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si l'opération Tacaud m'était conté .


Gibbs le Cajun
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si vous voulez une magnifique histoire de soldats ,lisait se texte et la suite sur le lien que j'ai mit .

écrit par Monsieur Yves CADIOU ,capitaine en 1978 de la 1°Cie du 3°RIMa ,voici le récit de combat ,et la réflexion sur son engagement au Tchad .

superbe lecture ,qui place l'homme en avant et vous permettra de voir que s'était rustique en 1978 ,et que s'est l'adaptation qui permettait de gerer la mission .

lisait le ,car écrit de manière simple mais hyper réfléchi .

sa se lit comme un roman mais se n'est pas un roman .anecdote ,description des soldats ,enfin génial .

+100000 sur se qu'explique monsieur Cadiou .

ici le chant que chantèrent les marsouins du 3°RIMa en  montant à l'assaut quelque part au Tchad .

http-~~-//www.youtube.com/watch?v=j-0rwggOeQA

http://anciens-combattants.forumactif.com/t408-operation-tacaud-premiere-opex-ecrit-par-monsieur-yves-cadiou

                                Opération tacaud, première opex, écrit par Monsieur Yves CADIOU

Après mise en ligne de ce livre, plusieurs de mes camarades m’ont fait observer que Tacaud n’était peut-être pas vraiment la « première opex ».

Ils ont raison de s’interroger sur ce point d’histoire, mais j’ai cependant maintenu ce titre et voici les éléments du débat. Une opex (opération extérieure) c’est une opération qui est menée en territoire étranger : après la décolonisation qui se passa sans violence dans la plupart de nos colonies en 1960, après les opérations de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie (qui étaient des territoires français à l’époque des combats), Tacaud n’était pourtant pas exactement la première opération en territoire étranger. Au Tchad, des militaires français n’ont presque jamais cessé de faire le coup de feu depuis l’indépendance en 1960. C’était le 6°Régiment inter-armes d’outre-mer (6°RIAOM), basé à N’djamena.

La France est aussi intervenue militairement au Gabon en 1964. Dès 1961 avaient eu lieu en Tunisie, indépendante depuis 1956, les opérations « bouledogue », « charrue longue » et « ficelle ». Mais d’autres opex avaient eu lieu auparavant en territoire étranger : l’expédition de Suez en 1956 était déjà une opex. Et l’on aurait tort d’oublier le Bataillon de Corée de 1950 à 1953 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Batail...

Cependant les opex, au sens que l’on donne à ce néologisme aujourd’hui, débutent en 1978 parce que c’est une posture nouvelle dans notre politique de défense, un chapitre nouveau dans la longue histoire de notre armée : depuis la fin de la guerre d’Algérie en 1962, nos interventions extérieures étaient si discrètes qu’elles n’intéressaient pas le monde politico-médiatique ; le public n’entendait pas parler de ces opérations peu spectaculaires nommées AMT, aide militaire technique.

En 1977, on entendait brièvement parler d’un « strike » des jaguars en Mauritanie en riposte à une attaque du Polisario. Mais soudain en 1978, la France lance des opérations plus longues et plus lourdes. Elles sont menées par des unités constituées du niveau du régiment et plus, arrivant de France et non prépositionnées : le 3°RIMa au complet pour Tacaud ; trois compagnies du REP pour Kolwezi ; pour la FINUL qui est d’initiative française, notre participation militaire est importante. Ce qui est nouveau aussi, c’est que ces opérations extérieures sont menées avec des moyens plus lourds qu’auparavant (voir pour Tacaud le rôle décisif de la batterie de 105 du 11°RAMa, des jaguars, des escadrons blindés du REC et du RICM). Et surtout ces opérations sont rendues publiques, parfois fortement médiatisées. Lorsque l’on parle de la façon dont le public perçoit l’armée et ses opérations, 1978 représente un virage, voire un revirement, dans l’opinion.

