Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Grades, carrières et dispositif tactique: les systèmes d'organisation armée


Tancrède
 Share

Messages recommandés

Là Gibbs, tu nous lancerais dans l'éternel débat "contrôle continu ou concours"  :lol:. Mais c'est vrai que ça fait partie des défauts: afficher un système méritocratique dont on trucide la réalité selon les besoins budgétaires, sans le dire en plus.

Essayons de ne pas limiter le sujet aux réformes à faire dans l'AdT d'aujourd'hui, et juste sous l'angle de la gestion des personnels. Je sais que le sujet n'est pas des plus précis, mais il concerne l'organisation tactique des armées et la pertinence des modèles (modèles actuels inclus évidemment), donc selon les 2 angles de vue que ce problème implique, et qui ne sont jamais facilement conciliables:

- angle de l'armée: définition de capacité, adaptation au spectre des menaces le plus large possible, définition d'un échelon tactique de référence (légion, division, GTIA/battlegroup....), articulation du dispositif, capacités recherchées, organisation et nomenclature des grandes unités, unités élémentaires et sous-unités, maximisation de l'efficacité de chaque échelon, choix et sélection des hommes, contrainte budgétaire

- angle individuel: GRH, choix et sélection, recrutement (conscription? Volontariat? quel mix des 2?), formation/entraînement/aguerrissement, vie sur base, "ambiance" de travail, création/entretien d'un esprit de corps, attractivité du métier, perspectives de carrière, clarté du dispositif, possibilités de reconversion, traitement des mutilés, retraites....

Quelle que soit l'époque, les armées réellement organisées et efficaces ont toujours eu, à un degré ou à un autre, ces 2 ordres de préoccupation quasiment contradictoires en tête (même les gouvernants les plus cyniques savaient que les bons hommes ne s'attirent et ne se gardent pas s'il n'y a pas de plan de carrière et de retraite; les mercenaires n'ont jamais offert une bonne solution). La question est de les optimiser ET de les rendre compatible.

Je m'inspire avant tout de l'exemple romain, car c'est celui qui a su le mieux les fusionner dans une organisation efficace (de l'armée et de la société), et ce dans le temps long, au point, pendant le Haut Empire, d'être un des piliers de la société et de l'économie, les zones frontières étant aussi des espaces à mettre en valeur, ce à quoi les légions et auxiliats en garnison contribuaient largement, implantant des générations de soldats dans le paysage de zones en développement (en garnison, puis en retraite, les soldats faisaient souche et contribuaient plus que largement au développement et à l'urbanisation de ces zones). Tout n'en est pas transposable, mais le point est que, à la lumière de l'Histoire et des développements techniques, tactiques et technologiques actuels, il semble qu'un nouvel équilibre doive être trouvé pour l'organisation militaire, afin de concilier différemment ces 2 grands facteurs de l'organisation tactique et humaine des armées.

Pour reprendre le point particulier des officiers: qui a décrété qu'un jeune bien éduqué devait commander une force opérationnelle autonome? Personne. la conception actuelle des grades de lieutenant et capitaine remonte aux armées de masse qui fonctionnaient en packs plus denses et dont la coordination et la cohésion ne pouvait se faire que via une chaîne hiérarchique lourde et omniprésente (niveau d'éducation moyen, masses importantes à coordonner, moyens de com limités, même à courte distance....). Un légat ou un consul romains auraient trouvé complètement stupide de confier le commandement d'une cohorte à un jeune tribun, et encore plus stupide de l'envoyer sur une mission autonome, même de courte durée et avec moins qu'une cohorte. Soit il avait des tribuns ayant bien plus de bouteille pour faire ça, soit, cas plus probable, il avait pléthore de centurions bien rôdés pour ce genre de taf. Si la mission impliquait l'interaction avec des alliés, soit un versant politique, là le tribun avait une utilité et le commandement nominal. Si elle avait déjà une certaine échelle (une ou plusieurs cohortes), le tribun, un expérimenté, avait là toute son importance et prenait un rôle de commandement et de coordination globale du détachement (choix des objectifs, mouvement, choix de combattre ou non, dispositif global....), mais l'application tactique restait du domaine des centurions, et ils étaient les premiers qu'il consultait pour savoir ce qu'il était possible de faire et comment il fallait le faire.

