Un avion qui fait la guerre

Liban

Les Super-Etendard furent engagés à deux reprises au Liban en 1983 à partir du Foch puis du Clémenceau.
-le 22 septembre suite à des tirs d’artillerie partis des positions druzes du Chouf ayant atteint la Résidence des Pins (l’Ambassade de France) quatre appareils équipés de bombes lisses de 250 kgs attaquent des groupements d’artillerie syriens à Dour El-choueir et Dar El-beida. L’attaque est un succès total et les positions syriennes sont ravagées.
-le 17 novembre après l’attentat suicide de la position Drakkar tenue par le 1er RCP. En représailles Dans le cadre de l’opération Brochet 14 appareils s’en prennent à des objectifs dans la vallée de la Bekaa et notamment la caserne Cheikh Abdallâh. Les tirs de bombes et de roquettes manquent leur cible.

Ex-Yougoslavie

Les Super Étendard participent à des frappes aériennes lors des guerres de Bosnie Herzégovine opérations "Balbuzard" du début 1993 et puis de janvier 1993 à décembre 1996 sur les porte-avions Foch et Clémenceau puis durant la guerre du Kosovo au printemps 1999 opération « Trident ».
Le bilan de Trident est éloquent pour les S3 du Groupe Aéronaval :

  • 415 missions de bombardement
  • 260 missions de ravitaillement en vol
  • 215 GBU 12 et 2 AS 30L tirés. Certains avions vont obtenir des scores « américains » : le 33 tire 34 GBU 12, le 38 en tire 26 …le 13 tire un AS 30L et effectue 22 désignations ATLIS.
  • 127 objectifs traités
  • 800 sorties opérationnelles.

Afghanistan

[b][/b]À partir de 2001 les Super-Étendard opèrent à partir du Charles de Gaulle, admis au service actif le 18 mai de cette même année. Suite au déclenchement de l’opération « Enduring Freedom » les Super-Étendard S4 sont engagés dans le cadre du dispositif français « Héraklès» lancé le 21 novembre 2001. À ce titre, ils effectuèrent de nombreuses missions au-dessus de l'Afghanistan, tant de reconnaissance avec la nacelle CRM 280 que d'appui feu (opérant dans ce cas en binôme, un premier appareil désignant la cible au laser, un second larguant une BGL de 250 kg pour des raisons de capacité d’emport d’autonomie et de sécurité), en particulier lors de l’opération « Anaconda » engagée par les Américains le 2 mars 2002 dans l'Est du pays. La distance parcourue lors de ces missions est de l'ordre de 3000 km, nécessitant jusqu’à cinq ravitaillements en vol. Les Super-Étendard de la 17F seront de nouveau déployés au-dessus du théâtre afghan en mai 2006, en mars 2008 et du 6 juin 2008 au 5 octobre 2008, totalisant à cette occasion 930 heures de vol (244 sorties, dont 119 de Close Air Support tirant notamment les nouvelles plusieurs GBU-49).
Les capacités de l’avion sont limitées autant par la chaleur que par l’altitude. Seuls les décollages de Kandahar « à la fraîche » avant le lever du soleil autorisent l’emport de deux BGL de 500 livres. Sinon l’avion est limité à une seule bombe de 500 livres, et comme l’emport ventral de la nacelle de désignation condamne le châssis canons… on comprend que les capacités en Close Air Support soient plus que réduites.

