De la guerilla et du terrorisme - partie 4

DEFINITION - RAPPEL

La guérilla est un terme emprunté à l’Espagnol (lors des combats de s troupes de Napoléon dans ce pays) utilisé pour décrire des combats d’unités mobiles et flexibles pratiquant une guerre de harcèlement., d’embuscades, de coup de main menée par des troupes régulières ou des troupes de partisans sans ligne de front. Le terme peut également servir à désigner l’ensemble des forces armées se livrant à ces opérations. Les combattants se livrant à la guérilla sont appelés « guérilléros ».

Les tactiques de guérilla sont une des plus anciennes formes de « guerre dissymétrique » du faible au fort avec des cibles militaires et contrairement au terrorisme elles ne visent pas les civils. Les principaux auteurs modernes de la théorie de la guérilla remontent à l’Empereur Byzantin Nicéphore II Phocas. La guerre asymétrique est toujours celle du faible au fort, à la différence de la guerre dissymétrique.

Selon Richard Taber, la guérilla à pour but politique de renverser une autorité contestée par de faibles moyens militaires très mobiles utilisant les effets de surprise et avec une forte capacité de concentration et de dispersion. La tactique des commandos Britanniques durant la seconde guerre mondiale est proche de celle de la guérilla, mais diffère dans le but qui est militaire pour les commandos et politique pour la guérilla. Les « Forces spéciales » d’aujourd’hui sont héritières directes de ces commandos Britanniques (SAS ou Special Air Service).

Souvent il y a confusion entre guérilla et commando dont la similarité est dans la tactique et dans la différence dans la stratégie à la fois militaire et psychologique pour atteindre le but de renverser un gouvernement.
Le but politique se réalisent par des stratégies militaires et des stratégies diplomatiques combinées qui orientent et délimitent les tactiques possibles, comme celle « du couple terrorisme et propagande » souvent rencontré et parfois confondu avec la guérilla.

 

GUERILLAS LES PLUS CONNUES

(HORS AMERIQUE ET AFRIQUE NOIRE)

 

Citation des plus anciennes

« J’étais en route avec 17 personnes, rapporte Ibn el Athir, d’un voyage à l’époque des invasions Mongoles de Gengis Khan, lorsque nous vîmes arriver un cavalier tartare qui nous ordonna de nous lier les uns aux autres les mains derrière le dos. Mes compagnons se mirent en devoir de lui obéir. Je leur dit : « Cet homme set seul, il faut le tuer et nous enfuir. – Nous avons trop peur, répondirent-ils. – Mais, repris-je, cet homme va nous tuer. Tuons-le avant. Peut être qu’Allah nous sauvera.» Par ma foi, aucun d’entre eux n’osa le faire. Alors je le tuai d’un coup de couteau, nous prîmes la fuite et nous fûmes ainsi sauvés. »


Que dire de l’échec du Duc de Brunswick dans sa campagne de France de 1792.

On connait le détail de la « bataille », bien qu’il n’y eu point de bataille. On ignore généralement le rôle des paysans d’Argonne et de Champagne dans les « préliminaires ».
Voici comment il apparu au secrétaire du Roi de Prusse, Lombart, qui suivait son armée :
«Pas un Français ne venait à nous, et la méchanceté des habitants faisait tout ce qui était possible pour gêner nos plans. Les paysans fuyaient dans les bois, nous cachaient ce qu’ils avaient et donnaient tout aux Français qu’ils aidaient à épier et à inquiéter nos transports. »
Entrée avec 42.000 hommes, l’armée Prussienne repassa la frontière avec 20.000, sans avoir réussi à se ravitailler sur place ni par convois, les 22.000 autres étaient reste sur la terre de France ou dans les hôpitaux.

 

L’Espagne avec Napoléon,

entre les armées Napoléoniennes et les partisans Espagnols (A partir de1807).
Ce fut une défaite considérable (100 000 soldats Français tués en un an) et le tombeau de l’Armée de l’Empereur, sauf en Aragon ou Suchet pacifia le pays (1808-1814) Le terme guérilla apparu à ce moment. L’étude montre que la guérilla fut une réaction spontanée devant l’effondrement de l’organisation militaire régulière. Les pertes Françaises égalèrent presque celle de Russie.

