatisation des profits, socialisation des pertes. A la sortie les plus gros acteurs rachètent les titres à faible valeur, et tu vois se former une concentration du capital entre les mains d'un pool plus restreint d'oligopoles et de monopoles. Le tout sous la forme d'un chantage : si vous ne nous sauvez pas, c'est l'épargne de la population qui y passe. A la fin c'est le contribuable qui paie la facture (en la lissant sur des décennies via les dettes publiuqes) de sauvegarde du système (en échange de son épargne), et on recommence un nouveau cycle (est-ce possible ?) C'est une forme assez sophistiquée d'extorsion en quelque sorte. Et une redistribution de la richesse du milieu vers le haut à terme.
  3. Merci @rogue0, je pense que c'est effectivement plus le sujet ici. Pour ma part je suis un critique radical de l'UE ... Tout en plaidant pour rester dedans et profiter de la crise pour la transformer en profondeur (notamment afin qu'elle intervienne massivement dans l'économie avec un budget à la hauteur, finaliser l'union bancaire, se doter d'institutions souveraines et démocratiques). Le stress bancaire (en zone euro), on y est déjà, d'ou les nouveaux plans de sauvetages de la BCE (avec l'aide soutenue de la FED, et pour l'instant même Trump n'a pas fait opposition). ça n'est pas nouveau, cela fait écho à la crise de la zone euro au début des années 2010 et on est dans la continuation des crises préexistantes. Des bilans pourris qui contrairement aux banques américaines n'ont pas été épuré post-2008, et une tension sur la liquidité. Pour rappel il y a eu une crise sur le REPO (les prêts de liquidité interbancaire à court terme) en octobre 2019 qui a conduit la FED à intervenir massivement d'octobre à au moins janvier (je n'ai vérifié depuis) en injectant de l'argent à taux zéro pour compenser l'incapacité des banques à se prêter des liquidités entre elle. On était autour de 1 Billion de $ la dernière fois que j'ai vérifié. C'est là que la crise financière a réellement commencé. Ici pour moi le risque est très élevé. La politique monétaire pourrait retarder la crise mais pas l'arrêter, le choc budgétaire des Etats et une action vigoureuse de restructuration des banques (et surtout des grandes malades, la DB, BNP Paribas, les banques italiennes et espagnoles ...) sera aussi nécessaire, et peut potentiellement éviter une catastrophe ... si il y a une coopération efficace, et que l'Allemagne arrête de jouer à l'hégémon égoïste (et de mettre le nez dans le caca de son système financier corrompu, je pense aux banques des landers, c'est là qu'est le blocage réel en fait) Sur le système monétaire alternatif, il y a déjà dans les faits plusieurs euros au sein de la zone euro. Je sais c'est contradictoire. Mais dans les faits tu as une fuite importante des capitaux de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie (le patrimoine possédé par les plus riches nationaux de ces pays ... coucou le patriotisme) ... des banques de leurs pays, vers les banques allemandes. Il y a une anticipation généralisée d'effondrement du système bancaire dans ces pays, et l'idée que l'Allemagne est plus à même de garantir la sécurité de ces fonds. C'est notamment ce que montrait le débat autour de Target2 et du mécanisme de compensation bancaire montrant un énorme déséquilibre Nord/Sud dans la zone Euro. Si les Allemands ne sont pas idiots, ils ont travaillé à un système monétaire alternatif en secret (et franchement si j'étais le ministre des finances allemands je serai idiot de ne pas y penser). Nous devons nous préparer à cette hypothèse. Le risque ici dépend du degré de gravité de la crise, de la coopération entre pays de l'Europe. Est ce qu'il y a un risque à un moment que Macron dise aux élites Allemandes d'aller se faire foutre avec leur hégémonie suicidaire au conseil européen (avec le soutien d'une Italie et d'une Espagne moribondes, et d'une partie du Benelux), ce qui s'ensuivrait d'une réaction du ministre de l'économie allemande allant faire un petit commentaire crasseux dans la presse sur l'état des banques françaises pour faire monter le Spread de la France, et derrière une escalade qui finit en divorce brutal ? Je pense que les élites allemandes sont profondément égoïstes, jusqu'auboutiste et stupides, là ou les élites françaises sont stupides mais finiront par faire le bon choix ... faute d'autres options. Pour revenir au système de paiement alternatif, Je ne pense pas que c'est le genre de truc qui doit être rendu public, mais ça doit exister comme solution de dernier recours, préparé en secret, ne serait ce que pour menacer les allemands si on est au bord du gouffre (sans bluffer, c'est à dire que si ils ne prennent pas les options coopératives c'est nous qui nous nous cassons). ça aussi c'est du rapport de force. Tout le monde essaye de bluffer les allemands depuis 30 ans, c'est idiot et c'est perçu comme de la faiblesse à juste titre. Je reviendrai sur le reste dans la journée, il est tard et je vais essayer de dormir un peu.
