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amarito

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Messages posté(e)s par amarito

  1. Je ne présuppose rien de tel. Ce que je présuppose, c'est que si un gouvernement ou une classe politique n'a pas pu en cinq ans commencer sérieusement à maîtriser déficits et dettes, si au contraire elle a rajouté aux engagements publics y compris plus discrets que les dettes (garantie apportée à Fanny Mae et Freddy Mac), si le peu qu'elle a fait en matière de réduction de déficit n'a été décidé que suite à une négociation de bord du gouffre (à l'été 2011), alors c'est que cette classe politique ne veut pas ou ne peut pas agir.

     

    Que ce soit par aveuglement, par inertie, ou par incapacité de "faire des deals" est secondaire. Ce qui ne veut pas dire que ça n'a pas d'importance, mais : que ça vient en second. Le fait premier et principal c'est qu'on ne peut pas compter sur la classe politique américaine pour changer la trajectoire d'endettement, laquelle mène à la catastrophe.

     

     

    Dire que "le pays doit avant tout fonctionner", c'est vrai, et c'est justement là le problème. S'il était possible de laisser déficits, endettement et dépendance envers la planche à billets continuer indéfiniment ! Mais ce que cette dérive et cette addiction couvent, c'est précisément l'impossibilité pure et simple pour l'économie de fonctionner : une monnaie entrant en hyperinflation empêche les échanges et détruit presque complètement les circuits d'échange économique. Je conseille la lecture de "When money dies" d'Adam Fergusson, une description datant des années 60 des événements en Allemagne entre 1921 et 1923.

     

     

    Ce que j'ai critiqué dans ton discours sur le Tea Party, ce n'est pas de tirer à boulets rouges sur leur refus idéologique des solutions publiques ou des augmentations d'impôt - nous sommes d'accord là-dessus. C'est de ne pas voir qu'ils ont raison de dire que la trajectoire financière actuelle des Etats-Unis mène au désastre. Et que ce qu'on peut décrire comme leur irresponsabilité doit être mise en balance avec l'irresponsabilité du reste de la classe politique américaine - en tout cas ceux qui font la politique chez les Démocrates comme chez les Républicains.

     

     

    Oui, hélas ! Et il faut oublier aussi le deuxième (diminution sérieuse de la Défense) et le troisième (augmentation sérieuse des impôts sur les plus riches)

    Le système politique américain tel qu'il est aujourd'hui a très peu de chance de générer des politiques permettant d'éviter le désastre.

     

     

     

     

     

    Le problème de ces chiffres, c'est la manière dont ils se comparent avec les revenus du pays... et la question du service de la dette. Celui-ci a diminué depuis 2008 pour des pays comme Etats-Unis, Allemagne ou France qui empruntent à taux d'intérêt extrêmement bas à la fois parce que les banques centrales appliquent le "ZIRP" la Zero-Interest-Rate-Policy ou politique de taux d'intérêt (presque) nul et parce que ces pays sont vu comme des refuges pour les capitaux à la recherche de sécurité. Malgré ce service au minimum, les déficits demeurent très grands. Qu'arrivera-t-il lorsque -non pas "si"- les taux remonteront ?

     

    Le taux d'intérêt moyen lié au service de la dette américaine est resté dans les années 90 toujours supérieur à 6%. Il était aux environs de 4,5% entre 2003 et 2008. Il est actuellement nettement inférieur à 3%. Même le retour à un niveau moyen de 5%, compte tenu d'une dette publique actuellement à 125% du PIB, aurait un impact sur les finances publiques de 3% du PIB environ... presque 500 milliards. Et le niveau moyen pourrait parfaitement augmenter au-delà.

     

    Maintenir au plancher le taux sur les obligations d'Etat est la raison principale pour laquelle le QE (planche à billets) est continué : si la Fed cessait d'acheter des T-Bonds, leur prix diminuerait fortement (moins de demande), ce qui correspond pour une obligation à une augmentation de son taux.

     

    Le résultat est que la politique ZIRP + QE de taux d'intérêt de la banque centrale à zéro + monétisation d'une grande partie de la nouvelle dette est un piège dont il est très difficile de sortir sans provoquer la faillite de l'Etat par augmentation du taux auquel les institutions financières lui prêtent de l'argent, augmentation qui peut rapidement devenir auto-entretenue : c'est bien ce qui est arrivé à la Grèce, au Portugal, ce qui menaçait en 2011 l'Italie et l'Espagne... Donc l'impression d'argent continue... et les prêts de la banque centrale au système financier à taux quasi-nul : "argent gratuit" nourrissant les bulles.

     

    La seule chance d'en sortir en sauvegardant à la fois le crédit de l'Etat et la valeur de la monnaie c'est de cesser d'empiler de la dette en même temps que le taux de la banque centrale est augmenté à sa valeur "moyenne en temps normal", c'est-à-dire certes pas 0,5%. Ce qui suppose un effort d'autant plus brutal sur le budget : il faut compenser l'augmentation du service de la dette et en même temps l'effet récessif de cette politique. Difficile, mais pas impossible à condition d'agir suffisamment rapidement. A un certain moment l'exercice deviendra impossible par dette trop élevée... et il ne restera plus que la répudiation au moins partielle, ou bien la monétisation (bonjour Mme Inflation)

     

     

    Je n'ai pas dit que le risque de faillite était nul, j'ai dit qu'il serait toujours possible à l'Etat fédéral d'éviter la faillite par manque de dollars, pour préciser immédiatement après que le risque de faillite par hyperinflation est du coup tout à fait ouvert. En 1922, un Allemand pouvait retirer l'épargne constituée pendant toute sa vie, il n'y avait aucun problème il recevait tous les marks qu'on lui devait... c'est juste que ça faisait juste assez pour s'acheter une bière au café du coin ! J'appelle ceci une autre forme de faillite.

     

     

    Concernant l'hyperinflation : il vaut la peine de se demander ce qui arriverait si l'inflation commençait à augmenter dans la situation actuelle. La raison pour l'augmentation initiale importe assez peu : disons qu'une fluctuation à la hausse survienne pour raison quelconque. Il est assez facile de voir qu'elle risquerait fort de devenir auto-entretenue en un très beau cercle vicieux menant à un effondrement hyperinflationniste.

