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Histoire structurelle des armées françaises


Tancrède
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Hop! Je crée ce topic pour répondre à une demande de Fusilier; je ne peux pas encore exactement délimiter le sujet, aussi allons-nous commencer avec le sujet évoqué par notre fusco, à savoir la raison pour laquelle nous n'avons jamais eu de corps de Fusiliers marins spécifique en France comme il peut y en avoir un aux USA. A partir de ce cas, on va essayer d'établir une jurisprudence pour répondre à d'autres questions plus ou moins semblables. Peuvent entrer dans le sujet:

- les querelles de chapelles, rivalités internes, querelles de personnes.... qui influent sur l'organisation et l'orientation des politiques militaires et stratégiques et sur l'organisation des forces.

- l'histoire de l'évolution des structures, des commandements, des degrés d'autonomie ou de contrôle sur les diverses braches des armées.

A vous de voir, à vous de juger, à vous de proposer.

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En fait on ne peut pas dire : nous n'avons jamais eu de corps de Fusiliers marins spécifique en France

Quand on compare l'histoire des corps les plus anciens et par ordre d'ancienneté : Infanteria de Marina (1537)  Fuzileiros Navais (1620) Royal Marines (1755, voir 1664 selon les versions..)

nos premières troupes amphibies ou embarquées ne déparent pas vraiment : 1669 pour le "Royal Marine" et "L’Amiral de France" ou Vermandois, voir 1622 avec les "compagnies ordinaires de la mer"

En fait, avec des fortunes et des noms divers, il y a toujours eu des troupes spécialisées jusqu'a la Révolution ; les bigors ayant même deux régiments (11eme et 1er RAma) qui se reclament d'une filiation directe datant du 17eme.

Avec les nuances propres à l'histoire de chaque pays, on retrouve les mêmes avatars, constitution, dissolutions, changements de noms....

Pour mémoire les US Marines ça date de 1775...

C'est après l'ancien régime que l'histoire française devient singulière, par rapport à l'évolution dans les autres pays, et encore plus à la fin du 19eme...

Notons que d'une certaine manière les "fusiliers marins"  sont en filiation directe avec "l'infanterie de marine". En effet, les premiers fusiliers marins (officiers et sous-officiers) étaient des anciens de l'Infantérie de Marine, versés à la Marine pour former le "Bataillon d'Apprentis Fusiliers"...

D'ailleurs, il y a toujours (et depuis cette époque , si je ne fais pas erreur) un officier Marsouin détaché à l'Etat Major de l'Ecole des Fusiliers en tant que "conseiller infantérie" ou quelque chose comme ça...

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Tu oublies les fusiliers marins hollandais dans ta généalogie; ils ont été créés en 1665. Ca change pas le concours d'ancienneté, avec les Espagnols bons premiers, ce dont je me fous puisqu'on garde le plus vieux régiment (Picardie 1479! Ouaaaiiis, les ch'tis sont magiques! Houlà, je me tais, moi).

Le régiment de la marine (royal la marine) date de 1636; c'est un régiment de l'armée comme un autre, tout comme le régiment "amiral de France". Ce sont des appellations, pas des spécialités qui sortiraient de l'organigramme. Tout au plus, eu égard à leur caractère, avaient-ils droit à une place plus avancée dans l'ordre de préséance de l'armée (important à l'époque, tant pour le prestige et la paie que pour la place dans l'ordre de bataille).

Les Cies Ordinaires de la Mer et les Cies Franches de la Marine sont-elles la même chose, vu qu'elles ont la même année de création (1622)?

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A mon avis il y a confusion,  les "compagnies franches" c'est bien plus tardif que 1622, elles daten plutôt de la fin 17eme. Normalement elles sont créées après le versements des régiments "marine" à la guerre...

Je maintiens la date pour le "Royal Marine" et le "Vermandois"...

