Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

il y a 12 minutes, Delbareth a dit :

My bad, j'ai donné un exemple basé sur la politique française.

Mais là où je bien pris soin de ne relater que les arguments classiques des 2 camps les plus opposés, sans jugement de valeur, toi tu arrives avec tes gros sabots et nous impose tes opinions politiques avec autant de finesse qu'un Iskander dans un magasin de porcelaine de Kiev (pour recoller au sujet).

je dis simplement qu'il faut savoir ne pas se satisfaire des évidences. Russie et Ukraine sont elles vraiment les seuls protagonistes de la guerre ou de la paix ? ou d'autres jouent ils de leur influence sur la guerre pour  en tirer le bénéfice ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 26/06/2024 à 10:52, jean-françois a dit :

je dis simplement qu'avec  X % de la population en moins par rapport à 2014, on ne peut pas prévoir quel aurait été le résultat de l'élection de 2019 avec toute la population

Et bien c'est une casuistique vaseuse, dilatoire et superficielle. Il n'y a rien d'intelligent à écrire des clichés, aphorismes et lapalissades rhétorique si anodines. Applique tes arguments au cas pratique et prend conscience à tel point tu te tires une balle dans le pied la majeure partie du temps.

Parce que les oblast de l'Est parmi les 4 principaux candidats de 2019 se seraient certainement prononcés avec une surpondération pour Zelensky.

Modifié par SinopeMT
orthographe
  • J'aime (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://www.bbc.com/news/articles/c7225wrzlpqo (25 juin 2024)

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a démis de ses fonctions un général de haut rang à la suite de critiques publiques concernant le nombre excessif de victimes et d'accusations d'incompétence.

Le général de corps d'armée Yuriy Sodol occupait le poste de commandant des forces conjointes des forces armées ukrainiennes depuis le début de l'année.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Apparemment, ça date "déjà" de 2 / 3 jours ( tu parles bien du 25 juin ) il y a les liens et l'historique dans wiki, déjà à jour.

 

Ce que je ne comprends pas plus que çà, c'est que depuis ce début d'année et justement sa promotion à un haut rang de responsabilité, grosso modo, l'armée ukr ne s'accroche pas / plus comme une moule à un rocher "coute que coute", et justement aussi la comm' ne comporte pas de pertes "massives".

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Papier intéressant, même si un peu en "réponse de normand".

https://www.geostrategia.fr/quel-etat-industrie-armement-russe-le-brouillard-de-guerre/

Extrait de la conclusion:

"La Russie est entrée dans la troisième année de sa guerre en Ukraine plus confiante. Tandis que la contre-offensive ukrainienne avait globalement échoué et que les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine se raréfiaient, elle commençait à engranger les premiers fruits de son investissement massif dans la production d’armements, lui offrant une capacité de régénération, au niveau des équipements, supérieure à celle de la partie adverse. A la fin du premier semestre 2024, cependant, les perspectives apparaissent moins déséquilibrées en défaveur de l’Ukraine, dont les appuis occidentaux semblent se remobiliser. Pour la Russie, cela impose de poursuivre l’effort industriel, dont il n’est pas certain qu’il permette de compenser pleinement les pertes en matériels sur tous les segments. La question se pose donc de la durabilité de cet effort sur fond d’adaptation constante des sanctions occidentales et de questionnements sur les risques d’une concentration excessive de l’économie russe sur les besoins de l’armée. Les stocks de matériels anciens que l’industrie russe rénove et rétrofite à prix raisonnables, qui ont contribué à l’avantage russe vis-à-vis de l’Ukraine, ne sont pas infinis. La réponse à la question de savoir si la Russie pourra produire en séries suffisantes des équipements neufs n’a rien d’évident.

