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La crise financiere mondiale


Invité barbaros pacha
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Sur la crise grecque, c'est pas les agences de notation que je mettrai en prison, mais les dirigeants grecs qui n'ont pas hésité à truquer leurs chiffres pour intégrer la zone EURO, sous les conseils d'un banque privée goldman sachs, dont on voit pavoiser les dirigeants à tout les G-quelquechose qui se passent, conseillers onéreux en fraude.

C'est ces gens là qui devraient aller en taule, des fraudeurs et complices de fraude.

AMHA tout le monde le savait en haut lieu...

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Ca me dérange pas qu'on nous menace de faire sauter notre AAA, si ca peut faire bouger le c.. de nos politiques, manifestement ya que ca qui marche, un moment faut bien sa rallier à ce qui marche

:OC'est marrant que tu places la légitimité là alors qu'il est de notoriété quasi publique que les agences de notations sont éminemment intéressées à la manipulation spéculative massive, vu qu'elles sont cul et chemise avec les institutions de la finance auxquelles elles sont souvent d'ailleurs liées par le capital: leur opinions n'ont rien d'objectif et concourent de stratégies financières pensées très en amont, faisant d'elles bien plus des émetteurs de prophéties auto-réalisatrices et des pompiers pyromanes, quand ce ne sont pas de purs et simples escrocs.

Sur la crise grecque, les gouvernants grecs ont créé une sale situation dont la Grèce seule avait les moyens de se remettre sans grand problème; les milieux financiers, agences de notation comme armes d'appui et propagandistes en tête, en ont fait une crise potentiellement dangereuse pour l'eurozone..... Qui est le plus à enfermer?

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Ce qui est amusant, c'est que aucun Etat n'ose sanctionner de façon équivalente les agences de notations (entre autres acteurs financiers) pour leur comportement des dernières décennies, pourtant bien au-delà du terme "scandaleux": comme quoi, on voit qui a le pouvoir. Rien que pour leur comportement pendant la crise grecque qu'elles ont plus que largement contribué à rendre ingérable et hors de proportion, elles mériteraient toutes une saisie pure et simple, et l'incarcération de leurs dirigeants.  

Les états dissolurent pourtant l'ancetre des agences de notation y a pas si longtemps pour cause de conflit d'interet. Les états on négocié consécutivement la renaissance des société d'audit, sous forme d'agence de notation. Les états eu meme on téléguidé les note des agences ambiance tout va mieux que bien pour favoriser le credit et donc la croissance. Les états rectifié le tir en demandant plus de justesse et moins de risque dans la notation, et maintenant les memes états demanderait plus de laxisme?

A un moment faut arrêter l'incohérence.

Des agences encadrées. Ou tout simplement la personne qui prête l'argent.

Encadrés par qui? les étatd qui se noteraient eu meme? c'était me modele d'avant des société d'audit ... on les a disoutes. A l'époque le client faisait la pluie et le beau temps sur l'analyse éconimque et financiere.

Pour ce qui ai du systeme de retraite tout le monde sait qu'il n'est pas financé ... alors pourquoi faire l'autruche, pour tricher? pour payer moins d'interet que le risque qu'on fait courrir au preteur?

Encore mieux a moyen terme c'est environ 3.3% du PIB qu'on devra mobilisé pour gérer la dépendance - pas seulement des vieux -

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Les agences de notation ne pourraient pas avoir autant de poids sur le budget des états si ceux ci n'empruntaient pas aux banques privées.

La situation actuelle est aberrante et anti démocratique. La toute petite Islande nous a donné une leçon.

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Les états dissolurent pourtant l'ancetre des agences de notation y a pas si longtemps pour cause de conflit d'interet. Les états on négocié consécutivement la renaissance des société d'audit, sous forme d'agence de notation. Les états eu meme on téléguidé les note des agences ambiance tout va mieux que bien pour favoriser le credit et donc la croissance. Les états rectifié le tir en demandant plus de justesse et moins de risque dans la notation, et maintenant les memes états demanderait plus de laxisme?

A un moment faut arrêter l'incohérence.

