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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires


Messages recommandés

Il y a 10 heures, mudrets a dit :

https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-la-deuxieme-mort-du-sous-marin-rostov-sur-le-don-20240805

Encore un qui ne lit pas 

https://soumarsov.eu

Certes, la flotte de mer Noire dispose de six sous-marins de la classe 06363 et un de la classe 877V. Mais, et il y a un gros MAIS, deux des 06363 sont coincés à l'extérieur de la mer Noire depuis la fermeture des détroits turcs 

https://soumarsov.eu/formations/flot_mernoire.htm

Il me semble que la Convention de Montreux permet le passage des navires de guerre, même appartenant à des belligérants, s'ils doivent rejoindre leur port d'attache (article 19).

Je suis étonné qu'elle ne soit pas appliquée.

https://diad.mfa.gov.tr/diad/kutuphane/Kurucu_Anlasmalar/montro-anlasmasi.pdf

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il y a 4 minutes, Zalmox a dit :

Il me semble que la Convention de Montreux permet le passage des navires de guerre, même appartenant à des belligérants, s'ils doivent rejoindre leur port d'attache (article 19).

Je suis étonné qu'elle ne soit pas appliquée.

https://diad.mfa.gov.tr/diad/kutuphane/Kurucu_Anlasmalar/montro-anlasmasi.pdf

Tu as raison. Mais la ressource en sous-marins Diesel-électrique russes modernes se concentrait alors sur la mer Noire. Aucune autre flotte proche (Nord ou Baltique) ne possède de sous-marins Diesel électrique capables de lancer du missile Kalibr-PL. On le voit bien, avec la nécessité de stationner l'Ufa, destiné à la flotte du Pacifique, en Méditerranée, en attendant que les deux 06363 bloqués hors mer Noire sortent d'entretien à Kronstadt.

Modifié par mudrets
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10 hours ago, Paschi said:

 

Une vidéo de la bête en action (présenté contre des cibles genre drones quadcopter, mais cela fonctionne très bien aussi contre des drones plus lourds genre Shahed) :

Rheinmetal a aussi en catalogue une tourelle combinant le même canon + un lance missile anti-aérien léger (genre Stinger) sous l'appellation "Skyranger 30". La tourelle était montrée en démo à Eurosatory montée sur différents chassis (Boxer, Lynx, et même des vieux chassis Leopard 1 pour remplacer les Guépard à pas cher) :

https://defence-industry.eu/rheinmetall-presents-skyranger-30-and-skyranger-35-on-lynx-leopard-2-and-boxer-at-eurosatory-2024/

Modifié par Rivelo
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Actualisation et consolidation chars / IFV du comptage de Covert cabal et Jonpy, avec une ségrégation sur l'état des matériels. Attention aux interprétations toutefois, ceci n'est pas un comptage des pertes mais des retraits de matériels depuis les bases d'entretien et de stockage.

https://x.com/Jonpy99/status/1820665288599162946

GURNblDXMAAORD4?format=jpg&name=large

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il y a 31 minutes, Zalmox a dit :

Il me semble que la Convention de Montreux permet le passage des navires de guerre, même appartenant à des belligérants, s'ils doivent rejoindre leur port d'attache (article 19).

Je suis étonné qu'elle ne soit pas appliquée.

https://diad.mfa.gov.tr/diad/kutuphane/Kurucu_Anlasmalar/montro-anlasmasi.pdf

Normalement, cela est effectivement permis par la convention et une déclaration au début du conflit de Cavusoglu, alla dans ce sens.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/01/la-turquie-interdit-le-passage-de-tous-les-navires-de-guerre-par-ses-detroits_6115666_3210.html

"Ainsi, les bâtiments russes qui se trouvent actuellement en Méditerranée, notamment sur la base navale de Tartous, en Syrie, pourraient être appelés en renfort en mer Noire, sans que la Turquie ne puisse rien faire pour les en empêcher. « Si les pays impliqués dans la guerre demandent à ramener leurs navires à leurs bases, cela doit être autorisé », a précisé M. Çavusoglu dans une interview publiée lundi 28 février par le quotidien Hürriyet."

 

 

Maintenant, la convention laisse aussi une grande marge d'interprétation à la Turquie, notamment au travers de son article 21, si la Turquie "s'estimerait menacée d'un danger de guerre imminent". Certes on en est loin, quoique la base navale construite en Abkhazie a fortement inquiété en Turquie, ces derniers voyant d'un mauvais oeil la progression des russes vers le sud Caucase. 

