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[L'ordre et la morale] Film français sur Ouvéa


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oh non mais j'ai eu l'occasion de regarder ce genre de programme et çà fait peur, quand tu sais que nombre de gosses attaquent leur journée par une demi heure ou une heure de télé ... après il faut savoir ce que l'on veut et ne pas venir geindre sur "le manque d'enthousiasme des jeunes générations face au travail"

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Sans aides, c'est ce dernier qui aurait été le plus rentable de part le nombre d'entrées.

Ah? Il a fait un flop monumental côté nombre d'entrées.... Combien a fait le film de Kassovitz?

revanche, les producteurs doivent être rémunérés sur la qualité réelle du film pas sûr des aides qui vont dans le sens de la couleur politique du moment

Comme Berzerker: c'est quoi le critère de "qualité" du film? Comment définir un critère à la fois pertinent ET qui soit corrélé solidement avec un moyen de récolter du fric?

Autre chose: il n'y a que TRES peu de "subventions" qui sont décidées par l'Etat ou une institution, et dont le numéraire vienne de l'impôt et de fonds publics. Il y a surtout des mécanismes créés spécifiquement et qui orientent de façon contrainte une partie des fonds de l'économie du cinéma en France (distribution, production, mécanisme de l'avance sur recette, production par les chaînes de télé....). L'arbitrage pour l'orientation de ces fonds, qui sont rarement énormes et pour l'essentiel plafonnés (à de bas niveaux rarement réévalués depuis un bail) dépend lui d'organismes spécifiques, à commencer par le CNC. A titre d'exemple, l'avance sur recette, la plus notable des subventions et la plus sujette à controverse quand aux choix de qui est aidé, plafonne à un demi million d'euros par film maxi.... Soit pas vraiment de quoi bouleverser la loi des grands nombres vu les coûts moyens des productions même peu ambitieuses. Elle est surtout là pour aider les premier films.

Le problème de tout mécénat est de décider qui est le mécène "exécutif" (celui qui fait les choix) et sur quels critères il opère. Si quelqu'un a une solution, qu'il le dise, mais la réponse est qu'il n'y en a pas de bonne autre que très transitoire, et dans une telle industrie, étroitement lié à des personnalités particulières.

Il faut beaucoup relativiser quand on dit "nos" subventions: l'impôt ne va pas à la prod, et l'essentiel des mécanismes proviennent de taxes mineures (c'est franchement peanuts) prélevées sur les acteurs économique du secteur et plus encore d'orientations d'une partie des flux destinés à la production. Un petit supplément vient des régions et de certaines villes pour des raisons correspondant plus à leurs besoins de com et de création d'activité qu'à des délires de mécènes. Au global, c'est pas des montants très conséquents, surtout répartis sur beaucoup de films, et au delà des aspects contestables ou non de tel ou tel film, ces mécanismes remplissent assez bien leur premier rôle qui est avant tout de garder une filière cinéma "aval" en état de fonctionnement et d'abondance relative: beaucoup de petits réalisateurs lançant un premier film, de petites équipes pouvant bosser.... Ca permet surtout de pouvoir avoir un pool de sélection/formation pour des projets ciné et télé de taille plus conséquente, et évidemment ultérieurement pour les "grands projets" et l'aspect le plus visible de cette industrie ("gros" films, blockbusters....). C'est comme financer beaucoup de tout petits clubs de foot amateurs et de petits centres de formation pour avoir une filière foot qui créera quelques très bons joueurs pouvant remplir le haut de la ligue 1 et fournir quelques joueurs au top mondial, soit un entretien de la base de ce qui devient après une sélection darwinienne. Et pour ce que ça coûte réellement à l'Etat (nommément peanuts, vu que sur le global: 1/ c'est pas de l'argent dont disposerait l'Etat, pour l'essentiel, et 2/ le "rendement" global est au moins à l'équilibre), ça ne vaut pas de devenir un sujet politique.

