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Ici, je verrais deux choses:

- un ordre doit être exécuté tant qu'il n'est pas illégal. Donc en soit l'administration ne peut s'opposer au ministre.

- qui juge de la pertinence des actes des policiers?: le juge et lui seul. Donc, sachant cela, je me demande si la mise à disposition de FAP ne va pas poser des problèmes chez les policiers qui vont avoir peur de l'employer. C'est un outil inadapté si toutes les conditions ne sont pas strictement réunies. On cours le risque de problèmes avec les juges ici.

Comme nous le savons tous, une solution doit être globale, réfléchi et non émotionelle et parcelaire comme ici.

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Non, d'autant que les CSP ont déjà des FAP en dotation!

Il s'agit juste de faire habiliter les BACeux et le tour est joué!

Justement comment arriver à switcher sur le G-36 ?

Autre problème : comment autoriser ce type d' arme avec seulement 2 hommes par équipage :

On a vu la solution du rack d' arme sur la carbon E7 avec séparation de l'arrière ...

Mais dans ce pôvre pays qui est le notre, on fait comment ?

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Justement comment arriver à switcher sur le G-36 ?

Avec une habilitation en bonne et due forme!

Autre problème : comment autoriser ce type d' arme avec seulement 2 hommes par équipage :

On a vu la solution du rack d' arme sur la carbon E7 avec séparation de l'arrière ...

Mais dans ce pôvre pays qui est le notre, on fait comment ?

Ce n'est pas un souci... on ne laisse JAMAIS une arme seule dans une voiture de patrouille!

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Les Adjoint de Sécurité

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/16/une-variable-d-ajustement-dont-la-police-ne-peut-plus-se-passer_1619814_3224.html

Un "appoint incontournable", et une "variable d'ajustement sans laquelle la police ne serait pas en état de remplir toutes ses missions" : un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), révélé, vendredi 16 décembre, par l'agence de presse spécialisée dans les questions de sécurité AISG, dresse un tableau sans concession de la situation des adjoints de sécurité (ADS). Le texte, remis en 2010 au directeur général, Frédéric Péchenard, a déclenché la mise en place de plusieurs groupes de travail dont les propositions devaient être présentées au patron de la police, vendredi.

Depuis leur apparition en 1997, dans le cadre des emplois-jeunes, le ministère de l'intérieur a vu passer plus de 50 000 ADS. Recrutés à l'échelon départemental, ils sont actuellement 12 000, en moyenne âgés de 22 ans, aux deux tiers des hommes et pour moitié issus des zones urbaines sensibles. Ils représentent plus de 10 % des policiers de la sécurité publique ou de la police aux frontières. Dans son rapport sur le budget 2012, le député Guy Geoffroy (UMP, Seine-et-Marne) notait que la "relative stabilisation" des effectifs de policiers depuis 2010 "résulte en grande partie de la décision de relancer les recrutements d'ADS". Un remplacement des titulaires par des précaires ? L'IGPN conclut que, "dans de nombreux services, les ADS exercent des missions assez proches de celles des gardiens de la paix".

"QUASI-ILLETTRISME"

Or les exigences de formation ne sont pas les mêmes. Là où le niveau d'études des gardiens de la paix ne cesse de s'élever - le bac est le minimum requis, mais ils ont souvent poussé plus loin -, l'IGPN dénonce "une baisse constante, rapide et inquiétante du niveau" des ADS recrutés selon le processus dit "classique", qui concerne des jeunes de 18 à 26 ans, peu ou pas diplômés. Quant à l'autre filière, les contrats d'accompagnement à l'emploi, pour lesquels Pôle emploi se charge de la sélection sur critères sociaux, l'IGPN évoque des cas de "quasi-illettrisme". Entre 1997 et 2010, 12 % des ADS ont jeté l'éponge en cours de contrat, et 7 % ont été licenciés.