Ces deux régiments ne doivent pas être confondus avec le "Régiment des Vaisseaux" qui aura plusieurs noms, Vaisseau Richelieu, Vaisseau Mazarin... et finalement "Régiment Royal des Vaisseaux", ce régiment est effectivement formé vers 1638...

De toutes manières c'est une période assez confuse, et les travaux d'histoire paraissent assez souvent "écrits" voir tordus afin mettre en lumière les filiations avec les régiments actuels.

Il me semble qu'un vrai travail d'historien reste à faire sur cette branche de nos armées...

nb Je ne voulais pas faire la généalogie de toutes les "infantéries de marine". L'idée était de montrer que, au moins sous l'ancien régime nous n'étions pas vraiment singuliers...

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Une première hypothèse explicative à l'absence de véritable "infantérie de marine" en France.

Il me semble que tout au long de nôtre histoire, les unités spécialisées ont souvent (pour ne pas dire toujours) été "aspirées" vers la "terre"...

On pourrait multiplier les exemples mais, il me semble que c'est la compréhension de ce mécanisme, la recherche des causes explicatives à ce phénomène, qui pourrait éclairer nôtre interrogation.

Est la place toujours plus ou moins marginale de la Marine? 

Est la centralité des conflits terrestres dans nôtre problèmatique stratégique?

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ce dont je me fous puisqu'on garde le plus vieux régiment (Picardie 1479! Ouaaaiiis, les ch'tis sont magiques! Houlà, je me tais, moi).

Veux pas faire mon chauvin mais bon, regimiento immemorial del rey n°1: 1248  :|

http://en.wikipedia.org/wiki/1st_King%27s_Immemorial_Infantry_Regiment_of_AHQ

http://es.geocities.com/inmemoriales/index.htm

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Disons que l'histoire est ancienne, mais pas en tant qu'unité formée et régulière; à ce compte là des transmissions, je peux te montrer que la Garde Républicaine est la descendante, via la gendarmerie et les filiations d'unités continue par tous les modes (versement des personnels, conservation du numéro, transfert d'appellation, garde des traditions....), des premières gardes armées de Paris sous les Mérovingiens (autour du VIIème siècle). Et je déconne pas, c'est authentique.

Ou encore, on peut citer la garde d'archers de San Marin (années 1220), la Honourable Artillery Company (XIIIème siècle; mais elle n'a jamais quitté le territoire britannique ni jamais été une vraie unité de combat, sauf dans quelques guerres civiles).... Ou encore les Scots Guards, créés en 1661 mais qui prétendent descendre de la garde calédonienne de Ponce Pilate (occasion d'une réplique fameuse d'un lieutenant du Rgt Picardie)  :lol: :lol: :lol:!!!!

Picardie existe comme unité permanente depuis 1479, d'abord sous l'appellation de "bandes de Picardie", les "bandes" étant des unités cadres permanentes assignée à un front particulier, afin de constituer le fer de lance d'une levée en cas de guerre et d'encadrer les recrues; on avait ainsi les bandes de Piémont, de Picardie, de Navarre et de Champagne, chacune assignée à un front permanent. Avec celles de Normandie, elles formeront les "5 Vieux" Régiments de l'armée (il a fallu inventer le terme de régiment pour qu'elles en reçoivent le nom  :lol:), ayant directement préséance après la Maison du Roi. 4 seront dissout par Chirac. Comme toutes les grandes choses, elles sont créées par un grand homme et détruites par un microbe (un peu comme la loi sur les maisons closes: légalisées par St Louis, fermées par Marthe Richard  :lol: :lol:).

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Bon maintenant que Gran Capitan et Tancrede ont fait leur crise "existentielle"... :lol:

Quelques élèments factuels, des "origines" à 1762...

- 1622. Création des "Compagnies Ordinaires de la Mer".  Combattant à terre, elles "disparaitront" rapidement dans les limbes de l'histoire ; donnnant naissance à un régiment d'infantérie...