Après évidemment, le débat peut valoir quand à l'entente et aux copinages de "l'académie" qu'est le CNC, le réseau de potes de l'avance sur recettes.... Et les tendances de choix de films. Mais ce sont pour l'essentiel des films de peu d'impact, qui ont une sur-représentation dans les débats télés et journaux (eux-mêmes souvent ni très regardés ni très vendus, mais dont la caisse de résonnance nous semble d'autant plus disproportionné que ce sont toujours les mêmes têtes et signatures qui les animent): impact réel? Pas lourd.

Désolé mais des films qui glorifient/justifient le fait de faire un carton sur des policiers ou les gens du "milieu" et qui touchent des subventions publiques c'est un non-sens. Un peu comme si la caisse d'assurance maladie payait les paquets de cigarettes des fumeurs.

Remettre en cause la liberté d'expression pour ce genre de tempêtes en verre d'eau, c'est un peu overkill: un Etat démocratique qui ferait cela ne démontrerait qu'une seule chose.... Qu'il est très très faible s'il a besoin d'interdire des films.

Pour la note, Besson n'est plus depuis très longtemps abonné aux subventions publiques (ça remonterait au Grand Bleu et à Nikita): il a depuis reposé sur le privé (en fait avant tout lui-même), et est aujourd'hui, le premier patron d'un vrai "studio" en France qui, malgré quelques aléas, reste une structure solide. Et c'est lui qui porte le projet de la cité du cinéma qui a quelques chances de constituer (enfin) un vrai pôle d'activité professionnelle de production (avec la permanence qui va avec, notamment sur les équipes de métiers) en France.

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Ah? Il a fait un flop monumental côté nombre d'entrées.... Combien a fait le film de Kassovitz?

L'ordre et la morale

budget 15M€ ~150000 entrée France

Forces Spéciales

budget 10M€ ~200000 entrée France

Les deux film ne seront rentable qu'avec l'aide des droits TV et la diffusion en DVD ... et les diverses subvention s'il y en a.

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Vu les 2 flops, la rentabilité est hors de question :P.... C'est pas le DVD et la télé qui compenseront ce genre de rendement, de très très loin. Et aucune subvention publique en France n'arrive au quart de ce qui serait nécessaire pour ne serait-ce qu'équilibrer de tels comptes.

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ce qui est dommage c'est que la concentration capitalistique de Besson galère sérieusement à produire de bons films.

oh non mais j'ai eu l'occasion de regarder ce genre de programme et çà fait peur, quand tu sais que nombre de gosses attaquent leur journée par une demi heure ou une heure de télé ... après il faut savoir ce que l'on veut et ne pas venir geindre sur "le manque d'enthousiasme des jeunes générations face au travail"

Par contre qu'est-ce qui est particulièrement violent dans le programme de dessins animés du matin ? N'ayant pas de téléviseur depuis... toujours je dois avouer n'avoir aucune idée du contenu. Quelques brefs aperçus m'indiquent que c'est plus stupide que violent. Au contraire, j'ai comme l'impression que Tex Avery m'a habitué à plus agressif  =|.

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@ Pascal,

Aujourd'hui, je ne crois qu'il existe des DA violent ( sauf South Park) surtout avec Disney qui a conquit le marché de l'animation surtout en Europe, bien que Nickelodeon commence a faire une OPA hostile sur ses plats-bandes européenne ...

Enfin, il faut tomber non plus dans le bien pensant avec cette vision de la surprésentation de la violence dans les DA en tout cas pour ce qui concerne ma génération celle de ma génération. Le DA le plus violent de mon époque était "Ken le Survivant" qui était d'une violence que des bien pensant qualifierai aujourd'hui d'insoutenable, son arrivé sur le marché français est plus résultat de la condescendance naturelle des gens travaillant à la télé sur les programmes d'animation (surtout celle venant du Japon).