A ce sujet, les économistes sont peut-être les plus « neutres » dans les évaluations et supposent que la Russie peut poursuivre sur sa lancée actuelle sur les deux prochaines années, peut-être trois[28]. Les dirigeants russes ont probablement ce calendrier en tête quand ils optent en mai 2024 pour une nouvelle organisation gouvernementale cherchant à assurer que l’argent déversé dans l’industrie d’armement sera bien utilisé et à mieux articuler l’effort de l’économie au service de la défense"

  • Merci (+1) 2
  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, gustave a dit :

A ce sujet, les économistes sont peut-être les plus « neutres » dans les évaluations et supposent que la Russie peut poursuivre sur sa lancée actuelle sur les deux prochaines années, peut-être trois[28]. Les dirigeants russes ont probablement ce calendrier en tête quand ils optent en mai 2024 pour une nouvelle organisation gouvernementale cherchant à assurer que l’argent déversé dans l’industrie d’armement sera bien utilisé et à mieux articuler l’effort de l’économie au service de la défense"

petite question : y a t'il une part de l'argent consacré à l'industrie d'armement qui pourra resservir dans l'industrie civile (innovations et autres découvertes, modernisations d'usines, optimisation de processus applicable dans des domaines proches,..) ? 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 6 heures, rendbo a dit :

petite question : y a t'il une part de l'argent consacré à l'industrie d'armement qui pourra resservir dans l'industrie civile (innovations et autres découvertes, modernisations d'usines, optimisation de processus applicable dans des domaines proches,..) ? 

C’est évoqué dans le texte comme une des volontés de Moscou, pas forcément liée à la guerre mais renforcé par les sanctions. Quant à la probabilité que cela fonctionne l’auteur est plutôt sceptique.

  • Merci (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 27/06/2024 à 23:13, gustave a dit :

Papier intéressant, même si un peu en "réponse de normand".

https://www.geostrategia.fr/quel-etat-industrie-armement-russe-le-brouillard-de-guerre/

deux sujets intéressants sont évoqués discrètement :

- à terme, le devenir du complexe militaro-industriel post guerre en Ukraine : la Russie disposera d'un outil de production renforcé, aux coûts unitaires diminués,  avec une forte expérience d'utilisation des équipements en guerre réelle. En toute logique, elle pourra peser sur les marchés militaires internationaux  ;

- de manière plus stratégique, les coopérations internationales avec des pays "alliés" :

Les responsables de la centrale d’exportation d’armement Rosoboronexport anticipent une montée en puissance des projets en partenariat technologique pour la conception de matériels militaires. De tels partenariats pourraient selon eux couvrir jusqu’à 40 % du marché global de l’armement d’ici à 2030. L’industrie russe pourrait explorer plus avant cette voie – l’idée étant apparemment de partager des technologies et des compétences pour de la production d’armement à l’étranger, les pays partenaires pouvant en retirer les sources d’un développement de leur base industrielle, tandis que les entreprises d’armement russes pourraient rester concentrées sur la production pour les forces armées nationales[18]; le tout permettant d’espérer consolider les liens de coopération militaro-technique avec les partenaires dans une perspective de plus long terme[19].

Si en première approche, ces coopérations semblent relever du mariage de la carpe et du lapin, elles ont sans doute une rationalité plus importante  qu'il n'y parait : mobilisation des outils industriels alliés sans investissement majeur, partage d'expérience divers, domaine d'expertise potentiellement différents... Les russes ont déjà indiqué avoir transmis des Javelins capturés en Ukraine à l'Iran et probablement à d'autres pour rétro-ingéniérie...  

A l'inverse, lorsque l'on voit l'UE se réarmer, c'est un peu la course dans le désordre : difficulté à monter des partenariats  sérieux, multiplication des projets de production d'obus de 155 mm, diversité des offres d'équipements (combien de modèles de véhicules?). On reste globalement dans une production de bonne qualité, mais chère. Cette diversité peut présenter des avantages, mais donne toujours l'impression que l'idée est de prélever une part grandissante de la manne financière des budgets d'Etat. On ne perçoit guère d'une volonté accepter nos faiblesses et de trouver des solutions astucieuses pour les contourner.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Des témoignages, encore des témoignages et du factuel: les prisons russes sont un enfer pour les Ukrainiens. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/01/guerre-en-ukraine-coups-chocs-electriques-attaques-de-chiens-les-ukrainiens-dans-l-enfer-des-prisons-russes_6245732_3210.html

