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Boeing - Starliner et suites


TarpTent
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Après s’être fait traiter de cornemuse, le Starliner vient de gagner un nouveau surnom : le Stayliner.
 

Merci Ufotinik, pour le bon mot et la synthèse de la conférence de la Nasa.
 

Surnom mérité, puisque lors de cette fameuse conférence de ce jour tenue par la Nasa, il a été annoncé que le Starliner ne se désamarrerait pas avant le 26 juin.
Et donc, pourquoi Steve Stich annonce ce report ? Pour donner aux équipes un peu plus de temps pour examiner les données, faire des analyses et s’assurer qu’ils sont prêts à rentrer à la maison.

Bon au moins, la Nasa a le sens de l’anticipation et l’optimisme chevillé au corps, puisque le Steve précise qu’ils ont d’excellentes opportunités de désamarrage tous les 4 jours environ.
 

La Nasa a mené avec succès des tests d’allumage des 5 propulseurs du système de contrôle qui étaient tombés en panne pendant le vol.
Un propulseur restera lui éteint.

 

https://x.com/ufotinik/status/1803098057896075783?s=61&t=GWFWKc135rzhEnTyzFwTIg

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Cela va tourner au running gag, mais pour de bonnes raisons : le Starliner ne  rentrera donc pas le 26/06.
 

La Nasa souhaite plus de temps pour étudier les données des fuites d’hélium du module de service du Starliner, celui-ci devant être éjecté et laissé à brûler dans l’atmosphère lors de la rentrée atmosphérique.
L’impossibilité pour les ingénieurs de l’inspecter au sol, en réel, fait qu’ils préfèrent recueillir un maximum de données avant la destruction du module afin de s’assurer qu’ils ont parfaitement compris les raisons des fuites d’hélium et des soucis rencontrés avec les systèmes de propulsion, et proprement évaluer leur(s) impact(s).

La date retenue posait également problème avec le télescopage du calendrier des sorties extra-vehiculaires.
 

Par ailleurs, la Nasa va entreprendre une revue haut-niveau complète de qualification du Starliner, comme elle l’avait fait avec le SpaceX Demo-2 avant séparation de l’ISS après 2 mois dans l’espace, afin de documenter proprement la procédure de qualification et d’acceptance du Starliner.


 

La Nasa précise que "le Starliner reste autorisé à revenir sur Terre en cas d'urgence sur la station spatiale, qui obligerait l'équipage à quitter l'orbite et à revenir sur Terre" => il n’y a donc ni crainte ni alerte sur la possibilité pour le Starliner de se désorbiter et ramener des astronautes sur Terre en toute sécurité.

Les possibilités de retour seront évaluées après les deux sorties dans l'espace prévues le lundi 24 juin et le mardi 2 juillet.

"Starliner fonctionne bien en orbite tout en étant amarré à la station spatiale", a déclaré M. Stich. "Nous utilisons stratégiquement ce temps supplémentaire pour ouvrir la voie à certaines activités critiques de la station, tout en préparant le retour de Butch et Suni à bord de Starliner et en obtenant des informations précieuses sur les améliorations à apporter aux systèmes pour les missions postérieures à la certification.

Wilmore et Williams restent intégrés à l'équipage d'Expedition 71, participant aux opérations de la station en fonction des besoins et réalisant des objectifs supplémentaires en vol pour la certification de Starliner par la NASA.

"Les réactions de l'équipage ont été extrêmement positives, et ils savent que chaque apprentissage effectué lors du Crew Flight Test permettra d'améliorer et d'affiner notre expérience pour les futurs équipages ", a déclaré Mark Nappi, vice-président et responsable du programme Starliner de Boeing.

 

https://blogs.nasa.gov/boeing-crew-flight-test/2024/06/21/nasa-boeing-adjust-timeline-for-starliner-return/

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  • 1 month later...

Avec Boeing, on n’attend plus grand chose et on n’est de fait jamais déçu.
Même quand la Nasa y met diplomatiquement les formes histoire de rassurer tout le monde, il y a toujours derrière quelques incertitudes, voire quelques potentielles grosses inquiétudes non-dites.