Cependant on a tendance à oublier des DA sont loin de l'image que tente de véhiculer certain politique, surtout que ces séries parlaient avant tout de dignité et de courage. Si on veut parler de violence dans ces série celle-ci était exprimé de manière autre que par la représentation physique en étant bien plus subtile, qu'un enfant ne saisit que bien plus tard le sens (comme avec Princesse Sarah et Valentine). Tout comme on oublie encore une fois que certains DA avaient vraiment un aspect ludique comme "les Mystérieuses Citée d'Or" et "Il était un fois ...".  Et cela ne vient certainement pas les anime popcorn bien sympa comme "Cat's eyes", "Sherlock Holmes", "Nicky Larson", "Sailor Moon", "Dragon Ball" etc ...  ou finalement la violence n'est présente que manière édulcoré car souvent tourné au ridicule par les mimiques et dialogues des personnages.

En fait j'ai été plus choqué en regardant le JT lors des repas que par un DA. :P

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Et cela ne vient certainement pas les anime popcorn bien sympa comme "Cat's eyes", "Sherlock Holmes", "Nicky Larson", "Sailor Moon", "Dragon Ball" etc ...  ou finalement la violence n'est présente que manière édulcoré car souvent tourné au ridicule par les mimiques et dialogues des personnages.

En fait j'ai été plus choqué en regardant le JT lors des repas que par un DA. :P

Tu as oublié le meilleure !  :lol:

Image IPB

Avec sa phrase culte :

TU NE LE SAIS PAS ENCORE MAIS TU ES DEJA MORT ! >:(

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@ Claude Lopez,

Si si j'en pare mais le cas de "Ken le survivant" est différent des anime popcorn car il fut avant tout saboté par les doubleurs français, ironiquement il est devenu culte en France grâce à cela. :lol:

-"La légende veut que quand le désordre règne dans le manteau de cuisine l'héritier du couteau de fourrure apparaisse pour ramener la paix"

-"Regarde toi bien en face tu comprendras..."

-"Bah euh je vois rien du tout sur mon visage, j'suis moche 'fin c'est tout..."

-"Ce chien me rappelle un homme politique français avec un oeil en moins, n'est-ce pas ?" :lol:

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Moi je dirais Chuck Norris, Stallone, Battleship, tous les DA hyper violents ou consuméristes à souhait que les chaînes TV envoient sur les programmes enfants du matin ...

Fais attention quand tu parles des oeuvres sacrées du Dieu Chuck Norris. Il y en a qui se sont pris des fatwa pour moins que ça. :happy:

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Sur quels critères ?

Simple: Les entrées.

Pourquoi chercher plus loin? Le problème est que les subventions n'aident pas la production mais ceux qui, déjà dans le sérail (insiders) captent les deniers publiques. Ces aides sont gênantes en cela qu'elles brouillent la reconnaissance de la qualité. Les mauvais étant aidés, ils ne disparaissent pas assez vite et captent des fonds non parce qu'ils ont de bons projets mais parce qu'ils existent.

Pour ce qui est de l'efficacité du système français, c'est assez amusant car si le cinéma marche, c'est par les productions américaines, pas les françaises.

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Le problème est que les subventions n'aident pas la production mais ceux qui, déjà dans le sérail (insiders) captent les deniers publiques. Ces aides sont gênantes en cela qu'elles brouillent la reconnaissance de la qualité. Les mauvais étant aidés, ils ne disparaissent pas assez vite et captent des fonds non parce qu'ils ont de bons projets mais parce qu'ils existent.

Pour ce qui est de l'efficacité du système français, c'est assez amusant car si le cinéma marche, c'est par les productions américaines, pas les françaises.

Pour le dernier point: c'est fait exprès depuis Malraux, précisément. C'est du protectionnisme.

