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La France et ses programmes UAV/UCAV


Philippe Top-Force
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Petites questions, qui en fera la maintenance? ont ils besoin d'une liaison satellite entre le drone et la station sol qu'on devrait aussi payer ?

Quel en est l'urgence, on aurait plus besoin de drone de reconaissance ?

Une version dérivée du neuron pourrait faire la meme fonction ?

Le Neuron est un drone de combat furtif démonstrateur technologique pour préparer les après Gripen/Rafale/Eurofighter.

Le Reaper est un drone armé accessible rapidement sur étagère et sur le stock américain.

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Donc en fait le DRAC, c'est juste pour l'aero-modelisme, parce qu'on peut imaginer que pour un drone qui doit voir ce qui se trouve "derriere la crete" il faut pas que l'environnement soit pollue d'ondes EM perturbant le signal GPS... elle nous a coute combien la merveille qui fait pouic?

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  • 2 weeks later...

Comment un drone se guide t'il,  en direct avec des ordres donnés par un opérateur,  par gps, par des carthographie 3D embarqués,

les 3 a la fois ?

on sait quelque chose sur le neuron sur son autonomie de navigation, surtout en cas de perte de signal.

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Le DGA s'explique sur ce volet.

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cdef/10-11/c1011011.asp#P3_69

M. Yves Vandewalle. Le Gouvernement semble avoir décidé l’acquisition de Predator. Quelle urgence a motivé cette décision ? Que devient le parc des Harfang ? Y a-t-il des contreparties américaines ? Pour justifier un achat américain, le ministre évoque souvent le cas des AWACS et des HAWKEYE ; mais il s’agissait d’un marché de niche, c’est-à-dire d’un outil spécifique acheté sur étagère pour des questions de coût. Il en va tout autrement pour les drones qui représentent un marché d’avenir extrêmement porteur. Dans ce dossier, il y a certes une dimension militaire, mais il y aussi une dimension industrielle qui ne peut être ignorée. Qu’est-il envisagé à moyen terme, sachant que l’acquisition de Predator risque d’enfermer nos entreprises dans un tunnel pour le long terme ?

M. Laurent Collet-Billon. Il y a deux volets à votre question : celle de notre capacité à long terme et la manière de l’atteindre. L’option principale qui s’offre à nous est une coopération européenne. Mais elle ne permet pas de disposer d’un système avant 2018 ou 2020. Il nous faut donc étudier d’autres solutions pour assurer le maintien d’une capacité jusqu’à cet horizon.

Deux possibilités s’offrent principalement à nous : acheter des Predator ou prolonger le système Harfang. Nous étudions ce dossier sans parti pris. Je rappelle que la LPM prévoit une amélioration des capacités opérationnelles en matière de drones MALE à partir de l’horizon 2015, avec un achat sur étagère. L’analyse est en cours, elle sera soumise au ministre avant la fin du mois d’octobre et vous en serez tenus informés.

Le sujet est très difficile, et il est certain que la France et l’Europe ont, en ce domaine, tardé à prendre la mesure de l’intérêt des drones. Aux États-Unis, l’utilisation de ces appareils s’est généralisée pour s’étendre aux missions de sécurité civile comme la surveillance des feux de forêts et celle des frontières mais aussi pour la sécurité intérieure et la surveillance des grands événements politiques

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cdef/10-11/c1011012.asp#P6_472

Pour les drones, je pense qu’il faut compléter le parc de Harfang. Un vecteur coûte 20 millions d’euros et une station sol, 10 millions. On peut donc acheter deux ou trois vecteurs en respectant l’enveloppe de 130 millions d’euros prévue par la loi de programmation militaire

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Laurent Collet-Billon, qui est accompagné à Washington par l'ingénieur général des études et techniques de l'armement Jean-Christophe Cardamone, responsable de l'unité de management missiles et drones à la DGA, doit faire préciser quels "transferts de technologies les Américains seraient prêts à effectuer", a précisé Hervé Morin. À ce stade de la négociation, Washington a dit accepter de vendre aux Français pour un prix compris entre 80 et 100 millions de dollars, quatre avions et deux stations au sol, dans la version améliorée et plus automatisée du MQ-9 Reaper, que l'US Air Force doit recevoir à partir de 2012. Chaque avion supplémentaire serait facturé 10 millions de dollars. Les Français envisagent d'équiper ces drones de missiles antichars Hellfire. Très attachés à ce que les équipements de ces appareils soient totalement indépendants des Américains, ils souhaitent les équiper de deux systèmes développés à prix d'or pour l'actuel drone Harfang. Il s'agit de l'équipement de transmission des images par satellite, et du calculateur de mission.

