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La crise financiere mondiale


Invité barbaros pacha
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Les braves bossent pendant la trêve des confiseurs! Il est en forme :

http://www.dailymotion.com/video/xna0h1_olivier-delamarche-tous-les-chiffres-sont-faux-bfm-business-27-12-2011_news#rel-page-under-1

_Révision régulière des chiffres macro US = manipulations.

_Le marché (financier ;)) US sur-valorisé de 40%

_Les asiats, ne souscrivent plus aux junk bonds US.

_Les asiats vont cesser de faire du business en USD.

_Recession US garantie en 2012.

_Les provinces chinoises ne payent plus les intérêts de leurs dettes, parce qu'elles n'en ont plus les moyens.

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"La crise n'a pas entamé la crédibilité de l'euro"

Le 1er janvier, la zone euro fêtera son dixième anniversaire. Quel bilan en tirer? Les réponses de Christian de Boissieu, président du Conseil d'analyse économique et professeur à l'université Paris-1.

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-crise-n-a-pas-entame-la-credibilite-de-l-euro_276561.html

La résistance de l'euro, grand enjeu de 2012.

A 1,3070 dollar, la monnaie unique a démontré sa résistance aux chocs successifs qui ont frappé la zone euro. Négatifs à son égard à court terme, les marchés ne croient pas pour autant à sa disparition pure et simple, compte tenu de son coût exorbitant et destructeur.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201812387237-la-resistance-de-l-euro-grand-enjeu-de-2012-268040.php

Une bonne nouvelle sur le front de l'économie en cette fin d'années? La dette publique de la France a diminué de 3,6 milliards d'euros au troisième trimestre 2011, a annoncé mercredi l'Insee. Elle s'établit désormais à 1.688,9 milliards d'euros, soit 85,3% du Produit Intérieur Brut (PIB).

A la fin du troisième trimestre, la dette publique au sens des critères de Maastricht, a ainsi diminué de 0,9 point de pourcentage du PIB par rapport à la fin du deuxième trimestre.

Une diminution qui découle de la celle de l'Etat qui a baissé de 8,4 milliards d'euros. S'il la contribution des organismes divers d'administration centrale à la dette publique totale est restée stable (+0,1 milliard), celle des administrations publiques locales a légèrement baissé (-0,9 millard).

Point noir des derniers chiffres publiés par l'Insee : la dette des administrations de sécurité sociale, qui a progressé de 5,6 milliards d'euros.

http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/la-dette-publique-de-la-france-a-diminue-de-3-6-milliards-d-euros-6898324.html

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La desindustrialisation n'est pas une parano de souverainiste.

La crise de 2008-2009 a violemment accéléré la désindustrialisation de la France. Près de 900 sites industriels ont fermé leurs portes en trois ans, selon les chiffres de Trendeo pour « Les Echos ». Et le nombre d'emplois supprimés remonte nettement depuis quelques mois.

http://www.lesechos.fr/journal20111228/lec2_industrie/0201809350658-desindustrialisation-pres-de-900-usines-francaises-ont-ete-fermees-en-trois-ans-268452.php

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Qui a dit que c'était une parano de souverainiste ? ;)

Le projet européen, ni l'EURO n'ont de lien direct avec l'idéologie de la mondialisation, au contraire même.

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Je crois qu'il veut dire que tant le projet européen que l'Euro peuvent être des mécaniques pro mondialisation que capables de la tempérer, d'en limiter les effets négatifs. C'est plus une question d'approche et de synergie (cas de l'euro qui n'a pas de politique monétaire et économique derrière lui) que de concept.

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Qui a dit que c'était une parano de souverainiste ? ;)

Le projet européen, ni l'EURO n'ont de lien direct avec l'idéologie de la mondialisation, au contraire même.

