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Haut responsable arménien : "Nous avons trahi l’État turc" 1915


Invité barbaros pacha
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Invité barbaros pacha

Haut responsable arménien : "Nous avons trahi l’État turc" (1915 - Arménie/Turquie)

Le rapport rédigé en 1915 par un haut responsable arménien et adressé aux Russes constitue un aveu concernant les activités des Arméniens de cette époque. Le responsable arménien expose et donne des détails sur la trahison faite à l’encontre de l’État turc.

Le rapport met en évidence, toujours selon les propres paroles du responsable, le choix que les Arméniens ont fait d’être consciemment au coté des Russes. Le rapport soutient que les Kurdes, autorisés à rentrer après l’invasion, devaient être abandonnés à la faim dans les montagnes.

Un document se trouvant dans les Archives de l’État de la Fédération de Russie (GARF), de son ancien nom les Archives centrales d’Etat de la Révolution d’octobre de l’Union soviétique (TsGAOR SSSR), expose clairement le rôle joué par un grand nombre d’Arméniens en Turquie lors de la Première guerre Mondiale et les agissements effroyables des unités de volontaires arméniens, qui ont même choqués les responsables russes. On constate que le rapport, inscrit sous le numéro 1167, liste 1, dossier 1878, page 1-7 de la collection de P.N Milyukov devant être ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement de Kerenski après la Révolution de février, a été présenté lors de l’été 1915 aux autorités tsariste par un haut responsable arménien.

La politique de destruction et de pillage engagée par les unités de volontaires arméniens dans les régions envahies par les Russes avant même les déplacements a atteint, tout en empêchant l’établissement de l’ordre à une telle ampleur que les responsables russes étaient gênés et les autorités tsaristes ont du prendre des mesures.

Par ailleurs, la Russie tsariste qui n’accueillait pas favorablement le projet “de la Grande Arménie” purifiée des Musulmans puisque celle-ci concernait également ses propres territoires, était contre la domination démographique des Arméniens dans cette région. De ce fait, les promesses faites aux Arméniens ont été laissées de coté. C’est dans ce contexte que ce rapport a été présenté aux autorités russes afin d’affirmer le mécontentement que cette situation avait suscité chez le mouvement arménien de volontaires. L’autorité arménienne affirmait également ses idées fanatiques vis-à-vis de la population musulmane tout en expliquant clairement, afin de satisfaire les Russes, les actes de trahison qu’ils avaient poursuivis à l’encontre de l’Etat turc. Dans ce contexte, l’attitude de la Russie tsariste, officiellement en guerre avec la Turquie, vis-à-vis des volontaires arméniens qui agissaient en tant qu’homme de paille à son compte attire l’attention.

Aux rangs des russes contre la Turquie

L’autorité arménienne commence le rapport en expliquant que l’attitude du pouvoir russe dans la zone de l’action militaire envers les Arméniens était inacceptable et de manière à susciter une déception. Un désaccord réciproque à l’encontre des intérêts des Arméniens et ceux des armées russes sur le front caucasien était en train de développer. Selon l’auteur du rapport, les Arméniens demandaient naturellement aux autorités russes de ne pas agir de manière arbitraire. L’autorité arménienne souligne ainsi deux faits essentiels :

« Le premier fait : dans cette guerre, les Arméniens sont les alliés fidèles de la Russie. Le deuxième fait : les Arméniens ne sont pas seulement fidèles, mais ils sont également les alliés utiles de la Russie. Dès que la guerre turco-russe est devenue inévitable, les Arméniens, à l’instar des Turcs et des Russes, ont déterminé leurs rangs jusqu’à l’infini, sans moindre hésitation. ILS SONT AUX RANGS DE LA RUSSIE CONTRE LA TURQUIE. »

L’auteur du rapport précise que toutes les couches et groupes de la population arménienne, des ultranationalistes au clergé et aux individus de toutes tendances politiques et sociales, s’étaient réunis d’une manière sans précédent autour de ce slogan unique. Dans le cadre des conséquences probables de la guerre, il n’y avait même pas un seul Arménien Turcophile ou Russophobique. Les Arméniens ont fait preuve de fidélité envers la Russie avec des pratiques concrètes qui exigeaient une responsabilité énorme. Ils se sont soulevés en Turquie alors qu’ils établissaient leurs propres troupes de volontaires.