Que deviennent-ils, à l'issue de leur contrat ? Au 1er janvier 2010, 56 % avaient intégré la police, 9 % avaient trouvé un emploi dans le privé et 7,2 % avaient réussi un concours de la fonction publique. Ce qui en laisse 28 % sur le carreau (un peu plus de 11 000 à cette date). Et cela a un coût pour le ministère de l'intérieur, qui doit reverser entre 12 millions et 14 millions d'euros pour l'indemnisation chômage de ces anciens ADS, selon des sources syndicales.

L'IGPN y voit aussi "un danger potentiel", car ils peuvent être "aigris, fragiles et susceptibles d'être instrumentalisés dans les quartiers difficiles dont ils sont issus". Un comble, alors que les ADS "font partie de la politique d'intégration et d'égalité des chances de la police", comme le résume Marie-France Moneger, numéro 2 de la direction des ressources et des compétences de la police nationale, qui a coordonné les groupes de travail sur le sujet.

Vingt-cinq propositions, dont certaines déjà lancées, doivent atterrir sur le bureau de M. Péchenard, vendredi. Depuis septembre, vingt-cinq conseillers mobilité carrière "accompagnent et aident individuellement les ADS dans leur recherche d'emploi", explique Mme Moneger.

Plusieurs pistes vont être approfondies : les partenariats avec les entreprises du secteur de la sécurité privée et les grands employeurs (SNCF, par exemple), la préparation aux autres concours (police municipale, pénitentiaire). Les ADS ne manquent pas d'atouts, veut croire Mme Moneger : la "garantie professionnelle" de la police nationale, l'assurance de personnels "bien formés".

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/16/faute-de-postes-les-adjoints-de-securite-peinent-a-se-faire-une-place-dans-la-police_1619812_3224.html

Vanessa Bola y a cru. Pendant cinq ans, elle a travaillé en uniforme, entourée d'autres policiers, sur le terrain. Mais la jeune femme, aujourd'hui âgée de 25 ans, a jeté l'éponge. A l'issue de son contrat d'adjointe de sécurité (ADS), qui s'achevait en février, elle n'a pas demandé le renouvellement d'un an qui était encore possible. Elle a préféré chercher dans le privé.

Ils sont ainsi près de la moitié des ADS à ne pas avoir trouvé leur place dans la police. Et le chiffre augmente inéluctablement : alors que le recours à ces précaires - depuis 2010, le contrat est de trois ans renouvelables - s'intensifie (environ 2 000 en 2008 et en 2009, 3 100 en 2010 et plus de 4 000 en 2011), le nombre de postes ouverts aux concours de gardien de la paix ne cesse de se réduire.

Pourtant, la police, c'était le rêve de Vanessa Bola. Après un CAP d'agent de prévention et de sécurité, elle a quitté l'île de la Réunion, à l'âge de 18 ans, pour y entrer. Première étape : les cadets de la République, un an de formation en alternance entre école de police et établissement scolaire. Pour financer cette année sans revenus, elle travaille le week-end.

Après un échec au concours de gardien de la paix, la jeune femme devient ADS, dans la banlieue lyonnaise. "J'étais contente d'avoir un pied dedans", se souvient-elle. Aux contrôles routiers, elle s'épanouit : "C'était vraiment ce que je voulais faire. J'aime être en action, tous les jours en opération." Alors elle passe sur le faible salaire - autour de 1 150 euros -, le travail de nuit - sans aucune majoration de salaire -, les risques du métier - elle manque de se faire renverser lors d'un refus d'obtempérer.

Un premier concours se présente. Une petite semaine trop tôt pour que la jeune femme ait totalisé les deux années d'ancienneté nécessaires. L'administration refuse la dérogation. Les deux sessions suivantes sont annulées. A quelques mois de la fin du contrat, une opportunité se présente enfin. Elle échoue. Il faut dire qu'en 2010, en province, un candidat sur 45 seulement a été reçu. Vanessa Bola voulait du terrain, elle est finalement opératrice en télésurveillance. Elle ne s'en plaint pas : elle est mieux payée, et "la qualité de vie est meilleure".