Pour le reste, j'ai rapidement évoqué plus haut le principe du système et les montants au global plutôt ridicules que cela représente. Et il ne s'agit pas, pour l'essentiel (sinon la quasi totalité), de "deniers publics", mais de mécanismes de reversement et d'orientation du fric du cinéma et de la production audiovisuelle.

Enfin la "reconnaissance de la qualité": on arrive là dans le domaine du subjectif absolu. Qui décide de ce qu'est la qualité? Personnellement, Casablanca me fait profondément chier, mais on me martèle tous azimuths que c'est l'un des plus grands films de tous les temps. C'est facile de parler dans l'absolu des "mauvais" et des "bons" et d'énoncer de grands principes sur le fait qu'il faille un système favorisant les bons et éliminant les mauvais.... Comment on fait? Dans ce domaine comme dans tous les autres, il faut un arbitre, mais là, dans les domaines créatifs, l'expertise n'a aucune base scientifique ou mesurable. Donc qui décide?

Cette question des subventions est une tempête dans un verre d'eau et rien de plus: montants réduits au global, qui ne viennent pas de la poche du contribuable, l'essentiel est aiguillé vers des premiers films, ceux qui en ont besoin et qui permettent, que les films soient mauvais ou bons, d'entretenir la machine d'une industrie du ciné, qui fait elle son chiffre en aval de ce stade, avec les réalisateurs confirmés -ceux qui se sont fait remarquer via cette première étape-, les gros projets....

Et pour l'arbitrage, quel que soit le "système" choisi, cela reviendra au final toujours à une bande de gars au CNC ou ailleurs qui débattra, jugera et décidera en fonction de goûts personnels et d'affinités, parce que pour juger un film, il n'y a pas d'autres critères que le ressenti, et pour juger un réalisateur, il n'y a rien d'autre que de l'appréciation personnelle ou non. Donc tout système d'allocation de subventions sera biaisé de ce fait. Et s'il fallait se fier au nombre d'entrées, on ne ferait qu'une chose: subventionner des films très commerciaux d'une gamme réduite de genres, qui sont la spécialité des studios professionnels qui justement financent très bien ça sans aide.... Et vu ce que sont les subventions publiques, ça ne servirait à rien vu les montants induits qui servent juste à faire démarrer un projet et à payer les premières bobines ou la première caméra.... Les subventions à la production sont là pour l'essentiel pour les premiers films, et lancer des réalisateurs. Les réalisateurs qui touchent régulièrement l'avance sur recette se comptent sur les doigts d'une main et ne changent pas vraiment les montants disponibles, même s'ils sont eux partie d'une micro-maffia souvent détestable (on parle, tous ces mecs cumulés, d'un maxi de 2-3 millions d'euros par an pour un "pactole" de l'ASR d'environs 25-30 millions/an): choquant dans le principe (certains réalisateurs notoires mais aux films peu diffusés ayant constitué d'honnêtes petites fortunes en économisant sur tout, récoltant tous les soutiens possibles et gardant la différence), mais franchement pas une orientation majeure des subventions. Beaucoup de blabla et de racontars, mais la réalité est très différente.

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Pour le dernier point: c'est fait exprès depuis Malraux, précisément. C'est du protectionnisme.

Et pour compléter (si je puis me permettre), une conséquence logique des accords Blum-Byrnes, qui sont une exception française en Europe.

Pour plus d'informations : http://www.infoguerre.fr/culture-et-influence/hegemonie-du-cinema-americain-en-europe-et-le-role-des-accords-blum-byrnes/

Personnellement, Casablanca me fait profondément chier, mais on me martèle tous azimuths que c'est l'un des plus grands films de tous les temps.

Bon sang mais que ça fait du bien de lire ça.  =D

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Ceux qui décident de la qualité sont les spectateurs. Pourquoi chercher plus loin?

Le système français marche? Et bien non car il vit du succès des films américains. Ce sont les taxes perçues sur ses entrées qui soutiennent la production française. Donc, le soutien n'est pas efficace car l'industrie française est sous perfusion. C'est cela le succès?

