Dessins vectoriels : le transport d'hydravions Commandant Teste

[Jacqmart]

Une série de planches d'une unité que je voulais dessiner depuis un moment, le transport d'aviation Commandant Teste avec ces dessins ci-dessous.
Les débuts en 1933 :

en 1934 :

en 1935 essais d'amerrissage en marche sur rampe :

une autre vue avec des hydravions PL.15 et GL.810 en 1937, le marquage sur la coque était porté à cause de guerre civile en Espagne :

la dernière mission du groupe aérien propre au bâtiment en janvier 1940 vers Arzew :

avec la vue de dessus pour le départ de la flottille F1H en Algérie à Arzew, les Laté 298 ne seront jamais utilisés à bord...

Au final le Commandant Teste, a été un bâtiment à la fois moderne et désuet voilà pourquoi.
Moderne car :
- machines de bon niveau,
- catapultes à air comprimé fiables,
- grues de belle capacité,
- rampe d'amerrissage des hydravions en marche,
- système de stabilisation par citernes actives type U-tank bien conçu et performant aux essais,
- études de détails poussés bien que datant de 1925...

Désuet voire déjà obsolète :
- chaufferie AR mixte charbon/mazout,
- ligne du navire quelconque et peu racée,
- vitesse trop limitée pour suivre une escadre, (mais égale à celle du Béarn qu'il était censé accompagner),
- catapultes limitées à 2,5 tonnes de capacité, même poussées à 3,5 tonnes ensuite,
- l'étude citée plus haut ne concernait que 2 types d'appareils : PL.14 et 15, GL 810 et suite, très vite dépassés avant la fin de construction,
- un pigeonnier (!!) de 200 volatiles et même nombre de jeunes : quelle utilité en mer ?
- mouvements des appareils complexes et longues, par exemple pour la remontée à bord avec les grues par mer formée ou ceux qu'ils fallait équiper de leurs ailes...
En résumé, arrivé trop tard pour les hydravions et trop tôt pour les hélicoptères...

En avril 1945, le Conseil Supérieur de la Marine avait demandé l'accélération de l'étude pour transformer le porte-hydravions en porte-avions; une idée de sa transformation en 1945 (aucun plan disponible) :

et en porte-hélicoptères et en base d'essais de missiles.
Le choix de l'Ile d'Oléron ex-Mur, avait été jugé plus économique, mais sans hélicoptères, plutôt pour les essai radar.
Cela aurait pu ressembler à ceci :

On y retrouve des V1 et les premiers hélicos de 1951.
Une fiche technique mise à jour :

Pour finir, Une étude fictive cette fois de transformation du Commandant Teste en tender d'aviation et ravitailleur de sous-marins aux USA à l'été 1940 pour mise en service début 1942 :


l'armement aurait été avec CAD ou CAQ de 40 mm, CAD de 20 mm, 1 radar, 2 à 4 Loire 130.
Tous dessins sauf insigne (c) Jacmart
 

Modifié il y a 13 heures par Jacqmart

[Benoitleg]

Deux autres points sont à l'avantage du Commandant Teste.

Ce navire avait une très solide défense anti-aérienne à l'époque de sa construction, sans doute le premier navire français conçu nativement ainsi, avec 12 canons de 100 mm (bordée de 120 cps/mn), plus qu'un croiseur britannique antiaérien de classe Dido par exemple (2x5 133 mm - bordée de 70/80 cps mn).

Sa capacité à charger et décharger une escadrille d'avions près à servir (sans démontage) d'un port à un autre a permis de 1939 à juin 1940 le rééquipement rapide des bases de l'armée française dans toute la Méditerranée.

Pour le reste, le concept de porte hydravions largement employé par la Marine nationale de 1915 à 1918 était périmé au moment de sa mise en service. Ironiquement, ce concept était assez éloigné des attentes de Paul Teste.

Par ailleurs, il est dommage qu'il n'est pas reçu en "concept d'attente" un pont plat, même encombré de catapultes de lancement. Cet aménagement aurait permis de le transformer rapidement en porte avions d'escorte. 

Modifié il y a 4 heures par Benoitleg