La Turquie a suffisamment de motifs

Aux dires d’un responsable de haut niveau, avec ces deux activités, les Arméniens ont ainsi adopté leur position et leur attitude face aux parties belligérantes et ils sont entrés dans une voie sans issue. Ceci constituait une garantie efficace de leur fidélité envers la Russie. Leur futur dépendait entièrement du succès des armées russes. Si les Russes seraient vaincus, ils allaient échouer ; et ils attendaient la victoire russe avec grande enthousiasme. L’auteur avoue ici manifestement que la Turquie avait suffisamment de motifs justifiant un comportement impitoyable. Selon ce dernier, déjà l’établissement des troupes de volontaires, indépendamment de leur quantité et de leur rôle dans la guerre, constituait un défi significatif contre la Turquie. Cette dernière n’allait surtout pas oublier ce défi et elle ne le pardonnerait pas, car ¾ des troupes de volontaires étaient constitués des Arméniens ottomans.

L’auteur affirme que les Arméniens avaient commis leur plus grave erreur dans leur patrie. Au moment le plus critique, dans une période où la survie de la Turquie était mise en question, ils avaient trahi l’Etat, ils s’étaient soulevés contre la Turquie avec des armes et ils étaient ouvertement passés aux rangs de l’ennemi. Une telle insulte est impardonnable et ses conséquences sont évidents : les Arméniens ont été proclamés illégaux et ils ont été exilés. Pourtant l’auteur indique que ceci n’était pas inattendu du tout et il continue ainsi :

« Nous étions au courant de ce qui allait se passer »

Nous savions où nous étions en train d’aller et quel examen épouvantable allait nous tester. Pourtant nous avons continué et nous avons pensé qu’on ne pouvait régler la question nationale en Turquie qu’en donnant des victimes. Il y a un an, les Arméniens de la Turquie pouvaient faire un choix entre la Russie et la Turquie qui leur offrait des perspectives bien attractives et séduisantes. Bien sur les Arméniens savaient bien quel serait le coût de ces promesses ; d’une manière simple, ils savaient bien que la loyauté au régime (ottoman) leur permettrait de survivre et de se protéger pendant le grand conflit qui allait s’éclater bientôt entre les peuples. Mais ils ont définitivement renoncé à la Turquie en prenant un risque énorme. Ils étaient profondément et sincèrement convaincus de la mission historique des Russes au Moyen Orient. Ils étaient convaincus qu’ils pourraient faire renaître les territoires arméniens grâce à leur fidélité et en versant du sang. On peut considérer ceci comme un manque de visibilité politique et une exagération romantique qui accompagnait la conjoncture historique. Mais ils avaient déjà fait leur choix et ils ne pouvaient plus renoncer à ceci. Désormais les Arméniens ne pourraient plus vivre en Turquie et avec la Turquie. Ils n’avaient pas d’autre choix que d’établir un Etat séparé ou de mourir.

« Un état distinct ne peut être créé qu’en cas d’une victoire efficace de la Russie. C’est pour cette raison que la cause des Russes était également leur propre cause et c’est pour cette raison que trahir la Russie sous ces conditions signifierait une auto-trahison. Ainsi, douter de la sincérité absolue des Arméniens signifiait fermer les yeux sur cette vérité simple et manifeste. Les Arméniens étaient des alliés fidèles de la Russie et le resteraient, car chaque abstention de la Russie constituerait une sorte de suicide nationale. »

Le rôle des soulèvements

Le responsable arménien qui affirmait ne pas avoir l’intention d’exagérer les dimensions de la coopération d’une manière hystérique, indique par contre qu’il ne fallait pas mépriser cette coopération par une attitude trop modeste. Il ne faut pas exclure le rôle de ce type de soutiens, bien qu’ils soient modestes, notamment pendant une telle guerre, même si ceux-ci ne sont pas comparables à la puissance militaire énorme et aux ressources infinies de la Russie. Cinq troupes arméniennes avec plus de mille volontaires dans la zone du conflit ainsi que deux unités qui étaient en train de se constituer à Erevan étaient presque néants face à l’envergure de l’armée russe gigantesque qui comptait des millions de soldats. Pourtant, sous les conditions propres au front du Caucase, le rôle et la signification des troupes arméniennes de volontaires ne peuvent jamais être comparés à leur quantité. Le fait que ces derniers connaissaient le terrain et les langues, leurs liens démographiques, la haine organique qu’ils éprouvaient contre les Turcs, leurs expectations concernant la victoire qui pourrait être remportée par les Russes transformaient ces derniers en des combattants particuliers qui triplaient la puissance et la signification de volontaires arméniens.