En tous cas le resultat est là. l'U.E est la zone la moins protectionniste du monde. Les accords de l'OMC ont été accelerés par le negociateur unique. Avec les resultats économiques pitoyables que l'on connait. Voila ce qui se cache derriere la propagande europeiste qui nous dit le contraire...

http://www.lepost.fr/article/2011/08/04/2562311_francois-asselineau-le-vrai-bilan-de-l-union-europeenne-et-de-la-mondialisation-apparait-au-grand-jour.html

On reconnait un arbre a ses fruits. Je trouve cet enseignement du celebre nazaréen tellement pertinent! ;)

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En Belgique la libre concurrence obligatoire de l'Europe risque de coûter plusieurs miliers d'emplois à La Poste.  :-[

"L'Europe" n'y est pour rien c'est le ministre belges qui a signé en bas de la page en conseil des ministre de l'europe cette décision ;) comme pour tous les pays d'ailleurs ...

Si vous avez voté pour des abrutis ... tant pis pour vous :lol:

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"L'Europe" n'y est pour rien c'est le ministre belges qui a signé en bas de la page en conseil des ministre de l'europe cette décision ;) comme pour tous les pays d'ailleurs ...

Si vous avez voté pour des abrutis ... tant pis pour vous :lol:

Euh pas forcement il y'a aussi la commission européenne qui pond des directives et les gouvernements doivent les appliquer.

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Euh pas forcement il y'a aussi la commission européenne qui pond des directives et les gouvernements doivent les appliquer.

Non ... la commission ne fait que proposer ... tout, absolument tout est validé par le vote du parlement européen ou du conseil des ministres. Pire la composition de la commission trouve sa source a la fois dans le parlement européen et dans le conseil des minstres.

On a les politiques qu'on mérite ... ni plus ni moins.

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"L'Europe" est issue de nos classes politiques. Ca je ne peux le contredire. Le vice c'est que ces même politiques au pouvoir se lavent les mains de certains problemes en invoquant les contraintes de "l'Europe".

T'as qu'a voter pour les autres! écrire a ton député que tu en a marre qu'il te prenne pour un con ...  ou passer le voir. Va militer pour un parti et ouvres y ta gueule en demandant des comptes...

En France tout le monde se plaind personne participe ... on est le pays ou il y a le moins de syndiqué le moins de militant politique, le moins de gens qui s'engage ... apres faut pas espérer faire valoir son point de vue.

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T'as qu'a voter pour les autres! écrire a ton député que tu en a marre qu'il te prenne pour un con ...  ou passer le voir. Va militer pour un parti et ouvres y ta gueule en demandant des comptes...

En France tout le monde se plaind personne participe ... on est le pays ou il y a le moins de syndiqué le moins de militant politique, le moins de gens qui s'engage ... apres faut pas espérer faire valoir son point de vue.

Qu'est ce qui t'arrives ?

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Nous en Belgique on est syndiqué, on a manifesté mais rien n'y a fait. A part un coup de force pour renverser nos dirigeants je ne vois pas quoi faire d'autre.

Ne faites surtout rien vu d'ici j'ai l'impression que la Belgique ca marche vachement mieux quand personne ne gouverne :lol:

Pour la poste vous avez qu'a faire la greve des impots ... tant que l'état assure pas un SU postal a l'ancienne personne paye plus rien, tu vas voir si ca va pas changer vite fait par les temps qui court avec vos impot vous tenez les politiques par les couilles, il peuvent meme plus emprunter pour payer leur salaire  :happy:

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Bah François Hollande va passer en 2012 (c'est plus que probable car tous les gouvernements sortants en Europe se font sortir actuellement) et nous arranger tout ça vite fait...   ;)

Sinon, ben la crise ça va durer encore quelques années, de vaches maigres pour nous tous. Et aussi bien sûr pour le budget de la Défense.  :|

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31/12/2011 - 2012: Pourquoi je suis pessimiste

Sa boule de cristal n’est pas infaillible, mais ce qu’elle montre est effrayant: l’économiste Joseph Stiglitz prédit, pour l’Europe et les Etats-Unis, une récession aggravée pour 2012. A moins que les leaders politiques ne prennent des mesures énergiques pour relancer la croissance

Non sans esprit, quelqu’un a récemment déclaré que la meilleure chose à propos de 2011 est qu’elle sera probablement meilleure que 2012. De même, alors que l’impasse politique aux Etats-Unis a fait couler beaucoup d’encre, on a en fait évité le pire pour le pays et le monde en général: les républicains auraient pu imposer leur programme d’austérité et de redistribution pour les plus riches. Les coupes automatiques n’arriveront pas avant 2013, ce qui veut dire que l’économie sera un tant soit peu épargnée en 2012.