    Voir par exemple la politique de Paul Volcker à partir de 1980 visant à "casser" l'inflation qui augmentait continûment : il a tout simplement porté le taux de base de la banque centrale américaine au-dessus du taux d'inflation. Le taux de base tutoyait à un moment les 20%... Pas 4 ou 5% comme en temps normal, ni 0,5% comme aujourd'hui. Vingt! Il va sans dire que la Fed mettrait immédiatement l'Etat fédéral en faillite si elle appliquait une telle politique aujourd'hui. Elle ne peut donc pas lutter contre l'inflation si celle-ci apparaît... et c'est justement cette incapacité à la refréner qui rend possible que l'inflation devienne auto-entretenue et aille jusqu'au paroxysme hyperinflationniste.

     

    Il est vrai qu'il y a du bon sens à considérer que "on n'a rien sans rien" et que ce que l'on produit à tire-larigot finira par ne plus valoir grand'chose - simple application de la loi de l'offre et de la demande au cas de la monnaie. Mais c'est aussi la leçon de l'histoire. Reste évidemment à considérer que "Cette fois, c'est différent"... mais c'est justement ce qu'on entend en présence d'une bulle, par exemple la bulle sur les actions Internet à la fin des années 90.

    La bulle actuelle, c'est celle des obligations d'Etat dont le prix est très élevé -contrepartie d'un taux bas- en dépit du fait qu'elles se multiplient comme des petits pains puisque les dettes publiques augmentent rapidement dans la plupart des pays de l'OCDE.

     

    Fin de cette bulle ===> Augmentation du taux d'intérêt sur les dettes publiques ===> Choix entre faillites publiques en série et explosion du rythme de la planche à billets pour acheter les obligations à la place des investisseurs privés désabusés, le deuxième choix étant le plus probable ===> Hyperinflation

     

    La progression dans cette chaîne causale peut s'apprécier en regardant la proportion de la nouvelle dette publique qui est achetée par la banque centrale donc monétisée. Les Etats-Unis sont autour de 50%.

     

    Ces mécanismes, ces exemples historiques, ces risques énormes, ne ressortent ni de l'alchimie, ni de la magie.

    Désolé Alexis, c'est un pseudo-raisonnement que tu présentes là au sens où il n'est pas logique ou causal :

    1-Tu dis que le déficits sont mauvais par essence => c'est faux et ca dénote d'une incompréhension profonde de la facon dont une économie moderne fonctionne.

    2-Tu ressasses un scénario catastrophe (hyperinflation allemande) pour faire peur, sans la moindre fondation rationnelle pour rapprocher avec la situation présente.

    3-Tu dis que le poids de la dette est supportable parce que les taux sont bas mais que ceux ci pourraient etre amenés à remonter parce qu'ils pouvaient etre plus hauts dans un passé plus ou moins proche=> Again, incompréhension profonde des mécanismes du marché obligataire. S'ils étaient hauts avant c'est qu'il y avait de la croissance et de l'inflation (d'où la réaction somme toute logique de Volcker pour les remettre sous controle). On n'est absolument pas dans cette situation. Il n'y a pas de croissance (et pour cause merci tous les excités de l'austérité), parallelement (et aussi par conséquent) zéro perspective d'inflation, donc zéro raison pour les opérateurs de demander autre chose que les quelques dizaines points de base. Les taux ne remontent pas sans raison comme tu sembles le penser. D'ailleurs, on n'attend que ca, de voir l'inflation décoller et les taux longs (ceux qui sont fixés par l'offre et la demande sur le marché obligataire) remonter, ca voudrait dire que les perspectives de croissance repartent à la hausse, que l'argent circule, qu'il faut investir pour profiter de "la marée montante" plutot que de se réfugier dans la sécurité des bons du trésor. On est dans un univers monétaro-économique japonais, profondément déflationniste, et les Bernanke (et maintenant Yellen) f(er)ont  exactement ce qu'il faut à savoir injecter de la liquidité pour éviter l'effondrement total déflationniste. Les gouvernements après avoir laché un peu de lest au début font de la m.... depuis quelques années à savoir qu'ils ponctionnent une économie déflationniste.

    4-J'ai une question personnelle sans animosité aucune : comment toi (et les gens qui sont de cet avis) refusent mes arguments et la facon remarquable dont ils ont été prouvés ces dernières années. Vous hyperventilez en parlant d'inflation galopante mais aucune trace. Ca va faire sept ans que Bernanke a commencé à injecter et imprimer comme un enragé (selon vous) des trillions de dollars, elle où l'inflation ? pourquoi les investisseurs les plus froids et les plus attachés à leur argent, assistés des esprits les plus brillants de la planète risqueraient ils leur argent dans les bons du trésors US pour des taux proches de zéro alors que l'hyperinflation guette ? Pratiquez vous l'auto-critique ? Votre analyse est elle réellement objective ou y-a-t-il comme je le soupconne un mélange de volonté de faire payer "le système" et le voir échouer ?

  2. Alexis tu dis que "Négocier "au bord du gouffre" pour obtenir satisfaction sur la totalité de sa position, lorsque le risque est un événement de crédit sur la dette publique, c'est une tactique terroriste, donc inacceptable…" mais que cependant "Les Républicains et les Démocrates(...) soutiennent cette politique (catastrophique) et qui veulent la poursuivre". En gros ok pour le terrorisme si c'est pour servir une bonne cause ? Pourquoi pas admettons, si c'est une cause "existentielle" tous les moyens seraient bons pour ramener le pays sur le droit chemin, mais faut vraiment être sur de soi alors ( sans donner de preuve concrète que la politique "dépensière" (pas assez d'après moi) actuelle soit si désastreuse, tu donnes des chiffres avec beaucoup de zéros c'est tout) parce que cela implique une rupture du contrat social des démocraties modernes.