Or donc, le Starliner a mené de nouveaux essais de redémarrage des propulseurs, et comme de bien entendu "Au cours d’un test de tir à chaud en restant amarré, les propulseurs #Starliner ont fonctionné à des valeurs de poussée nominales maximales et le système à hélium est resté stable. Les données seront examinées et incluses dans la justification du vol pour le désamarrage du test en vol de l'équipage de @Space_Station et son retour sur Terre" … déclaration de Boeing.

https://x.com/boeingspace/status/1817325863106482366?s=61&t=GWFWKc135rzhEnTyzFwTIg

 

Sauf que… sauf que ça grince un peu des dents chez les observateurs, dans la mesure où les "valeurs de poussée nominales maximales" ne disent rien des soucis précédemment rencontrés à cycle de service élevé et fonctionnement intensif dans la durée.
Lors de ces phases, l’échauffement des matériaux et notamment des vannes (à pilotage pneumatique et contrôlant les propulseurs) peuvent dégrader les joints internes voire endommager les propulseurs.
En clair, les conditions nécessaires pendant et avant rentrée dans l’atmosphère ne sont pas abordées dans la dernière communication de Boeing, et cela en perturbe certains.
 

Mais au moins, ils "étudient les données".

 

 

 

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Il y a 8 heures, jean-françois a dit :

je  commence à me demander si les astronautes ne vont pas revenir via une autre capsule et laisser la Starliner rentrer à vide

C’est une supposition légitime, d’autant que le vol de la capsule Crew-9 a été priorisé par rapport à Polaris Dawn, côté SpaceX - voir fil idoine - , et qu’une demande (classique) de la Nasa a été faite il y a quelques semaines afin d’évaluer les ressources et chiffrer les coûts d’une mission de sauvetage avec délai de prévenance court.
Il n’y a aucune corrélation officielle entre les 2 faits, mais le calendrier interroge quand même.
 

Dans tous les cas, avoir des astronautes qui reviendraient avec la Crew-9 et un Starliner qui rentre sur Terre à vide mais à bon port serait tout aussi satisfaisant pour la Nasa, qui en finirait également avec les vols de qualification de la capsule de Boeing.

Boeing ne serait pas ravi, puisque ça finirait de cabosser une image déjà sérieusement amochée.
Comme Boeing est déjà largement déficitaire avec le développement de sa capsule, celle-ci risque de réaliser ses 5 vols contractuels puis d’être remisée au musée sans aucun regret.

 

EDIT : en cherchant la référence du contrat d’étude entre la Nasa et SpaceX, je m’aperçois que la Nasa a officiellement reconnu hier que la Crew Dragon peut être une situation de repli… de façon générale. Mais vu le calendrier, difficile de ne pas en tenir compte pour le cas qui nous intéresse :

"Nous avons deux systèmes différents que nous pilotons », a déclaré Steve Stich, directeur du programme Commercial Crew de la NASA, lors d'une conférence de presse jeudi. Il faisait référence au Boeing Starliner et au Crew Dragon de SpaceX.

« Évidemment, l'option de secours consiste à utiliser un système différent », a ajouté M. Stich. « Je préfère ne pas entrer dans tous ces détails jusqu'à ce que nous arrivions à ce moment-là, si nous arrivons un jour à ce moment-là. "

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Faisant suite au dernier test mené en collaboration avec Boeing, voici la synthèse réalisée par la Nasa de la démarche et de ses 1ers résultats :

"

Le test a consisté à allumer 27 des 28 jets du vaisseau spatial pour de brèves rafales, en les passant un par un, afin de vérifier les performances des propulseurs et les taux de fuite d'hélium. Les résultats préliminaires montrent que tous les propulseurs testés ont retrouvé leur niveau d'avant-vol en termes de poussée et de pression dans la chambre.

Dans le cadre de la configuration des tests, tous les collecteurs d'hélium, qui contrôlent et dirigent le flux d'hélium, ont été ouverts, ce qui a permis aux ingénieurs de poursuivre l'évaluation de l'approvisionnement en hélium et des taux de fuite de Starliner. Les équipes ont vérifié que Starliner continuait à présenter la marge nécessaire pour assurer un voyage aller-retour depuis la station. Après le test, les collecteurs d'hélium ont été fermés et le resteront jusqu'à ce que Starliner active son système de propulsion avant le désamarrage. Les équipes vérifieront également le taux de fuite d'hélium avant le désamarrage de Starliner.