- 1638. Création du "Régiment des Vaisseaux" (Bordeaux) Portera plusieurs noms, Vaisseau- Richelieu, Mazarin, Provence.., et ce jusqu'en 1669 ou par décret royal il prend le nom de "Régiment Royal des Vaisseaux".

-1669 Colbert créé deux nouveaux régiments :

Royal Marine (Brest)

Amiral de France (Toulon)

- 1671.  Louvois (Guerre) obtient le versement des 3 régiments de la Marine à la Guerre...

Le Royal Marine et l'Amiral n'auront finalement été "marins" que pendant 2 ans, leur aîne le "Royal Vaisseaux" passant également à la Guerre...

-1671. La même année donc, Colbert créé les "Compagnies Franches de la Marine" au nombre de 100, afin de remplacer les Régiments versés à la Guerre. Un certain nombre prendra plus ou moins "racine" aux colonies (Quebec...)

-1685. Les troupes embarquées prennent le nom de "Corps des Soldats Gardiens" En charge de la défense des ports et du service à bord.

Selon le réglement de ce corps : " les officiers assurent à bord, le service des officiers des vaisseaux".

-1699. L'ensemble prend le nom de "Compagnies des Vaisseaux" (~80)

Chaque compagnie est commandée par un Lieutenant de Vaisseau et deux Enseignes de Vaisseau.

Le réglement stipule que ces troupes servent la mousqueterie du bord et participent à la manoeuvre des voiles basses...

Les choses resteront en l'état jusqu'en 1762...

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Ce qui devait arriver, arriva.

-1762.  Dissolution des "Compagnies des Vaisseaux".

Les officiers resteront dans la flotte, les non officiers seront versés soit dans l'artillerie soit dans l'infanterie. Selon la même ordonnance, la "garnison des vaisseaux" sera assurée par des troupes servant traditionnellement à terre. Quel pays! Changement et continuité... :lol:

-1772. Comme d'habitude, le "bricolage" n'ayant qu'un temps,  on s'aperçut des limites du système... Cette année là fut organisé le " Corps Royal de La Marine" à 9 régiments : 1 de Canonniers, 1 de Bombardiers, 7 d'Infantérie...

Intéressant de voir l'organisation de ce corps. Chaque régiment avait à sa tête un "Colonel Chef d'Escadre" ( :lol:)  à ses ordres :

- un EM composé de :

1 "Commandant de Bataillon" avec grade de capitaine de Vaisseau (CV)

1 "Major de Marine" (CV) en charge des navires affectés au régiment.

1 "Major d'Infantérie" (CV, semble-t-il...) en charge de la discipline, police, etc...

4 "Aides d'Etat Major" au grade d'Enseigne de Vaisseau

-2 Bataillons, commandés chacun par un Capitaine de Frégate.

-Les navires de la flotte affectés au régiment.

Evidemment, c'était trop beau pour être vrai et tout ce beau montage fut dissous en 1774...

Donc en 1774 après dissolution du précèdent est créé le Corps Royal d'Infanterie de Marine".

Ce corps est constitué de 100 compagnies indépendantes reparties entre Brest, Toulon et Rochefort. Les effectis sont d'environ 12000 hommes avec 340 officiers et 9600 fusiliers. Chaque compagnie est commandée par un Lieutenant de Vaisseau assité de deux Enseigne de Vaisseau.

-1786. L'étape suivante est le remplacement du corps par le "Corps Royal des Canonniers Matelots" ; dissous à son tour en 1792 et remplacé par un "Corps d'Artillerie de Marine"  et un "Corps d'Infantérie de Marine".

Ceux-ci seront à leur tour dissous en 1794 au motif que leur appartenance à la "Marine" était contraire à l'égalité et de privilége exlusif...  :lol: Les personnels seront versés à l'Armée de Terre...

En fait peu après et la même année est recréée l'Artillerie de Marine à laquelle est confié également la "garnison des navires" (fusil..)

Je passe sur la période de l'Empire ou les données sont anecdotiques par rapport à la question qui nos occupe.