  4. On a quelques mois pour prendre les mesures nécessaires. Et j'espère sincèrement que quelqu'un d'intelligent a compris ce qui se passe et tient la barre en prenant les mesures adaptées. (au sein des pouvoirs publics) Qu'on est en train quelque part de préparer un système monétaire alternatif au cas ou. Qu'on dresse des listes d'entreprises vitales à sauver. Qu'on dresse des listes d'entreprises à choisir de ne pas sauver (de préférence des trucs inutiles). Qu'on a prévu de s'entendre pour coopérer sur ces listings (mais aussi sur tout le reste) avec nos voisins européens (et les asiatiques éventuellement). Qu'on a prévu de nationaliser et de garantir une très grande partie de l'économie, voir d'imposer ex nihilo un revenu universel. Et qu'il y a in fine assez d'épargne de français (servant en derniers recours de garantie à l'Etat sur sa solvabilité) pour que la boutique continue à tourner. Et qu'on a pris des mesures pour éventuellement empêcher cette épargne de se casser (au hasard en Allemagne, qui reluque l'idée de se couper d'une partie de l'Europe si il leur en prend la lubie). Une crise déflationniste en temps normal sans une relance coordonnée majeure de grande ampleur dès le début ça ne s'arrête pas sans un événement majeur (voir le cas du Japon). Là c'est la mère de toutes les crises qui va exploser, vu que détonnent simultanément toutes les bulles (financière) dette chinoise, dette des étudiants américains, dette publique euro, dette privée des banques ... que la moitié de la population mondiale a plus ou moins cessé de consommer autre chose que les produits essentiels, que le commerce se pète la gueule, qu'une grande partie de la production est arrêtée et qu'en plus il va falloir qu'on fasse un effort gigantesque de restructuration de la production (relocalisation, industrialisation) au milieu de ce merdier. Il y a des forces terrifiantes en mouvement, ce que j'essaye de d'expliquer c'est qu'il faut avoir peur, mais que cette peur doit être rationnelle et rationnalisée, on doit prendre conscience de ce qui vient et agir méthodiquement.
  5. Calmez-vous, pour l'instant seuls les petites boîtes sans trésoreries ont fait faillite ou se sont mis en format minimum/chômage partiel. Dans deux mois les PME vont être en surchauffe. Les entreprises commenceront à licencier (avec l'idée d'abaisser ainsi leurs charges) Dans trois mois les millions de chômeurs réduisent leurs consommation de manière drastique. Dans quatre-cinq mois ça commencera à couper dans les grosses boites. Les entreprises licencient. Les ventes baissent. Les entreprises licencient. Les ventes baissent. Les entreprises font quand même faillite. Pendant ce temps vu qu'on a du stress bancaire on a le risque d'un bank run généralisé. Des millions de gens versent dans la pauvreté et se retrouve sans aucune activité, le commerce international reculera, avec une baisse radicale du prix des matières premières, éviscérant les économies des pays en développement. Et comme l'Etat a dit qu'il garantissait tout le monde sans faire de choix pour l'instant (encore qu'un ami chef d'entreprise a calculé que tout le monde ne serait pas éligible au dispositif de sauvegarde, à priori ça va être l'hécatombe chez les micro entreprises), j'anticipe une sérieuse montée du taux d'intérêt d'emprunt des Etats, ou alors des Etats qui vont devoir rétropédaler ou se retrouver dans la situation de l'Irlande il y a quelques années (qui avait garantie à 100% ses banques en faillite ... bien au delà ce qu'elle pouvait réellement garantir). Le tout dans un contexte de non-coopération internationale, de plans de relances égoïstes à contre-temps, de guerre économique sur les prix du pétrole ... Et en fond de ça vous allez avoir la 2e vague de l'épidémie, les US en période électorale avec une toile de fond avec centaines de milliers de morts ... L'UE qui se déchire. Soyez pas trop pressé de la fin du confinement. Au moins pour l'instant le temps est suspendu et on a encore l'illusion de vivre dans le monde pas si horrible d'avant.