     

    Ensuite tu reconnais que le risque de faillite est nul "La faillite, pour rappel, ce n'est pas nécessairement une restructuration ni une répudiation de la dette. Avec une banque centrale aux ordres, il est parfaitement possible que les politiciens évitent indéfiniment cet écueil : il suffit qu'elle continue à imprimer tout l'argent qu'on voudra, et Janet Yellen promet sur ce point d'être la digne héritière de Ben Bernanke." : pas besoin d'y voir du machiavélisme, c'est dans la nature même de tout système économique basée sur une monnaie fiat, il est construit pour empecher tout défaut d'un état souverain qui emet une dette dans sa propre monnaie. On peut critiquer si on veut, d'ailleurs toute la frange libertarienne est souvent autrichienne austérienne et se berce d'une nostalgie (fantasmée pour la plus grande part) d'un système monétaire basé sur l'or (censé être plus "honnête"). Tu parles ensuite d'hyperinflation, on nous l'annonce imminente par je ne sais quel argument économique, j'en vois aucun pour le moment. Rien dans les chiffres actuels ne prévoit d'explosion de l'inflation a court ou moyen terme, tout ce que je vois c'est toujours les memes courbes ascendantes (de la dette ou whatever) qui ont strictement zéro valeur scientifique. On en revient toujours au bon sens de l'ancien temps ! Sauf que dans l'ancien temps on avait aussi tort sur beaucoup de choses. Je remarque que tous les adeptes de ce retour forcé et nécessaire à l'équilibre budgétaire sont absolument allergiques à toute la science économique, tout ce dont ils ont besoin c'est de leur "bon sens". Que répondre à quelqu'un qui vous dit le plus sérieusement du monde qu'il faut opérer une saignée sur tel malade pour purger les mauvaises humeurs de son système ? On est en pleine pensée alchimique, magique, religieuse, idéologique, etc...

     

    Pour revenir à l'hyperinflation, evenement rarissime dans l'histoire, les economistes s'accordent plutot à constater que les facteurs les plus importants sont une perte de confiance du "public" dans l'état gestionnaire de l'économie en question, sa capacité à lever des impots suffisamment et offrir le cadre nécessaire aux acteurs économiques pour qu'ils puissent prospérer, donc typiquement ca arrive dans les cas de destruction de l'économie, et l'incapacité des politiques à redresser la barre pour cause de guerre intérieure ou extérieure (ce qui passe par exemple en Syrie ou dans une moindre mesure en Iran). Ironiquement, la guerre (civile) idéologique qui a lieu au Congrès pourraient provoquer ce genre d'auto-destruction économique, le monde va finir par penser que les US sont dirigés par des fanatiques et qu'il faut vite se prémunir de leur instabilité. Si l'état fédéral est réellement incapable de lever plus de dette, le résultat sera une récession majeure, c'est arithmétique (GS calcule -4.2% annualisé au 4ème trimestre US), un suicide économique digne des "darwin awards" (ce qui est amusant vu ce que pensent beaucoup de membres du tea party). Alors que la croissance actuellement très fragile est la seule et unique porte de sortie d'une spirale négative de la dette; on peut imaginer qu'un petit pays se serre la ceinture en vivant "sur le dos des autres" mais c'est dérisoire d'y penser pour l'économie la plus vaste du monde.

  3.  Je n'ai pas les sources sous la main (et je n'ai pas envie de les chercher) mais cette idée ne sort pas de mes fantasmes, ne t'en déplaise.

    Tu fais preuve d'une grande partialité dans ton analyse de la situation à laquelle tu ajoutes une sorte de mépris pour tes contradicteurs qui ne "suivraient pas l'actualité" US aussi bien que toi. C'est gonflant à la longue.

    La couverture maladie généralisée est une matérialisation de l'Etat providence trés en vogue en Europe et assez absente aux USA.

    Désolé Raoul, je ne suis pas autant l'actualité US que Tancrède, ni même probablement le même avis sur les affaires du monde, mais je dois reconnaitre que sa description de la réalité de la vie politique intérieure américaine est "spot on" ! Notamment la manière dont le débat politique s'est polarisé au cours des dernières années. J'ajouterais à son analyse très complète une remarque qu'il me semble ne pas avoir lue dans ses divers posts : cette inflexion a été marquée notamment sous l'ère Bush Jr et impulsée par le stratège Karl Rove à un moment où le public amércain était "mur" juste après les attentats de 911, il a encouragé tout son petit monde a en faire des tonnes, quitte à répéter des mensonges (qui finissent par devenir vérités) et à user de terrorisme intellectuel (taxer les adversaires d'"unamerican", "unpatriotic", etc)

     

    Exemple des abrutis de la nouvelle génération de représentants républicains :

    http://www.nytimes.com/2013/10/09/us/politics/many-in-gop-offer-theory-default-wouldnt-be-that-bad.html?_r=1&

    "Representative Ted Yoho, a freshman Florida Republican who had no experience in elective office before this year, said the largest economy on earth should learn from his large-animal veterinary practice.

    “Everybody talks about how destabilizing doing this will be on the markets,” he said. “And you’ll see that initially, but heck, I’ve seen that in my business. When you go through that, and you address the problem and you address your creditors and say, ‘Listen, we’re going to pay you. We’re just not going to pay you today, but we’re going to pay you with interest, and we will pay everybody that’s due money’ — if you did that, the world would say America is finally addressing their problem.”

     

    C'est affolant comment cette frange est LITTERALEMENT ignorante des mécanismes qui régissent les économies modernes et A FORTIORI la première d'entre elles... Un défaut sur la dette US provoquerait certainement la CATASTROPHE ECONOMIQUE LA PLUS STUPIDE DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITE. C'est d'ailleurs pour ca que les marchés ne réagissent pas, les opérateurs se disent "ok ils sont cons mais pas à ce point là", Obama et d'autres commencent à sonner l'alarme et à demander aux marchés de prendre les républicains pour les abrutis qu'ils sont réellement et de leur faire comprendre l'importance (triviale en temps normal) de relever le plafond de la dette.

  4. Après l'article du WSJ qui parle des déplacements des AC syriennes, qui semblait déjà régulières il y a quelques mois et plus compréhensibles dans le contexte actuel, nous avons un nouvel axe à travailler, et on a les meilleurs sur le coup, un rebelle (contractuel), le journal saoudien Al-Watan repris par le times of israel http://www.timesofisrael.com/syrian-rebel-chief-claims-assad-gave-hezbollah-nerve-gas/

     

    "According to a report Friday in Saudi Arabia’s al-Watan newspaper, Syrian National Coalition member Kamal al-Labwani said the rebels obtained documents and testimony from a defector from one of the Syrian government’s chemical weapons research centers that indicate Syrian President Bashar Assad transferred roughly one metric ton of VX nerve gas to its ally, Hezbollah."