Vous noterez que, tant bien que mal, il y a toujours eu sous l'ancien régime, des unités au caractère "marin"et sous commandement des officiers de vaisseaux. Unités ayant la charge de la "fusilerie-mousqueterie" du bord et des actions vers la terre. Ces unités ont aussi combattu à terre sans lien direct avec la mer et ont parfois (souvent...) été absorbées par la "Guerre -Terre".

A mon sens, mis à part la place plus ou moins importante de la Marine selon les périodes, je ne trouve pas de véritable singularité française dans l'histoire de ce type d'unités...

Le prochain épisode sera après l'Empire, là ou se situe, à mon humble avis, la "coupure épistémologique"....

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Quel est le plus vieux fait d'armes attribué à l'infanterie de marine?

Mis à part les combats à terre, et à condition d'entendre le concept "d'infanterie de marine" au sens large (vu qu'en France cela a un sens pour le moins "polysemique"...) c'est le débarquement contre les "Présides de Toscane" vers 1646 (combat d'Orbitello) qui est la première opération amphibie repertorié.

Mais bon c'est loin d'être exhaustif... Par exemple,  je n'ai pas mentionné le régiment des galères et le régiment des Isles (1636) qui donneront naissance au  Régiment des Navires vers 1663 à Lorient où l'on trouve trace des "marins-fantassins" de ce régiment. Le pb c'est que le régiment passe ensuite au service de la Compagnie des Indes et je ne sais pas trop ou le mettre dans la chrono... :O

Ceci dit cela ne resume pas les opérations amphibies "françaises" ; à jouer à qui est le plus ancien, on peut considerer que les croisades sont parmi les plus anciennes opérations amphibies... :lol:

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Reprenons nôtre petite introduction historique.

-1815. Création du "Corps des Canonniers de la Marine".

Ce corps a pour fonction le service de l'artillerie de la Marine et de  "garnison des vaisseaux". Selon le decret de création, les hommes de ce corps devront concurir à toutes les manoeuvres du bord. 

1822. Réorganisation du Corps Royal de Canonniers" , sont créés 3 régiments de Marine : 1 d'Artillerie 2 d'Infantérie.

Ces régiments sont destinés à la garde des établissements de la Marine et à la garnison à bord des navires. On peut considèrer que c'est l'acte de naissance des 1er et 2eme RIma.

On remarque que l'aspect Marine est bien marqué et dans la continuité des missions des unités de l'Ancien Régime. Ni les missions ni l'organisation ne sont à cette date fondamentalement diffèrentes de ce que l'on peut trouver dans d'autres "Infantéries de Marine". Cela aurait pu être l'acte de naissance d'une "véritable infantérie de marine".

Hélas!  les choses vont vite changer, comme d'habitude dirons-nous...

Avant d'aller plus loin, il convient de dire un mot du "Ministère de la Marine" (MM) A cette époque et tout le long du 19eme siécle, le MM est un vaste ensemble comprenant la Flotte, l'Infantérie de Marine, ce que deviendra plus tard les Affaires Maritimes, des unités à l'origine de la Gendarmerie Maritime, des marins et ouviers des ports, etc... Le Ministère a la responsabilité de la Marine Marchande et de Peche. Relèvent également du Ministère, le "Département des Colonies" (qui deviendra le Ministère des Colonies) et les Légions des Isles (des territoires d'Outre Mer) Ces unités d'origine "terre" sont mises à disposition de la Marine aux colonies ; notons qu'à cette époque l'IM et ces "Légions" sont bien distinctes.

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La date "fatidique" pourrait se situer vers 1825.

En effet, à cette date les "colonies" quittent la Marine pour passer sous la responsabilité de la Guerre.

Les Régiments de Marine sont réorganisés et ont désormais pour vocation le renfort des unités stationnées outre-mer ; la fusion entre Légions et unités de "Infantérie de Marine" se fera à cette époque (si je ne fais pas trop erreur). Il va de soi que les régiments de Marine ont de facto quitté le Ministère de la Marine pour être versés à la Guerre (aux Colonies...)

