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Mayotte 101ème département français


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Le 24/04/2024 à 09:26, christophe 38 a dit :

il faut se rappeler que c'est un département ; les instructions viennent de Paris et des ministeres : localement, nous mettons en application (des choses inadaptées).

merci pour cette image vivante! 

Au regard des spécificités mahoraises que tu évoques :

- le manque de personnels administratifs d'encadrement (A ou A+). C'est une situation très fréquente dans la sphère administrative territoriale en dehors des métropoles qui ont les ressources et les enjeux pour se doter de divers services spécialisés. Le manque de personnel "d'ingénierie" (technique, juridique, administrative, etc..) est également flagrant dans nos campagnes métropolitaines où les problèmes sont moins dramatiques qu'à Mayotte. Ma maman vit dans la Sarthe près d'une petite ville St Calais, la piscine municipale en plein air est fermée depuis plusieurs années suite à malfaçon et le curage du lac semble problématique. Résultat, le caractère modestement touristique devient inexistant. En revanche, pour couper un arbre, on gère avec un excellent rapport qualité prix, ce qui n'est pas le cas à Paris par exemple. 

Une partie des carences d'encadrement peut être gérée par des structures administratives en appui ou par des retours d'expérience de prestataires compétents.  Si le titulaire d'un marché public a développé une expertise auprès d'autres collectivités, il peut ensuite  en faire bénéficier ses autres clients. C'est une mutualisation plus indirecte. 

Je pense qu'il est vraiment important que les cadres des collectivités mahoraises puissent d'une manière ou une autre bénéficier d'un soutien technique métropolitain. Faire c'est prendre un risque, surtout quand on met les pieds sur des sujets que l'on ne maitrise pas. Et dans un contexte où les populations sont pauvres, un loupé à des conséquences financières politiquement et socialement dommageables. Même avec une tolérance de l'échelon politique, c'est dur à porter. A défaut d'une forme de soutien technique, le risque c'est l'immobilisme, le formalisme purement administratif et le bureau des pleurs auprès de Paris. 

- le passage progressif des population d'un droit coutumier à un droit écrit de source latine. Ce passage implique des outils juridiques "intermédiaires" et des personnes choisies spécifiquement pour la conduire. Le chaos et le néant administratifs ne peuvent être des solutions.  

- un caractère ilien très marqué. On voit que la situation générale des îles lointaines est problématique et que toutes se plaignent d'une forme d'incompréhension parisienne. Pour avoir fait quelques années dans la sphère finance/budget de la territoriale, j'ai été témoin de cette difficulté de dialogue entre les territoires ultramarins et la haute fonction publique parisienne. Les outils budgétaires de soutien de l'Etat aux collectivités sont déjà terriblement abstraits pour les collectivités solides sur un plan administratif, alors pour une île lointaine... Les représentants des territoires ultramarins ont une certains tendance à pleurer pour des budgets année après année, c'est la règle du jeu, mais c'est aussi le symptôme d'une difficulté plus générale. Les français ultramarins veulent leur part du "rêve bourgeois occidental", c'est compréhensible, mais j'ai l'impression qu'il y a une part d'illusion avec une inévitable frustration à l'arrivée. 

Parmi les non-dits de ce rêve, la mobilité territoriale fait partie du paysage. Le développement économique occidental s'est accompagné d'importants transferts de population internes voire externes aux pays. Pour une île lointaine c'est forcément plus compliqué. Il faut donc un modèle de développement adapté aux îles, pas uniquement des transferts de ressources. Par exemple, comment a-t-on pu arriver à une situation où la voiture individuelle semble nécessaire sur une île comme Tahiti ou la Réunion ? 

Pour Mayotte, il y a aussi une question plus particulière de densité de population. Je ne sais pas si la limite est atteinte et quel curseur retenir, mais une population en excès sur une ile devra partir inévitablement. Ou alors, il faut bâtir une utopie d'urbaine d'une ville bâtie sur l'océan....  

 

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  • 2 months later...

l'extraordinaire est notre quotidien :

https://www.linfokwezi.fr/des-gendarmes-agresses-leurs-armes-derobes/

 

Le sentier des crêtes de Bandrélé, autrefois réputé pour sa beauté, est désormais un lieu de criminalité. Samedi dernier, des gendarmes en opération ont été agressés par des délinquants, perdant quatre armes
de service. Les autorités redoutent les conséquences de ce vol sur la sécurité du sud de l'île
Avec le temps, malheureusement, le sentier des crêtes de Bandrélé, pourtant magnifique, est devenu un lieu criminogène où les voyous en profitent pour dépouiller les randonneurs. Offrant un magnifique point de vue entre la baie de Bouéni et la baie de Chirongui, c'est un point d'observation stratégique pour ceux qui se livrent à des activités illégales. Les délinquants l'ont bien compris et, en agressant régulièrement les touristes, ils s'assurent
une forme de tranquillité pour leurs opérations délictueuses. Samedi, des gendarmes étaient en opération sur la zone quand ils ont été agressés par une bande de délinquants particulièrement habiles et audacieux. Les deux gendarmes ont été blessés dans la rixe, mais sans gravité. Malheureusement, quatre armes de service accompagnées de trois chargeurs ont été dérobées aux forces de l'ordre. Bien sûr, les gendarmes blessés ont été
pris en charge par les secours et, très vite, un lourd dispositif a été déployé pour tenter de retrouver les armes à feu.
L'information était parvenue à la rédaction dès samedi après-midi, mais un choix a été fait de ne pas divulguer cette information pour faciliter les recherches des armes en adoptant une posture la plus discrète possible.
Malheureusement, tous n'ont pas eu ce sens de l'intérêt général. L'information a été révélée et elle est donc désormais publique. À l'heure où sont écrites ces lignes, selon nos informations, les quatre armes n'ont pas encore été retrouvées. Les enquêteurs sont bien évidemment toujours à leur recherche.

C'est une bien mauvaise nouvelle pour la criminalité du sud de l'île qui est réelle. À l'heure où les armes à feu circulent parmi les bandes de voyous, le fait de dérober des pistolets et des chargeurs offre un avantage non négligeable à ceux qui ont mis la main dessus. Si jamais elles ne sont pas retrouvées, on peut redouter des règlements de comptes sanglants. Alors que de plus en plus d'armes circulent, les cas de victimes blessées par balle sont devenus une réalité dans le 101e département ; il est à espérer que les voyous ne les utilisent pas rapidement dans les cambriolages et que les victimes ne soient pas demain de simples citoyens innocents.
Anne-Constance
Onghéna (France Mayotte matin)

 

tout cela en fait, des cartouches

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