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[Union Européenne] nos projets, son futur


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Matteo Renzi, le président du conseil italien depuis 100 jours, à la fois émet tous les messages de volonté réformatrice en Italie et de conviction européiste inébranlable, et d'autre part dit très clairement que l'Italie veut des changements profonds en Union européenne, notamment une politique de croissance.

 

 

Si nous voulons sauver l’Europe, nous devons la changer.

(...)

Mais aujourd'hui, les vrais amoureux de l’Europe savent qu’elle ne fonctionne plus telle qu’elle est.

(...)

Sans un grand investissement sur le travail et la croissance toutes les mesures liées à l’austérité sont destinées à échouer.

 

Autrement dit, son européisme se joint à une volonté solide de changer la déplorable stratégie économique actuelle, basée sur la conviction exprimée ouvertement que celle-ci mènera à l'échec.

 

Une position et une action incomparablement plus réalistes que celle du gouvernement français oscillant entre suivisme docile et suivisme grognon. Et certainement l'une des raisons sinon la raison principale pour laquelle en Italie l'eurosceptique M5S a légèrement décru, tandis qu'en France l'eurosceptique FN est en pleine ascension.

 

Le secrétaire d'Etat italien aux affaires européennes Sandro Gozi en dit plus, tout en analysant au passage la montée du FN en France comme "la résultante d'une série de choix erronés que l'Europe a faits ou n'a pas faits. Je pense à une politique de croissance, à une politique étrangère, à une politique de l'énergie commune. L'Europe est trop présente dans la vie quotidienne avec une hyper-réglementation bureaucratique."... c'est-à-dire en prenant appui même discrètement sur la montée du FN pour presser les collègues européens, notamment allemands, de changer. Comment ?

 

 

Les gouvernements européens devraient définir les grandes priorités politiques de la Commission européenne pour la prochaine législature, ce qui ne s'est jamais fait par le passé. La Commission sera chargée de mettre en œuvre ces priorités: politique de croissance, lutte contre le chômage, développement durable et innovation. Pour y parvenir, il nous faut des instruments financiers nouveaux. Alors que l'Europe se réduit trop souvent à la discipline budgétaire, nous voulons mettre en avant l'économie réelle. Et rendre les politiques d'ajustements budgétaires plus flexibles.

 

Angela Merkel a pourtant réaffirmé à Bruxelles qu'il n'était pas question de modifier le pacte budgétaire… Que proposez-vous donc?

Ces dernières années, la Commission européenne a donné une interprétation extrêmement restrictive du pacte budgétaire. Sans en changer les règles, on peut mettre en œuvre trois objectifs. D'abord, il faut activer des instruments financiers permettant de donner un effet de levier aux investissements productifs. Cela peut se faire par le déblocage de nouvelles ressources de la Banque européenne d'investissement (BEI).

Ensuite, il faut ajouter un engagement clair en faveur de l'innovation: le marché unique du numérique est fondamental. Il ferait croître le PIB européen de 260 milliards d'euros. Cela permettra de créer des emplois, de faciliter la production, de développer le commerce et de s'adresser aux nouvelles générations.

Enfin, l'Europe doit s'engager de manière forte dans les stratégies de lutte contre le changement climatique, autre volet de la politique industrielle. Le président de la BCE Mario Draghi a fait gagner du temps à l'Europe avec ses émissions de liquidités et ses opérations extraordinaires sur les marchés. Les gouvernements européens ne s'en sont pas servis! Le moment est venu d'utiliser cet outil précieux. Il existe en Europe une majorité de citoyens qui veulent confirmer l'idée et le projet européen, mais en changeant les politiques. Il ne veulent pas de statu quo. Nous avons le devoir de leur donner des réponses concrètes, immédiates. Le temps est venu d'accélérer.

 

Utiliser la BEI pour contourner les préventions allemandes contre toute politique de croissance en l'occurrence de soutien à l'innovation, utiliser la création monétaire pour financer la lutte contre le changement climatique... ça ressemble à des pistes sérieuses pour changer la politique économique commune désastreuse de l'Union européenne et de l'Eurozone en particulier.

 

Pour une fois que des dirigeants pro-UE proposent quelque chose d'intelligent, il ne faut pas bouder son plaisir !  ;)

 

Cela dit, j'ai des doutes sérieux sur les chances de succès, pour être franc. L'échelle du changement à impulser et le temps disponible pour le faire, en pleine phase de contraction déflationniste, mettent la barre très haut. C'est-à-dire qu'il faudrait une action à la fois massive et très bientôt. Je doute fortement que ce soit politiquement possible.