Dans le même ordre d’idées, l’on doit ajouter que c’est l’époque où le parti socialiste prend lentement conscience de ses futures responsabilités de Défense Nationale : parce qu’il sera bientôt au pouvoir, il commence (il commence seulement) à comprendre :

1/ qu’il doit modifier sa façon (hostile) de parler des militaires ;

2 /qu’il sera amené lui aussi à faire des opex ;

3/ qu’il ne doit plus contester la force nucléaire ;

4/ que notre position hors de l’OTAN, sur laquelle il n’avait jusqu’à présent aucun avis, n’est pas à modifier.

Toutes ces données font de 1978 une année particulièrement importante dans les relations entre l’armée et la société civile. C’est à ce titre que je fais débuter les opex en 1978 : à la fois parce qu’il y avait un changement de nature et de volume dans nos interventions et parce qu’elles commençaient à être prises en compte par la société civile.

Ceci n’ôte évidemment rien aux mérites de ceux qui ont fait des opérations extérieures avant 1978 et que l’on serait fautif d’oublier.

Cordialement à vous, Yves Cadiou

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Opération tacaud, première opex

Préface par

Le Général d’Armée Bruno Cuche

Chef d’état-major de l’armée de terre

L’histoire qui suit est un témoignage, ce n’est pas un roman : tous les faits sont réels, ainsi que les acteurs. Que ceux-ci me pardonnent les petites erreurs que ma mémoire, pourtant fidèle, a pu commettre.

Yves Cadiou

Dédié à l’Adjudant-Chef Joseph Birien, instructeur au Prytanée en 1966 / 68, avec ses états de service impressionnants (onze citations au combat et trois blessures) :

« Debout, Messieurs, il est 6h30 !

Debout ! Le concours d’entrée à Saint-Cyr est dans N jours, une nouvelle journée de travail vous attend, ne soyez pas en retard !

Se lever le matin, c’est comme monter à l’assaut, c’est un effort de volonté ! Vous êtes ici parce que vous le voulez : debout, Messieurs ! »

Aujourd’hui retiré dans le Finistère, Joseph Birien est Commandeur de la Légion d’Honneur.

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Avant-propos.

Une profonde évolution de la Défense nationale débuta en France en 1978. Les conséquences de cette évolution sont actuelles.

En 1978 l’armée française, qui n’était pratiquement plus sortie de ses casernes et camps d’exercice depuis la fin de la guerre d’Algérie seize ans plus tôt (ou du moins elle n’était sortie qu’avec une certaine discrétion), commença une série d’interventions extérieures d’un style nouveau.

De ce fait, le public et le monde politico-médiatique recommencèrent à s’intéresser aux questions de Défense après avoir longtemps cru que l’on pouvait ne plus y penser, la dissuasion nucléaire et le service militaire obligatoire étant jusqu’alors supposés régler tous les problèmes.

Les interventions extérieures étaient faites par des unités d’engagés volontaires. Peu nombreuses à cette époque dans une armée principalement formée des gros bataillons fournis par la conscription, les unités d’engagés volontaires préfiguraient l’armée actuelle et ses « opex » (opérations extérieures). Celles-ci occupent désormais une place importante dans notre dispositif militaire.

Les opex débutent en février 1978 :

1978 / 80 : Tchad (opération tacaud), Liban depuis mars, Zaïre (Kolwesi mai)

1980 : République Centrafricaine (opération barracuda)

1982 / 83 : Liban, République Centrafricaine, Tchad (opération manta )

1984 : Tchad (opération manta 2 )

1990 : Gabon (opération requin), Tchad (opération épervier )

1991 : Irak (opération daguet)

1992 : Tchad (opération épervier 2 ), Somalie (opération oryx)

1994 : ex-Yougoslavie, Rwanda (opération turquoise)

1995 / 96 : ex-Yougoslavie

1996 / 97 : République Centrafricaine (opération almandin)

1997 : Bosnie (opération salamandre ) 1998 : Tchad (opération épervier 3 )

1999 : Bosnie (opération salamandre 2 ), Macédoine (opération trident)

2000 : Kosovo, Sénégal, Côte d’Ivoire, Bosnie

2001 : Bosnie, Tchad

2002 : Sénégal, Kosovo, Côte d’Ivoire (opération licorne)

2003 : Côte d’Ivoire (opération mamba, européenne)

2003 : Congo (opération artemis, européenne)

2004 / ... : Côte d’Ivoire

Le texte ci-après raconte un épisode de la première de ces opex.

