Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Guinée-Bissau : le president Vieira tué par des militaires


Messages recommandés

GUINÉE-BISSAU : LE PRÉSIDENT VIEIRA TUÉ PAR DES MILITAIRES (AFP)

Le président bissau-guinéen a été tué par des militaires lundi à Bissau, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major de l'armée, le général Tagmé Na Waié, mort dans un attentat à la bombe, a annoncé un haut responsable militaire.

"Le président Vieira a été tué par l'armée au moment où il tentait de fuir sa maison attaquée par un groupe de militaires proches du chef d'état-major Tagmé Na Waié ce matin (lundi) vers 04h00" locales et GMT, a déclaré le capitaine de frégate Zamora Induta. "Il a été fauché par des balles tirées par ces militaires".

Le capitaine, responsable des relations extérieures de l'armée, a aussitôt accusé le chef de l'Etat d'avoir été "l'un des principaux responsables de la mort de Tagmé".

"Le pays va démarrer maintenant. Cet homme a bloqué tous les élans dans ce petit pays" a déclaré l'officier.

Joao Bernardo Vieira (dit "Nino"), 69 ans, a passé quasiment 23 ans à la tête de la Guinée-Bissau, pays d'Afrique de l'ouest situé entre le Sénégal et la Guinée. Il avait été réélu à la présidence en 2005, six ans après la fin de la guerre civile de 11 mois (1998-99) qui l'avait chassé du pouvoir.

"C'est la démocratie qu'on assassine", a déclaré lundi à l'AFP le secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) Mohamed Ibn Chambas, à l'annonce de la mort du président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira, tué à l'aube par des militaires.

Dimanche soir, vers 20h00, le chef d'état-major des forces armées, le général Tagmé Na Waié, a été mortellement blessé dans un attentat à la bombe contre le quartier général de l'armée.

"Le général était dans son bureau quand la bombe a éclaté. Il a été grièvement atteint et n'a pas survécu à ses blessures", a annoncé son chef de cabinet, le lieutenant-colonel Bwam Nhamtchio, en pleurs lorsque l'AFP l'a joint par téléphone dimanche soir.

Selon un des gardes de corps du général, témoignant anonymement auprès de l'AFP, l'engin de forte puissance avait été placé sous l'escalier menant à son bureau.

"A peine était-il monté sur les premières marches que la bombe a été actionnée", a-t-il dit.

Ces derniers mois, le chef des armées et le président nourrissaient une profonde défiance réciproque.

Début janvier, le général Na Waié avait affirmé avoir échappé à une tentative d'assassinat et avait accusé le clan présidentiel d'avoir voulu le "liquider". Selon lui, des soldats en faction à la présidence avaient ouvert le feu au passage de sa voiture devant le palais présidentiel.

Le 23 novembre, un groupe de militaires avait mené une attaque de nuit contre la résidence du président Vieira, faisant deux morts au sein de sa garde. Le président avait alors reproché au général Na Waié de ne pas être intervenu.

Le Premier ministre Carlos Gomes Junior - nommé après les élections législatives de novembre malgré ses divergences avec le président - a réuni en urgence dans la nuit le gouvernement et créé une cellule de crise pour "suivre la situation", avait indiqué à l'AFP une source gouvernementale avant la mort du chef de l'Etat.

Les stations de radios restaient fermées sur ordre de militaires passés dans les rédactions.

Coups d'Etat, tentatives de coups de force et mutineries ont ponctué l'histoire de la Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise, depuis son indépendance en 1974. L'armée constitue l'armature de l'Etat dans ce petit pays rural, classé parmi les plus pauvres du monde.

http://www.france24.com/fr/20090302-guinee-bissau-le-president-tue-militaires-apres-attentat

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

A force de régresser de 20 ans tous les six mois, ils ont finir à l'âge de pierre d'ici la fin du siècles :lol:

désolé, je préfère en rire qu'en pleurer. C'est tellement courant et pathétique que cela ne me surprend pas ni même m'intéresse vraiment, un pays africain qui est au bord du gouffre et de l'anarchie, le seul commentaire qui me vient à l'esprit est "tiens, encore un?"

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=95275

GUINÉE-BISSAU •  L'inquiétude du Sénégal après la mort du président Vieira

Pour expliquer les violences de ces dernières heures, qui ont coûté la vie au président de la République et au chef d'état-major des forces armées de Guinée-Bissau, les thèses s'affrontent : la main gambienne ou celle des narcotrafiquants ? Une question qui inquiète le Sénégal.