Les Turcs ont-ils déjà joué cette carte ? Difficile à dire, le sujet n'étant pas régi par la transparence la plus totale...

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/04/en-mer-noire-la-turquie-et-la-russie-en-voisinage-en-eaux-troubles_6214636_3210.html

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Mer Noire : Turquie et Russie en eaux troubles

Par Marie Jégo Publié le 04 février 2024 à 03h00, modifié le 16 février 2024 à 14h41

DécryptageDepuis le début de l’invasion russe en Ukraine, Ankara joue une partition délicate. Forte de son droit de contrôle des détroits du Bosphore et des Dardanelles, elle tient à l’écart ses alliés de l’OTAN et s’affirme face aux ambitions de Moscou.

Les Turcs nomment le Bosphore la « gorge d’Istanbul », Istanbul Bogazi, une façon de rappeler que cette artère maritime, parmi les plus fréquentées de la planète, est sous leur strict contrôle. En vertu d’un traité international datant du siècle dernier, seule la Turquie décide de qui peut entrer en mer Noire, ou en sortir. Située aux confins de plusieurs mondes – balkanique, slave, méditerranéen –, cette mer jusqu’ici sans histoires est le théâtre d’affrontements continus depuis l’invasion lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Elle est « le nouveau centre de gravité de la guerre », a prévenu le président Volodymyr Zelensky. D’un côté, les infrastructures portuaires ukrainiennes subissent régulièrement des attaques russes. De l’autre, les drones et les missiles de Kiev harcèlent la flotte de Moscou. Au-delà des combats, deux grands protagonistes – la Turquie et la Russie – se jaugent de part et d’autre de ses rives, dans un jeu ambigu et parfois brutal. Une sorte de « collaboration hostile » qui inquiète.

En temps de paix, un quart du commerce mondial des céréales transitait par cette route. Cela n’est plus le cas. Les exportations de blé, d’orge, de maïs et d’huile de tournesol produits massivement par l’Ukraine et la Russie sont en chute libre, en raison du blocus naval imposé par Moscou pour la première, à cause des sanctions occidentales pour la seconde. Le transit des navires de commerce a en conséquence diminué : 35 146 passages via le Bosphore ont été enregistrés par la marine turque en 2022, contre 48 000 en moyenne avant le conflit.

Des vraquiers continuent à charger du grain depuis Odessa, Pivdenny, Tchornomorsk, les ports ukrainiens du littoral de la mer Noire. Mis en place par Kiev et ses alliés à l’été 2023 malgré l’opposition du Kremlin, un corridor céréalier a permis l’exportation de quinze millions de tonnes de denrées agricoles. Des volumes encore insuffisants. S’ils veulent survivre, les fermiers ukrainiens ont besoin d’exporter davantage. Encore faudrait-il se débarrasser des mines navales qui dérivent au gré du courant et entravent le bon fonctionnement du corridor.

 

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 Partie 2

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« Eviter une escalade »

Naviguer sur ces flots militarisés relève d’un pari risqué que peu d’armateurs sont prêts à prendre. Assurer les bateaux et leurs cargaisons coûte cher. Le 27 décembre 2023, un cargo battant pavillon panaméen qui faisait cap vers le port ukrainien d’Izmaïl pour y charger des céréales a été endommagé dans le golfe du Danube. Deux marins ont été blessés par l’explosion d’une mine flottante. Quelques mois plus tôt, deux autres de ces engins avaient sauté à l’entrée des ports turcs de Kastamonu et d’Eregli, sans faire de victimes.

Pour lutter contre cette prolifération, Londres a annoncé, le 11 décembre 2023, la livraison à Kiev de deux navires chasseurs de mines, le HMS Grimsby et le HMS Shoreham. Mais coup de théâtre, Ankara leur a refusé le passage, le 2 janvier. La convention de Montreux le lui permet. Signée en 1936, celle-ci donne aux autorités turques une souveraineté totale sur les détroits. Les empêcher de passer, c’était « éviter une escalade », a justifié le service de presse de Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué publié le même jour.