 

Un président français qui appuierait fortement l'impulsion italienne et qui insisterait avec des mots forts et publics sur l'urgence et l'obligation absolue de changer la politique européenne aurait des chances sérieuses de faire passer le message au gouvernement allemand. Mais ce n'est vraiment pas ce que j'ai entendu de François Hollande jusqu'ici.

 

Sauf à être démenti dans les toutes prochaines semaines ou tous prochains jours - ce qui me ferait plaisir ! - je prévois que l'Italie restera pratiquement seule pour sa tentative, et qu'elle échouera, obtenant au mieux un hochet du genre mini-programme BEI sans l'échelle et la rapidité nécessaires pour avoir un effet si peu que ce soit notable sur une Eurozone dont l'économie est dans les 9 000 milliards de PIB. Stratégie de l'édredon à prévoir de la part du gouvernement allemand.

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Sandro Gozi : L'Europe est trop présente dans la vie quotidienne avec une hyper-réglementation bureaucratique.

Si l'Italie veut des restaurants qui arnaquent les consommateurs et qui les empoisonnent, je pense qu'il est préférable que l'Italie sorte de l'Union Européenne et que l'on mette une bonne barrière réglementaire pour empêcher les produits italiens - qui deviendraient des produits dangereux d'entrer dans le RUE (Reste de l'UE).

Sur l'huile d'olive, la démocratie européenne au complet : conseil, parlement, commission, gouvernements nationaux, presse, citoyens, syndicats professionnels de restaurateurs, etc... le tout mis ensemble a fonctionné puisque le projet de loi a été enterré à l'été 2013 : http://www.lefigaro.fr/conso/2013/05/24/05007-20130524ARTFIG00567-la-reglementation-europeenne-sur-l-huile-d-olive-tourne-au-vinaigre.php

L'huile d'olive est la preuve que la démocratie européenne fonctionne et que c'est le citoyen qui a le dernier mot.

Par contre il y a d'autres sujets où cela ne marche pas. La protection du consommateur est plutôt un domaine où l'Union Européenne fonctionne bien.

Modifié par Wallaby
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Matteo Renzi, le président du conseil italien depuis 100 jours, à la fois émet tous les messages de volonté réformatrice en Italie et de conviction européiste inébranlable, et d'autre part dit très clairement que l'Italie veut des changements profonds en Union européenne, notamment une politique de croissance.

(...)

Utiliser la BEI pour contourner les préventions allemandes contre toute politique de croissance en l'occurrence de soutien à l'innovation, utiliser la création monétaire pour financer la lutte contre le changement climatique... ça ressemble à des pistes sérieuses pour changer la politique économique commune désastreuse de l'Union européenne et de l'Eurozone en particulier.

 

Pour une fois que des dirigeants pro-UE proposent quelque chose d'intelligent, il ne faut pas bouder son plaisir !  ;)

(...)

Un président français qui appuierait fortement l'impulsion italienne et qui insisterait avec des mots forts et publics sur l'urgence et l'obligation absolue de changer la politique européenne aurait des chances sérieuses de faire passer le message au gouvernement allemand. Mais ce n'est vraiment pas ce que j'ai entendu de François Hollande jusqu'ici.

 

Sauf à être démenti dans les toutes prochaines semaines ou tous prochains jours - ce qui me ferait plaisir ! - je prévois que l'Italie restera pratiquement seule pour sa tentative, et qu'elle échouera, obtenant au mieux un hochet du genre mini-programme BEI sans l'échelle et la rapidité nécessaires pour avoir un effet si peu que ce soit notable sur une Eurozone dont l'économie est dans les 9 000 milliards de PIB. Stratégie de l'édredon à prévoir de la part du gouvernement allemand.

 

Ton pronostic est malheureusement probable : le président du Conseil italien est courageux de contester ouvertement l'autoritarisme économique allemand, cette obsession de l'austérité pour avoir une monnaie forte avec pour conséquence le développement de de la précarité et de la pauvreté qui s'ensuivent logiquement (en tous cas dans les pays développées d'Europe, c'est sûr qu'en Roumanie ou Bulgarie, ça ne va pas plus mal qu'il y a 15 ans : ce sont les autres qui payent pour les aider).