Quand, aux environs de 16 heures ce lundi, une intense crépitation se fait entendre à Bissau, au siège de l'état-major, où se trouvent le général Batisto Tagmé Na Wai et ses hommes, tout le monde croit d'abord à une explosion accidentelle. En réalité, c'est la première salve de l'attaque lancée par des soldats loyalistes non identifiés contre le fougueux général qui, naguère, rendit de grands services au Sénégal dans la lutte contre la rébellion casamançaise. Très vite, Tagmé Na Wai se rend compte que c'est lui la cible principale de ce raid contre son quartier général. La surprise passée, la résistance s'organise dans l'urgence.

L'accalmie est brève, de violents échanges de coups de feu entre les assaillants légalistes favorables au régime du président João Bernardo Nino Vieira et les forces du chef d'état-major de l'armée bissau-guinéenne présentes au QG se font entendre. Après plus d'une heure d'affrontements à l'arme lourde, Tagmé Na Wai et cinq de ses hommes sont tués. Une bombe dissimulée "sous un escalier conduisant à son bureau" aurait eu raison du général.

Tenu informé de l'évolution de la situation, l'encore président Nino Vieira renforce subrepticement sa sécurité de manière drastique. La garde présidentielle, forte d'environ un demi-millier d'hommes bien entraînés, est sur le qui-vive, surtout depuis la mutinerie manquée de novembre 2008. La confusion est à peu près totale dans la capitale. Une situation qui va empirer avec l'attaque contre la résidence présidentielle menée par des fidèles de Na Wai. Il était environ 22 h 45. Dans l'âpreté des combats, le président en exercice de la Guinée-Bissau perd la vie à son tour.

Sur les ramifications concernant cette quasi-guerre civile, des sources généralement bien informées pointent du doigt la Gambie. Il se dit que ce sont les mutins qui n'ont pu prendre le pouvoir en novembre de l'année dernière – réfugiés depuis dans le pays de Yaya Jammeh – qui sont revenus ce week-end pour "finir le travail". Néanmoins, il semble également plausible que cet accès de violence soit la traduction armée de considérations liées au très juteux trafic de drogue, secteur dont les revenus financiers seraient supérieurs au PIB de ce petit pays situé au sud de la Casamance.

Le Sénégal est donc immédiatement interpellé par la situation. Le président Abdoulaye Wade a déjà donné l'ordre à l'armée de renforcer ses troupes à la frontière, en bouclant tous les accès possibles au territoire national. En attendant de voir quelle attitude adopter. Selon nos informations, une "peur" que d'aucuns assimileraient à une forte "préoccupation" plus que légitime n'épargne pas le palais présidentiel. Là où, pourtant, un officiel sénégalais s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a indiqué que "le Sénégal [devait] pouvoir prendre position sur un conflit (bissau-guinéen) de ce genre, où ses intérêts sécuritaires sont directement en jeu". En termes moins diplomatiques, un soutien affiché à une équipe crédible qui serait en passe de prendre le pouvoir.

Mais, à Bissau, la situation tend à se normaliser. Les militaires loyalistes, qui n'avaient pas écarté de revenir au pouvoir en profitant de la confusion, ont vite reculé. Selon nos informations, ils ont choisi de laisser le Premier ministre, Carlos Gomes Júnior, régler les affaires courantes en attendant l'installation du président de l'Assemblée nationale, appelé à gérer la transition politique.

Vieira et Na Wai partis, ce sont deux des plus sûrs alliés du Sénégal, dans un pays à problèmes, qui disparaissent d'un coup. La disparition violente et brutale des deux généraux ennemis est un coup dur pour la stratégie sénégalaise de lutte contre l'irrédentisme casamançais et contre la toute-puissance des cartels qui tiennent le commerce de la drogue. Nino Vieira et Tagmé Na Wai ont toujours apporté leur soutien à l'armée sénégalaise contre les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Pour l'Etat sénégalais, où trouver de tels appuis maintenant ?

Maillon ultrafaible de la lutte contre le narcotrafic qui sévit dans cette zone sous-régionale troublée, la Guinée-Bissau est devenue indispensable au pôle colombien de Medellín, dont un des représentants est actuellement détenu à Dakar après le démantèlement d'un réseau de trafiquants à Mbour. D'après nos informations, il existe une stratégie globale visant à faire des zones côtières africaines une base pour le narcotrafic. La récente attaque manquée contre le palais présidentiel de Malabo, en Guinée-Equatoriale, et la recrudescence de pratiques mafieuses dans la péninsule de Bakassi (territoire camerounais rétrocédé par le Nigeria) témoigneraient de cette obsession.