Les équipes examinent actuellement les données issues de l'essai à chaud à quai et des récents essais au sol d'un propulseur de Starliner au centre d'essais de White Sands de la NASA, au Nouveau-Mexique, avant de procéder à un examen de l'état de préparation au retour de la navette par l'agence. À l'issue de cet examen, la NASA et Boeing choisiront une date de retour cible. "

https://blogs.nasa.gov/boeing-crew-flight-test/2024/07/30/nasa-boeing-complete-second-docked-starliner-hot-fire-test/


En synthèse :
-
le test est satisfaisant pour la Nasa
- elle va rester très vigilante sur le niveau des fuites d’hélium, la pression résiduelle dans les chambres et le volume d’hélium à disposition pour le retour.

 

À noter en parallèle que la batterie de bord pour le Starliner avait été certifiée pour une durée de vie de 45 jours. Cette certification a été rallongée à 90 jours, ce qui en fait la nouvelle limite de résidence dans l’espace pour cette capsule amarrée actuellement à l’ISS.

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Histoire de donner quelques éléments dimensionnants, en se basant sur le rapport financier de Boeing pour le 2ième trimestre 2024 :

IMG-0711.jpg

(Page 21 du document mis en lien)

Boeing, dans son rapport trimestriel, indique que "le retour sur Terre de Starliner a été retardé pour laisser le temps d'effectuer des tests plus approfondis sur les anomalies du système de propulsion" et que ces retards ont coûté jusqu'à présent à l'entreprise 125 millions de dollars.

(A priori, Boeing a payé les tests d'anomalies à Marshall (fuites d'hélium) et White Sands (propulseurs), ainsi que les coûts supplémentaires associés au maintien de Starliner sur l'ISS et à l'utilisation de l'énergie de la station. Ce qui expliquerait ce montant).

 

Le montant du contrat initial était de 4,2 milliards de dollars en 2014 (qui a ensuite été modifié avec une augmentation contractualisée de 326 millions de dollars).
Boeing accuse à ce jour en cumul 1,6 milliards de dollars de dépassement sur ce contrat à prix fixe.
 

 

Une phrase importante de ce rapport est pour moi celle-ci, même si je veux être certain de l’interpréter correctement - je la mets en français et en anglais, pour un meilleur regard critique - :
"Au 30 juin 2024, nous avions approximativement 238 millions de $ de coûts précontractuels capitalisés, et 148 millions de $ de potentielles obligations de résiliation envers les fournisseurs liées à de futures missions à prix fixe non autorisées."

"At June 30, 2024, we had approximately $238 of capitalized precontract costs and $148 of potential termination liabilities to suppliers related to fixed-price unauthorized future missions."

De ce que j’en comprends, il s’agirait du surcoût / des pénalités de 148 millions de $ dues par Boeing à ses fournisseurs en cas d’annulation (par la Nasa) des missions prochaines couvertes par ce contrat à prix fixe ?

 

https://www.sec.gov/ix?doc=/Archives/edgar/data/0000012927/000001292724000055/ba-20240630.htm

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Ça commence à chahuter, et si la Nasa n’est pas spécialement mise en cause pour le moment, Boeing par contre en prend pour son grade.

 

"Alors que la NASA et les dirigeants de Boeing ont publiquement qualifié ces extensions d'exercice de collecte de données, les inquiétudes soulevées ces derniers jours révèlent que la confiance interne quant à la sécurité du Starliner pour le retour des astronautes est moins grande que ne l'a révélé l'agence."
 

D’abord une information en parallèle - de ce jour également - histoire de couper temporairement court à LA question récurrente : le module Cargo Dragon EDIT : Cygnus NG-21, pour lequel une conférence d’avant-vol s’est tenue aujourd’hui, contiendra certes quelques affaires pour les astronautes du Starliner, mais n’emportera pas de combinaisons pour ceux-ci qui leurs permettraient de revenir en Crew Dragon (déclaration de Bill Spetch, Space Station Operations Integration manager).
Les combinaisons pour la Crew Dragon sont en effet et très logiquement différentes de celles pour le Starliner.