Ce n’est pas la première fois que la Turquie ferme ses détroits du Bosphore et des Dardanelles. Au début de la guerre en Ukraine, elle avait déjà interdit le passage aux bâtiments militaires sans port d’attache en mer Noire, ainsi qu’aux forces navales de l’Organisation du traité de l’Atantique Nord (OTAN). L’interdiction vaut notamment pour la Russie, l’Ukraine n’ayant pour ainsi dire pas de flotte. Le 28 février 2022, les portes se sont fermées tout net à la proue des navires que Moscou voulait ramener de la Méditerranée en mer Noire. Un camouflet pour le Kremlin – qui néanmoins s’exécuta. Ce qui permit à Odessa d’échapper de justesse à un assaut amphibie et de connaître le sort subi par Marioupol, réduite en cendres par l’armée russe au printemps de la même année. Cette initiative a valu à la Turquie un satisfecit appuyé de ses alliés occidentaux.

Le refus opposé aux Britanniques a, cette fois, irrité le camp atlantiste. « Le blocage des chasseurs de mines de la Royal Navy par la Turquie est une utilisation abusive de la convention de Montreux, a protesté l’amiral James Stavridis, ancien commandant des forces de l’OTAN, sur son compte X, le 3 janvier. Les chasseurs de mines sont purement défensifs. Leur utilisation permet à l’Ukraine de maintenir son économie en vie. En tant que membre de l’Alliance, la Turquie doit revenir sur sa décision et autoriser le transit. » Très attachée aux prérogatives que lui confère le traité de 1936, Ankara n’entend pas lâcher la sécurité en mer Noire, quel que soit le contexte et quoi qu’en pensent ses alliés. Si les avions de l’OTAN survolent régulièrement la zone, ses navires ne sont pas les bienvenus.

« Nous ne voulons ni de l’OTAN ni de l’Amérique en mer Noire », a martelé l’amiral Ercüment Tatlioglu, chef des forces navales turques, le 18 novembre 2023. « Le risque, a-t-il ajouté, est qu’ils la transforment en Moyen-Orient », c’est-à-dire en un espace ravagé par les conflits et les interventions occidentales. Reprises en boucle par les médias turcs, ces déclarations illustrent la défiance des officiels turcs, alors même que leur pays est le pilier sud de l’Alliance atlantique. « Ankara a toujours interprété les termes de la convention de Montreux de manière très stricte, note Sinan Ulgen, chercheur à la fondation Carnegie Europe, à Bruxelles. Celle-ci limite la présence des navires militaires des pays non riverains, en temps de guerre comme en temps de paix. Ces conditions s’appliquent également aux alliés de la Turquie au sein de l’Alliance. »

Refusant de revenir sur la fermeture des détroits aux Britanniques, la Turquie s’est néanmoins engagée à participer au déminage du corridor céréalier en signant, le 11 janvier, un accord avec la Roumanie et la Bulgarie. Son ministre de la défense, Yasar Güler, a précisé que « cette initiative ne sera ouverte qu’aux navires des trois pays alliés côtiers », excluant, de fait, l’intervention d’autres membres de l’OTAN – du moins tant que durera la guerre en Ukraine.

Autocrates voisins

C’est surtout avec la Russie que les dirigeants turcs ne veulent pas se brouiller. Il est certain que Moscou verrait d’un mauvais œil l’arrivée de navires ennemis dans un espace qu’elle considère encore comme le sien. « La Turquie s’oppose à la présence de l’OTAN dans cette zone car cela déséquilibrerait la relation avec Moscou. Et irait à l’encontre des engagements d’Ankara et de sa position légaliste. Les Turcs estiment que leurs capacités navales sont suffisantes pour faire face aux menaces », explique le chercheur Sinan Ulgen.

Dès les années 1990, Turcs et Russes se sont efforcés de tenir les Occidentaux à l’écart et de cohabiter en mer Noire au mieux de leurs intérêts. La fin de la guerre froide a favorisé ce rapprochement. « Un forum et une force dédiés à la mer Noire ont été créés pour développer la coopération navale entre les deux Etats. Plus largement, la Turquie a promu l’Organisation de coopération économique de la mer Noire [créée en 1992, un an après l’effondrement de l’Union soviétique], dont le siège est à Istanbul. Il s’agissait alors de créer un marché régional dont elle aurait été le centre, explique Jean-Sylvestre Mongrenier, directeur de recherche à l’Institut Thomas-More. Cela aurait renforcé sa position de candidate à l’Union européenne [UE]. Celle-ci soutenait d’ailleurs cette coopération : favoriser la paix et la prospérité au sud et à l’est de l’Europe était le but recherché. »

A l’époque, Ankara « cherchait à s’appuyer sur l’UE et sur l’OTAN pour négocier la création d’une sorte de condominium turco-russe sur la mer Noire », souligne M. Mongrenier. Deux années de guerre en Ukraine ont renforcé la coopération commerciale entre les deux puissances « verrous » de ces eaux stratégiques : Moscou grâce à son blocus naval, Ankara par son contrôle des détroits. Les deux autocrates, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, se voient parfois en voisins, à Sotchi, dans la résidence d’été du chef du Kremlin, sur les bords de la mer Noire. C’est là qu’ils ont décidé, à l’été 2022, de donner une nouvelle impulsion à leurs échanges.