  5. C’est justement de savoir en quoi consistent ces garanties qui me chiffonnent.  Les russes sont tout aussi incapables avant qu’après la proposition, de barrer la  route à l’OTAN ; et c’est là que ledit projet prend son sens  comme palliatif à cette impuissance qui consiste à enfoncer un coin dans un camp occidental divisé et enrayer une marche à la guerre. Cette  manœuvre est pour moi une prise de risque, certes habile, et probablement porteuse sur le court terme et éventuellement sur le moyen terme ; mais je doute que cela face s’envoler l’épée de Damoclès au-dessus de Damas. Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain, et avec d’autant plus de certitude que la cible ne peut pas sérieusement répliquer, d’où le fait que je m’interroge sur l’intérêt de  voir démanteler ses ADM selon le bon vieux principe « d’un tient vaux mieux que deux tu l’aura ».

     

    Et rien n’empêche les russes dans le futur de lâcher son allié, s’ils estiment la cause vaine et/ou au cout-bénéfices désavantageux.

                         

    En fait, je pense que l’on est face à une manœuvre dilatoire – que le désarmement aboutissent ou pas,  qu’il soit sincère ou pas –  en espérant que les américains se dégonflent ; mais que c’est sous-estimer la persistance des pros guerre, même s’ils sont minoritaire. Et je ne crois pas que ces derniers passent à côté de la possibilité d’entuber les bolcheviks…pardon des russes, qui a du devenir entre temps un mobil en soi.

    Je comprends cet état d'esprit qu'on dira inquiet, suspicieux ou pessimiste suivant l'inclination de chacun. Mais il ne faut pas se tromper, malgré le petit coté tour de passe-passe, il me semble y avoir beaucoup de choses exceptionnelles qui se déroulent sous nos yeux à la suite de ce massacre du 21 aout :

    -refus massif des opinions et d'une partie du système de s'engager dans une autre guerre aussi "mini" soit elle. Il y a meme une sorte d'union sacrée qui traverse toutes les franges de la société américaine jusqu'aux rangs de l'armée (du simple soldat au chef d'EM). Avant que les russes ne proposent leur plan de désarmement, le Sénat américain repoussait son vote, car même là bas le compte des votes n'y était pas, c'est du jamais vu. Et ce malgré la mise en branle de la propagande hégémonique et multi-canaux des va-t-en-guerre. Ce qui me fait dire que les russes auraient bien pu laisser Obama et Kerry sombrer totalement politiquement parlant, s'ils sont impuissants à barrer la route à l'OTAN ils auraient pu se satisfaire du bourbier occasionné, au contraire ils ont profité de cette situation de faiblesse pour proposer une idée assez audacieuse qui pourrait déboucher sur une sortie par le haut pour la région et pour la "gouvernance mondiale".

    -on a également jamais vu un pays renoncer à son arsenal le plus dissuasif alors qu'il est menacé militairement de toutes parts. Ce fait majeur ne doit pas être traité comme une banalité.

    -en sponsorisant cette initiative les russes engagent leur crédibilité. Je ne les vois pas maintenant lacher la Syrie en rase campagne.

     

    Notre connaissance à tous de la facon dont le systeme fonctionne (ou fonctionnait jusqu'à présent) nous donne des raisons d'etre pessimistes, on connait tous la rengaine par coeur : Assad et Poutine sont des monstres froids et manipulateurs, les américains sont addicts à la guerre ils ne pourront pas se retenir longtemps avant de lacher les bombes, au final tout va revenir dans l'ordre, pourtant les signes énoncés plus haut sont pour moi symptomatiques d'une mécanique sérieusement grippée et je ne suis pas sur que la guerre contre la Syrie revienne si vite à l'ordre du jour ou plutot au "business as usual". Ils me font penser dans un autre registre aux premiers problèmes survenus sur les marchés financiers à l'été 2007, quelques indicateurs étaient clairement hors-normes, des anomalies qui présageait les tempetes à venir, la majorité des élites (politiques économiques médiatiques) croyant toujours que tout rentrerait dans l'ordre assez rapidement, on connait la suite. On atteignait à l'époque le trop plein de finance magouilleuse, peut-être qu'aujourd'hui on atteint le trop plein de guerre magouilleuse (meme si ni l'une ni l'autre ne disparaitront). Voilà mes raisons d'etre prudemment optimiste quant aux derniers developpements.

  6. Habiban, je n'y entends rien à ces histoires mais je suis étonné par ton analyse: le consensus "journalistique" tendait jusqu'à présent à mettre SONATRACH dans le clan Bouteflika. Le moins qu'on puisse dire c'est que la distribution du pouvoir réel entre exécutif, armée et DRS reste opaque. En l'état actuel des choses j'espère seulement que leur lutte ne dégénère pas en manipulations, déstabilisations etrangères, etc... Pour arriver aux standards élevés d'état de droit, démocratique et efficace, il faudrait une révolution culturelle profonde et au moins une génération pour accomplir cette transition.

  7. Oui il faut aller chercher la presse etrangère pour avoir une analyse lucide de la "déroute" française ou du moins un français ayant l'élégance et l'intelligence de reconnaitre l'échec (temporaire?) de la stratégie ( ???) française en Syrie.

     

    http://www.bloomberg.com/news/2013-09-10/putin-seizes-syria-chance-to-cement-russia-middle-east-foothold.html

    “Putin’s goal is to play for time, to push off the talk of strikes for as long as possible because the longer he pushes them off, the less likely they are,” said Philippe Moreau-Defarges of the French Institute of International Relations in Paris. “Hats off to the Russians, those guys are master diplomats. Putin and Assad have totally won this round.”

     

     

     

    Les frappes aériennes n'avaient pas pour but de neutraliser les armes chimiques (c'est matériellement impossible de neutraliser toutes les armes chimiques par des bombardements ponctuels sans une campagne militaire terrestre) mais visait explicitement, selon la position française, à renverser l'avantage militaire en faveur des rebelles "modérés". L'abandon des armes chimiques par Damas a donc surement dû se faire en échange de gage de sécurité sérieux par la Russie contre toute invasion ou opération militaire. Ce plan de désarmement ne pas s'envisager autrement que par là.