La jeune femme a en fait subi de plein fouet la "rupture" que dénonce Daniel Darnis, secrétaire national du syndicat Unité-SGP (majoritaire). En 2009, tous les concours de gardien de la paix avaient été supprimés. Un électrochoc pour beaucoup d'ADS, qui ont compris que l'intégration dans la police n'était plus assurée. "On leur fait miroiter une carrière de policier alors qu'il n'y a pas de postes", s'irrite Stéphane Liévin, 37 ans, brigadier-chef à Orléans. Cet ancien ADS a "essuyé les plâtres" : il fait partie de la deuxième promotion, de novembre 1997. "L'avantage du système, à l'époque, note-t-il, c'est que les ADS qui faisaient l'effort d'une petite remise à niveau scolaire, ceux qui mettaient la chance de leur côté, avaient de bonnes chances de réussir le concours."

C'est ce système que défend également Sébastien Thillet, 35 ans, qui a "toujours voulu être policier" mais n'avait pas le bac : "Je savais qu'il y avait l'embauche au bout, j'ai joué le jeu." ADS en mai 1998, il réussit le concours en janvier 2001. "Aujourd'hui, l'administration ne communique pas sur le fait que ces jeunes ne pourront pas prétendre à devenir gardiens de la paix", s'inquiète-t-il, avant de s'interroger : "Maintenant qu'on peut rentrer à 30 ans, ces ADS qui vont quitter la police à 36 ans, ils vont faire quoi ?"

L'âge, c'est bien le problème de Christian (le prénom a été modifié à sa demande), à Lyon : "J'ai 27 ans, je ne peux pas attendre un hypothétique concours." Il arrive au bout de sa cinquième année, et il a hâte de stabiliser sa situation. Alors il envisage de changer radicalement de voie. Mais il est trop vieux pour le contrat de professionnalisation en plomberie pour lequel il avait trouvé un employeur.

Aujourd'hui, il va bien tenter le concours de la police municipale - "par dépit" -, mais il n'est pas question de jouer les vigiles : "Aller faire la sécurité à Carrefour, je ne m'y vois pas. Je ne suis pas rentré dans la police pour ça." Une revendication portée par M. Darnis : "La sécurité privée, on n'est ni pour ni contre. Mais à un niveau d'encadrement ou de management. Après plusieurs années dans la police, les ADS ne peuvent pas se retrouver à faire du gardiennage."

Et puis beaucoup sont devenus ADS justement pour quitter le privé ou les polices municipales. "C'est tout le problème, reconnaît Marie-France Moneger, directrice adjointe des ressources et des compétences de la police nationale. L'objectif de base d'un ADS restera toujours de devenir policier."

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http://moreas.blog.lemonde.fr/2011/12/17/les-officiers-de-police-s%E2%80%99estiment-trop-nombreux/

Les officiers de police s’estiment trop nombreux…

Cela peut sembler paradoxal au moment même où le ministère de l’Intérieur sort un bilan de la RGPP dont la mesure phare est le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. En fait, les anciens inspecteurs font référence à un protocole d’accord de 2004 lié à la réforme des corps et des carrières voulue par Nicolas Sarkozy. Il était prévu dans ce texte que le nombre des officiers soit ramené à 9 000 en 2012 : une déperdition de plus de 5 400 postes. Mais, parallèlement, le nombre de gradés et gardiens, et des fonctionnaires de soutien, devait augmenter d’environ 10 000. À ce jour, le compte n’y est pas.

Alors que, dans les commissariats, on commence à souffrir cruellement du manque d’effectifs, cette volonté de dégonfler le corps des officiers semble anachronique… Une apparente ambigüité car l’objectif était de revaloriser leur carrière. En haut de l’échelle, le nombre de commissaires devait être ramené à 1600. Aujourd’hui, les officiers les soupçonnent de faire du lobbying pour faire traîner les choses. C’est peut-être vrai, après tout chacun défend ses intérêts… Pourtant, le corps des commissaires est en constante perte de vitesse. La 62° promotion, celle qui sortira en 2012, compte 39 élèves dont la moitié a été recrutée par concours externe (Bac+5) et l’autre moitié par voie interne. Et cette année, seulement 28 candidats ont réussi le concours (interne et externe).