  6. Ils ont quelques indicateurs excellents qui cachent la forêt : - La production manufacturière (destinée à l'export) - Une balance commerciale en excédent - Un excédent budgétaire de compét ... - Plus que les migrants syriens de 2015, ils ont pompé comme des sauvages dans la masse des jeunesses diplômées des pays en déficit (La Grèce en tête !! Alors que ces jeunes ont été formé avec l'argent public des pays déficits) Du coup ils ont compensé leur démographie merdique en vampirisant le sud de l'Europe de ses éléments les plus brillants et productifs. Et derrière ça : - Une violation grossière du compact budgétaire européen : ils n'ont jamais réussi à atteindre le but de 2% d'inflation (seule la France l'a fait :) ) - Un niveau d'investissement proportionnellement équivalent à celui de 1947 quand l'Allemagne était un champ de ruine AVANT le plan Marshall. Si on va dans les détails ils "amortissent" leur capital comme des sauvages (ils ne renouvellent pas les machines cassées ou usées, ne remplacent pas ce qui est pété dans leur outil de production, et laissent leurs infrastructure tomber en poussière). Ce qui fait qu'ils perdent petit à petit en capacité de production ... et à satisfaire les besoins de base de leur population. - Un Revenu national net (une fois le capital amorti) stagnant ... - Si on regarde les détails des inégalités : des riches qui accaparent le patrimoine et recyclent les énormes excédents Allemand ... dans l'immobilier pour riche (d'ou une montée des prix de l'immobilier, pourtant historiquement bas en Allemagne), ou aux US ... - Des classes populaires et moyennes inférieures avec des revenus stagnant ou en baisse - Une montée de la pauvreté et de la précarité, avec des auto-entrepreneurs ou du travail temps partiel, produisant des travailleurs pauvres. - Un système bancaire opaque, corrompu et sans doute à deux doigts de la banqueroute. Le résultat : une spirale déflationniste de première main Les pensions des retraitées capitalisées à taux négatifs (donc qui disparaissent progressivement) Un appareil de production en partie déconnecté de sa demande intérieur en cas de choc sur les exportations (coucou la récession de 2019, coucou 2020 !) Une stratégie commerciale qui face aux politiques asiatiques de remontées de filière est en partie contre-productive à long terme. (voir le cas des machines outils). Un excédent budgétaire pas réinvesti pour les besoins de demain malgré un discours moralisateur la fourmi allemande versus la cigale greco-latine. Le refus systématique de toute solidarité économique, sociale et financière concrète qui ampute le projet européen de tout sens. Depuis 2000 toute la stratégie Allemande repose sur un seul axe : essayer d'exporter la déflation vers les pays déficits de la zone UE, ou trouver des clients exports, et les laisser se surrendetter pour absorber la production allemande, en créant des bulles à long terme. (cas de la Grèce notamment)
  7. ... se redoter d'un réseau de transport collectif dense et rationnel, faire la transition énergétique (avec un scénario à choisir sur la part du nucléaire), investir dans les industries innovantes (c'est le job de l'Etat, entre autres), sans doute réexaminer la gestion des EHPAD, réinvestir le secteur sanitaire et éducatif ... les secteurs en demande de fond sont nombreux, il faut déterminer pour chacun leur utilité sociale, les risques, ... Mais ya largement de quoi faire un plan de relance.
  8. Teuhteuhteuh, je vais déjà essayer de réussir à faire avoir leur bac à mes terminales ES via le télétravail. Entre deux cueillettes de gariguettes et une explication sur ce qu'est une exponentielle avec la courbe des contaminations au Covid 19 de New York en exemple.
  9. Tu as l'air de penser qu'il existe des lois, ou des principes génériques qui s'appliquent de tout temps en toute circonstance. Or je ne pense pas pour ma part qu'il y ait l'équivalent d'une loi de la gravité universelle (pour reprendre ta métaphore) en économie. La "loi de l'offre et de la demande" n'est que le modèle de base qu'on enseigne aux étudiants en simplifiant ad infinitam la réalité. Ou tu vas à la supérette et tu le trouves sensiblement au même prix ... ou tu le substitue par autre chose, l'élasticité de ce truc est faiblarde (coucou le gant de toilette). Quand la récolte de blé est mauvaise tu le fais venir de la province d'Afrique (c'est pour ça que t'as un préfet de l'anone chez les Romains, pour organiser le marché selon des règles différentes de celle de l'offre/demande) ou tu lances des proscriptions contre les sénateurs qui pratiquent l'accaparement des terres contre la classe moyenne paysanne, ou tu pratiques le contrôle des naissances ... ou bien tu fais comme tous les gens depuis l'invention de l'agriculture céréalière : tu pousses un soupir de soulagement parce que tu sais que la culture du blé permet essentiellement au cacique local / à l'Etat de prélever des taxes facilement, et tu reviens aux légumes / racines qui sont nettement plus dur à prélever fiscalement, et qui n'a jamais été qu'un outil de domination du fort sur le faible. (voir le très bon bouquin Homo Domesticus de James C. Scott). Quand j'étudie un marché j'essaie avant tout d'en comprendre les règles, l'organisation, la structure. ça me dit beaucoup plus de chose que d'étudier simplement l'optimisation de la combinaison productive. Dans un monde fortement doté en capital les rendements sont très souvent énormes comme le souligne Gally. Prend le problème actuel des tests sur le coronavirus. On a l'entreprise Mérieux en Ariège qui en produit ... Sauf que ces petits malins cherchent à obtenir une position de monopole temporaire grâce à leur techno non compatible avec celle des autres acteurs, du coup il peuvent fixer leurs prix comme ils l'entendent et imposer leur pouvoir de marché. (d'autant qu'ici les demandeurs ont une élasticité ultra faible : ils veulent le machin tout de suite). Tu me diras qu'on retrouve l'offre et la demande, mais qu'est ce qui interdit à l'Etat français de prendre le contrôle de la boîte ou de lui imposer des conditions différentes de prix, sous peine de se voir interdire d'opérer en France ? (hormis les règles fixées du marché, qui le sont par des gens, donc par la politique, pas par des principes abstraits).