Deux notes plus positives pour 2011: les Etats-Unis semblent enfin s’être rendu compte de l’écart béant entre les riches et le reste – les fameux 99%. En outre, les mouvements de protestation menés par les jeunes, depuis le Printemps arabe jusqu’aux Indignados espagnols et l’action Occupy Wall Street, ont mis en évidence le grave problème que pose le système capitaliste.

Pourtant, il est probable que les problèmes économiques et politiques manifestes aux Etats-Unis et en Europe en 2011 – terriblement mal gérés jusqu’à présent – ne feront qu’empirer en 2012. Tout pronostic pour l’année à venir dépend, plus encore que d’habitude, des choix politiques qui seront pris ou non – du déblocage politique américain ainsi que de la capacité des leaders européens à répondre à la crise de l’euro. Et si les prévisions économiques sont difficiles, nos boules de cristal deviennent encore plus brumeuses lorsqu’il s’agit de prédire la politique. Cela dit, voici ce que j’anticipe.

Les leaders européens ont proclamé à l’envi leur attachement à l’euro, mais ceux qui pouvaient le faire n’ont cessé de faire savoir qu’ils ne sont pas prêts à prendre les mesures qui s’imposent. Ils ont reconnu que l’austérité engendrera une croissance plus faible – de fait, une récession est de plus en plus probable – et que, sans croissance, les pays en difficulté de la zone euro ne seront pas capables de gérer leurs dettes. Or ils n’ont rien fait pour stimuler la croissance. Ils sont entrés dans une spirale destructrice.

La seule chose qui sauve l’euro pour l’instant est la politique d’achat d’obligations souveraines de la Banque centrale européenne (BCE), qui a empêché l’explosion des taux d’intérêt. Qu’on le veuille ou non, la BCE est en train de financer la dette des Etats, ce que les Allemands désapprouvent. En position d’inconfort, la BCE a limité ses achats et exprimé sa volonté que ce soient les leaders politiques, et non les banques centrales, qui sauvent l’euro.

Pourtant, la réponse politique a été trop faible et trop tardive, pour ne pas dire plus. Le scénario le plus probable est la reproduction à l’identique du schéma 2011: austérité, affaiblissement des économies, plus de chômage et de déficits persistants, tandis que les leaders européens font le minimum pour combattre la crise. En bref: plus de troubles à venir.

Le jour du Jugement – lorsque l’euro s’effondrera ou quand l’Europe prendra des mesures radicales et irrémédiables à même de faire fonctionner une monnaie unique – pourrait venir en 2012, mais, selon toute vraisemblance, les Européens feront tout ce qui est en leur pouvoir pour l’éviter. L’Europe, tout comme le reste du monde, souffrira.

Les Etats-Unis avaient espéré une reprise grâce aux exportations, mais le recul de la croissance en Europe, qui est leur plus grand client (et qui empêche une bonne partie du reste du monde de croître), l’a rendue improbable. En outre, avec les pires effets des coupes budgétaires potentiellement encore à venir, le blocage – et la rancune des républicains – pourrait inciter Obama à ne pas prolonger ses baisses fiscales sur le revenu, ce qui affaiblirait la consommation des ménages.

En conséquence, au vu des coupes budgétaires dans les Etats et les villes, les premières manifestations réelles de l’impact de l’austérité apparaîtront en 2012.

Entre-temps, les conséquences de l’absence de gestion de la crise immobilière – la fameuse qui a provoqué le quasi-effondrement des marchés financiers en 2008 – continuent à se faire sentir: nouveau déclin des prix immobiliers, nouvelles faillites et donc encore plus de pressions pour les ménages américains.