L’hypothèse n’est pas pour autant définitivement écartée, même si le choix pourrait être compliqué pour la Nasa : "Si le Starliner revient à vide, l'alternative la plus probable serait de ramener les astronautes à l'aide du Crew Dragon de SpaceX en retirant deux astronautes de la mission Crew-9 - dont le lancement est actuellement prévu pour quatre personnes dans les semaines à venir. Cela permettrait de libérer deux sièges pour Wilmore et Williams"
 

Pour revenir donc à Boeing, "L'inquiétude de l'agence concernant le Starliner […] vient du fait qu'elle n'a pas identifié la cause première de la défaillance de plusieurs des propulseurs du vaisseau lors de l'amarrage, a déclaré à CNBC une personne au fait de la situation."
Or cela rejoint ce que je relayais ce lundi à la suite des tests menés par Boeing, à savoir « les "valeurs de poussée nominales maximales" ne disent rien des soucis précédemment rencontrés à cycle de service élevé et fonctionnement intensif dans la durée. »

Si l’on ajoute à cela que l’ensemble de la tuyauterie et des valves touchées par les fuites d’hélium ont été conçues par un sous-traitant… et que Boeing ne maitrise pas suffisamment cette partie pour proprement identifier les raisons de ces fuites, la Nasa est de plus en plus chafouin.

« Après les tests effectués le week-end dernier, la NASA a constaté que 27 des 28 propulseurs de Starliner semblaient en bon état. […]

Mais d'un point de vue technique, le fait de ne pas connaître la cause première de la défaillance de cinq des propulseurs lors du vol vers l'ISS signifie que le risque de dysfonctionnement d'autres propulseurs lors du vol de retour demeure.

Mark Nappi, vice-président du programme Starliner chez Boeing, a déclaré lors d'une conférence de presse le 25 juillet que les tests effectués sur les propulseurs avaient donné lieu à des résultats "très significatifs" qui "sont probablement la cause première". Malgré cela, la compagnie n'a pas encore identifié la cause première.

"Nous allons continuer à démonter ce matériel afin de pouvoir enfin le prouver", avait alors déclaré M. Nappi.

La NASA doit maintenant décider si elle est prête à croire que le problème inconnu des propulseurs du Starliner ne se reproduira pas, ou même qu'il n'entraînera pas d'autres problèmes. »

 

Et sur ce point, ça tergiverse :

"Cette semaine, la NASA a discuté de la possibilité de renvoyer le Starliner vide et d'utiliser à la place le vaisseau spatial Crew Dragon de SpaceX pour ramener ses astronautes. Il n'y a pas de consensus parmi les personnes chargées de prendre la décision, a déclaré cette personne, qualifiant l'issue des discussions en cours à la NASA d'imprévisible compte tenu de la variété des facteurs en jeu.".

En effet, dès que ça touche aux vols habités, le Commercial Crew Program Control Board (PCB) doit être d’accord à l’unanimité pour qu’une décision soit avalisée.

«  Si l'un des membres du PCB n'est pas d'accord avec la décision de ramener Starliner avec son équipage, la décision remontera la chaîne de commandement jusqu'à ce que le désaccord soit résolu. En l'état actuel des choses, les discussions au sein du PCB n'ont pas d'issue prévisible, le personnel de la NASA discutant du niveau de risque que représente le retour de l'équipage avec Starliner. »


 

Le choix est donc plutôt simple - vu de l’extérieur tout du moins - et les conséquences relativement prévisibles en fonction de celui-ci :

« Si la NASA soutient Boeing et ramène Wilmore et Williams à bord du Starliner, l'agence accepte un niveau de risque actuellement non quantifiable. Un échec majeur lors du retour, avec la vie des astronautes en jeu, mettrait la direction de la NASA sous pression pour mettre fin au contrat de Boeing et à son implication dans le programme.