La nomenclature peut varier pour définir le niveau où la pratique compte plus que l'éducation, et il est possible de l'envisager autrement:

- officiers "terrain" = spécialistes, officiers "écoles" = généralistes

- officiers terrains sont censés être des pros du combat et des meneurs d'hommes, les officiers "écoles" sont censés être des pros de la guerre au sens large

- les uns sont centrés sur le niveau terrain et pratique, l'application, les autres sont centrés sur le spectre général, dont le niveau terrain n'est qu'un seul aspect.

Vu sous cet angle, il apparaît plus que ridicule de confier une responsabilité pareille à des jeunes lieutenants ou à des capitaines qui ont généralement peu de bouteille, mais surtout moins la connaissance intime de la troupe dans sa réalité complète, pas le même sens du terrain.... De leur point de vue, c'est un validateur de parcours, alors que dans la réalité, c'est désormais l'échelon opérationnel premier, le domaine d'application pratique le plus crucial et l'échelle de déploiement désormais "normale". Il faut à cette échelle des officiers dans la 2ème moitié de leur carrière (15 ou 20 ans derrière eux), pas des djeunz. Qu'il soit nécessaire que les futurs officiers généraux aient tâté de ces échelons pendant un bon bout de temps (et qu'ils aient vu les conséquences des ordres venus "d'en haut") c'est évidemment nécessaire.... Mais pourquoi en tant que responsable de cet échelon qui réclame ses propres spécialistes expérimentés aux commandes?

Avant de faire sa "vraie carrière" en EM (échelons GTIA, EMF de diverses tailles, et EM de Corps d'Armée interallié), le jeune officier devrait plus logiquement:

- être un étudiant ET stagiaire de longue haleine, avec derrière lui une "grande école" militarisée (St Cyr remasterisé version "compatible et valorisée aussi pour le civil), une école d'application (pour son arme) et des classes "normales

- avoir dans un premier temps un statut ferme et défini, avec un ou plusieurs rangs correspondants (différents des grades de bas officiers): pas un mdr, mais pas non plus réellement un officier, en ce sens qu'il est affecté en sous-unités (section, compagnie interarme et SGTIA) sous l'autorité d'un sous-off (un bref temps en section) ou d'un bas officier

- à ce stade, il joue les surnuméraires, avec un certain nombre de tâches défini, mais surtout de l'apprentissage à faire. Passé un certain temps, le rôle du bas officier est aussi de l'assigner ponctuellement à un commandement autonome temporaire (une mission, un contact à établir, un coup de main à faire....). Il faut évidemment qu'il ait tâté de chaque échelon dans sa réalité, et, toutes assurances prises, ait pu voir ce que c'était que commander à ce niveau.

- au niveau SGTIA, il est déjà un officier d'EM auprès d'un capitaine issu du rang, et apprend à jouer l'interface entre le SGTIA et le GTIA, c'est-à-dire la jonction entre l'échelon et le langage EM et l'échelon et le langage terrain.

- il convient de déterminer une durée pour cette période d'apprentissage, histoire de pas se retrouver non plus avec des mecs qui ont végété 10 ans en faisant ça et dont les possibilités de reconversion seront nulles

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

tu vas peut-être trouvé ma comparaison débile ,mais dans Band And Brothers il y a l'épisode ou on voit un jeune officier sorti de westpoint qui fait un cour passage en unité ,histoire de lui faire goûter au "combat" .passage bref  :lol: (s'est pas non plus le sujet principal de l'épisode ) ,mais il y a l'idée de se que tu décris ,avec un temps quand même plus long que se que se jeune officier passe en unité de combat avant de rejoindre un état-major  dans l'épisode .