Opération tacaud, première opex

Yves Cadiou

.

Dernière édition par Admin le Ven 24 Juil - 20:53, édité 3 fois

Raphaël

Admin

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Date d'inscription: 06/02/2009

Age: 59

Localisation: SALEILLES (66280)

. Opération tacaud, première opex - Suite-

  Raphaël le Ven 24 Juil - 19:58

.Tacaud, les affrontements directs

SALAL 16-19 avril 78 : 2° escadron du RICM, un Détachement d’assistance opérationnelle de la 9°DIMa avec l’armée tchadienne. 2 tués RICM et 10 blessés. Pertes importantes chez l’ennemi.

SALAL 25 avril 1978 : 4°compagnie du 3°RIMa -1°escadron du 1°REC.1 tué 3°RIMa.

Résultat : fin de l’insécurité dans ce secteur. _________________________________________________________________________________ ATI 19 mai 78 : E M 2°REP - 3°compagnie du 3°RIMa-ALAT-Jaguars. 2 tués 3°RIMa - 12 blessés.

ATI 20 mai 78 : E M 2°REP - 3°compagnie du 3°RIMa - ALAT- Jaguars -1er escadron du 1°REC - une section CCS du 3°RIMa. un tué 1°REC. 65 kalachnikov et 10 armes lourdes prises à l’ennemi.

--------------------------------------------------------------------------------

DJEDDAA 31 mai-1°juin 78 : EMRIMa -1ère compagnie du 3°RIMa – 1er escadron du 1°REC – 1ère batterie du 11°RAMa -3° compagnie du 3°RIMa –Jaguars.1 Jaguar abattu - blessés légers.

Plus de cent armes prises à l’ennemi. Résultat : fin de l’insécurité dans ce secteur.

--------------------------------------------------------------------------------

ABECHE 5 mars 1979 : EMRIMa - 1°compagnie du 3°RIMa – 2°escadron du RICM – 1° batterie du 11°RAMa – ALAT : une AL3 SS11 et un Puma C20 – Tchadiens : Forces Armées du Nord (FAN). Un tué 1°compagnie du 3°RIMa, un blessé grave 2°escadron du RICM, plusieurs blessés légers. Pris à l’ennemi : 800 armes dont 37 lourdes et 36 véhicules, le tout laissé aux FAN en échange de leurs SAM7 (34 missiles).

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1.Avant le choc

11. La Première du Grand Trois

12. Courte halte à N’Djaména

13. Il faut atteindre Abéché avant le début des pluies

14. Vous avez sûrement une place pour moi, Mon capitaine

15. Un environnement difficile

16. Le Batha

17. L’escadron Ivanoff

18. Un renseignement population

19. Oui, et qu’Allah protège les Frani

2. Choc

21. Briefing

22. Les trente secondes

23. Les Bigor

24. Assaut retardé du roi

25. Désarmement

3. Stabilisation

31. Le pony-express sahélien

32. L’Hadjeraï

33. « Se plier aux circonstances »

34. Les gars du Ouaddaï

35. Le Connétable de Richemont

36. Le GMP

37. Les « bons principes »

38. La relève

39. Soyons clairs

4. D’autres témoignages

41. Patrick Langöhrig, Tacaud début, milieu et fin

42. Gildas Sonnic, sur le déminage

43. Yves Bitsch

44. Mais d’où viennent donc les « Chats Maigres » ?

Postface par M. Guy de Kersabiec

Vice-président du Conseil Général du Morbihan

Préface du Général d’Armée Bruno Cuche Caporal d’honneur de l’Infanterie de Marine Chef d’état-major de l’armée de terre

« Je pense à Terre des hommes de Saint-Exupéry. Dans son omnibus, il y a ceux qui vont au bureau comme tous les jours, comme ils l’ont fait la veille et comme ils le feront encore le lendemain et encore tous les jours, et il y a celui qui va s’envoler pour le Sahara occidental par-dessus les montagnes d’Espagne au prix de quelques risques qui, au passage, affûteront ses qualités.