Les américains n'ont pas de subvention, pas de ministère de la culture, pas de Malraux et pourtant, ils ont une production. Pourquoi? Parceque le publique se déplace pour la qualité. C'est aussi simple que cela. En France, il suffit de se dire artiste pour toucher de l'argent. L'artiste est celui qui est reconnu comme tel par le publique. Moi aussi, je peux prendre ma caméra, faire une grosse daube et aller parler de la défense de l'exception culturelle française.

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Ceux qui décident de la qualité sont les spectateurs. Pourquoi chercher plus loin?

Bah parce que les gens ont des gouts de chiotte!

Le système français marche?

Enleve le cinéma US. Puis compare le cinéma français et le cinema du reste du monde ... et la tu comprends que ca marche plutot tres bien ce système ... partout ailleurs en occident y a pour ainsi dire plus de cinéma local. Pendant ce temps en France on sort des film en veux tu en voila, on fait des millions d'entrée dans le monde, on vent les license, scenario, on a des réalisateur et acteur qui s'exporte ... je ne parle meme pas du film d'animation ou on est considéré comme les meilleurs - Gobelin & co -. Pour un systeme qui marche pas moi je trouve qu'il se porte plutot super bien :lol:

Les résultat du cinéma francais - en terme de production - au USA - absolument allergique au doublage et au sous titre donc au film tourné en autre chose qu'en anglais - http://www.cine-directors.net/FrenchInUs.htm

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Les américains n'ont pas de subvention, pas de ministère de la culture, pas de Malraux et pourtant, ils ont une production. Pourquoi? Parceque le publique se déplace pour la qualité. C'est aussi simple que cela. En France, il suffit de se dire artiste pour toucher de l'argent. L'artiste est celui qui est reconnu comme tel par le publique. Moi aussi, je peux prendre ma caméra, faire une grosse daube et aller parler de la défense de l'exception culturelle française

Désolé Serge, mais là tu parles d'un secteur que tu ne connais pas du tout, ce qui te conduis à méprise facilement la difficulté des métiers de cette filière, de la production à la distribution en passant par tous les métiers techniques de la fabrication d'un film proprement dite (non tu ne peux pas prendre ta caméra et faire un film; même les ratages exigent à la base une compétence que tu n'as pas).

Les ricains n'ont pas un ministère de la culture, déjà, mais ils ont une position acquise (taille des industries au jour d'aujourd'hui....), un statut qui vend le point de vue/le "made in america" dans le monde depuis 70-80 piges (qui a été entre autres acquis par subvention du DoD :lol: avec sa grande campagne de pub de 1941 à 1945 :rolleyes: :lol:) et a forgé les esprits.... Et plus encore un marché domestique audiovisuel de 250-275 millions de clients parmi les plus solvables de la planète et de 120 millions de télés (et les ricains regardent plus la télé que les français et vont plus au cinoche, ce qui accroît encore le différentiel de taille des 2 marchés). Et tant qu'à faire, ajoutes-y aussi le marché canadien qui est pour ainsi dire confondu (y compris légalement par les accords de l'ALENA) avec le marché américain.

Un film bénéficie par essence d'une industrie audiovisuelle qui elle se repose sur un marché ayant ce genre de taille: ça assure la fréquence, la permanence de l'occupation, le rôdage, la structuration et plus encore la capacité de financer la promotion des produits, souvent aujourd'hui équivalente au coût de la prod. L'effet de taille joue infiniment, comme dans la plupart des secteurs économiques, et le facteur promo est un multiplicateur de l'effet taille, tous deux des éléments qui faussent largement les "règles du jeu" (à supposer que la concurrence se fonde sur la "qualité") si on veut regarder cela comme un marché concurrentiel, surtout dans un secteur économique où, en moyenne, un produit, pardon un film, sur 7 ou 8 équilibre plus ou moins ses comptes et 1 sur 20 fait réellement du cash (qui fuele la machine).

