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Contrôle de satellites en orbite basse


Philippe Top-Force
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Le radar Graves permet désormais à la France de contrôler tous les satellites en orbite basse.

LES MILITAIRES adorent les acronymes, mais celui de « Graves » laisse perplexe. Et la version longue - « grand réseau adapté à la veille spatiale » - éveille à coup sûr la curiosité. Placidement posés dans une prairie bourguignonne, près du village de Broye-les-Pesmes, les panneaux de cet étrange radar constituent l'avant-garde d'une défense spatiale française. Les antennes de réception, elles, sont situées sur le plateau d'Albion. Mis en service il y a un an et demi, Graves est présenté cette année au salon du Bourget.

Unique en Europe, le radar Graves est destiné à détecter et suivre les « objets » défilant en orbite basse, soit entre 300 et 1 000 kilomètres d'altitude. En janvier dernier, il a permis de confirmer - mais non de détecter en alerte - le tir antisatellite chinois. L'histoire de Graves est originale. Il s'agissait au départ d'un simple démonstrateur technologique, commandé par la DGA (Délégation générale pour l'armement) et développé par l'ONERA (Office national d'études et recherches aérospatiales), qui s'est mué en dispositif opérationnel. Le tout utilisant des technologies disponibles dans le commerce, comme des émetteurs de télévision, et au prix d'une dépense somme toute modique, quelque 30 millions d'euros.

« Aussi important que le nucléaire »

« Ce n'est qu'un premier pas et nous n'avons pas encore de moyens permettant une surveillance globale de l'espace », explique le général Hughes Hendel, N° 2 du CDAOA (Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes) dont dépend Graves, « il existe différents moyens en Europe qui ne sont pas fédérés. Graves pourrait être l'apport français à une coopération européenne. »

En bilatéral, Paris coopère déjà avec Berlin, qui dispose d'un outil complémentaire avec le radar Tira, qui permet d'identifier un objet détecté par Graves. « Aujourd'hui, on n'a pas les moyens d'être sûrs à plus de 40 % de l'identité d'un objet, concède un spécialiste. Pour aller plus loin, il faut se doter de télescopes optiques spéciaux, capables de suivre un satellite qui passe d'un horizon à l'autre en 10 minutes. »

Pour Graves, la tâche est ardue. Quelque 8 000 objets évoluent en permanence autour de la Terre. « Notre radar nous a permis de nous constituer un catalogue autonome de 2 000 objets », poursuit le général Hendel. Jusqu'à présent, la seule source ouverte disponible était celle du Space Command américain. En se fiant à la liste américaine, les Français auraient dû trouver 1 035 « objets ». Or, ils en ont repéré bien plus. Si l'on exclut les débris, il y aurait 20 à 30 « anomalies orbitales », pour une bonne part des satellites espions, américains notamment.

La perspicacité de Graves a permis à Paris d'entamer une aimable négociation stratégique avec Washington, en s'engageant à rester discret sur ces détections si les Américains cessaient de mettre leurs données sur les satellites sensibles français sur la base de données ouverte du Space Command.

Reste la question des moyens. Lors d'un récent colloque organisé par l'Armée de l'Air, Serge Plattard, secrétaire général de l'Institut européen de politique spatiale, citait des chiffres éloquents : « L'Europe ne totalise que 4 % des dépenses mondiales consacrées à l'espace militaire, soit 0,4 % des budgets européens de défense. À l'inverse, les États-Unis concentrent 90 % des dépenses mondiales du secteur, soit 7 à 8 % du budget américain de défense. » Il y a aujourd'hui une vingtaine de satellites européens à vocation de défense, contre 200 américains. Or, le spatial va s'imposer de plus en plus comme un instrument de puissance. Washington a clairement défini l'espace comme un « intérêt national vital » et le tir chinois a réveillé les esprits engourdis. L'effort de défense français pour le spatial va être augmenté de 50 %, pour atteindre 650 millions d'euros par an

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« Aussi important que le nucléaire »

Certes mais si le nucléaire obtient un large financement, il n'en va pas de même en ce qui concerne le spatial comme mentionné plus bas.

J'avais lu dans un article que pour avoir une défense anti-missile avec une composante spatiale complète, il fallait y consacrer quelque 20 à 30 milliards d'euros sur 20 ans. Ce qui donnerait une certaine crédibilité au système et surtout assoierait celle de la dissuasion. Financièrement cela doit équivaloir grosso modo à ce qui est consacré au nucléaire et "ne revient à ne s'engager qu'à hauteur de 1 à 1,5 millards d'€ par an". Enfin tout dépend de comment on prend les choses...

Maintenant je pense qu'on est à la croisée des chemins : soit le nucléaire est conservé en vue de garantir l'autonomie stratégique mais il ne restera crédible que si l'on est en mesure de lui adjoindre un "segment" spatial du même ordre financier ce qui reviendra très cher soit j'ai peur que notre autonomie stratégique disparaisse. Pour la dernière possibilité, si elle résulte d'un choix pourquoi pas après tout mais ça m'attristerais que cela arrive par la force des choses.

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J'avais lu dans un article que pour avoir une défense anti-missile avec une composante spatiale complète, il fallait y consacrer quelque 20 à 30 milliards d'euros sur 20 ans. Ce qui donnerait une certaine crédibilité au système et surtout assoierait celle de la dissuasion. Financièrement cela doit équivaloir grosso modo à ce qui est consacré au nucléaire et "ne revient à ne s'engager qu'à hauteur de 1 à 1,5 millards d'€ par an". Enfin tout dépend de comment on prend les choses...

Remplacer notre investisement du necleaire dans un bouclier?!

Pourquoi pas mais il faut savoir que les interceptions ont un fort taux d'échec et que des missiles comme le Topol M est in-interceptable

Et cela n'empechera pas un pays de nous attaquer par des forces conventionel car en cas de désaventage il nous serai impossible d'inverser la balance

Paris d'entamer une aimable négociation stratégique avec Washington, en s'engageant à rester discret sur ces détections si les Américains cessaient de mettre leurs données sur les satellites sensibles français sur la base de données ouverte du Space Command.

=D
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