02:31 Zulu, table des cartes, salle des opérations aériennes.

[b]Quartier Général de l'Alliance[/b]
[b]24 mars - 02:31 Zulu, table des cartes, salle des opérations aériennes.[/b]

Trois généraux des différentes nations de l'alliance étaient penchés sur la carte du secteur frontalier. Derrière eux, des officiers de coordination tactique s'affairaient, à leurs consoles, dans un bruissement de communications assourdies. Un des opérateurs quitta soudain son poste pour venir porter une note au plus galonné des généraux, un pilote de l'US Air Force, vétéran des campagnes du Golfe Persique. A la lecture de celle-ci, il sourit, et se retourna vers son homologue français :

[i]« Général Lantier, ça y est. Vos hommes sont partis. Votre opération « Mousquetaire » se dirige vers la base d'Al Khafrah. Cependant, je doute réellement que vous puissiez la mettre totalement hors-service avec si peu d'appareils. Sans l'insistance de votre gouvernement auprès du mien, je n'aurais pas laissé cette opération se dérouler. Il y a trop d'enjeu.[/i]

  • [i]J'en suis tout à fait conscient, Général Mc Erlin. Ce sont cependant nos meilleurs éléments, et je suis persuadé que vous allez être surpris de leurs capacités et par leurs résultats.[/i]

[i]Peut-être, Général Lantier, mais je ne peux pas prendre de risque. Vos hommes ont une heure pour réussir. Dans soixante minutes, je lance un second raid pour assurer la destruction de la base. J'ai huit Viper et autant de Strike Eagle que je maintiens en alerte. D'ici-là, la zone est sous votre contrôle exclusif.[/i]
[i]Il n'y aura pas de problème. Les opérations terrestres pourront commencer à l'heure prévue, et mes hommes auront supprimé la menace aérienne d'ici-là. La mission a été parfaitement préparée, avec les derniers renseignements à jour. Permettez-vous que je rejoigne une console pour suivre la progression des opérations ?[/i]
[i]Allez-y, Général, et tenez-nous au courant. »[/i]

[b]Opération Mousquetaire[/b]
[b]24 mars - 02:35 Zulu, 2000 pieds, à 10 nautiques de la frontière.[/b]

En file indienne, les quatre appareils Rapière et Fleuret défilaient à toute allure au dessus des dernières dunes. Le relief devenait un peu plus rocheux à mesure que la zone de la frontière approchait. Dans certains creux du relief, sur les rares pistes du secteur, quelques convois de blindés s'animaient et quittaient leur position d'attente pour prendre leur place en vue des opérations terrestres à venir. Des soldats, lourdement couverts de leurs protections balistiques, tournaient la tête en tout sens pour apercevoir la formation qui les survola en un éclair.

Il était temps pour Wotan de reprendre contact avec le contrôle pour valider l'axe de pénétration :

[i]« Rapière Leader, pour Cardinal. Frontière proche. La route est elle dégagée ?[/i]

  • [i]Cardinal. Picture clean. La voie est libre. J'ai un peu de mouvement terrestre dans le secteur de votre point de passage. Je vous recommande le masquage par le relief. Descendez un peu et franchissez 5 km au sud du point prévu, vous serez plus discrets.[/i]

[i]Wilco, Cardinal. Les Rapières et les Fleurets, on dévie et on descend. Collez-vous au terrain, et fence in.[/i]
[i]Rapière 2. Wilco.[/i]
[i]Fleuret 1. Wilco,[/i]
[i]Fleuret 2. Wilco. »[/i]

Wotan enclencha le mode de suivi de terrain, et ajusta la garde au sol à 500 pieds. Sur son écran cartographique, il comprit aussitôt la suggestion de Cardinal : un chapelet de collines séparait le point de passage proposé de celui prévu au briefing. Si une patrouille terrestre ennemie trainait dans le secteur, elle les entendrait peut-être, mais ne pourrait pas les voir grâce à cet écran providentiel.

Il bascula le commutateur d'armement sur « On » et éteignit ses feux de navigation. Derrière lui, Robin vérifia le bon fonctionnement du système SPECTRA d'auto-protection et balaya l'horizon devant eux au moyen des caméras de l'OSF. Les trois ailiers procédèrent de la même manière au même moment. Quelques secondes plus tard, les quatre appareils entraient en territoire ennemi, tous leurs systèmes prêts au combat, déboulant au ras du sol entre les collines.