 

Matéo Renzi, lui, se montre capable d'écouter le message envoyé par certains peuples qui se tournent vers les partis "souverainistes et nationalistes" comme seul espoir de sortir de ce cauchemar dans lequel on est entré. Tout le contraire d'autres dirigeants qui se montrent de plus en plus autistes, et n'ont pas tiré d'autre conclusion du scrutin de dimanche dernier que "ces résultats montrent qui'il faut plus que jamais poursuivre et accélérer notre action actuelle". Les italiens ont de la chance de l'avoir (bon c'est aussi grâce à leur vote aux législatives nationales qu'il est à ce poste aujourd'hui...)

 

"Syndrome du Titanic", chez les autres ?

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Renzi est une génération plus jeune et n'a pas les mêmes réflexes. Il est président du Conseil italien grâce aux législatives mais aussi à sa capacité manœuvrière et il est bel et bien à l'origine de la chute de Letta. La différence de Renzi par rapport aux autres est aussi qu'il n'est pas à réclamer de l'argent gratuit en permanence et s'inscrit aussi dans une logique réformatrice. Y arrivera-t-il est une autre question mais toujours est-il que les grandes lignes du raisonnement sont là. Chose qu'on ne voit chez aucun souverainiste.

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Selon Der Spiegel Cameron a menacé d'accélérer le référendum sur le processus de sortie l'UE si Junker était président ...

 

Je n'ai pas encore saisi ce que compte obtenir Merkel en soutenant Juncker, puisque celle-ci vient de lui apporter son soutien, mais il est évident qu'il y a du calcul derrière... Je me demande d'ailleurs si elle n'espère pas que l'option Juncker soit un échec et qu'un nom remporte la mise à sa place.

Modifié par Skw
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Je n'ai pas encore saisi ce que compte obtenir Merkel en soutenant Juncker, puisque celle-ci vient de lui apporter son soutien, mais il est évident qu'il y a du calcul derrière... Je me demande d'ailleurs si elle n'espère pas que l'option Juncker soit un échec et qu'un nom remporte la mise à sa place.

 

La semaine derniere il s'est dit que Merkel voulait mettre Lagarde sur les rang imagine le délire!

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Selon Der Spiegel Cameron a menacé d'accélérer le référendum sur le processus de sortie l'UE si Junker était président ...

 

Depuis le début de l'année les sondages donnent la non sortie de l'UE plutôt comme devant (contrairement à tout 2013). Peut-être que cameron a intérêt à faire le référendum vite finalement lol

 

 

Voici le recap des sondages, on voit que le risque est là :

(http://en.wikipedia.org/wiki/Proposed_referendum_on_United_Kingdom_membership_of_the_European_Union)

 

 

Cameron a promis de réformer l'UE avant son référendum, mais que veut-il faire exactement ?

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Cameron est débordé par les eurosceptiques. Il cherche à gagner du temps et à renforcer son assise politique, en utilisant une arme intéressante à court terme mais peut-être dangereuse sur le moyen terme, l'anti-européisme primaire d'une partie croissante de l'opinion publique britannique. Le seul problème, c'est que si l'UE décidait de ne pas le contrarier... il pourrait être obligé de mener à bien ce referendum...

 

D'un autre côté, qui regrettera les Britanniques dans l'UE à part les Scandinaves ?

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Une donnée intéressante qui éclaire d'une autre lumière le match franco-allemand en cours : la natalité et la démographie respectives des deux pays.

 

La "pyramide des âges" française est bien plus favorable que celle de l'Allemagne, et cela va s'amplifier : au rythme actuell'Allemagne va perdre 15 millions d'habitants d'ici 2060, tandis que la France en gagnera au moins 7 millions. Pour la première fois dans l'histoire des deux pays la population française va égaler, puis dépasser celle de son gros voisin de l'Est 'dans environ 30 ans vers 2045) ; mais avec une proportion de jeunes bien plus élevée en France.

 

Vu que le nombre de députés des différents pays au parlement européen est régulièrement ajusté en fonction de leur poids démographique, la domination actuelle de l'Allemagne en nombre de députés européens va progressivement s'amenuiser puis disparaître.

