Fiasco?

La bataille de la Mer des Philippines s’acheva sur ce qui en temps normal aurait pu s’apparenter à un fiasco. Le raid du 20 juin connut un taux de perte approchant les 50% et seul un porte-avions fut coulé à cette occasion.

A 20h46 le 20 juin, Ozawa reçut l’ordre de son supérieur de mettre cap sur le Japon. Au soir du 21 juin Spruance abandonna la poursuite alors que son adversaire se trouvait à 300 milles d’Okinawa.

Bien que sa gestion de l’affaire put être critiquée à chaud par certains de ses collègues, Spruance avait remporté une victoire stratégique majeure. Certes 6 porte-avions japonais s’étaient échappés et deux des trois qui furent coulés avaient été victime des sous-marins.

En revanche

  • le débarquement de Saïpan avait été totalement sécurisé, celui de Guam pouvait commencer.
  • les porte-avions survivants étaient, excepté le Zuikaku, des navires de second rang tant par leurs capacité et leur conception que par leur vitesse.
  • les porte-avions japonais rentrant à Kure ne comptaient plus que 35 avions et équipages. En deux jours l’aviation embarquée japonaise avait perdu 476 appareils (y compris les hydravions de reconnaissance) et surtout 445 navigants.

La bataille de la Mer des Philippines deux ans après Midway marquait la seconde mort de l’aéronavale japonaise. Celle-ci ne s’en remettra pas et c’est un fantôme que Mitscher et ses groupes de porte-avions anéantiront entre le 23 et le 25 octobre 1944 à Leyte.

De ce point de vue le «tir aux dindons des Mariannes» fut bel et bien une bataille définitive.