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est toujours un peu ça, mais en l'occurrence, il est juste là pour "goûter" le feu, pas pour commander ni même vraiment pour avoir un rôle. Il est plus là en "observateur" ce qui est trop passif; c'est le genre de trucs obtenus au piston pour pouvoir afficher "a été à la guerre" sur son CV.

Mais y'a surtout le lieutenant foireux, aussi là pour marquer le coup dans son CV, qui est authentiquement en charge de la compagnie pendant un moment. C'est un cas extrême, qui plus est dans un autre genre de guerre, mais ça souligne que sorti du combat groupé et en ligne, vaut mieux du lieutenant/capitaine issu du rang et ayant bien roulé dès lors que le combat se joue plus au niveau de la section/compagnie en autonomie plus ou moins prononcée. C'est trop de responsabilité et de compétence à demander d'un jeune officier qui n'est plus seulement un exécutant dans une vaste formation dense où l'autorité de décision (colonel/général) est, pour ainsi dire, à portée de voix ou pas beaucoup plus loin, et sur le plan purement tactique/combat/meneur d'hommes, c'est hors de la portée du "lieutenant moyen" avec même 3-4 ans d'expérience ou du "capitaine moyen" avec un peu plus.

Les armées de masse et dans une époque de fort patriotisme et de danger immédiat pouvaient toujours procurer une proportion raisonnable d'excellents jeunes officiers qui apprenaient vite ce qu'une école ne leur avait pas fourni, et ils allaient dans les unités de pointe en général. Mais si la réalité était examinée en spectre large à partir de la 2ème Guerre Mondiale, le résultat global ne serait pas forcément si flatteur pour ces échelons, toutes armées confondues. Et de toute façon, l'époque n'est plus à de tels vivier où des profils de jeunes officiers exceptionnels peuvent être considérés comme abondants, ni à des conflits permettant à la sélection naturelle de les repérer/de les faire monter vite. De même, l'investissement de formation par tête de soldat et d'officier est bien plus important et le droit à l'erreur bien moindre étant donné les effectifs réduits et les impératifs de disponibilité (et la tolérance aux pertes).

Donc mort au modèle actuel de l'officier qui fait sa carrière de lieutenant à général! C'est dépassé, contre-productif et inadapté à l'optimisation générale des moyens, à la viabilité des parcours de carrière (donc à l'attractivité du métier) à tous les niveaux, aux nécessités tactiques pour les échelons de forces réellement opérationnels et autonomes....

Il s'agit en fait de mieux subdiviser la chaîne opérationnelle de commandement en fonction de l'importance des unités "fondamentales":

- le Battlegroup de 2500 à 3000h ou un peu plus est déjà une entité opérationnelle de projection qui n'est plus au simple niveau tactique et nécessite un officier général et un EM pouvant gérer tous les aspects en plus de la tactique et du terrain: gestion des domaines interarmée et alliés, politique et civilo-militaire, combat et reconstruction éventuellement, logistique long terme, plannification, renseignement par tous les canaux, centre d'analyse et traitement....

- le GTIA est plus épineux: officier "école" ou officier issu du rang. De facto, le SGTIA est et sera un bataillon interarme, avec une réserve logistique déjà un peu complexe et une gestion de l'action dans le temps, ce qui impliquerait autre chose que le sens tactique, l'expérience et la connaissance intime de l'outil et de l'humain. Mais d'un autre côté, ce sera moins un EM fixe et fourni qu'un PC avancé mobile rapidement et focalisé sur le maniement des forces, avec une plate-forme logistique limitée

- le SGTIA, ou plus connement la compagnie interarme, est clairement une unité terrain, à confier à un officier issu du rang et qui a bien bourlingué avant ça

Le GTIA ne doit plus être qu'un échelon rapide de commandement, coordination et logistique de courte durée au profit des compagnies (elles-mêmes éclatées le plus souvent) qui quadrillent un terrain: doit-il être le fait d'un officier "école" ou d'un officier "rang"? Dur à définir vu la variété des situations potentielles et sans schéma exact des forces à venir. Mais la question demeure, si l'on part dans cette optique ternaire avec des bas officiers uniquement issus du rang et des officiers "école" destiné à assister/être dispo en EM et à ne commander qu'à partir d'un échelon donné: à quel stade vaut-il mieux passer d'un commandant issu du rang "conseillé" par des officiers "école" éventuellement à un officier "école" arrivé à un bon stade de maturation et d'expérience et conseillé par des officiers issus des 2 cursus?