Un extrême a remplacé l'autre, ce qui n'est pas moins grave dans un système de changes flottants où la masse monétaire est d'autant plus encline au surdimensionnement des bulles spéculatives (non surveillées via la dérégulation et l'espace de non droit et d'opacité de la sphère financière), et plus encore dans un business où l'arbitre censément objectif est en fait complètement intégré à l'une des deux parties.
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http://lebondosage.over-blog.fr/article-espagne-moins-d-enfants-pour-sauver-les-banques-63973643.html

C'était l'année derniere mais bon, il y'a tellement de bon sens la dedans que je veux que les gens le lisent.

L'argent n'est jamais un problème

 Il faut remettre la comptabilité à sa place, elle ne représente rien, enfin pas grand chose. Ce qui compte c'est la capacité d'un peuple à pourvoir à ses propres besoins, démographiques, éducatifs, productifs etc... Un peuple doit être capable de produire ce qu'il consomme,et si tel n'est pas le cas il doit soit adapter sa capacité de production, soit changer sa consommation et son mode de vie. Il n'y a pas en Europe de pénurie de capitaux ou d'argent, car l'argent et les capitaux ont peut en fabriquer à l'infini, les riches en réalité on en a pas besoin. Par contre le manque de scientifiques, de main d'oeuvre qualifiée, de matières premières, de techniciens  çà c'est problématique. Les dirigeants qui sacrifient ces réalités pour des questions purement comptables sont des imbéciles, il n'y a pas d'autre mots pour les qualifier.

Les politiques qui avaient vécu la guerre avaient parfaitement conscience de cela, car ils avaient vue que la monnaie n'était pas un problème en temps de guerre, c'était bien le manque de choses concrètes qui posait problème. On riait largement de ces économistes qui pensaient que la guerre de 14 allait s'arrêter au bout de six mois parce que les pays d'Europe n'avaient pas les moyens financiers de la faire durer plus longtemps. En réalité si il y a eu quelque chose de positif qui est ressorti des deux guerres mondiales, c'est bien cette prise de conscience du peu d'importance des capitaux ou de  l'épargne pour produire une économie qui fonctionne. C'est à cette époque que Keynes introduisit le concept d'économie monétaire de production, une vision dans laquelle la monnaie est au service du peuple et de la production. Tant qu'il y a des besoins à satisfaire, les matières premières et les travailleurs pour les remplir, alors il n'y a pas de contraintes réelles, si ce n'est cette croyance stupide dans la limitation des capitaux, mais ce n'est qu'une contrainte intellectuelle. L'Espagne est une pays qui a plus de 20% de chômeurs, chez les jeunes le taux atteint 40% et le déficit commercial atteint 10% du PIB. C'est bien là qu'il y a un problème, pas dans la dette publique ou dans les dépenses de l'état. Ou plutôt cette dette et ce déficit public découle tout naturellement de cette anomalie économique de sous emplois terrifiant de la main d'oeuvre. Il faut vraiment que nos dirigeants remettent les priorités dans le bon sens ou nous ne nous en sortirons pas. Et ce n'est pas en massacrant les jeunes couples et en réduisant toujours plus la natalité et les prestations sociales que comme par magie tout s'arrangera. L'Espagne doit se réindustrialiser, elle doit donner des emplois et un avenir à sa jeunesse et cesser immédiatement cette course à l'abîme qu'elle a enclenché.

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Doucement :lol: ! J'ai juste collé une extrait de blog !

Il existe plusieurs petits partis altermondialistes ou souverainistes et il y'aura au moins deux candidats de ce bord à la présidentielle. Donc on ne seras même pas obligé de voter FN.

Depuis la crise en effet la prise de conscience progresse et quand les peuples vont se rendre compte qu'ils ont été menés en bateau, que les politiques suivies n'étaient pas la seule solution possible ca va faire mal.

C'est arrivé en Islande. Ce petit pays a démocratiquement envoyé promener les banques qui voulaient se faire rembourser leurs pertes par le contribuable Islandais. Ils n'en sont pas morts !

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Et c'est reparti, haro sur le secteur privé...  :happy:  :oops:

Pourtant il n'y a pas que la bougeotte fiscale qui plombe le secteur privé, il y a aussi le taux des prélèvements. Graphique tiré du projet de loi de finances français de 2011, calculé par la Direction Générale du Trésor (le Saint des saints... :lol:):

8% de plus qu'en Allemagne, presque le double! L'Allemagne n'a pourtant pas la réputation d'être un Etat anti-social.