A cette même époque (1825) la Marine décide que la fusilierie de bord et les corps de débarquement seront  assurés directement par les équipages, sans troupe spécialisée.

En fait, et contrairement à ce que l'on peut lire souvent, c'est à partir de 1825 que l'Infantérie de Marine cesse d'avoir un rôle de "Fusilier Marin" pour devenir une troupe à vocation coloniale.

Les colonies reviendront dans le giron du Ministère de la Marine en 1829 (avec l'Infantérie de Marine bien entendu)

Quatre ans ce n'est pas grand chose mais la coupure navires / Infantérie de Marine est désormais accomplie, celle-ci déjà transformée de facto en Infantérie Coloniale et les marins faisant leur "pétites affaires" de leur côté...

La "coupure" sera totalement accomplie en 1856 quand la Marine, s'apercevant que l'absence de spécialistes de l'action à terre (fusiliers) pose problème, créera la spécialité de Fusilier Marin (en fait à l'époque on disait Marin-Fusilier) et c'est le début du Bataillon d'Apprentis Fusiliers qui deviendra l'Ecole des Fusiliers.  Les premières compagnies de Fusiliers Marins débarqueront en Chine des l'année 1857...

Quelques années plus tard (fin 19eme) l'Infantérie de Marine passera à la Guerre et deviendra l'Infantérie Coloniale...

Voila les premiers élèments du débat....

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Nous avons brossé rapidement un "historique" de l'évolution des unités affectées au service des navires. Ces unités, tout comme cela c'est passé ailleurs, auraient pu donner naissance à une "Infantérie de Marine". Or cela n'a pas été le cas...

1) - Nous avons vu que tout le long de l'histoire une des difficultés a été de maintenir / stabiliser l'organisation de ces unités.

2) - Au 19e se constituent deux "branches" Fusiliers d'une part et d'autre Marsouins-Bigors...

21- On voit que l'évolution de l'IM la conduit à se constituer en arme coloniale (intégration de reg issus des Légions d'Outre Mer, intégration des troupes indigènes, etc...) écartée de fait et de jure du service des navires. Il convient cependant de signaler que, ocasionnellement, des Marsouins mais surtout des Bigors ont pu être embarqués pour servir les pétites armes des navires (entre 1825 et 1856) avant la création des Fusiliers... Le problème alors est de tenir les nouvelles terres, d'entrer en profondeur dans celles-ci en s'éloigant de la côte. C'est d'ailleurs à la même époque qui se constitue, et pour des raisons similaires, l'Armée d'Afrique qui elle est en filiation avec (dérivée de) l'armée métropolitaine...

22- On pourrait s'interroger sur la non constitution d'un "Corps de Fusiliers Marins" à partir de la spécialité de Fusilier Marin...Faut bien l'avouer, la Marine n'a jamais favorisé cette tendance (pourtant bien présente chez les fusiliers...) Elle s'est toujours depêchée (la Marine) de dissoudre les unités qui avaient pu se constituer au cours des conflits... Plus anecdotique, mais signifiant, l'adoption d'un insigne de spécialité par les Fusiliers (au départ une grénade avec flamme) Faute de pouvoir vraiment l'interdire a donné lieu à la création des insignes de spécialité dans la Marine ; sans doute une manière de noyer le poisson... :lol:

La survie des unités de Commandos étant presque un miracle au regard de cette histoire. Faut quand même rappeller que la Marine avait dissous les Commandos en 45... >:( Ils renaîtront à partir de la Compagnie de Réconnaissance des Fusiliers Marins (Indochine) Compagnie dite Merlet puis Jaubert... Idem pour les reg de Fusiliers dissous en 45 ou partis dans le limbes après avoir donné leurs chars à l'AdT... Ils se transformeront en Indo en Flotilles Fluviales des Fusiliers puis en Dinnassaut... Cette question, propre à la Marine, demeure un mystère pour moi ... Je me suis souvent demandé si la Marine n'avait pas peur de se faire"piquer" les unités par l'AdT  ; chat échaudé craint l'eau froide...