 

Les allemands, qui se montrent actuellement très intransigeants, voire arrogants, envers les pays du sud de l'Europe, mais aussi envers sa vieille rivale et amie la France, sont donc en train de manger leur pain blanc et devront enfin admettre d'autres manières de penser que la leur.

 

D'autant plus qu'avec la pénurie de jeune main d'oeuvre locale qui se profile leur économie performante ne pourra bientôt survivre qu'avec l'apport de l'immigration des jeunes des autres pays membres, y compris les français puisqu'ils seront plus nombreux que ceux des pays du sud.

Même s'ils n'auront pas de revendications "communautairistes" ces jeunes amèneront forcément un peu de leur culture d'origne, ce qui modifiera progressivement les rapports sociaux dans le pays.

 

C'est en tous cas mon interprétation personnelle de cet excellent article : http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/international/europe/221188594/defi-demographique-lallemagne

 

Oui mais en attendant que les populations s’égalisent il faut bien que la génération actuelle vive...

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Oui mais en attendant que les populations s’égalisent il faut bien que la génération actuelle vive...

 

Très juste et c'est bien là le problème, la politique économique d'austérité budgétaire actuellement imposée sous l'impulsion de l'Allemagne toute puissante, augmente la pauvreté et maintien la plupart des pays dans un marasme persistant. Non contente d'aggraver les dettes publiques, elle va pourrir la vie d'au moins une génération complète avant que l'affaiblissement démographique du pays qui s'est instauré chef de file (par faiblesse ou complaisance des autres permette de nouvelles perspectives.

 

A moins que d'ici là un ou plusieurs pays ne quittent cette UE cauchemardesque qu'on nous a fait, pour s'offrir de nouvelles chances de remonter la pente (encore faudrait-il pour cela que la sortie de l'Euro soit bien gérée, avec un mélange d'audace économique et de force diplomatique) ... Il est un peu triste d'arriver à ce constat et on est loin du "rêve européen" qu'on nous avait vendu, qui cette Union Europénne fait t-elle encore rêver ?

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Très juste et c'est bien là le problème, la politique économique d'austérité budgétaire actuellement imposée sous l'impulsion de l'Allemagne toute puissante, augmente la pauvreté et maintien la plupart des pays dans un marasme persistant. Non contente d'aggraver les dettes publiques, elle va pourrir la vie d'au moins une génération complète avant que l'affaiblissement démographique du pays qui s'est instauré chef de file (par faiblesse ou complaisance des autres permette de nouvelles perspectives.

 

A supposer que cette politique puisse continuer si longtemps sans exploser dans l'intervalle pour raison politique - sortie d'un ou plusieurs Etats de la zone Euro ou de l'UE - ou pour raison économique - effondrement économique étendu à l'ensemble du continent Allemagne comprise et/ou faillites bancaires généralisées par défaut d'un ou plusieurs Etats sur leur dette - ... le rééquilibrage démographique ne serait pas du tout certain.

 

C'est que les pays les plus touchés par l'effondrement austérité - euro ont tendance à perdre une partie de leur population - la plus jeune, poussée à fuir le chômage massif chez les jeunes, ce qui se voit déjà en grand non seulement en Grèce, mais en Espagne, Italie et autre Portugal. Et ces jeunes formés, souvent au meilleur niveau, ont tendance à aller là où l'on a besoin de main-d'oeuvre... par exemple, en Allemagne !

 

L'immigration de jeunes gens formés et compétents n'est pas la pire chose qui puisse arriver à un pays. Et si la tendance actuelle se poursuivait dix ou vingt ans, l'affaiblissement démographique de l'Allemagne en serait fortement limité, voire peut-être totalement enrayé.

 

C'est l'explosion de la politique commune européenne du fait de ses conséquences politiques et économiques qui empêchera la prédominance allemande de se pérenniser. Pas le facteur démographique.

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A supposer que cette politique puisse continuer si longtemps sans exploser dans l'intervalle pour raison politique - sortie d'un ou plusieurs Etats de la zone Euro ou de l'UE - ou pour raison économique - effondrement économique étendu à l'ensemble du continent Allemagne comprise et/ou faillites bancaires généralisées par défaut d'un ou plusieurs Etats sur leur dette - ... le rééquilibrage démographique ne serait pas du tout certain.