Source: http://www.performance-publique.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/ressources/PLF2011/RPO2011.pdf

Tu regardes kes choses par le bout de la lorgnette qui t'arrange. L'Allemagne fait peser l'import sur le "consommateur" et le salarié, TVA et IRPP plus élevé notament le second tres élevé, avec deux objectif assécher la demande intérieur pour doper la balance commerciale, et pouvoir alléger les impot/charges des enmployeurs.

C'est un choix politique, pas un signe de vertue fiscale ...

Accessoirement le cout du travail et le même en Allemagne et en France ... des entreprises bossent en meme temps dans les deux pays ... pour la même activité, demande leur pourquoi il font du meilleur business en Allemagne ;) tu auras la réponse a tes questions ...

C'est pas un probleme de charge, les entrepreneurs savent gérer ca a moyen terme, organiser leur business avec etc. Ce qui les emmerde en France c'est l'insecurrité juridique et fiscal, et la complexité des politico/administrative.

L'empilement législatif et réglementaire, rien que ca c'est une plaie, le code du travail "édition Dalloz" est passé de 2600 pages en 2005 a 3400 pages en 2011 !!!!!!! Résultat les chefs d'entreprises passe plus de temps avec leurs avocats qu'avec leur ouvriers, ingénieurs ou commerciaux.

Sinon jojo toi qui aime les coréennes http://www.leblogauto.com/2011/06/la-samsung-sm7-se-devoile-en-clair.html

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Moi j'ai pris un graphique de la Direction du Trésor en France, s'il n'est pas bon alors là...  :P Mais je m'y attendais à celle-là...  :lol:

L'empilement législatif et réglementaire, rien que ca c'est une plaie, le code du travail "édition Dalloz" est passé de 2600 pages en 2005 a 3400 pages en 2011 !!!!!!! Résultat les chefs d'entreprises passe plus de temps avec leurs avocats qu'avec leur ouvriers, ingénieurs ou commerciaux.

Cela c'est vrai, mon patron actuel peste souvent contre le Code du Travail, qui lui fait perdre un temps précieux.

Sinon tes coréennes sont pas terribles,  :-\ , j'ai mieux ici: http://3.bp.blogspot.com/_06IOpjCL3UU/S_MUPqOLipI/AAAAAAAAFvo/bxlcFsZAvws/s1600/foot2.jpg

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Y a la BNP, le Crédit Agicole et la Société Générale qui ont des avoirs grecs pourris. Attention à vos économies tant qu'il en est encore temps...  :-[ Pour le Crédit Agricole j'ai vu passer le chiffre de 24 milliards d'euros... :|

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L'un des rares articles sensés que j'ai lu sur cette histoire grecque.

http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2011/06/15/1797-l-euro-survivra-t-il

Les vrais problèmes de l'Euro sont structurels et non conjoncturels. La crise grecque n'est qu'un symptôme du fait que la monnaie unique est adossée à une zoné économique non optimale et a fortiori non dotée d'une gouvernance économique cohérente.

C'est avec une magnifique unanimité moutonnière que la presse a repris, hier, l'article de Nouriel Roubini paru dans le financial times, annonçant le futur éclatement de la zone euro. La discussion de l'article s'est limitée à l'argument d'autorité, version Madame Irma l'a dit : Roubini, qui a "prédit la crise des subprimes", annonce que la zone euro va exploser. Tous aux abris!

Premièrement, Roubini n'a jamais prédit la crise des subprimes, se contentant d'annoncer tous les ans entre 2001 et 2006 une crise de change aux USA qu'on attend toujours, pour soigner sa publicité en 2007 à grands coups de "je l'avais bien dit" et acquérir d'un coup le statut de gourou médiatique cosmoplanétaire. Certains font l'effort de rappeler que les annonces de Roubini peuvent être interessées. Deuxièmement, des journalistes qui font leur métier ne se limitent pas à des arguments d'autorité, mais jugent les arguments sur leur contenu. Certains sont capables de le faire, ils sont hélas bien rares. Troisièmement, personne aujourd'hui ne peut prétendre honnêtement prévoir l'avenir de l'euro. On peut jouer à la montre arrêtée qui donne l'heure juste deux fois par jour (ce qui est le cas de tous les gourous médiatiques de la prédiction) mais c'est se moquer du monde.