Momar Dieng

Le Quotidien

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 year later...

D'ou sortirait cette force, quel mandat ? Il y a déja des casques bleus et vert à travers tout le continent de la Somalie a la Cote d'Ivoire en passant par le Congo Kinshasha... :P

Pour ce qui est de la mission étrangère de stabilisation, on a annoncé qu'elle comprendrait des éléments de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et de l'Union africaine. Cependant, on ignore, pour l'instant, le nombre et le statut des hommes qui la constitueront, tout comme les pays d'où proviendront ces forces.

il faudrait surtout contrôler les arrivées de bateaux et d'avions.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 12 years later...

https://www.dw.com/fr/trafic-drogues-afrique-guinée-bissau-mali/a-57818593 (18 juin 2021)

Ce petit pays est en effet utilisé depuis deux décennies comme une porte d'entrée par les trafiquants sud-américains.

"La Guinée-Bissau a perdu le contrôle de son territoire”, déclarait déjà en 2007 l'ancien directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), Antonio Maria Costa.

La Commission ouest-africaine sur les drogues (WACD) affirme, dans une étude publiée en 2014, que des trafiquants de drogues colombiens ont financé en 2005 la campagne de réélection de l'ancien président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira.

Lorsqu'en 2012, les militaires font un coup d'Etat c'est d'abord pour mettre la main sur le trafic de cocaïne. "Le trafic de drogues est devenu la principale activité économique de l'élite militaire du pays”, poursuit le rapport de la WACD.

En 2010, le chef d'Etat-major de l'armée de l'air, le général Ibraima Papa Camará, et le chef de la marine, l'amiral José Americo Bubo Na Tchuto, sont placés sur la liste des barons de la drogue établie par le Trésor américain

Bubo Na Tchuto est arrêté en 2013 au large du Cap-Vert avant d'être extradé et jugé aux Etats-Unis. Condamné à une peine clémente de quatre ans pour avoir accepté de collaborer, il est de retour en Guinée-Bissau où il ferait désormais profil bas.

Pourtant ce n'est pas lui qui aurait été visé par cette opération conduite par l'armée américaine mais le général Antonio Indjai, l'auteur du "coup d'Etat de la cocaïne” de 2012.

Or, c'est ce même Antonio Indjai qui a offert son soutien à Umaro Sissoco Embaló, l'actuel président élu en février 2020, lui-même ancien général de brigade.

Une photo prise juste après la victoire de Umaro Sissoco Embaló le montre entouré d'un groupe de militaires parmi lesquels se trouvent Antonio Indjai et Ibraima Papa Camará

Le sud-africain Mark Shaw, directeur de "Global initiative against transnational organized crime” et auteur d'un récent rapport sur la Guinée-Bissau, souligne ainsi "le parallèle entre le coup d'Etat de 2012 et la prise de pouvoir en 2020 par un candidat qui avait clairement le soutien de l'armée”.

Deux nouvelles affaires semblent montrer que la Guinée Bissau, après une baisse des saisies entre 2014 et 2018, est de retour aux affaires.

En mars 2019, près de 800 kilos de cocaïne sont saisis à Safim, à une quinzaine de kilomètres de Bissau sur la route du Sénégal. La drogue était dissimulée dans un camion sénégalais qui devait se rendre en Mauritanie puis au Mali. 

Cette affaire est intéressante car elle implique une figure proche des groupes djihadistes : le trafiquant malien Mohamed Ben Ahmed Mari, alias Mohamed Rouggy, que nous retrouverons plus tard. 

Enfin, toujours en 2019, au mois de septembre, est réalisée la plus importante saisie de l'histoire du pays : 1,8 tonne de cocaïne dissimulée dans des sacs de riz. La drogue est découverte dans l'entrepôt d'un homme d'affaires, Braima Seidi Bá, présenté comme un proche du général Antonio Indjai.

Le verdict rendu en première instance en mars 2020 l'avait condamné lui et son complice mexicain à 16 ans de prison. Mais sept mois plus tard, la Cour d'appel a réduit de moitié les peines. 

En pleine pandémie de la Covid-19 l'information était passée inaperçue mais désormais le risque est réel que la Guinée-Bissau renoue avec ses vieux démons.

57802563_7.png

  • Merci (+1) 2
  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Share

  • Statistiques des membres

    5 990
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Tixou83
    Membre le plus récent
    Tixou83
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...