    Oui je le vois comme ca, je n'imagine pas la Syrie lâcher son dernier atout dans ce panier de crabes qu'est le Moyen-Orient sans garanties de protection, car on se doute bien qu'on n'aura aucun scrupule à foncer sur les syriens dans quelques semaines, mois ou années après que ces derniers aient abandonné leur arsenal chimique. Du coup je crains qu'une attaque occidentale hors ONU soit désormais considérée par la Russie comme un cassus belli.

  8. Dans le lien de Wallaby il est marqué explicitement que la position de Salim Idriss n'est pas suivi par tous les rebelles :

    Parce que Wallaby est très fort pour trouver des liens des infos  ou des articles intéressants. Mais la ligne officielle des bellicistes-systémiques (politico experts journalistes) c'est que la rebellion est contre cf ce paragraphe dans la pravda Le Monde :

    "Même crainte du côté de l'opposition syrienne. Elle redoute un enlisement volontaire des négociations qui serviraient d'écran de fumée. Pendant que l'attention du monde sera focalisée sur le dossier chimique, l'armée pourra poursuivre ses offensives en position de force, sachant que le régime de Bachar Al-Assad sera légitimé dans son rôle d'interlocuteur incontournable pendant les pourparlers." => Proprement scandaleux qu'une partie (et pas la moindre) des bélligerents soit incontournable pendant les pourparlers, heureusement que la pravda Le Monde est là pour nous expliquer le b-a-ba de la diplomatie :happy:

  9. Par ailleurs, selon l'ONU : "l'adhésion à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) suppose de fournir un inventaire de son arsenal dans les trente jours".

     

    Le plan russe de contrôle des armes chimiques en Syrie comprend quatre étapes : l'adhésion de Damas à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), la localisation de son arsenal et des sites de fabrication, l'autorisation d'inspection de ces dispositifs par des représentants de l'OIAC et la destruction de ces armes sous l'égide de l'OIAC.

     

    Seul bémol, et il est de taille : il n'y a aucune date fixée pour la mise en oeuvre des différentes étapes !  Tout dépend de la bonne volonté du régime syrien....  

     

    Sergueï Lavrov affichait l'espoir de régler ce contentieux pendant la réunion de Genève, prévue sur deux jours, John Kerry n'a pas cherché à cacher son scepticisme : "Vous voulez que je vous croie sur parole ? C'est un peu tôt pour cela"...

    Ce n'est pas Kerry qui a tapé un sketch hier ou avant-hier car il jugeait que le délai de 30 jours pour déclarer ses armes était trop long.

     

    Allez un petit article bien orienté comme on les aime dans notre grande presse libre et pas du tout inféodée...

    http://www.lemonde.fr/international/article/2013/09/13/syrie-kerry-et-lavrov-affichent-leurs-divergences_3477065_3210.html

    "Peu avant l'ouverture de ces négociations, la Syrie avait fort opportunément annoncé son adhésion à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC)" => FORT OPPORTUNEMENT ? oh les salauds de syriens :happy:

    "Un revirement spectaculaire alors qu'il y a quelques jours encore, Damas refusait de reconnaître la possession de telles armes. Bachar Al-Assad a publiquement confirmé cette volte-face" => Damas refusait de reconnaitre la possession de telles armes ! Ah bon ? Sacré scoop !

     

    "car la feuille de route de la Russie, dévoilée jeudi matin par le quotidien moscovite Kommersant, est aux antipodes des attentes américaines et françaises." => si les attentes américaines et francaises se résument à la guerre alors oui c'est effectivement aux antipodes.

     

    "Autrement dit, ce plan est nettement en deçà du projet de résolution déposé à l'ONU par la France, dont les grandes lignes ont été dévoilées, mardi, par Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères. Aucune référence dans le projet russe au chapitre VII de la charte des Nations unies, qui autorise un recours à la force en cas de manquements aux obligations. Il est beaucoup plus flexible sur les modalités d'application d'un contrôle international et ne mentionne pas de sanctions s'il y a violation des engagements. Il s'agit donc d'obtenir l'onction de l'ONU, sans les contraintes." => Tout ce paragraphe est très marrant car il laisse penser que Fabius a un plan élaboré ou la moindre trace de volonté diplomatique.

     

    "Dans notre résolution , nous disons que, évidemment, il faut qu'il y ait punition", a insisté Laurent Fabius, jeudi sur RTL. "Il faut prendre les gens au mot et ne pas se laisser prendre par les mots", a insisté le chef de la diplomatie française." => Arrogance et imbécilité terminales pour celui qui represente la France dans le monde, j'ai arreté là.

  10. A mettre en lien avec l'interview de Moaz Al-Khatib  (Sur Bruxelles 2 ?) qui, répondant à la question du journaliste sur les armes chimiques, disait que la décision de signer ou non la CIAC devait revenir à un assemblé élu après le renversement d'Assad. Bref, les rebelles Syriens veulent avoir les armes chimiques pour le jour où ils seront au pouvoir. 

     

    Selon Lefigaro le rejet du plan Russe par l'ASL s'explique par le fait qu'ils y voient avant tout "une manoeuvre politique pour gagner du temps" . 

     

    http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/12/01003-20130912ARTFIG00691-syrie-moscou-mene-la-partie-a-geneve.php

    J'avais compris la meme chose en lisant l'interview  de Moaz Al-Khatib, pas vraiment question d'abandonner les armes chimiques : 

    -Peut-être simplement parce qu'elles sont un atout stratégique pour la Syrie indépendamment du régime en place, une arme de dissuasion permettant un certain équilibre regional qui avait été jusqu'alors tolérée dans le cadre d'une sorte de "gentlemen's agreement" diplomatique depuis des décennies.

    -Peut-être pourrait elles finir par servir contre l'Iran. Eh oui ces derniers ont encore plus de raisons de s'inquieter de voir tomber cet arsenal entre de "mauvaises mains"...

  11. Tout à l'heure sur Itélé Ravannello a déversé sa bile sur le plateau sans apporter aucune info (ce qui est censé être son boulot). En plus c'était à peine du niveau d'un commentaire YouTube avec des termes comme "Assad est entrain de nous la faire à l'envers" ce qui fait très sérieux, ou "il ose avoir des exigences comme vouloir l'annulation de l'intervention". Ouaouh vous vous rendez compte ma bonne dame, il ose demander qu'on ne le bombarde pas, quel salaud.