  10. +1 Les prix ne dépendent pas (ou seulement marginalement) de l'offre et de la demande. (c'est fou hein ?) Ils dépendent de la structure du marché : concurrence, concurrence monopolistique, oligopoles, monopoles ... Quand tu vas au supermarché tu subis les prix, tu as 0 pouvoir de négociation. Idem sur pas mal de produits, biens ou services, parfois indépendamment de leur utilité ou de leur disponibilité. Les courbes d'offres et de demande "classiques" ou l'offre est une fonction croissante du prix, et la demande une fonction décroissante de celui-ci, ne couvrent pas toutes les situations. En fait il faut beaucoup nuancer la théorie quantitative de la monnaie (Bodin, XVIe siècle) qui dit en gros que plus il y a de masse monétaire, plus il y a un risque inflationniste. C'est vrai si tu la joues comme les empereurs romains tardifs qui sortent des monnaies de plus en plus merdiques de leurs ateliers pour se financer (et les légions qui demandent toujours plus, au vu de leur "pouvoir de négociation") alors que la croissance est grosso merdo de 1% par an (voir moins) de l'antiquité jusqu'au XVIe-XVIIe siècle. C'est vrai si tu gères une économie en voie de bananisation et de prébandes (Vénézuela, sans doute aussi l'Empire Romain tardif et ses zooolies villa un peu trop luxueuses pour ne pas témoigner d'une concentration des domaines fonciers et probablement d'une baisse des rendements). Mais ça n'est pas forcément le cas dans une économie développée en situation d'échange international. Les Tazus impriment des masses de dollars, leur population a des revenus stagnant depuis 45 piges, l'inflation est pratiquement nulle chez eux. Et leur déficit commercial stabilise la déflation en Europe ou en Chine. Idem pour les japonais qui essayent de puis 30 ans de créer de l'inflation chez eux. (à un niveau sain) Beuuuark. Sauf à énoncé l'existence d'une orthodoxie, il n'y a pas de théorie définitive en économie. Distribuer de l'argent par exemple ... peut avoir un effet d'éviction de certains acteurs remplacés par d'autres moins performant. Les gens à qui on l'a distribué peuvent aussi le planquer sous leur matelas (cas japonais), ou augmenter la demande pour le pays d'à côté (l'Allemagne et sa stratégie suicidaire à terme de sacrifier ses partenaires au sein de l'UE). Une augmentation de la demande peut aussi avoir un effet positif : de nouveaux acteurs plus innovants viennent s'ajouter à ceux qui existaient déjà, dans ce cas les prix ne bougent pas tellement, les nouveaux entrants cherchant à concurrencer les anciens, et les anciens cherchant à barrer l'entrée des nouveaux. Pour réembrayer sur le sujet, 9 pays de la zone euro ont demandé à créer un eurobond pour pouvoir emprunter en commun sans être victime de leur spread pendant la crise du Coronavirus. (coucou l'Italie). C'est plutôt une bonne idée, et elle a des précédents. Malheureusement on y retrouve presque que des pays déficits : France, Belgique, Espagne, Italie, Portugal, Grèce, Irelande, Slovénie ... et le Luxembourg, seul pays Surplus à avoir soutenu l'initiative. Les pays surplus (Allemagne en tête) ont dit non car cela surenchérirait le coût de leur dette. https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/mar/25/shock-coronavirus-split-europe-nations-share-burden Je soupçonne les Allemands d'envisager de couper la zone euro en deux si la situation se dégrade, et de refuser de rester accrochés aux pays déficits ou en dehors de leur zone d'influence directe. J'espère que Darmanin et Lemaire ont des plans secrets de secours en réserve. En lisant les ordonnances prises sur l'économie, j'ai été surpris des montants garantis par l'Etat français dans le secteur privé. En cas de faillite en cascade (ce qui est vraiment pas improbable dans les mois à venir) ils sont purement insoutenables pour le budget de l'Etat français (seul). Idem si notre secteur bancaire nous pète dans les doigts, notre épargne est censée être garantie mais ça fait des montants colossaux. Sans position collective il sera plus dur d'étaler la dette ou d'être crédible face à des créanciers (par ailleurs ravis d'être sauvé, mais qui spéculeront sur les dettes des Etats, je n'ai aucun doute là dessus)
  11. Dans une certaine mesure c'est vrai pour les biens. Mais pas pour les services. Devine quelle est la part industrie / service dans notre économie en tertiérisation avancée ... De plus vu que tu as des effets déflationnistes et une crise financière, de multiples investissements sont reportés, les consommateurs diffèreront un certain nombre de consommation (faire des travaux chez eux, acquérir un nouveau véhicule etc ...). On donne souvent l'exemple du restaurateur : même si il y a reprise avec beaucoup d'afflux, ça ne rattrape pas la longue période ou aucun repas n'a été servi. Comme les trésoreries sont modestes, beaucoup de boîtes risquent la faillite. D'ou la précipitation de l'Etat pour dire "on garanti tout" ... et derrière un "marché" (les banques, les assurances, tous ceux qui ont des produits financiers) pas du tout rassuré qui prête en montant ses taux à l'Etat (et qui ralentit ainsi la reprise) ... tout en comptant sur celui-ci pour les sauver de la banqueroute. Le précédent de 1929 avec sa crise déflationniste montre qu'on a pas eu de reprise significative ... jusqu'à la guerre (y compris en Allemagne). Et sans le soutien massif américain les années post 45 ne se seraient pas appelé les 30 glorieuses en Europe.