Dans l’omnibus de Saint Ex, j’ai pris le bon ticket... pour franchir mes propres montagnes ». Cette phrase, à elle seule, traduit l’esprit de ce livre qui est à la fois le récit d’une guerre oubliée et une formidable aventure humaine. Car Yves Cadiou, ancien commandant d’unité de la Première compagnie du Grand Trois de marine et mon camarade de promotion de Saint-Cyr, nous fait revivre l’épopée, à la fois glorieuse et tragique, d’une troupe de Marsouins lancés à la poursuite de rebelles aux confins orientaux du Tchad. Cette première phase de l’opération Tacaud, dont le point d’orgue est la bataille de Njédaa, est un récit de guerre dont l’humanité peut surprendre et émouvoir celui qui ne connaît pas les ressorts de l’action militaire. Car l’humanité est présente à chaque page du livre, comme elle est toujours présente aux pires moments des combats, lorsque la violence se déchaîne, que l’exaltation du combat prend le pas sur la peur et que, finalement, la mort frappe aveuglément... au moment où on l’attend le moins. Elle s’exprime d’abord entre les hommes de la Première compagnie, autour de leur capitaine.

La fraternité d’armes, cette véritable « intégration », entre les officiers, sous-officiers et soldats, de toutes origines sociales et géographiques, puisque de nombreux Marsouins sont originaires des « îles », n’est pas un slogan. C’est une réalité forgée sous le sifflement des balles et dans la promiscuité du quotidien au milieu du désert hostile.

Cette humanité s’exprime aussi par les liens de confiance tissés au jour le jour avec la population locale. Par respect pour leurs hôtes et par nécessité opérationnelle, les militaires français, et les troupes « coloniales » en particulier, cultivent l’immersion au sein des populations, partageant la rudesse de leur vie et leurs coutumes.

En ce début d’été 1978, comme le plus souvent lorsque l’armée française intervient sur le continent africain, notre arrivée est accueillie avec soulagement par une population soumise aux exactions incessantes des rebelles et des bandes criminelles. Car ne nous y trompons pas, la population n’attend pas le plus souvent une aide humanitaire sous forme d’aide alimentaire ou médicale. Elle espère le rétablissement de la sécurité pour permettre le retour à la normalité. Or l’action humanitaire, indispensable dans l’urgence, est souvent inefficace dans la durée lorsqu’elle est confondue avec l’action non-violente.

Ainsi que le rappelle opportunément Yves Cadiou : « la dissuasion, mot trop souvent galvaudé, ne consiste pas toujours à seulement montrer ses armes : elle consiste à convaincre les gens dangereux que l’on fera, à coup sûr et sans rémission, usage des armes. Et il faut parfois en faire vraiment usage pour que la menace soit prise au sérieux »... pour que la peur quitte le camp des civils innocents et gagne celui des agresseurs. A Njédaa, le Frolinat l’aura compris à ses dépens. Défait après l’assaut victorieux de la compagnie Cadiou, appuyée par l’escadron blindé Ivanoff de la Légion étrangère, les canons de 105 des bigors du 11ème de Marine et les Jaguars de l’armée de l’air, il évitera désormais chaque fois que possible l’affrontement direct. Cette bataille, trente années après, reste finalement d’une étonnante actualité. Au moment où l’histoire bégaie au Darfour, nos forces terrestres, nos régiments et nos compagnies, à l’instar de leurs illustres devancières, sont toujours parfaitement préparées et équipées pour intervenir, avec l’appui des autres armées, pour rétablir ou maintenir la paix. Partout dans le monde, en Afrique, en Afghanistan, au Kosovo ou au Liban, elles prouvent leur excellence : elles sont réputées et respectées.

Mais au-delà de cet éclairage sur les opérations d’hier qui ressemblent étrangement à celles d’aujourd’hui, Yves Cadiou signe un hommage poignant à ceux de nos camarades qui sont tombés au champ d’honneur, hommage dont la pudeur illustre mieux que n’importe quelle envolée lyrique le sens profond du métier des armes. Il prouve que la mémoire, loin de mythifier le passé, permet d’aider les jeunes générations à mieux comprendre le présent et à découvrir, au-delà des préjugés, la dimension unique du métier de soldat qui forge les âmes et les corps. Nos jeunes soldats trouveront, quant à eux, dans l’exemple de leurs aînés, une source d’inspiration pour guider leurs pas sur le chemin de la victoire et de l’honneur.