    Même lorsque la TV française était entièrement publique avec 3 chaines et un ministère de l'information on trouvait moins de parti-pris dans l'info.

    C'est assez flippant de voir les bellicistes s'enrager comme des enfants qu'on a privés de leur jouet. Ils trépignent, tapent du pied, se roulent par terre, ils veulent leur guerre ! Et c'est d'autant plus flagrant qu'ils sont isolés malgré leur omniprésence médiatique : tout le monde est contre, la population et ses representants (enfin aux Etats Unis surtout où les congressmen sont inondés d'appels d'électeurs leur interdisant de voter la guerre), et encore plus depuis que le pragmatisme et l'inventivité diplomatique des russes risque de les priver de leur récompense. C'est donc parti pour une litanie d'articles pour nous expliquer que le desarmement volontaire de la Syrie sera un processus long et semé d'embuches (alors que bombarder le pays atteindra cet objectif en 2-2 bien sur hein), qu'il faut le faire immediatement et sans delai, leur arrogance n'a pas de limites. Ils sont incapables d'apprecier l'initiative russe qui pourrait bien relancer une dynamique vertueuse au PO-MO (ici signes de detentes du dialogue américano-iranien http://www.latimes.com/world/la-fg-us-iran-20130912,0,1520818.story ), ce qu'ils veulent c'est le scenario archi-usé depuis 30 ans, porte-avions, missiles de croisiere, punition, on declare victoire sur les ruines fumantes de la capitale vaincue on interviewe un type qui fete la chute du tyran et on rentre à la maison en bombant le torse fier du devoir moral (lol) accompli comme un heros de serie B...

  12. Quelques liens en vrac :

    http://rt.com/news/syria-chistian-vallage-fighting-766/ reportage video a Maaloula (le village chretien où on parle araméen) - images impressionnantes, les journalistes ont failli y passer

    http://lightbox.time.com/2013/09/12/witness-to-a-syrian-execution-i-saw-a-scene-of-utter-cruelty/?iid=lb-gal-viewagn#1 reportage photo effectué par un professionnel chez les insurgés (GRAPHIC)

    http://www.militarytimes.com/interactive/article/20130911/NEWS/309110009/Troops-oppose-strikes-Syria-by-3-1-margin les photos de soldats US s'opposant a l'intervention en Syrie ne sont pas marginales, un sondage affirme que 75% des troupes sont contre cette guerre !

  13. La clan Boutef est en train de gagner. L'Algérie rentre peu à peu dans la "normalité" internationale (ploutocratie sans envergure) ? 

     

    http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/1891-la-chronique-de-benchicou-que-cachent-le-nouveau-gouvernement-et-la-defaite-du-general-toufik

     

    "Le DRS s'est vu, coup sur coup, amputé de son service de presse, de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) de son célèbre service de police judiciaire qui avait conduit toutes les grandes enquêtes sur la corruption. Autrement dit, pour la première fois depuis l'indépendance, les services de renseignements sont marginalisés. Dieu est mort. Il s'appelait Toufik et il avait tous les attributs de la divinité. Reb Dzayer comme l'appelait Monsieur Malti, oui, un dieu, lui dont on n’a jamais vu le visage ni entendu la voix. Et c'était cela, la preuve qu'il existe, l’aphonie et l’invisibilité, privilège et prestiges des divinités. Il ne parle jamais ? Logique ! Dans la mythologie gréco-romaine les dieux pressentis par les poètes sont muets. Il n'y a pas de photos de lui ? Rien de plus normal. Reb Dzayer, comme les dieux en Égypte, ne se donne pas en spectacle aux paparazzis.

    Le soin de figurer les images et les statues des dieux en Égypte n'était pas laissé aux artistes ordinaires. Cette prestigieuse besogne était dévolue aux prêtres qui en donnaient les dessins, et, comme chacun le sait, les prêtres chez nous ne se dévoilent pas, sous peine de prison, C'est pourquoi, chez nous, plus qu’ailleurs, Dieu se prêtait aux fantasmes, chacun pouvait imaginer Reb Dzayer comme bon lui semblait, et c’est tant mieux pour la mythomanie nationale.

    Son déclin, on le pressentait depuis la nomination d'Amar Saadani à la tête du FLN, et dont on dit qu'il a été désigné dans une villa d’un de ces milliardaires nouvellement enrichis sous Bouteflika, à Sidi Yahia, sur les hauteurs de ce nouvel Alger clinquant et sans panache. Dieu saurait-il accepter qu’on outrage sa maison ? Parce qu’enfin, le FLN, c'est quand même la chapelle Sixtine de la politique algérienne : le candidat qui y est adoubé devient forcément premier magistrat du pays. Mais pour la Famille Bouteflika, l’avis de Dieu importait peu. C'est même pour ça qu'il a été choisi. Saadani saura exécuter les consignes de la Tentacule : porter la candidature de Bouteflika pour 2014. Et puis, ce qui ne gâche rien, il est l’ancien président du comité national de soutien au candidat Bouteflika."

    Alors, que cache le nouveau gouvernement et la déconfiture du général Toufik ? Une nouvelle Algérie, sans doute. Une Algérie avec un peu moins de DRS. Ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle. Il fallait libérer l'initiative politique du joug des services de renseignements. Mais ne nous emballons pas : ce n'est pas une bonne nouvelle non plus. Loin de là.

  14. Idéologiquement, le parti le plus fasciste du monde arabe et le parti social nationaliste syrien qui est pro Assad. Antisémite, populiste, anti communiste, irrédentiste et expansionniste (il revendique Chypre, le Khuzestan et la Cilicie turque), d'ailleurs même son emplème est inspiré du drapeau nazi et de la swastika. Le Baas (nationaliste arabe) n'est pas très loin derrière, il n'y a qu'à voir son comportement vis à vis des minorités non arabes en Irak et en Syrie là ou il a été au pouvoir: Les kurdes de Syrie sont apatrides parce que non arabes et ceux d'Irak ont été gazés.

    En gros, il faut arrêter d'essayer de comparer la situation avec la menace fasciste ou nazie. Le nazisme et le fascisme menaçaient de créer un ordre mondial fondé sur la "pureté raciale", ils avaient une chance d'y parvenir vu qu'ils menaçaient le monde occidental européen et américain qui était encore plus qu'aujourd'hui hégémonique.