  12. Il y a une masse considérable d'épargne disponible ... créées avec les politiques accommodantes des dix dernières années ... détenue par les tranches de populations les plus riches (et là on parle même des 0,1% en grande partie). C'est pas tant d'imprimer du nouvel argent qui est problématique, c'est déjà de correctement répartir celui qui existe déjà et d'arrêter de faire fonctionner un système financier stérile, composé à 95% d'un marché secondaire spéculatif, qui pompe même sur le PIB (aux US), j'avais lu là dessus un bon papier de chez Natixis, par Patrick Artus, daté de mars l'an dernier. Il estimait la contribution des marchés financiers à l'économie comme étant nul dans la plupart des cas, et négative aux US. Pour magnétiser l'argent dans le contexte actuel et sans violer les traités : Tu émets des bonds de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Tu proposes un taux d'intérêt attractif (n'importe quoi de pas négatif dans le contexte actuel) Tu annonces que la BCE se tient prêt à les racheter sur le marché secondaire (même si elle ne le fera pas, le seul fait de l'annoncer renforce la confiance des investisseurs). ça va partir comme des petits pains. Tu utilises l'argent pour des choses utiles selon des critères qui ne dépendent pas purement de la logique rentable. L'effet multiplicateur (voir les travaux récents du FMI) étant supérieur à 1 à priori, ça devrait être du baume pour l'économie européenne. Tu rembourses une fois sortie de la déflation lorsqu'on est revenu à un niveau d'inflation sain (2%).
  13. C'était le problème sur les QE de 2015 et les années suivantes. 85% atterrissaient dans le système bancaire, sans trouver de débouchés sous forme de crédits auprès des ménages ou des entreprises. (Voir là dessus le travail de Jézabel Couppey-Soubeyran). Elle finissait par conclure qu'il valait encore mieux donner directement de l'argent aux gens que de le faire transiter par un système bancaire et financier vampirique. Le truc essentiel à retenir c'est que l'épargne n'est pas forcément égale à un investissement, surtout en période de risque, et qu'il faut un acteur pour mobiliser cette épargne et prendre les risques que le secteur privé n'est pas près à consentir. (voir les travaux de Marianna Mazzucato, "The entrepreunarial state" dans ce domaine avec l'exemple d'Apple, complètement dopé aux aides publiques US)
  14. Le Conseil d'Etat statuait en référé aujourd'hui sur la requête du syndicat des jeunes médecins demandant un confinement total. https://www.conseil-etat.fr/ressources/decisions-contentieuses/dernieres-decisions-importantes/conseil-d-etat-22-mars-2020-demande-de-confinement-total?fbclid=IwAR24TH9-2uMN6siX6W5XwGt8nmfEG1wy0biKiJUGoklbWL_r6zPRZ9XAeDI Il a prononcé plusieurs injonction (et rejeté une partie de la requête du SJM) qui devraient être annoncé demain, et durcissant le confinement. Le paragraphe le plus important : "Il est enjoint au Premier ministre et au ministre de la santé, de prendre dans les quarante-huit heures les mesures suivantes : - préciser la portée de la dérogation au confinement pour raison de santé ; - réexaminer le maintien de la dérogation pour « déplacements brefs, à proximité du domicile » compte tenu des enjeux majeurs de santé publique et de la consigne de confinement ; - évaluer les risques pour la santé publique du maintien en fonctionnement des marchés ouverts, compte tenu de leur taille et de leur niveau de fréquentation." Le SJM et les autres intervenants demandant également le ravitaillement à domicile de la population et une injonction à accélérer les tests sur la population. Le CE a estimé que l'administration n'était pas en mesure d'assurer le ravitaillement par elle même, et le gouvernement aurait donné assez de garanties de son travail avec plusieurs industriels sur les tests pour qu'il ne soit pas nécessaire de lui faire injonction supplémentaire. (je résume)
  15. On retombe sur le problème des réactifs. On s'approvisionne (-ait ?) chez les Allemands suite à la fin des exporations US et chinoises. Mais les Allemands eux mêmes ont des besoins (sans parler de l'Italie et de l'Espagne). A priori on doit pouvoir rebuilder notre capacité en 6-7 semaine d'après le biologiste que j'ai cité en page précédente. C'est long à l'échelle de l'épidémie, et est ce que cette capacité de production sera suffisante, et à quel prix ? Et ce qui repose la question fondamentale : comment gérer optimalement une pandémie à la seule échelle nationale quand la structure économique productive était répartie à l'échelon international, et la structure politique régionale de coopération est dysfonctionnelle ? Soit c'est une opportunité de construire des choses ensembles (meilleure solution), soit c'est chacun pour soi (pire solution), soit on se sacrifie pour les autres (mais ce n'est pas rationnel et potentiellement contre-productif). Situation de dilemme du prisonnier. Pour les chinois la coordination était centralisée, verticale et autoritaire : efficace et efficiente. Nous on doit gérer des structures décentralisées, des égoïsmes nationaux et des systèmes de santé encore pensé à l'échelle nationale ; mais des budgets décidés au niveau européen par la négociation, et les règles d'une organisation qui n'a pourtant pas de compétence dans ce domaine.