Citation

Des Ukrainiens dans l’enfer des prisons russes, où certains ont eu « l’impression de pourrir vivants »

64d1a4b_1719653778474-raf-011.JPG

Par Rémy Ourdan (Kiev, envoyé spécial) Publié le 01 juillet 2024 à 05h30, modifié le 01 juillet 2024 à 18h00

Temps de Lecture 6 min. Read in English

ReportageDes prisonniers de guerre, libérés à l’occasion d’un échange, ont raconté au « Monde » les violences et les traitements dégradants qu’ils ont subis au cours de leur incarcération.

Soignés dans un centre hospitalier discret, à l’écart des villes, ils reprennent peu à peu goût à la vie. Ces hommes ont été libérés lors de l’échange de 75 prisonniers de guerre organisé par Kiev et Moscou le 31 mai – un autre échange de 90 soldats a eu lieu le 25 juin. Ils ont connu deux fois l’horreur : la première sur le front, avec des combats, parfois une blessure, puis une défaite et une capture ; la seconde dans les prisons russes.

Ainsi que l’a rappelé la Mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine (HRMMU) de l’ONU, à l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de torture, le 26 juin, être captif en Russie équivaut à une véritable descente aux enfers. « Chaque prisonnier interrogé a rendu compte de cas de torture, de coups brutaux, de positions de stress prolongées, de décharges électriques sur les parties génitales et d’attaques de chiens », écrit le HRMMU, qui a rencontré environ 600 des 3 300 prisonniers de guerre ukrainiens échangés depuis l’invasion russe de 2022. L’ONU dénonce aussi « la faim constante » et « l’absence de soins médicaux appropriés ».

Le service de renseignement militaire ukrainien, le HUR, a autorisé Le Monde à rencontrer d’anciens prisonniers souhaitant évoquer leur détention en Russie. La seule condition posée est de ne révéler ni le lieu de la rencontre, pour éviter qu’il ne devienne une cible, ni le nom des centres de détention russes, afin que ceux qui sont encore détenus ne subissent pas de représailles suite aux témoignages de leurs camarades. Ceux qui acceptent la rencontre parlent librement, hors de la présence d’officiers ou de médecins.

« Tabassage en règle »

Volodymyr, 26 ans, soldat dans la garde nationale, capturé sur le front de Marioupol, a été détenu vingt-six mois. « A l’arrivée dans la prison, nous avons subi ce que les Russes appellent “l’accueil” : un tabassage en règle, raconte-t-il. Nous dormions sur des matelas sales et humides posés par terre. Nous n’avions pas d’eau potable, juste l’eau de la citerne d’un camion. En tant qu’officier, j’ai été traité plus sévèrement que d’autres prisonniers. Les officiers et les engagés volontaires étaient les moins bien traités. »

ae88d16_1719653778864-raf-005.JPG

Volodymyr, 26 ans, originaire d’Izioum, soldat dans la Garde nationale, en Ukraine, le 20 juin 2024. Il a été capturé par l’armée russe dans la région de Marioupol, détenu pendant vingt-six mois et libéré le 31 mai 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

Roman, 29 ans, soldat dans la garde nationale, capturé le premier jour de l’invasion à la centrale nucléaire de Tchernobyl, est resté prisonnier vingt-sept mois. « J’ai été détenu dans un bâtiment du XIXe siècle, datant de l’époque des tsars, froid et humide. Les conditions étaient terribles. Nous devions rester tout le temps debout. Nous étions battus à chaque visite des gardiens, deux fois par jour, et pendant les interrogatoires. »

Capturé le même jour à Tchernobyl et détenu dans la même prison, Yuriy, 31 ans, évoque le régime alimentaire. « La nourriture était infecte. Les détenus russes cuisinaient les repas des prisonniers de guerre ukrainiens. On y trouvait de la terre et des insectes. Le pain avait une odeur de diesel. Des gars ont eu des indigestions, et ont été empoisonnés. »

Puis Yuriy parle de la violence. « Nous avons été souvent frappés, à chaque vérification de cellule, chaque douche, chaque promenade. J’ai été beaucoup frappé aux jambes, sur les os des genoux et des chevilles. Ils utilisaient aussi des chiens pour attaquer les prisonniers. Un chien m’a mordu à la jambe droite. Beaucoup ont été blessés aux jambes et aux fesses. » Et lorsque les coups ne pleuvaient pas, « il fallait rester debout toute la journée, tête baissée, mains derrière le dos ». Dans une autre prison, Yuriy a eu « l’impression de pourrir vivant ».