Coupée de l’Europe depuis qu’elle a envahi l’Ukraine, la Russie survit en partie grâce au soutien de son voisin turc, qui lui achète du gaz, du pétrole brut, du diesel, du charbon, des métaux, des engrais… C’est via la mer Noire qu’est acheminé le gaz russe destiné à l’Europe centrale, grâce au gazoduc TurkStream inauguré en 2020. Et le gazoduc Blue Stream, posé lui aussi sous la mer, permet au géant russe Gazprom d’alimenter les foyers turcs – et ce, depuis une vingtaine d’années.

Seul membre de l’OTAN à ne pas appliquer les sanctions, la Turquie a su tirer parti de la situation. Sa vaste façade maritime, sa logistique bien huilée, ses PME dotées d’un solide sens du risque en font un carrefour idéal du contournement. Ses exportations vers la Russie ont d’ailleurs bondi de 62 % en valeur en 2022, une hausse confirmée l’année suivante selon les douanes du pays. Son espace aérien est resté ouvert. Ses ports servent à la réexportation de biens essentiels au complexe militaro-industriel de Moscou. Ses hommes d’affaires servent régulièrement d’intermédiaires aux entreprises russes.

Tandis que les géants mondiaux du transport par conteneurs, rebutés par les sanctions et le coût des assurances, ont mis un sérieux frein à leurs expéditions vers la mer Noire, des sociétés turques prennent le relais. Des milliers de conteneurs en provenance d’Asie ou d’Europe arrivent désormais à Istanbul, Mersin ou Izmir avant d’être réexpédiés vers le port russe de Novorossiïsk. Rien n’arrête le business.

 

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 Partie 3

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Manigances financières

Ces considérations pragmatiques n’empêchent pas le président Erdogan de s’impliquer pour que Kiev puisse continuer à exporter ses céréales – tout en fermant les yeux sur le transit, par ses ports, de milliers de tonnes de blé volées par la Russie aux régions qu’elle occupe en Ukraine, destinées au Liban et à la Syrie. Par ailleurs, des centaines de milliers de tonnes de charbon extraites du Donbass ont été achetées, en 2023, par des industriels turcs à la société Vostokugol, détenue par les autorités prorusses de Louhansk.

Un autre aspect du contournement s’avère autrement problématique. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, les expéditions turques de microprocesseurs, de matériel radio, de marchandises à double usage (lave-linge, téléphones portables, etc.) ont grimpé en flèche. Vers la Russie, mais aussi vers la Géorgie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan – cinq Etats postsoviétiques soupçonnés d’agir pour le compte de Moscou.

Les Occidentaux s’en sont alarmés, comprenant que ce commerce renforçait la machine de guerre du Kremlin, alors qu’ils cherchent à l’affaiblir. Les Ukrainiens ont d’ailleurs remarqué que les missiles russes, dont ils analysent méticuleusement les débris, recèlent à chaque fois des composants électroniques fabriqués aux Etats-Unis, en Autriche, en Corée du Sud ou à Taïwan. Nombre d’entre eux ont transité par la Turquie.

En représailles, Washington a déjà sanctionné une dizaine d’entreprises turques impliquées dans ce circuit. Le sous-secrétaire adjoint au Trésor, Brian Nelson, s’est rendu à deux reprises en Turquie en 2023. Lors de son dernier passage à Istanbul, le 30 novembre 2023, il a déploré « la multiplication par six, ces dix-huit à vingt-quatre derniers mois, des réexportations via la Turquie de composants à double usage très préoccupants ».

Quelques semaines plus tard, les banques turques ont mis un frein à leurs transactions avec Moscou. Les conséquences ont été immédiates pour de nombreux exportateurs turcs, qui peinent désormais à se faire payer par leurs clients russes. La menace de sanctions dites « secondaires » a fonctionné. Brandie par le Trésor américain contre des pays soupçonnés de contournement, elle vise les banques des Etats impliqués, qui risquent ainsi d’être déconnectées du système Swift de paiement international, et de ne plus pouvoir utiliser le dollar.