En bref, si la question semble ne pas se poser pour les capitaines et lieutenants, au vu de la tendance et des besoins actuels, quid du chef de bataillon?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

j'ai remarqué qu'il y avait dans le cursus des US marines une séléction pour former des lieutenants chef de section ,mais dans un cursus qui ne propose pas une longue carriére ,enfin un accés trés limité à des postes et grade beaucoup plus important .

une carriére de chef de section  (pas réservé au section de combat ,mais dans toute les spécialités comme chef de section dans la log ,etc...) .

en gros ,se qui est mis en avant ,s'est la possibilité d'une trés bonne reconversion dans le sens ou avoir "le label chef de section US MARINES",ben s'est trés recherché pour tous se qui touche le management ou poste à responsabilité  .

dans un sens ,sa faît de vieux "chef de section" mais au grade de lieutenant .(sa m'a faît pensé à ton systéme ,des gens qui restent en unité de combat ,ou même de soutien ).

apparemment , le systéme est faît de maniére à se que les gens restent plus longtemps à leurs postes ,sans perspective de monter trés haut dans la hiérarchie ,avec des personnels qui en sont "conscient" mais qui savent qu'il y aura une sorte de compensation lors d'un départ dans le civil ,gagné avec "le label US MARINES" .

j'avais vu sa dans un reportage .

comme les Marines travail l'inter-arme ,le principe de GTIA à plus ou moin toute les échelons,je trouve que sa y ressemble ,ben ils ont adapter une structure d'officier chef de section ,mais qui semble limité a se rôle ,voir finir son temps à capitaine d'une compagnie pour les meilleurs .

ton avis Tancrède ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ces lieutenants issus du rang, il faudrait avant tout savoir:

- s'ils sont nombreux dans le corps ou s'il s'agit plus d'une porte de reconversion vers le civil (qui ne dit pas son nom)

- s'ils sont nombreux dans le corps, est-ce avant tout en tant qu'opérationnels/platoon leaders au combat? Ou est-ce une voie d'accès à leur 2ème carrière comme non-combattants, dans le soutien projetable ou carrément dans le soutien fixe (entraînement/formation, logistique/Mat), ou purement l'administration (chef de bureau)?

- La "compensation" est-elle uniquement de ce ressort du prestige/passeport pour une bonne reconversion des plus méritants? Ou est-ce parce que, pour garder ces personnels ou les récompenser, le passage au statut de lieutenant est-il aussi un passage vers une grille de rémunération d'une autre ampleur?

Tiens, une autre métaphore pour expliciter la différence désormais moins pertinente entre officiers et sous-offs aujourd'hui, qui devrait s'adapter à la réalité et non plus reposer sur cette vision culturelle issue du passé et d'armées radicalement différentes: l'opposition cols bleux (sous-offs)/cols blancs (officiers). Si l'on se fie au secteur privé, il est possible de voir qu'aujourd'hui, même si ce n'est pas vrai partout, certains types de cols bleus (techniciens, métiers plus ou moins pointus du bâtiment....) se paient bien plus cher à l'heure que beaucoup de cadres sup, et souvent avec raison. Comme le disait Woody Allen à quelqu'un qui s'offusquait qu'un plombier lui coûte aussi cher que son psy, "c'est aberrant! Un plombier devrait être bien mieux payés qu'un psy! Ils sont si durs à trouver et à faire venir" ;).

comme les Marines travail l'inter-arme ,le principe de GTIA à plus ou moin toute les échelons,je trouve que sa y ressemble ,ben ils ont adapter une structure d'officier chef de section ,mais qui semble limité a se rôle ,voir finir son temps à capitaine d'une compagnie pour les meilleurs .