Si la NASA décide de renvoyer Starliner à vide, il s'agit d'un vote de défiance à l'égard de Boeing qui pourrait conduire l'entreprise à réduire ses pertes et à se retirer du programme.

En outre, si la NASA choisit l'option SpaceX et que Starliner revient sans incident, l'agence risque de se voir reprocher d'avoir réagi de manière excessive à une situation dont elle a déclaré publiquement pendant des semaines qu'elle ne représentait pas un risque important.»

 

https://www.cnbc.com/2024/08/02/nasa-may-return-starliner-astronauts-on-boeing-or-spacex.html

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Pour les dernières nouvelles concernant le Starliner, je viens d’en faire uns synthèse sur le fil Nasa, à qui elle pose un vrai casse-tête (et qui est en train de fatiguer tout le monde).

 

 

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Même sans parler du Starliner, Boeing est en train de se prendre très gros coup de chaud.

 

Ainsi, dans le rapport gouvernemental sur le développement d'un nouvel étage supérieur pour la fusée SLS, prévue pour voler en 2028, ce constat apparaît textuellement formulé ainsi… et très sympathiquement dès l’introduction :

«Artemis IV sera le premier vol de la fusée de transport lourd la plus puissante de la NASA, le système de lancement spatial Block 1B. Cependant, les efforts de développement du Block 1B se sont heurtés à de nombreux problèmes, notamment l'inefficacité de la gestion de la qualité et le manque d'expérience de la main-d'œuvre de Boeing, l'augmentation continue des coûts et les retards de calendrier, ainsi que l'établissement tardif d'une base de référence en matière de coûts et de calendrier.»

 

« Selon les responsables de la sécurité et de l'assurance des missions de la NASA et les responsables du DCMA […], les problèmes de contrôle qualité de Boeing sont en grande partie dus au manque d'expérience de sa main-d'œuvre en matière de production aérospatiale.»
« Le manque de main-d’œuvre formée et qualifiée augmente le risque que l’entrepreneur continue à fabriquer des pièces et des composants qui ne respectent pas les exigences de la NASA et les normes de l’industrie. »

 

Source : "NASA’s Management of Space Launch System Block 1B Development”   https://t.co/y4ITRCttOL

 

 

Déjà que pour les productions actuelles, Boeing est manifestement en galère, alors pour les prochains appels d’offre, ils vont avoir beaucoup de difficulté à rassurer la Nasa sur leur capacité à faire, aussi bien pour atteindre les performances attendues que pour garantir la qualité et la fiabilité de leurs productions.

Et le pire, c’est qu’avec le SLS comme avec le Starliner, Boeing avait fait le choix de technologies existantes (lanceur à architecture classique et reprenant les réacteurs de la Navette Spatiale, notamment), afin de limiter les coûts et garantir la qualité et la fiabilité.
La SLS comme le Starliner ne possèdent aucune évolution en soi, ce ne sont que des solutions technologiques connues et - normalement - maîtrisées.


Le rapport complet fait 38 pages, que je ne vais pas m’amuser à traduire.
Juste une capture d’écran de la page 3 - et début de la page 4 - histoire de bien donner le ton :

IMG-0851.jpg

 

Ce qui est notamment écrit noir sur blanc, c’est que Boeing n’adhère pas aux exigences qualité de la norme AS91000D, qui est une exigence [contractuelle] de la Nasa.
Les auditeurs pointent notamment du doigt le manque d’expérience des ingénieurs de Boeing.
Le processus mis en place par Boeing pour adresser les déficiences relevées et notifiées par la DCMA est jugé "à date, inefficace, et la société n’a généralement pas été réactive dans la mise en oeuvre d’actions correctives, lorsque les mêmes défaut de contrôle qualité réapparaissaient."

 

Et pour le gag, la Nasa paye 5,7 milliards de dollars pour le second étage en question (en léger dépassement de 700 millions de dollars, par rapport au budget initial).


Même si ce n’est pas nécessaire, je rappelle que l’on parle d’aérospatiale, pas d’une production d’ampoules.
Il va être temps que Boeing se crashe financièrement et qu’elle soit désossée pour que chaque secteur d’activité puisse se reconstruire une expertise.
En l’état, il s’agit d’un mastodonte qui est parti en vrille dans tous les domaines technologiques qui faisaient sa force, de l’aviation civile à l’aérospatiale en passant par l’aviation militaire.