Option citée : « Un grand nombre de soldats de Guesta, écrit Jomini, qui fit la guerre d’Espagne comme chef d’Etat Major de Ney, s’enfuit en jetant armes, bagages et vêtements pour redevenir simple paysans, en attendant de reprendre les armes dans des meilleures condition ». C’est une nouvelle tactique, ingénieusement trouvé par les guérilléros espagnols pour être, tour à tour, suivant les circonstances, militaires ou neutres, ce qui était facilitée par le fait que ces singuliers soldats, qui voulaient bien se concentrer pour une bataille, ne recevaient guère des autorités que l’armement et l’équipement. Quand à l’habillement, il ne consistait qu’en un chapeau ou béret autant civil que militaire. »

Une fois le principe et la tactique trouvés, l’action des guérillas espagnoles fut conduite avec une perfection devant laquelle Napoléon lui-même ne sut pas donner réponse.
Les isolés, les convois de ravitaillement, les troupes de faible effectif elle-même étaient assaillis et enlevés.
Un service de renseignement répandu sur tout le pays orchestrait cet ensemble d’opérations beaucoup plus couteux pour l’occupant qu’une guerre régulière.

 

La Russie avec Napoléon

disant à Caulaincourt (les Nazis diront la même chose en 1941-1945) quand ils virent les Russes mettent le feu à leurs maisons plutôt que de laisser l’ennemi y passer une nuit :
« Cela dépasse tout ; c’est une tactique horrible, sans précédent dans l’histoire de la civilisation… Bruler ses propres villes… Quel peuple ! Quel peuple ! »
C’est au degré extrême, la destruction érigée en système, l’homme fuyant dans la montagne ou la forêt en brulant tout ce qu’il ne peut emporter, et laissant à l’occupant dans un territoire sans ressource au milieu d’affamés comme lui
La rébellion contre l’envahisseur est le refus de la bataille rangée, le refus même de tout combat que l’on peut éviter, pour s’attaquer à l’isolé, au petit groupe, au convoi.

 

La guerre de Vendée entre Royaliste et Armées Républicaines.

A tactique de la guérilla fut porté à la perfection qui mis la République à deux doigts de sa perte.
Ce fut une débauches de destructions et d’horreurs de la part des Républicains (les colonnes infernales) qui brulèrent tout sur leurs passage (y compris les Eglises avec les habitants à l’intérieur).
S’il n’y avait pas eu dissension des chefs Royalistes (la France des provinces étant royalistes sauf Paris), la victoire aurait pu être acquise par ces derniers…avec un nouveau Roi de France !

 

La guerre des Boers au Transvaal en Afrique du Sud,

entre les Boers et les Britanniques. Les Britanniques réussirent non sans mal à gagner avec cloisonnement du champ de bataille et déportation des habitants dans des camps d’internements.
C’est donc la première antiguérilla sérieuse appliquée à un grand pays.

 

La guerre en Chine entre Nationalistes /  Communistes contre Japonais,

puis entre ces deux entités. C’est la plus significative des guérillas et la plus importante.

>  La Chine (1937-1945) n'à pas été conquise par le Japon et loin s'en faut.
Les troupes Japonaises avaient conquis le Nord, le Nord Est et les villes côtières mais tenaient avec difficultés l'intérieur du pays malgré une férocité que l'on à rarement vue dans l'histoire sauf médiéval (voir le sac de Nankin dont les documents sont désormais accessible sur Internet) ou l'extermination de la population fut totale, viols, meurtres d'enfants, assassinat des prisonniers à la mitrailleuse ou à la baïonnette !

>  En fait, le théâtre d'opération Chinois fut - en partie - le tombeau de l'armée Impériale Japonaise et ceci pour plusieurs raisons.

> L'immensité du territoire et la violence des troupes Nippones fit que les forces Chinoise du Général Chang Kai Shek aidés par 2 hommes d'exceptions allaient contenir l'invasion et se battre vraiment.

> Les pertes de la population civiles chinoise furent estimées à 11 millions de personnes suivant que l'on prenne en compte ou pas la guerre interne entre les forces nationalistes et communiste,
Les pertes de l'armée chinoise furent de 3 200 000 soldats sur 5 600 000 militaires engagés dans le conflit.
Les pertes Japonaises furent de 1 100 000 soldats sur ce territoire (incluant les pertes en Mandchourie dû à l’entrée en guerre de l’Union Soviétique) sur un total de 1.700.000 hommes pour la seconde guerre mondiale: on voit que ce ne fut pas une petite guerre d'autant plus que les Japonais réalisent des expérimentations médicales importantes réalisé par l'unité 731 de Shiro Ishii crée dès 1935 !
D'ou le ressentiment très fort de la Chine contre le Japon, qui fut et qui est le seul pays de l'Axe à ne pas s'être excusé pour ce quasi génocide.

