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Avenir du nucléaire civil en France et dans le monde ?


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Il y a 9 heures, Picdelamirand-oil a dit :

Electricité : plaidoyer musclé du Sénat pour une régulation du prix du nucléaire

A trois jours du deuxième tour des législatives, la commission d'enquête du Sénat sur les prix de l'électricité tire à boulets rouges contre le mode de régulation du nucléaire négocié par l'actuel gouvernement. Au lieu de laisser les mains libres à EDF pour fixer ses prix, il plaide pour établir un prix régulé, avec un « contrat pour différence ».

EDF et le gouvernement avaient fixé une clause de revoyure pour évaluer les résultats de ce nouveau mode de régulation des prix de vente du nucléaire, en mai. (Robin Letellier/SIPA)

Par Sharon Wajsbrot

Publié le 4 juil. 2024 à 07:06 Mis à jour le 4 juil. 2024 à 09:39

Alors que le gouvernement actuel est sur le point de tomber et que les négociations entre EDF et les entreprises sur les nouveaux contrats d'accès à l'électricité nucléaire historique patinent, la commission d'enquête du Sénat sur les prix de l'électricité jette un pavé dans la mare.

« L'accord conclu entre l'Etat et EDF ne protège ni EDF ni les consommateurs. » « Simple feuille volante non signée », cet accord « n'a aucune valeur juridique » et le prix moyen de 70 euros le mégawattheure qu'il assure aux consommateurs « ne constitue qu'un simple indicateur sans portée réelle, un pari risqué sur l'évolution des prix de marché », juge cette dernière dans un rapport, publié ce jeudi, dans un calendrier peu favorable au camp Macron.

 

Je n'ai pas la fin de l'article mais le début me laisse songeur : quel est ce plaidoyer pour un "contrat juridiquement contraignant" ? On ne signe pas un contrat avec sois-même ; EDF a été nationalisé : le patron, c'est l'état !

Ensuite, l'idée de "laisser les mains libre à EDF" pour fixer ses prix a... un côté délirant : EDF est tellement hyper-dominante sur un "marché" dont les clients sont strictement captifs et dépendant que... c'est un coup à avoir le MWh à 500€. Ou 1000, tiens, pourquoi pas ! Ce n'est plus vraiment un marché, c'est un service public payant.

Donc : que veulent-ils au juste, ces bons sénateurs ?

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Il y a 15 heures, Boule75 a dit :

Donc : que veulent-ils au juste, ces bons sénateurs ?

Après 6 mois de travaux, et plus de 140 personnes entendues, la commission d’enquête du Sénat sur l’électricité fait des propositions concrètes pour le pouvoir d’achat des Français, en baissant le prix et en le rendant plus stable à l’avenir.

Produire une électricité compétitive pour nos entreprises et accessible à nos concitoyens est essentiel.

 

UNE BAISSE DE 40% DE LA FACTURE


Une baisse ciblée de la fiscalité

Une baisse générale et indifférenciée de la TVA serait très coûteuse pour nos finances publiques et particulièrement injuste.

La commission propose à l’inverse une baisse ciblée de la fiscalité sur l’électricité. Celle-ci nécessite de définir une "consommation de base" : moyenne des volumes consommés par un ménage pour une surface de logement de 80 m2, soit 4,5 MWh/an sans chauffage électrique et 6 MWh/an avec chauffage électrique.

Pour cette « "consommation de bas" la TVA serait abaissée de 20 % à 5,5 %, l’accise sur l’électricité passerait de 21 euros actuellement à 9,5 euros le MWh et la Contribution Tarifaire d’Acheminement (CTA) serait supprimée.

Ces propositions entraîneraient à elles seules une baisse de 18 % du prix.

Au-dessus de la « consommation de base », le taux de TVA resterait de 20 % et l’accise serait plus élevée en fonction du volume consommé.


Un prix de l’électricité plus bas et stable dans le temps

L’"accord" État/EDF de novembre 2023 ne garantit ni des prix acceptables pour les consommateurs ni des revenus suffisants pour EDF.

La commission d’enquête propose de lui substituer un contrat pour différence (CfD) fixé entre 60 et 65 euros le MWh pour éviter les variations erratiques de prix. Cela permettra de corréler les prix de l’électricité aux coûts de production et les détacher de ceux du gaz.

Cette proposition entrainerait une baisse complémentaire du prix de 22%.

L’ensemble des propositions de la commission d’enquête du Sénat offre donc la perspective d’une baisse significative des factures des Français dès le début de l’année 2025, baisse qui pourrait atteindre plus de 40% pour la "consommation de base".

Soit :

  • près de 7 000 euros sur la facture annuelle d’un boulanger qui consomme en moyenne 99 MWh par an ;
  • plus de 600 euros sur la facture annuelle d’un ménage qui consomme en moyenne 6 MWh par an.