A faire cela autant acheté d'autre Harfang

Pour les drones, je pense qu’il faut compléter le parc de Harfang. Un vecteur coûte 20 millions d’euros et une station sol, 10 millions. On peut donc acheter deux ou trois vecteurs en respectant l’enveloppe de 130 millions d’euros prévue par la loi de programmation militaire

Peut-on équiper les Harfangs de points d'attaches?

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Comparons ce qui est comparable.... =(

Le Harfang est un "moto-planeur" de 110CV et 1T2 ayant une vitesse de croisière de 70kts, alors cessons de le comparer avec un Reaper de 5T équipé d'une turbine de 1000CV croisant à 240kts disposant des meilleurs capteurs vidéo et radar disponibles actuellement...

Dès lors, le tarif du Harfang 2X supérieur à celui du Reaper apparait astronomique!!! De plus, le coût horaire du Reaper est également 2X moindre que celui du SIDM (micro série oblige...)

Le Harfang est l'équivalent du predator A qui lui est encore beaucoup moins cher...

La vraie question dans tout cela est de savoir si nous acceptons de laisser tomber les drones en France pour les 10 années à venir... Même si le Harfang n'a pas grand chose de français...

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Le watchkeeper pourrait être le remplaçant du SDTI en effet, mais pas du Harfang...

Le problème du hermes 450 est qu'il lui faut une piste... L'armée de terre préferera sans doute une solution catapultée ou VTOL.

La British Army s'équipe de Watchkeeper alors pourquoi l'AT n'en ferait pas autant, si on leur propose?

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A propos du DRAC j'espere qu'on va arreter les frais, l'engin n'est pas du tout adapte a l'usage prevu, il faudrait un appareil beaucoup plus rustique qui ne craint pas les manipulations un peu brusques ni les atterissages sur sol dur, parce que la, on dirait que le cahier des charges a ete etabli par un hobbyiste, pas par un militaire (de pres ou de loin)...

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La Pologne (source DSI) vient d'acheter 10 ScanEagle pour 7 millions de dollars. 7 millions et hop, les Polacks ont acquis d'un coup plus de capacité d'observation par drone que la France, avec un besoin nettement moindre en personnels et frais de mise en oeuvre et soutien :lol:.

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La Pologne (source DSI) vient d'acheter 10 ScanEagle pour 7 millions de dollars. 7 millions et hop, les Polacks ont acquis d'un coup plus de capacité d'observation par drone que la France, avec un besoin nettement moindre en personnels et frais de mise en oeuvre et soutien :lol:.

C'est le bon client low cost le scaneagle, mise en oeuvre depuis un vehicule léger - catapulte et mat de réception -, avec un petit charge utile mais semble t il suffisante pour l'usage classique associé a une endurance étonnante.

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En lisant un truc dans DSI, on a apparemment dépensé QUE 400 millions en 10 ans pour les drones en France, dont 1/3 pour le Neuron.... Un Dixième de cette somme dans un truc genre ScanEagle (24h d'endurance et plus dans les versions récentes) auraient permis, le temps de faire des programmes de recherche mieux menés, d'avoir une capacité conséquente (un minimum d'une trentaine de vecteurs plus leurs stations au sol et la formation) qu'il eut été loisible d'étudier, mais en plus de faire une économie monstre en personnels, vu la très faible logistique exigée par l'engin, surtout s'il faut la comparer aux énormités comme le Sperwer qui font moins (efficacité globale, incluant le "rendement") avec beaucoup plus de monde et de matos et restent à ce jour le seul drone "bas de spectre" dont le vecteur coûte plus que le capteur :P. Splendide!

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Le truc étonnant c'est qu'on donne les drones a faire a des boites dont la cellule n'est pas la spécialité ... et a chaque fois ca merde a cause de la cellule, rarement a cause des capteurs - capteur plus facile a adapté que la cellule a postériori - ... Résultat des truc du cosmos comme le sperwer avec une catapulte digne d'un porte avion et un atterisseur de contrebande, ou le drac qui ne sais pas voler en mode dégrader ou atterir ailleurs que sur un green !