Le cinéma français rapporte, même plutôt beaucoup quand tu vois la croissance du secteur sur les 20 dernières années, sa structuration et ses financements; le problème est qu'il correspond à un marché de taille réduite, avec une industrie qui a des coûts fixes importants dans les faits (pour le variable, il est infiniment plus facile de trouver des financements pour un projet donné, mais la terre continue à tourner entre 2 projets), ce qu'on peut presque résumer aux faits d'avoir des infrastructures de studios et de maintenir les savoirs-faires entre 2 films.... Qui supposerait de maintenir des équipes de travail permanentes, ce qu'on a peu les moyens de faire: ça, c'est la Chine, l'Inde et les USA, et un tout petit peu la France et l'Angleterre. La taille et la quantité jouent par-dessus tout pour cela.

Les systèmes de reversement sont des petits équilibreurs d'une concurrence carrément inégale, et ils fonctionnent bien, avant tout en remplissant l'office de faire tourner une machine du cinéma français à sa base: garantir qu'il y a de l'activité en nombre, des réalisateurs qui peuvent lancer leur premier film, employer du monde.... Après ce stade, les financements privés peuvent sélectionner dans le pool ainsi créé. Il y a du déchet et des mauvais films dedans? La belle affaire, c'est le but, et c'est plus sensible dans une industrie comme celle-là où il faut toujours produire 20 films pour avoir un seul truc qui marche (et encore). Il faut au moins 20 bouses et mottes de terre pour avoir un semblant de pépite, et le problème est que pour avoir une pépite, il faut avoir une industrie qui fonctionne en permanence, qui se rôde, apprend le métier, trouve ses marques, fait des erreurs.... Et ça coûte cher, avec une croissance des coûts constante depuis 20 ans pour seulement continuer à exister.

Ce que tu ne vois pas du cinéma américain, c'est le nombre de films qui ne s'exportent PAS parce qu'ils sont nuls, et/ou qu'ils sont petits et sans promo, qu'ils ne fonctionnent pas sur leur marché domestique, qu'ils vont direct en DVD (où ils ne se vendent pas plus qu'en salles).... Bref, on ne voit pas le déchet américain, seulement les plus grandes machines et les énormes qui franchissent l'Atlantique avec une rentabilité déjà faite et un investissement marketing inégalable (et dire que la com, le marketing, la pub et les moyens de s'imposer aux réseaux de distribution sont neutres dans l'affaire, que seule la "qualité" compte, c'est ignorer la réalité de l'économie, surtout celle-là).

Rien que pour les films "premium", ceux qui franchissent les barrières diverses aux USA et arrivent en salle en bénéficiant d'un effort relatif de promotion, les ricains en produisent autour de 800 par an, avec une valeur moyenne tournant autour de 20-30 millions de dollars en prod. Combien franchissent l'Atlantique? Une petite minorité. Mais en plus de ça, ils en produisent au moins autant qui n'arriveront pas en salle, encore plus qui resteront des maquettes.... Il y a aussi une "industrie" des studios ricains (avec beaucoup de petites ententes entre potes) qui repose sur le fait de lancer sans arrêt des projets dont beaucoup n'ont même pas l'ambition de devenir un film, mais qui font fonctionner les équipes en place, au travers de structures attachées autour d'un producteur avec l'entregens pour se faire entretenir par ces budgets. Seule une énorme industrie peut se permettre ça.

Et les Ricains font aussi beaucoup de protectionnisme: restrictions terribles sur le doublage des films étrangers, équivalent des droits de douane pour des produits culturels, grande faiblesse des structures faisant du sous-titrage (parce que le public ricain n'aime pas la VO et a la flemme de lire les sous-titres), entrisme très maffieux des structures de distribution.

Ceux qui décident de la qualité sont les spectateurs. Pourquoi chercher plus loin?