On peut par contre éclairer les problèmes de la zone euro, discuter entre autres les arguments de Roubini (qui est souvent intéressant, lorsqu'il ne joue pas les gourous). Ce n'est pas simple, parce que cela exige d'aborder des dimensions économiques, politiques, institutionnelles, complexes. Les sciences sociales n'offrent pas de boule de cristal, mais des éclairages. Et cela donne des posts longs.

La première erreur consiste à croire que la crise de la zone euro est une crise de vertu. Cela consiste à se focaliser sur le cas de ces grecs tricheurs qui ont caché leurs déficits, et qu'il faut désormais se coltiner. Il y a une histoire de vertu pour chaque cas particulier. Les portugais qui ont aussi mal géré leurs finances publiques. Irlandais et espagnols ne cadrent pas dans le paysage (ils ont mieux respecté les critères de convergence que les allemands entre 2000 et 2007), qu'à cela ne tienne : ils ont laissé filer leur bulle immobilière. Le marché du travail est trop réglementé (Espagne) leurs banques ne sont pas assez réglementées (Irlande). Ces éléments ont une part de vérité, mais passent à côté de l'essentiel : les problèmes structurels de l'euro en tant que tel. Pour le comprendre, deux outils sont utiles : le triangle d'incompatibilité de Mundell et le trilemme politique de Rodrik.

La grille de lecture pour comprendre l'euro est bien connue : c'est la théorie de la zone monétaire optimale, dont le point de départ est le triangle d'incompatibilité de Mundell. Il est impossible d'avoir simultanément dans un groupe de pays :

- flux de capitaux ouverts

- fixité des taux de change

- politique monétaire autonome dans les différents pays.

On ne peut, au mieux, en avoir que deux sur les trois. Reste alors à savoir dans quelles circonstances, l'une ou l'autre des combinaisons est possible. Le choix de l'intégration financière et de la monnaie unique est celui de la zone euro (c'est ce qui prévaut aussi à l'intérieur des USA, entre les différents états qui partagent le dollar). Il revient donc à se demander si la perte de l'autonomie de la politique monétaire entre les différents pays est un aussi grand problème.

Elle peut le devenir s'il y a de trop grandes différences économiques entre les différentes zones partageant la même devise. Si une région connaît une récession, la réponse standard consiste à modifier la politique monétaire, ce qui abaisse le taux d'intérêt et le taux de change, élevant la demande. Si cette possibilité n'existe pas, il est possible de faire jouer la politique budgétaire (sauf que les ressources publiques sont limitées, surtout en période de récession); l'alternative inéluctable est un ajustement par les coûts, c'est à dire, une déflation salariale qui rétablit la compétitivité et la rentabilité des entreprises. Or une déflation est particulièrement douloureuse : dans le cas des USA, si un état connaît une récession, celle-ci sera compensée par le budget fédéral (qui fait que pour 100 de baisse du revenu, un état récupère environ 60); et la mobilité des salariés, qui quittent les états en récession pour aller là où le marché de l'emploi est plus attractif.

Dans la zone euro, ces deux facteurs ne jouent pas : le budget européen est dérisoire et peu contracyclique; la mobilité des travailleurs est faible, ne fût-ce qu'à cause des problèmes linguistiques. Pour que l'euro fonctionne, il fallait donc soit qu'il provoque la convergence entre les économies européennes, soit qu'à terme, on ajoute à la monnaie unique un budget européen significatif, ou des mécanismes de solidarité budgétaire entre nations. Pour les europhiles les plus convaincus, ce qui était une faiblesse de la construction de l'euro deviendrait une force, en rendant inéluctable un fédéralisme budgétaire et une union européenne renforcée. La technique des petits pas de Monnet, comme toujours.

La convergence économique souhaitée n'est pas intervenue, bien au contraire. La politique monétaire unique a été adaptée à la zone euro en moyenne, mais inadaptée à tous les pays en particulier. Elle a amplifié, notamment, les bulles (immobilières, ou sur les titres de la dette grecque) et créé aujourd'hui d'énormes décalages de compétivité entre pays. Les mécanismes de convergence entre budgets publics se sont avérés une vaste plaisanterie, la convergence des taux d'intérêt encourageant même les divergences budgétaires. Il y a donc maintenant trois possibilités, que décrit Roubini :

- un fédéralisme budgétaire important, dans lequel les dettes des états périphériques sont prises en charge par l'Union Européenne, avec un contrôle accru de celle-ci sur les politiques économiques nationales en contrepartie.