Il s’agissait donc, par cette réforme, d’aspirer par le haut l’ensemble des policiers. Mais, du coup, la base est dégarnie. Aussi la position du syndicat Alliance semble avoir l’oreille du ministre : intégrer dans la police les adjoints de sécurité (ADS). « Ils pourraient ainsi réaliser des tâches opérationnelles aujourd'hui déléguées aux gardiens et gradés, qui pourraient se recentrer sur leur cœur de métier ». Alors que pour l’instant, à l’issue de leur contrat (3 ans renouvelables une fois), ces jeunes gens doivent quitter la police au moment où ils commencent à connaître le métier.

Donc, sur le papier, les officiers de police ont obtenu ce qu’ils voulaient. On leur a promis de fermer la porte derrière eux en limitant le nombre de postes et en rehaussant le niveau d’entrée (Bac+3). En réalité, et à la suite d’un nouveau protocole signé en 2007, ils ont l’impression de s’être faits avoir. Devenus cadres, ils sont désormais corvéables à merci, et, comme les effectifs globaux et les moyens ne cessent de diminuer pour cause de RGPP, ils ont encore plus de boulot qu’avant.

Dans son rapport du 14 décembre 2011, le ministère de l’Intérieur rend d’ailleurs compte de la mise en place de la RGPP au sein de la « Grande maison ». Avec un thème fort : « Recentrer les forces de sécurité sur leur cœur de métier ». Et pour cela on écarte les missions annexes. Mais est-ce vraiment une source d’économie ou un simple effet d’annonce destiné à ces nouveaux dieux : les marchés ? Car si, par exemple, on transfère les gardes statiques au secteur privé, il faut quand même payer les gens qui les assument. Et le convoyage des détenus, quelle importance pour les caisses de l’État qu’il soit assuré par des policiers ou par des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire ?

Alors, est-ce qu’on nous berlure ? Je le crois bien. Car le problème n’est pas le nombre de fonctionnaires, mais le nombre de retraités. L’administration centrale compte en effet plus de pensionnés que d'agents en activité. Et, pour avoir une comptabilité saine, dès le recrutement d’un fonctionnaire, l’État devrait commencer à « économiser » l’argent nécessaire pour payer sa retraite.

Or, l’État ne cotise pas pour les retraites des fonctionnaires, elles sont financées par les impôts. Et comme il n’existe en principe aucun risque d’insolvabilité, il n’a pas besoin de se constituer une épargne de précaution. On parle quand même d’une dette annuelle et récurrente proche des 50 milliards d’euros… Ce qui fait dire aux analystes financiers que si l’État, comme une entreprise privée, devait provisionner dans ses comptes l’argent qu’il doit à ses anciens salariés, on ne se poserait pas la question de savoir si l’on va perdre un A ou non. La France serait en dépôt de bilan.

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Je vois pas trop où l'auteur veut en venir:

- ils sont trop nombreux ou non les officiers de police?

Sinon, la remarque sur le coût réel de la fonction publique qui doit intégrer les retraites est très juste. A ceci prêt que quand il écrit que l'état doit mettre de côté pour prévoir l'avenir, il y a un problème. L'État c'est nous, notre argent donc nos impôts.

Cette question est donc celle du mode de financement des retraites de la fonction publique par l'impôt qui est une sorte de double peine pour les employés du privé.

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Je vois pas trop où l'auteur veut en venir:

- ils sont trop nombreux ou non les officiers de police?