La consommation électrique va progresser significativement du fait de l’électrification des usages. La commission d’enquête considère comme le plus probable un scenario à 615 TWh en 2035, soit 38% d’augmentation, puis environ 700 TWh en 2050, soit 57% d’augmentation par rapport à la situation actuelle. 

 

UNE PRODUCTION ÉLECTRIQUE SUFFISANTE A PRIX COMPETITIF GARANTI


Une prolongation optimisée du parc nucléaire

À l’horizon 2035, la prolongation optimisée du parc nucléaire devra accompagner un essor raisonnable des moyens de production renouvelables. Cela permettrait d’aboutir à un scénario de mix de production composé à 60 % par la filière nucléaire couvrant l’augmentation de la consommation avec une marge suffisante. Le développement de l’énergie hydraulique, énergie maîtrisée, rentable et décarbonée, exige la résolution rapide du conflit, qui dure depuis plus de 15 ans, avec la Commission européenne.

À l’horizon 2050, il sera nécessaire de prolonger les centrales actuelles au-delà de 60 ans et de construire 14 nouveaux réacteurs EPR2, projet qui exigera une maîtrise industrielle renforcée et un système de financement optimisé que la commission précise. En fonction du nombre de réacteurs qui pourront être prolongés au-delà de 60 ans et du calendrier de déploiement du programme de nouveau nucléaire, le mix de production national résultant des scénarios étudiés par la commission d’enquête produirait entre 700 et 850 TWh en 2050. De 52 % à 61 % seraient assurés par des moyens nucléaires.


Préparer l’avenir et relancer la recherche sur les réacteurs à neutrons rapides (RNR)

La commission d’enquête alerte sur le risque, trop peu évoqué, de raréfaction de l’uranium naturel à une échéance assez rapprochée. Selon les hypothèses de déploiement de l’énergie nucléaire civile dans le monde, qui doit être massif pour permettre la décarbonation, l’uranium peut se raréfier autour des années 2060. Aussi est-il impératif de relancer au plus vite la recherche sur les réacteurs à neutrons rapides (RNR), qui produisent moins de déchets ultimes et permettraient à la France de disposer d’une énergie nucléaire 100 % souveraine pour des centaines d’années en recyclant nos propres déchets !


Être vigilant sur les coûts du système électrique

En prenant en compte la totalité des coûts des différentes filières, notamment les réseaux, la commission d’enquête constate que plus les mix électriques comportent une part significative d’éolien et de photovoltaïque, plus le coût de production moyen du système est élevé. Ces modes de production diffus supposent en effet des investissements importants dans les infrastructures d’acheminement.

Dans ce cadre, elle appelle à une expertise rigoureuse des programmes colossaux d’investissements dans les réseaux présentés par Enedis et RTE, pour l’instant évalués à 200 milliards d’euros d’ici à 2040, et ce pour éviter que le tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (TURPE), répercuté sur les tarifs payés par les consommateurs, n’explose.


En finir avec les discriminations de l’union européenne à l’égard du nucléaire

Alors qu’elle dispose d’un mix électrique déjà très largement décarboné, les efforts demandés par l’Union européenne à la France sont proportionnellement plus importants que pour d’autres pays. Cette inégalité doit cesser. Les textes européens qui vont l’encontre du principe de neutralité technologique, établi par l’article 194 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) qui garantit à chaque État le droit de décider de son bouquet énergétique, sont contraires aux traités et doivent être révisés ! Ainsi faut-il mettre fin à toute discrimination de l’énergie nucléaire au sein de l’Union européenne.

 

Les liens importants :

Communiqué de presse --> https://www.senat.fr/fileadmin/Structures_temporaires/commissions_d_enquete/CE_Electricite/CP_2024_03_07_conf_presse.pdf

L'essentiel --> https://www.senat.fr/fileadmin/Structures_temporaires/commissions_d_enquete/CE_Electricite/Essentiel-CE_pour_transmission_communication_03-07.pdf

Les 33 recommandations --> https://www.senat.fr/fileadmin/Structures_temporaires/commissions_d_enquete/CE_Electricite/Les_recommandations_de_la_CE.pdf

Les infographies --> https://www.senat.fr/fileadmin/Structures_temporaires/commissions_d_enquete/CE_Electricite/infog_elect_v6.pdf

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Concurrencé par Rolls-Royce, GE Hitachi et Westinghouse, EDF revoit la copie de son SMR Nuward

https://www.usinenouvelle.com/article/concurrence-par-rolls-royce-ge-hitachi-et-westinghouse-edf-revoit-la-copie-de-son-smr-nuward.N2215526

Dans une course aux mini-réacteurs nucléaires (SMR) qui s’accélère en Europe, pressée de remplacer ses centrales à charbon, le projet d’EDF Nuward ne convainc pas. Pour tenter de le maintenir en piste, décision a été prise d’en simplifier le design.

