Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Talleyrand


Suchet
 Share

Messages recommandés

Que pensez-vous de ce personnage très habile mais qui retournait sa veste à la vitesse de la lumière...

Il est une évidence certaine, c'est que si Napoléon s'entourait "d'éminents personnages" pour régler la vie politique, cela voulait dire qu'il pouvait compter sur eux et en écouter les idées, les réflexions, voire parfois les conseils ...

La ruse et l'habileté, assorties d'une certaine diplomatie d'un Talleyrand ne pouvaient que séduire Napoléon.

Mais évidemment, là où le bât blesse, c'est lorsque le ministre fait profiter l'ennemi de ces mêmes facultés d'esprit ...

Bien sûr que Talleyrand eût une certaine influence sur son Maître, mais ce fut, à mon avis, une influence toute relative, car très tôt Napoléon soupçonna les multiples visages de celui qui devait à la moindre occasion, le tromper outrageusement...

Devant un tel personnage d'une époustouflante versatilité, Napoléon sût prendre en effet du recul...

Il eût de l'influence mais ponctuellement, comme dans l'affaire du Duc d'Enghien.

Toutefois, il ne me semble pas que Talleyrand ait jamais vraiment réussi, malgré des titres et dignités reçus de l'Empereur, à infléchir la politique napoléonienne.

Un seul exemple, bien connu : Tilsit, où Napoléon préféra négocier directement avec le tsar...

Pour conclure mon intervention, je citerai l'Empereur , face à Talleyrand :

"Vous êtes un voleur, un lâche, un homme sans foi, vous ne croyez pas en Dieu. Vous avez manqué toute votre vie à vos devoirs, vous avez trompé, trahi tout le monde. Il n'y a rien pour vous de sacré, vous vendriez votre père. Je vous ai comblé de biens et il n'y a rien dont vous ne soyez capable contre moi. Ainsi depuis dix mois, vous avez l'impudence, parce que vous supposez à tort et à travers, que mes affaires d'Espagne vont mal, de dire à qui veut l'entendre que vous avez toujours blâmé mon entreprise dans ce royaume, tandis que c'est vous qui m'en avez donné la première idée.

Et cet homme, ce malheureux, par qui ai-je été averti du lieu de sa résidence ? Qui m'a excité à sévir contre lui ? Quels sont vos projets ? Que voulez-vous ? Qu'espérez-vous ? Osez le dire !

Vous mériteriez que je vous brisasse comme verre, j'en ai le pouvoir, mais je vous méprise trop pour en prendre la peine ............ Vous êtes de la merde dans un bas de soie ! " Talleyrand regarde alors l'Empereur et lui dit : " Sire, tout ce qui est exagéré est insignifiant ! " Napoléon en colère le somme de quitter la pièce. Talleyrand prenant congé, passant la porte de la pièce dira : " Quel dommage qu'un Si Grand Homme soit si mal élevé ! "

Napoléon lui retire son poste de Grand Chambellan, mais lui conserve toutefois quelques contacts.

On connait la suite : à la première abdication " Le Diable Boiteux" ralliera Louis XVIII et servira jusqu'en 1834 les régimes successifs en prenant bien soin de toujours tirer son épingle du jeu !!

L'Empereur dira à propos de Talleyrand à Ste Hélène : " Toujours insupportable, il me fut parfois indispensable ! ".

Dans les derniers propos de l'Empereur, vous avez reconnu le Duc d'Enghien, bien sûr.

Cette altercation violente démontre bien, sur deux exemples significatifs, la mauvaise influence qu'a pu avoir Talleyrand dans l'esprit du Grand Homme ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Pour répondre franchement,

Notre regrettait Empereur n'avait pas besoin de Talleyrand pour perdre ou autre, il été déjà un egocentrique et mauvais joueur.

Talleyrand a réussi à la fois de concilier admirablement son propre confort et les interêts d'Etat.

Si mais souvenir sont bon à St Hèlene, il se montra peu indulgent envers Davout(jalousie?).

Avis de Napoléon sur Davout:

« Il a fini par trahir comme les autres quand il a vu ma cause en péril, et, quand il l'a vue perdue, il a voulu conserver ses honneurs et tout ce qu'il me devait de richesses et de grandeurs; il m'a mal servi... ».

http://ameliefr.club.fr/Davout.html

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Napoléon devait s'entourer d'hommes influents pour assoir son pouvoir à partir du coup d'état du 18 Brumaire. Que ces hommes lui plaisent ou non. Dans ce dernier cas, c'était un calcul politique pour les neutraliser et éviter ainsi complots et autres déstabilisations...

Talleyrand faisait bien parti des ces hommes que Napoléon voulait contrôler ce qui n'empêche pas de reconnaitre ses qualités. Le fait est que Talleyrand tout comme Fouché n'appréciaient que modérément l'empereur et profitaient des honneurs reçus tout en préparant leur reconversion sentant le vent tourner... Cela dit, à la décharge du ministre des affaires étrangères, c'était un homme très intelligent qui a su à peu près conserver à la France ses frontières acquises durant la Révolution et même plus après la première abdication.

