PARTIE VII° - LE CONTROLE DU VILLAGE, DU BOURG, D’UN QUARTIER D’UNE VILLE, FONDAMENTAL DE L’INSURGE DEFINI PAR MAO TSE TOUNG (MAO ZEDONG)

L’insurgé, issue d’un pays, d’une région, d’une contrée se cache, se dissimule chez lui !
Il en parle la langue, il est de la même religion (en Afghanistan), il en à la culture et les coutumes. Il se meut avec facilité dans le pays.
Il peut créer des mouvements de résistances ou avoir – dans le cadre de réseaux - des responsabilités =

§ Dans la recherche du renseignement (visuel, et radio électrique, informatique pour certaines cellules spécialisées),
§ De fabrications de bombes pour les attentats, de poseurs de bombes, de fabricants d’armes légères (Pakistan et Afghanistan), de munitions (Pakistan et Afghanistan),
§ De gardiens de caches d’armements, de gardiens de vivres, de gardiens pour la cache des combattants de son mouvement qui ont été démasqués,
§ D’agent de liaison, de collecteurs de fond pour le réseau (à tous niveaux),
§ De tueurs (pour ceux qui ont violés les interdits du mouvement ou de témoins mettant en péril un membre ou plus),
§ De passeurs (de fonds, d’armes, de munitions, de combattants)
§ Ou d’aller dans les guérillas dans le « bled » ou la aussi, tout est extrêmement hiérarchisé.

Les renseignements et leurs diffusions au même titre que la propagande (Média) sont l’affaire de gens cultivés et d’un niveau de connaissance souvent universitaire.
Les informations à l’international transitent par des fichiers images innocents ou les textes sont cryptés dans les trames d’images (Invisible Secret 4) ou cryptés par des logiciels bancaires (PGP) et d’autres que nous ne connaissons pas.

Les têtes de réseaux, l’organisation, se situent en ville (Alger et à Tunis et au Caire à l’époque de la guerre d’Algérie) et à Kabul et au Pakistan pour l’Afghanistan.
La hiérarchie se situe à TOUS LES NIVEAUX du pays.

Pour faire simple, nous pouvons dire que 25.000 talibans contrôlent 23 millions d'Afghans par la persuasion, par la terreur (supplices, ablations d’organes et meurtres), et parce qu'ils sont de même religion, de même culture, du même pays, qu’ils vivent ensemble et qu'il est difficile pour un occidental de reconnaitre un Taliban qui se meut parmi la population puisque il est "comme un poisson dans l'eau" par le principe des guerres « révolutionnaires ».

 

CONTROLE INDIRECT

Or, en Indochine, il y avait un proverbe Vietnamien qui disait =
« L’autorité de l’Empereur s’arrête à la palissade du village. »

Ce fut valable en Algérie ou les autorités dédaignaient les villages éloignés sauf pour le recrutement de l’Armée Française ou s’il y avait problème. En Kabylie, des villages reculés n’ont jamais vu beaucoup d’Européens.

Cela doit valable en Afghanistan.
Des militaires de la coalition sont en contact régulier avec la population des villages ce qui est très positif.
POUR AVOIR ETE EN ALGERIE, je me poserais la question en entrant dans ces villages - comme doivent se la poser à nos militaires en Afghanistan - malgré l’accueil du chef et le sourire des enfants devant nos hommes bardés comme des chevaliers du Moyen Age =

§ Qui est le tueur désigné ?
§ Qui est chargé du renseignement ?§ Les armes, les munitions, ou sont elles ?
§ Les femmes, ou sont leurs maris ?
Nos forces – par exemple – proposent-ils des plantations d’arbres fruitiers ou de modifications dans le système d’irrigation en travail commun avec les villageois ?
Bien sur ! C’est à prendre ! Même les Talibans doivent imposer au village d’accepter pour en retirer plus tard les bénéfices !
Comme jadis, le FLN en Algérie, avait exigé de ses cadres qu’ils aillent à l’école du village pour l’alphabétisation donné par l’instituteur ou l’officier SAS !
De ce fait, nous contrôlons de FACON INDIRECTE CE VILLAGE.

 

CONTROL DIRECT

Pour en assurer le CONTROLE DIRECT, il faut être de jour comme de nuit dans ledit village, ou dans une zone fermée de plusieurs villages
Ce fut fait en Indochine, par le colonel Leroy, Vietnamien, aux méthodes musclées, qui avec les partisans catholiques dans la région de Bentre, contrôla complètement avec 5000 hommes pour une population de 600.000 personnes.
Parti à l’école de guerre à Paris, à son retour, le Vietminh avait tout repris.

En Algérie, ce qui fit la différence, ce furent les SAS (Section Administrative Spécialisée) qui dans chaque village, sous les ordres d’un officier « des affaires indigènes » parlant arabe s’occupait de la sécurité avec des milices et des goumiers, était instituteur, infirmier, chef de travaux, entrepreneur, etc. Rien de ce qui se passait, ne pouvait lui échapper.

Ce fut aussi l’investissement massif économique en Algérie ou PLAN de CONSTANTINE.
L’investissement fut énorme en infrastructure, aéroports, chemin de fer, routes, écoles particulièrement, hôpitaux, centres sanitaires, etc.
L’investissement fut plus important en Algérie qu’en Métropole !
Cela ne pouvait plus durer, notre pays étant essoufflé financièrement !

 

CONCLUSION DE CETTE PARTIE DE CE SUJET

Alors, c’est Mc Chrystal qui à raison quand il dit qu’il faut stopper la course a la chasse aux talibans, dévoreuse d’effectif avec pour corollaire que chaque Taliban tués (frappes aériennes ou autres) est remplacé par 2 à 3 cousins ou similaires.
A méditer ce proverbe Afghan ! (Car toujours appliqué !)

« Moi contre mon frère,
« Moi et mon frère contre mon cousin,
« Moi, mon frère et mon cousin… contre l’étranger !

Ce fut vrai contre l’Empire Mongol, contre l’Empire Britannique et contre l’Union Soviétique.

C’est la stratégie d’intervention qui est à revoir, quand actuellement 1 homme sur 10 est engagé au combat.
C’est dans les villages – et en ville - que se .situe l’organisation insurrectionnelle.
C’est du village que partent les hommes qui minent les routes et assument l’insécurité même si ce sont des combattants qui ne sont qu’en transit.

Il semble qu’après 8 années de combat, le tournant fût enfin pris en Afghanistan.
Reste de très nombreux problèmes qui nous allons examiner au fil des posts, à savoir la guerre économique, la guerre psychologique et la corruption.

Janmary