Aucun politicien américain ne semble prêt à reconnaître que la réparation du système bancaire, bien que nécessaire, n’était pas suffisante pour restaurer la santé de l’économie, ou que le système financier n’a jamais été complètement réparé. Avant la crise, l’économie américaine était maintenue en vie artificiellement grâce à une bulle immobilière qui a mené à des niveaux de consommation insoutenables. Il est impossible de revenir à 2007.

Mais aucun parti n’a voulu admettre ce qui ne va vraiment pas, ni avancer un programme pour réformer les problèmes sous-jacents. L’année électorale à venir aux Etats-Unis sera caractérisée par des platitudes et placebos – des appels insipides en faveur de créations d’emplois, d’une modération fiscale, de contrôle des programmes sociaux, etc. Aucun des camps ne mettra en avant un programme pour restructurer l’économie et réduire l’inégalité qui sape la force du pays.

J’ai été un grand détracteur des marchés, mais même les acteurs du marché américain se rendent à présent compte que les leaders politiques ne sont pas à la hauteur. Si les investisseurs souffraient d’exubérance irrationnelle dans les années 1990, ils souffriront probablement de pessimisme rationnel l’an prochain. Après tout, les Américains devront choisir entre un leader qui a montré qu’il était incapable de faire sortir les Etats-Unis de son marasme économique et un autre qui n’a pas encore démontré son incapacité à le faire – mais qui pourrait rendre les choses encore pires par des choix qui augmentent l’inégalité et la faible croissance.

J’espère que les événements me contrediront et que mon pessimisme sera jugé excessif. Mais j’ai bien peur d’avoir raison. En effet, 2012 pourrait se révéler être l’année au cours de laquelle l’expérience de l’euro, l’apogée de 50 années d’intégration économique et politique en Europe, prendra fin.

Dans ce cas, au lieu de mettre un terme tant attendu à la Grande Récession de 2008, une récession qui a duré trop longtemps et engendré trop de souffrances, 2012 pourrait marquer le début d’une phase nouvelle et plus effrayante de la pire calamité économique du monde en 75 ans.

Le temps.ch

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Un retour à la drachme plongerait la Grèce en "enfer", estime la Banque de Grèce.

Un "éventuel retour à la drachme équivaudrait à un véritable enfer, au moins les premières années" pour la Grèce, a mis en garde le gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, dans un entretien publié samedi par le quotidien libéral Kathimérini.

"La première période transitoire, nous vivrions un scénario cauchemardesque", insiste M. Provopoulos au moment où la Grèce commémore la mise en circulation il y a dix ans de l'euro, étranglée par le surendettement et la récession.

Démentant toute rumeur d'une préparation en coulisses d'un retour du pays à la drachme, M. Provopoulos estime que la remise en circulation de l'ancienne monnaie nationale prendrait plusieurs années, un délai comparable à celui de la préparation du passage à l'euro.

Sans drachme "autre que comptable" et avec un euro "fort, qui sera vite retiré car quiconque détiendra des billets en euros voudra les mettre de côté", le pays, qui dépend largement des importations connaîtra "d'importantes pénuries" détaille le banquier central.

"Il y aura des pénuries de carburants, de matières premières, même de produits agricoles (...) une grande partie de l'appareil d'Etat, écoles, hopitaux, police et armées, fonctionnera au ralenti, les conditions économiques et sociales deviendront insupportables, le niveau de vie plongera, la nouvelle monnaie sera dévaluée éventuellement jusqu'à 60 à 70%", prédit-il.

"Il y aura ensuite bien sur un rééquilibrage (...) mais les progrès de décennies seront perdus", ajoute-t-il.

M. Provopoulos s'affirme confiant dans un sursaut du pays. "Je suis convaincu que les Grecs vont se mobiliser dans le combat national pour revenir le plus vite possible sur la voie du progrès économique et social au sein de la zone euro", souligne-t-il.