 

C'est que les pays les plus touchés par l'effondrement austérité - euro ont tendance à perdre une partie de leur population - la plus jeune, poussée à fuir le chômage massif chez les jeunes, ce qui se voit déjà en grand non seulement en Grèce, mais en Espagne, Italie et autre Portugal. Et ces jeunes formés, souvent au meilleur niveau, ont tendance à aller là où l'on a besoin de main-d'oeuvre... par exemple, en Allemagne !

 

L'immigration de jeunes gens formés et compétents n'est pas la pire chose qui puisse arriver à un pays. Et si la tendance actuelle se poursuivait dix ou vingt ans, l'affaiblissement démographique de l'Allemagne en serait fortement limité, voire peut-être totalement enrayé.

 

C'est l'explosion de la politique commune européenne du fait de ses conséquences politiques et économiques qui empêchera la prédominance allemande de se pérenniser. Pas le facteur démographique.

 

Tant mieux si tu dis vrai, car cette explosion de l'UE telle qu'elle essaie de fonctionner aujourd'hui risque d'arriver bien avant le rééquilibrage démographique que j'évoquais de toutes façons. Je mentionnais aussi dans mon long post d'avant hier (page précédente) le fait que l'économie allemande en elle-même n'est pas forcément menacée par la démographie en berne du pays, justement pour la raison que tu évoques : elle va logiquement compenser le manque de jeune main d'oeuvre qualifiée qui va bientôt se faire sentir à plein par l'immigration des jeunes qualifiés d'autres pays d'Europe, où ceux-ci n'ont pas de bonnes perspectives.

 

Par contre, ce phénomène d'immigration importante de jeunes qualifiés des pays d'Europe du sud et de France va participer à une évolution culturelle de l'Allemagne : quand tu t'installes dans un autre pays même au sortir de l'adolescence (si tu n'as que 21 ou 22 ans) tu amènes forcément un peu de ta culture d'origine avec toi. La Germanie va donc progressivement se "latiniser". Au total une immigration assez massive des jeunes européens chez eux pourrait compenser leur chute démographique et permettre à leurs fameuses industries de continuer à tourner, mais en modifiant progressivement leur culture actuelle relativement "monobloc" vers une mosaïque plus variée, pas vraiment une menace pour "l'identité allemande" mais une probable évolution de celle-ci vers moins de rigorisme, moins d'obsession de suivre des équations comptables.

 

Ces jeunes qualifiés qui vont bosser en Allemagne devraient pour certains finir par exercer des responsabilités importantes 10, 15 ou 20 ans plus tard. Encore faut-il pour ça qu'ils s'y sentent assez bien pour rester, prendre racines dans ce pays. S'ils ne veulent pas décliner sur le plan économique à cause de leur faible taux de natalité les allemands vont devoir séduire plutôt que faire les gros yeux et contraindre, ça impliquera inévitablement de faire un pas vers les autres cultures européennes, d'autres manières de raisonner, de gérer les crises ...   

Modifié par Bruno
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Pour le moment il n'y a pas de mobilité intra européenne, pourtant c'est possible depuis longtemps.

 

Rien qu'au niveau du travail frontalier c'est compliqué, les accords d'imposition se renégocie de plus en plus souvent et l'application des diverse prestation résidence lieu de travail n'est pas claire. Plus fondementalement l'européen n'aime pas s'éloigner de sa famille ou de ses "racines", ajouté au probleme de langage, et au complication lié a l'application de tout un tas de prestation maladie chomage retraite etc. ca dissuade pas mal sauf les exception transforntaliere et détachement.

 

Il n'est pas anticipé que cela change radicalement, parce que les fondementaux reste les mêmes. C'est d'ailleurs un des gros probleme de l'union monétaire, qui se prive ici d'un mécanisme de compensation de l'unicité de la monnaie - et des prix -.

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http://www.nonfiction.fr/article-7083-demain_lempire.htm (27 mai 2014)

 

Recension du livre "Le Déclin" de David Engels paru en février 2013 et faisant un parallèle entre la Rome antique et l'Europe. Certains détails sont troublants :

David Engels trouve une analogie dans la déclaration de la seconde guerre de Macédoine en 200 av. J.-C. L’abstentionnisme à Rome s’explique par le poids social et constitutionnel exercé par le magistrat consultant et par le consensus établi au Sénat précédant le vote populaire. S’il était contraire à l’avis des sénateurs, le vote populaire était jugé antipatriotique. Lorsque le peuple vota aux comices contre la loi relative à la poursuite de la guerre de Macédoine, le Sénat organisa un second vote pour obtenir sa prorogation.