« La grande immoralité, c’est de faire un métier qu’on ne sait pas » (Napoléon 1er, fondateur de Saint-Cyr)

« Nos ancêtres entrèrent dans l’Histoire avec le glaive de Brennus » (Charles de Gaulle)

Opération tacaud, première opex

Yves Cadiou

Par ordre de notre gouvernement, nous sommes ici pour désarmer les rebelles tchadiens.

Notre gouvernement, vous avez procédé à son élection dans le respect absolu des règles de la démocratie. C’est en votre nom que le 31 mai de cette année-là nous désarmons cette bande.

Mais celui-ci m’a envoyé une rafale de kalachnikov et il en est mort avant de pouvoir recommencer, je n’ai pas eu le temps de lui parler, même pas eu le temps de lui demander comment il s’appelait. Il est parmi ces pauvres bougres dont il ne reste que les cadavres sur le sable après qu’ils ont essayé de nous flinguer ce matin-là. Si celui-ci ou celui-là avait un nom, personne ne s’en souviendra. Son cadavre est destiné à sécher sur le sable du désert jusqu’à ce que le vent l’y ensevelisse. Comme les autres autour de lui. Habillés de treillis kakis ou bariolés, ils croyaient être des guerriers. Ils n’étaient que des malfaiteurs. Mais ils savaient rêver. Des gens venus de loin leur ont donné des uniformes et des armes en leur faisant miroiter qu’ils deviendraient ainsi les maîtres du pays. Ils ont écouté ces gens, ils ont rêvé, ils sont morts.

Quand j’ai ramassé la kalachnikov sur le cadavre, j’ai aussitôt vu qu’elle était de fabrication chinoise. Si vous ne connaissez rien au métier des armes, vous ignorez qu’une arme qui tire par rafale a normalement tendance à monter vers la droite pendant le tir. Ne soyez pas navrés de l’ignorer, car même ce brave Rambo ne le sait pas : lui et ses collègues tiennent leur arme de cinéma comme ils tiendraient un marteau-piqueur pour attaquer la falaise (c’est une attitude photogénique, plus que de tenir son arme d’une façon techniquement correcte) alors ils ne s’attardent pas à vous montrer le problème de la déviation du tir vers le haut à droite. Afin d’atténuer ce problème de déplacement du tir, les Chinois ont eu l’idée de modifier un peu le modèle de la kalachnikov soviétique. Le bout du canon du modèle chinois est taillé en biais, comme un sifflet de pipeau : il forme un bec en bas à gauche. Les gaz qui propulsent la balle appuient ainsi vers le bas et vers la gauche au sortir du canon, compensant la poussée naturelle qui veut dévier le tir vers le haut et vers la droite. N’empêche que ce mec m’a loupé et qu’il en est mort. Mais les Chinois n’y sont presque pour rien : les Chinois ont besoin d’argent, ils ont fabriqué des kalachnikov en modifiant un peu le modèle soviétique, ils les ont vendues à des acheteurs qui disposent de revenus pétroliers en hausse, des trafiquants libyens. Nous sommes en 1978.

Depuis quelque temps, les Libyens ont des visées sur le Tchad. Leurs prétextes sont divers, mais leurs vrais motifs sont mal élucidés. Ils ont fait distribuer ces armes à des pauvres bougres qui s’en sont servis et qui en sont morts. C’est très simple, au fond.

Pour moi aussi c’est très simple. Ils ont tiré de trop loin, parce que brusquement ils ont tous eu la trouille. Sinon, s’ils avaient pu se maîtriser, attendre juste un peu que nous avancions à meilleure portée, ils auraient fait un massacre et je ne pourrais pas, aucun d’entre nous ne pourrait, vous raconter cette histoire..

