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Feodalisme dans les republiques italiennes et en Europe de l'est ?


Le metronome
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Salut a tous .

Une question que je me pose souvent  comment se structurer le féodalisme en Italie et dans les pays de l'est (Principautés et républiques russes et Italiennes) courant XIVe :

-Leurs rapports et imbrications dans des républiques maritimes (Gènes , Venise)

-Structuration des armées ou Bannières différente ? (Italie et Russie)

-Gros rapports de force entre de riches marchants , une noblesse Gouvernante et des féodaux  guerriers  (c'est un peu comme ça que j'imagine le "truc"

-Organisation de la société russe militaire et politique ?

J'arrive à me faire une idée précise des principes féodaux en France , Espagne, Angleterre, Allemagne  mais dans ces régions nada  .

Et quelques conseils de documentation sur le sujet ?

Merci .

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Des cas très différents: déjà, il n'y a pas d'Italie, et l'Italie n'est que très partiellement féodale, même si le 14ème siècle est une période de changement vers un "aristocratisme" plus poussé. L'Italie post carolingienne a été en désagrégation politique constante au profit d'un modèle plus centré sur des cités Etats indépendantes, certaines fonctionnant en ligues et d'autres en groupes de cités subordonnées à une dominante. Le statut nobiliaire y a longtemps été bien moins important et déterminant qu'ailleurs en Europe, tant par la centralité du phénomène urbain qui promeut d'autres formes d'élites, une société moins divisée par une classification selon un statut légal et plus par un statut fondé sur les groupes d'appartenance (familles, métiers) et la fortune. Les campagnes en Italie du Nord appartiennent plus aux villes qu'à des seigneurs féodaux locaux de diverses importances. Le modèle de "républiques" urbaines reste donc, lié au maintien post-empire romain d'agglomérations moyennes et grandes et d'un haut niveau de mise en valeur du territoire et donc d'organisation sociale structurée.

Le Nord, c'est tout ce qui est au nord des Etats pontificaux: Lombardie surtout, Vénétie, Gênes, Milanais, Savoie et une foultitude de domaines plus petits, plus ou moins indépendants (Ferrare, Mantoue, Pise....), entités qui iront de plus en plus vers la confrontation permanente avec pour résultat, aussi conséquence de la lutte économique et commerciale, une structuration en plus grandes entités de fait ou de droit (Milan est l'exemple type). La Savoie est un cas féodal, le Milanais est plus une affaire de cités grandes et moyennes qui, de plus en plus, par jeu économique, jeu matrimonial et guerres, se structurent autour de Milan et devient de moins en moins "républicain" et de plus en plus féodal (autour de la famille Visconti puis des Sforza plus tard).

De manière générale en Lombardie, l'affirmation de groupements économiques de grands "métiers", les corporations des industries les plus lucratives (essentiellement la laine/le textile et l'activité financière, souvent exercée par les grands du textile qui sont ceux qui accumulent le cash et ont de grands réseaux commerciaux) crée une aristocratie de fait, et une hiérarchisation croissante des grandes cités commerçantes: Sienne, au XIVème siècle, n'est pas encore totalement larguée, mais Florence s'affirme de plus en plus comme le leader de la région, ce qui se confirmera au siècle suivant de manière unilatérale. Et avec cette évolution politique, économique et sociale, les anciennes "libertés" et les statuts "citoyens" et "républicains" seront de plus en plus instrumentalisés et totalement dominés par cette aristocratie de fait (et de nom) qui tendra à se rapprocher (en droit et en culture) de l'aristocratie féodale.

On voit une évolution similaire à Gênes et à Venise, l'aristocratie marchande tendant à devenir une aristocratie tout court.

Mais au XIVème siècle, ce mouvement ne fait réellement que commencer à se faire un peu sentir et voir, et un Italien du Nord s'estimera encore, et souvent à juste titre dans certaines limites (sauf dans la Savoie féodale et quelques petits territoires plus féodaux), un "homme libre", un "citoyen" pour qui la noblesse de statut n'est pas forcément très impressionnante en soi.

L'autre moitié de l'Italie est plus féodale:

- les Etats pontificaux sont de fait un Etat féodal, organisés en domaines appartenant en théorie au pape, souverain spirituel et temporel, mais de fait pris en main par une aristocratie romaine et de ces régions (les Colonna, les Orsini, les Rimini, les D'Este, une branche des Sforza....) qui tous se comportent comme ailleurs dans l'Europe féodale: ils veulent leur indépendance de fait, du pouvoir.... Et garder en vue la convoitise pour le trône papal. Il faudra attendre le XVIème siècle avant de voir des papes (Alexandre VI Borgia, Clément VII et Jules II) commencer à rétablir durablement leur autorité temporelle sur leurs Etats de façon solide.

- le Royaume de Naples (sud de l'Italie) et la Sicile sont aussi des Etats féodaux qui sont, au XIVème siècle, récemment sorti de l'orbite des Hohenstaufen, empereurs germaniques (boutés aussi hors d'Italie du Nord par les coalitions de grandes cités, en tête desquelles venait Milan) contre qui la papauté a livré un long combat jusqu'à extermination finale de la lignée, avec Charles d'Anjou (donc un "Grand" de France) comme fer de lance final. La dynastie angevine (pas les mêmes Angevins qu'en Angleterre) s'est installée dans le Sud de l'Italie et y règne, y ayant établi une unité compromise par l'atomisation politique de la région, que l'arrivée des Normands au XIIème siècle avait une première fois limitée (royaume normand de Naples et de Sicile, transmis aux Hohenstaufen). Charles d'Anjou conquiert Naples et Sicile, mais se fait dégager de Sicile lors de l'épisode des "Vêpres Siciliennes", un soulèvement assez généralisé de la noblesse et des populations rurales et urbaines de l'île, vite aidées par les seigneurs d'Aragon qui s'installent sur le trône. Dès lors, le royaume angevin représente le sud de la botte italienne, et cette famille parviendra à se caser dans beaucoup d'endroits d'Europe, et notablement assez durablement en Hongrie à l'extinction de la dynastie Arpad (Louis de Hongrie règnera même un temps aussi sur la Pologne). Ces 2 royaumes italiens sont grosso modo des féodalités à cette époque, quoique leurs monarchies soient moins solidement implantées comme réalité immanentes pour des populations ayant peu d'histoire/ de mémoire communes (sauf en remontant à l'empire romain et avant). Le Sud et la Sicile ne sont en fait un peu solidement unifiés comme entités politiques que depuis le XIIème siècle, et même plutôt la fin du XIIème siècle, l'unification par les seigneurs normands de la famille d'Hauteville (après un siècle de présence accroissant l'atomisation féodale) ayant été plus liée à des personnalités à poigne (notamment Robert Guiscard) qu'à une réalité sur la carte et dans les mentalités.

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