Pour le moment il n'y a pas de mobilité intra européenne, pourtant c'est possible depuis longtemps.

 

Rien qu'au niveau du travail frontalier c'est compliqué, les accords d'imposition se renégocie de plus en plus souvent et l'application des diverse prestation résidence lieu de travail n'est pas claire. Plus fondementalement l'européen n'aime pas s'éloigner de sa famille ou de ses "racines", ajouté au probleme de langage, et au complication lié a l'application de tout un tas de prestation maladie chomage retraite etc. ca dissuade pas mal sauf les exception transforntaliere et détachement.

 

Il n'est pas anticipé que cela change radicalement, parce que les fondementaux reste les mêmes. C'est d'ailleurs un des gros probleme de l'union monétaire, qui se prive ici d'un mécanisme de compensation de l'unicité de la monnaie - et des prix -.

 

Il est assez paradoxal que les partis politiques en faveur du droit des entreprises à délocaliser et du non-droit des travailleurs à la sédentarité soient souvent les mêmes qui sont les avocats de la sédentarité du parlement européen en dénonçant les déménagement du parlement européen entre Bruxelles et Strasbourg comme un "cirque". Si vous êtes fonctionnaire européen ou attaché parlementaire et que vos enfants sont à l'école à Bruxelles, si vous travaillez à Strasbourg ne serait-ce qu'une semaine vous êtes séparé de vos enfants pendant cette semaine.

http://www.huffingtonpost.fr/jeanfrancois-gerard/parlement-europeen-strasbourg_b_4063479.html (11 octobre 2014)

En toute illégalité, les députés européens avaient d'ailleurs voté, à 75%, un calendrier avec seulement 11 sessions plénières en 2012 et 2013 et non 12 comme l'indiquent les Traités européens. Une décision de la Cour de Justice de l'Union Européenne en décembre 2012 les avait d'ailleurs obligés à régulariser le calendrier pour l'année 2013-2014.

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/cohn-bendit-veut-le-parlement-europeen-a-bruxelles-strasbourg-le-punit_1493449.html (19 février 2014)

L'eurodéputé [Cohn-Bendit] a une nouvelle fois dénoncé les conséquences financières et écologiques du déplacement mensuel de près de 5.000 députés et collaborateurs pour des sessions plénières de quatre jours à Strasbourg.

http://www.europarl.europa.eu/plenary/fr/meetings-search.html

Le calendrier annuel des travaux du Parlement européen est fixé chaque année par le Parlement sur proposition de la Conférence des présidents. Il est divisé en sessions et en réunions.

Ce calendrier prévoit :

  • 12 périodes de session plénière de 4 jours à Strasbourg et 6 périodes de session supplémentaire de 2 jours à Bruxelles,
  • 2 semaines par mois pour les réunions des commissions parlementaires et des délégations interparlementaires
  • 1 semaine par mois pour les réunions des groupes politiques
  • 4 semaines par an consacrées exclusivement au travail et à la présence du député européen dans sa circonscription.

http://www.europarl.europa.eu/pdf/general/cal2014.pdf

Calendrier 2014 du parlement européen

http://www.challenges.fr/economie/20121023.CHA2259/il-faut-creer-un-parlement-de-l-euro-a-strasbourg-selon-attali.html (24 octobre 2012)

[Jacques Attali] estime que l’Europe doit maintenant aller plus loin et prône la création d’un parlement de la zone euro qui pourrait siéger dans l’hémicycle de Strasbourg. Une façon d’acter l’Europe à deux vitesses.

Modifié par Wallaby
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Pour le moment il n'y a pas de mobilité intra européenne, pourtant c'est possible depuis longtemps.

 

C'était vrai il y a encore quelques années.

 

Mass influx of European immigrants to Germany

 

On Tuesday, Germany announced that almost a million foreigners came to Germany in 2012, more than have arrived in any year since 1995. Furthermore, the preliminary figures indicate that last year saw a 15 percent jump in immigration over 2011.

(...)

The majority of the newcomers are leaving behind countries in impoverished southeastern Europe or debt-crisis plagued euro-zone countries in Southern Europe, where joblessness is rampant, particularly among youth.