C'est pas le sujet du billet ;)

Sinon, la remarque sur le coût réel de la fonction publique qui doit intégrer les retraites est très juste. A ceci prêt que quand il écrit que l'état doit mettre de côté pour prévoir l'avenir, il y a un problème. L'État c'est nous, notre argent donc nos impôts.

Cette question est donc celle du mode de financement des retraites de la fonction publique par l'impôt qui est une sorte de double peine pour les employés du privé.

Bien au contraire les fonctionnaires font crédits aux contribuables de leur salaire différé, crédit quasiment gratuit ... c'est d'ailleurs pour cela que l'état employeur pratique de la sorte ;) Le petit souci c'est que le contribuable a tendance a l'oublier qu'on lui fait crédit :lol:

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Ils font crédit. Oui, oui, ça doit être ça.

C'est pas ça doit être ca, c'est CA !!

Pour la bonne et simple raison que ne sont pas comptés au niveau budget de l'état (ce qui augmenterait d'autant les impots) le cout "patronal" dans le salaire des fonctionnaires, l'état ne s'appliquant pas ses propres prélévements et les prélévements qu'il impose au privé.

Et ca comprend la provision retraite et la provision chômage

Content ou pas content c'est comme ça que ca fonctionne

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Au lieu de faire payer les charges patronales des fonctionnaires par le contribuable, il (l'état) fait payer leur retraite...

C'est aussi vrai pour les charge salariale, vieillesse et chômage, ainsi que le prévoyance et quelques autre broutille qui sont bien sûr déduites du salaire mais qui ne sont versé a aucune caisse :lol: En échange l'état s'empêche bien sur de licencier, car dans ce cas il devrait payer ses arriérés d'ASSEDIC :lol: et prend en charge l'indemnisation retraite obligatoire ... en conservant le salarié, salarié ... inactif mais salarié avec un traitement réduit spécifique a ce statut de salarié/pensionné de son propre employeur pour lequel on travail plus.

Si l'état ne faisait pas crédit au contribuable, le contribuable devrait abonder toutes ces charges - aussi bien patronales que salariales - des fonctionnaire par avance au cours de la carrière, charges qui abonderaient un fond, fond qui assurerait la prestation des année plus tard au moment de la retraite.

L'avantage de ce système c'est que ca coute beaucoup moins cher qu'avec le système d'assurance du privé, puisqu'on n'avance pas l'argent des dizaine d'année a l'avance, en contrepartie on s'engage a ne pas licencier, et a employer le fonctionnaire jusqu’à la mort, actif ou inactif - mais avec un traitement variable en fonction du statut -.

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  • 3 weeks later...

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/01/11/la-police-des-polices-au-c-ur-d-un-scandale-judiciaire_1628115_3224.html

Un scandale sans précédent ébranle la Préfecture de police de Paris. Selon une enquête menée par Le Monde, l'Inspection générale des services (IGS), la "police des polices", a sciemment truqué, en 2007, une procédure portant sur un éventuel trafic de titres de séjour au service des affaires réservées. Cela afin de nuire, à l'approche de l'élection présidentielle, à Yannick Blanc, alors directeur de la police générale, à son adjoint Bruno Triquenaux et à Christian Massard, un policier affecté à la sécurité de l'ex-ministre de l'intérieur Daniel Vaillant. Trois hommes jugés trop éloignés du pouvoir sarkozyste, et très proches du Parti socialiste pour deux d'entre eux.

Au total, quatre fonctionnaires ont été injustement mis en examen, M. Blanc ayant "seulement" été placé en garde à vue. Tous les cinq ont été suspendus à la suite de cette affaire montée de toutes pièces – un "chantier", dans le jargon policier. Ils ont été innocentés en janvier 2011 par la cour d'appel de Paris. Et, désormais, la justice enquête sur… l'enquête de l'IGS. Quatre juges d'instruction parisiens mènent six enquêtes distinctes sur la "police des polices", par ailleurs épinglée dans l'affaire des fadettes du Monde. L'institution policière, déjà mise en cause dans les affaires Neyret et Carlton, est durablement déstabilisée.