Autant dire que la fin des manigances financières russo-turques n’est pas une bonne nouvelle pour la Russie. La relation entre Ankara et Moscou, transactionnelle avant tout, demeure houleuse. En mer Noire, mais aussi en Syrie, en Libye, dans le sud du Caucase ou en Ukraine, les intérêts divergent. Le président Erdogan n’a d’ailleurs jamais ménagé son soutien à Kiev. Les militaires turcs transmettent régulièrement à leurs homologues ukrainiens des renseignements militaires récupérés par leurs avions au-dessus de la mer Noire. C’est bien parce qu’Ankara redoutait de voir ces eaux se transformer en un « lac russe » qu’il a signé un partenariat de défense avec Kiev, en 2019, pour la fabrication conjointe de drones armés, de moteurs d’avions et de corvettes.

Sur le plan diplomatique, M. Erdogan n’a jamais cessé de condamner l’annexion russe des territoires ukrainiens. La péninsule de Crimée, rattachée de force à la Russie en 2014, occupe une place à part dans l’imaginaire des Turcs, qui la voient comme le berceau des « frères » tatars turcophones. Protectorat de la Sublime Porte pendant trois siècles, de 1475 à 1783, la péninsule fut l’enjeu de plusieurs guerres entre les deux empires, tsariste et ottoman, avides d’y asseoir leur domination.

Excuses écrites

Malgré sa bonne entente avec le maître du Kremlin, le président turc craint son expansionnisme agressif, qu’il perçoit comme une menace à la sécurité stratégique de la mer Noire. Le lent grignotage de ses rives – la Russie a fait main basse sur l’Abkhazie en 2008, sur la Crimée en 2014, sur la totalité de la mer d’Azov en 2018 – a fortement inquiété à Ankara. La découverte récente d’un gisement gazier au large de Zonguldak, susceptible de réduire d’un quart la dépendance du pays au gaz russe, incite le gouvernement turc à protéger ses voies maritimes.

Ce voisinage compliqué a connu un accroc de plus, le 7 juillet 2023. Ce jour-là, M. Erdogan a remis en personne à Volodymyr Zelensky cinq officiers du bataillon Azov qui s’étaient illustrés dans la défense de Marioupol, et qui lui avaient été confiés par Vladimir Poutine à condition d’être placés en résidence surveillée jusqu’à la fin de la guerre. « Un coup de poignard dans le dos », résumèrent les propagandistes de Moscou.

Deux mois plus tard, le tête-à-tête Poutine-Erdogan à Sotchi s’est révélé cordial mais infructueux. Le Turc a plaidé pour la réouverture du corridor céréalier, le Russe a refusé. Il s’agissait d’empêcher un autre incident naval : le 14 août 2023, le cargo turc Sukru-Okan, en route vers le port d’Izmaïl, non loin d’Odessa, avait essuyé des tirs de sommation du patrouilleur russe Vassili-Bykov. L’image humiliante des marins, immobilisés sur le pont par des inspecteurs débarqués d’un hélicoptère dépêché par Moscou, a marqué les esprits à Ankara.

Dans un passé récent, les deux puissances de la mer Noire ont frôlé l’affrontement. Le 24 novembre 2015, la chasse turque abattait un avion russe à sa frontière avec la Syrie, provoquant une crise aiguë entre les deux pays. Erdogan dénonça « les crimes de guerre » commis par la Russie en soutien à Bachar Al-Assad ; Poutine l’accusa d’encourager le terrorisme islamique. Moscou imposa des sanctions, annula les vols des touristes vers les plages turques et bloqua l’importation de produits agricoles.

Il fallut les excuses écrites d’Erdogan, transmises à Poutine en juin 2016, pour que la relation retrouve un cours normal. En avril 2020, une bombe russe à guidage laser détruisit le bâtiment dans lequel des soldats turcs s’étaient réfugiés après l’attaque aérienne de leur convoi dans la province d’Idlib, dernier fief de la rébellion anti-Assad dans le nord-ouest de la Syrie. La frappe fit trente-quatre morts. Une fois de plus, les deux dirigeants parvinrent à surmonter la crise.

 

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Suite et fin

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La Russie affaiblie

A cette époque cependant, la Russie était en position de force, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, notamment en mer Noire. La flotte russe n’y a plus ses aises, sous le feu des batteries côtières, des drones et des missiles ukrainiens. Jeudi 1er février, la corvette russe Ivanovets, armée de missiles, a été détruite alors qu’elle patrouillait sur le lac Donouzlav, dans l’ouest de la Crimée. Une trentaine de navires, sur les quatre-vingt-cinq que possède Moscou dans la zone, ont été coulés ou endommagés par Kiev depuis le début du conflit – parmi lesquels un vaisseau amiral, des navires de débarquement et des bateaux lance-missiles. Des navires qui ne peuvent pas être remplacés puisque les détroits sont fermés.