    Le nationaliste arabe dans sa version fascisante (baasisme, parti nationaliste syrien) est quasi décédé, ces partis là ne sont que des appareils vidés de toute idéologie au service de la classe dirigerante, et les seuls communautés auprès desquels ces idéologies ont eu un succès populaire (arabes chrétiens) sont en train de disparaitre par emigration et faible natalité par rapport aux musulmans.

    L'islamisme est bien vivant dans le monde arabe, mais le monde arabe même dans son entièreté n'est ni un bloc développé comme l'Occident ni émergent comme la Chine.

    Pour résumer, contrairement aux années 30, nous ne sommes pas face à une menace imminente de basculement de l'ordre mondial au profit d'un bloc arabo islamique.

    A peu près d'accord. Sauf si le dit bloc arabo-sunnite s'allie à Israel et a l'occident, ca donne un mélange détonnant d'hystérie aggressive, sunnites pris d'une folie identitaire régressive, israeliens auto-intoxiqués au sionisme (colonisation, paranoia survivaliste) et bien sur forces (ex-)impérialistes sombrant dans une sorte de dévolution idéologique (droits de l'homme) accélérée par une crise systémique.

    S'il y a des gouvernements et des chefs d'état qui agissent un peu comme des fous dangereux ou de gentils fous mis dans une position dangereuse, c'est bien du coté occidentalo-sunnite qu'ils sont. A contrario l'Orient (et j'y inclus la Russie) agit comme une force stabilisatrice.

  15. http://tempsreel.nouvelobs.com/guerre-en-syrie/20130911.OBS6411/syrie-lavrov-et-kerry-sortent-leur-arsenal-diplomatique.html

    Ce portrait de Lavrov et Kerry est assez drole surtout pour ce passage, admirez la logique du journaliste : pragmatisme + volonté de restaurer la Russie = ligne dure !

     

    "Je ne crois pas aux idéologies dans les relations internationales" confiait en avril le ministre des Affaires étrangères russe à l'hebdomadaire américain "Foreign Policy". "J'ai débuté ma carrière diplomatique, comme vous le savez, à l'époque soviétique, et quoique l'idéologie était à un niveau élevé de l'agenda du Parti communiste, je peux vous assurer qu'en termes pratiques, nous essayions toujours de rester pragmatiques. Et c'est toujours le cas aujourd'hui".

    L'hebdomadaire, qui cite un collègue de longue date du ministre, décrit avant tout un patriote. "Il estime que les années 1990 ont été humiliantes pour la Russie. Son ambition est de restaurer le profil de la Russie, sa politique étrangère", affirme ce collaborateur.

    Cette ligne dure ne fait pourtant pas de Sergueï Lavrov un austère bureaucrate."

     

    Et le meilleur passage "L'ancien secrétaire d'État adjoint américain auprès de Condoleezza Rice, John Negroponte, ne voit pas les choses autrement, lui qui l'avait notamment côtoyé à l'ONU : "S'il a la moindre référence morale, mon compteur Geiger ne l'a jamais détectée", lâche-t-il. "Sa moralité, c'est l'Etat russe".

    C'est trop bon, prendre John Negroponte comme référence morale... :happy:  :happy:  :happy:

  16. L'analogie espagnole n'est peut-être pas si sotte que ça... elle permet aussi de rappeler que dans ce genre de situation tout le monde avance ses pions, et que les alliances de circonstance ne doivent pas faire oublier les agendas cachés des uns et des autres.

     

    A l’époque déja il y avait 4 camps:

    - les fascistes... pour le maintien du statut quo historique

    - les démocrates libéraux

    - les pacifistes/non-interventionistes

    - les populistes... communistes

     

    Aujourd'hui, on retrouve les mêmes camps... sauf que les populistes ne sont plus communistes mais sunnites + islamistes!

    Oui a entendre Hollande, Assad=Franco (ultra-conservateur), Iran=Allemagne Nazie, Rebelles syriens=Prolos+Révolutionnaires espagnols+Brigades internationales

    Ca se tient a peu pres sauf qu'on ne peut qualifier le régime iranien de belliciste et expansionniste, ni vraiment les islamistes d'équivalent des communistes de l'époque, puisque les salafistes sont idéologiquement plus proches du nazisme (révolutionnaires d'extreme droite soutenus par de puissants intérets financiers). Du coup a ce petit jeu d'équivalences, ce sont les iraniens qui ressemblent aux cocos de l'époque.

     

    Bref tout ca ne sent pas bon du tout, et FH n'a certainement pas l'exclusivité des comparaisons hasardeuses et toutes ne tournent pas à son avantage. Et puis FH qui compare l'Iran à l'Allemagne hitlérienne a un gout certain de neo-conservatisme apocalyptique, je ne sais pas quelle mouche l'a piqué...

  17. Il est beau cet article du Monde à la gloire de FH, c'est vrai que personne n'en parle de notre Francois c'est tout pour Obama, Assad et Poutine...

    Une vraie mine d'infos aussi :

     

    par exemple ça " "si Bachar tombe, vous aurez Al Qaida" – a fini par payer dans les esprits, estiment les conseillers de M. le Drian. Pourtant, "cette analyse est fausse et procède des manipulations de Bachar, assure un proche du ministre. Nous aurions dû mieux communiquer il y a un an sur ce thème"." => Ah oui les gars c'est vrai qu'Assad est un magnat des media qu'il controle, il nous a abreuvé de propagande, non mais serieux personne n'écoute Assad... c'est vos potes les rebelles qui balancent les videos de leurs exploits sur youtube comme des grands. Et pourquoi cette analyse serait fausse hein ? Pourquoi est ce que les djihadistes n'auraient aucune chance de prendre le pouvoir ? Peut etre parce que vos amis saoudiens qui les teleguident vous ont promis de belles fatwas pour que les chiens enragés rentrent à la maison une fois le sale boulot fait ? On a bien accepté que Bamako etait menacée par les djihadistes etrangers en janvier dernier non pourtant ils etaient plus loin de la capitale que ne l'est AQ de centres historiques...

