02:26 Zulu, 21000 pieds au dessus du désert, à 50 nautiques de la frontière.

[b]Opération Mousquetaire[/b]

[b]24 mars - 02:26 Zulu, 21000 pieds au dessus du désert, à 50 nautiques de la frontière.[/b]

[i]« Rapier Leader, from Gusteau. 3000 kg transfered. Clear to disconnect.[/i]

  • [i]Rapier Leader. Wilco. Disconnect.[/i]

  • [i]Gusteau. Disconnected. Go reform Rapier Leader. »[/i]

L'opérateur de ravitaillement venait de compléter les pleins de deux patrouilles de deux Rafales lourdement chargés. Il autorisait le dernier appareil à quitter la position de ravitaillement et à rejoindre sa formation, quelques dizaines de mètres en arrière, sur tribord.

Dans les premiers reflets du soleil l'ensemble du dispositif aérien s'étageait à quelques encablures du KC-135 : quatre Rafales, groupés deux à deux, tous très lourdement équipés. Deux monoplaces, porteurs de bidons de 2000 litres et armés chacun de six AASM sous emport triple constituaient le groupe Fleuret. Deux biplaces, eux aussi équipés de bidons, mais armés d'encombrants missiles de croisières, répondaient à l'indicatif Rapière, que l'opérateur texan du Tanker s'était approprié sous sa forme anglo-saxone [i]« Rapier »[/i]. Le commandant des deux patrouilles, Rapière leader était aussi encombré d'une nacelle de reconnaissance Reco-NG. Tous les appareils portaient un panachage de missiles MICA Infra-Rouge et Electro-Magnétique sous le fuselage et en bout d'ailes.

[i]« Rapière Leader à Compas. Patrouilles rassemblées, pleins complétés, nous sommes prêts pour l'opération Mousquetaire.[/i]

  • [i]Compas pour Rapière. Roger. Stand by. Je vous transfère à Cardinal qui assurera votre contrôle avancé et votre soutien électronique pendant toute l'opération. Amusez-vous bien. Over.[/i]

[i]De Rapière Leader. Roger Compas. Merci les gars et à tout à l'heure. »[/i]

Après un rapide coup d'oeil à ses ailiers, pour s'assurer que tout allait bien, le Leader vérifia sa montre. Deux minutes avant l'heure prévue pour le début de l'opération, il contacta le contrôleur qui lui était affecté spécialement pour la mission.

[i]« Rapière Leader avec Cardinal. Nous sommes en stand by. Attendons la clearance pour l'opération Mousquetaire.[/i]

  • [i]Cardinal avec vous, Rapière Leader. 5 sur 5. Contact radar. Loose control. Vous êtes cleared. L'opération Mousquetaire est autorisée.[/i]

[i]Rapière. Wilco. Frido, c'est toi qui nous taske ? Qu'est ce que tu fous dans cette baleine ? La place d'un pilote de ta classe, c'est dans le cockpit d'un chasseur, pas dans un AWACS ![/i]

[i]Cardinal. Ziplip, Rapière Leader. Pas de noms. Tenez vous en à la procédure. »[/i]

Son enthousiasme douché par la réponse sèche du contrôleur, le Commandant Stéphane « Wotan » Rimplebach bascula sur l'interphone avec son Navigateur-Officier Système d'Arme, le Commandant Benjamin « Robin » Rossignol. Il était certain d'avoir reconnu la voix de leur vieux camarade, depuis l'École de l'Air, le Commandant Frédéric « Frido » Lallemand.

[i]« Robin, tu l'as entendu comme moi, c'était Frido ![/i]

  • [i]Probable, Wotan.[/i]

[i]Cet enfoiré ne répond plus à personne depuis deux mois, personne ne sait où il est, et quand il réapparait, il ne veut pas me parler ![/i]

[i]Affirm. Et je dirais qu'il à raison. Allez, Wotan, on a un boulot à faire et un objectif qui nous attend. On a un top de nav dans 30 secondes.[/i]

[i]Roger, on y va. »[/i]

Repassant en diffusion générale, Wotan assura la position de ses mains sur le mini-manche et la manette des gaz avant de donner les dernières consignes à ses ailiers :

[i]« Leader à tous. Top à 20 secondes pour un break à droite, cap 080, descente à 600 m, 600 noeuds.[/i]

  • [i]Rapière 2. Copy.[/i]

[i]Fleuret 1. Copy.[/i]

[i]Fleuret 2. Copy.[/i]

[i]Leader. Cinq, quatre, trois, deux, unité, top break !! Messieurs, c'est parti. »[/i]

D'un même geste souple, Wotan bascula le manche franchement à droite tout en le tirant légèrement vers l'arrière. Immédiatement, le Rafale bascula sur l'aile droite et amorça son changement de direction. Les indications de cap défilaient de droite à gauche sur le haut de la visualisation tête haute. En trois secondes, le cap voulu était atteint. Le pilote relâcha son effort et rétablit son appareil en vol horizontal. Un rapide coup d'oeil par dessus son épaule lui permit de repérer ses ailier terminant leur manoeuvre et venant se ranger derrière lui, à distance. Il poussa alors le manche et la manette des gaz afin d'amorcer la descente vers leur route de mission.