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La Pologne (source DSI) vient d'acheter 10 ScanEagle pour 7 millions de dollars. 7 millions et hop, les Polacks ont acquis d'un coup plus de capacité d'observation par drone que la France, avec un besoin nettement moindre en personnels et frais de mise en oeuvre et soutien :lol:.

Si il n'y avait que ça...

Sagem and Ukrainian state-owned company CharZ team up on drones

http://www.sagem-ds.com/spip.php?article715

Sagem and Kazakhstan Engineering sign an agreement to create joint venture for drones

http://www.sagem-ds.com/spip.php?article713

Non mais franchement, on va ou la?! Ukraine et Kazahkstan... Allez on va dire que c'est dut à la crise

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Ca va encore: pays peuplés et pleins de ressources, bien placés, avec des populations éduquées et encore des noyaux industriels et technologiques de bon niveau (et des coûtes de réalisation imbattables :lol:), où la France a des ouvertures et des places déjà prises.... Faut lâcher un peu ta grille de lecture des décennies précédentes :lol:, espèce de snobinard ;).... Tu veux vendre à qui? Aux USA :lol:?

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l'ukraine aurait un fort potentiel en europe si elle n'avait pas 40 % de sa population russe.

le kazakhstan a un fort potentiel dans sont secteur.

au moins de quoi devenir un etat puissant a l'echelle regional.

il faut pas se plaindre de se genre de contrat sa ouvre toujours une porte sur de nouveaux marchés.

Cordialement.

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PLF2011 : Les drones

http://www.assemblee-nationale.fr/13/budget/plf2011/a2862-tVI.asp#P2387_105403

E. LES DRONES : LA PERSPECTIVE D’UN CHOIX RAPIDE

La France compte parmi les rares nations disposant d’une flotte de drones MALE qu’elle utilise en totale souveraineté. Le système intérimaire de drones MALE (SIDM), a été livré à l’armée de l’air en 2008 sous le nom de Harfang. Le système de trois vecteurs de l’époque a rapidement été déployé en Afghanistan, y conduisant ses premières missions dès février 2009.

Un an et demi plus tard, le retour d’expérience est riche. La France a intégré avec succès le club des puissances mettant elles-mêmes en œuvre des drones sur ce théâtre difficile. L’armée de l’air, en coopération avec l’industriel, y a prouvé sa capacité à maintenir sa flotte en condition opérationnelle et, plus généralement, un cap d’ordre culturel semble avoir été franchi, chacun reconnaissant désormais le caractère indispensable et prometteur de cette technologie.

Le drone Harfang a franchi les 3 000 heures de vol cet automne et son utilité est largement reconnue par nos alliés.

Très sollicités, ces matériels intérimaires y ont connu une usure rapide. La direction générale pour l’armement a procédé en 2009 à l’achat d’un nouveau système, doté d’une station sol et d’un vecteur, concrétisant ainsi la proposition que le rapporteur avait formulée lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2010. Cet équipement devrait être pleinement opérationnel cet automne.

Au vu de cette expérience, on peut relever à grands traits ce que notre armée de l’air attend de ses drones. Ils doivent assurer la permanence et la continuité de l’observation qui permet la détection de cibles fugaces, la désignation d’objectifs vers les systèmes d’armes les plus appropriés, l’investigation sur toute la zone indépendamment des contingences météorologiques ou géographiques, la capacité d’opérer à grande distance, la capacité d’être réorienté sous de faibles préavis et délais pour faire face aux situations opérationnelles prioritaires en tout point d’un théâtre, l’utilisation en simultané de capteurs qui couvrent tout le spectre (électro-optique, infrarouge et radar) et enfin un traitement et une diffusion rapide de cette information par des liaisons de données adaptées.

Compte tenu de la richesse de ces potentialités, on ne peut que regretter la faible croissance de notre parc lorsque l’on songe à l’utilité que cette technologie aurait, par exemple, dans la lutte contre la piraterie maritime. Quant au Sahel, à l’heure où ce rapport est rédigé, nous déployons d’importants moyens de surveillance pour tenter de retrouver nos compatriotes et leurs collègues africains que le groupe Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) retient en otage dans le désert.