- un défaut partiel des pays périphériques, avec une forte dévaluation de l'euro pour rétablir, au moins partiellement, leur compétitivité. Mais cela exigerait de la banque centrale européenne une politique inadaptée pour les pays du coeur, qu'elle n'a aucune raison de mener. Sans parler des conséquences systémiques de ces défauts, susceptibles de provoquer une autre crise financière majeure.

- un rétablissement des économies périphériques par des réformes structurelles, une déflation prolongée, et une austérité budgétaire pour finir par rétablir les finances publiques nationales. Sauf que cela implique une période de récession tellement longue, sans espoir de voir les choses s'améliorer rapidement, car l'austérité ne fait qu'amplifier les problèmes budgétaires et l'endettement privé.

On peut constater que pour l'instant, la voie choisie par l'Europe est une combinaison de ces différentes options. La BCE a soutenu l'activité avec des politiques non conventionnelles. Le fonds européen de stabilisation financière (FESF) est un mécanisme de soutien budgétaire pour les pays périphériques ne parvenant plus à se financer à un niveau tolérable sur les marchés. Ce soutien est conditionné à des réformes économiques et une austérité budgétaire visant à faire enfin converger les économies. A terme, il faudra une politique budgétaire commune, dont le pacte de compétitivité est une ébauche. L'idée est de poursuivre cela, cahin-caha, jusqu'à ce que la situation s'améliore, en considérant que les alternatives sont pires.

L'argument de Roubini se limite à dire que ces solutions ne seront pas politiquement tenables. Pour l'instant, aucun pays, même la Grèce, n'envisage le défaut. Pour la Grèce, la raison est simple : un défaut couperait le pays des marchés financiers, or le budget de l'Etat grec est en déficit primaire (les dépenses hors charge de la dette sont supérieures aux recettes) ce qui le placerait en cessation de paiement. Par ailleurs, cela provoquerait la faillite des institutions financières grecques qui sont lourdement chargées en dette publique. Mais à plus long terme, si le gouvernement grec se trouve en excédent primaire après une longue période d'austérité devenue insupportable pour la population, il ne pourront plus faire autrement; et les citoyens du coeur de l'Europe ne supporteront plus de soutenir des pays dont les efforts donnent si peu de résultats. Du coup, la zone euro éclatera.

Voilà la prévision de Roubini. Appuyée sur un cadre économique on ne peut plus standard, on peut noter qu'elle repose sur un pari en matière politique : le degré de tolérance des populations des pays périphériques, et des pays du coeur de l'Europe. Là dessus, Roubini se limite à dire "ca ne passera pas". On peut lui rétorquer que la combinaison d'austérité budgétaire et de soutien temporaire a fonctionné pour certains pays candidats à l'adhésion à l'euro. Sur quelle base? Il est nécessaire pour évaluer cet argument de s'appuyer sur des perspectives intégrant les dimensions économiques et politiques. C'est ce que l'on trouve dans cet article de Kevin O'Rourke, et surtout dans cette analyse de Fritz Sharpf.

O'Rourke complète le triangle de Mundell par le trilemme de Rodrik, qu'il a notament exposé dans son dernier livre. Le trilemme de Rodrik est le suivant. Il est impossible d'avoir simultanément :

- une intégration économique et financière poussée (libre échange, flux de capitaux ouverts, monnaie unique, etc)

- des états-nations souverains

- la démocratie

Il n'est possible d'en avoir que deux sur les trois. On peut rapidement l'expliquer ainsi : l'intégration économique impose une compétition entre les Etats qui limite leur capacité à adopter les politiques interventionnistes que souhaitent les populations. Le gouvernement peut alors soit décider d'ignorer la volonté des habitants, et préserver au passage sa liberté de choix; soit décider d'abandonner sa souveraineté et de transférer les aspirations démocratiques à des instances supranationales. Avant la première guerre mondiale, sous le régime de l'étalon-or, les populations n'avaient pas tellement leur mot à dire sur les politiques nationales. Il était donc possible d'avoir un monde constitué d'états-nations fortement intégrés économiquement, dans lequel les populations devaient supporter des épisodes de déflation prolongée (en cas de problèmes, on envoyait la troupe mater les protestataires). L'extension de la démocratie a rendu cela intolérable, jusqu'au point extrême des années 30, avec un essor énorme du protectionnisme et l'abandon de l'étalon-or. Bretton-Woods était un compromis : limitation de l'intégration économique, et exercice de la démocratie au sein d'états souverains. Victime de son propre succès, ce compromis ne fonctionne plus.