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  • 2 weeks later...

https://time.com/7010425/stranded-astronauts-iss-butch-wilmore-suni-williams/ (13 août 2024)

Comment les astronautes s'en sortent-ils dans une station spatiale surpeuplée qui n'accueille généralement que six ou sept personnes et qui en accueille désormais neuf ?

L'un des astronautes qui se trouvait déjà à bord de la station, ainsi que Williams, dorment dans une chambre de sommeil plus spartiate appelée CASA (pour Crew Alternate Sleep Accommodation) dans le module Columbus de la station spatiale, un laboratoire construit par l'Agence spatiale européenne. Wilmore campe dans un simple sac de couchage dans le module Kibo de l'Agence spatiale japonaise.

Au cours de leurs deux premiers mois dans l'espace, Wilmore et Williams se sont contentés de peu de vêtements de rechange, car ils n'avaient pas fait leurs valises pour un séjour d'un mois. Les astronautes ne font pas de lessive dans l'espace et se contentent de jeter leurs vêtements et d'en changer périodiquement. La semaine dernière, un véhicule de ravitaillement Cygnus, construit par Northrop Grumman, est arrivé à la station avec 8 200 livres de matériel, de la nourriture fraîche comme des fruits et des légumes, et des vêtements neufs pour l'équipage du Starliner.

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NASA decides to keep 2 astronauts in space until a February return with SpaceX, nixes return on troubled Boeing capsule

La NASA décide de maintenir deux astronautes dans l'espace jusqu'à leur retour en février avec SpaceX, et renonce à un retour à bord d'une capsule Boeing en panne.

Bon là Boeing ils les accumulent :ohmy:

Modifié par Picdelamirand-oil
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Il y a 4 heures, Picdelamirand-oil a dit :

NASA decides to keep 2 astronauts in space until a February return with SpaceX, nixes return on troubled Boeing capsule

La NASA décide de maintenir deux astronautes dans l'espace jusqu'à leur retour en février avec SpaceX, et renonce à un retour à bord d'une capsule Boeing en panne.

Bon là Boeing ils les accumulent :ohmy:

Pour les Astronautes c'est le jackpot en tout cas.

Imagine tu paies un Calais-Douvres en Ferry mais là patatras! À la suite de péripéties rocambolesques tu te retrouves en croisière autour du monde en passager clandestin malgré toi, et comme t'as pas assez de fringues dans ta valise les gens t'en prêtent car tu es devenu l'attraction du bord vu que tu es passé à la télé! :laugh:

Modifié par Patrick
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Il y a 2 heures, OhneFear a dit :

Le karma de Biden est pas bon non plus. Les seules solutions pour le retour des 2 astronautes c'est Elon et SPX ou les Russes :biggrin:

c'est sur que Biden est responsable des défaillances de Boeing... 

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Pour compléter un peu cette information :

Déclaration officielle de la Nasa https://www.nasa.gov/news-release/nasa-decides-to-bring-starliner-spacecraft-back-to-earth-without-crew/


Retranscription par Ars Technica :

« À la fois [Bill] Nelson [Administrateur de la Nasa] et Pam Melroy [Administrateur adjoint de la Nasa], ont assisté à une réunion d'examen de l'état de préparation des vols qui s'est tenue samedi à Houston. Au cours de cette réunion des hauts fonctionnaires de l'agence, un sondage informel a été effectué. Les personnes présentes ont voté à l'unanimité pour que Wilmore et Williams reviennent sur Terre à bord de Crew Dragon. La recommandation officielle du programme Commercial Crew était la même, et Nelson l'a acceptée." »

=> il s’agit cette fois d’une décision unanime, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. En cas de désaccord persistant, la décision finale serait revenue aux Administrateurs de la Nasa, d’où leur présence nécessaire..

 

« Par conséquent, le vaisseau spatial Starliner de Boeing se détachera de la station au début du mois prochain - la date provisoire, selon une source, est le 6 septembre - et tentera d'effectuer un retour autonome sur Terre et d'atterrir dans un désert du sud-ouest des États-Unis.