Some two-thirds of the immigrants arriving in 2012 arrived from other European Union member states, including Poland (68,100), Romania (45,700), Hungary (26,200) and Bulgaria (25,000). Of the countries plagued by the euro crisis, Germany saw an increase of 12,000 from Italy, a 40 percent rise; almost 10,000 from Greece, a 43 percent increase; 9,000 from Spain, a 45 percent rise; and 4,000 from Portugal, a 43 percent increase.

The influx means that Germany had a net population gain of 370,000, potentially important given recent complaints by German companies of a lack of skilled laborers. A large percentage of the new immigrants to the country are educated and skilled, and many politicians are hoping that this "brain gain" can help alleviate the problem.

"All sides will profit hugely from the influx because the new wave of immigrants is younger and better educated than the average population," German Labor Minister Ursula von der Leyen told the Frankfurter Allgemeine Zeitung newspaper. She said there are tens of thousands of jobs available for nurses and healthcare workers, electricians and a number of other areas of skilled labor.

Meanwhile, Christine Langenfeld, the chair of the Expert Council of German Foundations on Integration and Migration (SVR), told the business website Manager Magazin, "Germany is developing into a magnet for well-qualified, young immigrants from the EU." Given the shortage of skilled workers, they are a blessing for Germany, she argued. "A true European labor market is taking shape."

 

Soit dit en passant, dans la dernière phrase je suis tenté de traduire "véritablement européen" comme "favorable aux intérêts allemands". M'est avis que si c'était en France que la jeunesse européenne qualifiée se bousculait pour obtenir un travail et participer à la prospérité générale, c'est la France non l'Allemagne qui échapperait pratiquement à l'augmentation de l'euroscepticisme, et c'est l'Allemagne où le nombre de partisans d'une sortie de l'UE augmenterait. Manière de dire que tout le monde, les Allemands tout comme nous, regarde d'abord les intérêts de son pays. Et que lorsqu'un responsable quelconque parle de rendre quoi que soit "véritablement européen", j'entends avant tout son arrière-pensée "mieux pour mon pays"

... mais bon, c'est du mauvais esprit probablement ?  <_<

 

Quoi qu'il en soit, si cette situation perdurait, le problème démographique allemand serait bel et bien résolu. Immigration nette de 370 000 personnes par an, surtout des jeunes bien éduqués, mieux en moyenne que la population native (!), c'est suffisant non seulement pour que l'équilibre entre générations soit maintenu, mais pour que la prépondérance allemande soit consolidée sur le (très) long terme.

 

En effet, c'est bien d'une augmentation tendancielle du niveau de qualification moyen dans la population allemande combinée à un affaiblissement tendanciel en nombre et en niveau de qualification moyen chez les principaux partenaires et concurrents européens de l'Allemagne dont nous parlons ! Ceci dès aujourd'hui en ce qui concerne Espagne, Portugal, Italie, et bien entendu Grèce. Très bientôt en ce qui concerne la France, si nous suivons le chemin sur lequel nous sommes engagés.

 

Je ne crois pas à une pérennisation de la prépondérance allemande, mais pas pour raison démographique. Pour raison politique exclusivement, c'est-à-dire que tôt ou tard, et probablement pas très tard, l'une ou l'autre des plus grandes nations en dehors de l'Allemagne (et de la Grande-Bretagne qui est clairement en train de prendre le large) se rebiffera, tanguera et soit forcera l'Allemagne à payer le prix des avantages immenses qu'elle retire de l'euro, soit se retirera du Projet.

 

Ca a commencé, très poliment mais aussi clairement, chez nos cousins transalpins. En France en revanche, c'est le calme plat du chien crevé au fil de l'eau.

 

Où que l'on se situe entre pro-européens et eurosceptiques, il me semble que l'on sera tous d'accord qu'une réorientation costaude de la politique européenne suite à "explication de gravures" entre Hollande et Merkel en 2014 serait préférable à une explosion eurosceptique en 2017 avec démantèlement de l'UE l'année suivante.

 

Malheureusement, le gouvernement sur la crise européenne est dans la position du lapin tétanisé dans les phares d'un bolide... :(

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Je ne crois pas à une pérennisation de la prépondérance allemande, mais pas pour raison démographique. Pour raison politique exclusivement, c'est-à-dire que tôt ou tard, et probablement pas très tard, l'une ou l'autre des plus grandes nations en dehors de l'Allemagne (et de la Grande-Bretagne qui est clairement en train de prendre le large) se rebiffera, tanguera et soit forcera l'Allemagne à payer le prix des avantages immenses qu'elle retire de l'euro, soit se retirera du Projet.