Le trilemme de Rodrik illustre donc le problème posé par l'intégration économique européenne. Amplifier celle-ci pour passer à la monnaie unique exige de soit renoncer à la souveraineté nationale, soit à la démocratie. De façon intéressante, l'Europe a choisi de ne pas choisir. La politique monétaire a été transférée à une instance technocratique, la banque centrale européenne, sur laquelle ne s'exerce aucun contrôle démocratique. La politique budgétaire est elle restée le lieu de la souveraineté étatique et des choix démocratiques. La crise actuelle est l'expression de cette absence de choix.

La réglementation financière illustre ce problème. Les populations y sont extrêmement favorables dans tous les pays de l'UE. Mais dans une économie intégrée, les institutions financières sont mobiles. Les états sont donc dans l'impossibilité de réglementer fortement la finance sous peine de voir leurs entreprises s'installer dans un pays moins réglementé : il en résulte une course vers le moins-disant réglementaire. La seule solution serait alors de transférer les décisions en la matière à une instance supranationale qui pourrait satisfaire les aspirations citoyennes en la matière, faisant sauter au passage la souveraineté des états.

Sauf que la souveraineté des Etats ne disparaît pas comme cela. Il est surtout très difficile de construire des institutions européennes démocratiques regardées comme légitimes auprès des populations. La légitimité ne se limite pas à des élections, surtout vue la façon dont se font les élections européennes. Les décisions importantes restent interétatiques, les seules alternatives sont technocratiques. Cela vaut en matière économique comme dans les autres domaines (voir la politique étrangère ou de défense, avec le cas libyen). En matière économique, les plans de sauvetage de la zone euro sont menés contre les opinions publiques. Les allemands ne veulent pas payer pour les grecs, les grecs se voient imposer des politiques d'austérité par des bureaucrates européens et des dirigeants sans légitimité auprès de la population.

Dans le cas grec, le rejet des politiques nationaux est tel qu'il est possible d'envisager, au moins pour un temps, qu'un contrôle extérieur soit considéré comme légitime. Mais cette situation est-elle durable? Si les états conservent leur souveraineté, il faudra soit pouvoir agir durablement contre les volontés des populations; l'alternative, c'est que l'union économique et monétaire explose.

Comme le montre Scharpf dans ce qui constitue la meilleure analyse, à ce jour, de la situation économique et politique européenne, le compromis initial de l'UEM doit être compris dans la perspective de la légitimité du pouvoir politique. La politique monétaire est différente de la politique budgétaire parce que ses effets se font sentir de façon collective, contrairement aux autres instruments de politique économique. La fiscalité, la dépense publique, la réglementation, font des gagnants et des perdants identifiés, et de façon directe. La question de l'autorité qui les exerce a donc une importance politique considérable.

Les plans de sauvetage européens et la conditionnalité qui les accompagne posent déjà ce problème de légitimité de l'autorité qui les impose. Les technocrates et les gouvernements étrangers qui les imposent ne sont pas directement sous le contrôle des populations qui les subissent, et peuvent avoir des arrières-pensées. On a ainsi vu le gouvernement français demander en même temps au gouvernement grec de réduire ses dépenses et de penser à acheter du matériel militaire français. Les demandes exercées auprès de l'Irlande, à qui Allemands et français demandent d'augmenter son taux d'impôt sur les sociétés, sont perçues par les irlandais comme une façon de privilégier les entreprises de ces pays, au détriment de la seule façon qu'a trouvée l'Irlande de croître. Ce soupçon est probablement justifié.