  16. Un biologiste médical (qui réalise les tests sur le virus) explique pourquoi la capacité de test de la France est aussi limitée selon lui. Apparemment ce qui manque ce sont les réactifs chimiques ... que nous ne produisons plus et qui doivent venir des US et de la Chine. Ce qui n'est plus le cas. Les équipes réalisant les tests doivent elles même faire ces réactifs ce qui ralentit leur capacité à tester un nombre important de patients. https://mobile.twitter.com/BioHospitalix/status/1241336319982395398
  17. Le ministère des armées lance un appel à projet pour lutter contre le Covid 19 https://www.defense.gouv.fr/aid/appels-a-projets/appel-a-projets-lutte-covid-19?fbclid=IwAR0_LAR6saT6fYhmxoKR7eAyfTFTkrBTmwF9SQLKhOG8C7mZkXuWqUKrIdU "Cet appel à projets du ministère des Armées, lancé par l’Agence de l’Innovation de Défense (AID), dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre le COVID-19, vise à disposer de propositions pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Il porte sur la recherche de solutions innovantes, qu'elles soient d’ordre technologique, organisationnel, managérial ou d’adaptation de processus industriels, qui pourraient être directement mobilisables afin de : protéger la population, soutenir la prise en charge des malades, tester la population, surveiller l’évolution de la maladie au niveau individuel et l’évolution de la pandémie, ou aider à limiter les contraintes pendant la période de crise. Important : les projets devront être d’une maturité technologique suffisante pour être employables pendant l’actuelle pandémie. Ces solutions innovantes devront être facilement et rapidement reproductibles et s'appliquer à l'échelle de l'ensemble du territoire national dans l'enveloppe budgétaire définie. Un budget de 10 000 000€ TTC est prévu pour cet appel à projets, qui vise à financer un à plusieurs projets d’intérêt. Pour permettre le soutien d’un maximum de projets prometteurs, sauf exceptions dûment justifiées, les projets retenus par cet appel à projets ne seront pas cumulables avec les financements flash mis en place par l’UE ou l’ANR Les propositions de réponse sont attendues et évaluées au fil de l'eau jusqu’au 12 avril 2020. Les propositions tardives pourront être étudiées mais les chances de succès seront fortement réduites. " Champ de recherche : - Protections individuelles ou collectives, soignants et populations (e.g. masques, « hygiaphones de fortune », concepts innovants de protection, de barrières, techniques de recyclage, Do It Yourself, etc.) ; - Gestion de la distance de sécurité entre individus ; - Automatisation de tâches pour le prélèvement, le nettoyage du matériel ou des salles ; - Facilitation du déploiement d’hôpitaux de campagne en soutien aux populations ; - Gestion de crise, aiguillage, structuration/modularité des chaînes de prise en charge (e.g. gestion logistique, RH, etc.) ; - Production de nouvelles solutions de décontamination pour tout type de surface, pour petits et grands matériels, pour les espaces de vie, etc. ; - Capacité de production en masse de solutions de décontamination ; - Soutien à la prise en charge médicale (production du matériel ou traitement manquant, concept de recyclage, de détournement ou autre idée permettant de pallier ces manques) ; - Détection du virus dans l’environnement ; - Diagnostic et autodiagnostic rapide et conduite à tenir associée - dépistage massif - dépistage participatif ; - Gestion de l’impact psychologique individuel et sociétal (communication et sensibilisation sur la crise et l’épidémie, amélioration de la perception du risque d’épidémie, gestion de l’après crise, etc.) ; - Facteurs de limitation des déplacements et lutte contre la transgression ; - Amélioration du travail à distance (outils de continuité numérique, sécurisation, etc.) ; - Amélioration de la vie en isolement à domicile (numériques mais aussi hors solutions numériques) ; - Autres thèmes dûment argumentés.
  18. Coronavirus: appelés en renfort, les soignants du service de santé des armées sont déjà «épuisés» 20 mars 2020 Par Justine Brabant Annoncé en grande pompe par Macron, le renfort du Service de santé des armées aux soignants sera surtout symbolique, celui-ci ne représentant qu’une infime proportion des capacités médicales françaises et ayant été affaibli ces dernières années par des réductions d’effectifs, combinées à un grand nombre d’opérations extérieures. https://www.mediapart.fr/journal/france/200320/coronavirus-appeles-en-renfort-les-soignants-du-service-de-sante-des-armees-sont-deja-epuises?xtor=CS7-1046&utm_content=buffer19224&utm_medium=social&utm_source=Facebook_Page&utm_campaign=CM&fbclid=IwAR2qOcVc0fryINdU1iif8VfGdOmT59U3QYQaBn1YUYluQbLGU-BMjYkwxtk Quelqu'un a des infos supplémentaires ? Je ne suis plus abonné donc je n'ai pas pu lire l'article. Anecdote HS : mon arrière grand mère espagnol (et ses deux fils) avaient un peu le même état d'esprit (ce qui a conduit mon grand père à rejoindre les FFI, puis la 1ere armée française, et à se faire tuer dans la trouée de Belfort en novembre 44). Ils s'étaient fait mitraillés par la légion Condor durant la Retirada, elle était furieuse parce qu'elle avait embarqué un jambon dans la fuite, la famille vivait dessus pendant la marche. Le messerschmidt les avait mitraillé près de la frontière, le temps de sauter dans le fossé ... son précieux jambon avait disparu. Un petit malin avait fait main basse dessus pendant qu'ils avaient la tête baissé. PS : l'article du Point est insupportable et donne la nausée.