 

Ca a commencé, très poliment mais aussi clairement, chez nos cousins transalpins. En France en revanche, c'est le calme plat du chien crevé au fil de l'eau.

 

Où que l'on se situe entre pro-européens et eurosceptiques, il me semble que l'on sera tous d'accord qu'une réorientation costaude de la politique européenne suite à "explication de gravures" entre Hollande et Merkel en 2014 serait préférable à une explosion eurosceptique en 2017 avec démantèlement de l'UE l'année suivante.

 

Malheureusement, le gouvernement sur la crise européenne est dans la position du lapin tétanisé dans les phares d'un bolide... :(

 

Il est en effet malheureux que notre PDLR, malgré le fait que l'on ne serait pas seul puisque l'Italie demande une politique économique européenne dédiée à la croissance, n'aie pas le courage d'insister davantage auprès de l'auto-proclamée patronne de l'UE Angela Merkel pour exiger que l'on quitte le dogme de l'Euro fort (qui sert principalement les intérêts de l'Allemagne de toutes façons).

 

Pour la faire plier dans son obsession de ne surtout rien changer à la trajectoire délirante de l'austérité budgétaire, qui nous conduit tous à l'effondrement, il faudrait agiter la menace de sortir de cette UE à la botte d'un seul pays, comme le fait le britannique David Cameron : il a cerné le personnage de la chancelière allemande, le genre de personnage psycho-rigide sur lequel seule la menace peut avoir un effet (et encore ...).

 

Tout en étant d'accord avec toi sur le fait qu'il vaudrait mieux "une réorientation costaude de la politique européenne" plutôt qu'une dislocation de l'UE, je n'y crois pas. L'hypothèse la plus probable quand au futur de l'Europe est donc qu'en 2017 les français excédés d'être ainsi enchaînés dans toute tentative de sortir du marasme conduisent un parti Eurosceptique au pouvoir, et que notre pays sortira de ce bateau fou pour se donner une chance d'enrayer son déclin actuel, une chance de ne pas se retrouver en cessation de paiement en 2020 pour cause de recettes en chute libre à défaut de croissance.

L'Italie pourrait faire de même (pas l'Espagne qui est par tradition docile envers l'Allemagne) pour les mêmes raisons, et c'est clair qu'avec le départ de 2 des 6 pays fondateurs de l'UE ce serait la fin de ce rêve perverti, trahi qu'a été l'Europe.

Modifié par Bruno
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ce rêve perverti, trahi qu'a été l'Europe.

 

tu parles du rève de  la communauté du charbon et de l'acier parce que ça a commencé comme ça. (je parle pas des mélopée romantique des pères

fondateurs)

Pour ensuite ètre un marché commun, puis une union monétaire et enfin timidement et avec une majorité de français qui doute un truc vaguement politique.

 

le rève europen c'est une union économique quon soupoudre de politique pour faire plaisir a un des membres fondateur qui s’excite seul dans son coin sur des ambitions qu'il est le seul a avoir.

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bonjour,

 

article 104 du traité de Rome (1957)

 

 

Chaque état membre pratique la politique économique nécessaire en vue d'assurer l'équilibre de sa balance globale des paiements et de maintenir la confiance dans sa monnaie, tout en veillant à assurer un haut degré d'emploi et la stabilité du niveau des prix.

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http://globaleconomicanalysis.blogspot.fr/2014/02/stiglitz-leaving-euro-painful-but.html

 

Joseph Stiglitz (extrait des questions du public, conférence UBS-Université de Zürich sur le futur de l'Europe, Bâle le 27 janvier 2014) :

 

Parmi les économistes il y a une solution plus facile, argumentée par plusieurs personnes, qui est que l'Allemagne devrait sortir de l'euro. Si l'Allemagne sort de l'euro, la valeur de l'euro va baisser, la compétitivité des pays du sud s'améliorerait substantiellement. Ils peuvent construire un ensemble de mesures économiques qui fonctionnent pour un grand groupe de pays, et devant de l'argent en euro ils seront capables de rembourser en euro. L'Allemagne est dans une meilleure position pour absorber les conséquences d'une rupture de cette manière.
 
 
Conférence complète (53 minutes)
 
Questions du public (24 minutes)
Modifié par Wallaby
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