Le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, pilier du système sarkozyste, est visé par l’une des procédures. Il a été interrogé le 15 décembre 2011 en qualité de témoin assisté, un statut hybride entre celui de témoin simple et de mis en examen. Tout comme un autre préfet, ancien patron des renseignements généraux, Pascal Mailhos. Ils ont tous deux été les signataires des arrêtés de suspension visant les fonctionnaires injustement accusés. Il leur est notamment reproché de s’être appuyés sur des éléments judiciaires dont ils n’auraient pas dû avoir connaissance. Ils ont soutenu que des éléments concrets visant les agents des affaires réservées avaient été obtenus par l’IGS.

Ces derniers n’ont pas fait mystère, lors de leurs interrogatoires, des multiples services qui leur étaient demandés en tant que fonctionnaires délivrant des titres de séjour, et même des relations qu’ils entretenaient avec des demandeurs, allant parfois jusqu’à s’offrir mutuellement des présents. Sans jamais, comme l’a assuré la cour d’appel, avoir franchi la ligne jaune.

En toute discrétion, les magistrats, menant eux-mêmes les investigations, ont mis au jour de nombreuses irrégularités : plusieurs procès-verbaux ont été truqués, des retranscriptions d’écoutes téléphoniques caviardées, des déclarations déformées, sans parler des pressions sur des témoins… Jusqu’au patron de l’IGS, Claude Bard, qui ira tirer des chèques sur son compte personnel pour défrayer un "expert" venu de nulle part. Ils ont auditionné des témoins évoquant la "censure" à l’IGS, et la mainmise de la hiérarchie sur toutes les procédures. Au final, une incroyable série d’anomalies, d’autant plus choquantes qu’elles émanent du service censé contrôler la légalité des actes des policiers.

Les procédures ont été lancées par les multiples plaintes déposées par Me David Lepidi, l’avocat des fonctionnaires mis en cause à tort. Elles visent notamment des faits de "faux en écritures publiques" – un crime passible de la cour d’assises –, "violation du secret de l’instruction", "dénonciation calomnieuse" et autres "violences volontaires". Par ailleurs, Me Lepidi a saisi par courrier le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) du cas de la juge Michèle Ganascia, qui a procédé aux mises en examen injustifiées des quatre fonctionnaires sur la base de l’enquête tronquée de l’IGS.

Outre l’institution policière, l’affaire pourrait aussi se révéler embarrassante pour Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur puis président de la République. Dans une note du 1er mars 2010 destinée à la justice, Yannick Blanc expliquait qu’il ne faisait aucun doute que "seul le biais politique" permettait de comprendre pourquoi l’IGS s’était "ingéniée, contre toute vraisemblance, à [l’impliquer] et à impliquer Daniel Vaillant, via son officier de sécurité, dans une affaire de corruption et de trafic d’influence parfaitement imaginaire".

Lui aussi visé par la manipulation, le maire (PS) du 18e arrondissement de Paris et député Daniel Vaillant a résumé son sentiment dans un courrier adressé le 31 mars 2011 à l’ex-procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal : "En prononçant directement des non-lieux au bénéfice de tous les fonctionnaires mis en cause, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a ramené cette affaire à sa dimension réelle, celle d’un montage policier destiné à complaire au pouvoir politique dans le contexte de l’élection présidentielle de 2007."

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En ces temps troublés l’intraitable inquisition judiciaire s'est mise en branle et étend son bras armé de lumière afin de pourfendre l'ombre de la corruption et du complot qui agite notre institution protectrice qu'est la police nationale.

(Je vais arrêter de lire des choses sur l'univers de W40k quelques temps moi... O0)

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En ces temps troublés l’intraitable inquisition judiciaire s'est mise en branle et étend son bras armé de lumière afin de pourfendre l'ombre de la corruption et du complot qui agite notre institution protectrice qu'est la police nationale.

Avant que ne commence le règne de la Terreur.....
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