De plus, le fait que les troupes de volontaires précédaient les armées russes constituait les liens serrés et vifs entre le peuple et les armées. Tandis qu’aux yeux du peuple les volontaires symbolisaient l’unité russo-arménienne, ils soutenaient et renforçaient également la confiance à la Russie dans tous les niveaux, y compris celui militaire et politique. Les activités de guérilla des rebelles arméniens avait une signification de plus en plus important. Ils attirent l’attention sur eux-mêmes en troublant l’arrière-front de l’armée turque, ils empêchaient la communication entre les troupes, ils détruisaient les casernes et les dépôts, ils confisquaient les matériaux logistiques militaires et ils facilitaient ainsi les opérations des armées russes. Il ne serait pas une exagération de dire que l’emprise des rivages de Van si facilement, avec très peu de pertes et dans un délai court ne serait pas possible sans les rebellions arméniennes.

L’auteur qui évoque ainsi le rôle du mouvement des volontaires, précise ensuite qu’il a besoin de faire une explication à propos de la manière de regarder adoptée récemment par la Russie sur les Arméniens de la Turquie. Si les Arméniens qui ont versé tant de sang, ont fait tant de victimes et ont risqué leur présent et leur avenir sont des alliés loyales et bénéfiques de la Russie, l’attitude envers eux devrait être plus différent que celle d’aujourd’hui. S’ils ne sont pas considérés comme des alliés, mais comme une partie de la population vivant dans les territoires usurpés, cela signifie que les Arméniens ne sont pas différents des Turcs et Kurdes aux yeux des Russes.

Avons-nous commis une faute ?

Le responsable accentue que les Arméniens doivent savoir les vérités et il souligne qu’en tant que leaders des masses, ils ont mobilisé le peuple et l’ont orienté vers une certaine direction. Pourtant, il est maintenant en face d’une question terrible : est-ce qu’ils ont agit correctement ? est-ce qu’ils ont commis une grande faute en conduisant le peuple à une voie impossible à suivre ? Ce sentiment de responsabilité terrible les oblige à hausser leur voix et chercher obstinément une réponse à leurs soupçons. Le responsable finit son rapport en demandant que leur situation et l’attitude présente et prochaine des Russes envers eux soient clarifiées et en précisant que la réponse à donner doit être certaine de façon à ne pas provoquer des points d’interrogations dans les esprits. Ces phrases qui rappellent les expressions du rapport écrit en 1923 par Katchasnouni, premier chef du gouvernement arménien et fondateur du parti Dachnak, sont significatives du fait qu’elles indiquent que le mouvement arménien n’était pas un sujet de guerre, mais il était plutôt un objet des plans impérialistes.

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<Hum ca sent le post polémique ça. J'espère que c'est pas une volonté délibérée de lancer une baston de bar sinon va y avoir des sanctions. A part ça je laisse courir pour l'instant mais attention aux lignes jaunes a ne pas franchir sur ce topic, comme pour d'autres (Algérie-Maroc ou Guerre d'Algérie) je (on) serais moins coulant avec les contrevenants que sur les autres sujets... a bon entendeurs ....>
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Les turcs sont en général très chatouilleux sur les questions liées à l'intégrité et à l'image Nationale...

L'Empire ottoman comme tout empire fondé sur des conquêtes n'était pas composé que de peuples épanouis sous son "emprise"

C'est la différence entre empire et état-nation où le sentiment national cimente l'unité d'un pays.

Que les arméniens se soient tournés vers les russes est tout sauf étonnant voir blâmable. Quand vous luttez pour votre cause les alliances sont bonnes à prendre, en plus de la stratégie politique il devait y avoir aussi des explications religieuses.

Maintenant au XXI ème siècle les turcs et les arméniens ont leur état grand bien leur fasse. Chacun chez soit et les vaches seront bien gardées

il reste bien les Kurdes mais bon on va pas ouvrir la boîte de Pandore çà ne sert strictement à rien et ça dépasse la simple Turquie

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De plus, ça n'excuse en rien le génocide ottoman à l'égard de ce peuple.

Pour rappel, les arméniens étaient des citoyens de seconde zone victimes par là même de toutes sortes d'avanies. Quant aux massacres commis ils n'ont pas commencé en 1915 mais dès le début du XXème siècle. Alors, que les arméniens se soient jetés dans les bras de leurs coreligionnaires russes en y voyant un moyen de se libérer du joug ottoman parait logique.

Ce texte a le mérite de remettre certains faits historiques en question du côté arménien, ce qui serait puni pénalement en Turquie...

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Rectifications, les grands massacres "modernes" on eu lieu dans les années 1880/1890, je signale en autre ce livre d'époque :

Victor Bérard et Martin Melkonian - « La Politique du Sultan - Les massacres des Arméniens : 1894-1896 » (1897), coll. Les Marches du Temps (Le livre est intégralement disponible sur Google Livres, en passant par un proxy)

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