Un sondage publié samedi par l'hebdomadaire de centre-gauche To Vima confirme de fait l'attachement des Grecs à l'euro, avec une forte majorité de 77% jugeant que "les dirigeants du pays doivent faire tout ce qui est nécessaire pour que le pays reste dans l'euro".

Seuls 16% des personnes interrogées préfèrent un retour à la drachme.

L'actuel Premier ministre, l'ex-banquier central Lucas Papademos désigné le 11 novembre avec pour mission de lancer le nouveau plan de sauvetage du pays mis au point par la zone euro fin octobre recueille aussi 66% d'avis favorables, contre 18,8% pour son prédécesseur élu et évincé, le socialiste Georges Papandréou.

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/un-retour-a-la-drachme-plongerait-la-grece-en-enfer-estime-la-banque-de-grece-31-12-2011-1791042.php

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«Avec l'euro, la France a gagné en liberté»

Sous-directeur au Trésor de 1991 à 1996, Pierre Duquesne a négocié pour la France, sous l'autorité de Jean-Claude Trichet, la mise en place de la monnaie unique. Ancien conseiller économique du Premier ministre Lionel Jospin et ancien administrateur au FMI, il est aujourd'hui ambassadeur chargé des questions économiques de reconstruction et de développement. Il s'exprime à titre personnel.

Que vous inspirent les doutes actuels sur la pérennité de l'euro ?

Je dirais que rien n'a vraiment changé. Quand, le 10 décembre 1991, le traité de Maastricht est conclu, nous étions une vingtaine par pays à croire que la monnaie unique verrait le jour. A l'époque, et même quelques années plus tard, le FMI et l'immense majorité des économistes américains étaient convaincus que l'euro était au mieux inutile, au pire totalement pervers.

Est-ce si difficile de créer une nouvelle monnaie ?

Oui. En raison des abandons de souveraineté bien sûr mais également en raison des représentation de la monnaie. Créer physiquement des pièces de monnaie commune fut très compliqué. Notre première tentative pour concrétiser le projet a même failli tourner à la crise diplomatique. En avril 1995, lors d'un sommet Ecofin informel à Versailles, j'avais ainsi suggéré au ministre des finances, Edmond Alphandery , que le «design» des futures pièces européennes soit mis à l'ordre du jour. Avec son accord, j'avais fait frapper par la Monnaie de Paris un «set» de jetons représentant les pièces telles qu'on se les imaginait. Fureur des Allemands, ulcérés qu'on discute «design» alors même que personne, selon eux, ne croyait encore vraiment à la monnaie unique. Malgré tout, la discussion a commencé. Et là, première empoignade : fallait-il ou non une face nationale sur les pièces en euro ? Les banquiers centraux étaient contre, parce qu'ils avaient déjà prévu des billets totalement identiques. Côté trésor français, nous étions du même avis. Mais les Anglais s'en sont mêlés. Kenneth Clarke, alors chancelier de l'Echiquier britannique, a fait savoir que, comme son pays avait vocation à entrer dans l'euro, il était exclu que les pièces britaniques en circulation ne soient pas à l'effigie de la reine. Piquées, toutes les monarchies européennes se sont réveillées ! Espagnols, Danois, Belges Luxembourgeois, Hollandais, Suédois se sont alignés sur la position britannique. Les monarchies voulaient une face nationale, les Républiques ont cédé... Avec le recul, je pense que les monarchues avaient raison ! L'euro devait incarner l'Union dans la diversité.

Cette réflexion sur les pièces en euro a t-elle eu des conséquences plus politiques ?

D'une certaine façon, oui. Les Grecs ont aussi réclamé à toute force que sur les pièces et les billets figure le mot euro dans leur alphabet ! Les Allemands ont d'abord refusé, arguant que les Grecs n'avaient pas vocation à entrer dans l'euro. Mais ils ont, quelque temps après, changé d'avis. Ce qui en Grèce a pu être interprété comme une autorisation à participer à terme à la monnaie unique... Pour les Allemands, qui ont l'habitude de beaucoup payer en liquide, ce débat sur les pièces et les billets était aussi extrêmement sensible. C'est eux qui ont exigé qu'il y ait un délai de trois ans entre la date où les échanges scripturaux, commerciaux et de capitaux, ont été libellés en euros et le passage à la monnaie européenne fiduciaire, le 1er janvier 2002.