Et l'ampleur des compétences qui devraient être transmises aux autorités européennes pour faire fonctionner l'euro est considérable. Cela concerne non seulement les budgets publics dans leur ensemble (niveau des déficits, de l'endettement, des recettes et des dépenses) mais également tout ce qui est susceptible de produire des décalages de compétitivité entre pays. On parle ici d'une indemnité de chômage européenne, d'un budget européen accru, d'obligations européennes réparties par un ministre des finances européen; d'un contrôle sur les évolutions salariales dans les différents pays, sur les systèmes sociaux et de retraite. Tous sujets extrêmement sensibles, qui font et défont les gouvernements. Accepteront-ils que ces prérogatives, qui déterminent les carrières politiques, soient confiées à l'Europe, fût-elle mieux contrôlée par le parlement européen?

Au bout du compte, les pays européens risquent de se retrouver dans la pire situation possible. Les états d'une nation fédérale comme les USA n'ont que peu d'autonomie, mais la contrepartie est l'existence d'un budget fédéral amortisseur significatif et la possibilité pour les citoyens d'exercer un contrôle direct sur Washington. Non seulement les pays européens se privent de tous les instruments monétaires, budgétaires et réglementaires susceptibles de gérer les différences nationales, mais ils n'en retirent aucune contrepartie étant donnée la faiblesse du budget européen, et le caractère peu démocratique de l'Union. Tout cela ne pourra qu'alimenter, dans tous les pays, un ressentiment croissant contre Bruxelles, la progression des partis extrémistes anti-européens, et le délitement progressif de l'intégration économique, comme on le voit avec la contestation de Schengen.

Soit les politiques actuellement entreprises en Europe échouent à rétablir les finances publiques et les déséquilibres entre pays; dans ce cas, l'éclatement de la zone euro apparaîtra comme l'issue la moins coûteuse. Soit elles fonctionneront, mais au prix d'une perte de légitimité démocratique considérable pour l'Europe.

Je ne sais pas si l'euro survivra. Mais il est fort possible que sa survie soit une victoire à la Pyrrhus : encore quelques-unes comme celle-là, et nous sommes perdus.

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Il est excellent ce site éconoclaste!  =) Merci Canal Directo... ;)  Bon je n'ai pas tout compris, loin s'en faut, mais c'est balancé côté argumentation, pas simpliste, et finalement ça a un côté scientifique. Notamment le texte sur "La hausse du salaire minimum conduit-elle à un accroissement du chômage ? "

Seul bémol, ce sont des enseignants, pas des hommes d'affaires, donc de purs théoriciens, ce qui est tout de même un facteur de faiblesse. Mais leur propos est crédible et très fermement argumenté.

http://econo.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=25&Itemid=35&codefaq=96

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Seul bémol, ce sont des enseignants, pas des hommes d'affaires,

Ca c'est l'argument typique qui est en vogue depuis la "révolution reaganienne" ;) :lol:: homme d'affaire = quintessence du savoir économique. Faut quand même revenir sur terre en la matière: spécialistes et focalisés sur la micro-économie où ils sévissent, les "hommes d'affaires" ne sont pas forcément (euphémisme) des experts analystes de la globalité d'une économie, outre le fait qu'ils se torchent éperdument de l'impact de leur égoïsme sectorial pour les plus spéculateurs d'entre eux. Et ils font appel à quoi pour avoir des capacités d'analyse prospective sur les développements d'un marché et/ou la conjoncture en général? A des enseignants et universitaires qui s'appelleront "experts" et "analystes", ou qui resteront indépendants et s'appelleront "consultants".

Voir la caricature de "l'homme d'affaire" dans la figure du trader actuellement; spécialiste des mathématiques financières et des modèles informatiques financiers, il ne comprend plus que les logiques d'anticipations, de tactiques et contre-tactiques du marché financier, principalement un jeu qui se joue entre acteurs financiers. Pose des questions sur l'économie ou l'entreprise à ces gens là, ils n'y comprennent rien. Alors l'analyse macro-économique :P :lol:.

Mais faut pas qu'AlexandreVBCI lise ça, il va te traiter d'anti-européen, Canaldirecto :lol:! Je lui balance des trucs comme ça depuis un bail (en nettement plus résumé, évidemment :-X :-[ :lol:), mais ça passe pas....

