PARTIE X° - LA CORRUPTION D’UN ETAT OU L’ARME DES INSURGES

Tour à chacun, à bien du mal à connaitre ce que recouvre le mot « corruption ».

En Afghanistan, les racines du mal et l’étendue des malversations doivent être comme une lèpre – et les tribus et chef de tribus doivent être avec toute l’administration du « Président Karzaï » qui ne veut pas en rester en reste - les principaux bénéficiaires.

Il y a pourtant une corruption qui fut dévoilé en son temps à savoir le « Trafic des Piastres » en Indochine.

L’Etat Français, la Banque Française de l’Indochine, ministres vietnamien et Français, députés, quelques militaires ont fait fortune grâce à un tour de passe- passe administratif et ont permis ainsi DE FINANCER LA GUERRE D’INDOCHINE et en PARTICULIER LE VIETMINH OU L’ARMEE DES INSURGES.

EXPLICATION =

C’est un article du journal « Le Monde » du 20 novembre 1952, écrit par Jacques Despuech, modeste fonctionnaire de l’Office des Changes de Saigon qui dévoila le pot aux roses
dans son livre qui devint un véritable Best-seller =

LE TRAFFIC DES PIASTRES
Par Jacques Despuech
Editions des deux Rives 1953

Que commença à être connu, en France, ce que tout le monde savait en Indochine.
Les missions d’enquêtes du Sénat et de l’Assemblée Nationale ont mis à plat le système le 15 juin 1954 dans un rapport de 3000 pages toujours visible à l’Assemblée Nationale. Une pieuvre tentaculaire.

La piastre était la monnaie officielle en Indochine.
En décembre 1945, à Noël, un fonctionnaire du Ministère des Finances fixe le cours officiel à 17 francs en métropole, soit deux fois sa valeur réelle en Indochine
Il suffisait d’habiter en Indochine, mieux en Cochinchine, d’avoir l’autorisation de transférer des piastres en métropole, valant 8,50 francs à Saigon, et qui étaient échangées à 17 francs à Paris ! Jackpot assuré !

Le trafic s’organisa de façon « légale » et « illégale ».

1° - De façon légale, on trouve tous les militaires du Corps expéditionnaire autorisés à transférer librement en France le montant de leurs économies.
Et Dieu sait que nos braves Pioupious furent économes puisque de 1947 à 1949, ils ne dépensèrent pas une seule piastre en Indochine et firent fructifier leur pécules. Mieux, le montant des transferts de piastres en métropole dépassait de très loin le total de la solde des militaires !

Tout le monde avait compris le système et certains militaires servaient de prête noms pour des opérations – avec commissions – d’hommes d’affaires ou de petits blancs soucieux de faire de la piastre comme plus tard du CFA en Afrique !

Sans parler des retraités ou des commerçants qui partirent en retraite 6 à 7 fois et qui revenaient au pays (mal du pays sans doute)…pour recommencer !
Je laisse le soin d’imaginer ce que pouvait arriver aux fonctionnaires de l’Office des Changes de Saigon toujours très sollicités par de belles demoiselles et …d’autres ! Un vrai trafic !

2° - De façon moins légale, les hommes d’affaires se mirent de la partie et Saigon devint la Mecque des firmes d’import- export.
L’Indochine vit arriver dans ses ports tout les stocks marchandises invendables qui s’entassaient auparavant dans les entrepôts en France.
Commandés en Indochine en piastre à 8,50 francs et échangés à 17 francs en France.

3° – Beaucoup plus grave, des grandes firmes d’import-export Bordelaise – pas de noms – multiplièrent par 10 entre 1947 et 1953 le chiffre d’affaire !
Détails curieux = Les produits étaient des médicaments, des lampes torches, des chaussures, des pansements qui loin d’être mis en vente rue Catinat se retrouvèrent grâce à des intermédiaires dans les maquis du Vietminh !

Quand Mr Ganay, directeur local de la Banque d’Indochine s’avisa de vérifier certaines choses incohérentes, son valet et amant fut enlevé puis restitué – presque en état – après que le dénommé directeur eut perdu sa langue et n’eut plus de souvenirs de rien !

Saigon fut une ville ou le terrorisme Vietminh fut pratiquement nul car une ville d’affaire, des affaires pour tous et pour le Vietminh.

Le seul qui perdit son emploi et qui fut condamné à de la peine de prison fut Jacques Despuech, le fonctionnaire de l’Office des Changes de Saigon qui dévoila le pot aux roses et qui par le malheur arriva !

Bien sur, le parallèle avec l’Afghanistan est sans valeur et sans relation aucune, mais il est bon de savoir ce qui se trame dans le mot corruption.
Et le trafic de drogues en Afghanistan doit être à la hauteur de la corruption constatée !

Janmary