On pourrait sans doute s'interroger sur la marginalité des opérations périphèriques, dans nôtre stratégie. Or malgré tout, les Armées françaises ont quand même conduit pas mal d'opérations expéditonnaires voir amphibies....

De cet aspect du problème nous en parlerons au prochain post....

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On a pu voir, rapidement, que la dynamique "interne" ou les nécessités liées au développement des colonies n'ont pas permis la mise en place d'une  "Infantérie de Marine".

L'évolution de l'ancienne IM en Infantérie Coloniale est, somme toute, assez logique. Une fois les franges côtières conquises, le problème était de pénétrer  l'intérieur des terres, établir / défendre les frontières terrestres des nouveaux territoires, voir tenir ces territoires. On a donc constitué des unités adaptées à cette mission.

Comme déjà évoque, toutes choses égales par ailleurs, la constitution de l'Armée d'Afrique repond à une logique similaire...

Les expéditions ou les opérations amphibies auraient-elles pu/du pousser néanmoins à la constitution d'un "corps spécialisé"? Jouer un contre poids...

Quand on regarde, plus ou moins en détail, on s'aperçoit que l'une des constantes de "l'organisation amphibie" française "tout le monde fait tout..." est déjà présente au 19eme...

Quelques exemples :

Bormarsund. Opération amphibie en direction de la Baltique, ayant pour objet une "diversion" visant à faciliter l'opération en Crimée (dispersion des forces Ruses..)

On s'aperçoit que si l'Infanterie de Marine est bien présente des troupes de ligne également par exemple le 51eme de Ligne... Ne parlons pas de la Crimée ou il y de tout, Armée Métropolitaine, Armée d'Afrique (Zouaves, Legion, Tirailleurs, Chasseurs....) et  IM.  Idem pour le Mexique un peu plus tard...

Dans cette opération de Bomarsund,  les "compagnies de débarquement" (compagnies des marins des vaisseaux, pas encore constitués de fusiliers) servent souvent d'élèment de tête...

Citation  : "débarquement des troupes dans l'ïle de Mischelso précèdemment fouillée par les "compagnies de débarquement"... Débarquement dans l'île de Presto,  4 compagnies de débarquement (400h) 500 soldats de l'Infantérie de Marine, 180 Royal Marines...

Autres exmples/ Prise de Sfax (1881) l'assaut est conduit par les compagnies de débarquement appuyées par le 92eme de Ligne... Une fois la ville conquise elle est laissée à la garde des lignards. La prise de Gabes (même année) est conduite avec les seules compagnies de débarquement...

Dans des opérations plus lointaines on trouve souvent un "mélange"  IM & Fusiliers. Exemple prise d'Haiphong en 1873, l'unité de débarquement est composée  de 56 Fusiliers Marins et 30 soldats de l'Infantérie de Marine, renforcés un peu plus tard par 60 Fusiliers. En Indochine ce type de configuration est assez courant dans les opérations côtières...

Il faudrait bien sur traiter les caractèristiques des navires de l'époque, pour comprendre les limites de l'embarquement des troupes autres que l'équipage.  A grand frais une frégate pouvait tout juste embarquer une compagnie, en plus de l'équipage, un vaisseau a peine  2 compagnies et tout ceci à la condition de ne pas aller trop loin, trop longtemps. Au-délà, il fallait récourir à des navires de transport...

Que l'on retrouve régulièrement les compagnies de débarquement c'est finalement logique, compte ténu des conditions techniques de l'époque...

C'est un peu fouillis, mais on va essayer de mettre un peu d'ordre au prochain épisode le 20eme Siécle... :lol:

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Passons maintenant à l'époque contemporaine... Un article introductif sur l'état de l'art en France entre les deux guerres mondiales.