  19. J'ai été surpris en sortant faire les courses aujourd'hui de voir quelques personnes avec des masques chirurgicaux ... Quand les pharmacies n'en ont plus depuis 10 jours ... et que les personnels de santé qui viennent encore à domicile s'occuper d'un de mes proches se plaignent de n'avoir pratiquement aucune protection, ou rationnées au ridicule (même pas un masque chirurgical par jour cette semaine pour les infirmiers libéraux, un peu plus la semaine prochaine pour les infirmiers et aide soignants, et des clopinettes pour les aides à domicile qui sont au système D). Dans l'ensemble quand même j'ai trouvé que les gens commencent à prendre le pli (bon pas tous ... faut encore expliquer les distances à certain), mais les gens faisaient la queue dans le calme, il n'y avait pas trop de monde aux courses, ni de pénuries, dans un supermarché de province de taille moyenne on était 100 dans le magasin tranquille sans se marcher sur les pieds. Aucun problème pour avoir des produits frais. Le magasin était bien organisé, il y avait un bandeau plastique protégeant les caissières (pas de masques pour elles par contre, ni de masques). Les gens laissaient civiquement passer les personnes âgées et avait un mot gentil et encourageant pour les salariés du supermarché.
  20. Ptête qu'on devrait passer sur le fil éco du coup ! L'arrêt de la production (même temporaire) démolit les anticipations des investisseurs, ça réduit la rentabilité des facteurs de production et la productivité du travail (en réduisant le facteur temps passé à produire). Et dans une chaîne de production ça la désorganise durablement. Dans un monde ou le flux continu était la base du calcul marginal et avec des trésoreries faibles, une optimisation des flux et de la logistique, c'est un désastre. Ajoute à ça les échéances de paiement (telle dette doit tomber telle jour pour tel acteur, si elle n'est pas remboursé à temps tout une chaine de créanciers s'écroulent, ce qui constitue ensuite un effet domino ou ceux qui sont à court de cash liquident leurs positions ... et font se cracher les boîtes). L'économie est comme une boucle ou tout le monde est dépendant des autres, tu ne peux pas l'arrêter et la redémarrer sans que ça casse aux entournures. A priori pas d'inflation à court terme, on va vers la déflation, une baisse généralisée des prix (avec un avant goût particulier avec le prix du pétrole) avec la réduction des investissements et de la consommation (et une boucle négative d'anticipation : les prix baissent, les entreprises n'investissent pas, les consommateurs attendent sans acheter, plus personne n'a de thune, les prix baissent, les entreprises licencient ou baissent les salaires, la rentabilité flanche quand même ...). Voir : Et comme la politique monétaire était déjà pied au plancher avec des taux négatifs (ce qui flingue des banques ayant des trésoreries très faibles et très vulnérables à ce genre de chocs) et du quantitative easing à gogo, tu as en plus une trappe à liquidité : les détenteurs d'actions et d'obligations purgent leurs portefeuilles pour détenir du liquide (ou comme on en discutait l'autre soir quand tu m'as justement repris, des bons du trésor qui sont l'ultime placement permettant de protéger sa mise) (voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trappe_à_liquidité ) La plupart des économistes et historiens sont d'accord pour dire que pour sortir ensuite d'un cercle déflationniste il faut y aller fort. Mais genre très, très, très fort. D'ou les plans assez dingue des banques centrales, mais comme elles étaient déjà en mode socialisme pour financier, il y a un doute sur leur capacité à atteindre un certain seuil critique. Il faut surtout que les Etats reprennent la main par la politique budgétaire (ou mes remarques sur le fil économie pour à minima un capitalisme dirigé par l'Etat sur le modèle Chinois ... ou américain d'après guerre). Le privé suit le preneur de risque, or le seul preneur de risque qui a la chance de pouvoir se refinancer à l'infini c'est l'Etat. Et prier pour qu'on ai une période inflationniste à la reprise pour expurger les dettes. Mais ça les riches et les puissants n'aiment pas du tout : ça détruit les inégalités de patrimoine, donc ça détruit leur patrimoine.