Lors d’une précédente attaque ukrainienne, survenue dans la nuit du 26 décembre 2023, un navire de débarquement, le Novotcherkassk, a été détruit dans le port de Feodossia – lequel abrite une importante base russe, à l’est de la Crimée. Sur les 77 marins qui se trouvaient à son bord, 74 ont été tués par la frappe de chasseurs Soukhoï ukrainiens équipés vraisemblablement de missiles de croisière Storm Shadow ou Scalp, fournis par Londres et Paris. « Aucun port de Crimée n’est plus sûr pour les navires de guerre russes », a déclaré, le jour même, Rouslan Poukhov, directeur du Centre d’analyse des stratégies et des technologies de Moscou, un centre de réflexion pro-Kremlin. L’Ukraine a « tout bonnement expulsé la flotte de Crimée », concluait l’expert.

Sur le front de mer du Bosphore à Kumkapi (un quartier d’Istanbul), en Turquie, en mai 2005. VANESSA WINSHIP / AGENCE VU

Diffusées par les blogueurs militaires russes sur Telegram, les images de l’attaque montrent une grosse explosion. Lorsqu’il a été touché, le navire était à quai pour le déchargement de drones iraniens de type Shahed et de missiles qu’il contenait. La livraison des Shahed, utilisés en essaims pour détruire les villes d’Ukraine, s’effectue surtout via la mer Noire. Partis du littoral iranien de la Caspienne, des bateaux chargés de ces drones empruntent le canal Volga-Don, jusqu’à la mer d’Azov puis la mer Noire. Un trajet devenu crucial pour l’armée russe, qui l’utilise pour convoyer ses munitions et considéré comme plus sûr que la voie ferrée reliant le détroit de Kertch, visée à deux reprises par des attaques ukrainiennes.

Méticuleusement, l’Ukraine s’attache à réduire la puissance de feu de son agresseur en mer Noire, avec succès. La Russie y est aujourd’hui considérablement affaiblie, l’une des raisons peut-être de la visite de Vladimir Poutine en Turquie, annoncée pour le 12 février selon des diplomates turcs – dans le courant du mois, d’après Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin. Ce voyage à Ankara vise à montrer au reste du monde que Moscou n’est pas aussi isolé que les Occidentaux le prétendent. Le président russe veut prouver que le mandat d’arrêt émis contre lui, le 17 mars 2023, pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale n’est pas un frein à ses déplacements. Après la Chine en octobre 2023, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis un mois plus tard, la Turquie lui tend les bras.

Mais que vient donc chercher le chef du Kremlin auprès d’Erdogan ? La « question ukrainienne sera probablement au centre des entretiens », a précisé M. Ouchakov, cité par Rossiïskaïa Gazeta. La partie russe serait « prête » à des négociations, mais elle « n’a personne à qui parler ». Après avoir accueilli deux sessions infructueuses de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul en 2022, le « Bismarck du Bosphore » rêve de parrainer un jour une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine – quand bien même le contexte militaire actuel en Ukraine contredit son projet. Ses bonnes relations avec Kiev comme avec Moscou le placent – il en est persuadé – en position idéale pour asseoir les belligérants à la table des négociations. On ne sait jamais.

 

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Dans un premier temps, qq bateaux avaient passé le détroit, en ayant pour nouveau port d'attache Odessa ( ou un autre proche )mais ayant été auparavant pas ukr et encore moins rattaché à ces ports.

Puis effectivement Ankara a sifflé la fin de la récré, et dans ce sens on peut dire que la convention aurait été appliquée pour éviter l'escalade. Sinon les Ru pourrait fabriquer en baltique ( ou modifier ou même rien du tout ) , immatriculer et ré enregistrer en Crimée pour que ça passe, mais là ce serait aussi l'escalade.

Mais que les soum' existants avant conflit et étant rattachée à la crimée ne puissent pas passer, j'ai du mal à le croire. Celà doit relever aussi d'une volonté Ru, du moins en l'état actuel.