Ensuite, au plus tôt le 24 septembre, un vaisseau spatial Crew Dragon sera lancé avec deux astronautes (la NASA n'a pas encore nommé les deux membres d'équipage*) vers la station spatiale avec deux sièges vides. Wilmore et Williams rejoindront ces deux astronautes de l'équipage 9 pour leur séjour de six mois à bord de la station spatiale. Tous les quatre reviendront ensuite sur Terre à bord du véhicule Crew Dragon. »

=> la Nasa se retrouvera donc, entre le départ nécessaire du Starliner afin de libérer le port d’amarrage et l’arrimage de la Crew-9, avec une relative situation d’urgence, parce qu’avec la configuration actuelle du Crew-8, il ne serait pas possible d’évacuer proprement l’ISS.
La Nasa avait cependant fait transporter 2 sièges d’appoint à installer dans Crew-8, et qui avaient été envoyés dans l’ISS en mars de cette année.
La Crew-8 pourra ainsi en cas d’urgence ramener les 6 astronautes restants pendant tout le temps où la Crew-9 ne sera pas encore amarrée à l’ISS. (1)

 

«  […] ce que la NASA a découvert après avoir démonté les propulseurs défectueux est préoccupant, a déclaré le chef du programme Commercial Crew de la NASA, Steve Stich.

« Je dirais que les tests effectués à White Sands nous ont réservé une surprise », a déclaré M. Stich samedi. « C'est ce morceau de téflon qui a gonflé et s'est retrouvé dans le circuit d'écoulement, ce qui a empêché l'oxydant d'entrer dans le propulseur comme il le fallait. C'est ce qui a provoqué la dégradation de la poussée. Lorsque nous avons constaté cela, je pense que les choses ont changé un peu pour nous ».

Lorsque la NASA a fait part de cette découverte au fabricant du propulseur, Aerojet Rocketdyne, l'entreprise de propulsion a déclaré qu'elle n'avait jamais vu ce phénomène auparavant. C'est à ce moment-là que les ingénieurs de la NASA ont commencé à penser qu'il ne serait peut-être pas possible d'identifier la cause première du problème en temps voulu et de maîtriser suffisamment la physique pour être sûr que le problème du propulseur ne se reproduirait pas lors du retour de Starliner sur Terre. »

=> Partant de là, le problème ne se limitant pas à quelques fuites d’hélium qui pouvaient être temporairement circonscrites en fermant quelques valves, la décision semble parfaitement logique.


 

Pour la partie concernant SpaceX, je vais renvoyer sur le fil dédié aux activités opérationnelles de celle-ci afin de ne pas risquer de polluer ce fil.

https://arstechnica.com/space/2024/08/its-official-nasa-calls-on-crew-dragon-to-rescue-the-starliner-astronauts/
(1) https://x.com/cbs_spacenews/status/1827396078997582050?s=61&t=GWFWKc135rzhEnTyzFwTIg


Boeing a de son coté déclaré laconiquement qu’il allait se concentrer sur le retour sur Terre du Starliner en automatique, en bonne santé.

https://x.com/sciguyspace/status/1827395320864764377?s=61&t=GWFWKc135rzhEnTyzFwTIg


On rappellera le "palmarès" du Starliner jusqu’à présent :
- Test d’interruption sur pas de tir avec éjection capsule : Panne du parachute
- OFT-1 : Impossible d'atteindre la station
- OFT-2 : Module de service remplacé, puis problèmes de propulseur dues à des fuites d’hélium
- CFT-1 : Défaillance propulseurs et fuites d’hélium, mission de retour sur Terre avec Astronautes avortée.

 

 

*les rumeurs actuelles indiquent que les 2 membres d’équipage du Crew-9 seraient Zena Cardman comme commandant et le cosmonaute russe Aleksandr Gorbunov comme pilote.
Cela semblerait assez logique, les expériences scientifiques pouvant être majoritairement reprises par les 2 astronautes du Starliner, alors que changer le commandant de la mission et le pilote du Crew-9 dans un délai aussi court parait plus délicat à organiser et réaliser.

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