C'est quand même limité chez eux:

- en théorie, oui ils sont dans le modèle plug and play, les unités élémentaires étant des réservoirs pour composer des task forces à la carte. Un tel modèle exige des personnels de haute qualité, et une disponibilité optimale, ainsi qu'une organisation souple et un esprit de corps puissant et des forces standardisées à l'extrême

- dans la pratique, ils se sont vite aperçus que ce modèle a en soi des limites fortes, et plus encore que la qualité des personnels n'était pas et ne pouvait être au rendez-vous (le recrutement n'est pas réellement optimal même chez les Marines, et l'humain a des limites): il faut de l'organique à un moment ou à un autre, et pas seulement au niveau des sous-unités

Résultat, la capacité globale à faire des task forces à la carte est limitée à un certain nombre de MEU par MEF (les 3 réservoirs de 40 000h): en fait 3 MEU de 2200h par MEF, qui résultent de la contrainte non seulement en matériels dimensionnants (moins les navires de transport que les hélicos), mais surtout de la capacité d'unités prélevées n'importe où d'opérer efficacement avec d'autres unités dans un dispositif interarme. Ces 3 MEU dans chaque réservoir sont constituées par des unités permanentes qui, même si elles vivent dans leurs régiments de base, s'entraînent souvent ensemble (quasiment uniquement en fait).

De fait, ce sont des GTIA permanents et organiques, sauf pour l'administratif et la vie en caserne une partie de l'année. Donc en fait, sur une division de 20 000h chez les Marines (sur 40 000, le reste étant l'aviation et la log), il n'y a que 3 GTIA, totalisant 6600h, et 9 pour l'ensemble du corps quand la réforme actuelle sera finalisée. Ca fait pas si lourd en comparant avec le nombre de régiments, bataillons, compagnies.... Le reste opérant plus dans des formations plus classiques, en grand ou en petit déploiement.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ces lieutenants issus du rang, il faudrait avant tout savoir:

- s'ils sont nombreux dans le corps ou s'il s'agit plus d'une porte de reconversion vers le civil (qui ne dit pas son nom)

- s'ils sont nombreux dans le corps, est-ce avant tout en tant qu'opérationnels/platoon leaders au combat? Ou est-ce une voie d'accès à leur 2ème carrière comme non-combattants, dans le soutien projetable ou carrément dans le soutien fixe (entraînement/formation, logistique/Mat), ou purement l'administration (chef de bureau)?

- La "compensation" est-elle uniquement de ce ressort du prestige/passeport pour une bonne reconversion des plus méritants? Ou est-ce parce que, pour garder ces personnels ou les récompenser, le passage au statut de lieutenant est-il aussi un passage vers une grille de rémunération d'une autre ampleur?

Tiens, une autre métaphore pour expliciter la différence désormais moins pertinente entre officiers et sous-offs aujourd'hui, qui devrait s'adapter à la réalité et non plus reposer sur cette vision culturelle issue du passé et d'armées radicalement différentes: l'opposition cols bleux (sous-offs)/cols blancs (officiers). Si l'on se fie au secteur privé, il est possible de voir qu'aujourd'hui, même si ce n'est pas vrai partout, certains types de cols bleus (techniciens, métiers plus ou moins pointus du bâtiment....) se paient bien plus cher à l'heure que beaucoup de cadres sup, et souvent avec raison. Comme le disait Woody Allen à quelqu'un qui s'offusquait qu'un plombier lui coûte aussi cher que son psy, "c'est aberrant! Un plombier devrait être bien mieux payés qu'un psy! Ils sont si durs à trouver et à faire venir" ;).