Donc si je me tiens à ton raisonnement, la prod française doit faire surtout la vérité si je mens 3, 4, 5, 6.... Vu que ça, ça rapporte, et que si ça le fait, ce sont forcément d'excellents films. Subventionnons la Vérité si je mens (qui n'en a pas besoin).... Sauf que les films commerciaux français comme ça n'auraient jamais pu être tournés, même si les financements étaient trouvés pour les lancer, s'il n'existait pas une infrastructure et un réservoir de main d'oeuvre à la base, qui eux coûtent tout le temps, pas juste le temps d'un tournage.

Pourquoi se concentrer et s'acharner sur les quelques millions de subventions qui représentent peanuts dans la production en France et ont un effet bénéfique global infiniment supérieur à la qualité des films produits qui représentent une petite partie de la prod en terme de nombres de films et une encore plus réduite en terme d'investissement par film, essentiellement parce qu'ils sont là pour faire en sorte qu'il y ait une industrie (en favorisant l'existence et le maintien de sa base, ce que le privé ne finance pas par lui-même)? Pour le reste, la production française se démerde très bien et fait du bénef et des succès à l'international: pour rappel, le Transporteur (devenu une franchise, avec 3 films et une série qui arrive) ou Taken, par exemple, c'est du made in France ;) même si les vedettes ne sont pas françaises.

je ne parle meme pas du film d'animation ou on est considéré comme les meilleurs - Gobelin & co

Arrête, on en a pris un coup sur ce plan: Europacorp (Besson quoi) va désormais s'éloigner des Anime après le flop maousse des Minimoys et quelques autres expériences. Va falloir trouver des producteurs étrangers pour l'animation française qui a eu tant de mal à se structurer en boîtes un peu solides.

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Besson a fait trop de minimoys et a tenté de thésauriser sur une franchise. Il aurait du rapidement passer à autre chose.

Et les Ricains font aussi beaucoup de protectionnisme: restrictions terribles sur le doublage des films étrangers, équivalent des droits de douane pour des produits culturels, grande faiblesse des structures faisant du sous-titrage (parce que le public ricain n'aime pas la VO et a la flemme de lire les sous-titres), entrisme très maffieux des structures de distribution.

Ne pas oublier la pression de fait sur les acteurs anglophones étrangers qui commence à monter en puissance dans les années 30 (sur les acteurs anglais qui avant dominaient littéralement le marché), aujourd'hui une quasi institution. Le showbizz britannique, pourtant compétent (il l'est toujours), s'est fait littéralement éjecté des grandes affiches à la fin de la WWII pour lentement disparaître à la mort/retraite des grands noms incontournables. Le cinéma anglais lui-même a fini par disparaître, sur le plan mondial s'entend. Il ne reste presque plus qu'une prod de niche dans un burlesque très spécial qui fonctionne bien mais inexportable aux USA (l'humour US... :P) et naturellement la qualité BBC. Après tu me diras ils s'en sortent bien, la production allemande est tombée en dessous de tout alors qu'elle était phare, parmi la plus innovante sur le plan technique et technologique (et très peu couteuse) dans les années 20 (avec un régime totalitaire capitalisant dessus à la décennie suivante) : ils en sont réduit à quelques films d'auteur et des séries télé nazes. Le cinéma italien a pu surnager à l'international en réinventant un genre américain et donc en acceptant sur le marché américain était lé référent. Que reste-t-il ? La France s'en sort le mieux finalement, et ses accords avec les USA + protectionnisme ne sont pas neutres dans l'équation.

Qui veut faire carrière aux USA doit se naturaliser sinon c'est fini. Il ne lui restera que des rôles hyper clichés (et même là...). Du genre typé machin. ça marche beaucoup avec les anglais et les français, les allemands aussi dans une moindre mesure (Bruce, Til Schweiger -bon ok lui n'est pas bon s'tout).