9eed6b0_1719653778474-raf-010.JPG

Yuriy, 31 ans, originaire de Slavoutytch, soldat dans la Garde nationale, en Ukraine, le 20 juin 2024. Il a été capturé par l’armée russe à la centrale de Tchernobyl, détenu pendant vingt-sept mois et libéré le 31 mai 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

Hospitalisé dans une ville des environs de sa prison, car son état nécessitait des soins particuliers, Alexeï, 39 ans, soldat dans les forces antiaériennes, capturé sur un front de la région de Kharkiv, a été détenu vingt-quatre mois. Il est extrêmement amaigri. « J’ai été beaucoup frappé aux jambes. J’ai eu des blessures qui se sont infectées. Puis, un mois avant d’être libéré, j’ai eu un AVC. J’ai un handicap du côté gauche. Je ne pouvais plus marcher du tout. Et même après l’AVC, j’ai été torturé à l’électricité et frappé. » Alexeï précise que « quelques semaines avant l’échange, nous avons reçu une crème pour soigner les plaies dues aux chocs électriques. Et si quelqu’un avait trop de traces de torture, il n’était pas échangé ».

 

 

Modifié par olivier lsb
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Partie 2 - La réalité des PTSD du lendemain de la guerre, sera aussi doublement due aux mauvais traitements infligés aux prisonniers dans les geôles russes. 

Citation

« Matraques électriques »

Hospitalisé dans la même ville, Oleksandr, 44 ans, soldat dans une brigade d’infanterie, capturé sur le front de Kherson, a été prisonnier vingt mois. Il considère avoir eu de la chance au début de sa captivité. « J’ai été blessé sur le front juste avant ma capture. J’avais des éclats au visage et dans un bras. J’ai eu la chance d’être emmené dans un hôpital en Crimée, où j’ai été soigné. D’autres blessés étaient emmenés directement en prison, sans soins médicaux. »

C’est quand il a été transféré dans un lieu de détention en Russie que le cauchemar a commencé. « A l’arrivée à la prison, on nous a déchargés d’un camion comme des animaux, et nous avons été battus durant environ trois heures. Certains ont eu des jambes ou des bras cassés. Les Russes appellent ça “l’accueil”. Puis on nous a rasé la tête et emmenés à la douche, où on nous frappait avec des matraques électriques qui brûlaient la chair. »

Oleksandr, qui a perdu 33 kilos en prison et ne ressemble en rien aux photos de lui avant la guerre, a également été marqué par le régime alimentaire. « Nous avions faim tout le temps. La soupe, c’était une sorte d’eau rougeâtre. Le soir, on nous servait des pommes de terre pourries. »

1d02af5_1719653778474-raf-002.JPG

Alexeï, 39 ans, originaire de la région de Zaporijia, soldat dans les forces antiaériennes, dans un hôpital en Ukraine, le 20 juin 2024. Il a été capturé par l’armée russe sur un front de la région de Kharkiv, détenu pendant vingt-quatre mois et libéré le 31 mai 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

Des séances de torture ont lieu lors des interrogatoires. « Ils nous torturaient avec une gégène qu’ils branchaient sur le sexe et sur un doigt, et nous forçaient à tourner la manivelle, à nous électrocuter nous-mêmes », affirme Oleksandr.