+1

C'est quand même limité chez eux:

- en théorie, oui ils sont dans le modèle plug and play, les unités élémentaires étant des réservoirs pour composer des task forces à la carte. Un tel modèle exige des personnels de haute qualité, et une disponibilité optimale, ainsi qu'une organisation souple et un esprit de corps puissant et des forces standardisées à l'extrême

- dans la pratique, ils se sont vite aperçus que ce modèle a en soi des limites fortes, et plus encore que la qualité des personnels n'était pas et ne pouvait être au rendez-vous (le recrutement n'est pas réellement optimal même chez les Marines, et l'humain a des limites): il faut de l'organique à un moment ou à un autre, et pas seulement au niveau des sous-unités

Résultat, la capacité globale à faire des task forces à la carte est limitée à un certain nombre de MEU par MEF (les 3 réservoirs de 40 000h): en fait 3 MEU de 2200h par MEF, qui résultent de la contrainte non seulement en matériels dimensionnants (moins les navires de transport que les hélicos), mais surtout de la capacité d'unités prélevées n'importe où d'opérer efficacement avec d'autres unités dans un dispositif interarme. Ces 3 MEU dans chaque réservoir sont constituées par des unités permanentes qui, même si elles vivent dans leurs régiments de base, s'entraînent souvent ensemble (quasiment uniquement en fait).

De fait, ce sont des GTIA permanents et organiques, sauf pour l'administratif et la vie en caserne une partie de l'année. Donc en fait, sur une division de 20 000h chez les Marines (sur 40 000, le reste étant l'aviation et la log), il n'y a que 3 GTIA, totalisant 6600h, et 9 pour l'ensemble du corps quand la réforme actuelle sera finalisée. Ca fait pas si lourd en comparant avec le nombre de régiments, bataillons, compagnies.... Le reste opérant plus dans des formations plus classiques, en grand ou en petit déploiement.

+1

ben s'est vrai que sa limite en GTIA chez les Marines .

mais je pense qu'il y a un turn over plus facile entre Régiment qui passe par ses GTIA ,et 2200 hommes pour des opérations limité dans le temps et au vu du soutien qu'elle bénéficie ,ben sa mange pas trop l'effectif .

au final ,le principe de GTIA ,s'est avoir une boite à outils équipé de maniére à faire face au situation les plus divers ,avoir du plus lourd au plus léger .

se qui cause soucis ,s'est de dire pourquoi ne pas mettre en permanence une batterie ,3 compagnies de combat ,1 escadron blindé ,le génie etc ...dans une même base .le probléme viendrait surtout du faît que la maintenance des matériels seraient plus compliquaient .

le + pour les Marines ,s'est qu'une Division ben s'est que tout le monde vit au même endroit ,dans le même camp ,mais nous on a pas la place  :lol:

il me semble que pour le patron d'une MEU à une certaine "liberté" dans l'adaptation et le choix des "matériels et unité " lorsqu'il est prévu pour une mission de 6 mois .

j'avais lu sa dans le bouquin sur les Marines de tom clancy .faudrait que je remette la main dessus .

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ben là c'est purement d'ordre pratique: toutes les missions ne requièrent pas nécessairement le peloton de 4 Abrams, une section de HIMARS.... De même, la rapidité peut être plus ou moins cruciale, justifiant plus ou moins de moyens maritimes et aériens pour assurer des flux rapides entre les navires et la plage (ou s'il y a pas assez d'hélicos dispos à un endroit et à un moment précis), voire uniquement des moyens aériens si ça ne passe pas par un débarquement maritime. Ou il peut falloir plus de log....

mais je pense qu'il y a un turn over plus facile entre Régiment qui passe par ses GTIA ,et 2200 hommes pour des opérations limité dans le temps et au vu du soutien qu'elle bénéficie ,ben sa mange pas trop l'effectif .

au final ,le principe de GTIA ,s'est avoir une boite à outils équipé de maniére à faire face au situation les plus divers ,avoir du plus lourd au plus léger .

se qui cause soucis ,s'est de dire pourquoi ne pas mettre en permanence une batterie ,3 compagnies de combat ,1 escadron blindé ,le génie etc ...dans une même base .le probléme viendrait surtout du faît que la maintenance des matériels seraient plus compliquaient .