     

    "Le président réunit dès lors, tous les deux mois, un conseil restreint sur le sujet. Et passe des consignes pour que la coopération soit maximale avec les Etats-Unis, la Turquie et la Jordanie" Pourquoi ces trois là ? Enfin ces deux derniers surtout ? OK ils sont frontaliers mais j'imagine que ce n'est pas pour les questions de réfugiés sortants mais plutot pour l'introduction des rebelles, mercenaires et armes...

  18. Entretien de la BBC avec le rebelle "cannibale" : à prendre avec prudence bien sûr, mais il décrit comment il en est arrivé là, et d'où il est parti.

    Ils sont beaux nos journalistes pétris d'objectivité et d'empathie, quand meme curieux qu'il n'y ait jamais eu ce genre de reportages compréhensifs sur les types qui ont lancé des attaques suicide le 9/11, egorgé Daniel Pearl ou des contractors en Irak, ni même sur tous ces types qu'on fait exploser (avec leur famille) à coup de BGL ou de Predator au Pakistan ou au Yemen, mmhh vous voyez ya les bons terroristes et ya les mauvais terroristes... O0 Personne n'est dupe, la supériorité morale occidentale est à géométrie variable : écraser une rebellion sectaire pour maintenir un gouvernement raciste et corrompu au Mali, soutenir une rebellion sectaire en Syrie pour déposer un gouvernement d'une brutalité extreme.

  19. Si présence militaire russe il y a, je pense qu'elle attirera bien plus que 2-3 illuminés.

    Pour un djihadiste cartonner du chrétien ça permet de doubler la file d'attente pour le carré VIP des martyrs avec les vierges, tout ça, tout ça.

    et en plus il y a des tchétchènes parmi les combattants étrangers. 

    oui je suppose que tu as vu la video de l'emir dagestanais qui egorge des pretres chretiens en Syrie devant une foule de djihadistes hysteriques, l'horreur totale et ce sont ces types que l'Arabie Saoudite soutient dans le Caucase et en Syrie.

  20. Tu commençais bien mais tu fini mal.

     

    Ce qui diffère dans l'attitude de la France en 2003 vis à vis de l'Irak; et aujourd'hui vis à vis de la Syrie ce n'est pas qu'avant on était "indépendant, tempérant, attaché à la légalité" ou je ne sais quoi...

    ....alors que maintenant on serait "caniche".

     

    Ce qui diffère c'est qu'en 2003 il n'y avait pas d'armes des destruction massive en Irak alors qu'aujourd'hui il y en a en Syrie!!

    ah fallait y penser ! plus sérieusement, 2013 ne concerne pas les ADM (que la Syrie possède "légalement") pas plus que 2003 ne l'était. Réflechis deux secondes, maintenant on sait (ce qu'on soupconnait seulement à l'époque) que l'éxecutif américain a déployé tout son pouvoir pour faire dire à la CIA qu'il y avait des ADM en Irak, des deux hypothèses suivantes quelle est la plus plausible à ton avis :

    1-Bush et ses amis neocons ont menti à la terre entière parce qu'ils croyaient rellement faire tomber un regime qui s'appretaient a utiliser dans un futur proche des ADM dans la region, et pensaient qu'ils allaient de toute facon les trouver une fois la guerre gagnée.

    2-Bush et ses amis neocons ont menti à la terre entière parce qu'il avaient besoin d'un pretexte pour débuter une guerre aux enjeux geopolitiques et economiques plus opaques.

     

    Au passage, on remarquera qu'apres les mensonges de Powell et cie, ils ne se sont meme pas donnés la peine de trouver de fausses ADM une fois l'Irak conquis. C'est qu'ils n'en avaient strictement rien à faire, les ADM de SH avaient servi leur role de pretexte.

     

    Et ce qu'on voit se jouer aujourd'hui avec la proposition russe est exactement un replay de 2003, les russes prennent au mot les anti-assad sur le "pretexte" ADM, et comme prévu les masques tombent celui de Fabius en premier. Vraiment très embarrassant. 

  21. merci Joab mais j aimerais des precisions sur le debut de l hostilite ouverte entre Iran et Israel.

    Certes il y a le soutien ideologique a la cause plaestinienne, mais si c etait le cas ils auraient ete ennemis des le debut des annees 80 ? quel role ont joue les interventions et occupations israeliennes au Liban ? ne peut on dire aussi que l es velleites nucleaires iraniennes ont constitue d emblee la.vision israelienne qui ne peut souffrir une puissance militaire de force egale ?

  22. C'est bien ce que je disais dans le message précédent... Malgré l'absence total de prise avec la réalité, certains arrivent toujours à croire à la théorie du complot. On se demande qui a pu être le scénariste infernal qui a pu imaginer de tels péripéties pour faire tomber Assad : la tôle de Cameron à son parlement, la reculade d'Obama, le congrès qui s'oriente vers le non, le faite que les occidentaux accepte la proposition russe. Il devrait être embauché par Canal+ celui-là :lol:

    Pas une théorie du complot. Voilà la réalité :

    - la France avec l'Arabie Saoudite et la Turquie veulent la peau d'Assad.

    - Israel et USA sont plutot pour une situation de continuation de la guerre civile sans vainqueur net.

    - Personne ne se soucie des civils syriens.

     

     

    -

  23. Les plans sont prêts depuis longtemps, dans toutes les armées du monde on fait des plans à l'avance pour toutes les éventualités qui paraissent crédibles. La plupart de ces plans ne servent jamais jusquau jour où...

    Je n'ai pas dit que les plans n'étaient pas prêts, mais que le minimum de discussion qu'on observe d'habitude avant une guerre n'étaient meme pas présents d'autant que cette "ligne rouge" déclenchant cette réaction était une perspective plus probable qu'une attaque extra-terreste :

    -La DGSE dans sa note rendue publique évoque des usages limités de chimiques au cours des mois précédents...

    -Le BND (article Bild am Sonntag) dit avoir intercepté depuis des mois des communictions d'officiers loyalistes se voyant refuser l'autorisation d'utiliser des AC. Si les allemands savaient, il ne fait aucun doute que les autres services occidentaux le savaient aussi.

     

    Je suis peut etre un peu parano, mais j'ai l'impression qu'on a essayé de nous la jouer fait accompli, Assad-Enfants-Gazés emballé c'est pesé tomahawk dans l'heure, mais que le plan a un peu merdé. Mais c'est loin d'etre fini.

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