"Les ricains n'ont pas un ministère de la culture, déjà, mais ils ont une position acquise (taille des industries au jour d'aujourd'hui....), un statut qui vend le point de vue/le "made in america" dans le monde depuis 70-80 piges (qui a été entre autres acquis par subvention du DoD cheesy avec sa grande campagne de pub de 1941 à 1945 rolleyes cheesy) et a forgé les esprits.... Et plus encore un marché domestique audiovisuel de 250-275 millions de clients parmi les plus solvables de la planète et de 120 millions de télés. Et tant qu'à faire, ajoutes-y aussi le marché canadien qui est pour ainsi dire confondu (y compris légalement par les accords de l'ALENA) avec le marché américain. "

De toutes façons le soutien gouvernemental à Hollywood est patent à la fin de la guerre. Le placement de cette industrie en Europe (et au Japon même si les nippons ont su se recycler) est un truc recherché et voulu comme tel. Il s'est fait presque sans négociations sauf en France. On connait le résultat.

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et naturellement la qualité BBC. Après tu me diras ils s'en sortent bien

Oui, ils s'en sortent très bien, mais surtout en télé. Après des décennies de qualité sans grands moyens, la BBC a eu 2 décennies de franc succès qui lui donnent aujourd'hui une assise de moyens certains. Mais faut pas oublier non plus quelques spécificités protectionnistes anglaises: tout tournage fait en Angleterre ou dans un pays du Commonwealth exige un quota extrêmement majoritaire de techniciens et acteurs anglais ou du Commonwealth (dans des proportions déterminées). Ca vous a pas étonné, par exemple, de voir la domination absolue d'acteurs anglais ou canadiens dans Game of Thrones qui est pourtant une production très majoritairement HBO? Le protectionnisme anglais, c'est forcer quiconque veut tourner chez eux ou profiter de leur financement à employer la main d'oeuvre anglaise à tous les échelons de la prod. Pas mal dans le genre: sur ce plan, à côté d'eux, on est ultra-libéraux :lol:.

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Besson a fait trop de minimoys et a tenté de thésauriser sur une franchise. Il aurait du rapidement passer à autre chose.

Il faut admettre que Mimimoys est encore en dessous des productions de chez Dreamwork, Disney et Ghibli ... Besson à peut-être le sens du marketing mais n'a pas de talent pour "insuffler de la vie" dans ces productions.(et pas que des les anime :P )

Le protectionnisme anglais, c'est forcer quiconque veut tourner chez eux ou profiter de leur financement à employer la main d'oeuvre anglaise à tous les échelons de la prod. Pas mal dans le genre: sur ce plan, à côté d'eux, on est ultra-libéraux

Prenons l'exemple aussi de "Kirikou et la Sorcière" ou il lui fallu attendre 2003 pour être distribué en Angleterre, et encore cela grâce au bonne critique dans les médias anglophone.

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Oui, ils s'en sortent très bien, mais surtout en télé. Après des décennies de qualité sans grands moyens, la BBC a eu 2 décennies de franc succès qui lui donnent aujourd'hui une assise de moyens certains. Mais faut pas oublier non plus quelques spécificités protectionnistes anglaises: tout tournage fait en Angleterre ou dans un pays du Commonwealth exige un quota extrêmement majoritaire de techniciens et acteurs anglais ou du Commonwealth (dans des proportions déterminées). Ca vous a pas étonné, par exemple, de voir la domination absolue d'acteurs anglais ou canadiens dans Game of Thrones qui est pourtant une production très majoritairement HBO? Le protectionnisme anglais, c'est forcer quiconque veut tourner chez eux ou profiter de leur financement à employer la main d'oeuvre anglaise à tous les échelons de la prod. Pas mal dans le genre: sur ce plan, à côté d'eux, on est ultra-libéraux cheesy.

Oui oui je suis très d'accord et c'est très vrai pour GoT et... James Bond.

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