L’endurance des drones MALE est sans comparaison et se prête parfaitement à la surveillance de ces grandes surfaces, à l’aide de capteurs optiques, radars ou encore électromagnétiques. Ils en font le complément idéal de moyens héliportés, à la réserve près et d’importance qu’il leur faut un relais satellite pour opérer, ce qui ne semble pas acquis dans cette région.

Mais cela pose aussi le problème plus large de nos moyens de renseignement et de surveillance dans le Sahel, région d’intérêt stratégique pour la France, et dont l’instabilité pourrait croître fortement au cours des prochaines années.

Au-delà de ces regrets, largement partagés, il faut aujourd’hui se concentrer sur l’avenir.

Depuis un certain nombre d’années maintenant, des voix appellent à la définition d’une stratégie claire et cohérente en matière de drones (#P2398_10911813).

La situation est relativement simple : avec des moyens limités, la France doit faire face à un besoin pressant sur le court terme tout en ménageant l’avenir.

Pour mémoire, les crédits adoptés en programmation sont décrits dans le tableau ci-après.

Ressources allouées en programmation pour les segments MALE et tactique (SDT)

(en millions d’euros 2009)

http://www.assemblee-nationale.fr/13/budget/plf2011/a2862-tVI.asp#P2387_105403

Source : rapport d’information n° 2127 sur les drones (Assemblée nationale, décembre 2009).

Une révision de la LPM a eu lieu en 2009 par l’ajout sur le programme 146 de 60 millions d’euros d’AE et de CP sur la période 2011-2016 portant ainsi à 70 millions d’euros l’allocation destinée au maintien de la capacité. De même un flux annuel de 30 millions d’euros sur le programme 178 a été abondé afin d’en assurer le soutien. Cette révision s’est faite sur l’hypothèse d’une location de services de la fin 2012 à la fin 2016, permettant de couvrir l’utilisation d’un système déployé en OPEX (une station sol et trois véhicules aériens) sur la base d’une activité de 1 900 heures de vol par an. Cette perspective est donc sérieusement envisagée, même si elle paraît peu optimale. Le retour d’expérience de l’Afghanistan montre en effet que nos appareils sont sous-utilisés, par crainte d’une attrition qui conduirait rapidement à une rupture capacitaire.

Les crédits de paiement permettant de financer le développement et l’acquisition des systèmes du futur sont quant à eux repoussés à la future programmation.

Les options en présence sont l’acquisition de vecteurs Harfang supplémentaires et l’acquisition de systèmes américains ou israéliens sur étagères.

Le tableau ci-après résume les avantages et les inconvénients des principales options en présence, dans une hypothèse d’acquisition patrimoniale.

Comparaison des hypothèses de succession du Harfang

[table=|]Option / Délais des premières livraisons|Atouts|Inconvénients|Respect de la souveraineté nationale|Coût annoncé|Cohérence

Harfang|2 ans|Flotte éprouvée, MCO en place, participation forte de l’industrie française|Capacités du système en dessous des standards actuels|Correct : plateforme israélienne, liaison satellite française, intégration en France|20 millions d’euros par plateforme, 10 millions d’euros par station sol|Prolongement de la flotte actuelle, économies d’échelle

Predator|3 ans|Modèle le plus répandu dans le monde, robuste, qui peut être facilement armé|Manque d’ergonomie|Plus qu’incertain : devoir d’information des États-Unis pour tout déploiement ? Transit des informations par les réseaux américains ?|525 millions d’euros pour 3 systèmes de 3 vecteurs|Chaîne logistique différente du Harfang

Heron TP|2 à 3 ans|Modèle performant et polyvalent qui commence à équiper l’armée israélienne|Liaison satellite non encore disponible|Non garantie dans le cadre d’un achat pur et simple sur étagère. Possibilité toutefois d’intégrer des éléments nationaux et d’assembler en France mais qui allongerait les délais de production|Difficile à estimer avec une liaison satellite|Stations sol interopérables avec le Harfang[/table]

Source : ministère de la défense.

On peut également noter que la société Sagem a remis en mai 2010 une proposition pour la vente de drones Patroller. La configuration actuellement disponible n’incluant pas de radar et de liaison satellite, ce produit ne paraît pas répondre aux besoins de l’armée de l’air. Il pourrait néanmoins intéresser d’autres clients interministériels.

Il faut donc examiner ces trois grandes hypothèses pour déterminer comment éviter la rupture capacitaire en 2012-2013, tout en préparant un programme du futur pour l’horizon 2020.