  21. Je partage ton analyse, dans le sens ou l'arrêt de la production manufacturière a désorganisé les firmes multinationales et le commerce intra-firme, jetant le dawa dans un système commercial aboutissant à une division du travail international extrêmement spécialisé (et paradoxalement complémentaire) au détriment d'une certaine "éco-diversité" des différentes économies interconnectées (en gros les collectifs de référence qui assure l'allocation des ressources rares et la satisfaction des besoins des populations, encore largement nationaux, et de plus en plus distinct de ce que font les firmes multinationales qui ne cessent de se démultiplier sans s'identifier à un de ces collectifs particuliers). Cela étant dit. Le Coronavirus n'est qu'un "choc", sanitaire, psychologique, moral, politique, au sens économique. Il n'aurait pas pu à lui seul avoir un tel effet sans des causes sous-jacentes et structurelles. ça fait deux ans que je vois d'un côté les valorisations en action des entreprises se déconnecter de leur rentabilité (dans un rapport de 1 à 5, voir un peu plus avant la crise), ou que la volatilité de certains cours était jugé inquiétante. Je le redis, il y a aussi un paquet de bulles en stand by qui pourraient détonner si la confiance continue de s'écrouler, et pas seulement aux USA, mais également en Europe ou notre système bancaire est pourri jusqu'à la moelle depuis 2008, et en Chine ou la réponse à la crise de 2008 (merci les chinois, c'est eux qui ont remonté l'économie mondiale dans la décennie écoulée en créant de la demande intérieure et en améliorant le sort de leur classe moyenne) a été rendu possible en créant de la demande dans les pays émergents (par endettement en parti). On ne le saura jamais, mais une autre cause aurait pu déclenché une récession comparable (une des bulles, un choc analogue sur le marché interbancaire à celui qui a eu lieu au mois d'octobre et qui a été géré in extremis par la FED). En arrière plan c'est le manque de coopération (monétaire, économique, la compétition déflationniste pour être un pays exportateur à tout crin, sans transferts suffisant vers les pays importateurs) qui est une des causes de cette instabilité, et un facteur possible de son aggravation. Il nous faudrait urgemment un nouveau Bretton Woods, et un mécanisme concerté d'ajustement entre pays "en surplus" et pays "en déficit", ce que préconisait d'ailleurs Keynes à la sortie de la 2nde guerre mondiale, et qui avait été rejeté par les US au profit d'un système centré sur le dollar (trucidé par Nixon en 1971), et ou depuis c'est un peu chacun pour soi, en laissant le "marché" (les plus forts) arbitrer. @FATac "There is no alternative" ... Until there is no "no alternative" anymore. Guetta espère voir l'Union européenne s'imposer au profit de la crise à travers un New Deal. Les Allemands semblent commencer à comprendre les contradiction de leur position (et surtout leur situation facheuse), d'autant que eux ils étaient déjà en récession avant le choc et la crise du Coronavirus ... et que la déflation mangeait déjà les économies de leurs ménages.
  22. Oui, mais après une hausse tendancielle depuis mai 2019. On assiste plutôt à baisse sur les 15 derniers jours (le choc du Coronavirus en Europe). Effet de rééquilibrage ? Mais si tu prends un histogramme depuis les année 1980 il reste à un prix élevé. Certains investisseurs ont bien compris que ce n'était pas une véritable valeur refuge (ou en tout cas elle est concurrencée par d'autres produits exotiques, forêts, art, luxe ...). Le prix de l'or, même rapporté à ses applications industrielles, n'a jamais été proportionné à son utilité, c'est fondamentalement un métal de prestige utilisé dans l'ornementation sacrée. Sa valeur élevée est une convention dans, même un univers basé sur la monnaie fiduciaire. Coté euro par contre, l'obligation d'Etat française à 10 ans joue aux montagnes russes. On est passé d'un taux négatif à -0,20 / -0,40, à un taux à 0,20 /0,40 (encore négatif en réel car sous l'inflation). Même tendance mais avec des taux légèrement plus négatif. Le taux italien montait à 2,5% avant l'intervention de la BCE qui a calmé un peu le jeu (1,72%)
  23. Une amie a fait un tuto à partir d'une revue de médecine, il y a quelques jours, je repartage ici. La production est simple et on a quelque chose de mieux que pas de protection du tout ou une simple écharpe. Les filtres d'aspis semblent donner un résultat correct.
  24. ça continue : https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/19/coronavirus-la-banque-centrale-europeenne-lance-un-plan-d-urgence-historique-pour-calmer-les-marches_6033613_3234.html Le plan de la BCE a été bien reçu ... En Europe (faut dire que c'était pathétique la semaine dernière), moins en Asie, ou les bourses ont continué à descendre dans la foulée. Les investisseurs liquident leurs actions et achètent des obligations. Les banques ont du mal à trouver des liquidités et la FED a encore du intervenir. Les Chinois ne peuvent pas s'endetter pour réparer le système comme en 2008, ils ont déjà une bulle pas loin de péter sur les bras. Les US en ont aussi plusieurs qui n'ont pas encore détonnés ... Pour l'instant la FED peut pousser son bilan et les investisseurs convertissent encore leurs liquidité en bon. Au plan national il va falloir socialiser une grosse partie de l'économie (et étaler la dette dans le futur via l'Etat) pour tenir la période de confinement. Je rappelle qu'on était au bord de la déflation AVANT la crise, avec l'économie à l'arrêt, et le pétrole qui dévisse, on risque d'avoir un retour violent dans pas très longtemps avec des licenciements, des baisses d'exportations et de production manufacturière (et à terme on avait déjà des niveaux d'investissement réels négatifs une fois la formation de capital brute amortie). Si on entre dans une spirale déflationniste c'est pas avec les bidouillages de la politique monétaire qu'on va s'en sortir, quelqu'un va devoir assumer de mener une politique industrielle et de prendre des risques la ou le secteur privé est en pleine débandade.
  25. Je laisse le prof de chimie expliquer. Le gras c'est pas que la vie, ça peut être la mort. Heureusement il y a le savon.
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