> Donc les forces chinoises se replièrent dans la région sud prés du Tibet, à savoir le Yunnan avec pour capitale Kunming,
L'armée chinoise fut entrainée par deux hommes remarquables :

Le premier fut le général Allemand Alexander Von Falkenhausen (29/1/1878 à 31/07/1966) qui fut conseillé de Chiang Kai Shek de 1930 à 1937,
Lors de la retraite de l'armée chinoise vers le Yunnan, ce général introduisit les méthodes de guérilla qui valurent des pertes très sévères aux forces Japonaises à tel point que le gouvernement Japonais exigea son rappel en Allemagne ce qui fut fait. http://fr.wikipedia....on_Falkenhausen

>  Enfin, le deuxième fut le général Claire Lee Chennault qui organisa la défense aérienne de la Chine avec les célèbres Tigres Volants (AGV) puis 14° Air Force et qui fut ravitaillé par le pont aérien de l'Himalaya, dit aussi "la bosse",
Ces formations obtinrent des palmarès remarquables en nombre de victoires aériennes (par une tactique particulière de combat « vertical » pour les pilotes us contre la tactique «horizontal » pour les pilotes jap) et en nombre de bombardements des convois maritime Japonais entre la Chine et le Japon. http://fr.wikipedia....e_Lee_Chennault

 

La guerre de Malaisie

après la seconde guerre mondiale) entre Malais et Britannique.
Elle fut longue et les Britanniques devinrent des anti-insurrectionnels reconnus.

 

La guerre d’Indochine

entre Vietminh et Français puis Viêt-Cong contre Américains.
La défaite militaire pour les Français fut sévère et la défaite politique des américains n’ont moins sévères.
Il est à noter que c’est la première fois dans l’histoire que la notion de guerre économique fut appliquée par les Français en Indochine.

Citation de Plaubert :
« Tu le vois, dit le serviteur en tremblent, ils n’ont pas encore tout pris…J’ai fais creuser dans les arsenaux, dans les jardins, partout. Ta maison est pleine de blé, comme ton cœur de sagesse. »
« C’est bien dit Amilcar… Tu en feras venir de l’Estrurie, du Brutium, d’où il te plaira et à n’importe quel prix. Entasse et garde. Il faut que je possède, à moi tout seul, tout le blé de Carthage. »

A l’époque ou Hô Chi Minh disait qu’un grain de riz valait une goutte de sang, seul le général Chanson dans Sud et le général Marcel Alessandri dans le Nord (le même qui fit retraite en Chine après le coup de force Japonais en 1945) se préoccupèrent de faire cesser les récoltes de riz qui « alimentaient » (sans jeu de mots) le Vietminh.
Le premier fut assassiné et le second fut relevé injustement de son commandement après l’affaire de la RC4 (1949-1950). Ils furent à deux doigts de la réussite sans ces deux événements.

 

La guerre d’Algérie

ne fut pas une « opération de police » comme aimaient dire les politiques.
De ce fait les conscrits du contingent (28 mois de service militaire !) n’avaient aucune aides en cas de maladies, blessures, de handicaps, etc. car ce n’était pas une guerre…officiellement
L'appellation "guerre" fut donnée par Mr Jospin, premier Ministre, en 1999 après un vote à l'Assemblée Nationale si ma mémoire est exact.
Force est de reconnaitre que cela changea les choses concrètement pour nous, dont la classification officiel comme Anciens combattants
Les appelés constituèrent 80% des effectifs y compris parachutistes (Colonel Bigeard par exemple). La mortalité fut d’une dizaine de morts par jour de 1956 à 1962.
Ce conflit est la base étudiée dans toutes les armées du monde comme guerres antiguérillas.
Nous allons traiter ce conflit de façon comparative avec l’Afghanistan, puis nous poseront des éléments de réponse pour l’Afghanistan

Janmary

 

Sources :

LA PROCHAINE GUERRE
(Pour la partie Guérilla)
Par Camille Rougeron (1893-1980,. Stratège et innovateur,. Œuvre considérable,. Grand ingénieur du Génie Maritime).
Editions Berger-Levrault 1948

LA GUERRE D’INDOCHINE
L’enlisement – L’humiliation – L’aventure
Par Lucien Bodard
Gallimard 1963 à 1967
Chez Grasset 1997
Journaliste et écrivain qui à couvert toute la guerre d’Indochine et plus particulièrement l’action du général de Lattre de Tassigny.
http://fr.wikipedia....i/Lucien_Bodard