À maints égards, le rapporteur considère que la meilleure option serait de prolonger la durée de vie de la flotte Harfang, en constituant un parc minimal de deux systèmes composés chacun d’une station sol et de trois vecteurs, voire d’un système supplémentaire doté d’une station sol et d’un vecteur. Cet ensemble devrait être modernisé, s’agissant de ses capteurs, mais aussi, le cas échéant, de son calculateur. Les deux premiers systèmes pourraient être utilisés sur deux opérations simultanées, dans le contexte décrit par le Livre blanc, et le troisième permettrait un travail en métropole de formation, d’entraînement, et d’exploration des possibilités de mutualisation en interministériel. Cela préserverait des compétences chez l’industriel et laisserait le temps suffisant pour envisager une coopération européenne sur le moyen terme pour développer les drones MALE du futur. En outre, une extension de la flotte aurait le mérite de diminuer un coût d’usage aujourd’hui particulièrement élevé (près de 13 000 euros par heure de vol) du fait, notamment, de coûts fixes élevés au regard de son utilisation.

C’est toutefois la rumeur d’un achat sur étagère de drones Predator qui a récemment alimenté la chronique. Des personnes autorisées ont laissé entendre tout l’intérêt qu’il y aurait à disposer rapidement de ce matériel robuste et éprouvé. Produit en grand nombre, il serait très certainement disponible sous deux ou trois ans.

Mais, il existe aussi des arguments en défaveur d’un tel achat. Tout d’abord, on peut regretter que l’ergonomie de la station sol soit bien moindre que celle des Harfang. Surtout, sans préjuger des conditions de vente qu’obtiendrait la France, il faut observer que certaines nations européennes qui en disposent ont eu à souffrir de restrictions d’emploi en devant non seulement préalablement informer les autorités américaines de toute mission mais également accepter que le transit des informations se fasse via les satellites américains. Sans compter, enfin, que la France serait alors contrainte d’entretenir deux chaînes logistiques MALE, sauf à abandonner le Harfang quelques années seulement après son entrée en service, ce qui apparaîtrait bien comme un gâchis pour la défense comme pour l’industrie qui a beaucoup investi dans le développement de ce programme.

Plus grave peut-être, un tel achat, coûteux, mobiliserait dès à présent des ressources trop importantes pour permettre d’investir dans le développement d’un projet de drone MALE européen. Le risque serait grand dès lors de voir l’industrie européenne sortir de la course, alors même que l’on sait aujourd’hui l’avenir prometteur de cette technologie, les très grands pays de demain, Inde, Chine, Brésil, Russie et autres envisageant de s’y lancer.

D’une certaine façon, l’achat de Predator conclurait une suite d’échecs pour l’Europe de la défense. Après avoir mis fin au projet de drones EUROMALE, l’Allemagne a poliment décliné la proposition française de constituer un parc Harfang commun. En outre, il faut constater que le Predator est d’ores et déjà le drone le plus répandu dans les armées européennes. Enfin, la France, qui disposait d’une avance certaine dans ce domaine, a elle-même laissé dériver les choses, parfois déçue, il est vrai, par les atermoiements, voire les luttes d’influence stériles entre les industriels.

Sans esprit partisan, le rapporteur espère que la décision de renouveler notre parc de drones sera prise avec une vision de long terme. Nous avons su prendre les décisions qu’il fallait, et mobiliser les ressources nécessaires pour faire de la France et de l’Europe des acteurs majeurs de secteurs tels que l’aéronautique ou le spatial. Les drones sont une technologie clef pour demain, créatrice de valeur ajoutée et d’emplois. Cela mérite de donner une chance aux options les plus porteuses d’avenir.

D’autant que les programmes européens de plus long terme existent (#P2536_11729214). À ce jour, deux grandes options paraissent se dessiner. Les Britanniques développent le démonstrateur de drone MALE dit MANTIS. Ce programme a avancé et le démonstrateur a effectué son premier vol l’année dernière en Australie. Dans un contexte de difficultés budgétaires et parce qu’ils souhaitent disposer d’une technologie leur garantissant davantage de souveraineté que les Predator, les Britanniques semblent ouverts à une coopération bilatérale avec la France ou l’Italie pour développer un drone MALE du futur en commun. Du point de vue du rapporteur, cela paraît aujourd’hui être de loin la meilleure option : elle rapprocherait les deux principales industries aéronautiques de défense en Europe, avec, ce qui n’est pas à exclure, la possibilité de coopérations ultérieures pour concevoir un avion de combat européen à l’horizon 2030.