De facto, ces 3 MEU par MEF sont exactement ça: ce sont toujours les mêmes compagnies/escadrons/batteries et EM qui y sont affectés et qui s'entraînent ensemble: il n'y a pas de rotation des effectifs, mais une mise en dispo permanente. Sans dire le nom, ces sous-unités sont devenues les composantes organiques de ces GTIA quasi fixes.

Certains historiens le déplorent, d'autres trouvent ça pertinent, mais l'armée romaine a connu une évolution au final similaire: les légions du Haut Empire étaient cantonnées aux frontières et en garnisons fixes. Du coup,, dès qu'une opération militaire devait être montée, il fallait mobiliser les légions d'une zone pour porter l'offensive, en lever d'autres et, très souvent, prélever des sous-unités (cohortes, ailes, turmes) dans des garnisons d'autres régions qu'il ne fallait pas laisser sans défense. Les effectifs des régions ainsi taxées n'étaient pas toujours recomplétés, soit qu'il y ait peu d'activité et de besoin, soit que les moyens manquent, soit qu'on compense avec d'autres prélèvements venus d'ailleurs, ce qui empilait les sous-unités sans reformer l'unité initiale proprement dite. Les légions assignées à postes fixes, avec leurs unités auxiliaires aussi nombreuses (cohortes d'infanterie légère, de cavalerie, d'archerie), engarnisonnées et ayant développé des relations avec leur environnement (villes qui se développent autout des casernes, légionnaires qui se marient localement ou amènent leurs familles, provinces pacifiées qui se développent, surtout le long des voies romaines et carrefours dont les légions sont proches....), sont de fait devenues des réservoirs de forces permanents plus que des unités opérationnelles. Elles l'étaient encore, mais les prélèvements permanents ont du totalement dézinguer leur disponibilité en tant qu'unités constituées, les convertissant plus en bases d'entraînement et réservoirs de cohortes.

Et les empereurs, en mode défensif et ayant besoin, en cas d'offensive, de forces adaptées à chaque théâtre, préféraient ainsi des armées généralement plus fournies en cavalerie (pour la mobilité) et ajustant au mieux leurs orbats au niveau de la cohorte plutôt qu'à celui de la légion (s'organisant en cours de route en grandes unités ad hoc, généralement une régiment d'infanterie lourde et un bataillon d'infanterie auxilliaire/d'assaut étant souvent associés, des groupements de cavalerie légère....).

Et le bordel administratif après 2 siècles de cet usage a conduit, en plus de la grande crise de l'empire au IIIème siècle, à la réforme lente et en profondeur vers l'armée du Bas Empire, faites d'unités plus petites étagées en forces aux frontières (limitanei, dont une partie convertible en pseudocomitatus), réserves régionales (comitatus), réserves centrales (palatins) et garde impériale (scholes palatinae).

Et dans cette armée là, composable à la carte, c'est le principe de modularité qui l'emporte de loin sur les grandes unités organiques qu'étaient les légions. Les grandes unités d'infanterie lourde, les plus nombreuses, ne dépassent pas le millier d'hommes, équivalent à un bataillon. Ce qui veut dire que la hiérarchie militaire, tant par des facteurs humains (attractivité du métier.... Mais aussi exigences de certaines qualité différentes) que par des facteurs d'organisation géographiques, tactiques, politiques et opérationnels, a du changer, parfois dans les titres et grades eux-mêmes (nouveaux noms, nouvelles charges, nouvelles subdivisions....), parfois en changeant le sens d'anciens titres et grades. Bref, Rome s'est adaptée à la réalité des déploiements et des besoins.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Share

  • Statistiques des membres

    5 988
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    AT15KHRYZANTEMA
    Membre le plus récent
    AT15KHRYZANTEMA
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...