"Institut de Stratégie Comparée, Commission Française d'Histoire Militaire, Institut d'Histoire des Conflits Contemporains"

Des Dardanelles à Narvik : La réflexion sur les opérations combinées dans la marine française (1915-1940)

Extraits :

La réflexion dans l'AdT

(...) pour sérieux qu'ils soient, ces divers articles ne sont, au mieux, qu'officieux. A défaut d'une "instruction ministérielle", qui n'existe pas (le colonel Libéros l'atteste, à la date d'avril 1937 tout au moins), et à défaut d'une instruction de l'état-major de l'Armée (EMA), dont il n'existe nulle trace non plus, il a paru intéressant de chercher ce que pouvaient offrir à notre sujet les documents de l'enseignement militaire supérieur.

Le résultat de la recherche est surprenant : aucun des cours dispensés par les professeurs appartenant aux cadres de l'Ecole Supérieure de Guerre4 ne traite d'opérations combinées ni de débarquements. Cette absence se constate5 :

non seulement dans les cours d'Infanterie - et pourtant le cours du lieutenant-colonel Touchon par exemple, en 1925-27, avec ses 9 conférences et ses 11 annexes, est fort complet : il traite de l'infanterie dans les localités, dans les bois, la nuit, la montagne, etc., mais non sur les plages ; et il examine les rapports de l'infanterie et de l'aviation, mais non ceux de l'infanterie et de la marine ;

mais tout aussi bien dans les cours de Tactique ("appliquée" et "générale"), dont on aurait pu attendre qu'ils ouvrent des vues plus larges sur tous les types d'opérations susceptibles d'être entreprises.

Dans la Marine

"A l'inverse de ce que l'on constate pour l'armée de Terre, la Marine reste aujourd'hui en possession d'une grande quantité de documents sur la question : les archives relatives à l'Ecole de guerre navale et au Centre des hautes études navales, à elles seules, n'occupent pas moins de 228 cartons"

L'article complet.

http://209.85.135.104/search?q=cache:oMa45Txqc5oJ:www.stratisc.org/strat_062_durteste_tdm.html+unites+appartenant+au+commandement+op%C3%A9rations+combin%C3%A9es&hl=fr&ct=clnk&cd=4&gl=fr

Le bilan après Suez. Pour une force d’intervention permanente (Amiral Barjot)

Extraits :

(....) D’où la nécessité de se doter des moyens souples nécessaires pour assumer une telle politique avec, à la base, le triptyque porte-avions, paras et corps amphibie d’assaut. Barjot est manifestement resté traumatisé par la lourdeur du dispositif, symbolisé pour lui par la 7ème DMR, véritable monstre, qui n’a servi à rien qu’à nous retarder. Je ne veux pas faire le procès de cette 7ème DMR qui est l’orgueil de notre armée, précise Barjot lors de son intervention au Conseil supérieur de la Marine en décembre 1957 (88). Mais j’aurais bien préféré, M. le Ministre, avoir la brigade de fusiliers marins, tout simplement, et on aurait été à Suez en 24 heures avec les marins (89).

Ce qu’il faut retenir dans ces propos, c’est moins leur côté polémique que d’abord l’écho indirect des difficultés rencontrées dans la coopération interarmées. Ainsi, au cours des opérations, il est vite apparu que le commandement de la 10ème DP n’avait aucune confiance dans l’appui feu des bâtiments canon (90). D’où la proposition de développer les exercices combinés, mais aussi de pouvoir disposer d’un noyau effectif d’unités d’intervention urgente qui devrait être fourni par le Centre interarmées d’opérations amphibies d’Arzew, et dont les fusiliers marins seraient naturellement une des chevilles-ouvrières, mais sans exclusive insiste Barjot (91). (....)

L'article en entier...

http://66.102.9.104/search?q=cache:TQKUUx8j1zoJ:www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/articles/articles_rha/participationmarine.htm+amiral+barjot+fusiliers+marins+suez&hl=fr&ct=clnk&cd=2&gl=fr

Les années passent...

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