Le terme de manigance employé un peu plus haut est sans doute un peu fort: c'est bassement du commerce, et là dessus on peut faire confiance au flair de Recep. Sur le blé, la meunerie turque ( et semoulerie ) est sur capacitaire sur son besoin intérieur, assez nettement. La filière, de facto, est exportatrice vers les pays voisins, en prenant la valeur ajoutée de la transformation depuis la matière première, ce qui est stratégiquement et économiquement pas con du tout. Il lui faut bien de la matière première. Si on applique le terme de manigance, alors il faudrait l'appliquer aussi à l'UE, qui commerce ce qui l'arrange de son côté, aussi.....

Concernant les expé de "goods" depuis la Turquie vers les pays du caucase ( en forte hausse ) c'est normal aussi, et il sera bien délicat d'y tracer un pourcentage de biens ensuite ré expédiés. Ces pays ont maintenant un appro plus facile, plus sûr, et moins onéreux, par la Turquie et par voie terrestre. Sinon il faut que les bateaux passent le détroit pour arriver aux ports géorgiens, les compagnies d'assu ne factureront pas celà gratos....

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Premières images (confirmées) des F-16 en Ukraine : analyse des capacitée

Lors d’une cérémonie officielle, la Force aérienne ukrainienne a perçu ses premiers avions de combat F-16 Fighting Falcon. Les images de la cérémonie permettent d’identifier que les avions visibles ne sont pas uniquement d’ex-appareils hollandais. Au niveau armement, deux configuration air-air étaient visibles ainsi qu’une capacité d’autodéfense améliorée.

Réception officielle

Dans le cadre d’une cérémonie, Volodymyr Zelensky, président ukrainien, et différentes hautes autorités ukrainiennes, ont officiellement accueilli les premiers avions de combat F-16AM Fighting Falcon au sein de la Force aérienne ukrainienne. Cette cérémonie permet d’enfin apercevoir les premières images officielles des Fighting Falcon ukrainiens. Les avions gardent les marquages ukrainiens classiques, avec l'emblème de la Force aérienne ukrainienne sur la queue et une cocarde (jaune et bleue) sur chaque aile. Les numéros d'identification des appareils, situés sur la queue, semble toujours présents mais ont été flouté pour empêcher l'identification exacte des avions. En revanche, aucun numéro de couleurs ne semble visible sur le fuselage de l'avion.

À noter que la vidéo permet d'apercevoir un lance-missiles longue portée d'une batterie Patriot PAC-2 (1:37) ainsi qu'un radar TRML-4D (arrière de l'antenne visible) (1:40).

https://x.com/ZelenskyyUa/status/1820097797556765019?ref_src=twsrc^tfw|twcamp^tweetembed|twterm^1820097797556765019|twgr^c5256fb133e45bc8666102077b8612073b20f49e|twcon^s1_&ref_url=https%3A%2F%2Fair-cosmos.com%2Farticle%2Fpremieres-images-confirmees-des-f-16-en-ukraine-analyse-des-capacites-69202

Juste d'ex-F-16AM hollandais ?

Au moins deux F-16 étaient en vol mais d'autres Fighting Falcon étaient également au sol. Deux avions sont ainsi visibles à 1:59. Un arrêt sur image permet de justement apercevoir une lampe de 450 W sous le cockpit du premier appareil mais pas du second. Cette lampe est intégrée sur les F-16 danois (dès la production) ou norvégiens (après production) et sert à identifier les avions durant les missions de nuit. Or, les différentes déclarations officielles annonçaient une livraison de six F-16 hollandais (dont fait partie l'avion en arrière-plan) et rapidement après, de Fighting Falcon danois ; l'appareil au premier-plan. Cette identification de deux nationalités différentes des appareils présents confirme au passage que la Force aérienne ukrainienne dispose, sur son territoire, d'un peu plus de 6 F-16AM.

Air-air courte portée

Un F-16AM a été filmé en phase d’atterrissage. Ce dernier est alors équipé en configuration air-air courte portée, avec deux missiles air-air courte portée AIM-9L/M Sidewinder, soit les dernières versions du Sidewinder avant la toute récente version AIM-9X Sidewinder. Ce missile utilise un capteur infrarouge permettant de guider le Sidewinder vers une source de chaleur importante : les réacteurs de l’avion ennemi. La survie de cet appareil ennemi ne dépend alors que d’une chose ; la rapidité du pilote. En tirant des leurres infrarouges, il peut tenter de tromper le Sidewinder. Cependant, lorsque ce dernier s’approche à une certaine distance, l’impact est quasi certain. Cette distance de plusieurs kilomètres n’est connue et se dénomme « no-escape zone ». Au niveau de sa portée, les AIM-9L et AIM-9M peuvent toucher une cible à plus de 18 kilomètres, avec une vitesse de 2 414 km/h (soit 1,95 Mach) (USAF)