Dans le même groupe, certains maréchaux ont été nommés par l'empereur simplement pour se les attacher (Bernadotte) alors que des généraux brillants comme Moreau ont été écartés voire exilés en ce qui concerne ce dernier.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je ne pense pas que l'on puisse comparer Talleyrand, voire Fouché à Bernadotte, car les deux premiers avaient déjà calculés leur coup (la politique quand tu nous tiens...). Tandis que Bernadotte était un militaire, un très bon général je dois dire, qui a saisi le trône de Suède au passage.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je ne pense pas que l'on puisse comparer Talleyrand, voire Fouché à Bernadotte, car les deux premiers avaient déjà calculés leur coup (la politique quand tu nous tiens...). Tandis que Bernadotte était un militaire, un très bon général je dois dire, qui a saisi le trône de Suède au passage.

Un bon commandant (meilleur qu'Oudinot et Ney qu'il a battu), un mauvais maréchal par son manque d'initiative et de charisme ! ;)

Si j'ai réuni ces trois personnages c'est parce que Napoléon a estimé devoir se les attacher en les comblant d'honneurs pour mieux se servir de leurs talents. Ainsi, malgré le fait que Bernadotte ait désaprouvé le 18 Brumaire (à moins que ce soit pour ça en fait), il reçoit un commandement pour défendre les côtes atlantiques contre les descentes anglaises. Il est vrai qu'il avait épousé une ancienne maitresse de Napoléon...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Tiens en parlant de cet évenement,pourquoi l'Empereur ne prit aucune sanction contre Bernadotte après son comportement dans la campagne de Prusse en 1806?

S'en doute pour mieux le anticipé une probable trahison, si il avait laissé Berndotte libre trop longtemps cela aurait été dangereux pour l'Empire. Ou peut-être que Napoléon avait marre d'entendre les exploits de Davout et l'immobilisme de Bernadotte a servi comme une pseudo vengeance.

Car Napoléon était assez caractèriel, il y a car voir comment il traité c'est amiraux.

Napoléon devait s'entourer d'hommes influents pour assoir son pouvoir à partir du coup d'état du 18 Brumaire. Que ces hommes lui plaisent ou non.

Exacte,  il faut parfois fraternaliser avec es "rivaux" pour avoir le pouvoir et il a réussi.

brillants comme Moreau

LE RIVALE,

Il avait peur de sa réputation montant, au sain même de sa cours.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Talleyrand ne fut pas qu'un traître de bas étage, c'est plus compliqué que ça. D'ailleurs il a défendu avec talent les intérêts de la France au Congrès de Vienne en 1815 en limitant nos pertes territoriales. Certes c'était très loin d'être un saint, mais il faut rappeler qu'il fut déçu de voir Napoléon ne pas suivre ses conseils après Austerlitz : nouer une alliance avec l'Autriche. Napoléon préféra châtier l'Autriche et rechercher une alliance fumeuse avec la Russie... Pourtant c'était notre intérêt de nous allier dès la fin 1805 avec l'Autriche, juste après Austerlitz. On pouvait le faire en gardant la rive gauche du Rhin (qui constituait depuis Richelieu notre but national stratégique) à condition d'être moins gourmands en Italie (une zone pas vitale pour nous car de ce côté notre frontière est solide avec la chaîne des Alpes) pour donner des compensations à l'Autriche. On pouvait aussi donner des territoires prussiens à l'Autriche afin de brouiller les deux puissances germaniques.

Avantage d'une alliance avec l'Autriche: après la France, c'est la puissance incontournable en Europe, sans laquelle toute coalition suscitée par l'Angleterre est bancale. L'avoir avec nous rend inopérant l'influence de l'or anglais. Autre avantage: par sa situation géographique, l'Autriche se trouve entre nous et les agresseurs potentiels en Europe : Prusse et Russie. Plus exactement elle verrouille notre frontière des Alpes (il faut l'envahir pour parvenir jusque-là) et elle menace le flanc d'un agresseur en cas de marche sur notre frontière du Nord-Est à travers l'Allemagne. Du coup elle constitue un avant-poste dans notre lutte historique pour garder à la France la frontière du Rhin avec le port d'Anvers... Dernier avantage : en cas de coup dur, Vienne c'est la porte à côté et on peut châtier l'Autriche rapidement pour la ramener dans le droit chemin. Et elle le sait... Une alliance avec l'Autriche début 1806 aurait eu des conséquences positives: la Prusse serait restée tranquille en 1806 et la Russie aussi en 1807! On pouvait mettre le paquet budgétairement sur la Marine pour faire face à l'Angleterre... C'est toute la donne stratégique qui tournait en notre faveur.

Alors que l'alliance avec la Russie c'est se lier à un partenaire lointain, peu accessible géographiquement, qui a un immense territoire, dont un partenaire beaucoup moins malléable et plus incertain. Finalement Napoléon est revenu en 1810 à l'alliance autrichienne (mariage autrichien) mais en l'imposant par la force à l'Autriche, sans lui donner le rôle d'un partenaire qui a son intérêt dans l'affaire, ce qui fait qu'à la première occasion elle nous a lâché. En plus 1810 c'était trop tard, car la guerre d'Espagne ne se passait pas très bien et l'Autriche avait obtenu une défaite honorable et encourageante pour elle à Wagram.

Talleyrand voyait plus loin que Napoléon je trouve. Napoléon: un très grand chef de guerre, mais pas un stratège. Ses victoires l'ont grisé et il a perdu le peu de froideur d'esprit qu'il aurait fallu avoir pour voir la situation réelle de la France. La preuve: la folle aventure russe en 1812 où il attaque, alors qu'on était déjà enlisés en Espagne!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Share

  • Statistiques des membres

    5 985
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Personne
    Membre le plus récent
    Personne
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...