Les Malouines

09h15 du matin le 4 mai 1982 dans l’Atlantique Sud un Lookheed P2V Neptune de la Marine argentine repère une escadre de navires à 600 kilomètres dans le 45 de Rio Grande soit à 150 kilomètres dans le Sud Est des Malouines.
09h35 base de Rio Grande en Terre de Feu. Leurs centrales inertielles alignées les SUE 3-A-202 (CC Agusto Bedacarratz) et 3-A-203 (LV Armando Mayora) décollent sur alerte.
10h00 ravitaillement en vol en silence total auprès d’un KC 130 H de la Fuerza Aera à 215 nautiques soit 400 kilomètres de l’objectif à une altitude de 4000 mètres.
10h30 à 100 nautiques de l’objectif alors que la position de celui-ci est calculée en permanence par le système nav-attaque des avions les récepteurs d’alerte radar des SUE détectent les émissions d’un radar de veille aérienne type 965 M d’un destroyer type 42. Le Neptune confirme l’azimut de l’objectif, sa vitesse et son cap tout en affinant les distances. Un grand navire et deux plus petits ; en fait le porte-avions Hermès le Sheffield et la frégate type 12 Yarmouth. Les deux pilotes argentins volent à 300 pieds avec & nautique de visibilité horizontale. Désormais ne comptant plus que sur leur système nav-attaque qui pilote leurs avions ils descendent progressivement à 60 pieds.
10h45 les deux avions remontent brutalement à 450 pieds pour un premier repérage radar à 55 nautiques de la position estimée de leurs objectifs, rien sur les scopes, les avions replongent à plus de 450 nœuds. Selon certaines sources les pilotes avaient reçu pour consigne de ne pas allumer leur radar au-delà de 30 nautiques pour réaliser une approche la plus discrète possible. Néanmoins bien que ces très brèves premières émissions aient été détectées par les Britanniques elles sont inexploitables, un Sea Harrier décolle de l’Hermès mais sans indications précises de cap et d’altitude.
11h02 nouveau pop up à 450 pieds et là les scopes s’illuminent comme des arbres de Noël à moins de 30 nautiques de la cible. En mode automatique les centrales inertielles des AM 39 intègrent l’azimut, la distance, la vitesse fond des cibles et de l’avion la référence verticale. Les pilotes redescendent à 150 pieds.
11h04 largages des deux missiles à exactement 20 nautiques de l’objectif. Après une seconde interminable qui fera croire à Bedacarratz que son missile a une défaillance, l’accélérateur Condor propulse en deux secondes l’engin à près de 950 kilomètres heure. A 500 nœuds les deux engins se calent à 2/3 mètres de la surface, temps de parcours 2 minutes. Frappé sous un angle de 30° à l’aplomb du mât principal à 2,40 mètres au-dessus de la flottaison vraisemblablement par le missile de Mayora (qui ouvre une brèche de 3m X 1,2 m) le Sheffield est dévasté dans sa partie centrale par un incendie allumé par le propulseur de l’AM 39.

Le 25 mai jour de la fête nationale, les Argentins décident de mettre le paquet. Suite à une information communiquée par la station d’écoute de Puerto-Argentino ( Port-Stanley), le 203 (CC Curilovic) et le 204 (LV Barraza) décollent à 17h28 de Rio Grande. Le but est à 430 nautiques à 60 nautiques au nord-est des îles. Les pilotes argentins parcourent les 60 derniers milles à l’altitude de 60 pieds.
19h30 à 35 nautiques ils obtiennent de bons échos.
19h32 cette fois-ci le largage s’opère à 30 nautiques à une altitude de 450 pieds, vitesse 550 nœuds pour un temps de parcours de moins de 3 minutes. Une fois encore les émissions du radar Agave sont détectées par les escorteurs en l’occurrence l’Ambuscade un type 21 placé en piquet radar. Mais les signaux sont trop faibles et trop brefs.
19h35 l’Atlantic Conveyor encaisse deux missiles et brûle durant 5 jours. C’est l’Hermès qui était visé mais les autodirecteurs des AM 39 ont été leurrés et au sortir des nuages de paillettes ils ont alors acquis le porte-conteneurs.

Le Golfe

Les SUE loués aux Irakiens avaient pour missions de pallier au retard de livraison des F1 EQ 5 qui ne seraient pas disponibles avant 1984/85. Les Irakiens menèrent plusieurs raids sur le terminal de Kharg avec leur SUE dont un le 7 janvier 1985 se solda par la frappe du porte-conteneurs Topaz-Express.
Mais bien vite les Irakiens se rendirent compte que les AM 39 étaient relativement peu efficace contre les tankers ou les porte-conteneurs dont les coques très vastes supportaient relativement bien l’explosion des 165 kilos de charge du missile.