Raphaël

Admin

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Date d'inscription: 06/02/2009

Age: 59

Localisation: SALEILLES (66280)

. Opération tacaud, première opex - Suite-

  Raphaël le Ven 24 Juil - 20:00

.Opération tacaud, première opex - Suite-

1. Avant le choc

11. La Première du Grand Trois

L’affaire s’annonçait depuis plusieurs semaines. La compagnie d’Infanterie de Marine que je commandais venait de rentrer à sa base en Bretagne, après quatre mois au Gabon, séjour paisible de simple présence amicale et historique, mais séjour qui fut mouvementé pour cause de circonstances exceptionnelles. Les cent trente-huit professionnels qui formaient ma compagnie avaient fait preuve, dans la brousse équatoriale peu accueillante, d’une belle capacité à s’adapter à des situations difficiles et imprévues, rapidement et sans se désunir. Il semblerait que j’avais alors été un bon capitaine, parce qu’Omar Bongo, le Président du Gabon, m’avait décerné la « médaille de la reconnaissance gabonaise », ma première décoration.

la suite ici  =):

t408-operation-tacaud-premiere-opex-ecrit-par-monsieur-yves-cadiou

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j'ai mit 2 fois le lien ,mais un mal mis et l'autre juste en dessous de la vidéo youtube mais trop collé à la vidéo et donc pas assez visible  :P

merci  ;)

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De rien ! Merci pour le récit ! Je m'intéresse assez aux interventions au Tchad et celle-ci est la moins bien connue. Pourtant, c'est au cours de celle-ci que nos troupes ont été vraiment au feu avec en plus les premières interventions des Jaguars ...

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De rien ! Merci pour le récit ! Je m'intéresse assez aux interventions au Tchad et celle-ci est la moins bien connue. Pourtant, c'est au cours de celle-ci que nos troupes ont été vraiment au feu avec en plus les premières interventions des Jaguars ...

comme il l'est dit dans se récit ,cette "campagne" au Tchad mérite qu'on s'y intéresse .

du point de vue de l'inter arme ,on s'aperçoit que s'était très bien travaillé et que chacun avait sa place .

quand on voit la différence au point de vue armement d'infanterie et les effectifs se faisant face ,sans gilet pare-balle ,ont s'aperçoit que nos soldats étaient de vrai pro .

et quand on voit la menace sol-air avec missile et tir d'armes légère (même si pas forcément bien employé par les "brigands" ) resté quand même pas simple pour les pilotes de Jaguar .

j'ai adoré la description des soldats faite par le Capitaine ,avec leur petites histoires perso ,anecdotes .

et quel connaissance de l'Afrique ,les petits trucs de la vie courante à connaître  =)

et puis on s'aperçoit que ses soldats professionnel ont été les oubliés de l'histoire .

un reportage intéressant parle de ses soldats ayant combattu au Tchad :

des témoignages d'ancien combattant à partir de 23.48 sur cette période  (et intervenant aussi dans le documentaire ) ;)

http-~~-//www.youtube.com/watch?v=nLOfQ5k_NsY

http://www.ina.fr/politique/gouvernements/video/CAB7801124201/tchad-hissene-habre.fr.html

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  • 5 months later...

Yves Cadiou avait déjà écrit un livre intitulé "si l'opération Tacaud m'était contée...", dont le contenu doit traîner sur le web.

Il y a aussi un truc appelé "Recueil de fiches typologiques des opérations" qui parle du Tchad, mais impossible de mettre la main sur le document... Ils sont frustrants les sites défense.gouv, on n'est jamais sûr de retrouver une page  =(

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  • 3 weeks later...
  • 2 months later...

Un article sur l'armée de l'air française au Tchad (p.67-74) : http://www.cesa.air.defense.gouv.fr/DPESA/PLAF/PLAF_N_6.pdf

Un article blog de Stéphane Mantoux : http://historicoblog3.blogspot.fr/2013/02/au-commencement-etait-la-guerre22de.html

Ce serait bien de compiler proprement une bibliographie, je fais souvent ça pour Wiki car ça donne un bon point de départ (d'autant que je trouve assez difficile de trouver des titres français sur un sujet).

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