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Tancrède, quel que soit le sujet, je ne fais que partiellement confiance à un type qui parle d'un truc qu'il ne pratique pas. Un homme d'affaires, un entrepreneur, peu importe son nom, a au moins le mérite (si c'est un authentique...) d'avoir risqué son pognon au bout de ses idées et de s'être coltiné avec le monde concret. Un pur universitaire qui parle économie pourquoi pas, il peut être très bon, mais ça me fait un peu penser à un général de bureau, sans connaissance du terrain. Ceci dit ce site web, je le répète, est à mon avis très bien, car pour une fois il ne verse ni dans le libéralisme pur et dur ni dans la pleurnicherie moralisatrice écolo-tiersmondiste culpabilisante, du genre "le privé tous des pourris".

De toute façons mon petit bémol n'avait rien de décisif, c'était juste une remarque en passant, faut pas s'exciter comme ça... ;) Plus j'avance en âge moins j'ai d'admiration pour les théories et les théoriciens.

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universitaire qui parle économie pourquoi pas, il peut être très bon, mais ça me fait un peu penser à un général de bureau, sans connaissance du terrain.

Sauf que 99,9% des "praticiens" que sont les entrepreneurs réels (eux-mêmes une minorité par rapport aux "fonctionnaires" que sont les professionnels de conseils d'administration, PDG nommés par un CA, traders et banquiers évoluant en milieu clos.... Et dont peu risquent vraiment leurs propres billes tout en pouvant devenir riches sur un salaire, ce qui est une aberration), 99,9% de ces entrepreneurs, donc, ne connaissent réellement que leur petit carré de boue de terrain, et qui plus est ne l'examinent qu'à l'aune de leurs propres intérêts plus ou moins immédiats, ce qui a tendance à donner pas mal d'oeillères dans l'examen de la réalité dans sa globalité (l'imbécile médiatique en chef de ce côté étant môssieur l'héritier Dassault, très loin de feu son paternel et catégorique dans une vision très étroite, en plus d'être une ordure de première).

Si vérité il y a, faut la trouver entre analystes macro-économiques et entrepreneurs qui parviennent à se comprendre, soit évidemment quelque chose de rare. Mais faut pas non plus voir les analystes comme des théoriciens: ils se coltinent la réalité des chiffres, pas des délires métaphysiques fumeux fondés sur des concepts, et se frottent à la réalité en tant qu'acteurs en ayant souvent des doubles casquettes à cheval entre enseignement et entreprise.

du genre "le privé tous des pourris".

Du point de vue de l'intérêt général, cette phrase est une réalité pour la plupart d'entre eux ;), la différence étant que c'est pas leur rôle de se préoccuper de l'intérêt général, ce que les écolo-gaucho-tiers-mondistes sont incapables de capter, même s'il serait impératif de remettre au pas la logique des intérêts particuliers (en tout cas ceux de grande échelle) qui a, depuis une trentaine d'années, nettement trop dévié sans contrôle.

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Il est excellent ce site éconoclaste!  =) Merci Canal Directo... ;)  Bon je n'ai pas tout compris, loin s'en faut, mais c'est balancé côté argumentation, pas simpliste, et finalement ça a un côté scientifique. Notamment le texte sur "La hausse du salaire minimum conduit-elle à un accroissement du chômage ? "

Seul bémol, ce sont des enseignants, pas des hommes d'affaires, donc de purs théoriciens, ce qui est tout de même un facteur de faiblesse. Mais leur propos est crédible et très fermement argumenté.

http://econo.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=25&Itemid=35&codefaq=96

De rien Jojo. Justement ce sont des enseignants dont le rôle est d'étudier et d'enseigner l'économie et non des hommes d'affaires dont le rôle est de gagner de l'argent. A chacun son expertise et son domaine. Sinon je te le confirme, ce site est très bien. D'ailleurs la personne qui a écrit l'article enseigne à St-Cyr, c'est dire !  :happy:

Ce qu'il faut retenir de cet article à mon avis ce sont les deux triangles d'incomaptibilités :

Celui de Mundell :

- flux de capitaux ouverts

- fixité des taux de change

- politique monétaire autonome dans les différents pays.

et celui de Rodrik qui en découle plus ou moins :

- une intégration économique et financière poussée (libre échange, flux de capitaux ouverts, monnaie unique, etc)

- des états-nations souverains

- la démocratie

qui consacrent respectivement les insuffisances économiques et politiques de la zone Euro.

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