L’autre option, le projet Talarion, est portée par la France, l’Allemagne et l’Espagne. Plus ambitieux, il est également relativement coûteux (plus d’un milliard par pays, pour le développement et l’acquisition de trois systèmes). Des doutes existent sur la détermination des différents partenaires à mener ce projet à son terme et, à ce stade, seule une étude de levée de risque a été conduite. L’industriel propose de lancer une étude financée à hauteur de 25 millions d’euros par État afin de faire fonctionner les bureaux d’études. Compte tenu de son coût, cette option semble toutefois susciter moins d’adhésion aujourd’hui chez nos partenaires.

Dans tous les cas, le temps joue contre une approche européenne. Il faut maintenant que la France dise clairement quel est son besoin, quels sont ses moyens et surtout quelles sont ses ambitions. Il est donc à espérer que notre stratégie drone s’éclaircisse au cours des toutes prochaines semaines, à l’occasion notamment du prochain sommet franco-britannique, qui porte beaucoup d’espoirs pour le futur de l’Europe de la défense.

#P2539_119421F. LE PROGRAMME DE DRONE DE COMBAT NEURON

Le NEURON est un démonstrateur technologique d’avion de combat piloté à distance (dit drone de combat). Ce développement prépare les conflits du futur en adaptant la technologie des avions de combat, y compris en termes de capacité d’emport et de furtivité, à l’absence d’équipage à bord pour le piloter à vue. Il s’agit d’un défi industriel majeur, pour une technologie prometteuse. La France a donc mené une initiative de développement d’un démonstrateur en association avec différents pays européens. Les clefs de financement sont les suivantes : 46 % pour la France, 21,5 % pour l’Italie, 18,5 % pour la Suède, l’Espagne, la Grèce et la Suisse complétant le partenariat. Ces États ont encouragé les industriels à établir par eux-mêmes des partenariats pour franchir ensemble les différentes étapes technologiques. La DGA joue le rôle d’agence exécutive et Dassault Aviation celui de maître d’ œuvre.

Ce drone pèsera 7 tonnes et pourra emporter, outre des bombes guidées laser, divers capteurs permettant la détection de cibles et le vol dans le haut subsonique (mach 0,8+).

Pour mémoire, la phase de faisabilité a été lancée en février 2006 et celle de développement et de réalisation en avril 2008.

En août 2010, la DGA a notifié la troisième tranche conditionnelle du contrat relative à la phase d’essai. Janvier 2011 doit donc voir le début de l’assemblage final du segment aérien, suivi, en septembre, du début des essais en vol. Le premier vol est attendu pour mai 2012. Ensuite, la campagne d’essais, qui comprendra un tir de bombe, se déroulera en France, en Suède et en Italie, pour s’achever début 2014.

Le coût du programme est, à ce jour, parfaitement tenu, à 405 millions d’euros hors taxes, dont 186,3 millions d’euros pour la France. En 2011, le NEURON absorbera 1,7 million d’euros en AE et 22 millions d’euros en CP.

Il doit être conduit à son terme car il est une assurance du maintien en Europe d’une capacité de production d’avions et de drones de combat. L’investissement consenti aujourd’hui limite l’écart technologique qui se creuse avec les États-Unis dans le domaine de la furtivité et des drones de combat.

Au-delà, la réussite du programme aidant, va se poser la question d’un possible élargissement des partenariats. La logique de construction d’une Europe de la défense peut y inciter, mais il ne faudrait pas réitérer les erreurs de programmes trop inclusifs, où la pertinence industrielle passerait après l’intérêt politico-industriel de chaque État. Cette question devra donc être examinée avec attention, non pour créer de nouvelles bases industrielles, mais dans la perspective de préserver le tissu existant.

Cette démarche doit être pensée de façon globale et cohérente, compte tenu notamment des possibilités de concevoir un drone MALE européen et, surtout, de la nécessité stratégique pour l’Europe de préparer l’aviation de combat du futur, qui ne pourra être développée qu’en conjuguant dès à présent les capacités existantes chez les uns et les autres.

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