Air-air longue portée

D’autres appareils étaient armés avec des missiles Sidewinder (deux) mais aussi deux missiles air-air longue portée AIM-120B AMRAAM. Contrairement au Sidewinder, l’AMRAAM utilise un capteur radar ; l’avion lanceur doit avoir un accrocher l’avion ennemi grâce à son radar. Les informations sur la cible sont alors transmises au missile qui est alors tiré. Une liaison de donnée avion-missile permet au missile de pouvoir affiner sa trajectoire, jusqu’au moment où le capteur radar du missile guide l’AMRAAM jusqu’à sa cible. Comme précisé par l’US Navy, l’AMRAAM est un missile « indépendant » de l’avion lanceur ; en cas de besoin, celui-ci peut changer de cible, de direction, effectuer des manœuvres défensives,… sans que le missile ne puisse plus se diriger vers sa cible.

D’un point de vue plus technique, l’AIM-120B dispose d’une portée supérieure à 64 kilomètres (les sources varient entre +50 kilomètres à 75 kilomètres), une charge militaire de 22,7 kg et une vitesse de Mach 4 (soit 4 939 km/h) (d’après la Force aérienne grecque). L'utilisation de tels missiles est avant tout attendue dans une optique de tir à longue portée et donc, de chasse aérienne pure, avec une volonté de chasser les appareils russes. Inversement, la configuration en full Sidewinder est plutôt attendue dans des combats aériens à très courte portée ; il est probable que cette configuration sera utilisée pour sécuriser les installations stratégiques des éventuels raids de drones russes par exemple. D'autres configuration sont bien sûr attendue et même déjà confirmée, avec notamment l'emport de bombes planantes de précision JDAM-ER. Il faut préciser qu'en air-sol, le F-16AM peut emporter des munitions air-sol mais aussi des missiles air-air (multi-missions).

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Vidéo sur Ate sur ...l'analyse de la vidéo des F16.

- casque avec suivi. Même si Até ne croit pas vraiment à des usages dogfight,

- AIM 120.....en version B ( pas le "best" ) et ...en version inerte ( maquette ). Et  une config air air globale.

- opé de comm' possible SI  AIM9 X et 120B en vidéo....Et du 120C8 sous aile plus tard, ce qui diminuerait augmenterait les distances d'engagement ( la surprise du chef pour les premiers Su Ru rencontrés )

- présence de pods de guerre électro. 

- numéros danois encore sur les avions

 

Bon, qui vivra verra.....

 

 

Modifié par ksimodo
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il y a une heure, olivier lsb a dit :

Actualisation et consolidation chars / IFV du comptage de Covert cabal et Jonpy, avec une ségrégation sur l'état des matériels. Attention aux interprétations toutefois, ceci n'est pas un comptage des pertes mais des retraits de matériels depuis les bases d'entretien et de stockage.

https://x.com/Jonpy99/status/1820665288599162946

GURNblDXMAAORD4?format=jpg&name=large

Et le chiffre important c'est la colonne "Decent", ce sont les matériels qui sont opérationnels.

La colonne "Poor/Worst", ce sont les matériels qui peuvent être remis en service en théorie, mais encore faut-il pouvoir les réparer.

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il y a une heure, ksimodo a dit :

Mais que les soum' existants avant conflit et étant rattachée à la crimée ne puissent pas passer, j'ai du mal à le croire. Celà doit relever aussi d'une volonté Ru, du moins en l'état actuel.

Comme je l'ai signalé plus tôt, le fait que ces deux sous-marins restent à l'extérieur de la mer Noire découle de la nécessaire présence de soum classiques capables du Kalibr-PL en Méd, le passage par Suez étant une voie maritime de grande importance pour la Russie. Aucune autre flotte proche (Baltique, Nord) ne possède d'unités cette classe de sous-marins. C'est bien une volonté stratégique de ne pas les avoir faits repasser en mer Noire.

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il y a 6 minutes, Banzinou a dit :

Possibles incursions ukrainiennes en Russie... Et en HUMVEE

 

Ça faisait quelques jours que les comptes Russes disaient que les Ukrainiens préparaient un gros coup dans la région de Kharkov, a voir si c'est de ça qu'il s'agit 

En tout cas ça prouve qu'il reste de l'épaisseur a l'armée Ukrainienne 

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