Le soldat raconte aussi les violences ordinaires. « Nous devions aller à ce que les Russes appelaient “le carnaval” : il faut se tenir face à un mur, dans un couloir où des soldats des forces spéciales nous frappent les côtes. Il est interdit de crier lorsqu’on a mal. Ils faisaient ça tous les deux ou trois jours. »

« Faux colis avec des déchets »

Et « le plus dur, poursuit Oleksandr, est d’aller à la douche. Il faut marcher courbé, tête penchée vers le sol, mains dans le dos. Et une fois dans les douches, ils nous frappent avec des matraques électriques. Ils nous frappent sur le sexe. Lorsqu’ils nous frappent entre les fesses, ils disent : “Puisque vous voulez être des Européens, c’est que vous aimez les pédés !” J’ai vu un prisonnier mourir à cause des électrochocs. D’autres ont eu des crises d’épilepsie après des coups à la tête ».

Oleksandr a constaté que « les gardiens devenaient pires quand l’Ukraine remportait une victoire militaire, puis quand il y a eu la guerre entre Israël et Gaza. Comme je porte un nom de famille juif russifié, il me frappait encore plus, comme tous les juifs. Ils disaient : “On déteste les Ukrainiens, les gitans et les juifs !” »

3ce6628_1719653790089-raf-013.JPG

Oleksandr, 44 ans, originaire de Mykolaïv, soldat dans une brigade d’infanterie, dans un hôpital en Ukraine, le 20 juin 2024. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

A part les violences, Oleksandr raconte aussi d’autres violations du droit international, comme le fait qu’il y ait « beaucoup de civils ukrainiens dans la prison, considérés comme des prisonniers de guerre alors qu’ils ne sont pas des militaires », ou le fait de « tourner des vidéos de propagande ». « Ils sélectionnaient quelques prisonniers auxquels ils donnaient des vêtements propres et ils les filmaient recevant des colis de la Croix-Rouge. C’était de faux colis, avec des déchets dedans. »

« Culture de la violence »

Selon les anciens prisonniers interrogés, rares seraient les lieux de détention épargnés par les violences et les tortures. Seul Bohdan, 26 ans, capturé sur le front de Kreminna et prisonnier durant seize mois, a connu une prison « où les Russes avaient un comportement normal. Des détenus arrivaient d’autres lieux de détention et racontaient des horreurs. Les gardiens disaient que si nous n’obéissions pas, nous serions traités comme dans les autres prisons ». Roman évoque de son côté « certains gardes, même s’ils étaient rares, qui respectaient le fait que nous ayons résisté et combattu pour notre pays ».

Le commandant Petro Yatsenko, un officier du HUR, le renseignement militaire, détaché auprès du « quartier général de coordination pour les prisonniers de guerre », évoque le bilan que les services ukrainiens tirent des témoignages recueillis auprès des 3 300 détenus revenus de Russie. Il affirme que traditionnellement, en Russie, « le prisonnier n’a aucun droit », et ajoute que contrairement à l’Ukraine, qui a construit trois camps de détention spécifiques pour les prisonniers de guerre, « la Russie emprisonne les prisonniers de guerre ukrainiens avec les détenus russes de droit commun et les traite comme des criminels ».

62545b8_1719653790170-raf-014.JPG

Dans un hôpital en Ukraine, le 20 juin 2024. Oleksandr, soldat dans une brigade d’infanterie, montre les traces d’électrocution qui lui ont été infligées par l’armée russe pendant sa détention. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

L’Ukraine n’est pas exempte de violences envers des détenus. Sur les 388 prisonniers russes interrogés par le HRMMU depuis 2022, « environ la moitié ont fait état de tortures ou de mauvais traitements durant leur évacuation du champ de bataille », dénonce l’ONU. Mais « la torture s’arrête, souligne le rapport, lorsqu’ils arrivent dans les lieux officiels de détention ».

Rien de tel en Russie. Petro Yatchensko affirme que « 94 % des prisonniers revenus en Ukraine ont été torturés, par douleur physique ou par atteinte grave à leur dignité ». Et, s’il refuse de donner un pourcentage afin de ne pas choquer les familles, il ajoute que « les violences sexuelles font partie de la culture de la violence dans le système pénitentiaire russe ».

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Share

  • Statistiques des membres

    5 974
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Personne
    Membre le plus récent
    Personne
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...