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Pour ses projets de SMR, le suédois Vattenfall a présélectionné Rolls-Royce SMR (image) et GE Hitachi Nuclear Energy, mais pas Nuward

 

« La décision porte la marque de Luc Rémont », avance un bon connaisseur du dossier. Fin juin, EDF a confirmé une information dévoilée par le journal L’informé. Alors que le projet de SMR Nuward venait de décrocher l’autorisation de Bruxelles pour nouvelle une aide d’État de 300 millions d’euros et entrait en phase d’avant-projet détaillé, dans laquelle les équipes d’ingénierie commencent à dessiner les plans, décision a été prise d'en simplifier le design. Fini les générateurs de vapeurs à plaques imaginés par TechnicAtome et la chaudière nucléaire intégrée semi-enterrée, des technologies de rupture non maitrisées qu’il faudrait trop de temps à faire valider par les autorités de sûreté, dont six d’entre elles, première en Europe, avaient commencé à étudier ensemble le dossier. Retour à des technologies « exclusivement éprouvées », explique EDF, sans donner davantage de détails à ce stade.

Derrière cette décision, plusieurs revers. Notamment l'annonce, en juin, que Vattenfall n'avait pas pré-sélectionné Nuward pour ses projets de SMR. Le groupe énergétique suédois lui a préféré le britannique Rolls-Royce et l’américain GE Hitachi Nuclear Energy, malgré des déclarations prometteuses du premier ministre Suédois. De quoi passablement énerver le PDG d’EDF. D’autant que la Suède n’est pas un cas isolé. En mai, Rolls-Royce SMR annonçait être proche d’une autorisation de principe en Pologne pour la construction de trois SMR. Et malgré l’abandon du projet en Idaho, la Roumanie continuerait de faire confiance à l’américain Nuscale.

En Slovaquie, l'EPR de 1200 mégawatts (MW) d'EDF fait face à une version 300 MW de l'AP 1000 de Westinghouse. Nuward se base, lui, sur une technologie différente. Un désavantage industriel, commercial et en termes de sûreté. « C’est une décision courageuse et saine. Le réacteur n’était pas prêt pour répondre au marché et aux demandes des prospects européens », confirme Ludovic Dupin, directeur de l’information de la Société française d'énergie nucléaire (Sfen). Selon lui, « revenir à un modèle plus simple de chaudière classique va dérisquer le projet et faire gagner du temps plus tard ».


Une décision courageuse

Reste à savoir s’il est vraiment encore temps de changer son fusil d’épaule. Chez EDF on assure que « sur les SMR, personne n’est en retard, car personne n’a démarré » et que c’était « le bon moment pour prendre cette décision-là ». D’ailleurs, pointe-t-on chez l'énergéticien, « Nuscale montre que l’on peut avoir des aléas », sans sortir complètement du jeu.

Or, la course aux SMR s’accélère en Europe, où nombre de pays sont de plus en plus pressés de remplacer leurs centrales à charbon en passant au nouveau nucléaire. Même la Norvège, qui déborde pourtant d’hydroélectricité, y réfléchit. Or Nuward n’est jamais en lice. De plus, certaines start-up portant des projets de mini-réacteurs nucléaires de 4e génération, ou avancés (AMR) – dont certains pourraient concurrencer les acteurs historiques pour le remplacement des centrales thermiques – affichent des feuilles de route très agressives. C’est le cas notamment de l’américain Terra Power, du canadien Terrestrial Energy et de l’européen Newcleo. 

Le CEA, qui teste pour Nuward la technologie de sureté passive à Cadarache, n’a pas souhaité commenter la décision d’EDF. Les travaux sur la boucle d’essai ne devraient pour autant pas être interrompus.

 

Rappel de ce qu'étaient les technologies non éprouvées de Nuward -->
 

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Il y a 1 heure, herciv a dit :

Je viens de discuter avec une ingénieure de technicatome. Ils sortent définitivement de Nuward. Il ne croient pas en la techno.

Ce n'est pas étonnant, et je ne serais pas surpris que Naval Group se retire également.

EDF veut simplifier le design pour faciliter les dossiers d'autorisations auprès des différentes autorités de sûreté. En gros ils ont retiré tout ce qui était "innovant" du design de Nuward (les autorités de sûreté étant généralement très frileuses n'apprécient pas vraiment les innovations qui n'ont pas encore fait leurs preuves) :

https://www.sfen.org/rgn/edf-engage-une-optimisation-du-design-du-smr-europeen-nuward/

Les GV intégrés ont notamment été supprimés pour revenir à un design à boucles classique. GV intégrés qu'on retrouvait sur les K48 de la classe Rubis :

https://fr.wikipedia.org/wiki/K48

Ce n'est pas forcément que les gens de Technicatome ne croient plus en la techno, c'est que les compétences uniques qu'ils apportaient ne sont plus nécessaires ...

Modifié par Alzoc
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