Avec votre recul, pensez-vous que l'euro a été une bonne chose pour la France ?

Les personnes qui ont participé à cette construction ne sont pas forcément objectives. Dans une carrière de fonctionnaire, il y a peu d'événement de cette ampleur. Le traité a été négocié en un an (1991) par les ministères des Finances et les banques centrales. Dix ans après sa signature, les pièces et les billets étaient dans les poches de chacun. En outre, la chance inouïe que nous avons eue, c'est que Mitterrand ait eu le courage politique de lancer un referendum sur cette question. Il a été gagné de peu mais la population a été consultée.

Contrairement à ce que j'entends, nous y avons gagné en liberté économique. Avant Maastricht, les dirigeants français étaient obsédés par les moyens de financer le déficit du commerce extérieur. D'où les dévaluations qui en fait rognaient le pouvoir d'achat. L'euro a grandement levé cette contrainte extérieure. Rien que pour cela, si c'était à refaire, il faudrait le refaire.

Reconnaissez-vous tout de même des failles dans la construction de la monnaie unique ?

Bien sûr, il y a eu des erreurs. Allemands et Français n'ont jamais réussi à s'entendre sur l'idée d'un «gouvernement économique». Les Allemands l'interprétaient comme étant un moyen détourné de mettre en cause l'indépendance de la Banque centrale européenne, dont la France avait accepté le principe dès le début 1991. En raison d'une faible coordination des politiques économiques, le non-respect par les grands pays européens, France et Allemagne compris, des quelques règles de bonne gestion actées (déficit public inférieur à 3% du PIB ; dette publique en deçà de 60% du PIB) étaient une source de désordres potentiels graves.

Les Français se plaignent aussi de la hausse des prix générés par l'euro...

Ils ont raison. Mon second regret, c'est la négation par les pouvoirs publics européens de l'impact inflationniste de l'euro. Bien sûr, au niveau macroéconomique, la hausse des prix a été contenue. En revanche, tous les petits prix, ceux qui touchent à la vie quotidienne des gens – le café au comptoir, la baguette de pain, les transports, les produits alimentaires – ont été arrondis vers le haut. Cela ne fait pas de l'inflation, mais ça touche au pouvoir d'achat immédiat. Le nier dès 2002 a été une erreur. Il eût fallu instaurer un mécanisme plus sévère de surveillance de ces prix.

Pensez-vous qu'il faille revenir aujourd'hui aux monnaies nationales ?

Si j'ai une certitude, c'est que ce retour serait une catastrophe, qu'il s'agisse des pays les plus pauvres ou des couches populaires. Ce serait un drame pour les plus endettés qui verraient exploser le montant de leurs remboursements. A l'inverse, outre les spéculateurs qui jouent contre l'existence même de l'euro dont le gain serait immédiat, les détenteurs d'un patrimoine autre que financier ou d'une épargne conséquente libellé dans une autre monnaie que l'euro s'enrichiraient. Par aileurs, les dévaluations compétitives reviendraient au goût du jour, avec sans doute à court terme, un petit regain de compétitivité. Mais attention, la France ne serait certainement pas seule à vouloir dévaluer. Tous les autres pays pourraient s'y mettre. C'est d'ailleurs pour cette raison que les paysans français ont été, dès 1993, très vite acquis à la cause de l'euro : leurs concurrents en Italie ou en Espagne dévaluaient plus souvent et plus fort que nous...

Comment sortir alors de la crise actuelle ?

La leçon de la crise, c'est qu'on ne peut pas s'arrêter au milieu du gué. Renforcer l'intégration économique et financière de la zone euro prendra du temps. Mais cette voie dans laquelle on s'engage sera incontestablement moins douloureuse qu'une désintégration, par définition, non contrôlée.

http://www.liberation.fr/economie/01012380546-avec-l-euro-la-france-a-gagne-en-liberte

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